2 Le volcanisme PROGRAMME Connaissances • Le volcanisme est l’arrivée en surface de magma et se manifeste par deux grands types d’éruption. Les manifestations volcaniques sont des émissions de lave et de gaz. Les matériaux émis constituent l’édifice volcanique. • L’arrivée en surface de certains magmas donne naissance à des coulées de lave, l’arrivée d’autres magmas est caractérisée par des explosions projetant des matériaux. Le magma contenu dans un réservoir magmatique localisé à plusieurs kilomètres de profondeur est de la matière minérale en fusion véhiculant des éléments solides et des gaz. Les roches volcaniques proviennent du refroidissement du magma. Le refroidissement par étapes du magma, sa solidification sous forme de cristaux et de verre, donnent naissance aux roches volcaniques. La structure de la roche conserve la trace de ses conditions de refroidissement. • Les volcans actifs ne sont pas répartis au hasard à la surface du globe. Sur les continents, des volcans actifs sont alignés, principalement autour de l’océan Pacifique et le long de grandes cassures. Dans les océans, les zones volcaniques se situent dans l’axe des dorsales océaniques. OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU CHAPITRE Ce second chapitre, consacré à l’étude du volcanisme, poursuit l’étude des manifestations de l’activité interne du globe. Le constat de la répartition des volcans actifs du globe complète celui de la répartition des séismes et prépare à la construction du modèle de la tectonique des plaques. Par ailleurs, et dans un souci d’éducation à la citoyenneté, ce chapitre se prolonge naturellement par l’étude de la prévention des risques volcaniques (chapitre 4). C’est dans cet esprit que les deux grands types d’éruptions sont ici opposés, leur dangerosité étant liée à la spécificité de leurs magmas. On privilégiera, comme pour l’étude des séismes, une démarche d’investigation. Après avoir observé les manifestations du volcanisme effusif et celles du volcanisme explosif, on recherche l’origine des matériaux émis lors des éruptions. Une fois établie l’origine profonde des magmas, on s’interroge sur le devenir de la lave pendant son refroidissement. La dernière activité du chapitre montre que le volcanisme n’est pas réparti au hasard, et que les deux grands types de volcanisme ne se rencontrent pas aux mêmes endroits. L’importance du volcanisme effusif le long de l’axe des dorsales peut alors être soulignée. La durée limitée de cette étude ne permet ni une étude détaillée de telle éruption historique ou une typologie des appareils volcaniques, ni d’envisager de manière approfondie les rapports entre les volcans et les paysages. L’objectif essentiel de ce chapitre est de faire comprendre le phénomène volcanique, la naissance d’un volcan étant liée à la genèse localisée d’un magma. On s’attache donc à détruire la représentation mentale, souvent prégnante, de l’existence d’une couche continue de magma. Le recueil des conceptions que les élèves peuvent avoir du fonctionnement d’un volcan, qu’ils pourront confronter ensuite avec les notions construites au cours des activités, peut s’avérer utile à cette fin. L’expérimentation établissant une relation entre la taille des cristaux et la vitesse de refroidissement de la lave permet de comprendre le mode de formation des roches volcaniques, et ainsi d’identifier leurs principales caractéristiques. Le principe de l’actualisme ayant été défini en classe de cinquième, les élèves doivent alors être capables d’interpréter les indices d’un volcanisme ancien à partir de roches trouvées dans une région. La place de la modélisation analogique et ses limites dans une démarche scientifique rigoureuse, constituent ici des objectifs méthodologiques. OUVERTURE DE CHAPITRE La photographie d’une éruption de l’Etna (Sicile) montre à la fois des coulées et des projections de lave, ainsi que l’existence d’un édifice volcanique. On peut signaler la fréquence des éruptions de ce volcan et consulter à ce sujet le site http://rivierec.club.fr/nouvellepage1.htm. Le spectacle des éruptions les plus récentes, assez peu explosives, en a parfois fait une attraction touristique. Mais on peut évoquer aussi les destructions causées par certaines éruptions historiques, comme celle de 1669, qui, très explosive, détruisit une grande partie de la ville de Catane. Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 29 29 11/07/07 15:49:39 Donne tes idées sur… Les documents proposés sont des supports pour faire surgir les conceptions initiales des élèves sur les volcans. L’éruption de l’Etna montre l’image familière d’un volcan en activité. Le document sur le puy de Dôme et le puy de Pariou permet d’interroger les élèves sur la nature de l’appareil volcanique. L’application du principe de l’actualisme peut leur faire rapprocher ce document du précédent. La première question mobilise les représentations des élèves sur l’origine de la lave. Beaucoup imaginent un modèle de réservoir planétaire de magma sous l’écorce terrestre. Quelques-uns attribuent au magma une origine locale, voisine de celle proposée par Buffon (voir exercice 4), d’autres la situent au cen- 30 Les volcans tre de la Terre. Par ailleurs, avec les réponses à cette première question, on peut aussi se rendre compte que l’édifice volcanique lui-même n’est pas nécessairement interprété comme une conséquence du volcanisme : certains élèves pensent que le volcan est une montagne qui préexiste à l’activité volcanique. La seconde question permet de se rendre compte que, si la majorité des élèves pensent aux formes des édifices volcaniques, peu font appel aux caractéristiques des roches qui le constituent. Quelques-unes des représentations proposées par des élèves sont présentées ci-dessous (ces dessins ont été recueillis auprès d’élèves de 4e n’ayant pas encore étudié le volcanisme). Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 30 11/07/07 15:49:41 Les conceptions des élèves peuvent être soumises à la classe afin de rechercher en commun les investigations à mener pour valider ou non les idées qu’ils s’étaient faites du volcanisme. Par exemple, si pour tous les élèves un volcan est caractérisé par un édifice rejetant de la lave, l’origine de cette lave et la nature de l’édifice diffèrent beaucoup. Ces deux derniers points serviront donc à poser les nouveaux problèmes à étudier. Observer et s’interroger Le document 1 compare l’île de Surtsey à sa naissance, en 1963, à son aspect actuel. Le cratère initial peut être localisé en haut de la vue aérienne de l’île actuelle, ce qui met en évidence son extension. Le problème de l’origine des matériaux ayant édifié cette île peut alors être posé. En fait, l’éruption avait commencé bien avant que l’île ne devienne visible, engendrant des panaches de cendres et de vapeur d’eau. Au mois de janvier 1964, l’édifice volcanique restait immergé et atteignait une hauteur de 480 mètres au-dessus du plancher de l’océan. Au mois de novembre 1966, l’éruption cessait après l’émission de 270 millions de m3 de lave. Le document 2 présente les conséquences d’une nuée ardente lors de l’éruption du volcan Mérapi en 2006 (le déroulement de cette éruption est étudié au cours de l’activité 1). L’observation de l’accumulation des cendres, dont l’épaisseur atteint les toits Le document sur l’île de Surtsey (page 33) et l’activité 2 permettent de remettre en cause les conceptions erronées sur l’origine de la lave et de l’édifice volcanique. Les réponses à la seconde question pourront initier l’activité 3 et la modélisation expérimentale de la formation des roches volcaniques. Différentes manifestations du volcanisme des maisons, et des destructions causées dans une région éloignée du volcan qui est visible en arrière plan, pose le problème de manifestations volcaniques d’un type différent de celles qui ont été observées jusque-là. On peut déjà envisager l’existence des deux types de volcanisme, et motiver ainsi la première activité. Problèmes scientifiques à résoudre – Quelles sont les manifestations des éruptions volcaniques ? – D’où proviennent les matériaux émis par un volcan ? – Comment la lave devient-elle une roche volcanique ? – Comment le volcanisme est-il réparti sur le globe ? Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 31 31 11/07/07 15:50:25 Activité 1 L’activité volcanique Quelles sont les manifestations des éruptions volcaniques ? OBJECTIFS À ATTEINDRE L’objectif de cette activité est d’identifier les principales manifestations du volcanisme. La comparaison des éruptions du piton de la Fournaise et du Mérapi, toutes deux la même année, permet de définir à la fois : – les caractères communs aux deux types d’éruption (émission momentanée de lave et de gaz) ; – les différences entre le volcanisme effusif (coulées de laves fluides et projections limitées) et le volcanisme explosif (dôme de lave visqueuse et nuées ardentes). La comparaison des deux types d’éruption se prête à un exercice de communication scientifique : la présentation des données sous la forme d’un tableau (saisie des données pertinentes, choix des lignes et des colonnes). Elle permet aussi une première approche du risque volcanique, étudié au chapitre 4. Le traitement différent de l’alerte volcanique pour les deux éruptions peut être souligné, afin de montrer l’intérêt d’adopter une attitude responsable face aux risques liés à l’environnement. Exploitation Les documents proposés dans cette activité permettent de découvrir les caractéristiques de deux volcans différents : un volcan de type effusif, le piton de la Fournaise (document 3), et un volcan de type explosif, le Mérapi (document 4). Le document 3 montre de longues coulées de lave (document 3a), leur émission le long d’une fissure (document 3b) et des projections sur une vingtaine de mètres de haut (document 3c). L’exploitation de ces trois documents révèle les principales caractéristiques du volcanisme effusif : fluidité de la lave, émission de gaz, jaillissement de fontaines de lave. On observe également le passage de la lave à la roche volcanique, très rapide dans le cas des projections de scories. Remarque : L’actualité des éruptions du piton de la Fournaise peut être consultée sur le site http://www. fournaise.info/. L’éruption du Mérapi (document 4) permet d’étudier un volcanisme explosif sans évoquer de catastrophe planétaire, telles les explosions du mont Saint-Helens (1980), du mont Pinatubo (1991) ou de la Soufrière de Montserrat (1997), dont l’ampleur même pourrait occulter les autres manifestations de ce volcanisme. Le document 4 présente la montée d’un dôme de lave (document 4a) nécessairement visqueuse, et 32 une nuée ardente (document 4b) provoquée par la destruction partielle du dôme sous la poussée des gaz. La chronologie de l’éruption jusqu’au retour des populations vivant à proximité du volcan (document 