Arc Flash Considerations for Data Center IT Space

publicité
Ces dernières années, les connaissances sur les risques dus aux arcs électriques et la
sensibilisation à ce phénomène se sont développées, en grande partie, en raison du nombre
de blessés et de décès liés à ces phénomènes. Les enquêtes sur ces accidents ont entraîné
la mise à jour des normes et un renforcement de l'application de la réglementation.
L'environnement du datacenter fait notamment l'objet d'une surveillance poussée du fait du
besoin fréquent d'ajouter de nouveaux circuits de branchement améliorés, sans interruption
de charge critiques. Dans certains cas, ce travail sur les circuits sous tension, parfois appelé
« travail à chaud », a entraîné des contraventions pour les propriétaires de datacenters. Un
exemple de ce type de travail est l'utilisation de systèmes de bus, dans lesquels on insère ou
retire des unités enfichables d'un bus sous tension, ce qui constitue un risque potentiel pour
les travailleurs du datacenter. Par ailleurs, cet intérêt croissant confère encore plus de valeur
aux systèmes électriques maintenables de façon concurrente.
Trois tendances informatiques ont augmenté la gravité d'un éventuel arc électrique dans
l'espace informatique : les capacités plus importantes des datacenters, les densités de racks
plus élevées et les conceptions à efficacité plus élevée. Ce document présente ces trois
tendances dans le contexte de l'impact qu'ils ont sur les arcs électriques à l'intérieur de
l'espace informatique du datacenter 1. Ce livre blanc explique aux professionnels du
datacenter ce qu'est un arc électrique, les zones potentiellement problématiques dans
l'espace informatique et la conformité aux réglementations.
Vous trouverez dans ce document des réponses aux questions du style : « qu'est-ce que le
courant de défaut typique dans un circuit de 20 A » ? Un arc électrique est-il différent d'une
électrocution ? Mon employeur est-il responsable si un sous-traitant réalise un travail à
chaud dans un datacenter ? L'enfichage d'une unité de distribution d'alimentation de rack
est-il considéré comme un travail à chaud ? « FingersafeTM » signifie-t-il que je peux ajouter
un circuit à un bus sous tension ? Dois-je procéder à une évaluation des risques d'arc
électrique ? Pour plus d'informations sur les arcs électriques d'une manière générale,
Schneider Electric a publié plusieurs documents et podcasts 2 sur différents problèmes, tels
que les approches de contrôle des arcs électriques.
Le terme « arc électrique » désigne ce qui se produit quand un courant de court-circuit
électrique circule dans l'air. Le défaut (terme courant pour désigner le court -circuit) se
produit généralement entre un conducteur sous tension (par ex. un câble, un bus) et un ou
plusieurs autres conducteurs sous tension ou un métal mis à la terre. Souvent, un défaut
monophasé évolue rapidement en défaut triphasé. Dans un arc électrique, le courant voyage
littéralement à travers l'air d'un point à l'autre, libérant une grande quantité d'énergie, appelée
énergie incidente 3, en moins d'une seconde. Cette énergie est libérée sous forme de
chaleur, de son, de lumière et de pression explosive, tous ces éléments étant susceptibles de
provoquer des dommages. Parmi les blessures spécifiques possibles, on constate les
brûlures, la cécité, l'électrocution, la perte auditive et les fractures. Il est important de faire la
Selon la norme
NFPA 70E 2015, un risque
d'électrocution est différent d'un
risque d'arc électrique. Un
risque d'électrocution est
associé à la « libération
possible d'énergie provoquée
par des conducteurs électriques
ou des parties de circuits sous
tension, ou par le fait de s'en
approcher », ce qui entraîne
alors une électrocution. Un
risque d'arc électrique est
associé à la « libération
possible d'énergie provoquée
par un arc électrique ». Un arc
électrique n'entraîne pas
forcément une électrocution.
1
L'espace informatique, dans le présent document, comprend les zones d'exploitation informatique du
datacenter généralement occupées par le personnel informatique, y compris le centre d'exploitation du
réseau (NOC), les locaux techniques, les salles d'interconnexion, etc.
2
Arc Flash Mitigation (limitation des arcs électriques), Antony Parsons, juillet 2013 (dernier accès le
16/10/2014)
A comparison of arc-flash incident energy reduction techniques using low-voltage power circuit breakers
(comparaison des techniques de réduction de l'énergie incidente due à des arcs électriques au moyen
de disjoncteurs basse tension), oct. 2011
Short-circuit, Coordination and Arc-flash Studies for Data Centers: Best Practices and Pitfalls (études
sur les courts-circuits, la coordination et les arcs électriques pour les datacenters : meilleures pratiques
et écueils), oct. 2011
http://www.schneider-electric.us/sites/us/en/customers/consulting-engineer/podcasts.page
3
Selon la norme NFPA 70E (2015), l'énergie incidente est « la quantité d'énergie thermique appliquée
sur une surface, à une certaine distance de la source, générée pendant un arc électrique ».
distinction entre le risque d'arc électrique et le risque d'électrocution (voir encart dans la
marge). Plusieurs facteurs déterminent la quantité d'énergie incidente (mesurée en
calories/cm²), mais les deux principaux sont contrôlés par la conception électrique du
datacenter ; le courant de défaut disponible et la durée de l'arc 4:
 Le courant de défaut disponible, mesuré en kiloampères (kA), est la quantité maximal e
de courant disponible (à l'emplacement du défaut) pour « alimenter » un défaut et
dépend de la conception du système électrique.
