version pdf - Cliniques universitaires Saint-Luc

Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc juillet-août-septembre Trimestriel
sommaire
Belgique - België
P.P. - P.B.
Bruxelles
Brussel
BC 10553
Expéditeur: Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles.
Bureau de dépôt: Bruxelles X - Agréation: P501195
Magazine d’information destiné aux médecins référents
Centre du cancer . . . . . . . . 3
Traiter les cancers les plus agressifs
pour la peau.
Néonatalogie . . . . . . . . . . . . 7
Retour tout en douceur.
Implant cochléaire . . . . . .11
L’implant cochléaire: pour qui?
Pourquoi?
Offi ciel . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Le “Distinguished Service Award.
Centre du cancer :
la Clinique du mélanome
Une nouvelle consultation
de radiologie interventionnelle
Vers un diagnostic précoce
des troubles du comportement
Alzheimer . . . . . . . . . . . . . 13
Nouvelles méthodes
de diagnostic précoce.








Encart spécial :
1986-2006 :
La Fondation
Saint-Luc a 20 ans
Les boursiers 2006.
Edito
La Lucarne...
fenêtre ouverte
sur Saint-Luc.
Lété et les vacances propices aux sujets légers ?
Certes, le rythme s’apaise pour donner naissance à
d’autres projets ou pour retrouver le temps de lire...
la Lucarne. Loccasion de découvrir les nombreuses
initiatives prises dans les différents services et dé-
partements des Cliniques universitaires Saint-Luc
et de mieux connaître l’institution.
Le prochain rendez-vous est en automne.
L’ambiance sera résolument festive puisque Saint-
Luc fêtera, durant les mois de septembre et octo-
bre, son trentième anniversaire. A cette occasion,
une journée Portes ouvertes sera organisée le di-
manche 1er octobre à l’intention du personnel et du
grand public: soyez des nôtres ! Vous ne le regrette-
rez pas. D’ici-là, nous vous souhaitons d’excellen-
tes vacances !
Bonne lecture,
La rédaction
Page 2juillet - août 2006
La Lucarne : Bulletin d’informations
destiné aux médecins référents.
La Lucarne est une publication externe des
Cliniques universitaires Saint-Luc.
Éditeur responsable
Jacques Melin, Médecin chef,
Coordonnateur général,
Avenue Hippocrate, 10
1200 Bruxelles
Coordination
Xavière Lucas
Tél. 02 764 11 99
Fax. 02 764 89 02
Rédaction
Service de communication
Géraldine Fontaine (GF),
Thomas De Nayer (TDN),
Xavière Lucas (XL)
Mise en page
Tilt Factory
Photos
© CAV/Hugues Depasse
ADCP/GF, XL, DR, Jean-Jacques Rousseau
Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions
pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à
contacter la rédaction.
Toute reproduction, même partielle, est interdite
sauf accord préalable de la rédaction.
Lucarne # 03
L
Traiter les cancers
les plus agressifs de la peau
Le Centre du
cancer des
Cliniques Saint-
Luc figure
parmi les plus
grands centres
francophones
et bruxellois
pour la prise
en charge des
patients atteints
de cancer : plus de
2000 nouveaux
patients, dont
160 atteints de
mélanome, sont
pris en charge
chaque année.
A elle seule,
la Clinique du
mélanome assure
plus de 1300
consultations
par an.
Le mélanome est un cancer de la peau qui se dé-
veloppe à partir des cellules pigmentées appe-
lées mélanocytes. Il gure parmi les cancers de
la peau les plus agressifs mais, si le diagnostic
est précoce, les chances de guérison totale sont
grandes. Lorsque des métastases apparaissent
dans des ganglions, la probabilité de guérison
diminue (60% de chance de survie à 10 ans); en
cas de métastases dans d’autres organes, le pro-
nostic est plus réservé.
Prévention et dépistage
La prévention et le dépistage sont donc essen-
tiels. Pour cela, l’équipe pluridisciplinaire de la
Clinique du mélanome se mobilise toute l’an-
née. “Pour une prise en charge rapide et une
meilleure qualité des soins, l’aspect multidiscipli-
naire de la Clinique du mélanome est essentiel,
indique Jean-François Baurain. “Les patients sont
vus par les spécialistes en un seul lieu, chaque
mercredi matin. Chaque cas est analysé au cours
d’une réunion multidisciplinaire hebdomadaire”.
Les atouts de la Clinique du mélanome
Les spécialistes de la Clinique du mélanome pro-
posent aux patients à haut risque un suivi der-
matoscopique digitalisé : leurs différentes lé-
sions sont photographiées et enregistrées pour
pouvoir être comparées avec précision au fi l des
consultations.
La Clinique du mélanome dispose également
d’un plateau d’imagerie médicale de haut ni-
veau, comprenant, entre autres, le PET-scan qui
est essentiel pour déterminer le stade de la ma-
ladie et détecter précocement la récidive chez les
patients à haut risque de rechute.
