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AVANT-PROPOS
Le temps et le climat ignorent les frontières. Le fait
que l’Organisation météorologique internationale
soit devenue en 1950 l’Organisation météorologique
mondiale (OMM) reflétait donc la nécessité de
renforcer la coopération à l’échelle du globe dans
les domaines scientifiques considérés, le but étant
de réduire les pertes en vies humaines et les dégâts
matériels causés par les catastrophes naturelles et
autres phénomènes extrêmes liés au temps, au climat
et à l’eau, de promouvoir le développement durable
en tant qu’impératif universel et de sauvegarder
le climat et l’environnement pour les générations
actuelles et futures.
En 1960, le Conseil exécutif de l’OMM a institué la
Journée météorologique mondiale pour sensibiliser
l’opinion publique au rôle joué par les Services
météorologiques nationaux et l’OMM, dont les activités
consistent à recueillir des données d’observation
météorologiques, hydrologiques et connexes, à les
traiter et à les diffuser ainsi que les produits qui s’y
rapportent. La date du 23 mars, qui marque l’entrée
en vigueur de la Convention de l’OMM, a été retenue
pour la circonstance.
Pour 2013, l’Organisation a choisi pour thème de la
Journée météorologique mondiale «Assurer la veille
météorologique pour protéger les personnes et les
biens», avec comme sous-titre «Célébration des
50 ans de la Veille météorologique mondiale». Ce
thème souligne la contribution cruciale des services
météorologiques au renforcement de la sécurité des
populations et de leur capacité d’adaptation aux
phénomènes météorologiques. Il rend par ailleurs
hommage à la Veille météorologique mondiale,
programme fondamental de l’OMM qui célébrera
cette année son cinquantième anniversaire.
Instaurée en 1963, en pleine guerre froide, la Veille
météorologique mondiale est une illustration éclatante
de la coopération internationale. Elle met en réseau
des systèmes d’observation, des installations de
télécommunications et des centres de traitement de
données et de prévision afin de diffuser dans tous les
pays des informations et des services essentiels se
rapportant à la météorologie et à l’environnement.
Comme les services météorologiques et climatolo-
giques doivent répondre à des exigences toujours
plus grandes sur le plan qualitatif et quantitatif, la
Veille météorologique mondiale revêt d’autant plus
d’importance en tant qu’infrastructure de base autour
de laquelle s’articulent tous les programmes de l’OMM
et nombre de programmes internationaux relevant
d’autres organismes. Elle apporte une contribution
déterminante aux différents domaines prioritaires
de l’OMM, qu’il s’agisse du Cadre mondial pour les
services climatologiques (CMSC) ou de la prévention
des catastrophes, du Système mondial intégré
des systèmes d’observation de l’OMM (WIGOS)
ou du Système d’information de l’OMM (SIO), du
renforcement des capacités ou de la météorologie
aéronautique.
Les extrêmes météorologiques ont un impact consi-
dérable sur les sept milliards d’habitants que compte
notre planète, impact qui va continuer de croître avec
le développement des économies et l’accroissement
de la population mondiale, qui devrait atteindre le
chiffre de 9,3 milliards d’habitants aux alentours de
2050. Entre 1980 et 2007, près de 7 500 catastrophes
naturelles ont coûté la vie à plus de deux millions
de personnes et causé des pertes économiques
estimées à plus de 1,2 billion de dollars É.-U. Plus
de 70 % des pertes en vies humaines et presque
80 % des pertes économiques sont imputables à
des phénomènes liés au temps, au climat et à l’eau
tels que les cyclones tropicaux et les ondes de
tempête, les sécheresses et les inondations ou bien
les épidémies et les invasions d’insectes dont ils
s’accompagnent. Au fil des ans, les pertes en vies
humaines ont accusé un net recul grâce aux alertes
précoces diffusées par les Services météorologiques
et hydrologiques nationaux, tandis que les pertes
économiques sont à la hausse.
Beaucoup reste à faire et peut être fait pour alléger les
souffrances humaines. Le souvenir des pertes causées
par les phénomènes météorologiques extrêmes en
2012 est encore vif dans les mémoires: cyclones
tropicaux, fortes pluies et inondations, sécheresses,
vagues de froid et de chaleur ont touché le monde
entier, constituant autant de sonnettes d’alarme quant
aux risques que fait courir à la société l’accentuation
de la variabilité du climat et du changement climatique.
La coopération à l’échelle du globe s’impose plus
que jamais pour faciliter et coordonner la diffusion
d’alertes précoces et de prévisions climatiques de
meilleure qualité et à plus longue échéance et protéger
ainsi plus efficacement les personnes et les biens.
La Journée météorologique mondiale de 2013 est
l’occasion de rendre ce message encore plus actuel
en contribuant à relever les défis du XXIe siècle.
(M. Jarraud)
Secrétaire général