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RESUME
Contexte : L’audit clinique existe au Maroc depuis les années 1990, mais son
extension n’est pas effective malgré les efforts du Ministère de la Santé. L’audit
clinique interne consiste en une analyse systématique et critique des pratiques
professionnelles. Afin de soutenir les efforts d’extension exprimés dans le plan
d’action 2012-2016, notre étude se propose de montrer l’utilité de l’audit clinique et
de justifier sa mise en place dans les maternités hospitalières.
Méthodes : Nous avons analysé 213 dossiers d’accouchements compliqués au sein
de la maternité du Centre Hospitalier Préfectoral de Salé dont 57 partogrammes
remplis. Toutes ces femmes étaient prises en charge au niveau de la maternité. Afin
d’explorer les connaissances et la perception des professionnels de santé sur l’audit
clinique interne, nous avons adressé un questionnaire aux prestataires de soins et
conduit des entretiens semi-directifs avec des personnes ressources. L’analyse des
données a été faite selon les critères et dimensions des grilles validées d’évaluation
des dossiers obstétricaux et suivant la démarche de l’audit clinique.
Résultats : L’évaluation initiale, la prescription à l’admission, les examens
complémentaires et la prescription de sortie étaient notés respectivement dans 30,9%
; 37,2% ; 7,8% et 15,9%. Le partogramme permettait de retrouver l’identité de la
sage-femme (33%), la surveillance de l’accouchée (35%), la prise de la voie veineuse
(38,2%), la surveillance de la mère (41,8%), la décision de la césarienne (60%), la
surveillance du fœtus (78,2%), la surveillance obstétricale (89%). Soixante-treize
pourcent des prestataires ne connaissaient pas l’audit clinique interne malgré leur
ancienneté moyenne de 8 ans dans le service. L’amélioration des soins, la diffusion
des protocoles étaient considérés comme les principaux avantages de l’audit clinique
interne. La dispute, la crainte de représailles, la réticence et l’indisponibilité du
personnel seraient les principaux facteurs freinant pour conduire une séance d’audit
clinique interne. Pour sa mise en place, la motivation du personnel pour le
changement, la présence des gynécologues, la réticence du personnel, l’amélioration
de l’environnement de travail, la vulgarisation de l’audit, le renforcement des
compétences du personnel, l’investissement personnel, le leadership et l’engagement
des responsables seraient les facteurs à considérer.
Conclusion : L’audit clinique interne identifie les causes des dysfonctionnements
dans la qualité de la prise en charge de la mère et du nouveau-né. Pour sa mise en
place, l’implication, la mise en confiance et la motivation des prestataires de soins
dans le processus en sont la clé.
Mots clés : Audit clinique interne, déterminant, qualité, accouchements, dossier
d’accouchement, partogramme.