 La durée de l'arc, mesurée en millisecondes (ms), est la quantité de temps qu'il faut à
un fusible ou un disjoncteur pour s'ouvrir et régler un défaut.
Dans les équipements électriques et dans des conditions normales, des isolants séparent les
pièces sous tension des autres surfaces conductrices et l'écartement entre les pièces sous
tension est suffisamment important pour éviter la formation d'arcs. Pour qu'un arc électrique
se produise, il doit y avoir dégradation de l'isolant (air ou autre) entre la phase et la phase ou
la terre, comme :
 Des équipements mal installés ou mal spécifiés
 Une présence de corrosion autour des isolants et/ou des conducteurs
 Un isolant fissuré ou détérioré
 Une contamination conductrice qui s'accumule sur les conducteurs ou les isolants
 Des corps étrangers tels que des rongeurs et des insectes
 Un contact résultant d'une erreur humaine (par ex. chute d 'un tournevis sur les
conducteurs)
Une fois l'arc amorcé, il déclenche une réaction en chaîne qui s'auto -alimente. L'énergie
thermique de l'arc provoque la vaporisation des pièces métalliques, ce qui ionise l'air et forme
un nuage de plasma conducteur. Ce plasma fait à son tour diminuer la résistance entre les
pièces conductrices, ce qui provoque une augmentation du courant, et donc l'augmentation
de l'énergie thermique, des températures plus élevées et, au final, plus de dommages pour
les équipements et de dangers pour le personnel à proximité. En présence de suffisamment
d'énergie, une onde de pression, appelée arc électrique, se développe avec une force telle
qu'elle peut projeter le personnel en arrière et le blesser, voire le tuer.
Il y a dix ans, la sensibilisation aux arcs électriques était moins développée ; notamment
dans les datacenters, domaine dans lequel des contraventions ont été imposées aux
employeurs qui réalisent des travaux sur des équipements sous tension (c.-à-d. du travail à
chaud). Non seulement le travail sur des équipements électriques sous tension augmente le
risque d'arc électrique, mais les tendances informatiques suivantes augmentent l'énergie
incidente potentielle d'un arc électrique dans l'espace informatique :
 Datacenters de plus grande capacité
 Densités de racks plus importantes
 Conceptions à efficacité plus élevée
4
Plus le courant de défaut augmente, plus les disjoncteurs et les fusibles s'ouvrent vite. Une trop forte
réduction du courant de défaut peut en fait provoquer une augmentation de l'énergie incidente dans la
mesure où le disjoncteur ou le fusible mettent plus de temps à s'ouvrir.
Au cours de ces dernières années, on a construit de plus en plus de datacenters capables de
prendre en charge plus de 1 000 kW de charge informatique. Cela signifie que les raccordements
aux services publics de ces datacenters haute capacité peuvent générer plus de 50 kA de courant
de défaut côté basse tension du transformateur moyenne tension. En comparaison, un datacenter
de 500 kW générera moins de la moitié de ce courant de défaut. Notez que le courant de défaut
disponible, à lui seul, ne définit pas la quantité d'énergie incidente, mais toutes choses égales par
ailleurs, l'énergie incidente augmente. Ainsi, la tendance à l'augmentation de la capacité des
datacenters et des salles individuelles dans les grands datacenters entraîne une augmentation du
courant de défaut présent dans la salle du datacenter.
Les densités moyennes des racks ont lentement augmenté au fil des ans, pour atteindre plus
de 4-5 kW/rack. Cela signifie que les valeurs nominales des calibres de câbles et de courant
de circuit ont augmenté, ces deux phénomènes pouvant entraîner un courant de défaut au
niveau du rack supérieur à celui dans les datacenters de plus faible densité. Les courants de
défaut disponibles dans un rack haute densité peuvent être jusqu'à 10 fois supérieurs au
courant de défaut qui était présent dans les premiers datacenters. Ainsi, la tendance à
l'augmentation de la densité des racks provoque une augmentation du courant de défaut
dans le rack informatique.
Dans le but d'augmenter l'indicateur d'efficacité énergétique (PUE) du datacenter, les
architectures électriques sont désormais conçues pour diminuer les pertes dues aux
transformateurs et aux onduleurs. Les transformateurs, outre leurs fonctions de conversion
de tension et d'isolation, assurent une impédance résistive et inductive dans le trajet de
courant, ce qui limite le courant de défaut. Cependant, les transformateurs représentent
l'une des plus importantes pertes dans le train électrique, parfois même plus que dans les
onduleurs. Dans un effort pour réduire ces pertes, les conceptions de datacenter ont
désormais recours à des transformateurs moins nombreux mais plus grands, qui réduisent
les pertes mais augmentent le courant de défaut disponible dans les racks informatiques.
Dans certains cas, l'impédance (c.-à-d. la résistance dans les circuits CA) au niveau de ces
plus grands transformateurs est également plus faible que sur les plus petits transformateurs,
mais elle peut être spécifiée avec des valeurs supérieures pour faire diminuer le courant de
défaut. Ainsi, la tendance vers des conceptions à efficacité élevée a effectivement pour effet
d'augmenter le courant de défaut disponible dans la salle du datacenter.
