DOSSIER Mots-clés : Microé ! ectroni- 0 évolution aux de la microélectronique frontières du améliorer possible encore performances : et des pour toujours circuits que, Circuits intégrés, Evolution, Fabrication, Potentialités. les intégrés par Joël HARTMANN, CEA Let ; Depuis plusieurs dizaines d'années, l'industrie du semiconducteur poursuit une course folle repoussant loin les limites technologiques. cette évolution unique des techniques et traçons toujours Les dimensionsdes circuits intégrés répondent plus Retour sur depuisles années60 à une double évolution: à chaque génération,la taille des motifsimprimés est réduite de 30% et la complexité des circuits s'accroît,doublant lasurfacedespuces. dans le domaine quelques perspectives. INTRODUCTION Elle s'appelle la loi de Moore et bat implacablement le tempo du monde de la microélectronique.Ce rythme imposé à l'innovation technologique ne souffre pas d'exception : tous les deux ans ou trois ans, le nombre de transistors intégrés sur les puces doit être multiplié par quatre. La prédiction formulée dans les années 60 par Gordon Moore, co-fondateur de la sociétéaméricaineIntel, s'appuie sur une double évolution : à chaquegénération, la taille des motifs imprimés sur les circuits est réduite de 30% et dans le même temps, la complexité des circuits s'accroît, doublant la surfacedes puces. La justesse de la prévision lui a donné avec le temps force de loi, elle est maintenantutilisée de manière prédictive (figurel). En 1971, le premier microprocesseur comptait 2 300 transistors. Pour 4 bits, il occupait une surface de 0,2 CM2. La finesse du trait de gravure était d'environ 4 à 5 microns. En 1994, chaque microprocesseur comportait plus de 3 millions de transistors. Ses 32 bits occupaient près de 2 CM2.Le trait ne faisait plus alors que 0,35 flm soit plus de dix fois moins que ceux du premier microprocesseur d'Intel. En microélectronique, les objectifs sont donc assignés à l'avance. A charge pour la rechercheet l'industrie de trouver les chemins technologiques qui les conduiront en temps et en heure aux dimensions prévuespar la loi. La Compte tenu des évolutions technologiques, les centresde fabricationet les techniquesmisesen oeuvre (en particulier laconceptionet le test)ont considérablement évolué.Aujourd'hui, pour se doter d'une salle blanche pour technologie 0, 18 pm sur tranchesde siliciumde 200 mm, il faut investir2 milliardsde dollars. Leséquipements intégrantdes circuitsintégrésverront encoreleursdimensionsréduites: les experts estimentles limitesphysiquesdes transistorsen deçà desquelles ils ne pourrontplusfonctionnerà environ0,02 um. Sincethe 1960s, integratedcircuitdimensions have been subjectto two conflictingtrends.With each generation, thefeaturesizeshrinksby 30% while the increasedcomplexityof the chipsresultsin a doublingof thesurfacearea. ln responseto thesetechnological advances, the manufacturing facilitiesand techniquesusedhave neededto adapt rapidly, particularly in the areas of designand testing.At todays prices,a new cleanroom for manufacturing 0.18 um devices on 200 mm siliconwafers costsin the regionof two thousand million dollars. The equipmentin which the integratedcircuitsare usedhasalsoreducedin size, but the limitmay not be far off. Experts believethattransistors willceaseto function if shrunkbeyond0.02 um. figure 2 donne une illustration en microscopie électronique REE 114. 9 Octobre 1999 PHYSIQUE 10 ET TECHNOLOGIE EN MICROÉLECTRONIQUE . Evolution de la taille des TAILLEDES MOTIFS (EN MICRON) motifs au cours des années. Production de devoum 1volume e II) éveloppeme Développement pement LIMITELITHOGRAPHIE LIMRFE L OPTIQUE 0 Recherche Reherche - ----i-----i------t-----------------80 85 90 95 0 () 05 10 à balayage de la réduction de la taille d'un transistor MOS vu en coupe. Sur ce marché mondial des semi-conducteurs, en constante expansion en moyenne depuis plus de trente ans, (14 milliards de dollars en 1982, 148 milliards de dollars en 1998), il est vital d'être parmi les premiers, sinon le premier, à " sortir " une nouvelle génération technologique pour vendre les produits avant qu'inexorablement leurs prix s'écroulent lorsque l'ensemble de la profession sera présent sur ce nouveau créneau. Cette phase d'introduction est en effet vitale pour permettre d'amortir les coûts de la recherche et développement, en croissance exponentielle. Pour tenir compte de l'évolution constante de la taille des puces de circuits intégrés malgré les progrès de miniaturisation des techniques de lithographie, et aussi parce que l'industrie du semiconducteur ne doit sa rentabilité qu'à la fabrication collective de puces sur les plaquettes de silicium, les industriels sont amenés régulièrement à augmenter le diamètre des tranches de silicium pour maintenir, voire dans certains cas augmenter, le nombre de puces par R&D 1984 ANNEES plaques. C'est ainsi qu'au début des années 70 les fabricants de semiconducteurs travaillaient sur des plaques de 1 pouce de diamètre (2,54 cm). Aujourd'hui, le nouveau standard est de 200 mm et le 300 mm est annoncé pour le début des années 2000. Pour faire face à la croissance exponentielle des coûts et mieux planifier les dates d'introduction des nouvelles générations technologiques, en 1994, et pour la première fois, les différentes société américaines du semiconducteurs se sont regroupées dans la SIA " Semiconductor Industry Association ". Le but était de mettre ensemble à jour les prévisions de la loi de Moore pour les dix années à venir. La SIA roadmap était née. Elle fut rapidement utilisée comme une référence internationale par toutes les sociétés du semiconducteur. Depuis 1998, la SIA Roadmap s'est internationalisée, elle est maintenant rebaptisée ITRS " International Technology Roadmap for Semiconductors ". Elle est remise à jour annuellement par un ensemble d'experts internationaux et couvre une période de 15 ans. R&D 1998 i l'r,111sistor I Mill P.2,1 aie 5274 x 1 3 ék''à > à>t*P'm 'rraiisîstor 0. 