Chapitre 3 : La Grande Guerre, matrice du XXème siècle La WW1 a véritablement donné naissance à la Guerre moderne avec des fautes géostratégiques qui auront des conséquences beaucoup plus tard notamment la fin de 2 Empires : Austro-hongrois : désordre dans les Balkans car plus de puissance régulatrice Ottoman : le Sultan-calife étant un guide pour les sunnites qui aujourd’hui se laissent tentés par tous les extrémismes. Introduction : La mort industrielle Guerre de 4 ans, 3 mois, 8 jours en Occident mais plus longue en Orient avec une succession de révoltes et de révolutions qui se prolongent jusqu'en 1922-23. 9 M de tués au combat (jeunes de 20 ans) avec pour la France 3300 hommes inaptes au combat par jour (3100 pour ALL) → bataille de Morhange (août 1914) : 22000 morts en 1 jour. Pour 1 mile carré, il faut sacrifier 5300 vies dans les tranchées (puis solo 90 avec l'arrivée des chars). La grippe espagnole emporte également 19 M de personnes surtout parmi les blessés revenus du front. La « Grande Guerre » coûte l'équivalent de 11 ans de production en Europe I / Clausewitz & Mac Kinder appliqués Clausewitz prône la destruction par tous les moyens de l'adversaire en 1 coup. C'est ce que faisait déjà Napoléon : le « choc du fort au fort », on recherche l'ennemi principal et tenant compte de ses points faibles, on l'écrase en une fois (ex : la Prusse écrasée en 1 jour en 1806) En 1903, MacKinder expliquait dans un article que pour entrer en guerre, il fallait un but de guerre c'est-à-dire l'économie et le cœur économique d'un continent (Heartland). Pour lui, la puissance qui tiendra le heartland de l'Europe finira par l'emporter sur terre. A. « A l'Ouest rien de nouveau » L'année 1914 est la plus terrible nombre de morts car on reste dans une guerre de mouvements (pas encore tiré les leçons de la guerre russo-japonaise). Le Plan Schlieffen (marteau et enclume) consiste à contenir l'offensive française dont on sait qu'elle va attaquer en Alsace puis à faire opérer au gros de l'armée allemande un mouvement tournant vers Paris et se rabattre sur les troupes françaises de Lorraine. Le problème pour l'Allemagne est que l'alliance franco-russe a fonctionné et que seulement 8 jours après la déclaration de guerre, les Russes attaquent en Prusse Orientale. On retire donc 100 000 hommes du front français vers le front russe si bien que la crainte de Schlieffen sur son lit de mort en 1905 (« renforcer l'aile droite) l'armée allemande de Von Kluck est obligée de passer à l'Est de Paris. Les français subissent la supériorité de l'artillerie allemande mais se retirent progressivement et contre attaquent à partir du 6 septembre 1914 avec la 1ère Bataille de la Marne avec une armée crée en 1 semaine par Joffre : la 6ème armée transportée par des taxis. L'armée française épuisée, la guerre et le front se fige malgré la course à la mer pour fixer le front à l'Ouest : à l'Ouest rien de nouveau (cf. livre d’Erich Maria Remarque). En décembre 1914, les Russes ont été vaincu et sont irrémédiablement condamné à la retraite et Joffre sait que si la Russie est écrasée, les Allemands se reporteront sur le front Ouest et battront la France. Joffre décide donc, en conscience, de retarder la défaite russe en menant des séries de petites offensives pour progresser de quelques mètres, d'où malgré le peu de mouvements mais le grand nombre de morts. En 1916, les 2 Etats-majors ont la même idée : concentrer toutes leurs forces en un point et enfoncer le front en 1 coup. A Verdun, le 20 février 1916 à 7h05, plus de 2000 canons lourds allemands bombardent les forts français, cette bataille fera 700.000 morts sur 8 mois et commencera un mouvement de réconciliation franco-allemande par l'estime mutuelle des combattants. Les français attaquent eux en Somme qui est elle aussi un échec, car les canons lourds permettent une avancée mais ne peuvent pas franchir les cratères d'obus qu'ils ont eux-mêmes crées, la bataille de la Somme se solde par 900.000 morts sans grande avancée. En 1917, près de Reims, l'offensive du Chemin des Dames est elle aussi un échec mais Pétain redonne le moral aux troupes aidé par le début de l'aide américaine malgré l'effondrement de la Russie devenue bolchévique. La 3ème bataille d’ Ypres (bataille de Passchendaele) voit le sacrifice de l'armée anglaise pour maintenir