Rejet par la Cour suprême de la pleine restauration de la laïcité

Patronage laïque Jules Vallès / ACTISCE / 72, avenue Félix Faure 75015 Paris
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PATRONAGE LAÏQUE JULES VALLES 2015_LA_072
Thématique : Laïcité 10/09/2015
Catégorie : Bangladesh
Rejet par la Cour suprême de la pleine
restauration de la laïcité
Le 7 septembre dernier, la Cour suprême a reje une requête demandant la suppression
des fondements religieux de la Constitution et la pleine restauration de la laïcité. La requête,
déposée par Somendra Nath Goswani, un avocat hindou, stipule que le maintien d’une ... ...
religion d’Etat s’oppose au principe fondamental de la laïci un de quatre piliers de la
Constitution de 1972 « assurant des droits égaux aux autres religions ».La Haute Cour du
Bangladesh a pourtant donné raison au procureur général, Murad Reza, qui s’opposait à
cette requête, sur le principe que « la Constitution garantit l’égalité des droits pour les
citoyens de toute religion, y compris les hindous, les bouddhistes et les chrétiens ». L’islam
reste donc bien religion d’Etat, ce qui suscite le mécontentement des minorités religieuses
du pays, régulièrement sujettes à la pression ou aux violences des islamistes.Pour le P. Albert
Thomas Rozario, avocat et secrétaire de la Commission ‘Justice et Paix’ de la Conférence des
évêques catholiques du Bangladesh, « la Constitution est un document sacré pour une
nation ; elle ne devrait pas contenir de messages contradictoires. Si la Constitution garantit
l’égalité des droits quelle que soit la religion des citoyens, alors l’amendement sur la religion
d’Etat doit être déclaré nul. Sinon, cela donne un statut privilégié à l’islam par rapport aux
autres religions », a-t-il déclaré. Selon lui, la Cour suprême aurait dû appliquer le principe de
neutralité, plutôt que de donner raison au gouvernement.Le gouvernement actuel, dirigé
par l'Awami League Party, avait pourtant réintégré le principe de laïcité dans la Constitution
en 2011, en déclarant nul un amendement de 1975 qui avait supprimé la laïcité comme
principe constitutionnel. Toutefois, pour des raisons électorales, ils n’avaient pas osé
toucher au principe de religion d’Etat. Il semble que, cette fois-ci encore, ce soient les
raisons politiques et électorales qui aient fortement pesé dans la balance pour maintenir
l’islam comme religion d’Etat.En effet, environ 90 % de la population du Bangladesh est
musulmane ; 8 % est hindoue, les 2 % restants regroupant les autres religions. On estime
que les chrétiens représentent, toutes confessions confondues, environ 1 % de la population,
dont une moitié de catholiques.En visite à Dacca, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur
la liberté de religion ou de conviction, a déclaré, le 9 septembre dernier, que « l’extrémisme
religieux instaurait un climat de peur parmi les minorités ethniques et religieuses au
Bangladesh, notamment chez les chrétiens ». L’instrumentalisation politique de la religion et
la montée de l’intolérance religieuse menacent la longue tradition de pluralisme et
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d’harmonie interreligieuse du pays, a-t-il précisé.Après avoir rencontré des membres du
gouvernement, des parlementaires, ainsi que les représentants des différentes minorités,
Heiner Bielefeldt a pressé les autorités de mener des poursuites judiciaires sérieuses, afin
que justice puisse être rendue aux victimes de violences ethniques et religieuses. Depuis
début 2015, pas moins de quatre blogueurs athées, critiques de l’islamisme, ont été
sauvagement assassinés.
SOURCE
http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud/bangladesh/2015-09-10-rejet-par-la-cour-
supreme-de-la-pleine-restauration-de-la-laicite
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