1 fini 2. Evolution de la réduction de la dimension des transistors. REE W9 Octobre 1999 Aux frontières du possible pour améliorer encore et toujours les performances des circuits intégrés ...,., _ H i f IIk Ey e . i . r.' J" : 1& L_ i' tri J' ,7, ". " v ffle, ci, (, l7 Cn h'Îi I n r ra n 0 -,l'C17 !3: iL , -, rn Y___J __., i F:' _ xs- rr. r :'' 3, 4. Exemples de circuits intégrés avec leurs connexions, vus de dessus en microscopie optique. L'industrie du semiconducteur se prépare à présent à aborder l'ère de la fabrication de circuits logiques intégrant plus de 100 millions de transistors par puce avec des dimensions critiques de l'ordre de 0,13 um. Ces dimen- chaque puce : de quelques secondes à quelques minutes. Avec l'augmentation de la complexité des circuits intégrés, les programmes de test sont de plus en plus complexes à la lumière visible. Les mémoires, dynamiques ou non vola- développer pour permettre de couvrir à 100% toutes les fonctionnalités, et donc le temps de test devient prohibitif. Pour contourner ce problème, les concepteurs introduisent tiles, intègrent déjà plus d'un milliard de transistors, mais dans des structures très répétitives. Le pari technique pour maintenant dans leurs circuits de plus en plus de fonctions d'auto-test. sions sont maintenant inférieures à la longueur d'onde de les circuits logiques tels que les microprocesseurs, les processeurs de signaux et autres circuits multimédias maîtriser non seulement les techniques est de de lithographie nécessaires à la réalisation des motifs sur la plaquette de silicium, mais aussi de développer les techniques d'interconnexions multi-niveaux indispensables pour permettre la connexion entre tous les transistors du circuit (figures 3 et 4). Pour cela, en amont de la fabrication du circuit intégré, le concepteur doit disposer d'outils de conception assistée L'ÉVOLUTION DES TECHNIQUES DE FABRICATION Au fil du temps, l'augmentation constante de la densité d'intégration a entraîné une course au gigantisme des usines de fabrication de circuits intégrés. Compte tenu de la miniaturisation des composants, il est tout d'abord indis- par ordinateur de plus en plus perfectionnés permettant d'automatiser le plus possible le routage de ces pensable de réaliser les opérations technologiques dans des salles blanches où l'air est filtré pour piéger les particules. De plus l'air circulant dans la salle blanche forme un flux connexions, ainsi que le placement des blocs logiques à l'intérieur de la puce. Enfin, et non des moindres, se pose laminaire du haut vers le bas pour éviter toute turbulence et donc tout risque de re-déposition de particules sur la sur- le problème du test de ces circuits géants. En effet, l'indus- face des plaquettes de silicium. La propreté d'une salle blanche se définit par sa classe et par la taille minimum des trie du semi-conducteur est basée sur le principe de la fabrication collective des puces sur les plaquettes de silicium. Pour tenir compte du fait que, malgré la haute technicité des salles blanches de microélectronique, il existe toujours une certaine quantité de défauts sur la plaquette de silicium, le rendement de fabrication n'est jamais de 100 %. Après découpe des plaquettes de silicium et montage en boîtier des puces individuelles, tous les fabricants de circuits intégrés procèdent alors au test systématique de toutes les puces montées selon des protocoles de test très sophistiqués destinés à vérifier le bon fonctionnement de tous les composants du circuit. En effet, un seul transistor défaillant dans un circuit de 100 millions entraînera inévitablement cuit. L'opération de transistors le dysfonctionnement de ce cir- de test est donc indispensable, mais très coûteuse car elle nécessite des équipements électroniques ayant des performances supérieures aux puces qu'ils ont à tester et les temps de test sont relativement longs pour particules qu'elle est capable de filtrer. Une classe 100 (standard des années 80) est une salle où l'on mesure moins de 100 particules par pied cube (environ 30 litres). A cette époque la taille maximum des particules était de 0,5 Mm. Le meilleur standard actuel de salle blanche, pour les technologies 0,25 flm en phase de mise en production dans le monde est une classe 0,1 et la taille des particules est inférieure à 0, 1 p m. Autrement dit, dans une telle salle, on mesure moins de 1 particule de 0,1 pm dans un volume de 300 litres d'air (figure 5). L'air des salles blanches se déplace à environ 0,5 m/s. L'ensemble de l'air d'une salle blanche est donc renouvelé de 500 à 600 fois par heure. De plus, la salle blanche est contrôlée en température (typiquement 20'C± 0,1'). Les équipements de lithographie sont en particulier très sensibles à la moindre variation de température qui peut avoir un impact sur la dilatation des optiques et donc sur le REE N'9 Octobre 1999 PHYSIQUE ET TECHNOLOGIE EN MICROÉLECTRONIQUE contrôle de la taille des motifs réalisés à la surface des plaquettes de