récurrentes de rougeole et de méningite cérébro-spinale sont également des préoccupations majeures au Burkina Faso.
De tels risques frappent plus durement les enfants et augmentent leur insécurité alimentaire immédiate. Ces risques liés
à la santé augmentent aussi la vulnérabilité en ayant un impact négatif sur les résultats scolaires en raison des taux
d’absence plus élevés et d’une capacité cognitive moindre due à un mauvais état nutritionnel. En outre, les risques
sanitaires impliquent la réduction du temps de travail soit périodiquement soit en permanence, ce qui signifie moins de
revenus et moins d’accès aux produits alimentaires, la réduction de la capacité d’absorption à la fois des macro et
micronutriments, et dans les cas où la majorité d'une communauté est touchée, la réduction de la production alimentaire
sur le plan local.
La sécheresse et la famine
L’impact de la sécheresse sur la production alimentaire et la famine sont les risques prédominants qui touchent les
villageois burkinabés. Une évaluation des risques et de la vulnérabilité a été initiée en 2002, basée sur des enquêtes à la
fois quantitatives et qualitatives (Banque mondiale, 2002). Presque tous les villageois ont été affectés par ces deux
chocs à plusieurs reprises au cours de la période 1999-2002, sans qu’aucun individu ne se soit remis complètement des
effets négatifs des chocs. Bien que la famine constitue une conséquence majeure de la sécheresse, les villageois
estiment que ces deux risques sont distincts.
Les risques sociaux
Au niveau des ménages, les risques sociaux, économiques, sanitaires et du cycle de vie affectent surtout l’accès aux
produits alimentaires et à leur consommation. Pour les ménages qui vivent de l’agriculture de subsistance sans source
de revenus de remplacement ou sans accès aux marchés, de tels chocs peuvent aussi réduire la disponibilité
alimentaire. Des événements du cycle de vie, comme les funérailles ou les mariages, entraînent souvent d’importantes
dépenses supplémentaires qui réduisent les ressources disponibles pour l’achat des produits alimentaires. De même, les
maladies, l'infirmité et les blessures entraînent des dépenses supplémentaires et la baisse des emplois et des revenus et
peuvent conduire à la consommation d’aliments pauvres en nutriments.
Risques le long de la chaîne de valeur agricole
1.2 Les intermédiaires s’exposent à des risques divers à différents stades de la chaîne de
valeur agricole. Les agriculteurs burkinabés et les intermédiaires de la chaîne
d'approvisionnement sont particulièrement vulnérables aux risques du taux de change et de la
volatilité des prix des matières premières.
1.3 La compétitivité de la filière coton est devenue plus vulnérable face aux chocs des
facteurs extérieurs en raison de la fluctuation des taux de change du CFA par rapport au
dollar US et des multiples transferts financiers relatifs aux recettes d'exportations et aux
paiements à l'importation. Le taux de change est l'une des principales variables macro-
économiques qui influent sur la compétitivité globale de l'économie ainsi que la dynamique de la
filière coton et la performance du secteur. Le coton est commercialisé en dollars sur les marchés
mondiaux, mais les producteurs ouest-africains sont payés en francs CFA. L'appréciation de
l'euro par rapport au dollar amoindrit la compétitivité des producteurs de coton en raison de
l'érosion de leurs marges bénéficiaires. L'appréciation de l'euro ajoutée à une hausse de l'IPC a
conduit aux difficultés fiscales des producteurs de coton. Un taux de change défavorable menace
la viabilité financière du secteur et intensifie les effets néfastes de la pauvreté. Actuellement, il
n'existe aucun mécanisme de compensation des paiements des importations en dollars US sur les
recettes des exportations en dollars US avant la conversion des devises en CFA par les sociétés
d'égrenage de coton du Burkina Faso, ce qui leur permettrait d’atténuer les coûts de transaction
assez élevés de la conversion des devises au détriment de la rentabilité du secteur du coton. (Voir
la section sur la Dynamique des taux de change et la compétitivité)