ABDELMAJID CHARFI

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ABDELMAJID CHARFI
Nouveau penseur de l’islam
Un homme du dialogue Islamo-Chrétien
Le Professeur Abdelmajid Charfi est reconnu par ses pairs comme un des grands (pour
certains, le plus innovant) nouveaux penseurs de l’islam. Il est un des piliers fondateurs de
l’Ecole de Tunis où il joue un rôle pionnier et précurseur dans le renouveau de la pensée
islamique contemporaine. A. Charfi est un homme de dialogue. Il a énormément contribué
au rapprochement islamo-chrétien par sa pensée, par ses actions et ses relations en
témoignent.
Abdelmajid Charfi, né en 1942 en Tunisie, est docteur ès Lettres (Tunis 1982).
Professeur de civilisation arabe et de pensée islamique, il poursuit sa carrière d'enseignant
tout en occupant de hautes responsabilités : il est nommé doyen de la Faculté de lettres et
sciences humaines de Tunis (1983-1986), puis occupe les fonctions de chargé de mission au
ministère de l'enseignement supérieur (1988-1989). Il est aussi membre du Comité national
d'évaluation (1993-1996), membre du Conseil économique et social (1993–1997), titulaire de
la chaire UNESCO de religions comparées (1999-2003), Fellow au Wissenschaftskolleg zu
Berlin (1999-2000), membre du Conseil de la Fondation arabe pour la pensée moderne,
professeur invité dans les universités de Paris V, Lyon II, Rome (Sapienza, PISAI), Berlin (Frei
Universität), Leiden, Genève. Il s'implique, par ailleurs, dans le monde de la presse et dans le
secteur de l'édition. Il est membre du comité de rédaction des revues : IBLA (Tunis),
Islamochristiana (Rome), Revue arabe des droits de l'homme (Tunis), Prologues, Etudes
maghrébines (Casablanca) et directeur de la collection "Ma'âlim al Hadâtha"(Les
caractéristiques de la modernité) à Sud Editions, Tunis.
Le philosophe marocain Abdou Filali-Ansari1 écrit à son sujet : « La réflexion d’A. Charfi
ouvre des horizons dont les musulmans n’ont osé rêver jusqu’à présent. Elle permet
d’affronter avec une grande lucidité les questions très difficiles que les musulmans
rencontrent dans leur vie présente. Elle permet par exemple, de revoir les dispositions sur le
droit successoral des femmes ou les rituels établis et, en général, d’approcher des questions
essentielles - morales, politiques - indépendamment des moules produits par la tradition.
Bien plus que d’ouvrir des perspectives de réforme approfondie des statuts juridiques définis
par référence à l’héritage islamique, l’auteur accomplit le pas que les communautés
musulmanes attendent depuis plus d’un siècle : Celui de formuler une représentation claire,
cohérente et acceptable de ce que la foi islamique éclairée peut être. Il s’agit donc d’un
développement majeur au plan du renouvellement de la pensée musulmane au XXIème
siècle. »2
Abdelmajid Charfi est un de ces rares intellectuels qui savent transmettre et surtout qui
cherchent à transmettre leurs connaissances et leur savoir-faire aux nouvelles générations,
sans vouloir les accaparer ou les enfermer dans sa façon de penser. Il a vu passer dans ses
cours universitaires plusieurs milliers d’élèves. Il a dirigé et vu le succès de dix huit Doctorats
d’Etat, six Doctorats et plus de cinquante recherches du 3ème cycle, DEA, Maîtrises etc. Cela
1- Abdou FILALI-ANSARY Philosophe marocain, né en 1946 à Meknes s’intéressant aux relations entre
l’islam et la démocratie.
2 - Abdelmajid Charfi, La pensée islamique, rupture et fidélité, Albin Michel, Paris, 2008. Préface d’Abdou
Filali-Ansary, page 9.

