Notions musicales et solfégiques

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Favre – Marazzi
HEP 2014
Dessin : Ginevra Vessali
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Les notions de grave et d’aigu
Ces notions sont des notions relatives. Il n'existe pas d'absolu dans ce domaine et aucune
frontière précise vient séparer l'aigu du médium, ni ce dernier du grave.
Nous utilisons les mots aigu et grave soit pour indiquer une direction de laquelle on vient
ou vers laquelle on va, soit pour indiquer une certaine partie d’un ambitus (étendue des
notes d’une voix ou d’un instrument.)
Par défaut, nous utilisons l’ambitus de la voix humaine ou de l’audition humaine.
Ainsi, dans le langage courant nous dirons :
« Madame Marazzi devient sourde et perçoit mal les aigus. »
Ce qui veut dire qu’elle n’entend plus les hautes fréquences que l’oreille humaine devrait
pouvoir percevoir.
« Les aigus de ce ténor sont très puissants, mais pas aussi puissants que ceux de Madame Ferraro !»
Nous comprenons dans cette phrase que nous ne parlons pas des mêmes notes pour le
ténor et pour Madame Ferraro qui est soprano. En effet, si les aigus d’un ténor peuvent
atteindre le do du milieu de la portée, ceux d’une soprano, peuvent atteindre le do au
dessus de la portée.
« Dans cette étude, Monsieur Favre traverse le clavier en allant des graves aux aigus et des aigus aux
graves. »
Nous comprenons que le pianiste traverse le clavier de gauche à droite et de droite à
gauche. Nous remarquons aussi que plus les notes sont aigues, plus elles montent dans la
partition, alors que plus elles sont graves, plus elles descendent dans celle-ci.
Dans ces trois phrases, les notions d’aigu et de grave sont bien les mêmes, mais chacune de
celles-ci faisait référence à des notes et donc à des fréquences complètement différentes.
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La notion de pulsation
En musique, le terme de pulsation désigne l'accent intervenant au début de chaque temps
ou de chaque cycle de temps. Cet accent peut être plus ou moins marqué par l’interprète
pour devenir obsessif, dans une extrême, ou quasi imperceptible dans l’autre.
Il peut aussi être marqué avec des unités de temps différentes. Pour le même morceau, nous
pouvons imaginer d’accentuer toutes les croches, ou toutes les noires ou toutes les blanches
selon que nous voulons donner un esprit plus léger ou plus lourd à la musique.
Pulsation à la croche
Pulsation à la noire
Pulsation à la blanche
« Frappe une pulsation à la blanche et chante la chanson. »
Dans notre cas, cela veut dire que l’élève devra frapper au début de chaque mesure.
« Marchez sur les noires. »
Dans notre cas, cela veut dire que nous allons poser un pied à terre deux fois par mesure.
En règle générale, dans la musique occidentale des 400 dernières années, la pulsation reste
régulière tout au long des morceaux à moins que cela ne soit explicitement indiqué sur la
partition. Ces modifications de pulsation sont données par des indications comme « senza
misura » (sans mesure) ou « recitativo » (récitatif). Dans ce dernier cas, l’interprète suivra la
pulsation donnée par la langue et par son interprétation de celle-ci.
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La notion de rythme
En musique, le rythme détermine la durée des notes les unes par rapport aux autres. Dans
la musique occidentale des 400 dernières années, il est quantifié par la pulsation. C’est cette
pulsation qui définit la longueur des différentes notes et de leurs silences respectifs.
« Frappe le rythme dans les mains en chantant la chanson. »
Dans ce cas, l’élève devra frapper dans les mains à chaque note qu’il va chanter ou à
chaque syllabe qu’il va dire.
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La notion de tempo
En musique, le tempo est la vitesse ou l’allure d’exécution d’une œuvre musicale. Elle
s’exprime en nombre de pulsations par minute. Ces pulsations peuvent être indiquées sur la
partition par différentes unités de mesure.
q=
40
Cette indication nous précise que nous devrons exécuter le morceau avec une pulsation de
40 noires par minute.
e=
120
Cette indication nous précise que nous devrons exécuter le morceau avec une pulsation de
120 croches par minute.
Le tempo peut aussi être indiqué sous forme d’intention. Ainsi « allegro » (joyeux),
indiquera que l’allure sera plutôt rapide, alors que « adagio » (à l’aise), indiquera que le
tempo est plutôt lent.
