Guide méthodologique - AiiDA Database

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Version
11
.
TOOLS4ENV
AiiDA : Aquatic Impact Indicators DAtabase
- Guideméthodologique -
TOOLS 4 ENV
AiiDA Guide méthodologique Version 1.1
 Tools for Environment
4, Rue de la Châtellenie
1635 La Tour-de-Trême
SUISSE
Dr. Jérome Payet
Email: [email protected]
Ing Odilon Hugonnot
Email: [email protected]
Date: Juillet 2013
Language: Français
Availability: PDF
Acronymes
ACV :
AiiDA :
AMI :
CAS :
EC50 :
EPA :
HC5 :
HC50 :
ITIS :
PNEC :
PSD :
QSAR :
SSD :
TGD :
Analyse du Cycle de Vie
Aquatic impact indicators database
Assessment of the mean impact
Chemical Abstracts Service
Concentration efficace médiane
Environmental Protection Agency
Hazardous concentration 5 %
Hazardous concentration 50%
Integrated Taxonomic Information System
Predicted no effect concentration
Phyla Sensitivity Distribution
Quantitative structure–activity relationship
Species Sensitivity Distribution
Technical Guidance Document
Table des matières
Contexte et objectif ....................................................................................... 1
Contexte ................................................................................................ 1
Objectifs du guide .................................................................................. 2
Les prérequis................................................................................................ 3
L’écotoxicologie aquatique .................................................................... 3
Les tests écotoxicologiques .................................................................. 4
Les bases de données écotoxicologiques .................................................... 7
Les bases de données de références ..................................................... 7
La base de données AiiDA ..................................................................... 9
La Méthode A.M.I ....................................................................................... 14
Problématique...................................................................................... 14
Les principes de la méthode A.M.I ....................................................... 14
HC50 ........................................................................................................... 19
Calcul de HC50 (Hazardous Concentration for 50% of species) ............ 19
Utilisation des QSARs .......................................................................... 22
Calcul des incertitudes ........................................................................ 24
HC5 ............................................................................................................. 25
Calcul de HC5 (Hazardous Concentration for 5% of species) ................ 25
Méthode basée sur la review d’Aldenberg (2010) ................................. 25
Méthode de l’US-EPA ........................................................................... 28
PNEC ......................................................................................................... 33
Calcul de la PNEC (Predicted No Effect Concentration) ........................ 33
Identification du test et de l’espèce la plus sensible............................. 33
Estimation du facteur de sécurité AF (Assessment Factor) .................. 34
C O N T E X T E
E T
1
Chapitre
O B J E C T I F
Contexte et objectif
Ce guide méthodologique à destination des utilisateurs d’AiiDA réunit les informations
nécessaires à la compréhension des différents indicateurs d’écotoxicité aquatique.
 Contexte
Background et description de l’outil AiiDA
Le manque et la difficulté d’accès aux données écotoxicologiques ainsi que la complexité de
mise en œuvre des calculs et des méthodes rendent l’utilisation des indicateurs d’écotoxicité aquatique
difficilement exploitable.
Pour remédier à cette problématique l’outil AiiDA met à disposition plus de 500 000 tests
uniques et sourcés sur plus de 3600 espèces et 30 phyla. Cette base de données globale est utilisée pour
calculer automatiquement les différents indicateurs d’écotoxicité aquatique ainsi que leurs incertitudes
en suivant les TGD officiels (Technical Guidance Document). AiiDA permet de couvrir 7500 molécules
dont 5400 avec une représentativité écologique de 3 phyla ou plus.
Les différents indicateurs d’impact écotoxicologique mis à disposition
HC50 Chronic et Acute (Hazardous concentration 50%) : calculé à l’aide de la Méthode AMI issue
de la thèse du docteur Jérome Payet (2004). Les incertitudes sont calculées à l’aide de la table de
Student. Cet indicateur est utilisé par des modèles comme USEtox pour déterminer les facteurs de
caractérisation d’écotoxicité aquatique en eau douce dans le cadre de l’ACV.
HC5 et HC5-95% (Hazardous Concentration 5 %) : calculés à l’aide de la méthode proposée par
Aldenberg (2000) ou grâce à la méthode d’extrapolation SSD de l’EPA (2005).
PNEC (Predicted no effect concentration): déterminé à l’aide du Technical Guidance Document on
Risk Assessment (EU, 2003). Cet indicateur est utilisé dans l’approches analyse de risque et dans le
cadre législatif.
Traçabilité des indicateurs d’écotoxicologie aquatique
1
C O N T E X T E
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O B J E C T I F
AiiDA permet également de garder la traçabilité des calculs et de remonter jusqu’à l’ensemble
des données sources utilisées. La plateforme permet de tracer les courbes SSD (Species Sensitivity
Distribution) et PSD (Phyla Sensitivity Distribution) des différentes molécules et de comparer leurs toxicités
entre elles.
 Objectifs du guide
Ce guide méthodologique est destiné aux entreprises et d’une manière générale à tous les
utilisateurs d’AiiDA. Il doit permettre aux acteurs de s’approprier au mieux les valeurs
écotoxicologiques fournies par l’outil et d’en conscientiser les limites. Ce guide résume les
hypothèses, les choix, les étapes et les méthodes qui ont été retenus lors de la création de l’outil,
de la réalisation des calculs et du maintien de la traçabilité.
2
2
Chapitre
P R E R E Q U I S
Les prérequis
Les connaissances minimums requises pour comprendre et utiliser l’outil AiiDA
 L’écotoxicologie aquatique
Présentation et définition de l’écotoxicologie aquatique
Les produits chimiques font partie intégrante de notre vie quotidienne. Ils sont présents
dans la plupart des biens de consommation courante et ils apportent indéniablement une série
d’avantages à notre société développée. Cependant avec l'essor rapide de l'industrie une quantité
croissante de nouvelles substances chimiques sont apparues dans l'environnement. Le nombre de
produits chimiques commercialisés dans le monde est de l’ordre de 6 millions et celui connu des
chimistes (produits synthétisés ou extraits) est actuellement d’environ 22 millions [1]. D’après les
rapports de la loi REACH (Registration, Evaluation, Authorisation and restriction of CHemicals) la
production mondiale de substances chimiques est passée d’un million de tonnes en 1930 à plus
de 400 millions de tonnes aujourd’hui. Près de 100.000 substances différentes ont été répertoriées
sur le marché communautaire, dont 30.000 commercialisées en quantités supérieures à 1 tonne
par an [2].
25
450
400
20
350
300
15
250
200
10
150
100
5
50
0
1880
1900
1920
1940
1960
1980
2000
0
2020
Produits Chimiques vendus (en Mt)
Nombre de produits chimiques connus et vendus
Produits Chimiques connus (en millions)
L E S
Produit Chimique connus
Produit Chimique vendus
Années
Figure 2.1 : Nombre de produits chimiques connus et vendus. Source REACH et CNRS [2][3]
3
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P R E R E Q U I S
Cette prolifération de nouvelles substances chimiques, aux effets inconnus sur
l’environnement, donna naissance à une nouvelle science : l’écotoxicologie. On peut la définir
comme étant l’extension du terme toxicologie, science étudiant les effets d'un polluant sur un
organisme, à l'étude de ces effets sur un écosystème. De manière simple on peut dire qu'il s'agit «
du domaine qui intègre les effets écologiques et toxicologiques des pollutions chimiques
sur les populations, les communautés et les écosystèmes avec le devenir (transport,
transformation et dégradation) de ces polluants dans l'environnement » (Forbes et al. 1997)
[4].