4c) permet de dégager les principales caractéristiques du volcanisme explosif : viscosité de la lave, importance des gaz, dangerosité pour la population et les constructions. Dans le cas de l’éruption de 2006, la fréquence des nuées ardentes a pu éviter une catastrophe, dans la mesure où le dôme de lave a été périodiquement détruit au fur et à mesure qu’il grandissait. En absence de celles-ci, on pouvait craindre une explosion de grande ampleur, comme en 1930 (1 369 morts) ou en 1994 (plus de 60 morts). On peut aussi évoquer les éruptions d’autres volcans indonésiens, comme celle du Tambora, qui fit 60 000 morts en 1815, ou l’explosion du Krakatoa le 27 août 1883, dont les conséquences sur le climat furent planétaires. Remarque : On peut suivre la chronologie et les images de l’éruption de 2006 du Mérapi sur le site http://geolepwww.epfl.ch/coursgeologie/merapi/ merapi.html. Réponses aux questions 1. Les documents 3 et 4 permettent de préciser que les volcans rejettent de la lave, sous forme de coulées ou de projections, et des gaz. En refroidissant, la lave forme des roches volcaniques. Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 32 11/07/07 15:50:26 2. Tableau comparatif des caractéristiques de deux volcans différents (documents 3 et 4) : Éruptions de 2006 Piton de la Fournaise Mérapi Aspect de la lave Très fluide Très visqueuse Vitesse de la lave 2 à 3 mètres par seconde, soit moins de 10 kilomètres par heure Vitesse des coulées pyroclastiques : 100 à 300 kilomètres par heure Importance des projections Fontaines de lave et projections de scories sur une hauteur de 20 à 30 mètres Cendres projetées à 3 kilomètres Nuées ardentes sur 7 kilomètres (doc. 2 p. 33) Importance des gaz Faible pression Forte pression Activité 2 La structure et le fonctionnement d’un volcan D’où proviennent les matériaux émis par un volcan ? OBJECTIFS À ATTEINDRE Après avoir identifié les matériaux émis au cours d’une éruption, le problème de leur origine doit être posé. Cette activité permet d’atteindre plusieurs objectifs cognitifs concernant le phénomène volcanique : – l’édifice volcanique est construit par les matériaux émis au cours des éruptions successives ; – le magma provient d’un réservoir localisé sous l’édifice volcanique lui-même ; – l’ascension du magma est due à la pression exercée par les gaz sur la matière minérale en fusion ; – la genèse du magma résulte de la fusion des roches à très grande profondeur. L’approche historique proposée permet de détruire la conception, encore fréquente chez de nombreux élèves, d’un volcanisme relié à l’existence d’une couche continue de magma, afin de mieux construire avec eux un modèle explicatif à l’aide des données scientifiques actuelles. Cette approche développe la curiosité des élèves pour les causes des phénomènes naturels, tout en exerçant leur esprit critique face à une représentation contredite par les connaissances scientifiques actuelles. La saisie de données pertinentes, la réalisation d’un schéma, la formulation des notions construites dans un langage scientifiquement et grammaticalement correct, constituent des objectifs méthodologiques de cette activité. Exploitation Afin de faire découvrir la nature d’un édifice volcanique et son origine, c’est l’exemple du puy de Lemptégy, en Auvergne, qui a été retenu. L’exploitation de ce volcan pour extraire notamment la pouzzolane (utilisée comme matériau de construction) permet de découvrir la constitution de l’édifice volcanique. Le document 5 permet de voir une cheminée constituée d’une roche dure et compacte, entourée de scories rejetées lors de plusieurs éruptions. L’histoire complexe de ce volcan n’est pas envisagée au cours de cette activité. Remarque : Pour plus de renseignements sur ce volcan, qu’il est possible de visiter avec des élèves, on peut consulter le site du puy de Lemptégy (http:// www.auvergne-volcan.com) et celui de l’académie de Clermont (http://www3.ac-clermont.fr/etabliss/ tremonteix/lemptegy/historie.htm). Afin de faire évoluer les représentations des élèves sur l’origine de la lave et des gaz émis par un volcan, l’approche historique a été retenue. Ainsi, le document 6 présente une illustration anonyme pour « L’écorce terrestre » d’Emile Whit. Elle présente la conception dominante du volcanisme au XIXe siècle, comme l’explique Alexandre Bertrand en 1845 : « Les volcans sont des soupiraux par le moyen desquels quelques parties des matières en fusion qui forment la masse interne s’échappent avec violence pour venir se répandre à la surface du globe […] Toutes les autres hypothèses, rapportant Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 33 33 11/07/07 15:50:29 les éruptions à des causes purement locales, ne peuvent rendre raison de la singulière ressemblance qui existe entre les produits volcaniques rejetés aux extrémités les plus éloignées du globe. » Pour évoquer les conceptions antérieures, fondées au contraire sur une origine localisée à l’intérieur de l’édifice volcanique lui-même, on peut se référer au texte de Buffon de l’exercice 4 page 46. Une conception plus ancienne, non scientifique, celle de Kircher en 1665, supposait un foyer central relié aux volcans de surface par des conduits de feu avec des réserves intermédiaires. Différentes représentations historiques de la structure interne du globe, peuvent être consultées sur le site http://web.upmf-grenoble. fr/SH/PersoHist/deparis/Histoirevision.htm. Le