En règle générale, le tempo, comme la pulsation est constant durant tout le morceau à
moins qu’il en soit noté différemment. Certaines indications telles que :
« rubato » : tempo rubato, signifie que l’allure a été dérobée, ce qui donne un caractère libre
à un extrait du morceau ,
« ritenuto » : le tempo est retenu sur quelques mesures du morceau ,
« rallentando » : le tempo est ralenti sur quelques mesures du morceau ,
« accellerando » : le tempo est accéléré sur quelques mesures du morceau ,
« più mosso » : le tempo est augmenté sur une section du morceau ,
« meno mosso » : le tempo est diminué sur une section du morceau ,
peuvent modifier momentanément le tempo du morceau.
Après une modification de tempo, il est usuel de revenir au tempo initial. Cela est indiqué
par la notation « a tempo » (lorsque la modification n’a duré que quelques mesures) ou
« tempo primo » (lorsque la modification a été plus longue)
Le métronome est l’instrument qui nous permet de nous donner et de mesurer le tempo.
A l’heure actuelle, il n’est plus nécessaire de faire
l’acquisition de cet objet pour exercer un tempo
régulier. Il suffit de télécharger une des nombreuses
applications proposées pour les smartphones.
Les valeurs rythmiques
5
Les valeurs rythmiques
La division de la ronde
Silences relatifs aux valeurs rythmiques précédentes
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Le point et la liaison de prolongation
Le point de prolongation se place après une note et augmente cette note de la moitié de sa
durée.
La liaison de prolongation est un signe qui unit 2 notes de même son. Elle indique
l’adjonction de la valeur de la seconde note à la valeur de la première . On dit alors que ces
deux notes sont liées.
Le triolet
Le triolet est la division par trois d’une figure de note.
Autres formules rythmiques
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La mesure
La musique écrite est décomposée en mesures. La mesure est une segmentation de la durée
du discours musical en parties de durée égale. Cette division s'indique au moyen de barres
verticales sur la portée, appelées : barres de mesure. Elle se définit par un nombre donné
de temps.
Lorsque le nombre de temps est un multiple de deux, la mesure est dite binaire.
Lorsque le nombre de temps est un multiple de trois, la mesure est dite ternaire.
Le chiffrage
Le chiffrage définit la structure de la mesure quant aux nombre de temps qu’elle contient et
quant à la hiérarchie entre ceux-ci. Il se note tout au début du morceau, dans la première
portée, à droite de la clé.
Ex 1
Ex 2
Ex 3
Ex 4
Il est composé de deux chiffres superposé ou d’un C.
Le chiffre inférieur indique l’unité de temps. Elle se calcule en divisant la ronde par ce
chiffre. Ainsi, si le chiffre inférieur du chiffrage est un 4, l’unité de temps de cette mesure
sera une noire. Si chiffre inférieur du chiffrage est un 8, l’unité de temps de cette mesure
sera une croche. Si chiffre inférieur du chiffrage est un 2, l’unité de temps de cette mesure
sera une blanche.
Le chiffre supérieur indique le nombre d’occurrences, dans chaque mesure, de cette unité
de temps. Ainsi, dans le premier exemple, nous savons qu’il y a l’équivalent de 4 noires
dans chaque mesure, et dans le deuxième exemple, il y a l’équivalent de 6 croches dans
chaque mesure.
Le chiffrage, peut aussi s’indiquer par un C ou un C barré.
Le C équivaut au chiffrage 4/4 et le C barré au chiffrage 2/2. Ainsi, l’exemple 3 et 4
représentent le même chiffrage c’est à dire : l’équivalent de deux blanches par mesure.
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La division du temps
En musique, chaque temps peut se diviser par 2 ou par 3.
Lorsque le temps est divisé par 2, l’unité de mesure est la noire ou la blanche.
Lorsque le temps est divisé par 3, l’unité de mesure est la noire pointée.
Mesures binaires à division binaires
Lorsque l’unité de temps est la noire et que le nombre noires par mesure est un multiple de
2, nous sommes en présence d’une mesure binaire à division binaire.
Exemples
Mesures binaires à division ternaire
Lorsque l’unité de temps est la noire pointée (3 croches) et que le nombre noires pointées
par mesure est un multiple de 2 ou de 4, nous sommes en présence d’une mesure binaire à
division ternaire.
