Lucie QUENTIN « Influence de l`information médicale sur les

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THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1
FACULTÉ DE MÉDECINE
sous le sceau de l’Université Européenne de Bretagne
THÈSE EN VUE DU
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE
présentée par
Lucie QUENTIN
née le 05 Décembre 1985 à Saintes
« Influence de l’information
médicale sur les pratiques
des médecins généralistes:
Exemple à un an d’une
étude de dépistage des
anévrismes de l’aorte
abdominale, chez les
hommes de plus de 65 ans,
de l’agglomération de
Lorient. »
Thèse soutenue à RENNES
le 15 Janvier 2016
devant le jury composé de :
Professeur Jean-Philippe VERHOYE
PU-PH chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU
Rennes / Président
Professeur Erwan FLECHER
PU-PH chirurgie thoracique et cardiovasculaire, CHU
Rennes / Juge
Docteur Guillaume MAHE
MCU-PH chirurgie vasculaire, médecine vasculaire,
CHU Rennes / Juge
Docteur Marie-Pierre LECOSSEC
Médecin généraliste, Riantec / Membre invité
Docteur François GERARD
Chirurgien vasculaire, clinique Mutualiste Lorient /
directeur de thèse
2 - PRATICIENS HOSPITALIERS
PROFESSEURS DES UNIVERSITES
NOM Prénom
AFFECTATION
ANNE-GALIBERT Marie Dominique
Laboratoire de Biochimie et biologie moléculaire
BELAUD-ROTUREAU Marc-Antoine
Service de cytologie génétique et biologie cellulaire
BELLISSANT Eric
Pharmacologie
BELLOU Abdel
Fédération d'accueil et de traitement des urgences
BELOEIL Hélène
Anesthésiologie et Réanimation Chirurgicale, médecine
d'urgence
BENDAVID Claude
Laboratoire de Biochimie et biologie moléculaire
BENSALAH Karim
Service d'Urologie
BEUCHEE Alain
Pédiatrie Génétique Médicale
BONAN Isabelle
Médecine physique et de réadaptation fonctionnelles
BONNET Fabrice
Département de médecine de l'adulte - Service
d'endocrinologie
BOUDJEMA Karim
Département de chirurgie viscérale
BOUGET Jacques
Fédération d'accueil et de traitement des urgences
BOURGUET Patrick
Service de Médecine Nucléaire - CRLCC
BRASSIER Gilles
Neurochirurgie
BRETAGNE Jean-François
Service des maladies de l'appareil digestif
BRISSOT Pierre
Service de maladies du foie
BRISSOT Régine
Médecine physique et de réadaptation
CARRE François
Médecine du Sport
CATROS Véronique
Biologie cellulaire
CHALES Gérard
Rhumatologie
CORBINEAU Hervé
Chirurgie Thoracique et Cardio Vasculaire - C.C.P.
CUGGIA Marc
Biostatistiques, Informatique Médicale et technologies de la
communication
DARNAULT Pierre
Anatomie Organogénèse
DAUBERT Jean-Claude
Cardiologie
DAYAN Jacques
(professeur associé des universités)
Pédopsychiatrie - Centre Médico-Psychologique
154 rue de Chatillon Rennes
DAVID Véronique
Laboratoire de génétique moléculaire et hormonologie
DE CREVOISIER Renaud
Cancérologie et Radiothérapie - CRLCC.
DECAUX Olivier
Médecine Interne ; gériatrie et biologie du vieillissement
DELAVAL Philippe
Pneumologie
3
DESRUES Benoît
Pneumologie
DEUGNIER Yves
Service des maladies du foie
DONAL Erwan
Département de cardiologie et maladies vasculaires
DRAPIER Dominique
Psychiatrie d'adultes
DUPUY Alain
Dermatologie
DUVAUFERRIER Régis
Département de radiologie et d'imagerie médicale
ECOFFEY Claude
Service d'Anesthésie-Réanimation Chirurgicale II
EDAN Gilles
Clinique Neurologique
FERRE Jean Christophe
Service de radiologie et d'imagerie médicale
FEST Thierry
Laboratoire d'Hématologie biologique et Immunologie
FLECHER Erwan
Service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
FREMOND Benjamin
Chirurgie Infantile
GANDEMER Virginie
Service de médecine de l'enfant et de l'adolescent
GANDON Yves
Département de radiologie et d'imagerie médicale
GANGNEUX Jean-Pierre
Parasitologie et Zoologie appliquée
GARIN Etienne
Service de médecine nucléaire - CRLCC
GAUVRIT Jean-Yves
Service de radiologie et d'imagerie médicale
GODEY Benoit
O.R.L. et Chirurgie Maxillo-Faciale
GROSBOIS Bernard
Département de médecine de l'adulte
GUGGENBUHL Pascal
Rhumatologie - Pôle Orthopédie, traumatologie,
rhumatologie
GUIGUEN Claude
Parasitologie
GUILLÉ François
Directeur du CRLCC Centre Anti-Cancéreux
GUYADER Dominique
Hépatologie, Gastro-Entérologie
HOUOT Roch
Hématologie, Transfusion option Hématologie
HUSSON Jean Louis
Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
HUTEN Denis
Fédération de chirurgie orthopédique
JEGO Patrick
Médecine Interne ; gériatrie et biologie du vieillissement
JEGOUX Franck
O.R.L. et Chirurgie Maxillo-Faciale
KAYAL Samer
Bactériologie-Virologie
KERBRAT Pierre
Cancérologie et Radiothérapie - CRLCC.