Il existe sept sources principales de risque d'arc électrique à l'intérieur de l'espace informatique
du datacenter : les tableaux, les onduleurs, les unités de distribution de l'alimentation (PDU), les
bus, les panneaux d'alimentation externe (RPP), les tableaux de distribution et les bandes de
puissance des racks (c.-à-d. les unités de distribution de l'alimentation du rack)5. Si les
conducteurs sous tension dans l'espace informatique représentent, sans aucun doute, une
source d'arc électrique, ils sont rarement le point auquel un arc électrique se déclenche, dans la
mesure où ces conducteurs sont bien isolés. Les équipements mécaniques tels que les unités
de refroidissement sont aussi une source potentielle d'arc électrique, mais constituent
généralement un risque moindre que les sources électriques énumérées ci-après6. Notez que
ces sept sources sont énumérées dans l'ordre du courant de défaut disponible. En général, plus
on descend en aval vers l'appareil informatique dans une architecture électrique, plus le courant
5
Pour plus d'informations sur ces composants, voir le Livre blanc 61, Electrical Distribution Equipment in
Data Center Environments (équipement de distribution électrique dans les environnements de
datacenter)
6
Les unités de refroidissement sont presque toujours mises hors tension pour les interventions sur les
pièces électriques de plus de 50 V.
de défaut disponible est faible. Au fur et à mesure que le réseau électrique se divise en plus de
trajets, les conducteurs ont tendance à être plus petits, ce qui augmente leur résistance et limite
le courant de défaut disponible.
Tableaux
Les tableaux contiennent les disjoncteurs qui distribuent l'alimentation aux unités de
distribution de l'alimentation, aux onduleurs ou aux autres grands équipements électriques de
l'espace informatique. En général, les tableaux que l'on trouve dans l'espace informatique
ont le plus haut courant de défaut disponible, généralement compris entre 35 et 45 kA pour
les datacenters de plus de 500 kW. Les disjoncteurs qui se trouvent dans le tableau
possèdent les valeurs de courant les plus élevées de l'espace informatique. L'ouverture, la
fermeture ou la réinitialisation d'un disjoncteur dans un tableau ne doivent être réalisées que
par des travailleurs qualifiés et jamais par le personnel informatique.
Onduleurs
On installe parfois des onduleurs dans l'espace informatique des datacenters, not amment
dans les datacenters de moins de 1 000 kW, mais dans les plus grands datacenters ils se
trouvent généralement dans une salle électrique à part. En cas de défaut en aval de
l'onduleur, l'onduleur commute généralement en dérivation, ce qui produit un e très faible
impédance pour la circulation du courant de défaut. Les onduleurs ont donc à peu près le
même courant de défaut que les tableaux qui les alimentent. L'actionnement des
disjoncteurs ou des interrupteurs statiques sur les grands onduleurs tri phasés ne doit être
réalisé que par des travailleurs qualifiés et jamais par le personnel informatique .
Unités de distribution d'alimentation (PDU)
Une unité de distribution d'alimentation contient parfois un transformateur d'isolation, mais
contient toujours plusieurs tableaux de distribution qui distribuent les circuits de dérivation à
chaque rack. Dans certains cas, le transformateur peut avoir la même tension d'entrée et de
sortie, mais en Amérique du Nord, il abaisse généralement la tension de 480 V à 120/208 V
ou 240/415 V. Les transformateurs d'isolation fournissent une excellente source
d'impédance au courant de défaut mais, selon la tension d'entrée et de sortie, le courant de
défaut peut diminuer ou augmenter. Le Tableau 1 propose quatre exemples de courant de
défaut (kA) obtenu du côté secondaire d'un transformateur pour 40 kA de courant de défaut
disponible en entrée.
225
480
120/208
11
9
225
480
240/415
6
5
1 000
480
120/208
35
31
1 000
480
240/415
17
15
Si un disjoncteur de dérivation d'une unité de distribution d'alimentation s'ouvre pour cause
de surcharge, il est généralement accepté qu'une personne non qualifiée, telle qu'un
administrateur informatique, puisse le réinitialiser. Toutefois, si un disjoncteur s'ouvre pour
cause de défaut ou de cause inconnue, un travailleur qualifié doit tout d'abord déterminer la
raison pour laquelle le disjoncteur s'est déclenché avant de le fermer, de le réinitialiser ou de
le remplacer. En présence d'un défaut, la fermeture du disjoncteur sans avoir résolu le
défaut peut provoquer des dommages, voire un arc électrique.
7
Voir Livre blanc 128, Switching to 240V AC Distribution in North American Data Centers (commutation
en alimentation CA 240 V dans les datacenters d'Amérique du Nord)
« Fingersafe » fait référence à
l'un des nombreux indices de
protection (IP) décrits dans la
norme CEI 60529, « Degrés de
protection procurés par les
enveloppes ». Quand une
enveloppe électrique est
« Fingersafe » (protégée contre
le contact des doigts), elle doit
être conforme au degré de
protection IP2X spécifié dans la
norme. Cela signifie que si un
doigt de 80 mm de long et
12 mm de diamètre était amené
à pénétrer dans l'enveloppe, il
resterait suffisamment éloigné
des pièces dangereuses. Cela
signifie aussi qu'une sonde de
12,5 mm de diamètre ne peut
pas pénétrer entièrement à
l'intérieur de l'enveloppe.
Selon la norme NFPA 70E 2015,
« exposé (dans le cas des
conducteurs électriques ou des
pièces de circuit sous tension) »
se définit par « capable d'être
touché par inadvertance ou
approché plus près qu'une
distance sûre par une personne.
