Sommaire FranceST n°64 - 3/03/2005 Dossiers - Environnement/Météorologie/Climatologie/Hydrologie Mieux comprendre la mousson en Afrique pour la prédire - Physique Plasmas : des applications importantes à long terme - TIC/Monétique/Transaction électroniques sécurisées Une R&D forte pour se maintenir parmi les leaders Brèves - Biotechnologies/Sciences de la Terre Valoriser les schistes à l'aide des biotechnologies - Biotechnologies/Sciences de la Terre Des biotechnologies pour extraire les métaux - Energie/Environnement Deux centrales électriques biomasse pour le Brésil Publications - Environnement/Santé/Histoire L'agent orange au Viêt-nam : crime d'hier et tragédie d'aujourd'hui - Oto-rhino-laryngologie L'odyssée de la voix Sommaire Dossiers FranceST n°64 - 3/03/2005 Environnement/Météorologie/Climatologie/Hydrologie Mieux comprendre la mousson en Afrique pour la prédire Au cours des trois dernières décennies, l'une des plus grandes sécheresses du XXe siècle s'est abattue sur l'Afrique sahélienne. Si la mousson est un sujet qui a fait l'objet de nombreuses études, la prévision climatique en Afrique, à l'échelle saisonnière, demeure difficile. Le problème est d'autant plus préoccupant que dans cette région du globe, le changement climatique pourrait avoir des répercussions particulièrement importantes sur les vie des populations. D'où la nécessité d'améliorer les prévisions. Dans ce contexte, le programme AMMA (Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine), initié par des chercheurs français, auquel participent une soixantaine de laboratoires européens, africains et américains, va permettre de mieux connaître la variabilité de la mousson africaine à différentes échelles de temps et ses impacts sur la santé, les ressources agricoles et les ressources en eau. Evoquez le mot "mousson", et votre interlocuteur sera persuadé que vous lui parlez de l'Asie. En fait, la mousson n'est pas seulement asiatique mais existe également en Afrique, et plus particulièrement en Afrique de l'ouest, dans les pays du Sahel et ceux qui bordent le golfe de Guinée. C'est de juin à septembre - et de juillet à août au nord de cette région - que survient la saison des pluies. En effet, quand le continent se réchauffe, à l'arrivée de l'été, il attire l'air qui s'est chargé en humidité au-dessus du continent et se transforme en systèmes orageux nommés lignes de grain en raison de leur structure frontale linéaire. Se déplaçant d'est en ouest, ces systèmes arrosent toute la région avant d'arriver sur l'Atlantique. Là, ils se transforment parfois en cyclones. Chaque saison, dix à vingt de ces systèmes orageux forment des rivières qui coulent durant quelques heures, voire quelques jours. Pour autant, elles n'atteignent jamais les fleuves et se terminent en mares. Dans le Sahel, c'est le seul épisode de pluie durant toute l'année! Aussi toutes les ressources en eau de cette région, mais aussi ses ressources végétales naturelles et cultivées, dépendent-elles de ces pluies, car le reste de l'année, le soleil ne réchauffe pas assez le continent pour déclencher le flux d'air humide à l'origine de la mousson africaine. Ce phénomène, hélas, ne se répète pas toujours de la même façon tous les ans, bien au contraire. Ainsi les conditions climatiques humides observées entre les années 1950 et 1960 ont cédé la place à des conditions beaucoup plus sèches dès le début des années 1970. Pour les scientifiques, le réchauffement des eaux du proche Atlantique et le changement d'état des surfaces continentales provoqué par la déforestation et l'utilisation des sols, pourraient être à l'origine de ces sécheresses. Ajoutons qu'à cette tendance sur plusieurs décennies se sont superposées des variations interannuelles, avec des années extrêmement sèches. D'où des conséquences dramatiques sur l'agriculture, l'eau et la santé. Aussi est-il capital de mieux connaître le fonctionnement de la mousson africaine, de comprendre les différentes processus complexes qui la régissent afin de pouvoir en mesurer les impacts sur le climat local, régional et global. C'est la raison pour laquelle vient d'être lancé le programme international et multidisciplinaire AMMA auquel participent différents organismes de recherche français (CNES, CNRS-INSU, IRD, IFREMER, METEO-FRANCE). 