4
LAMY Thierry
Hématologie Clinique CRLCC
LAVIOLLE Bruno
Pharmacologie fondamentale; Pharmacologie clinique
LE BRETON Hervé
Département de Cardiologie et Maladies Vasculaires
LE GUEUT Maryannick
Service de Médecine Légale et de médecine pénitenciaire
LE TULZO Yves
Réanimation Médicale
LECLERCQ Christophe
Département de Cardiologie et Maladies Vasculaires
LECLERCQ Nathalie née RIOUX
Anatomie et Cytologie Pathologiques - Pôle cellules et tissus
LEGUERRIER Alain
Département de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
LEJEUNE Florence
Biophysique et Médecine Nucléaire
LEVEQUE Jean
Gynécologie et Obstétrique
MABO Philippe
Département de Cardiologie et Maladies Vasculaires
MALLEDANT Yannick
Anesthésie-Réanimation I - SAMU 35
MEUNIER Bernard
Chirurgie digestive
MICHELET Christian
Clinique des Maladies Infectieuses et Réanimation Médicale
MOIRAND Romain
Unité fonctionnelle d'Addictologie - Service d'hépato-gastroentérologie
MORANDI Xavier
Anatomie - Service de Neurochirurgie
MORTEMOUSQUE Bruno
Ophtalmologie
MOSSER Jean
Biochimie et Biologie Moléculaire
MOULINOUX Jacques
Histologie-Embryologie-Cytogénétique
MOURIAUX Frédéric
Service d'ophtalmologie
ODENT Sylvie
Service de Génétique Médicale
OGER Emmanuel
Pharmacologie Clinique
PERDRIGER Aleth
Rhumatologie
PLADYS Patrick
Pôle médico-chirurgical de pédiatrie et de génétique clinique
POULAIN Patrice
Département de Gynécologie-Obstétrique et Reproduction
Humaine
RAVEL Célia Nadège
Cytologie et Histologie - Pôle cellules et tissus
RIFFAUD Laurent
Neurochirurgie
ROBERT-GANGNEUX Florence
Laboratoire de parasitologie et mycologie
ROUSSEY Michel - (Professeur émérite)
Pédiatrie Génétique Médicale
SAINT-JALMES Hervé
PRISM
5
SEGUIN Philippe
Anesthésiologie et Réanimation Chirurgicale
Pôle anesthésie réanimation - SAMU
SEMANA Gilbert
INSERM 4917
SIPROUDHIS Laurent
Service des maladies de l'appareil digestif
SOMME Dominique
Service de médecine gériatrique LA TAUVRAIS
TARTE Karin
INSERM 4917
TATTEVIN Pierre
Maladies infectieuses, maladies tropicales
THOMAZEAU Hervé
Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
TORDJEMANN Sylvie née LUBART
VERHOYE Jean-Philippe
Pédopsychiatrie - Centre Médico-Psychologique
154 rue de Chatillon Rennes
Département de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
CCP
VERIN Marc
Neurologie
VERGER Christian - (Professeur émérite)
Médecine et Santé au travail - Centre antipoison
VIEL Jean-François
Epidémiologie, économie de la santé et prévention
VIGNEAU Cécile
Service de néphrologie
VIOLAS Philippe
Chirurgie Infantile
Pôle pédiatrique médico-chirurgical et génétique clinique
WATIER Eric
Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique; Brûlologie
WODEY Eric
Service d'Anesthésie-Réanimation chirurgicale II
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES
- PRATICIENS HOSPITALIERS
6
NOM Prénom
AFFECTATION
AMIOT née BARUCH Laurence
Hématologie
BARDOU-JACQUET Edouard
Gastroentérologie ; Hépatologie
BEGUE Jean-Marc
Physiologie Médicale
CABILLIC Florian
Biologie cellulaire - Pôle cellules et tissus
CAUBETAlain
Médecine et Santé au Travail
DAMERON Olivier (Maître de Conférence)
Laboratoire d'Informatique Médicale
DE TAYRAC Marie
Biochimie et Biologie moléculaire
DEGEILH Brigitte
Parasitologie et Mycologie
DUBOURG Christèle
Biochimie et Biologie moléculaire
DUGAY Frédéric
Histologie-Embryologie et Cytogénétique
EDELINE Julien
Cancérologie ; Radiothérapie
GUILLET Benoit
Département d'Hématologie Immunologie
HAEGELEN Claire
Anatomie Service de neurochirurgie
HUGÉ Sandrine née LAFAYE
(professeur associé des universités de
Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
JAILLARD Sylvie
Cytologie et Histologie
JOUNEAU Stéphane
Pneumologie
LAVENU Audrey
(Maître de Conférence)
Biostatistique Laboratoire de pharmacologie
LE GALL François
Département d'Anatomie et Cytologie Pathologiques
LE RUMEUR née FERRET Elisabeth
Physiologie Médiale
MAHÉ Guillaume
Service d'Imagerie médicale
MASSART née LE HERISSE Catherine
Biochimie générale et enzymologie
MENARD Cédric
Immunologie
MENER Eric
(maître de conférences associé des universités de Médecine
Générale à mi-temps)
Département de Médecine Générale
MILON née LE GUENJoëlle
Anatomie Organogénèse
MOREAU Caroline
Biochimie et biologie moléculaire
MOUSSOUNI Fouzia
INSERM U 49
(Maître de Conférence)
MYHIE Didier
(maître de conférence associé des universités de
Médecine Générale)
Département de Médecine Générale
PANGAULT Céline
Hématologie ; Transfusion
7
RENAUT Pierric
(maître de conférences associé des universités de médecine générale Département de Médecine Générale
à mi-temps)
REYMANN Jean-Michel
Pharmacologie
RIOU Françoise
Département de Santé Publique
ROPARS Mickaël
Anatomie Organogénèse
SAULEAU Paul
Neurologie 5ème étage
TADIÉ Jean Marc
Réanimation médicale, Médecine d'urgence
TATTEVIN-FABLET Françoise
(maître de conférences associé des universités de Médecine
Générale)
Département de Médecine Générale
THOMAS Patricia née AMÉ
Micro Environnement et Cancer - Immunologie
TURLIN Bruno
Département d'Anatomie et Cytologie Pathologiques
VERDIER-LORNE Marie clémence
Pharmacologie
VINCENT Pascal
Bactériologie-Virologie
8
SERMENT D’HIPPOCRATE
Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de
l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses
éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune
discrimination selon leur état ou leurs convictions.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur
intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances
contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances
pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas
influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à
l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à
corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je
ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je
n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai
pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses;
que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.
9
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Verhoye,
Merci de votre disponibilité et de me faire l’honneur de présider ce jury de thèse. Je vous prie de croire
en l’expression de ma profonde et respectueuse reconnaissance.
A Monsieur le Professeur Flécher,
Merci de votre intérêt porté à cette thèse et de votre enthousiasme quant à votre présence au sein de
mon jury. Soyez assuré de mon profond respect.
A Monsieur le Docteur Mahé,
Merci d’avoir accepté de juger mon travail et de votre présence.
A Madame le Dr Lecossec,
Je te remercie chaleureusement pour tout ce que tu m’as transmis en tant que maitre de stage, de ta
confiance lors de mes débuts autonomes et pour ton soutien dans l’initiation de ce travail.
A Monsieur le Dr Gérard,
Merci de ton écoute et de ton accueil dans l’initiation de ce projet; de m’avoir guidé et soutenu afin de
faire taire ce Verlaine qui sommeille en moi.
A mes Parents,
Pour leur amour et leur soutien quotidien depuis 30 ans. Tous aussi farfelus que soient mes projets,
votre confiance me porte à aimer la vie chaque jour.
A mon frère,
Notre complicité m’est essentielle, en cultivant nos belles différences.
A ma famille, pour leur présence et leur soutien.
A mes amies d’enfance, Chloé et Laure, le temps passe et renforce nos liens.