la France en lisse. En mars 1918, les Russes signent la paix la plus infamante qui soient : elle perd 1/3 de son territoire en Europe. Les Allemands se portent totalement à l'Ouest mais ils n'ont pas cru aux chars. Les Alliés sont désormais dotés d'un commandement unique dirigé par Foch et sont technologiquement supérieurs : chars, artillerie, aviation. Les USA apportent 1 M d'hommes supplémentaires qui forcent les Allemands à signer l'armistice le 11 novembre 1918. B. « Août 1914 » et ses prolongements De mars à mai 1915, le front russe est rompu et malgré des contre-attaques à l'été 1916 avec leurs alliés roumains, les russes sont définitivement vaincus à l'hiver 1916-1917. Les deux révolutions de 1917 voient le renversement du Tsar Nicolas II (5 mars 1917 : Révolution de Février ou « révolution bourgeoise ») puis arrivée au pouvoir des bolchéviques (novembre 1917 : « Révolution d'Octobre »). En décembre 1917, la Russie bolchévique signe un armistice puis le 8 mars 1918, la paix de Brest-Litovsk : la Russie perd la Finlande, l'Ukraine, les Etats Baltes, une partie de la Pologne et la Moldavie. II / Mahan appliqué Alfred Mahan, amiral américain édite en 1890 Sea Power expliquant qu à Waterloo c'est la puissance maritime anglaise qui a vaincu à Waterloo grâce à son commerce. Pour lui, il faut détruire la flotte ennemie pour l'emporter. A. Sur et sous l'eau En 1914, l'Allemagne a atteint le 1/3 du tonnage de la Royal Navy et avec des bâtiments plus modernes. Dans un premier temps, les 2 flottes principales se craignent. La seule bataille aura lieu le 31 mai 1916 au Jutland presque par hasard : les 2 camps crient à la victoire. Les deux avant-gardes se rencontrent à 15 km et entrainent l'ensemble de leur flotte avec eux. Les deux amiraux rompent le combat à la nuit tombée car ils ont peur de perdre la guerre en 1 coup : Jellicoe (GB) a perdu plus de bâtiments que Scheer (ALL) mais tous deux se replient. Aujourd’hui, on en arrive à la conclusion d'une victoire tactique allemande (moins de navires coulés) mais victoire stratégique britannique car la flotte allemande ne sortira plus en Mer du Nord (« fleat being ») En Océan Indien, le SMS (steamotorship : paquebot armé) Königsberg coule plusieurs navires dans le canal du Mozambique. Sachant que les britanniques vont bloquer la Mer du Nord, les Allemands développent des U-Boot (sous-marins). Au large de l'Irlande, le navire anglais « Lusitania » avec à son bord 1.000 passagers US. La guerre sous-marine est déclarée illégale mais Guillaume II déclare la guerre sous-marine à outrance : tout navire (y compris neutre) qui fait route vers l'Europe sera coulé. Cette atteinte au droit de la mer sera le prétexte de l'entrée en guerre US L guerre sous-marine malgré un tonnage coulé colossal ne permettra pas à l'Allemagne de contrer la supériorité numérique allié sur mer. B. La recherche d'alliés Alliances de la WW1 La Duplice : Elle ne réussira à trouver que 2 alliés : la Bulgarie qui n'entrera en guerre qu'une fois sûre que la Serbie sera vaincu en octobre 1915. Pierre Ier résiste héroïquement mais attaqué sur 3 fronts, il se retire à travers le Kosovo et les Monts Albanais (où les albanais musulmans bien que neutres le harcèlent) puis atteint Corfou où, en territoire grec neutre, il est protégé par les Britanniques. Empire Ottoman est déjà très lié aux intérêts allemands (B.B.B., réforme de l'armée,...) entre en guerre en novembre 1914. Il apporte ses réserves de cuivre et de phosphates à l'Allemagne. En Iran, la Convention anglo-russe s'applique dès 1914 : le Nord est occupée par les Russes, le Sud (et ses champs pétrolifères) par GB et seul le centre reste neutre autour de Téhéran. La Triple- Entente : Japon qui entre en guerre dès août 1914 espérant récupérerer les territoires allemands en Chine (péninsule du Shandong) ainsi que les centaines d'îles contrôlées par les Allemands (Micronésie : Mariannes,...). Une fois satisfaits, les Japonais n'enverront pas de troupes en Europe. Italie se vend au plus offrant avec le second traité de Londres du 28 avril 1915 : GB & FRA accordent aux italiens la satisfaction de toutes leurs revendications irrédentistes (Dodécanèse, toute la côte Adriatique, influence dans les Balkans & en Albanie) et coloniales (en Afrique de l'Est à la place de l'Allemagne). En octobre 1917, les