Exemples
Mesures ternaires à division binaire
Lorsque l’unité de temps est la noire et que le nombre noires par mesure est un multiple de
3, nous sommes en présence d’une mesure ternaire à division binaire.
Exemple
Mesures ternaires à division ternaire
Lorsque l’unité de temps est la noire pointée (3 croches) et que le nombre de noires
pointées par mesure est un multiple de 3, nous sommes en présence d’une mesure ternaire
à division ternaire.
Exemples
Voir exercices : « compléter les mesures » en annexe
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Mesures irrégulières
Dans certaines cultures, il est très courrant de composer sur mesures asymétriques ou
irrégulières. Les musiques grecques ou les musiques d’origine africaine sont riches de
compositions à rythmes irréguliers comme par exemple le 5/8, le 7/8, ou le 9/4.
Nous trouvons un exemple de mesure irrégulière dans le chanson vole rouge à la page 162 :
Une étoile de Noël.
Le nom des notes
Le nom d’une note étant connu, il est facile de trouver le nom des autres notes, car elles se
succèdent toujours dans l’ordre :
Do, ré, mi, fa, sol, la ,si
Les notes noires du clavier peuvent avoir deux noms en fonction de leur sens
« grammatical » dans le morceau. Nous verrons cela plus en détail dans le chapitre
concernant les tonalités.
Pour une lecture fluide de la partition, il est indispensable de savoir le nom des notes sur la
portée et sur le clavier, par cœur et sans hésitations.
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Les intervalles
Un intervalle est la distance entre deux sons. Le nombre de degrés séparant le son grave du
son aigu donne le nom de l’intervalle.
Les intervalles peuvent être majeurs ou mineurs, justes, augmentés ou diminués en fonction
du nombre de demi-tons qu’il embrassent.
Voir exercices : « compléter les intervalles » en annexe
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Les accords
L’accord est défini par un minimum de trois sons joués de façon simultanée. Il est un des
éléments constitutifs de l’harmonie. Dans le cas de l’enseignement de la musique à l’école,
nous allons utiliser les accords pour réaliser l’accompagnement des chansons.
Les accords à trois sons
L’accord à 3 sons, se compose d’une fondamentale, d’une quinte et d’une tierce.
Il peut se présenter sous 4 formes :
• Accord parfait majeur : quinte juste et une tierce majeure (depuis la fondamentale)
• Accord parfait mineur : quinte juste et une tierce mineure (depuis la fondamentale)
• Accord diminué : quinte diminuée et tierce mineure (depuis la fondamentale)
• Accord augmenté : quinte augmentée et tierce majeure (depuis la fondamentale)
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L’accord de septième de dominante
L’accord de septième de dominante est le plus utilisé des accords à quatre sons. Il est
constitué d’un accord majeur parfait et d’une septième mineure. C’est cette septième qui va
donner du goût à la fonction de dominante. Mais pour l’instant, regardons comment il est
construit. Nous verrons plus tard, dans le chapitre des fonctions harmoniques, comment
l’utiliser à bon escient.
Voir exercices : « Réaliser les accords » en annexe
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La tonalité
La tonalité est une organisation hiérarchique des sons par rapport à un son de référence : la
tonique. C’est grâce à l’arrêt sur cette note de référence que nous avons la sensation qu’un
morceau est terminé. En effet, si nous arrêtons une mélodie sur une autre note que la
tonique, nous aurons la sensation que celle-ci se termine en queue de poisson.
La gamme
L’organisation des sons selon leur hauteur constitue une gamme.
Les degrés de la gamme majeure se suivent selon le schéma d’intervalles suivants.
1ton, 1ton, ½ ton, 1ton, 1ton, 1ton, ½ ton .
Dans la tonalité de do majeur, il n’y a pas de notes noires. En effet, le clavier du piano est
organisé sur la gamme de do majeur.
Dans les autres tonalités, par contre, si nous voulons respecter la suite de tons et de demitons qui constituent la gamme majeure, nous sommes obligés d’utiliser les notes noires. Ce
sont ces notes noires qui vont déterminer l’armure d’une tonalité.
Les altérations
Une altération est un signe qui modifie la hauteur d’une note devant laquelle il est placé.