10
A mes amis de faculté, devenus mes compagnons de route, dans la galère, dans le meilleur, dans nos
soirées. Elo, Pat, Polo, Julot, Pauline, Pierre, Jojo, Mélinda. Vous participez au praticien que je deviens,
et à celle que je suis. Votre amitié est précieuse.
A ma famille d’adoption rennaise, Bertille, Céline, Mik, Clémence, Delphine, Emilie, Manem, Amélie
pour ces belles années d’internat, qu’elles continuent au-delà de notre formation, au-delà de la
médecine.
A mes coloc, Bruno, Loulou, Olivier, FLR, pour leur bienveillance, leur bonne humeur, leurs petits plats,
dans la maison du bonheur. Bruno, merci pour ton indispensable soutien.
Alois, depuis ce jour d’accueil breton, en continuant d’écarter les tragédies grecques à coup de fou rire
et de projets. Merci.
Aux professionnels de santé médicaux et paramédicaux qui ont su me transmettre l’envie de persévérer,
leur confiance et la force de leur engagement.
A ceux que je ne cite pas, mais qui sont là qu’importe d’où qu’ils nous regardent.
Aux patients, passés et futurs.
11
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 12
Epidémiologie des anévrismes de l’aorte abdominale ...................................................................... 12
Rôle du médecin généraliste ............................................................................................................. 12
Etude de la clinique mutualiste de Lorient ......................................................................................... 13
Justification de l’étude ....................................................................................................................... 14
MATERIEL ET METHODE.................................................................................................................... 15
Type d’étude ...................................................................................................................................... 15
Population étudiée ............................................................................................................................. 15
Conception et recueil des données .................................................................................................. 15
Méthode d’analyse des données ....................................................................................................... 16
RESULTATS ......................................................................................................................................... 17
Echantillon ......................................................................................................................................... 17
Caractéristiques de la population ...................................................................................................... 18
Connaissances et formation .............................................................................................................. 19
Pratiques actuelles des médecins généralistes ................................................................................ 20
Connaissance de l’étude de la clinique de Lorient ............................................................................ 22
Formation médicale souhaitée .......................................................................................................... 23
DISCUSSION ........................................................................................................................................ 24
Interprétation des résultats ................................................................................................................ 24
Limites et biais ................................................................................................................................... 25
CONCLUSION ...................................................................................................................................... 26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................................ 28
ANNEXE 1 ............................................................................................................................................. 31
ANNEXE 2 ............................................................................................................................................. 32
ANNEXE 3 ............................................................................................................................................. 37
12
INTRODUCTION
Epidémiologie des anévrismes de l’aorte abdominale
L’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) est une dilatation permanente et localisée de l’aorte
abdominale, avec une perte de parallélisme de ses bords. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), la
définition la plus consensuelle est un diamètre antéro-postérieur supérieur à 30 mm ou une dilatation
de plus de 50% par rapport au diamètre de l’aorte abdominale sus-jacente.
Les AAA sont majoritairement localisés au niveau de l’aorte sous-rénale. Ne seront traités dans ce
travail que les AAA sous-rénaux.
La prévalence des anévrismes de l’aorte abdominale (AAA), résumée dans une revue de littérature
internationale, semble plus importante en Australie qu’en Amérique et en Europe (1). Cependant à
l’échelle nationale française, la prévalence des AAA dans la population générale est méconnue. Elle
est estimée à 0,87 % dans la population âgée de plus de 60 ans (2) et comprise entre et 3,7% et 5,9%
dans la population masculine à haut risque cardiovasculaire (3). L’incidence des cas diagnostiqués et
opérés était comprise entre 6 000 et 7 000 AAA/an en 2009-2010 (4).
La mortalité liée aux AAA rompus est élevée : 80 % des sujets décèdent avant hospitalisation ou en
péri-opératoire (5), alors que la mortalité des interventions programmées est inférieure à 5%. Malgré la
nette diminution des AAA rompus, leur persistance laisse à penser que certains AAA sont encore
diagnostiqués de manière tardive. L’ampleur des AAA non dépistés est impossible à chiffrer, étant
donné l’absence de données épidémiologiques.
Les essais randomisés de dépistage (dépistage unique chez les hommes âgés de 65 à 75 ans)
concordent tous vers une réduction significative de la mortalité spécifique à moyen et long terme. Ces
essais ont donné lieu à trois méta-analyses publiées par Lindholt et al. en 2008 (6), le groupe Cochrane
en 2007 puis 2011 (5) et Takagi et al. en 2007 (7).
Sur le plan international, plusieurs pays recommandent le dépistage des AAA (Etats-Unis, RoyaumeUni, Canada, Espagne) mais seuls les deux premiers ont mis en place un programme de dépistage
(Etats-Unis en février 2006 (8), Royaume-Uni en janvier 2008 (9,10)).
Rôle du médecin généraliste
Le médecin généraliste intervient en amont de la prise en charge thérapeutique globale. Il identifie les
sujets à risque d’une population ciblée au sein de la population générale.
La Haute Autorité de Santé a publié en novembre 2012 (11) un rapport dédié aux médecins traitants,
aboutissant à la recommandation du dépistage unique ciblé et opportuniste des AAA chez les hommes
ayant au moins un des facteurs de risques suivants :
- âge compris entre 65 et 75 ans et tabagisme chronique actuel ou passé ;
- âge compris entre 50 et 75 ans et antécédents familiaux d’AAA (1 er degré).
13
Le moyen de dépistage de l’AAA est effectué par l’échographie-doppler, examen rapide, non invasif,
reproductible et peu onéreux avec une bonne performance. La revue de la littérature, publiée en 2006
par la Société Française de Médecine Vasculaire (12), précisait que la sensibilité et la spécificité de
l’échographie avoisinaient 100 %.
La prise en charge thérapeutique est pluridisciplinaire et globale. L’approche curative fait intervenir le
chirurgien vasculaire, quand l’AAA atteint le stade d’intervention, et est réalisée par voie chirurgicale ou
endo-vasculaire. Les critères interventionnels sont : le diamètre du sac anévrismal (>50mm), la vitesse
de croissance de l’anévrisme (>10mm/an), une symptomatologie fissuraire. La technique choisie se fait
en fonction de l’anatomie et des comorbidités du patient.
Une surveillance par échographie-doppler de la croissance et du diamètre est réalisée pour les AAA
compris entre 30 et 50mm de diamètre.
L’approche globale relève du médecin généraliste dans la prise en charge et le contrôle des facteurs
de risque cardiovasculaires : arrêt du tabac, contrôle de la tension artérielle, réduction de
l’hypercholestérolémie, contrôle du diabète si préexistant, prise en charge d’un surpoids et incitation
aux mesures hygiéno-diététiques.