2006, année du renforcement du dispositif d'observation Le principal objectif de ce programme est la prévision de la mousson et de ses impacts sur la vie des populations. En étudiant ce phénomène, les scientifiques pourront ainsi améliorer les modèles de prévision météorologiques et de climat global. Ils pourront également mieux cerner l'évolution future du climat. Depuis 2001, des observations à long terme ont été lancées. Certains processus ne peuvent être bien compris que dans la durée. Aussi cette période d'observation à long terme va-t-elle se poursuivre jusqu'en 2010. Dès cette année et jusqu'en 2007, les chercheurs vont renforcer leurs observations pour une durée de trois ans. A cette occasion, ils vont étudier le cycle annuel de la mousson, au travers des paramètres de surface et atmosphériques. Au-delà d'une mise en place d'observations à l'échelle régionale, ils se concentreront sur les trois sites que sont Gourma, Niamey et Ouémé. 2006 sera l'année du renforcement du dispositif d'observation sur certaines zones, l'objectif étant de mieux cerner la dynamique de la mousson et la formation des précipitations. Objet d'étude privilégié, la pluie est importante pour les populations et représente l'aboutissement d'une combinaison de processus à différentes échelles de temps et d'espace. Dans l'atmosphère, les chercheurs procéderont donc au renforcement de la cadence des radio-sondages qui se traduira chaque jour par 2 lâchés sur les 16 stations, puis 4 durant les campagnes avions parfois 8 pour des cas particuliers. Quatre avions de recherche, à savoir un Falcon 20 et un ATR42 français, un Falcon allemand et un Bae 146 britannique, seront ainsi déployés en vue de réaliser des mesures de dynamique atmosphérique (vent, humidité...) pendant et après le passage des lignes de grains. Ces appareils surveilleront aussi la chimie atmosphérique, en déterminant les teneurs en aérosols minéraux et en cendres issues des nombreux feux de brousse et de forêt. Précisons que l'utilisation d'avions permet de couvrir de grandes surfaces en peu de temps, ce qui est essentiel dans l'expérience, et de réaliser des échantillonnages tridimensionnels fins. Sur l'océan, les campagnes EGEE qui doivent se dérouler entre 2005 et 2007, seront intensifiées grâce à l'utilisation du navire océanographique français ATALANTE. p. 2 Rappelons que celui-ci est équipé d'une station de radio-sondage embarquée et d'un mât instrumenté en capteurs micro-météorologiques qui permettent de réaliser des mesures de flux atmosphérique. Egalement au nombre des participants de ces campagnes, le RON BROWN américain. Enfin, il est prévue Falcon allemand et un Bae 146 britannique, seront ainsi déployés en vue de réaliser des mesures de dynamique atmosphérique (vent, humidité...) pendant et après le passage des lignes de grains. Ces appareils surveilleront aussi la chimie atmosphérique, en déterminant les teneurs en aérosols minéraux et en cendres issues des nombreux feux de brousse et de forêt. Précisons que l'utilisation d'avions permet de couvrir de grandes surfaces en peu de temps, ce qui est essentiel dans l'expérience, et de Dossiers réaliser des échantillonnages tridimensionnels fins. Sur l'océan, les campagnes EGEE qui doivent se FranceST n°64 - 3/03/2005 dérouler entre 2005 et 2007, seront intensifiées grâce à l'utilisation du navire océanographique français ATALANTE. Rappelons que celui-ci est équipé d'une station de radio-sondage embarquée et d'un mât instrumenté en capteurs micro-météorologiques qui permettent de réaliser des mesures de