Il y a 3 altérations :
• Le dièse(#), qui élève le son d’un demi-ton (plus aigu)
• Le bémol (b), qui baisse le son d’un demi-ton (plus grave)
•
Le bécarre ( ), qui annule l’effet du dièse ou du bémol. Il rend ainsi la note à sa
hauteur initiale.
Une altération accidentelle se place directement avant la note qu’elle modifie et est valable
durant une seule mesure.
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L’armure
Les altérations valables pour une pièce entière sont placées au début de celle-ci et
constituent ce qu’on appelle l’armure. Dans la musique tonale (qui a une tonalité) l’armure
définit aussi la tonalité.
Si nous reprenons notre concept de gammes formées d’une succession de tons et de demitons, nous nous rendons compte que la gamme de sol majeur contient une note noire.
L’armure de la tonalité Sol majeur sera donc la suivante :
le fa est #
Voici quelques autres exemples :
Dans la gamme de fa majeur, c’est le si qui est bémol.
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Dans la gamme de Ré majeur, nous devons passer par 2 notes noires pour obtenir la bonne
succession de tons et de demi-tons.
Son armure est la suivante :
Heureusement, il n’est pas nécessaire d’essayer toutes les notes sur un clavier ou compter
un ton, un ton, un demi-ton … à chaque fois que nous devons déterminer l’armure d’une
tonalité. Il existe une règle qui nous permet de trouver très rapidement quelle armure
correspond à quelle tonalité.
Fa,do,sol,ré,la,mi,si
Si nous avons une partition et nous cherchons la tonalité de celle-ci.
Pour les tonalité majeures à #, il suffit d’ajouter un demi-ton au dernier #.
Pour les tonalités majeures à b, la tonalité est donnée par l’avant dernier bémol.
Si nous voulons écrire une partition dans une certaine tonalité et nous n’en connaissons
pas l’armure, il faut savoir par cœur ce qu’on appelle une chute de quintes.
Pour les tonalité majeures à #, il suffit de noter tous les dièses en s’arrêtant sur la note un
demi-ton inférieur à la tonique.
Fa, do, sol, ré, la, mi, si
Par exemple : on aimerait l’armure de Ré majeur, alors on part de ré et s’arrête au do#.
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Pour les tonalités majeures à b, on prend la chute de quintes à l’envers, et l’on considère
simplement tous les bémols jusqu’à celui de la tonalité souhaitée.
Si, mi, la, ré, sol, do, fa
Par exemple : on aimerait l’armure de Mib majeur, on prend les deux premières altérations
Sib et mib.
Récapitulatif des tonalités
Voir exercices : « Trouver la tonalité » en annexe
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Les tonalités relatives
Pour chacune des gammes majeures énumérée précédemment, il existe une gamme mineure
de même armure.
La distance entre l’une et l’autre est d’une tierce mineure.
Ainsi la relative mineure d’une quelconque tonalité majeure se trouve une tierce mineure
en-dessous (plus grave) que sa cousine majeure.
Tableau récapitulatif des tonalités relatives
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Mélodie et harmonie
La pulsation, le rythme et la tonalité sont les éléments constitutifs de la mélodie. Il s’agit, en
général, de l’élément que nous sommes capable de chantonner après avoir écouté un
morceau.
L’harmonie traite des accords et de leurs enchaînements dans la musique tonale. Il s’agit de
l’élément musical qui accompagne la mélodie et qui lui donne un sens plus profond.
Analogie
Dans un tableau nous pouvons distinguer deux éléments principaux.
Le sujet : dans notre cas, il s’agit des poules.
Le décor : dans notre cas, il s’agit d’un champ.
En fonction du décor, nous avons une sensation différente concernant le sujet.
En musique, nous pouvons dire que la mélodie est l’analogue du sujet et que le décor est
l’analogue de l’harmonie. Ainsi, si nous harmonisons de deux façons la même mélodie, nous
obtiendrons deux sensations différentes lorsque nous l’écouterons.
Voir « Quand trois poules vont au champ » en annexe
Les fonctions harmoniques
Sur chaque degré de la gamme majeure prend place un accord de 3 sons. Chacun d’eux
porte un nom désignant sa fonction.