silicium. Enfin, le degré hygrométrique de la salle blanche est contrôlé à environ 45 % ±l %. Les procédés chimiques réalisés sur les plaquettes sont en effet très sensibles aux variations hygrométriques de la salle. , . ., .. :) Une salle blanche n'est pas seulement une salle propre où l'air est soigneusement filtré. Elle doit disposer également d'approvisionnement d'eau désionisée de haute pureté pour le nettoyage des plaquettes de silicium, d'une station de traitement des rejets des produits de réaction chimiques réalisés en salle blanche, de systèmes d'extraction d'air pour évacuer les calories dégagées par les machines en salle blanche ainsi que les vapeurs chimiques des produits de réaction, etc. (figure 6). Au début des années 80, pour construire une salle blanche pour les technologies 2 um sur tranches de silicium de 100 mm, il fallait compter un investissement d'environ 200 millions de dollars. Aujourd'hui, pour construire une salle blanche pour technologie 0, 18 p m sur tranches de silicium de 200 mm, il faut compter un investissement de 2 _ z..x. ,. _ =,. 6. Arrivées des divers fluides nécessaires au bon fonctionnement d'une salle blanche. réaliser sur les plaquettes de silicium, les dessins des transistors, ont donné lieu à d'énormes efforts de R&D. Au début de l'ère des microprocesseurs, les motifs étaient reproduits sur la plaquette de silicium à l'échelle 1 à partir d'un masque de verre recouvert de motifs en chrome, qui était aligné par rapport à la plaquette : c'était la technique de projection. La plaquette était insolée à travers ce milliards de dollars. l'ÉVOLUTION ' DES TECHNOLOGIES La miniaturisation régulière des composants semiconducteurs CMOS est la règle de base de cette industrie. Pour y parvenir, les techniques de lithographie, nécessaires pour i iiii, t "' " i IdI,nfï l' II us u,,/$. ITe.'F.w 4ruP, , "f,Yl I Î ;:IÛ0,19OII PIilupiïÎ'lii,iiiiiif IPI9lû lïliïiii li'il iVcvrq`Pi9ili'luun NI v "' - -. masque par une lumière filtrée à 436 nm (raie G d'une lampe à vapeur de mercure). Elle a permis de travailler jusqu'à des dimensions minimum de 1,5 à 2 flm et est encore beaucoup utilisée dans les usines de fabrication de composants de faible complexité et à bas coût. Au début des années 80, pour réduire le problème des déformations de plaques lorsque l'on a atteint un diamètre de 100 mm, la technologie de la photorépétition directe sur tranche est apparue. Le principe consiste alors à réaliser un masque à une échelle 5 à 10 fois plus grande que celle de la puce à imprimer. Ce masque, à l'inverse de la technique de projection, ne comporte qu'une seule puce. Une optique réductrice ainsi qu'un système interférométrique d'alignement permet d'insoler une puce à la fois. La table où se trouve la plaquette de silicium se déplace ensuite en X puis en Y pour insoler successivement les puces suivantes jus- y a qu'à recouvrir l'ensemble de la surface du silicium. Les premiers photorépéteurs ont ainsi été introduits au début des années 80, pour réaliser les circuits de géométries 2 um sur tranches de 100 mm. Ces machines utilisaient -_ toujours la raie G du mercure à 436 nm. La technologie a .,,E i, ' : ` ,,c, 6 : è£ _c y,_ ",., eifr. s 'R.,., " fl $Vy.. 3ïé,v Jd;.^ a dt âCF s.. *. s. yy''1'. ` ; t " dA i-'VX5 R4. 5 ". :kS3 x% !.,... g .2 a.3&Euro;.ES "ESYxtt t4: -â'12 `.,ü5.4= _.,,$.âll .,'t.vq,3 · L., : m "2"'-., Vue d'une salle blanche. REE N'9 Octobre 1999 , ; -,to, -RC4G · `i'i,. · _tr''. °'sT. *.,' t h.°.4..' ; progressé au fil des années, grâce à l'amélioration de l'ouverture numérique, et l'on a pu avec ces équipements améliorer la résolution jusqu'à 0,8 pm. A partir du 0,5 pm, la longueur d'onde était trop élevée pour obtenir cette résolution avec une profondeur de champ suffisante. On a alors utilisé la raie I, à 365 nm, du mercure. Cette technologie a permis de couvrir les générations 0,5 flm et 0,35 pm. A nouveau, à partir du 0,25pm, il a fallu réduire la longueur d'onde. Pour la première fois, on a abandonné l'illumination par lampe au profit du laser en UV profonds. C'est d'abord la longueur d'onde 248 nm du laser excimère KrF Aux frontières i du possible $." v t.,.\ .......... N s pour améliorer encore et toujours les performances des circuits intégrés a i I I'I YiYr; I ji, kl»adxzG , IYfl (,9si iVi' ?é , Yi k I, nci p ,=VIII : f II . 7. Microscope électronique à balayage de contrôle dimensionnel pour géométrie 0,25 jum et 0, 18 pm. i4i l qui a été choisie. Cette technologie est actuellement en phase de montée en volume de production pour les générations 0,25 flm et 0,18 flm (figures 7 et 8). A partir du 0,13 pm, technologie actuellement en cours de développement chez tous les industriels majeurs des circuits intégrés, il faudra passer à la longueur d'onde 193 nm (laser excimère ArF) dont les premières machines prototypes viennent d'être livrées au début de l'année 1999. Au-delà, une nouvelle longueur d'onde de laser commence à poindre : le 157 nm. Mais tous les experts en lithographie s'accordent maintenant à dire, que la lithographie optique a atteint ses limites pour répondre aux besoins incessants de la miniaturisation des composants. En dessous du O,lflm qu'il est prévu d'atteindre en production au milieu des années 2000, il faudra passer à une nouvelle technologie de lithographie. Plusieurs solutions, analysées régulièrement à la loupe par un groupe d'experts internationaux baptisé NGL (Next Generation Lithography), sont actuellement en cours de développement : l'insolation par UV très profonds (13 nm), le masquage par projection électronique, la projection ionique, ou encore les rayons X. Il est difficile de prédire aujourd'hui celle qui sera retenue par les industriels, mais le choix ne comportera pas que des paramètres techniques. La solution choisie devra aussi être économiquement viable, et surtout permettre cette fois de couvrir plusieurs générations technologiques. La technologie des UV très profonds est celle sur laquelle le plus d'efforts sont déployés actuellement dans plusieurs '. 