 Les tests écotoxicologiques
Les variables primaires qui font fonctionner AiiDA
Concrètement un test écotoxicologique est « un essai (ou bioessai) expérimental
déterminant l'effet d'un ou de plusieurs produits sur un groupe d'organismes
sélectionnés, dans des conditions bien définies » (Keddy et al. 1994) [5]. Ces tests se basent sur
différents moyens pour quantifier la toxicité d'un produit. Ils mettent en corrélation la
concentration d’un polluant et l’effet provoqué par celui-ci (principe de dose-réponse). Ces
effets, ainsi que leurs importances, aux niveaux biochimiques, physiologiques, reproductifs et
comportementaux permettent ainsi de mesurer la toxicité. La plupart des tests de toxicité
apportent une estimation de la dose qui affecte 50% de la population. Ces tests permettent de
faire fonctionner les modèles présents dans AiiDa et peuvent être classés selon deux catégories.
Les types de tests : tests aigus et tests Chroniques
Tests Aigus
Tests Chroniques
Les tests aigus (acute) se déroulent
pendant une durée très brève de la vie de
l’organisme. Les avantages de ces tests sont
leur rapidité et leur faible coût. Cependant
comme les tests sont courts, les
concentrations utilisées pour produire un
effet doivent être élevées. Or, la plupart des
problèmes environnementaux sont liés à des
concentrations résiduelles faibles engendrant
des effets à long terme qui ne peuvent donc
pas être mis facilement en évidence par ce
type de test. Ce sont tout de même les tests
les plus couramment utilisés et la plupart des
données écotoxicologiques disponibles sont
issues de cette catégorie.
Les tests chroniques et sub-chroniques
(chronic et sub-chronic) se déroulent pendant
une durée relativement longue de la vie de
l’organisme. Ces tests sont plus coûteux, mais
ils permettent de se faire une idée plus précise
des implications à long terme de la présence
d’un ou de plusieurs polluants dans un milieu.
Ces tests sont privilégiés par AiiDA lors
des calculs.
Il existe une série de règles qui permettent de caractériser le type de test en fonction de la
durée et des différentes espèces testées. La méthodologie retenue dans l’outil AiiDA pour
différencier les tests est résumée dans le tableau ci-dessous :
4
L E S
P R E R E Q U I S
Acute
Sub-chronic
Chronic
Vertébrés
Tests < 7 jours
7 jours < Tests < 32 jours Tests > 32 jours
Invertébrés
Tests < 7 jours
7 jours < Tests < 21 jours Tests > 21 jours
Plantes
Tests < 7 jours
Tests > 7 jours
Algues
Tests < 3 jours
Tests > 3 jours
Tableau 2.1 : Règles de distinction entre données d’écotoxicité aigues et chroniques – issu de la thèse « Assessing
toxic impacts on aquatic ecosystem in Life Cycle Assessment » de Jérôme PAYET [6]
Résultats des tests : les valeurs remarquables
Chaque test écotoxicologique peut être défini par son critère d’évaluation le « endpoint » (la
zone d’effet recherchée) qui peut porter, entre autre, sur la mortalité, la reproduction, la croissance, le
poids, la taille ou le comportement de l’espèce que l’on va soumettre au polluant. Les résultats de ces
tests sont des valeurs de concentrations particulières de ces endpoints. Les plus connues, et celles
utilisées dans AiiDA, sont la NOEC, la LOEC et la EC50.
Figure 2.2 : Représentation de quelques valeurs remarquables (EC50, LOEC, NOEC) sur la courbe
concentration-réponse d'un polluant.
La EC50 (Effect Concentration 50%) correspond à la concentration en polluant qui engendre un
effet sur 50% de la population par rapport aux échantillons témoins non soumis à ce polluant. Cette
valeur est déterminée statistiquement sur la base d'une transformation des données puis d'une
régression ou d'une modélisation. C’est une valeur relativement stable qui change peu quelle que soit la
méthode statistique employée.
La LOEC (Lowest Observed Effect Concentration) se définit comme la plus petite concentration
induisant un effet observé sur les organismes par rapport aux témoins. Cette valeur est assez variable et
dépend grandement de la largeur du pas d’échantillonnage de concentration lors des tests.
5
L E S
P R E R E Q U I S
La NOEC (No Observed Effect Concentration) se définit comme la plus haute concentration de
polluant sans effet observé sur les organismes par rapport aux témoins. Cette valeur de concentration
est en général assez variable d’un test à l’autre et nécessite un grand nombre de réplicats (répétition de
tests identiques) pour être fiable.
Conclusion : l’importance des tests écotoxicologiques
L’écotoxicologie est une science expérimentale qui permet de mettre en évidence la
toxicité et les effets d’une substance chimique sur un écosystème en fonction de sa concentration
résiduelle. Comme dans toute science expérimentale, les valeurs issues des tests sont soumises à
de fortes incertitudes. Cependant à l’heure actuelle, il n’existe pas de meilleures méthodes pour
quantifier ce genre d’effet complexe. Les tests écotoxicologiques peuvent être de deux types
« Acute » ou « Chronic », les plus fiables étant les tests « Chronic » puisque réalisés sur une durée
d’expérience plus importante. Ces tests renseignent sur des valeurs particulières de concentration
qui ont plus ou moins d’influence sur les espèces aquatiques. Les concentrations particulières
retenues par AiiDA sont les LOECs, les NOECs et les EC50s. Ces données expérimentales
sont les variables primaires qui permettent de faire fonctionner les modèles desquels découlent
les scores d’impacts d’écotoxicité aquatique retranscrits lors de l’affichage environnemental par
exemple.
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3
Chapitre
Les bases de données
écotoxicologiques
L’origine des tests écotoxicologiques et la structure de la base de données AiiDA
 Les bases de données de références
Les tests écotoxicologiques présent dans AiiDA proviennent soit de références issues de bases
de données écotoxicologiques institutionnelles reconnues soit de sources internes.
AQUIRE : Aquatic ECOTOX | US EPA
La base de données ECOTOX, version 5, est un produit de l’Agence de protection de
l’environnement des Etats Unis (USEPA) contenant des informations sur la toxicité des
substances chimiques sur la vie aquatique et terrestre. Elle regroupe trois bases de données
indépendantes AQUIRE, PHYTOTOX et TERRETOX, pour en produire une source de
données pertinentes tirées de la littérature évaluée par des pairs. Dans notre contexte nous
intéresserons uniquement à la base AQUIRE qui répertorie les données écotoxicologiques
aquatique. Elle regroupe environ 330.000 tests sur plus de 4.800 substances chimiques et près de
3.000 espèces animales et végétales différentes. Ces tests sont classés, entre autre, en fonction des
endpoints, des temps d’expériences, des milieux (eau douce, eau de mer), des phyla et des
références dans la littérature scientifique. Cette base est téléchargeable gratuitement depuis
Internet et ses données sont libres d’accès [7].
OPP : Pesticide Ecotoxicity Database
L'Ecological Fate and Effects Division de l'Office of Pesticide Programs (OPP) de
l'Environmental Protection Agency des États-Unis (USEPA) a examiné un grand nombre
d'études sur la toxicité. Ces tests ont été menés par l’USEPA, le département de l'Agriculture
américain et les laboratoires de l'US Fish and Wildlife Service sur plusieurs espèces aquatiques et
terrestres. Ces études sont réunies dans la base de données écotoxicologiques Pesticide
Ecotoxicity Database de l'Office of Pesticide Programs (OPP Pesticide Ecotoxicity Database, 2008) et
sont jugées fiables pour le calcul de risques environnementaux [8]. Cette base regroupe environ
20.000 tests sur plus de 800 substances chimiques et près de 300 espèces animales et végétales
différentes. Elle est également en libre accès et téléchargeable gratuitement sur Internet.
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USGS CERC : Acute Toxicity Database
Cette base de données est le résultat de tests d’écotoxicité aquatique aigue menés par le
Columbia Environmental Research Center (CERC). Elle réunit environ 5.000 tests qui
concernent plus de 400 substances chimiques et près de 60 espèces animales et végétales d’eau
douce [9]. Elle est également en libre accès et téléchargeable gratuitement sur Internet.