document 7, quant à lui, permet de réfuter ces conceptions anciennes. Pour le piton de la Fournaise, on peut remarquer plusieurs chambres magmatiques, relativement proches de la surface, qu’il faut distinguer des régions profondes où a lieu la fusion partielle. Il s’agit ici d’un volcanisme de point chaud. On doit conclure à la genèse très localisée de magmas en profondeur, ce qui réfute l’idée d’une couche continue de roches en fusion. Le magma migre et s’accumule progressivement dans une ou plusieurs chambres magmatiques avant d’arriver en surface lors d’une éruption. Les études sismiques qui sont à l’origine de cette représentation ne peuvent être appréhendées en classe de 4e. 2. Actuellement, on sait que la lave et les gaz rejetés lors des éruptions volcaniques ne proviennent pas d’une couche interne continue de roches en fusion, mais de chambres magmatiques délimitées. 3. Les informations apportées par le texte du document 8 complètent celles du schéma du document 7. On peut attendre des élèves qu’ils reconstituent l’histoire suivante : Fusion des roches en profondeur → Migration du magma vers les chambres magmatiques → Dégazage lié à une diminution de la pression → Ascension du magma vers la surface au cours d’une éruption volcanique. Remarque : Il faut faire saisir que le dégazage du magma est à l’origine de son ascension. 4. On peut proposer, par exemple : « Un volcan est composé d’un édifice volcanique formé par les matériaux rejetés au cours des éruptions successives, et d’une ou de plusieurs chambres magmatiques, dans lesquelles s’accumule le magma né en profondeur. Celui-ci est formé de matière minérale en fusion et de gaz qui entraînent son ascension vers la surface en provoquant une éruption. » Réponses aux questions 1. L’édifice volcanique du puy de Lemptégy est formé de roches volcaniques : scories et roches plus dures au niveau des cheminées volcaniques. Il est donc formé de roches issues du refroidissement des produits émis par le volcan. Les renseignements fournis par le document 5 permettent d’établir le schéma suivant : QSPKFDUJPOEFTDPSJFTFUEFCPNCFT BDDVNVMBUJPO EFTDPSJFTFUEF DPVMÏFTEFMBWFT DIFNJOÏF EVWPMDBO 34 Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 34 11/07/07 15:50:32 Activité 3 La formation des roches volcaniques Comment la lave devient-elle une roche volcanique ? OBJECTIFS À ATTEINDRE À l’issue de cette activité, les élèves doivent : – savoir reconnaître l’origine volcanique d’une roche à partir de l’observation de sa structure ; – établir une relation entre les tailles différentes des cristaux d’une roche volcanique et les conditions de son refroidissement. Les objectifs méthodologiques sont ici essentiels : – observer des lames minces de roches au microscope et réaliser un dessin d’observation ; – formuler une hypothèse quant aux conditions de formation des roches volcaniques ; – participer à la réalisation d’un modèle analogique, et éventuellement à sa conception ; – critiquer la validité du modèle en le comparant au réel. Exploitation Les documents 9 et 10 permettent la comparaison de la structure de deux roches volcaniques d’origine différentes : le basalte, lié à un volcanisme effusif, et l’andésite, liée à un volcanisme explosif. On ne manquera pas de faire travailler en classe les élèves sur des échantillons de basalte et d’andésite, les documents fournis dans le manuel permettant par exemple de compléter les observations réalisées. Le choix a été fait pour le document 9a de montrer la transformation d’une coulée de lave en une roche noire, le basalte, de façon à pouvoir interroger les élèves sur les origines de cette roche et sur le type de volcanisme auquel elle est liée. Les différents aspects de la surface d’une coulée ne sont pas ici des objectifs. Le document 10a montre l’aspect macroscopique d’une andésite, de couleur plus claire que le basalte, et surtout dont les vacuoles peuvent être mises en relation avec la viscosité de la lave qui lui a donné naissance. Conformément au programme, le questionnement ne porte pas sur les différences entre les deux roches, mais uniquement sur leurs caractères communs, tels qu’ils peuvent être dégagés sur les documents 9b et 10b. Dans les deux cas, on observe des phénocristaux, des microlites et un verre volcanique. Les noms des cristaux peuvent être utiles pour expliquer le phénomène de cristallisation, mais, dans la mesure où la reconnaissance de telle ou telle roche volcanique est exclue, ils ne peuvent constituer une connaissance exigible des élèves. Remarque : La partie désignée comme étant du verre volcanique, donc non cristallisée, est en fait la mésostase, dont une partie importante peut être très finement cristallisée. La distinction entre la partie réellement vitreuse et la partie microcristalline ne pouvant être faite avec un microscope usuel, la mésostase est assimilée ici à un verre. Dans les activités précédentes, les élèves ont appris que les roches volcaniques provenaient du refroidissement d’une lave plus ou moins visqueuse. Afin de comprendre l’origine des cristaux de différentes tailles observés sur les lames minces de basalte et d’andésite, on peut recourir à l’utilisation d’un modèle analogique. Plusieurs modèles analogiques peuvent être proposés, comme celui du refroidissement de la vanilline fondue, à réaliser sous hotte aspirante. Le document 11 propose un modèle expérimental qui permet d’obtenir des cristaux