Le but de cette dernière approche est double : réduire les facteurs de risque d’AAA et les comorbidités
du patient influençant l’espérance de vie et le risque opératoire. La mortalité importante imputée aux
ruptures d’AAA est à l’origine même de l’idée du dépistage. Cependant seulement 15% des AAA se
rompent et 85% des patients porteurs d’un AAA décèdent des autres comorbidités cardiovasculaires
(12,13,14).
Etude de la Clinique Mutualiste de Lorient
C’est dans ce contexte qu’une étude a été menée par le service de chirurgie vasculaire de la Clinique
Mutualiste de la Porte de l’Orient de juin 2013 à février 2014.
Les objectifs de cette étude étaient d’obtenir une prévalence des AAA sur un échantillon de population
et de rechercher des facteurs de risque supplémentaires à ceux déjà établis par la littérature (11,12,15).
La portée attendue était de cibler le dépistage et d’en réduire le coût.
Tous les médecins généralistes de l’agglomération de Lorient ont été préalablement informés par
courrier postal de l’étude et de son intentionnalité.
Dans un premier temps, l’échantillon était constitué de 1426 hommes lorientais de plus de 65 ans, tirés
au sort parmi les 13110 hommes de plus de 65 ans recensés sur l’agglomération de Lorient (soit 10,9%).
Un questionnaire leur a été adressé par voie postale, évaluant la présence de facteurs de risque d’AAA
et cardiovasculaires (annexe 1).
Les facteurs de risques choisis étaient :
-
Age des patients (65-69ans, 70-75ans, >75ans)
-
Présence ou non d’AAA
-
Antécédents familiaux d’AAA
14
-
Prise de traitement antihypertenseur
-
Suivi médical pour artérite des membres inférieurs
-
Prise d’un traitement hypolipémiant
-
Tabagisme actuel ou passé
-
Pathologie cardiaque
-
Sensation d’une masse battante péri-ombilicale
Une seule réponse positive (hors traitement hypolipémiant seul) au questionnaire entrainait la
réalisation d’une échographie abdominale.
Le taux de participation était de 60,8% (867 questionnaires retournés). Parmi les 730 patients
présentant au moins un facteur de risque d’AAA, 424 échographies abdominales ont été effectuées et
retournées avec un compte rendu complet.
Il a été observé :
-
9 anévrismes de 30 à 39 mm de diamètre (2,1%)
-
4 anévrismes de 40 à 49 mm de diamètre (1%)
-
11 anévrismes ≥ 50 mm de diamètre (2,4%) dont 8 opérés avant dépistage, 2 opérés suite au
dépistage, 1 en exploration.
Chez les patients dépistés, les facteurs de risque d’AAA suivants ont été retrouvés statistiquement
significatifs: le tabagisme, la prise d’un traitement hypolipémiant, la prise d’un traitement hypotensif, la
présence d’une maladie cardiaque, la présence d’une artérite des membres inférieurs.
Justification de l’étude
Considérés comme les principaux acteurs du dépistage, il semble intéressant de présenter aux
médecins généralistes les résultats de l’étude de Lorient. Quelle peut être l’influence de cette
information sur leur pratique quotidienne ?
L’objectif principal de ce travail est de mettre en évidence une différence de pratique entre les médecins
généralistes de Lorient sensibilisés au dépistage de l’AAA, par rapport aux médecins généralistes non
informés spécifiquement.
Le critère de jugement principal est défini par la proposition du dépistage des AAA par les médecins
traitants à leurs patients.
Ce dépistage est actuellement controversé par le manque de données statistiques. Les objectifs
secondaires sont de recueillir les opinions et attentes des médecins à ce propos.
15
MATERIEL ET METHODE
Type d’étude
Il s’agit d’une étude quantitative par questionnaire informatisé.
Population étudiée
Afin de comparer l’influence de l’information locale, deux groupes comparatifs ont été constitués selon
l’agglomération d’exercice.
Le groupe étudié était représenté par les médecins généralistes de l’agglomération de Lorient. Ces
derniers avaient tous été informés de l’étude de dépistage de l’AAA par la clinique mutualiste en juin
2013. Cependant, de par la randomisation des patients, seule une partie d’entre eux ont eu une
patientèle concernée.
Le groupe contrôle était constitué par les médecins généralistes de l’agglomération adjacente de
Vannes paraissant comparable en terme de proposition de soins. Ces médecins n’avaient pas reçu
l’information de l’étude, et bénéficiaient de l’information médicale commune à tout médecin généraliste.
Conception et recueil des données
Un questionnaire anonyme a été conçu via l’outil Google Documents Drive® (annexe 2) comprenant
vingt questions courtes. De par sa simplicité, il a permis de recueillir un nombre de réponses acceptable
avec une forte précision. Dans un premier temps, il était demandé aux médecins des informations
générales concernant leur sexe, leur âge, le nombre d’années d’installation, leur type et spécificité
d’exercice, leur agglomération. La seconde partie du questionnaire concernait les connaissances des
recommandations HAS, la formation médicale continue, la réalisation de ce dépistage, l’inclusion ou
non dans l’étude lorientaise, le suivi des patients, les opinions, les attentes des médecins généralistes.
Ce questionnaire a été transmis à tous les médecins généralistes installés du département du Morbihan
(Bretagne) possédant une adresse électronique répertoriée auprès du Conseil Départemental de l’Ordre
des Médecins et de l’Union Régionale des Professionnels de Santé de Bretagne. Parmi les 686
médecins généralistes recensés, 404 possédaient une adresse électronique professionnelle (41%).
Un premier envoi a été fait le 04 juin 2015 au moyen de la mailing-liste du Conseil Départemental de
l’Ordre des Médecins du 56 (soit 404 courriels). Une relance a été réalisée le 06 juillet 2015 selon la
même procédure, et une seconde relance, le 27 aout 2015 au moyen de la mailing-liste de l’Union
Régionale des Professionnels de Santé de Bretagne (298 courriels).
16
L’ensemble des données a été compilé en format Excel© par le logiciel.
La date de clôture des réponses a été fixé à un mois de la dernière relance soit le 27/09/15.
Méthode d’analyse des données
Une analyse descriptive globale de la population a été réalisée. Les variables qualitatives sont
exprimées en nombres et pourcentages et les variables quantitatives en moyenne. Les analyses
comparatives ont été réalisées à l’aide du test de Chi² pour les variables qualitatives, notée (p)*, ou du
test exact de Fisher si nécessaire, noté (p)**. La différence est considérée comme significative pour des
valeurs de p < 0,05.
17
RESULTATS
Echantillon
Sur les 404 mails diffusés, 78 médecins généralistes ont répondu au questionnaire (taux de réponse de
19,3%). Le panel retenu, après exclusion des médecins hors agglomérations concernées, est constitué
de 56 médecins, 32 pour le groupe contrôle (Vannes) et 24 pour le groupe étudié (Lorient). (Figure 1.)