flux atmosphérique. Egalement au nombre des participants de ces campagnes, le RON BROWN américain. Enfin, il est prévue une collaboration avec le programme allemand IFM-GEOMAR dans le cadre de la campagne du navire RV/METEOR courant juin 2006 dans le Golfe de Guinée. D'importants systèmes d'observation de longue durée Les observations renforcées qui seront menées entre 2005 et 2007 et concerne en particulier la surveillance de l'état de l'atmosphère et des différents cycles biogéochimiques associés, s'appuieront sur des systèmes d'observation de plus longue durée, notamment ceux mis en place dans le cadre du programme ORE (Observatoires de Recherche en Environnement) qui, rappelons-le, a été lancé en 2001 par le ministère de la Recherche. L'Afrique de l'ouest abrite d'ores et déjà trois observatoires de recherche en environnement : l'observatoire AMMA-CATCH centré sur le cycle hydrologique, l'observatoire IDAF spécialisé sur les émissions et les dépôts d'espèces chimiques, enfin l'observatoire PHOTON-Aeronet qui s'intéresse aux aérosols issus de la surface continentale. Baptisé PIRATA, un quatrième observatoire concerne la surveillance des océans grâce à un réseau de bouées. Pour ces campagnes, plusieurs catégories d'instruments et de mesures vont être utilisés : les radiosondages, les lidar et les stations de flux de surface. Les radiosondages sont menés à partir de ballons que l'on fait monter dans l'atmosphère toutes les douze ou vingt-quatre heures afin de mesurer la température, l'humidité de l'air et le vent. Ils envoient ensuite les résultats au sol par radio. Ces radiosondages seront au nombre de seize, répartis sur toute l'Afrique de l'Ouest. Au Bénin, plus précisément à Cotonou, une série de radiosondages permettra de mesurer l'ozone atmosphérique. Soulignons que ce sera la première mesure de ce type jamais réalisée en Afrique. Grâce à un réseau de trois stations GPS, installées sur une ligne méridienne, les chercheurs disposeront de mesures de la vapeur de d'eau dans l'atmosphère, un paramètre très important pour la formation des précipitations. Systèmes à laser permettant de mesurer la quantité d'aérosols dans l'atmosphère ainsi que d'autres paramètres de nature chimique, les lidar, au nombre de cinq, seront répartis sur deux lignes le long desquelles le climat et la végétation changent progressivement. L'une d'entre elles s'étend de Dakar au Sénégal à Niamey au Niger. Une autre, s'étend de Tamanrasseet en Algérie à Djougou au Bénin. Les stations de flux de surface quant à elles permettront de mesurer les quantités d'eau échangées entre la surface et l'atmosphère pour comprendre comment le continent réchauffe l'atmosphère. Ainsi ces stations mesurent l'humidité de l'air et le vent toute les millisecondes. Elles seront au nombre de douze, implantées sur trois sites couvrant plusieurs centaines de kilomètres carrés chacun. Ces trois sites Gourma (Niger), Kori de Dantiandou (Niger) et bassin de la Donga (Bénin) - constituent le coeur, densément instrumenté, de trois zones plus vastes, dont la superficie est comprise entre 12 000 et 25 000 km2. Dans ces zones, des bilans d'eau précis seront réalisés grâce à l'installation de nombreuses stations de mesures de la pluie, du débit des rivières, de la hauteur des nappes d'eau souterraines et de l'humidité. Précisons qu'un radar sera installé sur le site de la haute vallée de l'Ouémé au Bénin. Il s'agira d'étudier l'influence de la variabilité spatiale de la pluie sur les bilans d'eau et les rétroactions de cette variabilité sur la dynamique de la mousson. Par ailleurs, un camion laboratoire étudiera les relations entre les émissions d'espèces chimiques et le développement de la végétation sur ce bassin. Sur l'océan et le continent Des observations spécifiques seront menées sur l'océan, avec la réalisation de la première campagne EGEE qui se déroulera en deux phases, l'une en début de mousson, l'autre à