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en sus des dix sept livres et plus de deux cents publications qu’il a produits. Parmi ses
ouvrages:
- Al-Fikr al-Islami fil-radd ‘alâ al-Nassâra ilâ nihâyat al-qarn al-rabi’/ al-acher (La réfutation
du christianisme dans la pensée islamique), Dar Almadar Al-islami, Beyrouth, 2007.
- Al-islâm wâhidan wa muta'addidan (L'islam un et multiple), Beyrouth, 2006-2007.
- Le Fait religieux, Cours de la chaire Unesco de religions comparées 1999-2002, Tunis, Fac.
Des lettres de la Manouba, 2005.
- Al-Kors al-mokaddass, manaser nazariya sociologia fil-dine (The sacred canopy), Peter
Berger, Centre d’édition universitaire, Tunis, 2003. Traduction en arabe en collaboration.
- Al-islâm bayn ar-risâla wa-t-târîkh (L'islam entre le message et l'histoire), Beyrouth, 2001
(traductions française, Paris, Albin Michel, 2004, anglaise et persane en préparation).
-La pensée islamique, rupture et fidélité, Albin Michel, Paris, 2008.
-Al-Thawra wal-hadatha wal-islam, Sud Editions, Tunis, 2011 (La révolution, la modernité
et l’islam ). Ce dernier livre est un dialogue entre Abdelmajid Charfi et Kalthoum Saafi
(traduction française en préparation).
En 2002, à soixante ans, l’âge de sa retraite, A. Charfi a dû quitter l’enseignement et fut
privé de continuer la supervision de ceux de ses étudiants qui avaient fini leur thèse de
doctorat sous sa direction et qui se préparaient à la soutenance. C’était la façon qu’avait le
pouvoir en place de remercier un grand chercheur dont le seul tort était d’avoir refusé de
faire partie des «intellectuels du Sultan».
A. Charfi est le seul penseur arabe qui, de son vivant, fait l’objet de sujet pour des thèses
de Doctorat à la Sorbonne. Cela en dit long sur le mérite de ce penseur et la contribution de
son travail au renouveau de la pensée islamique. A. Charfi a un engagement actif et de
longue durée dans le dialogue islamo-chrétien, qui va de pair avec son engagement pour les
droits de l’homme. A. Charfi est membre du Comité scientifique de l’Institut Arabe des Droits
de l’Homme et membre du Comité de rédaction de la Revue arabe des Droits de l’Homme.
Abdelmajid Charfi ne s’est pas contenté de théoriser et d’enseigner, il s’est investi sans
hésitation dans le développement et le renforcement du dialogue islamo-chrétien à l’époque
où celui-ci cherchait encore sa voie. Il était, avec Roger Arnaldez, Maurice Borrmans, Ali
Merad, Louis Gardet, Adel Théodore Khoury, Paul Khoury
et d’autres, parmi les collaborateurs du premier numéro
de la revue (ISCH) ISLAMOCHRISTIANA3 à laquelle il est
resté un assidu contributeur. Il était dans le Comité de
lecture et a contribué à la revue semestrielle IBLA4 de
l’Institut des Belles Lettres Arabes à Tunis. Il a fondé en
1977 avec son ami le Père Robert Caspar, le GRIC,
Groupement de recherches islamo-chrétien.
Abdelmajid Charfi a participé à un grand nombre de
congrès, conférences et colloques sur le dialogue
interreligieux dont un en avril 2012 à Beyrouth: Le
Colloque international « Figures du Dialogue :
Problématique, grands pionniers et perspectives
comparées », organisé par l’Institut d’Etudes Islamo-
3 - ISLAMOCHRISTIANA, n°1, Rome, 1975.
4 - La revue IBLA était fondée en 1937 par le P. André Demeerseman (1901-1993).

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Chrétiennes IEIC, de la FSR de l’Université Saint Joseph. Il était aussi à la conférence d’OASIS
en juin 2012 à Tunis et en juillet 2012 au Caire à l’inauguration de la Fondation Nasr Hamed
AbûZayd.
Abdelmajid Charfi, que j’ai eu le privilège de connaître personnellement tout en
approfondissant l’étude de sa pensée, est un grand penseur du renouveau de l’islam et
surtout une figure authentique du dialogue islamo-chrétien au XXIème siècle. La
connaissance de son œuvre est un enrichissement personnel pour tout chercheur engagé
dans le dialogue interculturel et interreligieux.
Beyrouth, le 22 octobre 2013
Sami Antoine Khalifé Ing. Physique
Master en Relations Islamo-Chrétiennes
Co-fondateur
Secrétaire Général
GLADIC-Groupement Libanais d’Amitié et de Dialogue Islamo-Chrétien