686 médecins généralistes
Départements Morbihan
404 médecins généralistes ayant
une adresse mail
78 retours de questionnaires
1 réponse non localisée
77 réponses analysées
24 médecins de
Lorient
Groupe étudié.
32 médecins de
Vannes
Groupe contrôle.
Figure 1. Diagramme de flux. Constitution de l’échantillon de l’étude.
21 médecins des
autres agglomérations
du Morbihan
18
Caractéristiques de la population
Les caractéristiques de l’échantillon étudié sont résumées dans le Tableau 1.
Sexe : Homme
Médecins
Médecins
généralistes de
généralistes de
Lorient (E+)
Vannes (E-)
14 (58,3%)
20 (62,5%)
Total
Significativité
34 (60,7%)
P = 0,97*
Sexe : Femme
10 (41,7%)
12 (37,5%)
22 (39,3%)
P = 0,97*
Exercice Rural
2 (8,3%)
11 (34,3%)
13 (23,2%)
P = 0,02*
Exercice Semi
10 (41,7%)
14 (43,7%)
24 (42,9%)
P = 0,02*
rural
Exercice Urbain
12 (50%)
7 (21,9%)
19 (33,9%)
P = 0,02*
Tableau 1. Descriptif de l’échantillon (n=56).
*test Chi²
Il n’y a pas de différence significative entre le groupe étudié et le groupe contrôle au niveau du ratio
hommes/femmes (p=0,97)*.
En revanche, il existe une différence significative entre ces deux groupes concernant le milieu d’exercice
avec une sur-représentativité de l’exercice urbain dans la population lorientaise et semi-rural chez les
médecins vannetais (p=0,02)*.
Spécificité d’exercice :
La majorité des médecins sondés n’a pas de formation complémentaire spécifiant leur pratique (87,5%),
autre que la médecine générale.
Une formation complémentaire est réalisée par 12,5% des médecins (un médecin lorientais et six
médecins vannetais). Il s’agit de l’ostéopathie, homéopathie, urgences, gériatrie, hypnose médicale,
acupuncture, médecine du sport, expertise.
Nombre d’années d’installation :
Le nombre moyen d’années d’installation est de 19 ans pour les médecins lorientais, et de 16 ans pour
les médecins vannetais.
Seulement 16,6% des médecins lorientais sont installés depuis moins de 10 ans, contre 31,2% des
médecins vannetais. Cependant cette différence n’est pas statistiquement significative (p = 0,35)**.
19
Connaissances et formations
La majorité des médecins généralistes interrogés (80,4%) n’a pas connaissance de la dernière
recommandation HAS « Fiche médecin traitant, dépistage et prévention des anévrismes de l’aorte
abdominale » qui leur est dédiée. Celle-ci date de novembre 2012. Les médecins lorientais connaissent
d’avantage cette recommandation (33,3%) en comparaison aux médecins vannetais dont 90,6%
l’ignorent (p=0,04)**.
Concernant la formation médicale continue (FMC) sur ce sujet, seul 14,5% du panel a participé à une
formation, qu’elle soit récente ou non. Aucun des médecins vannetais n’a participé à une formation
datant de moins de 3 ans.
Au sein des médecins lorientais, 75% n’ont jamais assisté à une formation médicale concernant ce
sujet. Sur les 25% ayant répondu affirmativement, 8% des formations sont récentes, postérieures aux
recommandations de l’HAS.
Au sein du panel vannetais, 93,5% des médecins déclarent ne pas être formés à ce sujet. Une réponse
étant manquante, le calcul est basé sur un effectif de 55 médecins. Il n’y a pas de différence
statistiquement significative entre le fait d’avoir participé à une FMC ou non, entre les deux groupes
comparés (p=0,06)**.
Les trois principales sources de formations des médecins généralistes sont les revues médicales de
médecine générale (75%) ; les soirées de formation de FMC (66,1%) et les recommandations de la
HAS (41,1%). Figure 2.
Sources de formation des médecins généralistes
revue médicale médecine générale
75
soirée FMC
66,1
recommandations HAS
41,1
sites internet médicaux
30,4
congrès
21,4
groupe de pairs
16,1
publications scientifiques
14,3
e-formation, e-learning
10,7
représentants laboratoire
10,7
sites internet grand public
7,1
autres
7,1
0
10
20
30
pourcentage de médecins
Figure 2. Sources de formation générales des omnipraticiens.
40
50
60
70
80
20
On note des similitudes entre le groupe étudié et le groupe contrôle. En effet, 75% des médecins de
chaque groupe s’informent par les revues de médecine générale, et 41% au moyen des
recommandations HAS.
En revanche, 83,3% des médecins lorientais assistent à des soirées de formation, contre 53,1% des
médecins vannetais. Cette différence est significative entre les médecins de Vannes et Lorient
(p=0,02)** OR=4,29 IC à 95%[1,0892-21,2425].
Les autres sources de formation sont constituées par les groupes qualités, les comptes-rendus de
chirurgie vasculaire des patients, et les journées post-universitaires.
Pratiques actuelles des médecins généralistes
Suivi des AAA
Au total, 87,5% des médecins suivent de patients présentant un AAA.
La majorité des médecins généralistes déclarent suivre entre 2 et 5 patients présentant un AAA et ce,
en proportion quasi similaire dans les deux groupes (45,8% Lorient et 43,8% Vannes), sans différence
statistiquement significative (p=0,90*).
En revanche, 40,6% des médecins vannetais suivent moins de 2 patients contre 25% des médecins
lorientais (p=0,33*). Ces derniers sont majoritaires quant au suivi de plus de 5 patients (16,7%)
(p=0,15*).
Le nombre de médecins déclarant ne suivre aucun patient présentant un AAA, est proportionnellement
égal dans les deux groupes (12,5%) (p=1)**.
Proposition du dépistage de l’anévrisme de l’AAA.
Proposez-vous le dépistage de l'AAA?
25
nombre de médecins
20
20
18
15
9
10
5
4
2
3
0
0
0
jamais
parfois
Lorient
souvent
Vannes
Figure. Proposition de dépistage par les médecins à leur patient.
systématiquement
21
Le dépistage est proposé par 76,8% des médecins interrogés.
Les médecins de Lorient proposent d’avantage le dépistage des AAA que leurs confrères vannetais
(respectivement 83,3% versus 71,9% p=0,36**). Dans les deux groupes, la fréquence de dépistage
majoritaire est « parfois » (75% pour Lorient versus 62,5% pour Vannes).
Aucun médecin ne propose systématiquement le dépistage.
Le dépistage de l’AAA n’est jamais proposé par 23,2% des médecins généralistes, minoritairement à
Lorient (16,7%).
Dans 76,8% des cas, ce dépistage, lorsqu’il est proposé au patient, répond à la présence de facteurs
de risque identifiés par le médecin.