Nous allons nous concentrer sur les trois fonctions harmoniques les plus importantes :
• La tonique, degré I
• La sous-dominante, degré IV
• La dominante, degré V
Chacune de ces fonctions harmoniques est comprise différemment par notre cerveau. Nous
allons faire une autre analogie et considérer que :
•
•
•
La tonique donne une sensation de maison, de bien-être de repos dans le langage
musical
La sous-dominante donne une sensation de voyage, d’extérieur, de jardin
La dominante donne une sensation de retour imminent, d’urgence dans le fait de
rentrer à la maison.
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Les cadences
Le mot cadence vient de l’italien cadere c’est à dire tomber. C’est donc une chute dans le
langage musical. En d’autres termes il s’agit d’un enchaînement harmonique et/ou
mélodique qui détermine une fin de morceau.
Les cadences les plus usuelles sont les suivantes :
• La cadence parfaite V-I, avec sa variante V7 - I
• La cadence complète I-IV-V-I avec sa variante I-IV-V7-I
La maîtrise de ces deux cadences est suffisante pour couvrir l’accompagnement d’une
bonne partie des chansons du chanson vole.
Exercice : Jouer à l’instrument les cadences proposées en annexe
Avancé
Pour plus d’élégance et de souplesse harmonique, nous pouvons aussi entraîner les
cadences suivantes dans plusieurs tonalités.
• Cadence italienne : IV-I-V-I et sa variante II-I-V-I
• Cadence rompue : I-II-V-VI
• Cadence rompue suivie d’une cadence complète : I-II-V-VI – I-IV –V-I
• Autre cadence : I-VI-II-V-I
Exercice : Ecrire les cadences proposées en degrés et les réaliser à l’instrument
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Le contrepoint
Le contrepoint (du latin punctus contra punctum, note contre note ) s’applique à l’écriture à
plusieurs voix ou parties. Celle-ci comporte deux dimensions :
• Une dimension mélodique (ou horizontale) cheminement ou conduite des
différentes voix,
• Une dimension harmonique (ou verticale) accords résultant de la superposition des
différentes voix.
Si la dimension verticale domine, on parlera d’homophonie : une partie principale,
généralement la partie supérieure est accompagnée par des parties secondaires en accords.
Si la dimension horizontale domine, il s’agira de polyphonie, c’est à dire de plusieurs
parties indépendantes sur le plan rythmique et mélodique.
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Eléments du langage musical
Le motif
Le motif désigne la plus petite unité mélodico-rythmique.
On désigne par une lettre la première occurrence du motif, puis pour les occurrences
suivantes on ajoute le signe prime’.
page 108 Chanson vole rouge
La phrase
Groupement de motifs qui se conclut, dans les chansons, souvent sur une tonique ou une
dominante.
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Le sujet
Le sujet désigne le thème d’une fugue.
La partie
La partie est la division la plus grande dans une pièce musicale ou une chanson.
Dans la chanson « les gars de Locminé » (page 28 chanson vole bleu) nous avons 3 parties.
La partie A (constituée de deux phrase identiques a a) ,
La partie B (constituée de deux phrase identiques b b)
La partie C (constituée de deux phrase similaires c c ‘)
La structure de la chanson qui en découle est A B C.
Ou aa bb cc’
Partie A
Partie B
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Partie C
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Les formes musicales
Le canon
Canon signifie l’imitation stricte d’une voix (dux) par une autre (comes). Au sens propre, le
canon est la règle qui fixe cette imitation.
Cette règle spécifie différentes caractéristiques :
• Le nombre de voix
• La distance des entrées
• L’intervalle entre la première note des différentes entrées
• Le sens du mouvement mélodique
Il existe plusieurs types de canons
• Le canon obligé, seul le dux est noté. Il est reproduit exactement par les autres voix,
qui entrent successivement à intervalles de temps réguliers.
• Le canon perpétuel, les différentes voix retournent à leur commencement de sorte
que le canon peut se poursuivre infiniment
• Le canon en spirale, canon perpétuel dans lequel le dux termine un ton plus haut
qu’il n’a commencé, de sorte que les voix s’élèvent à chaque fois d’un ton.
• Le canon énigmatique, distance et intervalle d’entrée ne sont pas indiqués et
doivent être découverts.
• Le canon mélangé, il se compose d’un canon obligé auquel s’ajoutent des voix
libres.
Les canons auxquels nous sommes confrontés dans les chansons vole sont des canons
obligés et perpétuels.