EAT : ECETOC Aquatic Toxicity
Le Centre européen d'écotoxicologie et de toxicologie des produits chimiques (ECETOC)
a compilé les informations issues des publications scientifiques sur l’écotoxicité aquatique dans
une base de données qui regroupe environ 5.000 tests sur plus de 500 substances chimiques et
près de 250 espèces animales et végétales différentes. Cette base ne semble plus être accessible
sur Internet. Les données utilisées pour AiiDA sont issues de Cycleco qui possède une ancienne
version de cette base datant de 2001.
eChemPortal : REACH Database
Dans le cadre de la loi REACH, eChemPortal [10] fournit un accès public gratuit à
l'information sur les propriétés chimiques des différentes substances classées ainsi que des liens
directs vers des collections d'informations au niveau national, régional et international. Ce moteur
de recherche regroupe une dizaine de bases de données indépendantes dont les principales sont :

Le Canadian Categorization Results (CCR) : Cette base de données contient les
résultats de caractérisation environnementaux des produits chimiques figurant sur la liste des
substances domestiques canadiennes. En effet la loi canadienne sur la protection de
l'environnement, (CEPA 1999) est l'un des principaux outils utilisés pour prévenir et réduire les
risques liés aux substances utilisées ou rejetées au Canada. Plus de 23.000 substances chimiques
sont inscrites sur la « Domestic Substances List » et sont étudiées afin d’identifier leur toxicité. Le
gouvernement Canadien est responsable du contenu de cette base qui est hébergée par l’OCDE.

L’European Chemicals Agency Portal (ECHA) : Le portail de diffusion ECHA
fournit un accès public gratuit à l'information sur les substances chimiques fabriquées ou
importées en Europe. L'information provient des dossiers d'enregistrement, présentés par les
entreprises à l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) dans le cadre du règlement
REACH. A l’heure actuelle cette mutualisation de données a permis de réunir des informations
sur plus de 4.000 substances issues des 25.000 dossiers d’enregistrement REACH. Environ
30.000 substances devraient être disponibles dans ce portail d’ici 2018.

International Uniform ChemicaL Information Database (IUCLID) : IUCLID
élaboré conjointement avec l’OCDE, est l'outil exclusif permettant la collecte des données sur les
produits chimiques, mais aussi la préparation des dossiers pour les substances soumises à
évaluation. Ce logiciel de stockage, d’échange et de mutualisation de données sur des substances
ou mélanges joue un rôle central pour tous les organismes qui doivent faire face aux conditions
de soumission de données de REACH.
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 La base de données AiiDA
STRUCTURE
Méthode de création de la base de données AiiDA
Créer un squelette
de base de données
-
Identification des paramètres nécessaires au calcul des indicateurs
Classification des paramètres dans un ordre cohérent
Importation des différents tests dans le squelette
SUBSTANCE - TEST
Base Primaire
Non Exploitable
-
Identification des données manquantes
Identification des données ayant besoin d’être traitées
Traitement des données
Création des données manquantes
Base Primaire
Traité
-
Normalisation des valeurs et Identification des doublons
Identification des valeurs non exploitables à supprimer
Filtration et normalisation des données, suppression des doublons
Base Primaire
Exploitable
-
Transformation des tests en EC50 chroniques
Identification des différentes espèces
SUBSTANCE - ESPECE
Moyenne géométrique des EC50 par espèce
Base Secondaire
EC50 par espèce
-
Identification des différents phylums
Calcul des incertitudes
SUBSTANCE - PHYLUM
Moyenne géométrique des EC50 par phylum
Base Tertiaire
EC50 par phylum
-
Indentification des substances ayant au moins 3 valeurs de EC50
pour 3 phyla différents
Calcul des incertitudes
Réflexion et prise de décision : utilisation de QSAR ?
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La structure de la base de données AiiDA
La base de données AiiDA a été pensée pour répondre à 4 critères de besoin :

Identification de la substance

Identification de l’organisme testé

Identification des conditions et des résultats des tests

Traçabilité et qualité de l’information
La base comporte donc une suite, non exhaustive, de 28 champs de données issus de ces
4 critères de besoin et classés de la manière suivante :
Base_Source
Base_Location
CAS Chemical_Name SMILES
Weight
Solubility
M_Type
Use
Endpoint Water_Type Kingdom
Species_Type
Phylum
Species_Group
Name
Latin_Name
Test_Duration
Duration_Units Test_Type
Concentration
Concentration_Units
Author
Title
Source
Publication_Year
Measurement
Remarque
Tableau 3.1 : Agencement des champs dans la base de données primaire
Identification de la substance
Il est primordial d’identifier au mieux la substance que l’on cherche à caractériser sous
peine d’obtenir une valeur finale d’indicateur totalement erronée. Il existe pour une même
substance de multiples synonymes, des conformations différentes, des mélanges et des degrés de
pureté variable. Six paramètres ont été retenus pour cibler au mieux la substance étudiée.
CAS : Champ numérique contenant le numéro d'enregistrement unique de la substance chimique
auprès de la banque de données de Chemical Abstracts Service (CAS). Ce champ représente le
numéro d’identité de la molécule.
Chemical_Name : Champ de texte contenant le nom de la substance selon les règles de l'Union
internationale de la chimie pure et appliquée (UICPA)
SMILES : Champ de texte contenant la formule SMILES de la molécule. Le Simplified
Molecular Input Line Entry Specification (SMILES) est un langage symbolique de description de
la structure des molécules chimiques sous forme de courtes chaînes de caractères ASCII. Les
chaînes SMILES peuvent être importées dans la plupart des éditeurs de structure moléculaire
pour être reconverties en représentation 2D ou en modèle 3D.
Weight : Champ numérique contenant la masse molaire de la molécule en [g/mol]. Ce paramètre
est utile pour convertir les valeurs de concentration et de solubilité de [mol/L] à [mg/L].
Solubility : Champ numérique contenant la solubilité dans l’eau de la molécule. La solubilité
représente la concentration maximale en [mg/L] d’un composé que l'on peut dissoudre ou
dissocier dans un solvant, à une température donnée. La solution ainsi obtenue est alors saturée.
Molecule_Type : Champ de texte contenant le type de la molécule : Pesticide, Organique ou
Inorganique. Ce champ est utilisé ensuite pour appliquer les ratios de conversation.
Use : Champ de texte contenant le domaine d’utilisation de la molécule (herbicide, insecticide,
surfactant, agent nettoyant, etc…)
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Identification de l’organisme testé
Six paramètres ont été retenus pour cibler au mieux l’organisme testé. Ces paramètres
sont directement issus de la méthodologie du classement taxonomique.
Figure 3.1 : Exemple de classification taxonomique pour l’espèce Daphnia magna
Kingdom : Champ de texte contenant le règne de l’espèce. Le règne (ou empire) en biologie
représente le rang taxonomique le plus élevé et le plus général. Il est divisé en plusieurs
catégories : le règne animal (animalia), le règne végétal (plantae), le règne bactérien (monera), etc…
Species_Type : Champ de texte contenant le type de l’espèce. Le type d’espèce est un rang
taxonomique spécialement créé pour les besoins de la base de données. Il permet de classer les
espèces testées selon 4 catégories : Algue, Plante, Vertébré et Invertébré. Ce champ est utilisé
ensuite pour déterminer le type de test en respectant les règles de distinction entre données
d’écotoxicité aigues et chroniques.
Phylum : Champ de texte contenant le phylum de l’espèce. L'embranchement (ou phylum) est le
deuxième niveau de classification classique des espèces vivantes.
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Species_Group : Champ de texte contenant le groupe biologique de l’espèce testée.
Name : Champ de texte contenant le nom commun de l’espèce testée.
Latin_Name : Champ de texte contenant le nom scientifique de l’espèce. Le nom scientifique
d’une espèce est la réunion des deux rangs taxonomiques « Genus » et « Species ».
Identification des conditions et des résultats des tests
Sept paramètres ont été retenus pour décrire les conditions et les résultats des tests. Ces
paramètres sont directement issus de la méthodologie de réalisation de tests écotoxicologiques.
