
“orthodfr130062” — 2013/10/29 — 16:15 — page 265 — #5
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Grossetti F. Orthodontie et finitions cosmétiques composites : approche ultra-conservatrice de la restauration du sourire 265
Clinique et varia
refuse tout nouveau traitement orthodontique. Elle
s’était déjà renseignée sur l’option des facettes en
céramique. Les incisives centrales présentaient une
asymétrie et l’incisive latérale droite était légèrement
en retrait avec un défaut de structure. En outre, les
dents présentaient une légère coloration (Fig. 11).
Nous avons montré la vue occlusale à la patiente
pour lui faire comprendre que la pose de facettes
nécessiterait une préparation agressive. Un éclair-
cissement a été entrepris au moyen de gels à base
de peroxyde d’hydrogène. Après l’éclaircissement, le
cas a été réexaminé. Une fois les dents éclaircies, il
est apparu à la patiente que son problème portait
sur la forme des bords, que l’alignement avait ac-
centuée. En fait, l’incisive centrale gauche était plus
courte que la droite. La patiente a très bien compris
que seuls les bords incisifs des dents 12 et 21 né-
cessitaient une restauration afin d’obtenir le sourire
souhaité.
Après dépose de la contention fracturée, la pré-
paration des bords incisifs n’a nécessité aucune anes-
thésie locale. À part un léger dépolissage des bords
incisifs et des faces vestibulaires des dents 21 et 22,
aucune autre préparation n’a été réalisée. Le bord
incisif et la face vestibulaire ont été reconstitués en
technique directe au moyen d’un composite nano-
hybride (Empress Direct, Ivoclar Vivadent), afin de
les harmoniser avec le contour de l’autre incisive. Les
teintes ont été choisies dans les nuances « Bleach »,
afin de respecter le blanchiment [2].
Une empreinte a été prise, afin de pouvoir adap-
ter et fixer un nouveau fil de contention. Une conten-
tion amovible supplémentaire a été réalisée afin de
parer à tout nouveau décollement de la contention
fixe. Il s’agit bien entendu d’une situation de com-
promis, cependant il nous a été particulièrement
agréable de préserver les caractéristiques esthétiques
naturelles de cette patiente (Fig. 12). Une restau-
ration en céramique, aussi superbe qu’elle puisse
l’être, aurait certainement modifié davantage son ap-
parence – certains diraient pour le meilleur mais ce
n’était pas vraiment le désir de la patiente. Elle sou-
haitait simplement que ses dents aient une longueur
correcte, soient plus droites et plus blanches.
6. Conclusion
Le collage de résine composite en technique di-
recte peut ne pas posséder la stabilité des facettes et
des restaurations de recouvrement total, appliquées
en technique indirecte. Toutefois, la conservation
d’une structure dentaire saine, le raccourcissement
de la durée du traitement, la facilité de réparation
et le coût réduit de l’intervention, comparativement
aux autres modalités de traitement, sont des avan-
tagestrèsimportantsducollagedirect[3].
La pose de facettes nous permet peut-être en den-
tisterie cosmétique d’obtenir davantage les propor-
tions idéales, d’harmoniser les zéniths, d’améliorer
les contours des canines, d’élargir les corridors buc-
caux, etc., mais ce n’est à l’évidence pas ce que cer-
tains patients souhaitent. Et les patients déclarent
fréquemment trouver leur sourire, après alignement,
éclaircissement et collage, beaucoup plus joli que
ce qu’ils avaient imaginé pouvoir obtenir avec des
facettes.
La dentisterie cosmétique peut vraiment être qua-
lifiée de micro-invasive grâce à l’orthodontie. Le
temps orthodontique donne au patient un rôle actif
dans le traitement, lui donne l’impression de garder
le contrôle et d’assumer la responsabilité de son trai-
tement [2]. Certes des visites annuelles sont néces-
saires pour entretenir l’éclaircissement (par l’applica-
tion de peroxyde d’hydrogène) et l’aspect des résines
composites (par le polissage d’éventuelles irrégulari-
tés et colorations au niveau des joints de colle), tout
comme une contention est nécessaire pour entretenir
l’alignement. Cet entretien se fait au cours de la visite
habituelle de contrôle, avec ou sans détartrage, mo-
tivant d’autant plus le patient à consulter régulière-
ment son chirugien-dentiste. Une stabilité annoncée
à cinq ans sur les résines composites peut être consi-
dérée comme acceptable, et dépendra de nombreux
facteurs (occlusion, parafonction, habitudes alimen-
taires, hygiène de vie. . .). Si, plus tard, le patient dé-
sire de nouvelles améliorations, et notamment des fa-
cettes, le dentiste cosmétique pourra réellement tra-
vailler a minima sur des dents déjà redressées, ou
partiellement redressées [4].
De nos jours, les niveaux de contestation aug-
mentant, il faut s’interroger quant au bien-fondé du
choix d’un traitement susceptible de donner lieu à
un conflit, par rapport à une approche où le patient
participe aux prises de décision et constate l’amé-
lioration de sa dentition. Auparavant, un préblan-
chiment était toujours un moyen de donner aux
patients une autre vision de leurs dents. Aujour-
d’hui, et a fortiori avec les techniques d’alignement,