austro-hongrois perçent le front et il faut l'aide française pour rétablir le front sur le fleuve Piave (« mort blanche » sur le font alpin dans les Dolomites). Roumanie, vite mise en échec avec les Russes Portugal en 1916 pour protéger leurs possessions coloniales : le Colonel Letow von Vorteck attaque, à partir du Burundi et du Rwanda allemand, en Afrique de l'Est les possession anglaises mais aussi portugaises au Mozambique USA entrent en guerre, le 6 avril 1917 au nom du droit Grèce qui entrent définitivement en guerre en juin 1917 « Empire arabe » de Lawrence d'Arabie à qui le Foreign Office à promis un immense royaume arabe sur les ruines de l'Empire Ottoman ignorant les accords Sykes-Picot secrets entre France et GB qui partagent l'Empire Ottoman en protectorat. En octobre 1917, Balfour promet « un foyer national juif en Palestine » pour obtenir les financements des grandes banques américaines juives. C. Une guerre planétaire En Afrique, le Togo est pris par les Alliés en 1914 puis le Cameroun en février 1916. En Afrique Orientale aussi, von Vorteck et les anglais se battent. Le Sahara voient également des rebellions de tribus contre les Anglais et Français au nom du Calife de Constantinople (les touaregs assassinent ainsi le père Charles de Foucauld et les senoussis de Libye attaquent les Italiens) III / La nouvelle carte du monde Introduction : Wilson 8 janvier 1918 : Woodrow Wilson est à l’origine du texte fondateur des 14 points Point 2 : La liberté absolue des mers : les détroits sont libres sauf Bosphore (convention de Montreux) et Célèbes (Détroit de Malacca est emprunté car la route la plus directe : le Détroit de Torres est quasi infranchissable (hauts fonds, îlots,…) Point 3 : libre-échange (car la fortune US vient du commerce international, Auj : opération Atalante par UE) Point 4 : Affirmation du désarmement Point 5 : Gestion complexe du monde colonial (concession faite par Wilson) Point 6 : Russie soviétique non reconnue Point 7 : évidence de la libération de la Belgique Point 8 : reconnaissance de l’illégitimité du Traité de Francfort car établit par la force : Alsace-Lorraine doit revenir à la France. Point 9 : Flou sur la question des frontières italiennes (Wilson : opposé au Pacte de Londres) Point 13 : Etat polonais libre avec accès à la mer Point 14 : Création d’une SDN avec égalité entre Etats + sécurité collective A. Le Diktat de Versailles On refait la même erreur qu’à Francfort avec la France en imposant une solution peu négociée. La Conférence de paix de Paris concernent 30 pays mais pas les vaincus (convoqués uniquement pour la signature). Wilson explique que toutes les nations qui veulent siéger à la SDN devront déclarer la guerre à la Duplice. L’essentiel des travaux sont fait en « Conseil des 4 » : Vittorio Orlando (ITA) : veut application intégrale du Traité secret de Londres c.-à-d. avec 2 côtés de l’Adriatique + zone d’influence autour de Smyrne + Samos + zone de conquête au Sud de la Turquie : devant l’opposition des 3 autres, Orlando claque la porte des négociations et ne reviendra signer qu’avec la concession du Dodécanèse et l’art.88 du Traité de Versailles qui interdit tout tentative d’Anschluss (union de l’Autriche et l’Allemagne déjà imaginée par Vienne en 1918) Georges Clemenceau : recherche absolue de la sécurité de la France (« L’Allemagne paiera ») en réclamant seulement des dommages temporaires ne cédant pas aux exigences de Foch et d’une partie de l’opinion pour retrouver la frontière naturelle du Rhin y compris en Hollande David Lloyd George : est plutôt sur la position de Wilson (il s’opposera frontalement à Clemenceau) Woodrow Wilson : adopte une position intermédiaire Versailles a commis la plus grande faute géostratégique de son temps en admettant l’idée que chaque nation ait un Etat d’où toutes les crises de l’aprèsguerre jusqu’au début XXIème siècle (vieux Empires ottoman et austro-hongrois sont supprimés) Le Traité, signé dans la Galerie des Glaces (comme la création de l’Empire Allemand), a pour but d’assurer la sécurité contre une Allemagne jugée principale responsable de la guerre avec 2 clauses qui expliquent l’expression de Diktat : - art 231 : Allemagne principale responsable de la guerre (alors que c’est surtout l’automatisme des alliances) 1. Clauses Territoriales - frontière Ouest : la