Les principaux facteurs de risques retenus par les médecins généralistes sont décrits dans la figure 4.
hypertension artérielle
71,4
antécédents familiaux AAA
48,2
age > 65 ans
41,1
tabagisme
39,3
sexe masculin
26,8
dyslipidémie
14,3
cardiopathies
14,3
diabète
10,7
0
10
20
30
40
50
60
70
80
pourcentage de médecins
Figure 4. Facteurs de risques identifiés par les médecins justifiant le dépistage des AAA.
On note que le principal facteur de risque identifié par les médecins généralistes est l’hypertension
artérielle, et ce pour 79,2% des médecins lorientais et 65,6% des médecins vannetais (p=0,52)*.
Les cinq autres facteurs de risques motivant la recherche d’un AAA, sont les antécédents familiaux
d’AAA, l’âge supérieur à soixante-cinq ans, le sexe masculin et le tabac. Pour aucun de ces facteurs il
n’y a de différence statistiquement significative entre les groupes vannetais et lorientais.
22
Parcours de soins et difficultés rencontrées
Pour une majorité des médecins du panel, l’interlocuteur privilégié est l’angiologue (69,8%), dont 70%
à Lorient et 69,5% à Vannes. Le second interlocuteur est l’échographiste (39,5%), dont 50% à Lorient
et 30,4% à Vannes.
La connaissance du réseau de soins est un facteur limitant pour 13,5% des médecins interrogés.
La principale contrainte rencontrée par les médecins généralistes afin de proposer ce dépistage est le
manque de formation ou d’information médicale à ce sujet (59,6%). Viennent ensuite, le temps médical
insuffisant consacré au dépistage ainsi que l’indisponibilité des spécialistes qui représentent 17, 3%
des réponses.
Le refus du patient n’est pas un argument massivement retenu par les médecins avec seulement 11,7%
des médecins sondés.
En analysant plus particulièrement les réponses des médecins ne réalisant pas le dépistage, les raisons
principales évoquées sont la formation médicale insuffisante (84,6%), le temps médical insuffisant
(15,4%) et le réseau de soin non connu (7,7%).
Connaissance de l’Etude de la Clinique Mutualiste de Lorient
Inclusion des patients
On note que 16,1% des médecins interrogés pensent avoir un patient inclus dans l’étude.
Concernant l’agglomération lorientaise, 33,3% des médecins déclarent avoir un patient inclus dans
l’étude.
Concernant l’agglomération vannetaise, un seul médecin a exprimé une réponse positive. Celle-ci
pourrait correspondre, de par le schéma de l’étude, à un patient résident au sein de l’agglomération de
Lorient, dont le suivi médical est réalisé par un médecin installé dans l’agglomération de Vannes.
Retour des patients concernant l’étude
Les patients ayant été inclus dans l’étude ont, pour la moitié d’entre eux, retourné leur expérience à leur
médecin lorientais, initiant un échange au sujet du dépistage. En proportion similaire, il y a eu autant de
participation sans suite.
Aucun retour ni échange n’a été rapporté par le médecin de Vannes.
Sensibilisation des médecins
Sur les 16,1% des médecins traitants concernés par l’étude de Lorient via l’inclusion de leurs patients,
55,6% disent avoir été sensibilisés au dépistage des AAA, tous exerçant à Lorient.
23
Intérêt pour les résultats de l’étude
Les médecins interrogés souhaitent à 80,4% avoir accès au résultat de l’étude menée par la clinique de
Lorient (annexe 3), dont 83,3% des médecins lorientais et 78,1% des médecins vannetais. Il n’y a pas
de différence significative entre les deux groupes (p=0,74)**.
Formation médicale souhaitée
Les médecins interrogés sont majoritairement enthousiastes pour une formation médicale continue à
ce sujet (89,3%) dont 95,8% des médecins lorientais et 65,6% des médecins de Vannes (p=0,008 ;
OR=11,6 IC à 95% [1,46-539,1].
Les modalités appropriées seraient, selon 60,7% des médecins une soirée dans la semaine ou pour
25% d’entre eux, un après-midi indemnisé en semaine.
Concernant les médecins non intéressés par une formation (21,4%), les principales raisons sont : leur
manque de temps disponible et une absence de formation proposée (30%). Il n’y a pas de différence
entre les deux groupes. On note que 20% des médecins déclarent ne pas être motivés dont un ne se
sentant pas concerné par la question du dépistage des AAA.
Parmi les autres raisons évoquées, on note un sentiment de non priorité face aux autres préoccupations
médicales préventives des médecins généralistes, une controverse parue dans la revue Prescrire (16),
un médecin s’estimant être suffisamment au fait sur le sujet.
24
DISCUSSION
Interprétation des résultats
Au sein du panel, 87,5% des médecins déclarent suivre des patients présentant un AAA. Cette
proportion rend donc non négligeable la problématique des AAA en médecine générale.
Le dépistage est proposé par 76,8% des médecins interrogés, majoritairement à la fréquence
« parfois ». Il est réalisé, pour plus des trois-quarts d’entre eux, lors de l’identification de facteurs de
risque chez le patient. Les médecins de Lorient tendent à proposer plus fréquemment le dépistage
(83,3%) que ceux de Vannes (71,9%) cependant sans différence statistiquement significative.
L’information locale, représentée par la communication de l’étude de Lorient, semblerait donc influencer
les pratiques des médecins généralistes. Cette tendance est confortée par l’affirmation des médecins
concernés (55,6%), d’avoir été sensibilisé au dépistage via l’inclusion de leur patient.
Concernant les objectifs secondaires de l’étude, malgré une connaissance modeste des
recommandations de la HAS (19,6% du panel) (11), on note un intérêt des médecins pour ce sujet. Ils
seraient, pour 89,3% d’entre eux, favorables à une formation sur le dépistage des AAA, majoritairement
à Lorient, lors d’une soirée en semaine ou d’une après-midi indemnisée. L’absence d’information ou de
formation est retenue comme principale contrainte à la réalisation du dépistage. De plus, 80,4% du
panel a souhaité connaitre les résultats de l’étude de la Clinique de Lorient témoignant de leur intérêt.
Les mêmes facteurs de risques d’AAA ont été identifiés dans les deux groupes avec, de manière
surprenante, l’hypertension artérielle comme principal facteur recherché (72,7%). L’étude de la Clinique
de Lorient, conclut également comme significative la présence de l’hypertension artérielle comme risque
prédisposant à l’AAA. Ce facteur n’est pourtant pas mentionné dans le rapport de la HAS qui constitue
le troisième support de formation médicale continue pour 41,1% des médecins interrogés. Il conviendrait
donc de poursuivre les études épidémiologiques afin de préciser les associations de facteurs de risque
dans le but de cibler le dépistage.