Ce terme s'applique aux
conducteurs électriques ou
pièces de circuit qui ne sont pas
protégées ou isolées ».
En fonction de ces définitions, il
est clair que « Fingersafe »
n'assure aucun niveau de
protection, notamment contre
les électrocutions. Il n'existe
cependant actuellement aucune
interprétation disponible auprès
de la NFPA quant au fait que
« Fingersafe » signifie
« convenablement protégé » ou
assure une protection contre les
risques d'arc électrique.
Si « Fingersafe » n'est pas
considéré comme
« convenablement protégé »
d'un contact avec des outils, il
est donc, par définition,
considéré comme « exposé »
aux pièces sous tension.
Bus
Les bus, qui sont généralement composés de quatre à cinq jeux de barres (trois phases,
terre et parfois neutre), peuvent être installés suspendus au-dessus des racks informatiques
(et parfois sous les sols surélevés) et peuvent être utilisés à la place de tableaux de
distribution pour distribuer l'électricité aux racks. Les bus utilisent des prises électriques
enfichables dotées de leurs propres disjoncteurs intégrés pour distribuer l'électricité
directement à chaque rack. Dans la mesure où un bus remplace plusieurs longueurs de
câble de petite taille (chacune étant d'impédance relativement élevée) par trois grands jeux
de barres uniques, il a peu d'impédance pour ce qui concerne le courant de défaut. Par
conséquent, les bus peuvent avoir pratiquement le même courant de défaut à proximité de la
charge, que les panneaux de puissance qui les alimentent. Par conséquent, un courant de
défaut élevé est présent à proximité immédiate du rack, généralement au -dessus. Selon une
croyance répandue, les prises électriques des systèmes de bus exposés sont
« échangeables à chaud », mais ce n'est en fait pas le cas si l'on en croit certaines
réglementations sur la santé et la sécurité. Dans certains pays tels que le Canada et les
États-Unis, le branchement d'une prise électrique dans un bus sous tension est
considéré comme du travail sur « des pièces électriques sous tension exposées ».
Ainsi, aux États-Unis, si un employeur expose ses employés à ce risque identifié, 8 il
s'agit d'une violation des réglementations OSHA. La section « Sécurité en matière d'arcs
électriques » en traite. Ce n'est pas parce qu'un système électrique ne nécessite aucun outil
que l'utilisateur est protégé contre tous les risques électriques (voir encart dans la marge).
Les directives qui doivent être observées par le personnel informatique lorsqu'il réinitialise un
disjoncteur de dérivation sur une unité enfichable sont identiques à celles pour une unité de
distribution d'alimentation.
Panneaux d'alimentation externe (RPP)
Un panneau d'alimentation externe a parfois le même facteur de forme qu'un rack
informatique et contient plusieurs disjoncteurs qui distribuent les ci rcuits de dérivation vers
chaque rack. Contrairement à une unité de distribution d'alimentation, un RPP ne contient
pas de transformateur, si bien que seul le câblage vers et depuis l'intérieur d'un RPP entrave
la circulation du courant de défaut. Les petits RPP (par ex. d'une capacité de 100 kW)
produisent plus d'impédance que les grands (par ex. d'une capacité de 400 kW), dans la
mesure où les câbles d'entrée sont plus petits.
Certains RPP sont dotés de modules disjoncteurs qui s'enfichent dans les e mplacements
ouverts. À l'instar des bus, l'enfichage de ces modules disjoncteurs dans des unités RPP
sous tension, avec des pièces électriques exposées, peut ne pas être autorisé et peut
nécessiter la mise hors tension du RPP avant l'ajout de nouveaux circuits.
Même en cas de déclenchement (par ex. ouverture du circuit) d'un disjoncteur de dérivation,
le personnel informatique doit faire appel à un travailleur qualifié pour rechercher la raison du
déclenchement du disjoncteur, avant d'ouvrir la porte du tableau et de le réinitialiser. Il peut
y avoir un défaut à un endroit dans le rack ou de l'équipement informatique qui peut entraîner
un risque injustifié en cas de remise sous tension. Plusieurs raisons peuvent provoquer le
déclenchement d'un disjoncteur de dérivation, notamment la surcharge d'un circuit 9 qui
nécessiterait un délestage avant la réinitialisation du disjoncteur.
8
Occupational Safety and Health Administration (OSHA, administration américaine de la sécurité et de
la santé au travail)
9
Les circuits peuvent être marginalement surchargés, si bien qu'ils sont bien réinitialisés, mais ils se
déclencheront à nouveau à un moment imprévisible dans le futur. C'est l'une des raisons essentielles
pour lesquelles une réinitialisation réussie ne peut pas être utilisée comme preuve de fonctionnement
fiable et pour lesquelles un travailleur qualifié doit étudier le problème.
Tableaux de distribution
Les tableaux de distribution sont en fait des RPP sans enveloppe, dans la mesure où ils sont
généralement montés contre un mur ou des armatures en acier et qu'ils ne sont accessibles
que depuis l'avant. Les tableaux de distribution distribuent les circuits de dérivation vers
chaque rack. Les directives qui doivent être observées par le personnel informatique lorsqu'il
réinitialise un disjoncteur de dérivation sur un tableau de distribution sont identiques à celles
pour une unité de distribution d'alimentation.
