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ASTREES LAB
Quelles protections pour les « nouveaux indépendants »?
Parmi les « nouvelles formes de travail » qui s’épanouissent en France et en Europe, le
travail indépendant, souvent sans employé, dédié à un très faible nombre de clients et qui
ne nécessite pas un patrimoine (freelances) s’étend à des activités d’entreprise jusqu’alors
considérées comme salariées. Dans les secteurs du bâtiment, des technologies numériques,
de l’information et de la communication, des arts et spectacles, l’indépendance statutaire
est souvent devenue la règle et le contrat civil ou commercial a remplacé le contrat de
travail. L’émergence d’une économie des plateformes qui permet de mettre en relation
directe la prestation de service et le client, la digitalisation des relations de travail qui fait
éclater les limites spatiales ou temporelles sont susceptibles de multiplier le nombre de ces
travailleurs indépendants d’un nouveau genre, que ce statut soit choisi par des travailleurs
en quête d’autonomie ou subi du fait de la volonté de flexibilité des entreprises.
Si la législation du travail et de la protection sociale a encouragé (statut d’auto-
entrepreneur) ou accompagné ces évolutions (portage salarial, assimilation de certaines
professions au régime général), les « nouveaux » travailleurs indépendants sont moins
protégés socialement que les salariés ou certains indépendants patrimoniaux (professions
libérales).
Le premier défi est pour eux, dans tous les pays, l'insécurité et l'irrégularité de leurs
revenus. Historiquement, les indépendants n’étaient pas réputés être soumis au risque de
chômage et ils étaient supposés s’assurer eux-mêmes contre le risque vieillesse par la
constitution d’un patrimoine. Aujourd’hui, le statut d’indépendant peut s’accompagner
d’un niveau et d’une variabilité des revenus comparables à ceux des salariés précaires, sans
que la faiblesse des droits sociaux soit compensée par la détention d’un patrimoine.
Le second défi est lié à l’absence de protection de la législation du travail (droits à congés,
maladie professionnelle, encadrement de la cessation d’activité, santé et sécurité au travail,
formation) qui peut être un frein à l’évolution professionnelle (formation) ou constituer un
risque pour l’activité (santé sécurité).