Endpoint : Champ de texte contenant le endpoint, ou concentration particulière, du test
écotoxicologique (NOEC, LOEC, EC50, etc…)
Measurement : Champ de texte contenant le critère d’évaluation du test (reproduction,
croissance, mortalité, etc…)
Water_Type : Champ de texte contenant le type de milieu (du média) dans lequel le test a eu
lieu. Ce paramètre est codé en une suite de deux caractères majuscules.

FW : pour Fresh Water, signifie que le test a été réalisé en eau douce.

SW : pour Sea Water, signifie que le test a été réalisé en eau saline.
Test_Duration : Champ numérique contenant le temps sur lequel l’expérience a été menée.
Duration_Units : Champ de texte contenant l’unité de temps (hours, days, weeks, years,...)
Test_Type : Champ de texte contenant la catégorie du test, chronique, sub-chronique ou
acute.
Concentration : Champ numérique contenant le résultat du test, la concentration moyenne de la
substance responsable de l’effet observé.
Concentration_Units : Champ de texte contenant l’unité de la concentration mesurée.
Avec ces différents paramètres il est possible de caractériser avec précision chaque test
écotoxicologique présent dans la base. Cependant, il manque une dimension importante dans
l’analyse environnementale : la traçabilité et le contrôle qualité de l’information.
Traçabilité et qualité de l’information
7 paramètres ont été retenus pour déterminer la qualité d’une valeur issue d’un test
écotoxicologique. Ces paramètres sont principalement liés à la source émettrice de l’information.
Base_Source : Champ de texte contenant le nom de la base d’origine dont le test est extrait. Il
participe à la traçabilité de l’information.
Base_Location : Champ de texte contenant les trois premières lettres de la base d’origine et le
numéro d’identification unique du test (Exemple AQU-12345, ou EAT-123). Si ce numéro
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d’identification n’existe pas dans la base d’origine il est créé automatiquement en numérotant les
tests de la base de 1 à n dans l’ordre original.
Author : Champ de texte contenant le nom de l’auteur responsable de la publication des
données.
Title : Champ de texte contenant le titre de la publication dont sont issues les données.
Source : Champ de texte contenant les informations sur la source des données.
Publication_Year : Champ numérique contenant l’année de publication de la source.
Remarque : Champ de texte contenant différents commentaires à propos de la validité des
valeurs.
Conclusion :
Nom de la Base
Organisme
Mise à jour Nb de Tests Substances Espèces
Aquire
USEPA
Régulière
330.000
4.800
3.000
OPP
USEPA + OPP
2011
20.000
800
300
USGS
CERC
1986
5.000
400
60
EAT
ECETOC
2001
5.000
500
250
eChemportal ECHA + REACH
Régulière
140.000
8.000
300
Total des tests à traiter
500.000
Tableau 3.2 : Tableau récapitulatif des principales bases de données écotoxicologiques
Accès
Libre
Libre
Libre
Privé
Libre
Dans ces 500.000 tests, issus pour la plupart de la littérature scientifique, il existe de
nombreuses redondances, des erreurs, des valeurs de concentration et d’endpoint non utilisables
etc.... Le but d’AiiDA est donc de créer une base de données unique regroupant l’ensemble des
tests fiables et de procéder à un traitement des données pour qu’elles puissent être directement
transposables tout en gardant un maximum de clarté et de traçabilité.
Pour filtrer, trier et exploiter ces tests AiiDA s’appuie sur les principes de la méthode
A.M.I (Assessment of the Mean Impact) qui seront développés dans les chapitres suivants.
13
L A
M E T H O D E
A . M . I
4
Chapitre
La Méthode A.M.I
La méthode A.M.I (Assessment of the Mean Impact), une méthode d’évaluation
des impacts des substances toxiques sur les écosystèmes aquatiques [6]
 Problématique
Les fonctionnalités nécessaires d’une méthode d’évaluation des impacts
Pour être utilisable dans le cadre de l’Analyse du Cycle de Vie une méthode
d’évaluation des impacts écotoxicologiques doit :
 Etre compatible avec l’inventaire du cycle de vie (ICV).
 Couvrir un maximum de substances.
 Intégrer les impacts dans le temps et l’espace même si cette information n’est pas
présente dans l’inventaire du cycle de vie.
 Etre compatible avec les autres indicateurs aquatiques comme l’acidification ou
l’eutrophisation.
 Etre traçable et posséder un intervalle de confiance
Développé par le Dr. PAYET lors de sa thèse, la méthode A.M.I est une méthode
d’évaluation des impacts des substances toxiques sur les écosystèmes aquatiques, spécialement
créée pour satisfaire aux exigences d’une approche comparative comme l’analyse du cycle de
vie.
 Les principes de la méthode A.M.I
EC50 chronique comme valeur écotoxicologique de référence
Etant issues de modélisations statistiques ou de régressions linéaires, les EC50
chronique sont relativement stables et permettent de définir des intervalles de confiance. Les
EC50 sont également les endpoints le plus souvent étudiés lors des tests écotoxicologiques,
elles sont donc beaucoup mieux représentées en termes de nombre de données disponibles
dans les différentes bases de données écotoxicologiques. Pour ces raisons la méthode A.M.I
utilise les valeurs de EC50 chronique comme valeurs écotoxicologiques de référence pour
évaluer les impacts écotoxiques.
14
L A
M E T H O D E
A . M . I
Permettre l’utilisation d’un maximum de valeurs écotoxicologiques
Afin de couvrir un maximum de substances chimiques la méthode A.M.I ne se restreint
pas à la simple utilisation de EC50 chronique mais tente d’intégrer un maximum de valeurs
écotoxicologiques disponibles pour évaluer les impacts écotoxiques.
Création de coefficients d’extrapolation de NOEC et LOEC en EC50
Pour maximiser le nombre de données pouvant être utilisées, la méthode AMI a développée, à
l’aide d’une comparaison statistique sur plus d’une centaine de substances, des coefficients
permettant de transformer des valeurs de NOEC et de LOEC en valeurs de EC 50. Grâce à ces
coefficients, les valeurs de NOEC et de LOEC peuvent être utilisées dans l’évaluation des
impacts écotoxiques.
Extrapolation
Ratio
EC50/LOEC
2,1
EC50 acute/NOEC acute
3,3
EC50 chronic/NOEC chronic
4,8
Tableau 4.1 : Meilleurs coefficients estimés pour l’extrapolation de NOEC et de LOEC en EC50 – issu de
la thèse « Assessing Toxic Impacts on aquatic ecosystem in LCA » de Jérôme PAYET [6]
Création de ratios aigu-chronique (ACR)
Toujours dans le but de maximiser le nombre de données écotoxicologiques utilisables, la
méthode AMI a développée statistiquement, à l’aide d’une régression linéaire à l’échelle
logarithmique sur une centaine de substances, des ratios permettant d’extrapoler les valeurs de
EC50 aigües en valeur de EC50 chronique. Grâce à ces ratios les valeurs de tests aigus peuvent
être utilisées dans l’évaluation des impacts écotoxique.
ACR HC50EC50
ACR HC50min
ACR HC50max
ACR – Organique
1,9
4,2
0,8
ACR – Inorganique
2,8
7,4
1,1
ACR – Pesticides
2,2
6,1
0,8
Tableau 4.2 : Meilleurs ratios estimés pour l’extrapolation acute-chronic – issu de la thèse « Assessing
Toxic Impacts on aquatic ecosystem in LCA » de Jérôme PAYET [6]
NOEC
Acute
EC50
Chronic
mg/L
EC50
Acute
EC50
Chronic
mg/L
Figure 4.1 : Normalisation des données en EC50 chroniques
15
L A
M E T H O D E
A . M . I
Filtration des données
Puisque les calculs d’indicateurs nécessitent des valeurs de EC50 chronique en milieu
aquatique et en [mg/L], la création d’un filtre sur chacune de ces conditions est nécessaire.