de sulfate de cuivre. Ce modèle présente les avantages de montrer de beaux cristaux aisément observables à la loupe, et d’être fréquemment utilisé en sciences physiques dans le but de montrer la présence d’eau cachée à l’intérieur d’un minéral. En effet, on utilise du sulfate de cuivre pentahydrate, de couleur bleu vif, qui devient blanc ou bleu très pâle lorsqu’il est déshydraté par chauffage. Cette propriété fait qu’on doit en pratique partir d’une solution saturée de sulfate de cuivre pentahydrate : en chauffant le produit pur, on le déshydrate et son point de fusion est alors trop élevé pour espérer l’obtenir en classe. Quelques gouttes d’eau ajoutées au sulfate de cuivre déshydraté suffisent pour abaisser son point de fusion. Pour les élèves, on peut ne pas signaler la présence d’eau. Dans la pratique, Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 35 35 11/07/07 15:50:37 on prépare à l’avance 165 g de (CuSO4, 5H2O) en poudre dans 200 mL d’eau distillée, que l’on porte à ébullition en classe. On verse le liquide bouillant dans les tubes des élèves, en prenant garde de ne pas provoquer d’éclaboussures. L’observation des cristaux peut se faire à la fin d’une séance de travaux pratiques. On constate qu’il y a un lien entre la taille des cristaux et la vitesse de refroidissement de la solution saturée de sulfate de cuivre (la température étant la même initialement quand on remplit les tubes). Comme pour tout modèle analogique, il est nécessaire de discuter avec les élèves des limites de validité du modèle (voir la fiche méthode n° 6 page 255). Par exemple ici, le sulfate de cuivre fondu ne peut pas vraiment être assimilé au magma, ni même à de la lave, qui est composée de plusieurs espèces minérales et non d’une seule. Les résultats et conclusions obtenues à partir du modèle analogique servent à élaborer des hypothèses explicatives pour ce qui se passe en réalité lors de la formation des roches volcaniques. Afin de permettre aux élèves d’énoncer plus précisément leurs hypothèses explicatives sur la structure du basalte et de l’andésite, le document 12 précise, de façon bien évidemment approximative, les températures au sein d’un volcan ; ces valeurs sont déduites de l’ordre de cristallisation de Bowen (voir le site http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/ bourque/s2/orig.mineraux.html). 36 Réponses aux questions 1. Dans les deux cas, on observe des cristaux d’assez grande taille, des microlites et un verre volcanique. Seule l’andésite possède des cavités. Le basalte est plus riche en cristaux de grande taille. 2. La vitesse de refroidissement est plus élevée dans le tube A que dans le tube B et dans le tube B que dans le tube C. On constate que les cristaux sont de beaucoup plus grande taille dans le tube C, que dans le tube B, et que c’est dans le tube A que les cristaux sont les plus petits. On peut donc en conclure que la taille des cristaux de sulfate de cuivre est liée à la vitesse de refroidissement du sulfate de cuivre fondu : plus le refroidissement est lent et plus les cristaux sont gros. 3. Si une localisation précise est hasardeuse, on peut attendre des élèves qu’ils situent la formation des phénocristaux au niveau de la chambre magmatique, où ils se forment lentement entre deux éruptions, et celle du verre à la surface de la coulée, par un refroidissement très brutal. Localiser la formation des microlites est plus délicat. Ils peuvent se former lors de l’ascension de la lave au sein de la cheminée volcanique, mais les laves basaltiques étant fluides, elles restent peu de temps dans la cheminée et peu de microlites peuvent se former (document 9a). Des microlites se forment encore au sein de la coulée qui refroidit. Au contraire, de nombreux microlites ont le temps de se former au sein d’une lave visqueuse (document 10b), laquelle progresse lentement à l’intérieur du volcan. Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 36 11/07/07 15:50:38 Activité 4 Les régions volcaniques du globe Comment le volcanisme est-il réparti sur le globe ? OBJECTIFS À ATTEINDRE Cette activité vise deux objectifs cognitifs : – la localisation du volcanisme explosif essentiellement autour de l’océan Pacifique, et du volcanisme effusif soit au niveau des continents soit isolé au niveau d’un océan ; – l’existence d’un important volcanisme effusif sous-marin au niveau des dorsales océaniques. Ces deux objectifs doivent être atteints pour qu’il soit possible de construire ensuite avec les élèves un modèle cohérent de tectonique globale. Les compétences acquises précédemment sont ici réinvesties et constituent les objectifs méthodologiques à privilégier au cours de l’activité : – saisir des données pertinentes pour résoudre un problème ; – mobiliser ses connaissances et argumenter à partir des faits observés. Exploitation Afin de faciliter par la suite la comparaison de la répartition des séismes et celle du volcanisme aérien, le même support cartographique est utilisé pour localiser quelques-uns des volcans actifs du monde (document 13) et les épicentres des séismes (document 16 page 23). Les documents fournis permettent de constater que le volcanisme explosif, représenté par une nuée ardente du Mérapi, est localisé autour de l’océan Pacifique et au nord de l’océan Indien, plus exactement à proximité des fosses océaniques. Cette disposition sera ultérieurement associée au phénomène de subduction. Le volcanisme