8. Wafer pour générations 0, 25 et 0, 18 jum. mance en courant de saturation des transistors, n'a cessé de maigrir au fil des générations technologiques. Les premiers transistors MOS réalisés à la fin des années 60 disposaient d'un oxyde de grille d'environ 1 flm d'épaisseur. Les technologies CMOS les plus évoluées actuellement (0,25pm) sont réalisées avec un oxyde de grille de 25 angstrom ou 2,5 nm. Les jonctions source et drain réalisées par dopage dans le substrat de silicium sont de plus en plus fines (quelques dizaines de nanomètres actuellement). Pour tenir compte de l'augmentation de la résistivité de ces jonctions, elles sont maintenant surmontées (et ce pays et qui a donc le plus de chances d'aboutir. Si la lithographie reste aujourd'hui le passage obligé depuis une dizaine d'années en production) d'un siliciure, réalisé par réaction d'une fine couche de métal déposée sur les jonctions, avec le substrat de silicium. Plus spectaculaire encore, le nombre d'étapes technologiques nécessaires à la réalisation d'un circuit intégré ne fait qu'augmenter. Dans les années 70, il ne fallait pas plus d'une cinquantaine d'étapes pour fabriquer les premiers microprocesseurs. pour la réduction régulière des dimensions des transistors, elle n'est pas la seule à avoir progressé et évolué sur le Aujourd'hui, pour réaliser un Pentium III ou une mémoire DRAM 256 Mbits, il faut compter pas moins de 200 à 250 plan des performances technologiques. En effet, la réduction des dimensions surfacique des circuits intégrés s'ac- étapes technologiques. Cette évolution s'explique d'une part par l'augmentation régulière du nombre de niveaux d'interconnexions nécessaire pour connecter entre eux les millions de transistors réalisés sur la pastille de silicium (1 compagne également d'une réduction verticale c'est-à-dire de l'épaisseur de certaines couches déposées à la surface du semi-conducteur et aussi d'une complexité accrue de la séquence technologique. Ainsi, l'épaisseur de l'oxyde de grille des transistors, qui définit au premier ordre la perfor- dans les années 70, 6 à 7 actuellement) mais aussi par l'évolution de la complexité de l'architecture des transistors (figure 9) : une dizaine d'étapes d'implantation REE IN.9 Octobre 1999 PHYSIQUE ET TECHNOLOGIE EN MICROÉLECTRONIQUE 9. Evolution de la complexité technologique des transistors. RMtMC<ion des ditneosions horMontatM : T x; : ()S Wnz Pm lt. t2.m 1211M ....... surrélevé,ç , iti1 0,] 2piii ).1ZIT11 t.g : ioniques assorties de masquages spécifiques sont maintenant nécessaires pour obtenir l'optimisation des performances des transistors MOS, deux suffisaient au début de l'ère du CMOS. Enfin, et non des moindres, cette évolution de la complexité technologique s'est accompagnée d'une augmentation constante du nombre de matériaux utilisés dans l'assemblage d'un procédé de fabrication des circuits intégrés (figure 10). A l'aube de la microélectronique, on n'utilisait essentiellement que le silicium, le dioxyde de silicium et l'aluminium (pour les connexions). Progressivement, pour tenir compte d'une part de l'augmentation de la densité de courant dans les connexions ainsi que de la réduction de la profondeur des jonctions, on est passé à des connexions en aluminium-silicium puis en bi-couche barrière Ti-TiN + AlCu. La génération 0,8 flm a vu l'apparition du remplissage des contacts et des vias en tungstène. 18 16 " a 14 1: 12 - Si y None .. Cu Cu 10 -p ; z................................................. As, Ai MO 8 0, N Depuis le . 0,35 pm, pour la réalisation de l'isolation entre niveaux métalliques, on commence à remplacer le SiOz par divers matériaux à faible permittivité diélectrique pour réduire les capacités parasites entre conducteurs. Enfin, récemment, et pour le 0,25 pm, plusieurs constructeurs ont annoncé le développement d'interconnexions en cuivre en remplacement de l'aluminium dopé cuivre (figure 11). Ce changement profond dans la technologie CMOS, est motivé d'une part par le besoin de réduction de la résistance des lignes (le cuivre est nettement moins résistif que l'aluminium) et d'autre part le souci d'améliorer la résistance à l'électromigration dans les lignes d'interconnexions, liée à l'augmentation constante de la densité de courant circulant dans ces connexions. Outre l'évolution du diamètre des tranches de silicium, cette complexité accrue de la réalisation technologique des circuits intégrés s'est accompagnée d'une modification majeure du tissu industriel des équipements de fabrication de circuits intégrés. Cette SOI1,BST BST industrie était tout à fait marginale dans les SiOF,Ta,O, RuO., Organies Organies années 70 : les fabricants de circuits intégrés, COS'2, D-CU le - TaSiN à l'image de IBM, de Texas Instruments ou de Motorola concevaient et produisaient euxmêmes leurs équipements. Avec l'évolution du marché et des technologies, une véritable F industrie mondiale s'est créée autour des .. E 60 z = **/ o &8 0.5 0.35 0.25 0.18 0.13 10. Introduction des nouveaux matériaux en microélectronique REE N'9 Octobre 1999 f .... équipements pour semi-conducteurs. Les fabricants de circuits intégrés sont maintenant entièrement dépendants de ces sociétés : ce sont elles qui développent les nouvelles machines qui permettront de franchir encore de nouvelles ruptures technologiques. Ce sont elles également qui conçoivent la nouvelle . génération300 mm et améliorent encore et toujours la propreté des procédés réalisés e. dans ces équipements. Aux frontières du possible pour améliorer encore et toujours les performances des circuits intégrés ment très court entre la source et le drain. Cuivre 7iLwk Nb de niveaux La 1 p FiB CMP Gap 3 -plu Plum 2'0 wimé,l Il 1, 6111 a _,cjk'UP Ce courant peut être réduit par l'augmentation de la tension de seuil du transistor mais au détriment de ses performances en courant, donc en vitesse de commutation. A dimension donnée, on voit donc apparaître plusieurs familles de technologies : composants rapides à faible tension de seuil (pour les microprocesseurs rapides par exemple) ou composants à tension de seuil plus élevée à faible consommation au repos, pour électronique portable (circuits pour téléphones portables par exemple). Les composants réalisés sur silicium sur 11) 7 () 1975 1981) 1 Y85 li) 9 () 1995 200 ( isolant (SOI) possèdent la particularité intrinsèque d'avoir des performances en vitesse supérieures à celles des transistors 11. Evolution de la complexité des procédés d'interconnexions. xions. sur silicium massif pour des consommaXlOns.'l','f d LE PROBLÈME DE LA RÉDUCTION DIMENSIONS POUR DES LES COMPOSANTS Pendant de nombreuses années, on l'a vu, l'évolution des technologies était dictée à la fois par la réduction des dimensions et par l'accroissement des performances en vitesse des circuits intégrés. Pour cela la réduction des dimensions linéaires des transistors MOS s'est accompagnée d'une réduction de l'épaisseur de l'oxyde de grille. Cependant, les concepteurs de circuits et l'industrie électronique étant par ailleurs très conservateurs, pendant très longtemps, la tension d'alimentation de ces circuits est restée constante, tel un standard, à 5 V. tions au repos plus faibles. Réalisés sur un substrat comportant une couche d'oxyde de silicium enterrée dans le substrat de silicium, ces composants ont été développés au départ pour des besoins d'électronique durcie (applications militaires ou spatiales). L'amélioration de la qualité des matériaux SOI, et la montée en production de volume de ceux-ci permet d'envisager dans un futur proche la fabrication de circuits intégrés sur SOI pour applications civiles notamment dans le domaine de l'électronique portable. LE PROBLÈME DE LA CONCEPTION Si l'évolution des procédés technologiques, tirée par le besoin permanent de miniaturisation des.composants, res- Au fil des générations, cette contrainte est devenue de semble à une course effrénée contre la montre, il n'en est plus en plus difficile à tenir pour les architectes de technologies car, conséquence directe, le champ électrique à travers l'oxyde de grille ne faisait qu'augmenter. A partir de la génération 0,35 pm, le problème est devenu tellement pas de même des techniques de conception des circuits intégrés. Même si eux aussi ont beaucoup évolué vers une complexe que le " standard " a sauté et la tension d'alimentation est passée à 3,5 V. Depuis, chaque génération a vu un changement de tension : 2,5 V pour le 0,25 pm, 1,8 V pour le 0, 18 p m, etc.. Cette évolution s'est même récem- pas moins que le concepteur ne peut, aujourd'hui avec ces outils, tirer pleinement parti des potentialités des technolo- ment accélérée avec l'avènement de l'électronique portable et le besoin de composants à faible consommation, donc à tension d'alimentation réduite. Il est possible qu'un nouveau standard à 1 V apparaisse vers le 0, Ipm car il corres- 100 millions de transistors ! Réaliser une telle conception est un véritable défi car cette intégration doit se faire en réussissant le meilleur compromis entre quatre contraintes contradictoires : - intégrer tous les fonctionnalités de la puce sur une sur- pond à la tension nominale d'une pile bâton, mais rien n'est sûr car plusieurs sociétés se penchent déjà sur la réalisation de circuits fonctionnant à quelques dixièmes de volts. En dessous du 0,1 pm, nul ne sait vraiment où se trouve la limite en dimension du fonctionnement d'un transistor MOS (figure 12). Tout est déjà affaire de compromis entre vitesse et consommation. En effet, la réduction drastique de la longueur du canal des transistors entraîne dès maintenant, malgré une optimisation poussée des transistors, du courant au repos de ces transistors lié à un espace- conception largement assistée par ordinateur et par un niveau de description logique très sophistiqué, il n'en reste gies qui lui sont offertes. En effet, les nouveaux microprocesseurs vont bientôt intégrer sur une même puce plus de face minimum de silicium pour assurer la meilleure rentabilité du produit, - réaliser la conception du produit dans le temps le plus court possible pour être parmi les premiers à introduire le circuit sur le marché. C'est en effet dans les premiers mois de la commercialisation d'un circuit intégré que se réalisent les plus grandes marges. Ensuite, avec l'arrivée des concurrents voire de produits plus performants, les prix de vente s'écroulent très vite, REF. ! \. 