Filtre de sélection des tests dont les endpoints peuvent être assimilés à une EC50
La méthode AMI permet d’extrapoler les NOEC et les LOEC en EC50. Seront donc éliminés tous
les tests dont la valeur du champ Endpoint ne peut être assimilée à une NOEC, LOEC ou EC50.
Peut être assimilé comme
Test engendrant un effet sur
EC50
NOEC
LOEC
30 à 70%
0 à 20%
LETC*
de la population de la population
LOEL*
Tableau 4.3 : Propriétés d’assimilation d’un test à une EC50, LOEC ou NOEC
LETC: "Lethal Threshold Concentration" et LOEL: "Lowest-observable-effect-level"
Le choix de considérer comme NOEC, et non comme LOEC, les tests ayant un effet sur 0
à 20% de la population repose sur le faite qu’en dessous de 20% l’effet ne peut être considéré
comme représentatif comparé à la variabilité des échantillons témoins.
Filtre de sélection des tests pouvant être assimilés à chronique
D’après la méthode AMI, il est possible d’extrapoler des valeurs de tests aigus en valeurs de tests
chroniques. Seront donc éliminés tous les tests qui ne peuvent être identifiés comme aigus,
chroniques ou sub-chroniques et qui ne donne pas d’indication sur la durée de l’expérience.
Filtre de sélection des tests aquatiques
Seront éliminés, tous les tests dont la valeur du champ Water_Type ne correspond pas à "Sea
Water" ou "Fresh Water" car ne peuvent être identifiés comme test aquatique.
Filtre de sélection des tests dont les concentrations peuvent être converties en [mg/L]
Seront éliminés tous les tests dont la valeur de concentration n’est pas directement convertible en
[mg/L].
SW
?
NA
mg/L
NOEC
Acute
Figure 4.2 : Filtration des données utilisables
16
L A
M E T H O D E
A . M . I
Suppression des doublons : regroupement des tests identiques
Après une rapide analyse du contenu des différentes bases sources, il s’avère qu’il existe de
nombreux tests doublons. Afin de ne pas corrompre les moyennes de EC50 en comptabilisant
plusieurs fois les mêmes valeurs, il est primordial de purger la base de toutes données redondantes.
Puisque il n’est pas possible de réaliser ce travail manuellement un script de regroupement sur les
différents champs a été spécialement pensé.
Le principe du script de regroupement est de fusionner, en une seule et unique valeur,
l’ensemble des tests pour lesquels sont identifiés plusieurs fois la même valeur de concentration
et ce pour la même molécule et pour la même espèce testée. Ainsi les doublons sont
supprimés. Pour les autres champs qui ne font pas partie du regroupement on retiendra comme
valeur finale celle retenue par l’arbre de décision représenté par la figure 4.1 ci-dessous.
Cet arbre de décision a été créé dans une approche « Worst Case », le pire des cas. Si lors
d’un test identifié comme doublon on obtient la même valeur de concentration pour différents
endpoint on retiendra uniquement le endpoint qui implique la plus grande toxicité, soit la EC50. On
retiendra également en priorité la valeur « Fresh Water » car l’indicateur « écotoxicité » est basé sur le
calcul d’impact en eau douce ainsi que le temps d’expérience le plus long car s’approchant au mieux
de la réalité. Enfin au niveau de la source on retiendra la publication la plus récente car considérée
comme la plus fiable, ou la concaténation des différentes sources.
Regroupment des tests ayant même molécule, même
espèce testée, même concentration
Si plusieurs
Water_Type
Si plusieurs
Test_Duration
Si plusieurs
Endpoint
Si plusieurs
Sources
Choisir Fresh Water
Choisir le temps
d'expérience le plus long
Ordre de priorité
EC50 > LOEC > NOEC
Choisir la source la
plus récente ou
concaténation
Figure 4.3 : Arbre de décision lors du regroupement des tests identiques
Vérification des données :
Pour éviter les erreurs grossières un script de vérification automatique est appliqué. Ce
script vérifie les informations suivantes :

Validité du Numéro CAS : il existe un algorithme de calcul qui permet de vérifier que
le CAS d’une molécule est correct
17
L A
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


A . M . I
Concentration maximum de 50 g/L : si la concentration issue d’un test dépasse 50
g/L elle n’est pas prise en compte. Il s’agit soit d’une erreur d’unité soit d’une molécule
non toxique.
Concentration minimum de 0,1 ng/L : si la concentration issue d’un test est inférieure
à 0,1 ng/L elle n’est pas prise en compte. Il s’agit probablement d’une erreur dans les
unités car aucune méthode de dosage n’est capable d’obtenir une telle précision.
La concentration d’un polluant doit être inférieure à sa solubilité maximale dans
l’eau : en effet la concentration dissoute en polluant ne peut pas être plus grande que
son taux de saturation dans l’eau, les tests ne respectant pas ce principe seront annotés
d’une remarque dans le champ Remarque.
Conclusion :
La méthode AMI, utilisé par AiiDA pour calculer les différents indicateurs de toxicité
aquatique, est la méthode la plus complète et la plus réaliste au niveau écologique pour évaluer
les impacts environnementaux sur les écosystèmes aquatiques. Son principal avantage est de
pouvoir utiliser la quasi-totalité des données écotoxicologiques disponibles et ainsi de
maximiser la couverture en substances chimiques. Contrairement aux autres méthodes, elle
permet de caractériser la toxicité aquatique au niveau du phylum et non au niveau de l’espèce
ce qui accentue encore son réalisme écologique.
Cette méthode a été développée dans le cadre de IMPACT 2002+ et a été retenue lors
de la création du modèle USEtox comme méthode de référence dans le calcul du facteur
d’effet et a été validée par l’UNEP-SETAC.
18
H C
5 0
5
Chapitre
HC50
Méthode de calcul de l’indicateur HC50 et de son incertitude
 Calcul de HC50 (Hazardous Concentration for 50% of species)
Puisque la répartition de la toxicité d’une substance chimique au sein des différentes
espèces d’un écosystème répond le plus souvent à une loi de distribution log-normale, AMI
reprend les principes de la méthode HC5NOEC. Elle se base sur l’utilisation de courbes SSD afin
de calculer les HC50 (Concentration moyenne affectant 50% des espèces au-dessus de leur
EC50) en procédant selon 3 niveaux taxonomiques.
Niveau Substance-Espèce
Pour calculer une HC50, AiiDA sélectionne l’intégralité des tests disponibles dans sa
base de données pour une substance précise puis les regroupent en fonctions des différentes
espèces.
Priorisation des tests EC50 chronique et extrapolations
Pour chaque espèce l’outil sépare les tests en deux groupes, les tests chroniques et les tests
aigus. S’il existe des tests chroniques pour une espèce les tests aigus sont ignorés, en absences
de tests chroniques les tests aigus sont sélectionnés et extrapolés en tests chroniques.
Dans le groupe aigu extrapolé ou chronique retenu, AiiDA regroupe ensuite les tests en
fonction de leurs endpoint, EC50, NOEC et LOEC. S’il existe des EC50, alors les tests NOEC
et LOEC sont ignorés, en l’absence de EC50 l’ensemble des NOEC et des LOEC sont retenues
et extrapolées en EC50.
Au final lorsqu’il existe plusieurs valeurs de EC50 chronique (extrapolées ou non) pour
une même espèce la moyenne géométrique des tests est retenue.
∑
: Moyenne géométrique des EC50 des différents tests au sein d’une même espèce
: Nombre de tests par espèce.
19
H C
5 0
Niveau Substance-Phylum
Pour améliorer le réalisme écologique la méthode AMI préconise de calculer la HC50 par
rapport aux phyla et non par rapport aux espèces. En effet, certains phyla sont beaucoup plus
sensibles à certains polluants et peuvent être surreprésentés au niveau du nombre d’espèces testées
par rapport à la biodiversité réelle et ainsi corrompre la représentativité écologique de la répartition
SSD.
