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de soins d’urgence, secteur préhospitalier, armée, prisons, centres d’intervention de crise,
enseignement, etc.
Les soins infirmiers en services d’urgence sont multidimensionnels. Ils s’exercent dans un
environnement sous haute pression soumis aux contacts avec la souffrance, aux maladies et
aux blessures des patients qui peuvent entraîner un stress énorme sur les dispensateurs de
soins infirmiers. Plusieurs études internationales ont montré que le stress est un enjeu majeur
pour les dispensateurs de soins en services d’urgence. Spécifiquement pour les infirmières,
on a trouvé que le faible contrôle sur le travail, la surcharge de travail, l’exposition à la mort
et à la maladie et de faibles relations interpersonnelles et interprofessionnelles au travail
étaient de grands facteurs de stress.
En outre, on considère que le surpeuplement des urgences ajoute des contraintes
additionnelles déjà présentes dans les services d’urgence. Les directeurs canadiens des
services d’urgence considèrent dans une forte proportion de 82 % que le surpeuplement des
urgences accroît le stress du personnel infirmier, qu’il affecte la rétention du personnel
infirmier (68 %) et qu’il réduit considérablement le taux de satisfaction du personnel infirmier
(68 %).
Le personnel infirmier professionnel en soins infirmiers en urgences se compose d’infirmières
et d’infirmières auxiliaires. D’après les données des ordres professionnels, l’OIIQ et
l’OIIAQ, en 2007-2008 on comptait 5 047 infirmières (en hausse de 3,9 % par rapport à
l’année 2006-2007) et 216 infirmières auxiliaires (hausse de 118 % par rapport à l’année
2006-2007.
Le personnel infirmier professionnel en urgences œuvre principalement dans la région de
Montréal avec 26,3 %, suivie des régions de la Montérégie et de la Capitale-Nationale avec
des proportions respectives de 12,4 % et 12,3 %. On en trouve dans toutes les régions
répondant ainsi aux besoins de leurs populations respectives. Par contre, les infirmières
auxiliaires sont plus fortement concentrées dans la région montréalaise avec 40,2 % et dans
les Laurentides et en Montérégie avec 17,8 % et 10,3 %. Elles sont absolument ou
pratiquement absentes des urgences des régions du Saguenay-Lac-St-Jean, de la Mauricie, de
l’Estrie, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec, de Lanaudière et
du Centre-du-Québec.
Le ratio infirmières/infirmières auxiliaires qui était de 50 en 2006-2007 est maintenant à
environ 24 en 2007-2008. Les infirmières auxiliaires comptent maintenant pour 4 % du
personnel infirmier professionnel à comparer à 2 % en 2006-2007. Le ratio
infirmières/infirmières auxiliaires est le plus favorable aux infirmières auxiliaires dans les
régions des Laurentides (7,7), de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (14) et de Montréal avec
15. Le ratio de la Capitale-Nationale est de 37.
La croissance annuelle moyenne du personnel infirmier professionnel entre 2000-2001 et
2007-2008 fut de 4,0 %, soit de 3,8 % chez les infirmières et de 11,6 % chez les infirmières
auxiliaires (mais de – 0,5 % lorsque nous tenons compte de la période 2000-2001 à 2006-
2007). En guise de comparaison, soulignons que la croissance annuelle moyenne de
l’ensemble de l’effectif des infirmières et des infirmières auxiliaires de 2000-2001 à 2007-
2008 est de 1,1 % et de 3,4 %.