La Clinique propose également à certains de ses
patients une vaccination antitumorale. “Nous
sommes leaders dans ce domaine puisque le pre-
mier antigène tumoral reconnu par les lymphocy-
Centre du cancer - Clinique du mélanome
Page 3
juillet - août 2006
Lucarne # 03
tes T a été découvert à l’Institut Ludwig pour la
Recherche contre le Cancer”, souligne l’oncologue.
Cet institut de recherche universitaire installé à
côté des Cliniques, collabore étroitement avec le
Centre du cancer. La vaccination antitumorale
vise à stimuler l’immunité des patients pour que
leurs globules blancs parviennent à détruire les
cellules cancéreuses. [GF]
Echos des services
L’auto-surveillance selon la règle ABCD (asymé-
trie, bord, couleur et dimension) est importante
dans le dépistage du mélanome.
Dr Jean-François Baurain, oncologue,
Tél. : 02 764 54 71,
Mme Claude Bertrand, coordinatrice de
soins oncologiques,
Tél. : 02 764 54 85,
melanome@onco.ucl.ac.be
Rendez-vous : consultation de dermatologie:
Tél. : 02 764 14 72
Renseignements
Il n’existe pas encore de traitement vraiment
effi cace pour empêcher la récidive du méla-
nome : l’Interféron-alfa permet seulement de
la retarder. Mais la recherche avance : plu-
sieurs protocoles de vaccination utilisés à la
Clinique du mélanome visent à prévenir la ré-
cidive, voire à faire régresser des tumeurs non
opérables. Des patients viennent de toute la
Belgique ainsi que de l’étranger pour pouvoir
bénéfi cier des derniers progrès de la recherche
dans ce domaine. Les chercheurs, quant à eux,
misent sur l’analyse génétique des tumeurs
pour mieux comprendre les mécanismes de
résistance aux traitements actuels.
Un vaccin thérapeutique pour bientôt ?
Page 4juillet - août 2006
Echos des services
LLe cancer bronchique est la première cause de dé-
cès liée au cancer dans le monde. Le stade de la
maladie au moment du diagnostic est un des fac-
teurs pronostic principaux. La chirurgie est recom-
mandée pour les cancers limités au poumon et
aux ganglions hilaires (les stades I et II), tandis que
la chimiothérapie couplée à la radiothérapie est
proposée lorsque la tumeur envahit les ganglions
médiastinaux (stade III). En cas de métastase
ailleurs (stade IV) seule la chimiothérapie est indi-
quée. La stadifi cation précise notamment au ni-
veau médiastinal, est dès lors très importante
pour éviter des interventions chirurgicales futiles.
Imagerie ou chirurgie
Pour nous aider, plusieurs techniques d’imagerie
ou chirurgicales sont actuellement utilisées. Le CT
scan thoracique est le plus habituel, mais n’a pas
une bonne sensibilité (57%) ou spécifi cité (82%). Sa
valeur prédictive négative n’est que de 82%. Le PET
scan qui se base sur la captation du FDG (fl uoro-
deésoxy-glucose) par les cellules très métaboli-
ques comme les cellules tumorales obtient une
meilleure sensibilité (84%) et spécifi cité (89%)
avec une valeur prédictive négative de 93%. Dès
lors un PET négatif au niveau médiastinal autorise
à proposer une intervention chirurgicale à visée
curative. Dans le cas contraire, une médiastinosco-
pie est, à ce jour, souvent nécessaire. Cette techni-
que chirurgicale est en effet encore considérée
comme le gold standard de l’évaluation médiasti-
nale. Elle nécessite une anesthésie générale et est
grevée d’une morbidité de 0.5 à 2.5%.
Echographie et endoscopie
Depuis une dizaine d’années, une autre technolo-
gie a vu le jour : l’échographie couplée à l’endosco-
pie.
Sous anesthésie locale, il est devenu possible de-
puis 5 ans d’explorer le médiastin par voie endo-
bronchique et de repérer les ganglions suspects.
Une ponction dite transbronchique est alors réali-
sable dans un deuxième temps. La sensibilité dia-
gnostique atteint 90% dans la majorité des étu-
des et la spécifi cité 100%. La valeur prédictive
L’EBUS ou EndoBronchial
UltraSound
Pneumologie : cancer bronchique
Grâce aux progrès
de la technologie
dans le domaine
de l’échogra-
phie couplée à
l’endoscopie, il
est maintenant
possible d’éviter,
dans certains cas,
la chirurgie pour
établir la stadifi-
cation médiasti-
nale d’un cancer
bronchique.
négative reste modeste de l’ordre de 70%. Cela si-
gnifi e qu’en cas de ponction négative, la médiasti-
noscopie reste toujours indiquée.
Il est également possible aujourd’hui de ponc-
tionner en temps réel, sous contrôle endoscopi-
que les anomalies médiastinales. Les gastro-enté-
rologues furent les premiers à disposer de cet
outil. Les progrès de la technologie ont abouti à la
conception d’endoscopes autorisant également
cette technique au niveau bronchique.
