SEMINAIRE DE DISSEMINATION DES RESULTATS DES TRAVAUX DE RECHERCHE Prof. Wautabouna OUATTARA Notions d’efficacité en économie Contexte et enjeux de l’étude Quelques faits stylisés Méthodologie Résultats de l’étude Recommandations 2 NOTIONS D’EFFICACITE EN ECONOMIE 3 Selon Farrell (1957) l’efficacité technique mesure la manière dont une firme choisit les quantités d’inputs qui entrent dans le processus de production quand les propositions d’utilisation des facteurs sont données. Une unité de production est techniquement efficace si, à partir du panier d’intrants qu’elle détient, elle produit le maximum d’extrants possible ou si, pour produire une quantité donnée d’extrants, elle utilise les plus petites quantités possibles d’intrants. 4 L’efficacité allocative ou efficacité prix évalue la façon dont la firme choisit les proportions des différents inputs par rapport au prix du marché supposé concurrentiel. L’efficacité allocative met en relation les utilisations d’intrants et les prix en vigueur sur le marché. Elle est nécessaire si l’entreprise maximise ses profits ou minimise ses coûts à un niveau donné de production. 5 L’efficacité économique est déterminée par la combinaison de l’efficacité technique et de l’efficacité allocative. Elle fait référence aux concepts de productivité, de performance, de qualité et de rendement d’une part et de réduction des effectifs employés et des coûts d’autre part. Le concept d’efficacité économique est associé au critère de la valeur. Ainsi, un changement tendant à accroître la valeur est perçu comme un changement économiquement efficace. 6 CONTEXTE ET ENJEUX DE L’ETUDE 7 Le contexte socioéconomique ivoirien est marqué par une situation de sortie de crise et de relance des activités économiques. L’appareil productif ivoirien a été profondément désorganisé au cours de la dernière décennie. 8 Malgré l’environnement difficile, comment les principaux secteurs d’activité se sont-ils comportés? Les secteurs d’activités qui se sont révélés productifs dans la décennie de crise ne méritent-il pas une attention particulière ? Les réflexions sur les opportunités d’une meilleure croissance économique sont les bienvenues. 9 Objectif général: Identifier les facteurs explicatifs de l’efficacité ou de l’inefficacité économique en Côte d’Ivoire. Objectifs spécifiques: Analyser l’organisation de la production, Déterminer la contribution de la forme d’organisation à la productivité, Etudier l’impact de l’environnement institutionnel sur la productivité, Identifier le niveau de performance des secteurs de production de l’économie. 10 QUELQUES FAITS STYLISES 11 - Afrique Sub-saharienne Taux de croissance économique: 2,6% de 1991 à 2000. Le secteur primaire: 31,0% du PIB Le secteur secondaire: 25,5% du PIB Le secteur tertiaire: 43,5% du PIB. - Côte d’Ivoire Taux de croissance économique: 3,6% de 1960 à 2002. Le secteur primaire: 28,8% du PIB Le secteur secondaire: 21,2% du PIB Le secteur tertiaire: 36,7% du PIBde 1,7%. 12 METHODOLOGIE 13 Données relatives à 3.000 entreprises réparties dans 15 secteurs d’activité de production. Période d’observation: 2003 - 2006. Estimation d’une frontière de production stochastique et détermination des scores d’efficacité. Dans la frontière stochastique, l’efficacité individuelle, qui n’est pas directement identifiable, est estimée par l’espérance mathématique conditionnelle. 14 Les 7 variables explicatives qui composent la frontière de production sont: - Les capitaux propres, La productivité du capital, Le niveau de l’emploi, La productivité du travail, Le volume des intrants, L’investissement dans la formation continue Les équipements et autres infrastructures. - 15 Les différents secteurs d’activité Nombres de Valeur ajoutée (%) firmes Agriculture, chasse et sylviculture Pêche, pisciculture, aquaculture Activités extractives Activités de fabrication Production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau Construction et travaux publics Commerce, réparation de véhicules et d’articles dom. Hôtels et restaurants Transports, activités des auxiliaires de transport et commun. 70 8 24 454 8 173 1321 38 221 6 5 4 7 5 6 12 8 8 Activités financières Services immobiliers, locations et services aux entreprises Activités d’administration publique Éducation Activités de santé et d’action sociale Activités à caractère collectif ou personnel 70 459 5 82 38 29 11 9 6 6 5 4 3 000 100% TOTAL 16 RESULTATS DE L’ETUDE 17 Les scores d’efficacité obtenus permettent de conclure que le secteur « activités extractives » est économiquement le plus efficace. Viennent ensuite par ordre d’efficacité économique, les secteurs « production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau », « construction et travaux publics » et « activités financières ». 18 Cependant, les secteurs techniquement allocativement moins efficaces sont: et - le secteur « pêche, pisciculture, aquaculture », - Le secteur « activités de santé et action sociale », - Le secteur « transports, activités auxiliaires de transport et communications ». 19 L’économie ivoirienne n’est pas économiquement efficace, eu égard aux effets induits de l’instabilité sociopolitique, de l’endettement financier, du niveau d’emploi et de la faiblesse de l’épargne sur la productivité des entreprises. Selon les résultats obtenus, l’épargne nationale est un facteur important de l’inefficacité économique. 20 L’environnement institutionnel a eu des effets pervers sur l’efficacité économique en Côte d’Ivoire. La crise sociopolitique a donc fragilisé les fondamentaux de l’économie et entraîné une combinaison non optimale des inputs disponibles. La taille des entreprises est un facteur explicatif de l’inefficacité économique. 21 Le manque d’informations sur les mouvements des populations liés à l’instabilité sociopolitique ne permet pas de soutenir que la main d’œuvre qualifiée, qui a immigré vers d’autres pays, a significativement désorganisé l’appareil productif. 22 RECOMMANDATIONS 23 Les décideurs et les managers devraient faire preuve d’une meilleure maîtrise des effectifs de leur personnel. Cela induit un réexamen de la politique de recrutement et une ergonomie plus adaptée. Les acteurs politiques devraient à continuer de ne ménager aucun effort pour instaurer un climat de paix et de stabilité afin d’améliorer l’efficacité des entreprises installées en Côte d’Ivoire. 24 L’Etat devrait continuer les efforts de sensibilisation auprès des populations sur le bien-fondé de la mobilisation de l’épargne pour une plus grande assistance des banques et établissements financiers aux entreprises. L’Etat devrait également poursuivre les efforts de subventions afin d’aider les entreprises à forte valeur ajoutée et pourvoyeuses d’emplois à parfaire l’organisation de leur appareil productif. 25