Les tudes à décharge Faculté des Sciences – Département de Physique Erwin Reiter Décharge luminescente dans une tube à basse pression Une décharge luminescente est un plasma c.-a-d. un gaz formé d’ions et d’électron libres par le passage d’un courant électrique. Nous nous intéressons à ce phénomène dans des tubes à décharge (parfois dits de Crooks). Ces tubes en verre sont soumis à une pression d’air très basse. On branche une bobine de Rumkorf aux électrodes métalliques du tube, ce qui crée un potentiel électrique très élevé aux alentours de centaines de volts en courant continu. À partir de la valeur disruptive on observe le claquage c.-à-d. que l’isolant, ici l’air du tube, devient conducteur et on observe la formation d’un arc violet entre les bornes. Ce phénomène est schématisé par la loi de Paschen qui donne une relation généralement non linéaire de cette tension en fonction du produit de la pression p du gaz par la distance d entre les électrodes. Ceci est utilisé dans différents appareil d’éclairage comme les tubes fluorescents, dont nous allons expliquer le fonctionnement et dans des écrans de téléviseur plasma. Les cations formés sont attirés vers la cathode et les électrons se déplacent vers l’anode. L’énergie cinétique ainsi acquérie est transférée à la cathode par la percussion directe de celle-ci par les cations, ou indirectement par l’intermédiaire d’atomes d’air neutres. Cette énergie cause la libération d’atomes de la cathode dans le plasma. Ces atomes sont excités en entrant en contact avec les ions du plasma, le retour à un état énergétique plus bas cause l’émission de photons correspondants. Les différentes régions du tubes représentés sur la figure sont : a) une région sombre d’Aston très mince, b) la lumière cathodique est une fine couche rougeâtre qui entoure la cathode, c) il suit une zone non lumineuse appelée espace sombre cathodique ou encore espace sombre de Crooks, d) puis nous apercevons l’espace de lumière négative, c’est la région la plus lumineuse du tube, elle est nettement séparée de c) mais diminue en direction de l’espace suivant. La chute de tension qui accompagne le passage de l’espace sombre cathodique vers cette lumière négative est appelée chute cathodique. Cela provient de l’ionisation, les cations en direction de la cathode sont plus inerte de part leur masse supérieure, ils créent donc un surplus de charge positive qui diminue la force du champ par rapport à l’anode, ainsi les électrons sont attirés moins fortement et leur capacité d’ionisation diminue. Cet espace est chargé négativement. e) l’espace suivant est dénommé zone sombre de Faraday, f) la colonne positive est lumineuse et sa couleur et sa longueur dépend du gaz et de la pression, il peut y avoir apparition de stries. Sa formation dépend de la paroi du tube en verre qui freine les électrons et qui Printemps des Sciences 2015 – Bruxelles -1- augmente leur taux de recombinaison et diminue leur densité. Les électrons restants ont alors assez d’énergie pour ioniser d’autres atomes. g) proche de l’anode il y a de la lumière anodique, h) suivi de l’espace sombre anodique. Un cas particulier d’un application d’une forme dérivée de tube à décharge est un tube néon : Tube fluoresçant Ce type d’installation lumineuse est une lampe à décharge à basse pression. Contrairement au sens courant les tubes ne contiennent pas de gaz de néon mais de la vapeur de mercure. Le rayonnement émis par un tel tube est principalement situé dans le domaine ultraviolet. Celui-ci est crée par un phénomène de luminescence, donc de lumière froide. L’émission provient de l’ionisation du gaz par le courant appliqué provoquant d’interactions électriques, principalement des transitions électroniques entre les atomes du tube. Puis la lumière est convertie en lumière visible grâce à une couche de substance fluorescente apposée sur les parois du tube. Les molécules de ces poudres fluorescentes sont excitées par le rayonnement