1) Octobre 1999 PHYSIQUE ET TECHNOLOGIE Courant ,I,I ; EN MICROÉLECTRONIQUE tunnel dans I l'oxyde de grille < 2nm I I I ItIll II I! j I ;, pI Rl : ;4 i i II i'I i"I' !ty i , v i i I Profondeur jonctions Phénomènes pour "AW ". canal de perçage inférieur des < 3nm en volume à 2nm 12. Limites physiques liées à la réduction des dimensions des transistors MOS, - optimiser la vitesse de fonctionnement du microproces- seur : quelques MHz de plus en fréquence d'horloge peuvent permettre de gagner quelques dizaines de dollars sur le prix de vente des circuits, - minimiser la consommation électrique du circuit : si l'on n'y prend garde, 100 millions de transistors peuvent donner lieu à une consommation d'une centaine de watts sur Icm de silicium ! La " roadmap (International " internationale Technology des circuits intégrés Roadmap for Semiconductors) prévoit qu'en 2005 les microprocesseurs seront réalisés en technologie CMOS 0,1im, intégreront plus de 200 millions de transistors et fonctionneront à une fréquence d'horloge comprise entre 2 et 3,5 GHz. Le nombre d'entrées-sorties sur le boîtier s'élèvera à 4 000, la tension d'alimentation sera de IV, la consommation sera d'environ 150 W soit un courant de 150 A ! Le problème de la distribution des courants est donc primordial dans la conception du circuit intégré. On l'a vu, pour augmenter la vitesse du circuit, il est nécessaire non seulement de réduire le champ électrique mais aussi la dissipation électrique en réduisant la tension d'alimentation. Depuis que la barrière du 5 V a été franchie, les tensions d'alimentation n'ont cessé de décroître avec la réduction des dimensions. Dans le même temps, les concepteurs de circuits intégrés doivent rivaliser d'ingéniosité pour améliorer la performance des circuits en intégrant de plus en plus d'interconnexions, plus de fan-out (nombre de portes logiques adressées par un même inverseur) et plus de capacité mémoire. En conséquence, l'inté- REE W9 Octobre 1999 gration de plus en plus de fonctions sur la puce rend difficile la réduction de consommation globale de celle-ci. Les " drivers " de bus et d'horloge, notamment, ont tendance à supporter de plus en plus de charge capacitive, et donc les pics de courants au moment des commutations ne font qu'augmenter également. La combinaison de la réduction de la tension d'alimentation avec l'augmentation de ces pics de courant entraîne des problèmes accrus de génération de bruit, d'émission électromagnétique, de contrôle de tension de seuil, et de chutes de tensions importantes sur les très longues lignes d'interconnexions. La principale préoccupation du concepteur de microprocesseur est donc de gérer le problème des courants de commutation en optimisant au mieux le dessin de la distribution des courants par les lignes d'alimentation ainsi que par les lignes d'horloge. De plus, le concepteur ne dispose pas aujourd'hui d'outils de conception assistée par ordinateur suffisamment performants et précis pour simuler les résistances et capacités parasites générés par la connexion des différents blocs logiques (figures 13 et 14) : en effet, s'il dispose de logiciels de routage automatiques, le résultat du routage, utilisant les différentes possibilités des multi-niveaux d'interconnexions, ne lui permet pas de remonter à la résistance et aux capacités entre lignes. Il faut pour cela disposer de modèles et de logiciels de simulation 3D reproduisant le plus fidèlement possible le résultat de l'assemblage technologique, puis calibrer ces modèles et les intégrer dans des bibliothèques disponibles à tout moment pour le concepteur. Ces outils sont encore à l'état de recherche et Aux frontières du possible pour améliorer encore et toujours les performances des circuits intégrés l'avenir, non seulement le concepteur de circuit intégré devra utiliser 1998: 6 niveaux de met métallisation mëtallisatiou IsatlOn.la CAO mais il devra aussi se rapprocher de la technologie et de la modélisation fine des composants. En effet, la technologie et le tranm -U- 1 IL---, am, -1 1980 : 1 niveau de métallisation Il - m z m 1 : mm mm a& sistor ne peuvent plus être considérés maintenant respectivement comme une boîte noire et un m m simple interrupteur. La complexité de la technologie d'une part, et la miniaturisation des composants rm m " - d'autre part entraînent des effets physiques ayant des conséquences Ma " électriques qui devront être prises en compte par le concepteur. Il devra par exemple tenir compte i dans la simulation de capacités 13. Augmentation de la complexité des interconnexions. ons. d'interconnexions, que plusieurs matériaux diélectriques sont utilisés dans l'assemblage, avec des constantes diélectriques développement et ne seront disponibles industriellement différentes entre lignes et entre niveaux. Il devra aussi que dans quelques années. En attendant, la mauvaise simulation de ces interconnexions peut entraîner soit des proprendre en compte le fait que les transistors ont des coublèmes de dysfonctionnement liés notamment à l'apparirants de fuites de plus en plus importants au repos. tion de bruit ou de diaphonie entre lignes, soit des proCertains concepteurs prévoient maintenant la coupure blèmes de vitesse dus à une sous-estimation des charges d'alimentation des blocs du circuit qui ne fonctionnent pas capacitives des lignes de connexion. C'est le genre de problème que le concepteur redoute le plus car, la complexité aidant, il devient très difficile de " debugger " un circuit défaillant à la première