L’augmentation du débit binaire entraîne une dégradation du
rapport signal sur bruit en raison de l’élargissement de la bande
électrique de réception [5]. Cette augmentation de débit accroît
en outre l’influence des phénomène non linéaires,
principalement l’effet Kerr du fait de la réduction de la durée
de l’intervalle de temps binaire et de l’encombrement spectrale
accru du signal.
Le multiplexage en longueur d’onde de plusieurs canaux à
débit binaire moins élevé est une alternative attrayante
permettant de repousser les limites précitées. Mais il faudrait
au départ maîtriser l’espacement entre les canaux.
Le passage de la longueur d’onde 1330 nm correspondant
au zéro de dispersion à 1550 nm où le coefficient de dispersion
est d’environ 18 ps/km.nm est un autre facteur limitatif surtout
à de grandes distances ou même à des débits élevés. Les
nouveaux systèmes de communication optique devant être
réalisés à cette longueur d’onde, la compensation de la
dispersion constitue une étape importante à franchir.
L’utilisation des fibres optiques monomodes à dispersion
décalée permet actuellement de minimiser l’effet de la
dispersion dans la dégradation du signal. R. Heidemann et al.
[6] présentent des résultats intéressants qui permettent de
croire que les systèmes à 1550 nm ne seront plus limités par la
dispersion.
Comsis [7] et T. Li [8] décrivent très bien les détails du
phénomène permettant l’amplification optique du signal.
L’émission stimulée est à l’origine de l’amplification optique
d’un faisceau de photons incidents. Quant à l’émission
spontanée, elle peut être amplifiée à son tour par l’émission
stimulée: il s’agit alors d’émission spontanée amplifiée (ASE),
à l’origine du bruit des amplificateurs optiques. Contrairement
à l’émission spontanée, l’ASE dépend de la longueur d’onde et
de la puissance de pompe injectée dans la fibre. Elle se
comporte comme un bruit vis à vis du signal utile.
Ce bruit est un facteur qui limite la mise en cascade des
amplificateurs optiques puisqu’à chaque étage d’amplification,
s’ajoute le bruit local au bruit amplifié créé par l’étage
précédent. L’ASE accumulée est proportionnelle au gain de
chaque amplificateur et à leur nombre. Son spectre est celui de
l’émission spontanée modifié par le profil de gain de la chaîne
amplificatrice. Le photocourant résultant de l’ASE peut être
approximé par [8] :
avec nsp le facteur d’émission spontanée, m le nombre
d’amplificateurs, G le gain de chacun d’eux, l’efficacité de
couplage pouvant prendre en compte les pertes de transmission
entre le dernier amplificateur et le récepteur, Bo la bande
passante optique et e la chage d’un électron.
Dans un système amplifié de longueur totale L et
d’espacement entre amplificateurs successifs d, le nombre
d’amplificateurs m est donné par m = L/d, et le gain de chaque
amplificateur est G=(Gtotal)1/m. Il est évident que le
photocourant dû à l’émission spontanée amplifiée est minimisé
si d tend vers zéro ; ce qui améliore le rapport signal sur bruit.
VII. CONCLUSION
En plus des avantages qualitatifs des amplificateurs
optiques (OAs), par rapport aux répéteurs régénérateurs
constitués d’un grand nombre de composants électroniques,
ceux-ci permettent de réduire le coût global des installations,
car le coût de maintenance est réduit par la diminution du
nombre d’éléments. L’augmentation de la puissance
d’émission grâce à l’emploi du post-amplificateur renforcée
par l’utilisation du pré-amplificateur engendre un
accroissement de la portée possible des systèmes non
régénérés. L’utilisation de la fibre à dispersion décalée
(recommandation G.653 de l’UIT-T) présente l’avantage de
repousser la limitation due à la dispersion chromatique. Les
amplificateurs optiques s’adaptent à l’évolution du réseau vers
les hauts débits jusqu’à quelques dizaines de Gbits/s.
VIII. BIBLIOGRAPHIE
[1] E. Gay et al. “Modelling of optical components for transmission
systems”, L'Onde Électrique, nov./déc. 1994, vol. 74, no. 6.
[2] P. Vandamme et al., “Soliton transmission on optical fibres”, Ann.
Télécommun. 50, no. 1, pp. 77-97, 1995.
[3] L. Thibaut, “L’amplification optique dans les réseaux terrestres de
transport: la famille 1610 OA”, Communication & Transmission 1, p. 27-
34, janv./fév. 1993.
[4] J. Hecht, “Understanding Fiber Optics”, second edition, Sams
publishing, pp. 161-172, 1993.
[5] P.M. Gabla, O. Scaramucci, “Liaisons par fibres optiques à longue portée
et haut débit avec amplification optique”, Communication &
Transmission 3, pp. 67-74, 1992.
[6] R. Heidemann et al. “10-GB/s Transmission and Beyond”, Proc. IEEE,
vol. 81, no. 11, pp. 1558-1567, novembre 1993.
[7] Manuels du logiciel COMSIS Version 6.2, Société I.P.S.I.S, Cesson
Sévigné, France
[8] T. Li, “The impact of Optical Amplifiers on Long-Distance Lightwave
Telecommunications”, Proc. IEEE, vol. 81 , no. 11, pp. 1568-1579,
novembre 1993.
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