effusif ne présente un alignement qu’au niveau des rifts africains. Cette répartition pourra être interprétée plus tard comme les prémices de l’ouverture d’un océan, et on pourra alors assimiler ce volcanisme au magmatisme des dorsales. Les autres volcans effusifs paraissent isolés dans un océan (piton de la Fournaise) ou sur une dorsale (Krafla). L’existence des points chauds n’étant pas un objectif de la classe de 4e, on ne peut que se limiter au constat d’un volcanisme isolé sur les continents, ou sur une île au milieu d’un océan. En ce qui concerne le volcanisme du fond des océans, on ne peut conclure à l’existence d’un volcanisme effusif actuel à l’axe des dorsales que si on insiste sur l’absence de sédiments et si on utilise le raisonnement par analogie pour interpréter les basaltes en coussins. En effet, personne n’a encore pu observer une éruption sous-marine au niveau d’une dorsale ; on doit donc procéder par analogie avec ce qui se passe lorsqu’une coulée de lave pénètre dans l’eau de mer. Le document 14a montre la pénétration d’une coulée de lave basaltique dans l’eau de mer, et le document 14b son état final. La formation des pillow-lavas peut nécessiter pour les élèves une explication : la lave étant brutalement refroidie, une bordure figée de quelques millimètres se forme instantanément. La pression exercée par la lave qui progresse à l’intérieur de la coulée fracture cette bordure figée, la lave s’épanche par cette fissure et une nouvelle bordure figée se forme… : DSPßUFWJUSJmÏF CPSEVSFmHÏF BWBODÏFQBSmTTVSBUJPO DPVDIFEF EFMBCPSEVSFmHÏF QFUJUTEÏCSJT TPVTMBQSFTTJPO EFDSPßUFWJUSJmÏF EFMBMBWF IZBMPDMBTUJUFT Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 37 37 11/07/07 15:50:40 La place ne permet pas de montrer de nombreux sites de laves en coussin, à l’axe de toutes les dorsales océaniques. Dans la mesure où cela est possible en classe, cette approche permet d’envisager l’importance de la production de magmas au niveau des dorsales. Par ailleurs, si on doit mobiliser les connaissances acquises sur les conditions de formation des roches volcaniques, il faut se garder d’une trop grande simplification. Les phénocristaux sont formés au sein de la chambre magmatique et peuvent donc se rencontrer à l’extérieur du pillow comme dans son cœur, et les microlites se forment au cours du refroidissement lent du cœur du pillow et non dans sa bordure figée. Celle-ci ne présente pas de cristaux visibles. On peut consulter à ce sujet le site de l’ENS Lyon (http://www.ens-lyon. fr/Planet-Terre/Infosciences/Terrain/Echantillon/ Articles/bord-pillow.htm). Réponses aux questions 1. On constate sur la carte du document 13 que le volcanisme explosif est localisé autour de l’océan Pacifique et au nord de l’océan Indien, plus exactement à proximité des fosses océaniques. Le volcanisme effusif présente un alignement au niveau des rifts africains ; il apparaît ponctuellement au niveau des dorsales océaniques, ou encore de façon isolée dans un océan (piton de la Fournaise). 2. La similitude établie entre les basaltes en coussin observés sur la dorsale de l’océan Pacifique (document 15a) et les laves en coussins formées après le refroidissement d’une coulée au large des îles Hawaï (document 14b), constitue un argument pour dire que les basaltes en coussins des dorsales proviennent bien du refroidissement d’un magma de nature basaltique. D’autre part, la structure de la roche visible sur la lame mince réalisée au centre d’un coussin de basalte de dorsale (document 15b) montre une structure microlitique permettant de dire que l’on a ici une roche volcanique. 3. On peut proposer, par exemple : « Les volcans ne sont pas répartis au hasard sur le globe terrestre. Les volcans explosifs sont localisés à proximité des fosses océaniques, principalement autour de l’océan Pacifique. Les volcans effusifs sont isolés sur les continents, à l’origine d’une île au milieu de l’océan, ou au niveau des dorsales océaniques. » SCIENTIFIQUE AU QUOTIDIEN Expérimenter Modéliser une éruption volcanique La manipulation proposée peut être réalisée en classe, mais aussi à la maison, selon que l’expérimentation est demandée aux élèves, ou que des élèves curieux souhaitent la réaliser spontanément. Les élèves doivent comprendre ce que représente chaque élément du modèle, et en particulier le rôle joué par la levure chimique. Pour cela, on peut les amener à relire les documents de l’activité 2. On doit là encore souligner les limites du modèle, qui ne saurait représenter la totalité d’un volcan : on ne modélise ni la chambre magmatique, ni la fusion partielle des roches en profondeur. Le bocal ne peut pas représenter un édifice volcanique, car il préexiste à l’éruption et n’est pas formé par la purée elle-même… 38 En fait, on se contente de montrer comment la libération des gaz (CO2 dégagé par la levure chimique sous l’effet de la chaleur) provoque l’expulsion de la purée, et que l’aspect de l’édifice qu’elle forme dépend de sa viscosité. Se documenter Des éruptions historiques Les documents concernant l’éruption de la montagne Pelée, à la Martinique, peuvent stimuler la curiosité des élèves. Parmi les éruptions qui ont marqué l’histoire, beaucoup ont été explosives, ce qui explique leurs effets catastrophiques. Cependant, des éruptions d’autres types ont pu avoir des conséquences importantes. C’est le cas de l’éruption du Laki, en 1783 en Islande, qui correspond à une