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6PARTIE 8 Quels politiques et dispositifs sociaux pour favoriser le bien- être social ?
3Quelles remarques pouvez- vous faire sur les lois sociales, entrées en vigueur à la n du XIXesiècle et au début du
XXesiècle, concernant le public ciblé et les objectifs visés ?
4Les lois sociales entrées en vigueur font- elles appel à la solidarité privée ou collective ?
Bienfaisance: bien que l’on fait dans un intérêt social.
Source: dé nition tirée du dictionnaire de l’Académie française (édition1986).
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La pauvreté à Saint- Germain- en- Laye à la chute de CharlesX
La lecture du procès- verbal du conseil municipal du 6février 1830 nous
fournit des informations intéressantes sur le phénomène de la pauvreté
dans une ville moyenne (12 000habitants environ) du département de
Seine- et- Oise. Les conseillers municipaux se concertent sur les mesures
à prendre pour secourir les nombreuses familles indigentes de la ville,
que la cherté des vivres et la rigueur de l’hiver privent des moyens d’exis-
tence. La décision est prise à l’unanimité de procéder, dans les quartiers
de la ville, à une quête extraordinaire par des « commissaires qui se
transporteront à domicile à compter du lundi 8février. Il existe quatre
quartiers, divisés en cinq à huit sections, avec deux ou trois commis-
saires (des rentiers, des commerçants, des pharmaciens, des conseillers
municipaux) par section ». Le total de la collecte s’élève à 5 215,57francs.
En 1829, le bureau de bienfaisance distribue des secours à près de 400familles indigentes: habillement, bois de chauffage,
médicaments, layettes. Il accorde aussi des secours en espèces et règle les frais de nourrice ou d’apprentissage.
L’année suivante, le bureau de bienfaisance de la ville royale décompte 547familles représentant 1750bouches soit 15 % de la
population. Pour répondre à leurs besoins, une liste des secours livrés à domicile ou à l’Hospice royal est établie (…) ; lundi,
mercredi et samedi: 17 016livres de pain ; 1042pot- au- feu de chacun une livre et demie ; 67bouteilles de vin ; 4 000mottes de
tourbe à brûler ; 385francs en secours en argent.
(…)
À la charnière du nouveau esiècle, les lois sociales se multiplient. (…)
On peut classer ces lois en deux groupes. Il y a d’un côté celles qui étendent les couvertures sociales en faveur des salariés, de
l’autre celles qui visent des catégories sociales précises.
L’assurance et l’assistance en d’autres mots. La loi du 9avril 1898 sur les accidents du travail, qui touchent la France après
l’Allemagne, et celle du 5avril 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes appartiennent au premier groupe. Les lois de 1901 en
faveur des tuberculeux, du 14juillet 1905 en faveur des vieillards, des invalides et des incurables, et du 14juillet 1913 en faveur
des femmes en couches et des familles nombreuses relèvent de la seconde catégorie.
Les grandes lois d’assistance publique naissent ainsi en France en moins d’une vingtaine d’années. (…) Malheureusement le
déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, suivie de quatre longues années de conflit européen va geler pour
longtemps les bonnes intentions de tous.
Source: BorderieA. Combattre l’exclusion. Éditions Public Histoire ; 2006.
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