sortie de silicium. La conception des systèmes de distribution de puissance et de signaux logiques nécessite maintenant des modèles très complexes : au début de l'ère ces circuits intégrés, un " driver " pouvait être simulé comme une résistance en série avec un interrupteur et une source de courant, et la charge comme une capacité connectée à la masse. Aujourd'hui, la complexité des transistors et des connexions oblige le concepteur à utiliser des modèles très sophistiqués de charges distribuées couplées à de nombreux autres éléments de commutation, prenant en compte le comportement non linéaire de la charge et les effets inductifs engendrés par le pour réduire sa consommation instantanée. D'autres envisagent des tensions de seuil dynamiques, qui varient en fonction de la tension appliquée sur la grille. Toutes ces optimisations ne peuvent se faire qu'avec une collaboration étroite entre les technologues, les concepteurs et les ingénieurs de simulation sants. et de modélisation des compo- Une autre évolution significative de la conception des circuits intégrés est liée à l'augmentation du nombre de fonctions par puce que l'on appelle communément le " system on chip ". Cette évolution est rendue possible par la miniaturisation des composants et par le marché des systèmes électroniques multimédia, l'automobile ou les télécommunications. réseau de distribution de puissance notamment. A la bonne époque des circuits 5 V, les concepteurs de circuits rapides n'étaient pas concernés par le problème de la puissance. Aujourd'hui, on l'a vu, le compromis entre les quatre contraintes du concepteur, associé au fait que le marché demande de plus en plus de variétés de v - produits ayant des performances différentes, oblige celui-ci à travailler avec des outils de simulation et de conception très sophistiqués et précis lui permettant d'aller au plus vite vers l'optimisation des performances visées. Cela veut dire que dans ..,.'7 5'13' ; 14. Coupe d'un empilement multiniveau d'interconnexions. REE ? 9 Octobre 1999 ; L, L li PHYSIQUE ET TECHNOLOGIE Cette intégration de circuits multifonctions se fait actuellement dans un contexte de marché très compétitif et donc très évolutif où le " time to market " est l'élément nOl pour la réussite commerciale de l'entreprise. Pour réussir ce nouveau challenge, les concepteurs ont de plus en plus recours à la réutilisation de blocs de circuits parfaitement caractérisés et qualifiés. C'est ce que l'on appelle le IP ReUse ou Intellectual Property Re-Utilization. L'objectif principal des méthodes de " Re-Use " est avant tout de préserver le très fort investissement nécessaire à la conception de circuits très complexes et de développer en un temps minimum des produits dérivés destinés à des applications différentes. Avec une librairie parfaitement caractérisée, ces IP permettent en effet de réduire le temps de convergence et d'assembler rapidement de nouvelles fonctions à partir de blocs existants. Ici, les concepteurs et les experts de CAO doivent travailler ensemble pour le développement de telles librairies ainsi que sur les méthodes de synthèse logique à très haut niveau d'intégration réaliser ces nouveaux produits. qui permettront de LE PROBLÈME DU TEST Le test de fonctionnalité des circuits intégrés est une étape importante et incontournable pour un fabricant de composants. En effet, les puces réalisées sur les plaquettes de silicium sont testées plusieurs fois avant d'être commercialisées : tout d'abord sur plaquette, en fin de fabrication pour déceler le nombre de puces bonnes par plaques (test go-no go) ; ensuite lorsque ces puces sont montées en boîtiers, et enfin, bien souvent à nouveau après plusieurs heures de test de vieillissement sous contraintes pour vérifier la bonne fiabilité du circuit (figure 15). Le retour d'informations sur ces tests permet d'obtenir des informations précieuses sur les défauts qui peuvent apparaître pendant la fabrication des composants. Le test est donc une étape très importante de la validation d'une EN MICROÉLECTRONIQUE technologie et des produits qui en dérivent avant la commercialisation de ceux-ci. Le test est aussi utilisé pour le " debug ", le diagnostic et parfois la réparation de défauts des circuits. Avec l'évolution de la complexité des circuits intégrés en nombre de transistors par puces, en performances mais aussi en nombre de fonctions par circuit, le test fonctionnel devient lui aussi un problème technique très complexe à traiter. Les difficultés sont multiples : - Toutes les puces devant être testées, et ce plusieurs fois, le temps de test par puce doit être le plus faible possible : à titre d'exemple, une unité de production traite environ 20 000 tranches de silicium par mois engendrant le test de 2 millions à 3 millions de puces par mois, soit une puce par seconde ! Bien évidemment, avec l'augmentation de la complexité des circuits, il est de plus en plus difficile de minimiser le temps de test. Cette contrainte est cependant très importante car l'investissement d'un testeur de circuits intégrés représente plusieurs millions de dollars et son temps d'immobilisation doit être le plus court possible. - Le nombre de transistors par puce augmente beaucoup plus vite que le nombre de broches extérieures des boîtiers dans lesquels elles ont montées. Il est donc de plus en plus difficile d'accéder par l'extérieur à la fonctionnalité de ces transistors. - La vitesse de fonctionnement interne des composants est beaucoup plus