Figure 5.1 : Exemple de différence entre une HC50 au niveau espèces et au niveau phyla lorsqu’il existe un
petit nombre de phyla plus polluosensibles mais surreprésentés au niveau des espèces. HC50species < HC50phyla
Lorsqu’il existe plusieurs valeurs de EC50s pour un même phylum la moyenne géométrique
des EC50s est retenue.
∑
Avec pour chaque substance :
: Moyenne géométrique des EC50s des différentes espèces au sein d’un même phylum
: Moyenne géométrique des EC50 des différents tests au sein d’une même espèce
: Nombre d’espèces par phylum.
20
H C
5 0
Niveau Substance-Impact
Lorsqu’il existe au minimum 3 valeurs de EC50p pour une même substance, la moyenne
géométrique des EC50p est retenue pour le calcul de la HC50. En l’absence de valeur sur 3 phyla,
AiiDA utilise les modèles QSARs pour déterminer les valeurs de EC50p manquantes.
∑
: Moyenne géométrique des
des différents phyla présents
: Moyenne géométrique des EC50s des différentes espèces au sein d’un même phylum
: Nombre de phyla différents et
pour avoir un résultat exploitable.
TESTS
|
MOYENNE ESPECE
|
MOYENNE PHYLUM
EC50 Acute
EC50s Chronic
LOEC Chronic
NOEC Acute
EC50p Chronic
| CALCUL HC50
Filtre de priorisation
et d’extrapolation
EC50 Chronique
EC50s Chronic
EC50 Chronic
NOEC Chronic
EC50s Chronic
EC50p Chronic
HC50 Chronic
LOEC Acute
EC50 Acute
EC50s Chronic
LOEC Acute
NOEC
Chronic
EC50s Chronic
EC50p Chronic
EC50 Acute
EC50s Chronic
EC50 Chronic
INCERTITUDE
Figure 5.2 : Principe de la méthode AMI pour le calcul des HC50
21
H C
5 0
Utilisation des QSARs
Les méthodes QSARs
Une relation quantitative structure à activité (Quantitative Structure-Activity
Relationship ou QSAR) est un procédé par lequel une structure chimique est corrélée à un
effet bien déterminé. Cette méthode est utilisée pour prédire la toxicité d’une substance en
comparant les similarités de sa structure chimique à d’autres substances dont la toxicité a déjà
été mesurée à l’aide de tests écotoxicologiques.
Les modèles QSARs sont utilisés depuis 1981 par l’US-EPA pour prédire la toxicité
aquatique des nouvelles substances chimiques industrielles en l’absence de données de toxicité.
Ces modèles sont généralement utilisés pour dresser rapidement des listes de priorité pour les
tests écotoxicologiques en identifiant les molécules aux plus grands risques potentiels pour
l’environnement. Le rôle de QSAR a été clairement défini dans le support technique publié
dans la directive européenne 93/67/EEC. Ce document précise, dans le cadre général de
l’analyse du risque, les cas dans lesquels QSAR peut être utilisé. L’utilisation de QSAR est
préconisée pour :
- Aider à l'évaluation des données écotoxicologiques.
- Contribuer au processus de prise de décision (tests supplémentaires, priorité…).
- Identifier des effets qui peuvent être source de préoccupation potentielle et pour
lesquels des données de tests écotoxicologiques ne sont pas disponibles.
Cependant l’utilisation de QSAR en l’absence de données peut provoquer de grandes
variabilités par rapport à la réalité, il est donc conseiller de les utiliser avec précaution lors du
calcul de HC50.
Fonctionnement des modèles QSARs :
Les principaux outils statistiques utilisés dans les modèles QSARs sont des méthodes
de régression linéaire ou multilinéaire. Ces méthodes lient le coefficient de partition
octanol/eau de la substance à sa toxicité sur une échelle logarithmique et ce pour chaque classe
chimique. Il suffit de renseigner le CAS où la formule SMILE d’une substance pour que sa ou
ses classes chimiques soient automatiquement identifiées et que son logKow soit estimé. En
fonction des classes chimiques retenues, un ou plusieurs modèles QSARs correspondants sont
appliqués permettant ainsi la prédiction de valeurs EC50 chroniques ou aigues en [mg/L] sur
différentes espèces.
Figure 5.3 : Principe de fonctionnement du logiciel ECOSAR pour la prédiction de valeurs de toxicité
22
H C
5 0
Figure 5.4 : Régressions linéaires de la toxicité aquatique sur les poissons de plusieurs classes chimiques en
fonction du coefficient octanol/eau
Règles et limites d’utilisation des QSARs dans AIIDA :
Les QSARs ne peuvent pas être utilisés pour toutes les substances chimiques. Le domaine
d’application ne couvre principalement que les organiques. Les inorganiques, les
organométalliques, les polymères et les substances ayant une masse molaire supérieure à 1000 g/mol
ne sont pas représentées.
Chaque modèle QSAR possède un domaine de validité fonction du logKow. Les valeurs
issues des prédictions sont fiables uniquement si le LogKow de la substance est compris dans ce
domaine de validité. En dehors de ces limites les prédictions peuvent être complètement erronées,
elles ne sont donc pas prises en considération dans AiiDA. AiiDA utilise les modèles « CHV » qui
permettent de prédire la toxicité aquatique chronique sur différentes espèces. Pour ces modèles, le
domaine de validité est :
Lorsqu’AiiDA identifie plusieurs classes chimiques pour une même substance, il n’existe
pas, à l’heure actuelle, de règles permettant d’identifier le meilleur modèle QSAR à utiliser. Dans ce
cas, le principe du « Worst Case » est encore une fois appliqué et la valeur impliquant la plus
grande toxicité (la concentration la plus faible) est retenue.
En outre, il est également important de garder à l'esprit que les estimations QSARs tendent
à réduire la variabilité des données, et ont donc tendance à provoquer la sous-estimation des
incertitudes lors du calcul de HC50.
23
H C
5 0
Calcul des incertitudes
Dans AiiDA un intervalle de confiance est associé à la HC50. En effet dans une évaluation
comparative, comme l'exige l’approche analyse du cycle de vie, il est crucial d'identifier si les produits
chimiques présentent une différence en termes de toxicité. Pour cette raison la méthode AMI
propose le calcul automatique de l’intervalle de confiance à 95% en utilisant la méthode de la table
de Student. [6]
√
Avec pour chaque substance :
: Moyenne géométrique des EC50s des différentes espèces au sein d’un même phylum
: Moyenne géométrique des EC50s des différents tests au sein d’une même espèce
: Nombre de phyla testés
: Valeur de la table de Student pour un intervalle de confiance de 95% avec n-1 degré de
liberté
: L’écart-type des logs des différentes EC50p
L’intervalle de confiance est directement corrélé aux nombres de phyla considérés dans le
calcul. L’intervalle de confiance pour un produit chimique peut donc être réduit par l'inclusion de
données relatives à de nouvelles espèces ou à de nouveaux phyla.
Dans AiiDA ces incertitudes sont proposées à chaque niveau du calcul de la HC50
 Intervalle de confiance à 95 % sur les EC50s au niveau de l’espèce
 Intervalle de confiance à 95 % sur les EC50p au niveau du phyla
 Intervalle de confiance à 95 % sur les HC50 au niveau de l’impact écologique.
Substance-Tests
EC50 Chroniques
Substance-Espèces
∑
EC50s + Int. de conf. 95%
Substance-Phyla
EC50p + Int. de conf. 95%
∑
24
H C
5
6
Chapitre
HC5
Méthodes de calcul de l’indicateur HC5 et de son incertitude
 Calcul de HC5 (Hazardous Concentration for 5% of species)
Les HC5 sont utilisées pour fixer des objectifs de qualité environnementale (valeur de
référence dans la législation néerlandaise). En effet, si la concentration d’un composé dans
l’environnement est inférieure à sa HC5 alors 95% des espèces biologiques ne seront pas affectées
par sa présence. Les deux concepts, Hazardous Concentration (HC, concentration dangereuse) et la
fraction d'espèces affectées (FA), sont fondamentales pour l'évaluation probabiliste des risques
environnementaux.