importante éruption de type effusif ; elle n’a fait aucune victime humaine, bien que 24,5 millions Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 38 11/07/07 15:50:44 de tonnes de soufre furent émis et contaminèrent les eaux de surface et les pâturages, causant la mort de la plupart des animaux domestiques et sauvages. En Écosse, l’année 1783 fut nommée l’année des cendres… De nombreux renseignements de ce type peuvent être obtenus par les élèves en utilisant un moteur de recherche, simplement en associant la date de l’éruption et le nom du volcan. On peut citer l’explosion du Santorin dans l’Antiquité, à laquelle on attribue parfois la disparition de la civilisation minoenne, ou l’éruption du Vésuve qui détruisit Pompéi en 79. Plus près de nous, les effets planétaires sur le climat des éruptions du Krakatau (1883), du Saint-Helens (1980) ou du Pinatubo (1991) doivent être appréhendés. Les conséquences humaines des éruptions du Nevado del Ruiz (1985), responsable de la coulée de boue (lahar) qui détruisit la ville d’Armero à 50 kilomètres de là, ou la catastrophe du lac Nyos, où le dégagement de CO2 causa la mort de 1 700 personnes, montreront aux élèves l’intérêt d’une prévention du risque volcanique. Exercices J’évalue mes connaissances 1 Différences a. Une roche volcanique provient du refroidissement d’une lave. b. La lave est constituée du magma privé des gaz qu’il contenait. c. Un verre volcanique correspond à de la matière non cristallisée, solidifiée instantanément par un refroidissement brutal ; les microlites sont de petits cristaux formés au cours du refroidissement moins rapide de la lave. d. Le volcanisme effusif est caractérisé par des coulées de laves fluides et des explosions d’ampleur limitée ; le volcanisme explosif se caractérise par l’émission de laves visqueuses qui peuvent former des dômes et des nuées ardentes, et par la richesse en gaz du magma qui est à son origine. 2 Choisir la bonne réponse Lorsque le magma est très visqueux… a. Faux : lorsque le magma est très visqueux, il se produit généralement de nombreuses nuées ardentes. b. Vrai. c. Faux : lorsque le magma est très visqueux, la lave refroidit rapidement, formant souvent un dôme. d. Faux : lorsque le magma est très visqueux, le magma est particulièrement abondant en gaz. Le volcanisme de type effusif… a. Faux : le volcanisme de type effusif se rencontre isolé sur les continents et au milieu des océans au niveau des dorsales ou isolé ; c’est le volcanisme explosif qui se rencontre autour de l’océan Pacifique. b. Faux : le volcanisme de type effusif se rencontre aussi isolé sur les continents et au milieu des océans. c. Faux : le volcanisme de type effusif se rencontre sur les continents, mais aussi dans les océans et à l’axe des dorsales. d. Vrai. Un magma prend naissance… a. Vrai. b. Faux : un magma prend naissance en profondeur ; les roches émises par un volcan n’ont pas une origine locale. c. Faux : la chambre magmatique est un lieu de stockage du magma, et non de sa genèse. d. Faux : la migration du magma vers la chambre magmatique est un phénomène continu ; entre deux éruptions, le magma né à grande profondeur (de 30 à plus de 100 km) est stocké dans la chambre magmatique ; l’éruption correspond à l’ascension du magma de la chambre magmatique vers la surface. Dans une roche volcanique… a. Vrai. b. Faux : dans une roche volcanique, on trouve des gros cristaux quelle que soit la vitesse de refroidissement de la lave émise car les gros cristaux Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 39 39 11/07/07 15:50:46 se forment au cours d’un refroidissement lent du magma dans la chambre magmatique. c. Faux : dans une roche volcanique, les cavités remplies d’air sont abondantes dans le cas d’une lave visqueuse issue d’un magma riche en gaz (volcanisme explosif). d. Faux : dans une roche volcanique, on trouve souvent des grands cristaux visibles à l’œil nu. 5 Extraire des informations d’un document 1. La roche A possède des cristaux de tailles différentes enrobés dans un verre non cristallisé. Sa structure microlitique a conservé la trace des conditions de refroidissement de la lave dont elle est issue : les grands cristaux se sont formés lentement dans la chambre magmatique, et les microlites au cours de l’éruption. Le verre correspond à la partie de la lave trop vite refroidie pour que des cristaux puissent se former. La roche A (basalte) est donc une roche volcanique. La roche B possède de nombreux fossiles (foraminifères) ; c’est donc une roche sédimentaire. 3 La chronologie d’une éruption L’ordre des événements est : 1 : c. Fusion des roches situées à une grande profondeur sous un édifice volcanique. 2 : b. Accumulation dans une chambre magmatique du magma formé en profondeur. 3 : a. Montée du magma de la chambre magmatique vers la surface. 4 : d. Refroidissement d’une coulée de lave. 2. NJDSPMJUFT HSBOETDSJTUBVY J’évalue mes compétences 4 Comprendre un texte historique et le critiquer 1. Pour Buffon, le volcanisme a une origine locale, les matériaux émis par le volcan s’enflammant à l’intérieur de l’édifice volcanique lui-même : « Les montagnes ardentes qu’on appelle Volcans renferment dans leur sein les matières qui servent d’aliment à un feu souterrain […] il y a dans une montagne des matières inflammables qui s’échauffent toutes les fois qu’elles sont exposées à l’air ou à l’humidité […] ». 