UV et il s’en suit une émission lumineuse spontanée proche de la lumière blanche. Le starter est un petit tube rempli de gaz, muni d'un contact (bilame). Lors de la mise sous tension, il s'amorce. L'arc électrique produit, échauffe le bilame qui se déforme : le contact se ferme et l'arc électrique disparaît. Cette phase permet le préchauffage des électrodes du tube. Au bout d'une seconde environ, le bilame a refroidi et le contact s'ouvre, coupant ainsi le courant du circuit. Le ballast magnétique crée alors une surtension qui amorce le tube. La tension aux bornes du tube diminue et rend impossible l'amorçage du starter jusqu'à la prochaine mise sous tension et permet de limiter l’intensité de l’arc lorsque le tube est amorcé. Le papillotement (ou scintillement ou flicker) est une variation rapide et répétitive de l'intensité d'éclairage de la source lumineuse. Les tubes alimentés en 50 Hz produisent un scintillement à une fréquence de 100 Hz. L'oeil humain ne peut pas détecter ces fréquences, mais le papillotement est perçu par son effet stroboscopique et peut être responsable de malaises ou de fatigue. Il est impressionnant de voir s’allumer un tel tube dans le champ d’une bobine de tesla: Printemps des Sciences 2015 – Bruxelles -2- La bobine de tesla 1893, Nikola Tesla montra qu'on pouvait transmettre du courant sans fil, grâce à son transformateur à haute fréquence: celui-ci fut dès lors appelé Bobine de Tesla . Cette bobine avait la capacité de créer des courants alternatifs sous de très fortes tensions, mais avec une très faible intensité, ce qui la rendait inoffensive pour l'être humain. Tesla put d'ailleurs le démontrer plusieurs fois grâce à son "homme électrique", qui pouvait "envoyer" des éclairs de plus de 40 mètres, allumer des ampoules ou faire tourner des moteurs électriques à distance. Les composants principaux de la bobine de Tesla sont : le transformateur, le circuit LC primaire et le circuit LC secondaire. Contrairement au transformateur conventionnel à induction magnétique, la bobine de Tesla utilise le phénomène de résonance dans un circuit LC comme moyen d’amplifier le voltage. Nous sommes en présence de deux circuits LC présentant un couplage magnétique faible (généralement 0, 05 ≤ k ≤ 0, 2) et dont les fréquences de résonances sont identiques : Le transformateur commence par charger le condensateur primaire. Lorsque la différence de potentiel à ses bornes dépasse la tension de claquage de l’air, l’éclateur ferme le circuit primaire. On se retrouve ainsi avec un circuit LC dont le condensateur est pleinement chargé. Le courant va donc se mettre à osciller dans le circuit primaire, à une fréquence bien déterminée qu’est la fréquence de résonance du circuit. Ce dernier va induire des oscillations dans le circuit secondaire, puisqu’il est couplé à lui, par le phénomène d’induction magnétique. Le circuit primaire agit donc, au travers de la force électromotrice qu’elle engendre, comme un générateur de tension alternative en série sur le circuit secondaire. Comme ces deux circuits sont à résonance, et que le circuit LC secondaire est précisément entrainé à sa fréquence de résonance, celui-ci va amplifier le signal de façon terrifiante ; c’est ainsi que les éclairs sont générés. L’énergie est alors progressivement dissipée jusqu’à ce qu’un nouveau cycle puisse prendre place. Les valeurs des auto-inductances et des capacités des deux circuits sont choisies de telle sorte que c’est la tension qui s’amplifie et le courant qui diminue. On peut montrer que le gain en voltage, pris comme le rapport du voltage initial Vin et du voltage final Vout peut s’exprimer en termes des auto-inductances des deux circuits selon : Printemps des Sciences 2015 – Bruxelles -3- sources : http://wikipedia.fr/ http://sitelec.org/cours/abati/fluo.htm http://inforsciences8.ulb.ac.be/videos/pds2012/ http://www.sts.psu.edu/ http://f1ets.com/bobinetesla/ Printemps des Sciences 2015 – Bruxelles -4-