la fin, dans le golf de Guinée. S'appuyant sur différents systèmes de mesures par bouées ou depuis le navire, ces deux phases renseigneront les scientifiques sur les courants, les profils de température et de salinité, l'oxygène dissous, certains isotopes comme l'oxygène 18 et le carbone 13, et des paramètres atmosphériques tels que la pression, le vent et les aérosols. Sur le continent, le renforcement des observations concernera surtout les sites du Niger et du Bénin. Trois radars seront installés sur le bassin de l'Ouémé et à Niamey afin de procéder à des mesures complémentaires de celles réalisées par les avions, en particulier pour caractériser la structure tridimensionnelle des systèmes orageux et la répartition associées des précipitations. Sur le bassin de l'Ouémé, un profileur VHF sondera la structure de l'atmosphère à cadence élevée. Enfin, à Niamey, la station mobile ARM (Atmospheric Radiation Measurement) mesurera le rayonnement, de l'infrarouge à l'ultraviolet, les propriétés des nuages, les paramètres météorologiques de surface ainsi que les aérosols et les espèces carbonés. Contacts : AMMA-France : http://amma.medisfrance.org/france/ AMMA-Afrique ou AMMANET : http://www.ird.ne/ammanet AMMA-Grande Bretagne : http://www.env.leed.ac.uk/research/ias/dynamics/amma AMMA-Europe : http://www.amma-eu.org/ AMMA-Etats-Unis : http://www.joss.ucar.edu/amma/ p. 3 Dossiers FranceST n°64 - 3/03/2005 Physique Plasmas : des applications importantes à long terme Depuis environ quatre ans, sous l'impulsion de la Direction Scientifique Générale (DSG) de l'Onéra, le spécialiste de la physique des plasmas qu'est Serge Larigaldie cherche à introduire cette discipline dans les métiers classiques de cet établissement public de recherche. Maître de recherche au sein de l'unité Diagnostics Optiques et Plasmas (DOP) du Département Mesures Physiques (DMPH), il participe aujourd'hui, en collaboration avec différents départements, à plusieurs Programmes de Recherche Fédérateurs (PRF). Selon lui, les applications des plasmas à long terme pourraient être d'une très grande importance. Durant sa carrière à l'Onera, Serge Larigaldie a travaillé sur différents sujets. Après s'être intéressé aux décharges électrostatiques qui se produisent sur les avions, un problème très difficile qui entraîne des perturbations au niveau des radiocommunications à bord des appareils, ce chercheur a poursuivi des travaux sur la foudre pendant plus d'une dizaine d'années avant d'entamer des recherches sur les commutateurs qui permettent de transférer très rapidement de l'énergie stockée dans un condensateur. Ensuite, il a " goûté " quelque peu aux joies et aux difficultés du laser, avant de revenir aux plasmas, domaine tout aussi ardu, par le biais de ce qu'on appelle des " miroirs plasma ". " Ce sont des antennes radar " immatérielles " qui présentent l'avantage théorique de pouvoir être orientées excessivement rapidement ", précise-t-il, rappelant au passage que l'Onera dispose aujourd'hui encore d'une installation opérationnelle. Entre Serge Larigaldie et les plasmas c'est donc une longue histoire qui se poursuit encore. Des perspectives dans différents domaines Certes elle se poursuit, mais avec une orientation nouvelle depuis plus de quatre ans. " Les études sur les plasmas que nous avons réalisées dans le passé étaient très dirigées. Aujourd'hui, sous l'impulsion de la Direction Scientifique Générale, nous essayons d'introduire cette discipline dans les métiers classiques de l'Onera, c'est-à-dire l'aérodynamique, la combustion, la propulsion ionique et l'électromagnétisme. Par conséquent, il s'agit d'un changement dans notre façon de travailler ", constate-t-il. Au cours de ces dernières années, des progrès notables ont été accomplis, en particulier dans le domaine de la combustion. " En utilisant un dispositif que j'avais développé, il y a une vingtaine d'années alors que je travaillais sur