Echographie linéaire
Le Service de pneumologie des Cliniques uni-
versitaires Saint-Luc vient d’acquérir le troisiè-
me exemplaire en Belgique. Léchographie est
dite linéaire. La position de l’aiguille de ponc-
tion est connue avec précision, ce qui est un
atout important dans l’environnement très vas-
culaire qu’est le médiastin. Les données de la
littérature sont très optimistes. La sensibilité,
spécificité et valeur prédictive négative sont de
l’ordre de 95, 100 et 90% respectivement. Dans
un cas sur trois ou quatre, il est maintenant
possible d’éviter la chirurgie pour établir la sta-
dification médiastinale.
L’acquisition de cet outil permettra de démarrer
des protocoles d’études pour affi ner la place de
cette technique en oncologie, dans l’environne-
ment technologique de notre pays. Il permettra
aussi de faciliter le diagnostic des atteintes mé-
tastatiques de cancers extrathoraciques (sein, co-
lon, rein...) et de pathologies non malignes du mé-
diastin comme la sarcoïdose ou la tuberculose
par exemple. [Dr Thierry Pieters]
Dr Thierry Pieters, pneumologue,
Tél. : 02 764 28 33,
Renseignements
© Olympus
Le bronchoscope.
Lucarne # 03
Page 5
juillet - août 2006
Lucarne # 03
L
Plus ef caces
et plus esthétiques
Le nombre d’adul-
tes intéressés par
un traitement
orthodontique
augmente consi-
dérablement. Le
développement
des techniques a
permis de mieux
répondre à cette
demande et a
encouragé les
orthodontistes
et les patients à
entreprendre un
traitement à l’âge
adulte.
Les traitements orthodontiques ne sont plus ré-
servés aux seuls enfants. Les adultes y ont égale-
ment recours pour des raisons principalement
esthétiques, mais aussi fonctionnelles. Les den-
tistes adressent aussi beaucoup plus souvent
leurs patients adultes chez l’orthodontiste, soit
pour réaliser des restaurations prothétiques
dans de meilleures conditions, soit pour corriger
les déplacements dentaires résultant de problè-
mes parodontaux. A Saint-Luc, deux innovations
importantes ont permis de répondre plus effi ca-
cement à la demande des adultes : l’utilisation
des implants à usage orthodontique et le déve-
loppement de la technique linguale.
Développement d’un implant
Le Service d’orthodontie des Cliniques Saint-Luc
a développé un mini-implant spécifi que à usa-
ge orthodontique. Objectif : utiliser cet implant
comme ancrage squelettique pour les mouve-
ments dentaires. Grâce à ce dispositif, les dents
peuvent être mobilisées sans exercer de forces
de réaction néfastes sur le reste de l’arcade den-
taire. L’implant remplace ainsi les ancrages ex-
tra-oraux à traction cervicale utilisés chez les
enfants et particulièrement inesthétiques.
L’utilisation des mini-implants chez les adultes
a également permis d’étendre les possibilités
de traitement et de limiter la nécessité d’extrac-
tions. Chez les enfants prognathes, les implants
servent d’appui pour une traction par élasti-
ques dans le but d’obtenir une correction ortho-
pédique.
Orthodontie : deux nouvelles techniques pour adultes
Appareil invisible
Autre innovation mise au point à Saint-Luc : la
technique linguale. Il s’agit de placer un appareil
xe du côté intérieur (lingual) et donc caché des
dents, ce qui le rend parfaitement esthétique car
inapparent. Cette technique est néanmoins plus
onéreuse que la technique classique car l’ensem-
ble de l’appareillage se confectionne de façon
individuelle au laboratoire. La durée et les princi-
pes du traitement sont identiques dans les deux
méthodes. Par contre, la mise en œuvre de la
technique linguale est nettement plus comple-
xe. Elle exige expérience et dextérité en raison
de la spécifi cité de l’appareil et de l’accès parti-
culièrement limité au niveau de la bouche. Seuls
quelques orthodontistes en Belgique offrent
cette possibilité de traitement à leurs patients.
Pourtant, l’avantage esthétique est tel que de
plus en plus de patients adultes souhaitent bé-
néfi cier de cette technique dont le développe-
ment, depuis deux ans, au sein du Service d’or-
thodontie rencontre un succès croissant.
[Myriam Delatte et Sami Bou Saba]
© D.R.
Vue occlusale d’une arcade dentaire appareillée
en technique linguale: placé à l’arrière des dents,
l’appareil est inapparent.
Myriam Delatte, responsable de l’Uni
d’orthodontie,
tél. : 02 764 57 17,
Sami Bou Saba, orthodontiste
Tél. : 02 764 57 17,
Renseignements
© D.R.
Vue latérale d’un appareil
xe classique comportant
un implant orthodontique
permettant une traction
par élastique.
1 / 28 100%