Unités de distribution d'alimentation des racks
Les unités de distribution d'alimentation des racks, également appelées « bandes de
puissance des racks », s'installent dans les racks informatiques et sont alimentées par le
connecteur homologue de l'unité de distribution d'alimentation, du panneau d'alimentation
externe ou du tableau de distribution en amont. Le courant de défaut disponible au niveau
des prises de sortie des unités de distribution d'alimentation des racks ont tendance à être
les composants de distribution d'alimentation les plus bas, dans la mesure où il s'agit du
dernier composant de la « chaîne énergétique » et qu'ils sont alimentés par des câbles de
petit diamètre qui réduisent le courant de défaut. Le courant de défaut à l'entrée des unités
de distribution d'alimentation des racks doit être limité à 10 kA parce qu'il s'agit de la valeur
nominale typique pour la plupart des fiches (fiche du connecteur d'entrée). Notez que
certains fournisseurs d'unités de distribution d'alimentation de racks recherchent des valeurs
nominales élevées de courant de défaut (c.-à-d. 50 kA). Ce n'est pas logique dans la mesure
où la fiche est généralement conçue pour 10 kA et que le système ne doit jamais pouvoir
fournir plus que cette valeur au point d'utilisation, pour des questions de sécurité. Ce sujet
des valeurs nominales de kA excessives au point d'utilisation de l'équipement sera abordé
plus tard, dans la section suivante.
Il est recommandé de concevoir un système électrique de datacenter dans lequel il n'y a pas
plus de 10 kA disponibles à l'entrée de l'unité de distribution d'alimentation du rack. Selon
l'architecture électrique, l'augmentation de la longueur du câblage d u circuit de dérivation ou
la diminution de la valeur nominale en kW de l'unité de distribution d'alimentation du rack,
voire les deux, peuvent se révéler nécessaires pour limiter le courant de défaut à 10 kA au
niveau de l'entrée de l'unité de distribution d'alimentation du rack. Il suffit de quelques
mètres de câbles de plus petit diamètre (impédance plus élevée) pour réduire
significativement le courant de défaut. Notez que c'est plus délicat avec les systèmes de
bus dans la mesure où ils sont conçus pour réduire les longueurs des circuits de
dérivation. Le Tableau 2 illustre la relation entre le courant de défaut à l'entrée de l'unité de
distribution d'alimentation du rack, la capacité de l'unité de distribution d'alimentation du rack
et la longueur du circuit de dérivation. Les valeurs en kA sont estimées en fonction d'un
courant de défaut fixe de 30 kA à l'entrée du panneau d'alimentation externe. Un courant de
défaut supérieur ou inférieur à 30 kA a un effet correspondant sur le courant de défaut
disponible à l'entrée de l'unité de distribution d'alimentation du rack.
Le Tableau 2 suggère que les unités de distribution d'alimentation des racks de 120 V de
11 kW ou plus de capacité doivent être conçues pour une valeur nominale d'au moins 10 kA.
Les unités de distribution d'alimentation pour les racks de 230 V ou 240 V dont les capacités
sont supérieures à 17 kW doivent, en revanche, être conçues pour au moins 10 kA. Notez
que les valeurs de kA pour 230 V sont très semblables à celles des systèmes 240 V utilisés
en Amérique du Nord. Même une longueur relativement courte d'un câble de circuit de
dérivation de petit diamètre peut faire diminuer considérablement le courant de défaut.
Cependant, si l'on a besoin d'un circuit 60 A triphasé mais que le courant de défaut est trop
élevé, il pourra être nécessaire d'installer un circuit de dérivation d'environ 8 mètres de long
ou d'alimenter le rack avec trois circuits de 20 A pour limiter le courant de défaut au niveau
de l'unité de distribution d'alimentation du rack, à 10 kA ou moins.
Le courant de défaut disponible pour une unité de distribution d'alimentation de rack
monophasée est bien inférieur puisque les défauts phase-phase sont éliminés. Une valeur
nominale de 5 kA pour une unité de distribution d'alimentation de rack monophasée est donc
généralement acceptable. Une évaluation des risques d'arc électrique apportera, dans tous
les cas, les informations nécessaires pour valider le choix des unités de distribution
d'alimentation des racks. N'importe qui peut brancher ou débrancher un connecteur d'entrée
d'une unité de distribution d'alimentation de rack dans son connecteur d'alimentation
homologue ; cependant, toutes les charges de l'unité de distribution d'alimentation du rack
doivent au préalable avoir été mises hors tension. La mise hors tension des charges
empêche la production d'arcs électriques entre les connecteurs homologues, qui pourrait
endommager les connecteurs ou provoquer des blessures.
2,08
14
16
20 A
5,76
6
3
2
3.31
12
24
30 A
8,64
8
5
3
5,26
10
32
40 A
11,52
11
7
4
8,36
8
40
50 A
14,40
14
10
6
13,3
6
48
60 A
17,28
17
13
8
1,5
16
16
11,04
9
6
3
2,5
25
25
17,25
12
8
5
4,0
32
32
22,08
16
11
7
6,0
40
40
27,60
19
14
9
10,0
63
63
43,47
22
18
13
La valeur de courant de court-circuit (SCCR, en anglais) est le courant de court-circuit
maximal autorisé auquel l'équipement peut résister, thermiquement et
électrodynamiquement, sans subir de dommage, pendant une période de temps donnée. La
valeur de courant de court-circuit est également appelée tenue au courant de court-circuit et
se mesure en kiloampères (kA). La valeur nominale SCCR se définit par des procédures
d'essai mises au point par différents organismes de normalisation.