l'électrostatique, nous sommes parvenus à ramener une flamme de diffusion sur un brûleur, ce qui représente un intérêt majeur au moment où le prix du baril de pétrole flambe ". L'application de ce type de solutions simples pourrait conduire en effet à un gain appréciable sur le rendement d'un moteur. Parallèlement, l'Onera a conçu pour Renault des bougies dites " à décharge de surface ", une application issue de travaux sur la foudre, qui entraînent là encore une amélioration de la combustion, domaine qui apparaît aujourd'hui comme pouvant être l'un des plus fertiles à moyen terme en matière d'applications des plasmas. Autre domaine particulièrement riche et prometteur, la propulsion. Rappelons que l'Onera, tout comme de nombreux laboratoires dans le monde, a commencé par travailler sur le moteur SPT qui est un concept russe. Actuellement, des concepts originaux, reposant sur des mécanismes physiques plus sophistiqués, sont à l'étude. " A long terme, c'est la solution pour espérer parvenir à réaliser des voyages interplanétaires avec des charges lourdes et des missions habitées ", lance avec enthousiasme le chercheur de Palaiseau. Depuis un an, l'Onera travaille également sur l'application des plasmas en aérodynamique, un sujet particulièrement difficile qui fait l'objet d'une thèse et où les perspectives semblent là aussi particulièrement intéressantes. " Réduire la traînée d'un avion d'environ 10% c'est tout simplement vendre l'appareil aux dépens des appareils concurrents ", déclare Serge Larigaldie qui s'empresse d'ajouter qu'il ne s'agit pas d'une mince affaire, même si cela reste du domaine du possible. Toutefois, les travaux n'en sont qu'au tout début. Reste enfin l'électromagnétisme où les applications des plasmas semblent ne pas être impossible. Un sujet néanmoins sensible sur lequel nous n'en saurons pas plus si ce n'est que les spécialistes de la furtivité s'y intéressent tout particulièrement. Une discipline mature en pleine évolution Optimiste, Serge Larigaldie insiste cependant sur la difficulté à faire émerger ces applications et rappelle l'exemple des écrans à plasma commercialisés aujourd'hui dans les grandes surfaces. " Quarante années de recherche intense au niveau mondial ont été nécessaires pour que ces systèmes d'une complexité et d'une finesse incroyable soient accessibles au grand public. Cela représente des investissements financiers absolument colossaux. C'est pourquoi il faut rester prudent ", estime-t-il même s'il reconnaît que cette discipline semble avoir atteint une certaine maturité au niveau fondamental. " Cela dit, si de telles recherches aboutissent, les applications envisagées sont primordiales ", lance-t-il. Ainsi l'organisme multidisciplinaire qu'est l'Onera se doit de maintenir un haut niveau d'activité dans une discipline comme celle des plasmas. " Si l'évolution actuelle de la physique des plasmas au sein de l'Onera se poursuit, des équipes constituées pourraient voir le jour avant la fin de cette décennie ", conclut Serge Larigaldie. Contacts : Onéra - Dominique Huard : tél. +33(0)1 46 73 40 65 Courriel : [email protected] p. 4 Dossiers FranceST n°64 - 3/03/2005 TIC/Monétique/Transaction électroniques sécurisées Une R&D forte pour se maintenir parmi les leaders FIME est aujourd'hui l'une des entreprises les plus dynamiques du pôle monétique de Basse-Normandie. Son Centre européen de tests, basé à Caen, est dirigé par Frank Quintaine. Expert et leader dans le domaine des tests pour EMV, FIME est fortement engagée aujourd'hui dans la technologie sans contact. Pour se maintenir au plus haut niveau, cette entreprise doit disposer d'une R&D performante et, par conséquent, de moyens importants. D'où la volonté affichée des dirigeants de FIME de développer des collaborations avec les laboratoires publics et privés. FIME, dont le siège social est situé à Fresnes en région parisienne, dispose d'un effectif de 35 personnes