Le faible nombre d’AAA découvert de novo lors de l’étude de la clinique de Lorient laisse supposer que
le dépistage, même s’il n’est pas appliqué selon la HAS, est réalisé au décours du suivi médical des
patients à haut risque cardiovasculaire. Cependant, l’organisation de celui-ci n’est pas standardisée
actuellement. En effet, il pourrait être envisagé au décours d’une consultation spécialisée et combiné à
la prise en charge des autres facteurs de risque cardiovasculaires (angiologue, cardiologue…). Il
s’avérerait ainsi moins contraignant pour les professionnels, car réalisé en un seul temps de
consultation. Pour les patients, la proposition serait cohérente car associée à la prise en charge globale
de leurs facteurs de risque cardiovasculaires. Cette proposition est avancée par la Société Française
de Cardiologie (18), sous réserve d’une évaluation complémentaire des facteurs de risque associés aux
AAA.
25
Dans un tout autre scénario, ce dépistage pourrait être réalisé par les médecins généralistes, dans le
cadre d’une consultation médicale préventive dédiée, moyennant : une formation sur le sujet, une
formation à l’échographie (19), un cadre juridique précis, et une reconnaissance par la cotation des
actes de la Classification Commune des Actes Médicaux. Cette hypothèse a été évaluée lors d’un
précédent travail de thèse (20), avec une conclusion encourageante quant à la motivation des
médecins, mais conditionnée par le manque de données sur le sujet.
L’interlocuteur principal lors de la proposition de ce dépistage au patient est identique pour les deux
groupes, avec 69,8% des médecins ayant recours à l’angiologue. La demande d’échographie auprès
du médecin radiologue est réalisée dans 39,5% des cas, majoritairement par les médecins lorientais.
Ce manque d’homogénéité s’expliquerait-il par la disponibilité du réseau de spécialistes à l’échelle
locale ? Le parcours de soins devrait être clarifié au niveau local puisqu’il représente un frein à la
pratique du dépistage pour 12% des médecins interrogés.
Les revues médicales de médecine générale sont la principale source d’information des médecins
généralistes (75%). Selon la revue Prescrire (16,17), le dépistage des AAA aurait une balance bénéficerisque favorable mais les résultats hétérogènes interrogent sur la reproductibilité des systèmes de
dépistage. Cette parution pourrait participer au nombre important de non-réponses, ou en tout cas, à la
faible adhésion quant à la proposition du dépistage. Cette référence est d’ailleurs évoquée par un
médecin ne souhaitant pas de FMC à ce sujet.
Limites et biais
Il existe, dans cette étude, un biais d’admission inhérent au mode de sélection des médecins
généralistes. En effet, le questionnaire étant envoyé par mail, il fut adressé aux 404 médecins
généralistes possédant une adresse électronique. De ce fait, n’ont pas été pris en compte 41% des
médecins généralistes répertoriés par le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins du Morbihan
n’ayant pas d’adresse électronique professionnelle. De plus il existe un biais d’auto sélection, engendré
par la réponse volontaire du médecin au questionnaire. Il y avait 327 non-répondants. Les médecins
ayant consacré leur temps à répondre à ce questionnaire sont-ils d’avantage sensibilisés ou intéressés
par cette pathologie ?
Il existe également une limite dans la comparabilité des groupes. En effet, on note une différence
significative quant au mode d’exercice des médecins lorientais et vannetais. Ces derniers ont un mode
d’exercice majoritairement semi-rural, alors que les médecins lorientais exercent plutôt en urbain. Cette
différence pourrait interagir avec le type de pratique médicale et avec l’accès à la formation médicale
continue.
Enfin, il existe un manque de puissance corrélée aux faibles effectifs de l’étude.
26
CONCLUSION
Dans un contexte où l’information médicale est disponible sous de multiples formes et sources, où le
temps de consultation est souvent trop court et où la prévention n’est pas valorisée, les pratiques
médicales s’en trouvent deshomogénéisées. Les recommandations de bonnes pratiques ont parfois
des champs d’application discordants de la réalité de la pratique de la médecine générale quotidienne.
Le cadre de réalisation du dépistage pourrait être spécifié afin d’en améliorer l’adhésion. Il semblerait
que l’information à l’échelle locale influence la pratique des médecins. Cette tendance montre
l’importance des réseaux de soins, de la communication entre médecins généralistes et spécialistes,
permettant une meilleure prise en charge des patients, ce qui reste l’objectif primaire des soins
médicaux.
27
28
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30
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d’exercice]. [France]: Université de Montpellier I. Faculté de médecine; 2013.
31
ANNEXE 1 : questionnaire patient de l’étude de de la Clinique Mutualiste
32
ANNEXE 2 : questionnaire adressé aux médecins généralistes du Morbihan.
I.
Pratiques des médecins généralistes concernant le dépistage des
anévrismes de l'aorte abdominale.
Formulaire anonyme. 20 questions.
1/ Etes-vous:
o
un homme
o
une femme
2/ Exercez-vous en milieu:
o
rural
o
semi-rural
o
urbain
3/ Depuis combien d'années êtes-vous installé en cabinet libéral?
4/ Avez-vous une spécificité d'exercice?
si oui, précisez dans "Autre"?
o
non
o
oui
o
Autre :
5/ De quelle agglomération dépendez-vous?
o
Lorient
o
Vannes
o
Autre communauté de commune: Pontivy, Redon...
6/ Avez-vous pris connaissance des recommandations HAS, novembre 2012 intitulées "Fiche
médecin traitant, dépistage et prévention des anévrismes de l'aorte abdomninale"?
o
oui
o
non
33
7/ Avez-vous participé à une formation médicale continue (FMC) concernant l'anévrisme de
l'aorte abdominale et son dépistage?
si oui, par quelle équipe de formation (précisez dans "Autre")
o
oui, datant de plus de 3 ans.
o
oui, datant de moins de 3 ans.
o
non
o
Autre :
8/ Quelles sont vos principales sources actuelles de formations?
o
Publications scientifiques
o
revue médicale de médecine générale
o
recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)
o
soirée de formation médicale continue (FMC)
o
sites internet grand public
o
sites internets médicaux
o
e-formation sur e-learning
o
congrès
o
groupe de pairs
o
visites de représentants pharmaceutiques au cabinet
o
Autre :
9/ Suivez-vous des patients présentant un anévrisme de l'aorte abdominale?
o
non
o
oui, moins de 2 patients.
o
oui, entre 2 et 5 patients.
o
oui, plus de 5 patients.
10/ Proposez-vous le dépistage des anévrismes de l'aorte abdominale à vos patients?
o
jamais
o
parfois
o
souvent
o
systématiquement
34
11/ Dans quelle situation proposez-vous le dépistage d'anévrisme de l'aorte abdominale?
o
jamais, je ne le propose pas.
o
à la demande du patient.
o
en présence de facteurs de risque.
