P I E C E E : E T U D E D ’ I M P A C T A N A L Y S E D E L ’ E T A T I N I T I A L D E L ’ E N V I R O N N E M E N T
11 S
YNTHESE
Un secteur densément construit où se mêlent habitat et activité
économique…
La zone d’étude est constituée d’un agglomérat de quartiers (quartiers de Sainte
Marthe, Saint-Barthélemy, le Merlan, Malpassé) où vivent environ 40000 habitants.
La zone d’étude seule comptabilise environ 11300 habitants (fuseau de 300 m de
large centré sur l’axe du projet soit une centaine d’hectares). Ce territoire est
l’héritage de l'urbanisation des années 60, reposant sur la construction de vastes
propriétés agricoles sur lesquelles ont été réalisés de grands ensembles. 84 % des
logements implantés sur le territoire d'étude sont des immeubles collectifs avec une
écrasante majorité d’HLM.
La population de ces cités d’habitat social est marquée par les signes d’une grande
précarité financière et sociale.
Le MIN, la faculté de Saint Jérôme et plus loin le technopôle de Château Gombert
sont trois pôles d’importance départementale desservis par l’axe Arnavon-Allende.
Le MIN joue un rôle central auprès des petits producteurs agricoles du département
qui viennent y écouler la majeure partie de leur production vers les petits
commerces et restaurants marseillais. En outre, il procure de nombreux emplois de
proximité aux habitants des quartiers voisins. C’est un équipement central dans la
bonne organisation de la filière agro-alimentaire des Bouches-du-Rhône.
L’ambiance paysagère qui se dégage des quartiers traversés est caractéristique
des grands ensembles construits dans les années 60/70.
L’axe Arnavon-Allende impose une coupure urbaine très forte qui sépare les
quartiers. En effet, il n'existe aucun échange, ni fonctionnel, ni symbolique entre
l’axe routier et les ensembles H.L.M situés de part et d’autre. Cette double
étanchéité de la voie a pour conséquence directe l’enclavement des cités
riveraines. S'y ajoutent l’autoroute A7, ainsi que les deux voies ferrées (Marseille-
Aix et Paris-Lyon-Marseille (PLM)) qui traversent aussi le site, créant de véritables
tranchées dans la ville.
Ces infrastructures enferment les quartiers ; l'exemple le plus criant étant la Cité
Font Vert, coincée dans un triangle dont les côtés sont l’Avenue Allende, les voies
ferrées PLM et Marseille-Aix.
… soumis à un trafic conséquent
L’axe Arnavon-Allende est un axe routier saturé aux heures de pointe (près de
4000 veh/h en heure de pointe ; près de 54 000 veh/jour entre les giratoires de
Sainte Marthe et Saint Jérôme). Les difficultés de circulation générées sont
essentiellement dues à l’insuffisance de « maillage » et au double rôle de transit et
de desserte locale que cet axe assure actuellement.
La section la plus chargée des avenues Arnavon-Allende se trouve entre le centre
commercial du Merlan et le giratoire de Sainte-Marthe. Cependant ce ne sont pas
les voiries proprement dites qui conditionnent la capacité du réseau routier mais les
carrefours et giratoires.
Cet axe assure donc un double rôle de desserte locale et de transit inter quartier.
En effet, le secteur est caractérisé par la présence de grandes enclaves foncières
qui ajoutent à la déstructuration des lieux (les grandes cités d’habitat social, le
centre commercial du Merlan, le M.I.N des Arnavaux, la Faculté de Saint Jérôme, le
camp militaire de Sainte Marthe…). Ces îlots trop grands induisent un réseau viaire
trop distendu, peu de croisements, et des voies se terminant en impasse. La
hiérarchie des voies de desserte urbaine est alors peu lisible ce qui provoque la
surcharge de l’axe Arnavon-Allende.
… qui induit des nuisances importantes
Un tel niveau de trafic induit bien entendu des nuisances sonores importantes et un
niveau de pollution atmosphérique élevé. Plusieurs secteurs de la zone d’étude
sont des points noirs de bruit (les Castors, tous les HLM donnant sur les avenues
Arnavon et Allende). Mais dès qu’on s’éloigne des axes très circulés, l’ambiance
acoustique devient modérée : les barres en front d’axe routier font office d’écrans
anti-bruit.
La qualité de l’air est dégradée et directement liée au trafic automobile. Les stations
de mesures des polluants situées en bordure immédiate des axes de circulation (A7
et Arnavon-Allende) montrent des dépassements des seuils réglementaires.
Comme pour l’ambiance sonore, dès que l’on s’éloigne de ces axes circulés, les
polluants sont vite dispersés et les valeurs sont très inférieures aux limites
réglementaires.
un double enjeu de desserte de Marseille et des quartiers Nord-est et
d’amélioration du tissu urbain
Outre l’enjeu de bouclage d’une vraie rocade pour la ville de Marseille afin de
répondre aux dysfonctionnements du réseau routier actuel, l’autre enjeu important
qui se dégage sur le fuseau d’étude est un enjeu d’amélioration du cadre de vie des
quartiers traversés.
Le projet de L2 Nord est l’occasion de corriger les erreurs architecturales et
urbaines passées en offrant la possibilité de masquer une infrastructure routière qui
coupe le quartier et de re-définir, en surface, le fonctionnement viaire, de repenser
les formes urbaines, les centralités…
C’est donc un véritable défi auquel doit répondre le projet. Les attentes ne
relèvent pas seulement de préoccupations d’écoulement du trafic mais
portent aussi sur la capacité du projet à entraîner avec lui une démarche de
requalification des quartiers traversés, d’amélioration des déplacements, de
partage de l’espace, d’appropriation par les habitants.