Il est important de constater que toutes les chansons ne sont pas des canons et ne peuvent
pas être interprétés en imitant les voix de façon différé. Lorsqu’un compositeur décide
d’écrire un canon, il le spécifie sur la partition et indique les règles d’exécution de celui-ci.
Voir partition de Gens de
la ville (page 42 du
chanson vole bleu ) en
annexe.
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La fugue
La fugue est une technique d’écriture musicale qui a comme base le contrepoint et comme
contrainte le fait de faire fuir un thème d’une voix à l’autre.
Le concept de la fugue est donc très simple. Le compositeur choisit un thème que l’on nomme sujet.
Il a grand intérêt à imaginer un sujet uniforme dans son rythme, ce qui va lui permettre de rester
facilement détectable à l’oreille lorsque plusieurs voix se seront superposées.
Une fois le thème exposé à l’une des voix, il va être imité par une autre voix. Contrairement au
canon, cette imitation n’est pas identique. Elle va se faire une quinte plus haut que le sujet. Cette
imitation s’appelle la réponse.
Pendant que la deuxième voix expose la réponse, la première voix ne reste pas muette. Elle
accompagne celle-ci avec ce que l’on appelle un contre-sujet. Le compositeur a tout intérêt à choisir
un contre-sujet dont le rythme est en contraste avec le sujet. Comme ça, l’auditeur peut repérer en
tout temps la ligne mélodique de chacune des voix.
Une fugue peut avoir autant de voix que l’on veut. La majorité des fugues n’ont, cependant, que
trois ou quatre voix. Au-delà, il faut avoir une oreille très entraînée pour y comprendre quelque
chose !
Une fois que toutes les voix ont été exposées, il est grand temps de s’amuser. C’est alors que le
compositeur écrit ce qu’on appelle un divertissement. Pour écrire le divertissement, il va prendre
des éléments du sujet et du contre-sujet et il va s’en servir pour créer une sorte de promenade plus
ou moins paisible. De temps en temps, le compositeur fait apparaître le sujet à l’une des voix.
Lorsque la promenade arrive au point le plus beau, ou le plus agité, il est temps de faire des
strettes. Ce qui veut dire que le compositeur va commencer la réponse ou le contre-sujet avant que
le sujet ne soit terminé. Il y a donc une superposition de sujets qui s’opère. Cette technique accroît
encore plus la tension de l’auditeur qui se trouve bombardé de sujets, de contre-sujets et de
réponses.
Enfin, quand le compositeur estime avoir tout dit, il insère une sorte de Coda souvent composée par
une basse tenue (appelée pédale en référence au pédalier de l’orgue) ornementée par une dernière
exposition du sujet. Pour finir en beauté le dernier accord de la fugue mineure est souvent en
majeur, ce qu’on appelle la tierce picarde.
Le plus grand compositeur de fugues de tous les temps, c’est Jean-Sébastien Bach. Il paraîtrait
même qu’il improvisait des fugues à sept voix !
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Thème et variations
La variation est un des éléments principaux de l’organisation formelle de la musique. Le
langage musical est lui-même fondé sur le principe de l’imitation de motifs et de thèmes
sous des formes différentes.
Il existe une forme musicale qui se définit exactement dans ce jeux de variations. Le
compositeur choisit un thème, souvent populaire ou connu et en faisait varier plusieurs de
ses paramètres.
En voici quelques exemples :
• La variation mélodique. Les éléments mélodiques demeurent mais de nombreux
ornements apparaissent.
• La transformation rythmique . La mélodie reste identique mais le rythme, ou le
chiffrage est différent.
• Modifications harmonique. La mélodie reste la même ou presque, mais l’harmonie
est différente. Par exemple, majeur/mineur
Ecouter 12 variations sur « ah vous dirais-je maman » de Mozart
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L’interprétation
Les nuances
La nuance est le degré d’intensité avec lequel une ou plusieurs notes, une phrase ou un
morceau entier est joué.
Le phrasé
La liaison placée au-dessus de plusieurs notes différentes indique qu’il faut jouer ces notes
liées c’est à dire sans les séparer d’un micro silence.
L’accentuation
Le point placé au-dessus ou au-dessous de la note indique qu’il faut jouer cette note séparée
des autres notes par un micro-silence.
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Bibliographie
•
•
Abrégé de la théorie de la musique, Editions Henry Lemoine
Guide illustré de la musique, Fayard
Dessin : Emanuele Vessali
30
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