Cela est important dans la mesure où certains fournisseurs proposent des produits avec des
valeurs SCCR extrêmement élevées, de l'ordre de 50 kA pour les équipements placés à
l'intérieur de l'espace informatique, tels que les unités de distribution d'alimentation de rack et
les centrales de traitement de l'air des salles informatiques (CRAH). Si ce courant de défaut
était effectivement disponible au niveau de l'unité de distribution d'alimentation du rack, cela
signifierait que le courant de défaut disponible en amont de l'équip ement serait d'environ 6070 kA. Cette quantité de courant de défaut est peu probable et sera rarement présente dans
un espace informatique conçu avec comme préoccupation majeure la sécurité. Il n'existe
donc aucune raison de spécifier des nombres de kA si élevés pour le moindre équipement à
l'intérieur de l'espace informatique.
10
Les valeurs de courant (A) du Tableau 1 ont été déclassées par le National Electric Code (code
national américain de l'électricité) pour une charge continue.
De plus, les fournisseurs atteignent des nombres de kA et des prix de vente aussi élevés en
installant des fusibles d'entrée à coût relativement faible qui s'ouvrent rapidement e n cas de
courant de défaut élevé. Cela implique un point unique de défaillance supplémentaire, des
coûts supplémentaires, des frais pour stocker les fusibles de rechange et des temps d'arrêt
supplémentaires pour leur remplacement. Certaines unités de refroidissement peuvent
coûter plus de 1 000 USD de plus avec une option de valeur de courant de court-circuit
(SCCR) élevée. Les approches abordées dans ce document sont bien plus efficaces que la
spécification de valeurs SCCR très élevées pour les équipements à l'intérieur de l'espace
informatique.
Est-ce que tout ceci implique que le courant de défaut doit être minimisé dans toutes les
zones du datacenter ? La réponse est « non ». Si un disjoncteur devait se déclencher et
s'ouvrir en 20 ms quel que soit le courant de défaut, alors il est facile de conclure que la
réduction du courant de défaut entraînerait une énergie incidente inférieure. Toutefois, plus
le courant de défaut augmente, plus les disjoncteurs et les fusibles s'ouvrent vite. Ils ont des
courbes temps-courant qui précisent leur délai de réaction en fonction de différents courants
de défaut. Une réduction trop importante du courant de défaut peut en fait provoquer
une augmentation de l'énergie incidente dans la mesure où le disjoncteur ou le fusible
prend plus de temps à s'ouvrir et que l'énergie incidente est fonction du temps . Les
fusibles sont plus enclins à ce phénomène dans la mesure où les paramètres de
déclenchement des disjoncteurs peuvent être ajustés pour s'ouvrir plus vite ou p lus
lentement, pour différents courants de défaut et qu'il est impossible d'ajuster les fusibles.
Il existe quatre groupes principaux de normes au Canada, aux États -Unis et dans les
principales régions du monde, y compris la Chine et l'Europe, pour ce qui concerne la
sécurité en matière d'arc électrique. Bien que l'on note quelques différences régionales
parfois à l'intérieur d'un même pays, toutes les normes, présentées dans le Tableau 3,
affirment ou décrivent, essentiellement :
1. que l'employeur est responsable de la protection des employés ou sous -traitants qui
réalisent des travaux sur des équipements électriques dans leurs installations (par ex.
OSHA 29)
2. comment installer les systèmes électriques conformément au code (par ex.
CEI 60364)
3. les pratiques, les formations et les équipements de protection individuelle 11
nécessaires pour protéger les travailleurs contre les arcs électriques (par ex.
CSA Z462)
4. comment quantifier les niveaux de risques d'arc électrique (par ex. IEEE1584)
Notez que dans de nombreuses régions du monde, les normes applicables aux arcs
électriques sont tout juste en cours de rédaction sous la forme de nouvelles normes ou de
parties de normes existantes. Quand il n'existe localement aucune norme, les employeurs
doivent se renseigner auprès des autorités compétentes pour utiliser d'autres normes
reconnues.
11
Les équipements de protection individuelle sont des équipements tels que des gants, des lunettes de
sécurité, des combinaisons, etc. portés par les travailleurs pour minimiser le risque de blessures et de
maladies.