importante que la vitesse à laquelle on peut faire fonctionner la puce de l'extérieur à cause des éléments parasites passifs liés au boîtier. Il est donc très difficile d'accéder à leurs performances réelles. - Beaucoup de circuits comportent maintenant des mémoires embarquées (dynamiques ou non volatiles). Ces mémoires sont directement adressées en interne par l'unité logique et ne sont pas toujours accessibles de l'extérieur. Les difficultés sont traitées en relation étroite entre le concepteur du circuit et l'ingénieur de test chargé du programme de test et de l'analyse du comportement du circuit. Dans la pratique notamment le concepteur de circuits intégrés introduit de plus en plus de fonctions internes d'autotest d'une part pour minimiser le temps de test externe et d'autre part pour traiter le problème de l'accès aux fonctions internes, enfouies dans le circuit logique. Enfin, ces E 79M approches sont également abordées à différents niveaux jusqu'à l'intégration dans la fonction électronique ultime du composant. Les méthodes de test, de " debug ", d'analyse de défaillance et de réparation sont ainsi conçues de manière cohérente depuis le coeur du circuit jusqu'au système électronique complet en passant par le circuit en boîtier et la carte électronique. CONCLUSION Cet article a tenté de mettre en évidence les caractères spécifiques de l'industrie 15. Testeurfonctionnel de circuits intégrés. RFF, e 1,, 1999 46. r. .-. Oct.b,e 11,. : 1, 1 de la microélectronique potentialités de ses progressions futures. et les Aux frontières du possible pour améliorer Cette discipline est en effet unique dans l'histoire monde industriel à plusieurs titres : encore du C'est la seule à avoir connu une telle vitesse d'innovation technologique, une capacité à doubler tous les deux ans sa densité d'intégration et à améliorer sans cesse les performances en vitesse des circuits intégrés. Une analogie avec le monde automobile nous permet d'imaginer qu'avec une loi similaire, nous aurions aujourd'hui des véhicules consommant 0,1 litre d'essence aux 100 km pour une vitesse de pointe de pointe de 50 000 km/h ! Les circuits intégrés qui en découlent trouvent progressivement des applications dans tous les domaines : développés au départ pour le militaire et le spatial, ils ont ensuite servi de base au développement de l'informatique de bureau puis familiale. On les trouve maintenant dans les automobiles, les téléphones, l'audiovisuel, et toujours Nul ne sait aujourd'hui intégrés combien de temps encore cette des transistors que les experts estiment aux alentours de 0,02 pm. Il est probable cependant que l'on rencontrera d'abord des limitations techniques ou économiques freinant l'évolution vers ces dimensions ultimes. Il est possible aussi que d'autres composants prennent le relais et que la course effrénée aux performances reparte de plus belle. L'aventure microélectronique est donc loin d'être terminée et il certain que plusieurs générations de chercheurs participeront encore dans l'avenir à l'écriture de cette page unique de l'histoire du savoir-faire technologique humain. les produits constante de ces performances technolo- giques est maintenant elle-même source de développement de nouveaux produits. Les téléphones portables n'auraient jamais vu le jour sans la miniaturisation poussée et la réduction de la consommation des composants. A titre d'exemple, un téléphone GSM réalisé avec des composants d'une technologie du début des années 80 pèserait plusieurs kilos, aurait un volume de plusieurs litres et aurait une autonomie de moins d'une heure ! L'avènement de la technologie CMOS 0,18 flm permettra bientôt le développement de systèmes GPS intégrés dans une montre bracelet, et les futures générations de téléphones portables intégreront un ordinateur de type PC complet avec écran couleur et connexion avec Internet. De même les futures cartes à puces disposeront bientôt de fonctionnalités accrues grâce notamment à l'intégration de microprocesseurs performants, d'écrans, de reconnaissance d'empreintes digitales, etc. des circuits évolution fulgurante des circuits intégrés sera possible car il existe bien sûr des limites physiques au fonctionnement blancs,... L'amélioration les performances », 1*q JoëlHARTMANN estdiplômédel'EcoleNationale Supérieure deGéniePhysique deGrenoble (ENSPG). Il estrentréauCEA-LETIen 1979où il a d'abordétudié lesprocédés dephotolithographie parrayonsX, puisles techniques decaractérisation électrique decomposants MOS.Dansle cadred'un programme decollaboration aveclasociété Thomson Semiconducteurs, il estchargé de la coordination de l'assemblage de la technologie CMOS1,2pm.Ceprojetaboutiraà un transfertdela technologiesur le site américainde Thomson Semiconducteurs à Dallas(Texas).A sonretour,il prendenchargele projetdel'assemblage dela technologie0,5flm EPROM16Mbitpourle sitedeR&D de SGS-Thomson à Milan(Italie).Il assure successivement les fonctionsd'assistantde chef du département de microélectronique pourla coordination desprogrammes d'assemblages technologiques, puisdechefduservice « Projetsd'IntégrationTechnologique » de ce département.JoëlHartmann assurc la responsabilité dechefdu département de microélectronique du LETI depuisle 1/12/97. Il estl'auteurd'unedizainedepublications et d'unequinzaine debrevets. JoëlHartmann estmembre de la sociétéIEEE,du comitéd'organisationde la conférence internationale IEDM(International Electron DeviceMeeting) depuis1994etdela SEE. REE N9 Octobre 1999