dont une quinzaine travaille au Centre de tests installé à Caen depuis une dizaine d'années. L'aventure a démarré en 1995 lorsque Jacques Dejean, actuel Président du Conseil de Surveillance de FIME, ayant d'étroites relations avec le SEPT, devenu France Télécom R&D, a décidé de créer une petite structure sur le créneau de la carte dans une ville où il existait déjà un embryon de pôle monétique avec la présence du groupe créateur de la carte téléphone et de Philips. Rappelons également que dès la fin des années 80, l'Université de Caen a lancé une formation intitulée "Monétique et courrier électronique", dont Franck Quintaine fut de la première promotion. Par conséquent, tous les ingrédients semblaient réunis pour permettre l'éclosion d'une idée originale. EMV : 51% du marché mondial des tests de niveau 1 Le tout nouveau laboratoire de FIME, alors d'une superficie de 12 m2, était équipé de trois appareils permettant de faire des tests physiques sur des cartes à puce. Il s'agissait alors de réaliser des tests de torsion ou de flexion afin de s'assurer que la puce est parfaitement fixée. Quant aux autres tests concernant la norme, l'équipe de FIME les menait au sein du SEPT. A la suite des premiers contacts avec Gemplus et Oberthur, FIME a réussi à vendre ce laboratoire équipé à Taïwan lors d'un salon professionnel ce qui lui a permis de disposer de fonds pour lancer définitivement son activité cartes à puce. Parallèlement, une autre activité, celle des serveurs vocaux, voit le jour et permet à FIME d'équiper 70% des serveurs de France Télécom. "Nous étions quasiment les seuls sur le marché quand nous avons commencé notre activité de tests sur les cartes à puce il y a une dizaine d'années", rappelle Franck Quintaine. Les fabricants de cartes magnétiques disposent en effet de tous les moyens nécessaires en interne. En revanche, les banques qui achètent des cartes ont besoin de se rassurer et, par conséquent, de vérifier si les cartes livrées par les encarteurs respectent parfaitement les normes. C'est ainsi que va être créé le laboratoire de France Télécom R&D à Caen. "C'est à cette époque qu'est apparue la norme EMV (EMVco : MasterCard International + VISA International + JCB) pour laquelle les organes de certification cherchaient des laboratoires capables d'effectuer les tests nécessaires. Il s'agissait de vérifier la partie hardware, c'est-à-dire la partie couche basse, du terminal et la partie applicative, ce qui a conduit à la mise en place d'un banc de tests", indique le responsable du Centre de tests. Si au départ, il existait trois laboratoires dans le monde (France, Espagne et Danemark) pour réaliser les tests de niveau 1, ils sont aujourd'hui sept, FIME détenant 51% du marché mondial. En revanche, cette entreprise détient 25% des parts de marché mondial du niveau 2 que se partagent treize laboratoires dans le monde. Rapprochement auprès des laboratoires publics et privés Aujourd'hui, les activités menées au Centre de tests de Caen représentent 90% du chiffre d'affaires de l'entreprise. Parmi celles-ci, le "sans contact" apparaît comme un secteur important dans lequel FIME est fortement impliquée, notamment dans le cadre du projet Paypass et de la carte "Navigo". "Le transport est un marché sur lequel nous souhaitons nous implanter. Mais nous pensons également au sans contact pour d'autres applications dans le domaine du contrôle d'accès mais aussi de l'identification", précise Franck Quintaine. Parallèlement, l'entreprise travaille de plus en plus sur ce que les spécialistes appellent dans leur jargon l'interopérabilité. FIME dispose en effet d'une base d'intégration qui regroupe une cinquantaine de terminaux pour tester des cartes ; un outil unique au monde. A terme, celle-ci pourrait contenir jusqu'à quatre-vingt terminaux. "Nous venons de signer un accord avec Japan Card Bank (JCB) afin de procéder à des tests d'intégration d'interopérabilité", indique-t-on