Varie dans la mesure où
la santé et la sécurité sont
réglementées par
juridiction
GB16895 Electrical
Installations of Buildings
(installation électrique dans
les bâtiments)
Varie dans la mesure où
la santé et la sécurité sont
réglementées par chaque
pays européen
OSHA 29 Code of Federal
Regulations (CFR, code des
règlements fédéraux aux
États-Unis) Partie 1910 Souspartie S et 1926
Code canadien de
l'électricité Partie I (CCE)
GB 16895 Electrical
Installations for Buildings
(installation électrique dans
les bâtiments)
CEI 60364 Electrical
Installations for Buildings
(installation électrique
dans les bâtiments)
NFPA 70 National Electrical
Code (code national américain
électrique) et certains codes
locaux
CSA Z462 Workplace
Electrical Safety Standard
(norme canadienne sécurité en matière
d'électricité au travail)
Le Guide du programme de
sécurité électrique,
Seconde édition
Norme européenne
EN 50110-2013
Exploitation des
installations électriques
NFPA 70E-2015 Norme pour
la sécurité électrique au travail
Norme IEEE 1584-2002 Guide for Performing Arc-Flash Hazard Calculations (guide pour la réalisation des calculs de
risques relatifs aux arcs électriques)
Un principe clé de certaines normes de sécurité en matière d'arcs électriques est que c'est le
propriétaire qui a la responsabilité de fournir ou de mettre à disposition les équipements de
protection individuelle pour les employés (et, dans certains cas, les sous-traitants) qui
« travaillent »12 sur des équipements électriques dans leurs installations. Le travailleur est
responsable de l'utilisation de ces équipements de protection individuelle. Le non-respect de ces
réglementations peut donner lieu à des amendes et/ou à des poursuites judiciaires. Parmi les
responsabilités, on note, sans toutefois s'y limiter : la connaissance des niveaux d'énergie
incidente aux différents points du système électrique, la formation, les permis de travail, les
programmes de sécurité et la documentation des dangers grâce à l'utilisation des étiquettes
d'informations sur les arcs électriques apposées sur les équipements électriques (voir encart
dans la marge). Les détails exacts de ces exigences ne sont pas abordés dans ce document et
diffèrent selon les régions. Au final, le plus sûr est de placer les équipements électriques dans
un état hors tension (c.-à-d. absence de tension, protection des sources, etc.) avant de procéder
à des travaux dessus13.
En fait, les réglementations de santé et de sécurité interdisent généralement, ou tout au moins
découragent, les travaux sur des pièces électriques sous tension. Ainsi, la norme OSHA (ÉtatsUnis) classe les travaux selon deux normes : General Industry Standard (1910.333, norme
générale de l'industrie) et Construction Standard (1926.416, norme de la construction). Si les
travaux que vous réalisez dans un datacenter sont considérés comme de la maintenance, ils
relèvent de la General Industry Standard, qui ne prévoit que trois exceptions aux travaux sur les
pièces électriques sous tension exposées. Si les travaux sont considérés comme de nouveaux
travaux, tels que l'ajout d'un circuit, ils relèvent de la Construction Standard, ce qui empêche
d'intervenir sur des pièces exposées sous tension sans exception14. Cela signifie qu'aux ÉtatsUnis, si les employeurs autorisent des travailleurs à ajouter des circuits à des pièces
électriques sous tension exposées telles que des tableaux, des unités de distribution
d'alimentation, des bus, des panneaux d'alimentation externes, etc., il s'agit d'une
violation des réglementations OSHA.
12
Le terme « travail/travaux/travailler » comprend l'examen, l'inspection, le réglage, l'entretien ou la
maintenance des équipements tels que décrits dans le Code national américain de l'électricité (NEC)
2014, Article 110.16, Avertissement sur les risques d'arc électrique
13
Une conception de système d'alimentation « maintenable de façon concurrente » rend possible cette
pratique tout en conservant des alimentations redondantes pour les équipements critiques.
14
https://www.osha.gov/pls/oshaweb/owadisp.show_document?p_table=interpretations&p_id=21569
De plus, dans la plupart voire dans la totalité des pays, seules les personnes qualifiées sont
autorisées à « travailler » sur des équipements électriques. Ainsi, aux États-Unis, la norme
NFPA 70E édition 2015 (Article 100), définit une personne qualifiée comme « une personne
qui a démontré les compétences et les connaissances relatives à la construction et à
l'exploitation des équipements et des installations électriques et qui a reçu une formation à la
sécurité pour identifier et éviter les dangers connexes ». Le personnel informatique est
rarement considéré comme « qualifié » pour travailler sur des équipements électriques qui
l'exposent 15 à des pièces électriques potentiellement sous tension. Êtes-vous, par exemple,
exposé à des pièces sous tension quand vous insérez une unité enfichable dans un bus sous
tension ? La réponse, selon les réglementations locales en vigueur, peut être « oui », et si
un employé est cité, cela entraîne généralement une amende par incident. Le remplacement
d'une bande de puissance de rack (à fiche) n'est pas considéré comme un travail sur des
pièces électriques sous tension exposées.
Ce livre blanc recommande que tout le personnel informatique demande l'aide d'une
« personne qualifiée » à chaque fois qu'il y a besoin d'ouvrir les capots des tableaux, des
unités de distribution d'alimentation, des bus, des panneaux d'alimentation externes ou des
tableaux de distribution. De plus, il est recommandé de procéder à une évaluation des
risques d'arcs électriques pour les datacenters existants. Ces évaluations examinent les
pratiques de travail en vigueur, déterminent les risques d'arc électriqu e présents dans le
système électrique, suggèrent où il peut être judicieux d'apposer des étiquettes avertissant
des risques et proposent un plan général pour mettre le datacenter en conformité avec les
codes et réglementations locaux. Il est souvent plus facile de faire appel à des experts que
de faire des recherches dans les codes et les réglementations et interpréter les mesures à
prendre. Il faudra aussi procéder à une évaluation à chaque changement majeur apporté au
système électrique, dans la mesure où cela peut considérablement modifier la quantité de
courant de défaut à un point particulier. Ainsi, si l'entreprise de service public remplace un
transformateur qui alimente le datacenter, le changement du courant de défaut peut imposer
des changements des principaux équipements électriques.