Belgique récupère les Cantons de l’Est (Eupen & Malmédy) + Ruanda-Urundi (colonies allemandes) la France récupère l’Alsace-Lorraine (Pétain reçoit son bâton de Maréchal sur la place centrale de Metz des mains de Poincaré et de Clemenceau : qui se détestaient mutuellement) les 3 duchés : le nord du Schleswig est rattaché au Danemark par plébiscite - frontière Est : la ville de Memel (Königsberg) est réclamée par la Lituanie, c’est un arbitrage de la SDN qui en fera une ville libre administrée par la Lituanie, puissance souveraine. Prusse Orientale reste allemande en majorité avec peu de déplacements de populations. Haute Silésie (territoire très riche en charbon, haut plateau qui contrôle l’Europe Centrale) où se mêlent allemands et polonais. Les corps francs, milices, qui sont là pour pallier la réduction de l’armée à 100 000 hommes sont aux mains des ultranationalistes et matent les révolution de gauche de Berlin et Munich mais sont aussi actives en Haute-Silésie où ils s’opposent en bataille rangée contre l’armée polonaise. Wilson et la toute jeune SDN envoie la Croix-Rouge et une division française : ces troupes ne peuvent tirer que s’ils sont attaqués ou sont témoins d’exactions contre des civiles. Un plébiscite est ensuite organisé et partage la Haute Silésie entre 2/3 à l’Allemagne et 1/3 à la Pologne sauf l’enclave de Teschen (où Allemands et polonais sont à égalité) qui est donné à la Tchécoslovaquie. Dantzig peuplée à 90% d’allemands, deviendra ville internationale appartenant à la SDN mais avec un port est polonais : les habitants sont donc apatrides 2. Autres clauses la France obtient des garanties avec la Sarre dont elle obtient l’administration avant un plébiscite en 1935 qui la rattache à l’Allemagne et la démilitarisation de la Rhénanie : toute la rive gauche du Rhin est occupée par les français et quelques belges qui évacueront cette zone au fur et à mesure des indemnités, la rive droite du Rhin est également démilitarisée sur 50 à 60 km sous contrôle de commissions spécialisées (+ France encourage Adenauer, maire de Cologne dans ses tentatives de créer entités rhénanes). Les hôpitaux et collèges allemands dans le monde sont donnés aux français (mais le personnel y est souvent maintenu) Les réparations : l’armée allemande est limitée à 100.000 hommes sans tanks, artillerie lourde, aviation, sous-marins, navire de guerre supérieur à 10.000 tonnes (70 navires sont donnés à GB dans la rade de Scapa Flow) 21 juin 1919 : la flotte allemande qui devait se livrer se saborde à Scapa Flow en entrant dans la rade B. L’Europe déstabilisée Traité de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919) imposé à l'Autriche en 1919. Les Italiens sont les plus acerbes envers leur ancien allié après la défaite italienne de Caporetto, la victoire de Vittorio-Venneto. L'Empire Austrohongrois se démantèle par la défaite et différentes proclamations d'indépendance. Jusqu'en septembre 1918, les régiments restent fidèles à la Monarchie. - Tchécoslovaquie : A Prague, proclamation de l'indépendance tchécoslovaque. Benès et Masaric militent auprès de Wilson pour la naissance de cette Nation de slaves mais avec 2 langues, 2 religions différentes et 2 modes de vie (Slovaques : paysans ≠ Tchèques : industriels). Wilson crée donc une entité commune, à qui l'on donne l'ancienne frontière de l'Empire austro-hongrois. Mais dans les Monts de Bohème existe une forte population allemande : les Sudètes, jamais allemands mais parlent la langue, anciens sujets autrichiens, ils ont toujours regardé vers Vienne et non Berlin. Il s'agissait de mettre des Allemands pour tenir la frontière. La Tchécoslovaquie est donc un conglomérat, entre des allemands, des polonais, des slovaques, des tchèques dominants et quelques ukrainiens orthodoxes - Yougoslavie : 28 octobre 1918, conséquence de la défaite : Slovénie, Croatie, Serbes de Bosnie font sécession. Wilson ne veut pas de micro-Etats et reprend une idée incroyable, celui de l'Archiduc François-Ferdinand assassiné à Sarajevo => le royaume yougoslave. Le Roi de Serbie réclame son application, un Royaume dominée depuis Belgrade. Ainsi, tous les petits peuples des Balkans sont pris sous la coupe d'une Grande Serbie qui devient le Royaume de Yougoslavie : Serbie + anciennes possessions autrichiennes et hongroises. - Autriche : L'Empereur d'Autriche perd son titre, et on interdit à tout descendant de revenir sur le sol autrichien. Ainsi, Charles Ier abdique. Réduction de l'Autriche à son petit centre alpestre du XVème siècle. On lui retire le Trentin, le Tyrol, l'Istrie, on laisse en suspens la question de Fiume. Débuts d'affrontements avec la Hongrie à la frontière (territoire des châteaux autour de Sopron). Elle doit reconnaître sa responsabilité de la guerre avec l'Allemagne, l'article 88 => humiliation. Traité de Trianon (4 juin 1920) : La Hongrie est réduite au 1/3 de sa superficie de 1914 : elle perd Croatie, Slavonie, Transylvanie, son armée est réduite à 35.000 hommes. Une tentative de révolution bolchévique de Bela Kun échoue après quelques jours et c’est finalement un mouvement d’extrême droite qui l’emporte. La WW1 accouche de régimes non démocratiques en Europe Centrale avec les gouvernements du général Pilsudski en Pologne et Horthy en Hongrie. Traité de Neuilly (27 novembre 1919) règle le sort de la Bulgarie vaincue par l’armée française d’Orient, elle doit renoncée au rêve de la Grande Bulgarie avec le don de la Thrace à la Grèce, le Sud du Danube donné à la Roumanie qui s’agrandit considérablement avec annexion de la Dobroudja méridionale sur la Bulgarie, la Transylvanie sur la Hongrie, la Bessarabie (actuelle Moldavie). C. L’Orient se cherche Disparition de l’Empire Ottoman. On promet la création d’une nation arabe à Lawrence d’Arabie avec 2 capitales : Damas & Bagdad. Mais il existe 2 contradictions : - la Déclaration Balfour : les sionistes commencent la colonisation - Accords Sykes-Picot : partage des zones d’influence entre FRA & GB L’Empire Ottoman doit signer l’Armistice de Moudros et les franco-britanniques entre à Istanbul et créent autour de la ville une zone démilitarisée autour des détroits puis une 2ème zone plus large sous contrôle allié. Une zone d’influence est reconnue aux Grecs et aux Italiens à Smyrne et une Arménie est crée sur le territoire turc. Le Traité de Sèvres (10 août 1920) qui dépèce l’Empire Ottoman n’est pas reconnu par Mustapha Kemal, un officier de l’armée, qui réunit les restes de l’armée ottomane puis attaque en toute illégalité l’Arménie et le Kurdistan autonome jusqu’à Mossoul. Les territoires de Cilicie (sud de la Turquie) qui devait revenir aux alliés sont abandonnés ne souhaitant pas une nouvelle guerre avec la Turquie. Mustapha Kemal engage le combat contre les Grecs et le 30 août 1921 : la bataille de la Sakarya sur les hauteurs de Smyrne (un loup aurait annoncé à Kemal sa victoire) voit l’écrasement de l’armée grecque. Les milliers de Grecs de Turquie (surtout de Smyrne) sont exilés. Traité de Lausanne (24 juillet 1923) Traité de Lausanne (24 juillet 1923) sous l’égide de la SDN : les Turcs récupèrent la Thrace Orientale autour d’Andrinople et Kemal devient Atatürk (le Père des Turcs) D. Transferts coloniaux D’après le point 4, l’arrangement était dans ce domaine libre. La SDN invente la notion de mandat : Accords Sykes-Picot (16 mai 1916) Mandats A : s’appliquent à des Etats capables de s’administrer eux-mêmes qui devront à terme devenir indépendant mais sont dans un premier temps occupé par une puissance vainqueur. Le Levant français (Liban + Syrie) qui est doté d’un Parlement mais sans véritable gouvernement, Irak (crée de toute pièce par GB) qui recouvrera un début de souveraineté dès 1938 mais sans le Koweït déjà contrôlé par GB (pour tenir le Golfe Persique et la Route vers les Indes), Transjordanie séparée de la Palestine qui est, elle, administrée sans mandat (après la révolte de 1933-1939). En Egypte, GB commence aussi à lâcher du lest avec la notion de selfgovernment en 1922 qui installe un Roi d’Egypte (Fouad Ier), GB ne contrôle que l’essentiel : l’armée, les finances et le contrôle du canal de Suez. Mais autour du parti Wafd, les arabes continuent à rêver d’unité. Mandats B : installent une occupation mais sans pouvoir y lever de troupes ni instaurer le travail forcé. Togo & Cameroun sont partagés entre France et GB, Tanganyika (ex-Ostafrika allemande) est donné à GB. Mandats C : annexion pure et simple Namibie & Botswana (ex-Sud Ouest africain allemand) sont donnés à l’Afrique du Sud pour sa participation à la guerre aux côtés des Alliés. L’Afghanistan est reconnu indépendant (1919) puis la Perse en 1921