chez FIME où l'on précise que ce pays est le troisième client de l'entreprise en terme de chiffre d'affaires, après la France et l'Angleterre. Dans un tel contexte, FIME doit impérativement beaucoup investir dans la R&D, tant en hommes qu'en moyens. Une démarche qui n'est pas toujours facile pour une entreprise de cette taille. D'où sa volonté de se rapprocher des laboratoires publics présents dans la région et d'accroître sa coopération avec les industriels du secteur. p. 5 "Dans cette démarche, le Centre des Techniques Nouvelles (CTN) joue un rôle d'animateur très important. Nous avons pu l'observer très concrètement dans le cadre de nos travaux sur le sans contact. Dans un tel contexte, FIME doit impérativement beaucoup investir dans la R&D, tant en hommes qu'en moyens. Une démarche qui n'est pas toujours facile pour une entreprise de cette taille. D'où sa volonté de se rapprocher des laboratoires publics présents dans la région et d'accroître sa coopération avec les industriels du secteur. Dossiers FranceST n°64 - 3/03/2005 "Dans cette démarche, le Centre des Techniques Nouvelles (CTN) joue un rôle d'animateur très important. Nous avons pu l'observer très concrètement dans le cadre de nos travaux sur le sans contact. Cela nous a conduit en effet à nous rapprocher d'Oberthur. Or dans ce cas précis, le CTN a eu un rôle de fédérateur très important" conclut Franck Quintaine. Contacts : FIME - Franck Quintaine, Responsable du Centre européen de tests de FIME à Caen : Tél. +33(0)2 31 44 69 91 - Fax. +33(0)2 31 44 44 77 Communication - Marie Line Poulidis-Akouvi : Tél. +33(0)1 46 15 46 43 - Fax. +33(0)1 40 96 94 93 p. 6 Brèves FranceST n°64 - 3/03/2005 Biotechnologies/Sciences de la Terre Valoriser les schistes à l'aide des biotechnologies BIOSHALE, tel est le nom d'un programme de recherche développé dans le cadre du 6e PCRD et dont le BRGM est le coordonateur. Celui-ci regroupe 13 partenaires européens et bénéficie d'un budget de 3,27 millions d'euros auquel la CEE contribue à hauteur de 2,31 millions d'euros. Objectif de BIOSHALE : évaluer le potentiel des biotechnologies pour l'extraction des métaux contenus dans des schistes noirs. Plus généralement, il s'agira d'améliorer les performances d'extraction, de développer des procédés biotechnologiques, de mettre au point des procédés de récupération des métaux, de caractériser les produits et de réaliser une pré-faisabilité technico-économique. Contacts : BRGM - Danièle Roblin : tél. +33(0)2 38 64 39 76 Fax. +33(0)2 38 64 32 66 - Courriel : [email protected] Biotechnologies/Sciences de la Terre Des biotechnologies pour extraire les métaux Coordonné par le BRGM, BIOMINE est un programme développé dans le cadre du 6e PCRD. Regroupant 36 partenaires de 12 pays européens, ce programme d'une durée de 48 mois dispose d'un budget total de 17,9 millions d'euros, dont 11,6 millions d'euros sont versés par la CEE. BIOMINE a trois objectifs. Le premier est d'évaluer les ressources métalliques européennes sur la base de l'utilisation de biotechnologies susceptibles de meilleures performances techniques et environnementales que les voies conventionnelles d'extraction. Le second est de mettre au point et d'optimiser des biotechnologies innovantes pour récupérer les métaux des ressources naturelles et des résidus de l'activité industrielle. Enfin le dernier de ces objectifs est d'explorer les milieux environnementaux pour en extraire des principes actifs originaux et améliorer des procédés. Contacts : BRGM - Danièle Roblin : tél. +33(0)2 38 64 39 76 Fax. +33(0)2 38 64 32 66 - Courriel : [email protected] Energie/Environnement Deux centrales électriques biomasse pour le Brésil Au sud du Brésil, la région de Parana, qui compte de nombreuses industries forestières dont les résidus servent à générer de l'électricité, est un lieu idéal pour la production d'énergie biomasse. La division Transmission et Distribution (T&D) du groupe Areva y installera bientôt deux centrales électriques biomasse. Elle vient en effet de remporter un contrat d'une valeur de 16,6 millions d'euros. Ces deux centrales généreront chacune 12,3 MW d'électricité et seront alimentées avec l'excès de sciure, d'écorces et de déchets de bois produits par les usines de meubles des environs. Précisons que dans le cadre de ce contrat, l'entreprise française établira également la connexion électrique de ces deux centrales au réseau de distribution. Celles-ci seront opérationnelles en février et juin 2006. Ce projet s'inscrit dans le cadre de PROINFA, le programme national d'incitation à la production d'énergies renouvelables. Ces deux centrales aideront en effet le gouvernement brésilien à atteindre son objectif, à savoir générer 10% de la production énergétique du pays grâce à des sources d'énergie renouvelable d'ici à 2022. Contacts : Areva - Charles Hufnagel, Patrick Germain : tél. +33(0)1 44 83 71 17 Fax. +33(0)1 44 83 25 52 p. 7 Publications FranceST n°64 - 3/03/2005 Environnement/Santé/Histoire L'agent orange au Viêt-nam : crime d'hier et tragédie d'aujourd'hui Le Viêt-nam forme aujourd'hui un grand pays de 80 millions d'habitants, qui vit en paix. Néanmoins, son développement est entravé par les conséquences de l'agent orange. Ce puissant défoliant, qui contenait de la dioxine, a été épandu massivement sur le Sud Viêt-nam durant la guerre américaine, ceci en violation des conventions humanitaires. A ce titre, il s'agit de la seule guerre chimique de cette ampleur qu'ai connue le monde à ce jour. Considérée comme catastrophe sanitaire et environnementale, elle l'est encore aujourd'hui en raison de la persistance des effets de la dioxine. Celle-ci poursuit en effet silencieusement son oeuvre de destruction au sein même de la population de ce pays. Une telle situation dramatique ne peut que susciter de nombreuses questions sur les plans humanitaire, scientifique, politique et juridique, des questions présentées dans cet ouvrage qui rappelle pour commencer l'origine et la nature du problème, avant de fournir quelques pistes sur les perspectives dans un certain nombre de domaines. En publiant cet ouvrage coordonné par Yvonne Capdeville, Francis Gendreau et Jean Meynard, trois chercheurs réputés, l'Association d'Amitié Franco-Vietnamienne (AAFV) entend porter cette tragédie à la connaissance de l'opinion publique. A lire de toute urgence ! Contacts : Editions Tirésias : tél. +33(0)1 42 23 47 27 Fax. +33(0)1 42 23 73 27 Oto-rhino-laryngologie L'odyssée de la voix Ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, oto-rhino-laryngologiste, phoniatre et chirurgien, Jean Abitbol dont l'expérience et les recherches sont mondialement réputées vient d'écrire un livre tout à fait passionnant sur un sujet qui l'est tout autant, la voix. Publié chez Robert Laffont, cet ouvrage intitulé "L'odyssée de la voix" tente de répondre à de nombreuses questions que chacun se pose ou s'est posé. La voix est-elle innée ou acquise ? Comment la voix qui mue à l'adolescence peut-elle se tromper de chemin ? Pourquoi devient-elle parfois enrouée? Existe-t-il une voix normale ? Comment les chanteurs, les comédiens, les avocats mais aussi les enseignants, les hommes politiques, les imitateurs et les ventriloques utilisent-ils leur voix ? Révélant les cicatrices de la vie de chaque être humain, la voix exprime son moi intime. Comment exerce-t-elle son pouvoir de séduction ? Sommes-nous toujours ses complices ? Enfin, cette merveilleuse machine mécanique et émotionnelle comme l'a définit le Docteur Jean Abitbol est-elle parvenue au bout de son parcours dans la longue histoire de l'évolution ? Plongez vous dans cet ouvrage afin de découvrir qu'elle est véritablement l'histoire, le profil et les caractéristiques majeures de celle qui vous accompagne partout, au quotidien. Contacts : Editions Robert Laffont : http://www.laffont.fr p. 8