12/ Quels facteurs de risque susciteraient votre attention quant à la réalisation du
dépistage?
4 réponses maximum.
o
tabagisme
o
hypertension artérielle
o
antécédents familiaux d'anévrisme de l'aorte abdominale
o
dyslipidémie
o
âge > 65 ans
o
diabète
o
sexe masculin
o
cardiopathie
13/ Vers quel(s) spécialiste(s) adresseriez-vous votre patient pour ce dépistage?
o
cardiologue
o
échographiste
o
angéiologue
o
chirurgien vasculaire
14/ Quelles sont pour vous les principales contraintes à la réalisation de ce dépistage?
o
temps médical insuffisant.
o
information/ formation médicale insuffisante.
o
indisponibilité des spécialistes.
o
réseau de soin non connu.
o
refus du patient.
35
15/ Pensez-vous avoir des patients inclus dans l'étude de dépistage des anévrismes de l'aorte
abdominale menée en 2012 par l'équipe de chirurgie vasculaire de la clinique mutualiste de
Lorient?
o
oui
o
non
16/ Avez-vous eu des retours de patients ayant participé à cette étude, initiant un échange
sur le thème du dépistage des anévrismes de l'aorte abdomninale?
o
je n'ai pas de patient inclu.
o
j'ai des patients inclus, je n'ai pas eu de retour de leur part.
o
j'ai des patients inclus, j'ai eu des retours de leur part.
17/ Pensez-vous avoir été sensibilisé à ce dépistage des anévrismes de l'aorte abdominal via
l'inclusion de vos patients?
o
oui
o
non
o
je n'ai pas de patient inclu
18/ Quel type de formation médicale continue souhaiteriez-vous concernant ce thème?
o
non, je ne suis pas intéressé par une formation sur ce thème.
o
une soirée en semaine
o
une après midi de semaine indemnisée
o
un samedi après midi ou soirée
19/ Si vous ne souhaitez pas participer à une formation sur ce thème, pourquoi?
o
je suis intéressé.
o
manque de temps
o
manque de motivation
o
absence de propositions de formation actuelle
o
cela ne concerne pas le médecin généraliste
o
Autre :
36
20/ Souhaiteriez-vous obtenir les résultats synthétisés (3 diapos) de l'étude réalisée par la
clinique mutualiste de Lorient?
https://docs.google.com/presentation/d/1bupVSlgJ2EYhx2ImLxL3KuJgOAAzna1YSmSFze1xTE/edit?usp=sharing
o
oui, cliquer sur le lien ci dessus.
o
non
o
37
ANNEXE 3 : résumé de l’étude de Lorient joint au questionnaire.
Justification-méthodologie.
Diagramme de de Flux.
38
Résultats.
Résultats.
U.F.R. DE MEDECINE DE RENNES
39
N°
QUENTIN Lucie
Influence de l’information médicale sur les pratiques des médecins généralistes :
Exemple à un an d’une étude de dépistage des anévrismes de l’aorte abdominale,
chez les hommes de plus de 65 ans, de l’agglomération de Lorient.
39 feuilles, 3 Figures, 1 tableau, 30 cm, Thèse : Médecine ; Rennes 1; 2016.
RESUME
Contexte : La Haute Autorité de Santé (HAS) invite les médecins généralistes au dépistage ciblé des
anévrismes de l’aorte abdominale (AAA). Une étude menée par le service de chirurgie vasculaire de la Clinique
Mutualiste de Lorient, a eu pour objectifs d’obtenir une prévalence des AAA sur un échantillon de population et
de rechercher des facteurs de risque associés à ceux déjà retrouvés dans la littérature. Les médecins
généralistes de l’agglomération ont été sensibilisés au dépistage des AAA.
Objectif : Quelle est l’influence de l’information médicale locale sur les pratiques des médecins généralistes
concernant la proposition de dépistage des AAA à leur patient ? Secondairement, quelles sont les
connaissances et attentes des médecins à ce sujet ?
Méthode : Les médecins généralistes installés, de l’agglomération de Vannes (groupe contrôle) et de Lorient
(groupe étudié), ont été interrogés par questionnaire informatisé, de juin à septembre 2015.
Résultats : Le taux de réponse est de 19,3%. Les médecins de Lorient tendent à proposer plus fréquemment
le dépistage des AAA. L’information locale semblerait influencer leurs pratiques. Il ressort également que les
médecins de Lorient ont une connaissance accrue des recommandations de la HAS et une réelle motivation
pour une formation médicale continue. Les contraintes à la réalisation de ce dépistage sont un manque de
formation, de temps médical, et un parcours de soins insuffisamment clarifié.
Conclusion : Une valorisation des échanges locaux entre médecins généralistes et spécialistes, une formation
médicale dédiée et une standardisation du dépistage amélioreraient les pratiques au service du patient.
ABSTRACT
Background: The Haute Autorité de Santé (HAS) recommends the abdominal aorta aneurysm (AAA) ‘s
screening by the general practitioners. A study about prevalence and risk factors of AAA has been conducted
by the Lorient Clinic’s departement of vascular surgery. It has made aware the general practitioners of this
screening.
Objective: What is the influence of the local medical information about the pratices of general practitioners
concerning the AAA screening ‘s proposal to their patient? Secondarily, what are the knowledge and
expectations of the practitioners about this topic?
Method: The general practitioners working in Vannes’s area (control group) and in Lorient (studied group) were
asked by computererised questionnaire, in june to september 2015.
Results: The answer rate is 19,3 %. The Lorient’s general practitioners are more likely to propose the AAA’s
screening frequently. The local information seems to influence their practices. It also emerges that the Lorient’s
practitioners have a greater knowledge of the HAS recommendations and are looking for some continuing
medical training. The constraints to realize the screening are a lack of formation, and medical time, and an
insufficiently
clarified
healthcare
pathway.
Conclusion: A development of local exchanges between general practitioners and specialists, a dedicated
medical training and a standardization of screening would improve the practices for a better medical care.
Rubrique de classement :
ÉPIDÉMIOLOGIE
Mots-clés :
Anévrisme aorte abdominale
Dépistage
Médecine générale
Mots-clés anglais MeSH :
Abdominal aorta aneurysm
Screening
General medecine
JURY
Monsieur le Professeur Jean-Philippe VERHOYE
Président :
Assesseurs :
Adresses de l’auteur :
Monsieur le Professeur Erwan FLECHER
Monsieur le Docteur Guillaume MAHE
Monsieur le Docteur François GERARD (directeur)
Madame le Docteur Marie-Pierre LECOSSEC
2 avenue Léon Bernard, Université de Rennes 1, 35000 Rennes
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