2. Les connaissances actuelles excluent pour le volcanisme une origine située à l’intérieur de l’édifice volcanique lui-même, celui-ci étant constitué des matériaux émis par les éruptions successives. Au contraire, le magma prend naissance à une grande profondeur sous l’édifice volcanique, avant de s’accumuler entre les éruptions dans une ou plusieurs chambres magmatiques. Une autre différence tient aux causes qui provoquent la naissance d’un magma, Buffon imaginant une combustion de matières inflammables : « il s’en trouve ensemble une très grande quantité, le feu s’y met et cause une explosion proportionnée à la quantité des matières enflammées […] ». 40 WFSSFWPMDBOJRVF 6 Relier plusieurs informations pour résoudre un problème 1. La fissure s’écarte au fur et à mesure que l’activité sismique augmente. À partir du document a, on peut voir que le nombre de séismes quotidien augmente du 12 avril au 24 mai, puis considérablement à partir du 21 juin. Remarque : Il s’agit ici de montrer une corrélation entre deux phénomènes et non de démontrer une relation causale entre eux. 2. L’activité sismique augmente fortement à partir du 21 juin et demeure importante au mois de juillet. Elle précède donc l’éruption, qui commence le 20 juillet. Les connaissances acquises sur le fonctionnement d’un volcan permettent d’émettre l’hypothèse de l’ascension d’un magma. L’augmentation de pression au niveau du toit d’une chambre magmatique peut être à l’origine de séismes locaux. Partie 1 : L’activité interne du globe 926792_CH01_02_p1_44.indd 40 11/07/07 15:50:48 3. La largeur de la fissure ayant beaucoup aug- 2. Si les explosions avaient eu lieu après la cou- menté, le dégazage a pu avoir lieu, ce qui a entraîné la montée du magma. Remarque : Le remplissage de la chambre magmatique entraîne une fracturation des roches sus-jacentes, et donc une chute de pression dans la chambre magmatique. Cette diminution de la pression provoque le dégazage du magma, et donc son ascension vers la surface. lée, les scories recouvriraient la coulée de basalte, et les cratères des édifices volcaniques, essentiellement formés de scories, seraient circulaires. Le fait que les deux cratères soient égueulés dans la direction de la coulée montre que c’est la coulée qui a entraîné avec elle les parties manquantes des cratères, qui lui étaient donc antérieurs. 7 S’informer à partir de photographies 1. En absence de cratère ou de coulée volcanique, le seul argument qui permette d’affirmer que le puy de Dôme est un ancien volcan est la structure microlitique de la roche qui le constitue (le document b est une lame mince de domite, variété claire de trachyte spécifique de ce volcan). 2. La forme en dôme du volcan laisse penser à la surrection d’un dôme de lave très visqueuse. L’abondance des microlites peut confirmer cette hypothèse. Remarque : Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que Guettard comprit le premier l’origine des volcans d’Auvergne, mais celle du puy de Dôme resta une énigme pour les scientifiques jusqu’à l’éruption de la montagne Pelée, de 1902 à 1905. Cette éruption fut un modèle pour comprendre sa formation : surrection d’un dôme de trachyte il y a 11 000 ans, sur des cônes de scories provenant d’éruptions précédentes. La forme dissymétrique de son sommet peut être expliquée par l’écroulement d’une partie du dôme au cours de son éruption. J’utilise ce que j’ai appris 8 Les étapes d’une éruption volcanique en Auvergne 1. Le document a montre des édifices volcaniques présentant des cratères égueulés. Le document b présente une longue coulée de lave refroidie (la cheire d’Aydat). Le document c montre que les matériaux rejetés par ces volcans sont des scories et, vers le sommet, une coulée de basalte. On en conclut que les éruptions qui sont à l’origine des édifices volcaniques comportèrent des explosions, à l’origine des scories, et des coulées de lave fluide, à l’origine de la cheire d’Aydat. 9 Les modifications de paysage au mont Saint Helens à la suite d’une éruption volcanique 1. L’éruption du 18 mai 1980 fut explosive : le sommet du volcan fut pulvérisé et ses débris furent projetés, avec les cendres volcaniques, à une vingtaine de kilomètres d’altitude. La profonde échancrure – le cratère ainsi formé est profond de 600 mètres – observable au sommet du volcan après l’éruption (document b) témoigne de l’importance de cette explosion. 2. Le paysage dévasté (document a2) après l’éruption du 18 mai 1980 est le résultat d’une nuée ardente. Celle-ci a détruit la forêt et laissé sur place des roches de couleur grise issues de coulées pyroclastiques (les ignimbrites). L’ancienne vallée de la rivière Columbia fut recouverte par 150 mètres de cendres et de boues, et 600 km2 de forêt furent détruits. 3. Depuis l’explosion du 18 mai, lorsqu’un dôme de lave s’élève au centre du cratère, il est ensuite détruit par des explosions et la formation de nuées ardentes. La lave, très visqueuse, monte lentement et refroidit sur place en formant un dôme. La viscosité de la lave andésitique s’opposant à son écoulement, une explosion se produit lorsque la pression exercée par les gaz contenus dans le magma devient trop importante. Remarque : Le volcanisme du mont Saint Helens est caractéristique du volcanisme associé à la subduction. On peut suivre son évolution au cours du temps sur le site http://vulcan.wr.usgs.gov/ Volcanoes/MSH. Chapitre 2 • Le volcanisme 926792_CH01_02_p1_44.indd 41 41 11/07/07 15:50:50