Méthode basée sur la review d’Aldenberg (2010)
En théorie des probabilités et en statistique, la loi normale est l'une des lois de
probabilité les plus adaptées pour modéliser des phénomènes naturels issus de plusieurs
événements aléatoires. Supposons que la sensibilité de différentes espèces biologiques à une
substance toxique, exprimée en log(EC50), est normalement distribuée elle est donc paramétrée
par les facteurs et de la loi normale.
Le log(HCp) pour p% de la population des espèces peut donc être calculé selon la formule
suivante :
Avec :
: Concentration dangereuse pour p% de la population des espèces
: Fractile de p% de la loi normale centrée réduite
: Pourcentage de la population d’espèces recherché
: Moyenne de la distribution
: Écart type de la distribution
25
H C
5
Figure 6.1 : Illustration d’une distribution théorique de sensibilité des espèces (SSD) répartie selon la loi
normale de probabilité.
Facteurs d’extrapolation SSD (Species Sensitivity Distribution) [11]
D’après la review d’Aldenberg, il est possible, pour une substance toxique donnée, de calculer la
valeur de HC5 et de son intervalle de confiance dans le cas d'une connaissance partielle de la
sensibilité des espèces, par exemple, par l'intermédiaire d'un petit échantillon de tests
écotoxicologiques.
Pour cela il est nécessaire de calculer la moyenne
et l’écart type
de l'ensemble des données
de toxicité regroupées par espèces après transformation en logarithme. Il suffit ensuite d’appliquer
un, ou plusieurs facteurs d’extrapolations selon la formule suivante :
Avec :
: Concentration dangereuse pour 5% de la population des espèces
: Facteur d’extrapolation d’Aldenberg (cf tableau 6.1) qui dépend directement du nombre
d’espèces n étudiées
: Nombre d’espèces représentées dans l’ensemble des données de toxicité
26
H C
5
Aldenberg et Slob (1993) mettent à disposition un ensemble de facteurs d'extrapolation pour
l'estimation du log (HC5) basé sur l'hypothèse d’une SSD répartie selon une loi log-normale de
probabilité. [12]
Tableau 6.1 : Facteurs d’extrapolation, pour les Log HCFA avec 3 niveaux d’intervalles de confiance (95,
50, et 5%) en fonction de la taille de l’échantillon des données de toxicité [12]
Les facteurs, Lower et Upper permettent de définir l’intervalle de confiance à 95%.
Facteurs d’extrapolation PSD (Phyla Sensitivity Distribution)
AiiDA permet de calculer automatiquement la HC5 et sont intervalle de confiance en fonction
des espèces comme nous l’avons vu dans le paragraphe précèdent mais peut également fournir
la HC5 et son intervalle de confiance en fonction des phyla. Le principe est exactement
identique à la seule différence que les données de toxicité sont moyennées par espèces, puis
par phyla avant d’être traitées à l’aide de la méthode d’Aldenberg [11]. On remarquera que les
HC5 Phyla, bien qu’elles possèdent un meilleur réalisme écologique, ont parfois des intervalles
de confiance importants du au faible nombre de phyla représentés comparées aux espèces.
27
H C
5
Figure 6.2 : Différence entre HC5 Phyla et HC5 Espèces dans l’interface AiiDA pour le Naphthalene
Méthode de l’US-EPA
La méthode recommandée par l’US-EPA [13][14]15], dès lors que le nombre des donnée
d’écotoxicité est suffisant pour une exploitation statistique (EC, 2003), est également la méthode
SSD (Species Sensitivity Distribution, Posthuma et al, 2002). A l’instar de la méthode d’Aldenberg,
elle consiste à décrire la variation de sensibilité observée dans un ensemble d’espèces considéré
comme représentatif d’une communauté ou d’un écosystème, au moyen de sa courbe de fréquence
cumulée en fonction des conditions d’exposition. Cette courbe est obtenue par ajustement d’une loi
statistique classique (log-probit) à la distribution statistique d’un critère d’effet donné : dans AiiDA la
EC50 chronique. Les étapes de création des courbes SSD et PSD selon la méthode US-EPA dans
AiiDA sont les suivantes :
28
H C
5
Régression linaire des Probit = f(Log(EC50s)) pour obtenir la tendance centrale
1.
Calcul des moyennes des log(EC50) pour chaque espèce/phylum (axe X). Puis classement par
ordre croissant de sensibilité afin d’obtenir un rang de sensibilité pour chaque espèce/phylum
compris entre 1 et n (n étant le nombre d’espèces/phyla total).
∑
)
: Moyenne géométrique des EC50 des différents tests au sein d’une même
espèce/phylum
: Nombre de tests par espèce/phylum
2.
Conversion du rang de sensibilité en proportion d’espèces/phyla affectées.
: Proportion d’espèces/phyla affectées
: Nombre d’espèces/phyla total
3.
Transformation des proportions en Probit. La fonction Probit est définie comme la réciproque
de la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite avec une moyenne de 5 et un
écart type de 1. Une moyenne de 5 est choisie pour s’assurer que toutes les valeurs de Probit
restent positives et non nulles.
Figure 6.3 : Fonction Probit avec une moyenne de 5 est un écart type de 1.
29
H C
5
4.
Obtention de la répartition des Probits en fonction des Log(EC50s) (cf figure 6.4). AiiDA calcul
alors la pente et l’ordonnée à l’origine de la régression linaire afin de définir la tendance
centrale de cette répartition.
Phyla
EC50mean mg/L
log(EC50s)
Rang
Proportion
Probit
Daphnia
0,0034
-2,468
1
0,125
3,849
Mollusca
0,0098
-2,008
2
0,375
4,681
Algae
0,012
-1,920
3
0,625
5,318
Chordata
0,054
-1,26
4
0,875
6,150
Répartition Probits en fonction des Log(EC50s)
6,5
Chordata
6
Algae
5,5
Probit
Probit = 1,9195log(HCx%) + 8,6785
5
Mollusca
4,5
Daphnia
4
3,5
3
-3
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
log(EC50)
Figure 6.4 : Exemple de courbe de tendance Probit pour 4 phyla
5.
La tendance centrale permet de tracer la représentation SSD/PSD et de calculer la HC5 grâce à
la formule de régression linéaire.
: Tendance centrale de la concentration affectant x% des espèces/phyla
: Nombre probit pour x%
: ordonnée à l’origine de la droite de régression (Probit, Log(EC50s)
: Coefficient directeur de la droite de régression (Probit, Log(EC50s)
30
H C
5
Proportion of species affected
1
0,9
Chordata
0,8
0,7
0,6
Algae
0,5
HC50
0,4
Mollusca
0,3
0,2
Daphnia
0,1
0,00
0
0,00
HC5
0,01
Stressor Intensity
0,10
1,00
Figure 6.5 : représentation SSD pour 4 phyla avec HC5 et HC50
Calcul de l’intervalle de confiance (Neter et al. 1990) [14]
6.
Calcul de l'erreur quadratique moyenne (MSE): l'erreur quadratique moyenne est très utile pour
comparer plusieurs estimateurs, notamment lorsque l'un d'eux est biaisé. Pour chaque
espèce/phylum, il faut soustraire la valeur de Probit observée de la valeur de Probit issue de la
tendance centrale. Elever cette différence au carré puis faire la somme de ses valeurs pour
toutes les espèces/phyla et enfin diviser par n-2 (n étant le nombre total d’espèces/phyla)
∑
Avec
: Valeur de Probit estimée grâce à la tendance centrale
7.
Calcul de la somme des carrés corrigés (CSSQ): Pour chaque espèce/phyla, calculer le carré de
chaque log-concentration puis additionner pour obtenir la somme des carrées. Calculer ensuite
la somme des log-concentration puis la passer au carré et diviser par le nombre total
d’espèce/phyla. Soustraire enfin les deux termes pour obtenir la somme des carrés corrigés.
∑
∑
31
H C
5
8.
Calcul la moyenne générale (Mean): moyenne de toutes les valeurs log d'exposition.