La méthode la meilleure et la plus sûre pour se protéger contre les blessures dues à des arcs
électriques est de travailler sur des équipements hors tension après avoir verrouillé et
étiqueté les disjoncteurs. On parle de procédure LOTO (lock out tag out, verrouillage et
étiquetage). Toutefois, même dans ce cas, la mise hors tension des équipements peut être
considérée comme un travail électrique. En effet, il faut généralement ouvrir un disjoncteur
pour mettre un équipement hors tension. Cela peut impliquer qu'un travailleur doive se tenir
devant le disjoncteur et l'actionner manuellement 16 ou cela peut impliquer l'ouverture du
disjoncteur à distance, au moyen d'un commutateur dans la salle de commande. Quel que
soit le cas, une fois le disjoncteur ouvert, le travailleur doit toujours s'équiper d'équipements
de protection individuelle appropriés (par ex. gants, casque, combinaison, etc.) pour mesurer
la tension à l'intérieur des équipements et confirmer l'absence de tension ainsi que des
conditions de travail électriquement sures. Pour déterminer les équipements de protection
individuelle appropriés, il convient d'évaluer les risques d'électrocution et d'arc électrique.
Ce processus de haut niveau est pratiquement identique dans le monde entier, mais
l'absence de normes harmonisées rend difficile la réalisation d'étapes spécifiques sans la
consultation des autorités locales.
15
L'édition 2014 du NEC Handbook (Article 100) définit « exposé » (qui s'applique aux pièces sous
tension) par « capable d'être touché par inadvertance ou approché plus près qu'une distance sûre par
une personne ».
16
Selon les réglementations locales en vigueur, si les équipements électriques satisfont certaines
conditions, les équipements de protection individuelle ne sont pas nécessaires pour actionner
manuellement un disjoncteur.
La norme NFPA 70E est actuellement la plus aboutie en termes d'arcs électriques dans la
mesure où elle précise les équipements de protection individuelle en fonction de la quantité
d'énergie à laquelle l'équipement peut résister. Il existe plusieurs normes concernant les
essais de ces équipements, mais leur objectif commun à tous est la protection du personnel
contre les blessures. Parmi les blessures que les équipements de protection individuelle
visent à prévenir, on note les brûlures, les blessures aux yeux, l'électrocution, les pertes
auditives et les blessures à la tête. L'édition 2015 de la norme NFPA 70E précise quatre
catégories 17 (1, 2, 3 et 4) d'équipements de protection individuelle contre les risques d'arc
électrique pour les tensions système CA et CC. La catégorie d'équipement de prote ction
individuelle est indiquée pour plusieurs scénarios dans le Tableau 130.7(C)(15)(A)(a). Pour
chaque scénario, sont précisés le courant de défaut maximal disponible, le temps de relève
de défaut maximal et la distance minimale de travail. Notez que l es paramètres ou les
équipements de circuit non couverts dans les tableaux obligent à réaliser une analyse de
l'énergie incidente. Le Tableau 4 montre le classement minimal de l'arc électrique pour
chaque catégorie d'équipement de protection individuelle.
17
La catégorie 0, définie dans l'édition 2012 de la norme NFPA 70E, a été abandonnée dans
l'édition 2015.
La pratique de la sécurité en matière d'arcs électriques dans l'espace informatique du
datacenter signifie que le personnel informatique doit demander l'aide d'une personne
qualifiée à chaque fois qu'il faut intervenir sur des tableaux, des unités de distribution
d'alimentation, des bus, des panneaux d'alimentation externes ou des tableaux de
distribution. Dans certaines juridictions, l'employeur est responsable de la protection des
employés ou sous-traitants qui réalisent des interventions sur des équipements électriques
dans leurs installations. Beaucoup de réglementations de santé et de sécurité interdisent ou
tout au moins découragent les travaux sur des pièces électriques sous tension, y compris les
bus exposés. Le non-respect de ces réglementations peut entraîner des amendes et des
poursuites judiciaires. Parmi les responsabilités, on note, sans toutefois s'y limiter : la
connaissance des niveaux d'énergie incidente aux différents points du système électrique, la
formation, les permis de travail, les programmes de sécurité et la documentation des dangers
grâce à l'utilisation des étiquettes d'informations sur les arcs électriques apposées sur les
équipements électriques. Les propriétaires de datacenters peuvent aider à s 'assurer du
respect des codes et réglementations locaux en mettant en œuvre un service d'évaluation
des risques d'arcs électriques.
Plusieurs approches sont disponibles pour diminuer l'énergie incidente dans un système
électrique, en diminuant le courant de défaut disponible et en réduisant la durée de l'arc.
Ces approches, traitées dans d'autres documents Schneider Electric, sont bien plus efficaces
pour diminuer le courant de défaut dans l'espace informatique que de spécifier des valeurs
de courant de court-circuit (SCCR) élevées pour les équipements tels que les unités de
distribution d'alimentation de racks et les centrales de traitement de l'air des salles
informatiques (CRAH).
Victor Avelar est analyste de recherche senior au sein du Data Center Science Center de
Schneider Electric. Il est responsable de la recherche portant sur la conception et l'exploitation
du datacenter. Il évalue, en collaboration avec les clients, le risque et les pratiques
conceptuelles pour optimiser la disponibilité et l'efficacité de leurs environnements de
datacenters. Victor est titulaire d'une licence en génie mécanique de l'institut polytechnique
Rensselaer et d'un MBA du Babson College. Il est membre de l'AFCOM et de l'American
Society for Quality.
© 2014 Schneider Electric. Tous droits réservés.
Téléchargement