Ils sont régulièrement accusés de perpétuer leur crime déicide en profanant des hosties, en vouant des
chrétiens à la mort notamment en empoisonnant les puits ou en répandant la peste. L'iconographie
médiévale représente souvent la synagogue par une femme aveuglée par un bandeau qui lui voile les
yeux car elle refuse de reconnaître le Messie dans Jésus de Nazareth. C'est un « enseignement du
mépris » qui est diffusé par l'Eglise chrétienne (catholique puis orthodoxe et également protestante) et
qui laisse des séquelles jusqu'à nos jours. Une politique d'exclusion complète cette histoire sombre : les
juifs sont régulièrement expulsés des royaumes d'Europe occidentale, au 14ème siècle, et à la fin du
15ème siècle, Isabelle la Catholique les chasse définitivement d'Espagne, sauf s'ils se convertissent. A
Venise, les juifs sont obligés d'habiter le quartier du ghetto que l'on ferme par des chaînes chaque soir
afin que juifs et chrétiens ne puissent se mélanger.
Ces persécutions font fuir les juifs vers l'Europe orientale, où les persécutions les rattrapent, et vers les
pays maghrébins, où ils conservent un statut d'inférieur. Avec le siècle des Lumières émerge l'idée de
l'émancipation des juifs : ils deviennent des citoyens égaux aux autres mais de confessions différentes.
La Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de la Révolution française contient un article qui
affirme que personne ne peut être poursuivi pour son appartenance religieuse. En conséquence,
l'Assemblée Constituante émancipe les juifs, en septembre 1791, non sans âpres débats. Napoléon
confirme cette avancée sociale pour les juifs et fait du judaïsme une religion entretenue par l'Etat au
même titre que les religions chrétiennes : le catholicisme et le protestantisme.
L'émancipation a pour revers un regain d'antisémitisme. En effet, devenus citoyens comme leurs voisins,
les juifs finissent par exercer des métiers où l'on n'avait pas coutume de les voir : médecine, droit,
enseignement, et surtout armée. La présence et la réussite de quelques juifs surprennent et suscitent
des jalousies qui se transforment vite en haine du juif. Apparaît alors l'antisémitisme qui se distingue de
l'anti-judaïsme médiéval dont les griefs étaient essentiellement d'ordre religieux, tandis que
l'antisémitisme ajoute des arguments raciaux. D'autre part dans le contexte de l'Europe des nations,
émerge aussi l'idée d'un nationalisme juif, dès le milieu du I9ème siècle. Les pogroms de Russie et
l'antisémitisme général en Europe renforcent cette volonté de former une nation et de retourner à Sion
(colline sur laquelle est bâtie Jérusalem).
Dans la décennie 1880, les pionniers juifs quittent la Russie pour fonder des colonies en Palestine qui
est pour eux la Terre d'Israël (Eretz Israël). Les mouvements sionistes apparaissent et, avec le
journaliste autrichien Herzl, les premières démarches diplomatiques visent à obtenir un foyer national juif
dans cette partie de la Turquie, en pleine décadence. Durant la première moitié du 20ème siècle, l'histoire
du peuple juif emprunte deux voies : le combat pour la création d'un Etat juif en Palestine et la
résistance aux persécutions antisémites puis à l'extermination. La Shoah a marqué toutes les familles
juives d'Europe et reste à jamais un souvenir commémoré religieusement. L'Etat d'Israël est né par la
volonté de l'Organisation des Nations Unies mais son existence est constamment remise en cause par
son entourage arabe.
Les points essentiels à retenir sont :
- l'unicité de Dieu et du Temple,
- le don de la Loi et de la Terre d'Israël (Eretz Israël),
- le temps et la vie marqués par la fidélité à Dieu,
- une histoire douloureuse très présente.
J'insiste aussi sur le fait qu'il n'est absolument pas nécessaire d'être croyant pour enseigner la
connaissance des religions. En aucun cas ces cours sont des cours de religion ou de catéchisme. Il est
souhaitable, me semble-t-il, de n'émettre aucun jugement de valeur sur les différentes religions portées
à la connaissance des élèves. Ils sauront eux-mêmes forger leur jugement.
J'ai pu donner des informations connues de l'assistance mais j'ai exposé, ici, ce qui me paraît
indispensable à faire connaître lorsqu'on est enseignant et non pas ce que tout enseignant doit savoir.
Pour des connaissances plus approfondies, se reporter à la bibliographie.
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