∑
)
: Moyenne géométrique des EC50 des différents tests au sein d’une même espèce
n : Nombre total de phyla/espèces
9.
Calcul de l’erreur relative à chaque point (SSQ)
: Tendance centrale de la concentration affectant x% des espèces/phyla
10.
Calcul des intervalles de prédiction (PI) à l'aide de la valeur critique t issu de la table de
Student.
√
Avec
: Valeur de la table de Student pour un intervalle de confiance de 95% avec n-2 degré de
liberté
: Nombre de phyla/espèces testés
Phyla
Daphnia
Mollusca
EC50mean mg/L
log(EC50s)
Rang
Proportion
Probit
0,0034
-2,469
1
0,125
3,849
0,0098
-2,009
2
0,375
4,681
ProbitTC
3,941
Log
)
SSQ
PI Up
PI Down
-2,516
0,0350
-1,970
-3,062
Algae
0,012
-1,921
3
0,625
5,318
Pente
Ordonnée à l’origine
4,824
4,993
MSE
CSSQ
t 2,92
Mean
-2,083
-1,751
0,0259
0,0259
-1,613
-1,281
-2,553
-2,221
Chordata
0,054
-1,268
4
0,875
6,15
1,919
8,678
6,26
0,074
0,735
-1,916
-1,317
0,0349
-0,772
-1,863
Tableau 6.2 : Exemple de calcul de l’intervalle de prédiction pour 4 phyla
32
P N E C
7
Chapitre
PNEC
Méthode de calcul de l’indicateur PNEC et du facteur de sécurité
 Calcul de la PNEC (Predicted No Effect Concentration)
La PNEC (Prédicted No Effect Concentration) se base sur l’hypothèse que la sensibilité de
l'écosystème dépend des espèces les plus sensibles. Elle permet donc de déterminer la plus forte
concentration sans risque pour l'environnement en étudiant l’espèce la plus sensible au polluant.
Pour déterminer la PNEC à partir de résultats de tests de laboratoire, AiiDA applique la
méthodologie de l’Evaluation des Risques décrite dans le « Document Guide Technique
européen » ou « Technical Guidance Document » (TGD, 2003) [16]
Avec
: Valeur de concentration issue du test le plus sensible
: Facteur de sécurité, dépendant du nombre et de la qualité des tests disponibles
Identification du test et de l’espèce la plus sensible
Aiida réuni l’ensemble des tests disponibles pour une substance et sélectionne en priorité les
résultats des tests de toxicité chronique: en effet ces tests évaluent les effets à long terme de la
substance sur les organismes vivants et ont donc une meilleure représentativité écologique. En
l’absence de tests chronique AiiDA sélectionne l’ensemble des tests aigues disponible.
Dans l’ensemble des tests retenus (NOEC, LOEC, EC50) AiiDA identifie le test le plus
sensible, c’est-à-dire le test ayant la plus petite concentration effective pour un effet observé ainsi
que l’espèce et le phylum concerné.
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P N E C
Estimation du facteur de sécurité AF (Assessment Factor)
La PNEC est obtenue en appliquant un facteur de sécurité aux valeurs provenant des essais
effectués sur les organismes. Ce facteur de sécurité rend compte du degré d’incertitude qui résulte de
l’extrapolation à l’environnement réel des résultats des essais effectués sur un nombre limité
d’espèces. Par conséquent, plus les données sont nombreuses, plus les essais sont longs, et plus le
degré d’incertitude et le facteur de sécurité sont réduits.
Jeu de données disponibles
Facteur de sécurité
Un test aigu
10000
2 tests aigus sur au moins 2 phyla différents
5000
3 tests aigus sur au moins 3 phyla différents
1000
Un test chronique
100
2 tests chroniques sur au moins 2 phyla différents
50
3 tests chroniques sur au moins 3 phyla différents
10
Tableau 7.1 : Facteurs de sécurités (PNEC Aquatique) [16]
Dans le tableau 7.1 figurent les facteurs de sécurités proposés par le guide technique publié
par la Commission européenne pour les organismes aquatique d’eau douce. Ces facteurs sont
appliqués à la valeur la plus faible obtenue dans les essais disponibles.
Figure 7.1 : Interface AiiDA pour l’indicateur PNEC
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RESSOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] [Magazine] Le journal de la délégation Centre-Auvergne-Limousin du CNRS - Hors-série > Microscoop /
Numéro 12, octobre 2003, http://www.univ-orleans.fr/icoa/presentation/modelisation.pdf
[2] [Publication] Musu T. (2004), REACH au travail - Les bénéfices potentiels de la nouvelle politique
européenne sur les agents chimiques pour les travailleurs
http://www.unep.org/labour_environment/TUAssembly/ref_docs/REACH-FR.pdf
[3] [Rapport] Harpet Cyrille, Séminaire CNRS (2009), Chimie et DD, prof.INSA Lyon
http://www.cnrs.fr/inee/recherche/fichiers/ANGDChimieCargese/HarpetCargese10_09.pdf
[4] [Livre] Valéry E. Forbes, Thomas L. (1997) Écotoxicologie: théorie et applications - Editions Quae
http://books.google.fr/books/about/%C3%89cotoxicologie.html?hl=fr&id=FGbpWYH2LDcC&redir_esc=y
[5] [Site internet] Définition du dictionnaire environnement et développement durable : Test Ecotoxicologique
http://www.dictionnaire-environnement.com/test_ecotoxicologique_ID2365.html
[6] [Thèse] PAYET Jérôme (2004), « Assessing toxic impacts on aquatic ecosystem in Life cycle assessment » Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
[7] [Site internet] Site officiel de l'EPA : Téléchargement de AQUIRE
http://cfpub.epa.gov/ecotox/
[8] [Site internet] Site Officiel de OPP : Pesticide Ecotoxicity Database
http://www.ipmcenters.org/Ecotox/index.cfm
[9] [Site internet] Site Officiel de l'USGS CERC : Acute Ecotoxicity Database
http://www.cerc.usgs.gov/data/acute/acute.html
[10] [Site internet] Site Officiel eChemPortal : moteur de recherche de données de toxicité
http://www.echemportal.org/
[11] [Publication] Aldenberg, T., Jaworska, J. S., 2000. Uncertainty of the hazardous concentration and fraction
affected for normal species sensitivity distributions. Ecotoxicology and Environmental Safety. 46, 1-18.
[12] [Publication] Aldenberg, T., Slob, W., 1993. Confidence limits for hazardous concentrations based on
logistically distributed NOEC toxicity data. Ecotoxicology and Environmental Safety. 25, 48-63.
[13] [Site internet] U.S. Environmental Protection Agency (EPA). 2005. Methods/indicators for determining
when metals are the cause of biological impairments of rivers and streams: species sensitivity distributions
and chronic exposure-response relationships from laboratory data. Cincinnati, Ohio, U.S. EPA, Office of
Research and Development, National Center for Environmental Assessment.
http://www.epa.gov/caddis/da_software_ssdmacro.html
http://www.epa.gov/caddis/downloads/SSD_Generator_V1.xlt
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B I B L I O G R A P H I E
[14] [Publication] Neter, J., W. Wasserman and M.H. Kutner. 1990. Applied Linear Statistical Models, 3rd ed.
Irwin, Boston, MA. 1184 pp.
[15] [Publication] Posthuma, L., G.W. Suter II, and TP Traas. 2002. Species Sensitivity Distributions in
Ecotoxicology. Lewis Publishers, Boca Raton, FL. 587 pp.
[16] [Guide] Technical Guidance Document on Risk Assessment in support of Commission Directive 93/67/EEC
on Risk Assessment for new notified substances; Commission Regulation (EC) No 1488/94 on Risk Assessment
for existing substances; Directive 98/8/EC of the European Parliament and of the Council concerning the
placing of biocidal products on the market
http://ihcp.jrc.ec.europa.eu/our_activities/public-health/risk_assessment_of_Biocides/doc/tgd
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