Fiche professeur
Mesurer le temps avec des atomes
Thème : Comprendre
Type de ressources :
Ressource élève constituée de différents documents à synthétiser :
- Pour la Science n° 397 novembre 2010 (Auteur : Christophe Salomon)
- extrait du journal Science (novembre 2004 vol 306)
- http://www.cnes-jeunes.fr/web/CNES-Jeunes-fr/8444-les-horloges-atomiques-pour-
faire-quoi-.php
Notions et contenus : Définition du temps atomique
Nature de l’activité : Activité documentaire
Résumé :
Cette activité permet de découvrir l’évolution de la mesure du temps et de l’intérêt
de l’horloge atomique. La course à la précision ouvre de nouveaux horizons pour la
recherche : l’exemple du projet Pharao permettra notamment aux physiciens qui
l’ont imaginé de tester si, comme le prévoit la théorie de la relativité, l’écoulement du
temps est influencé par la gravité…
Document 1 : Mesurer le temps avec des atomes !
Depuis l’Antiquité, les hommes ont cherché à mesurer le temps ou, plus précisément, les
intervalles de temps. Ils se sont d’abord tournés vers les phénomènes naturels qui présentent une
grande régularité comme la rotation de la Terre autour du Soleil, celle de la Lune autour de la Terre ou
encore celle de la Terre sur elle-même pour définir des calendriers et des échelles de temps. Ils ont
ensuite cherché à réaliser eux-mêmes des instruments toujours plus précis et l’un des plus anciens
instruments connus est le sablier égyptien.
Cependant, il faudra attendre la découverte de l’isochronisme du pendule par Galilée, au début
des années 1600, et sa mise en pratique par le physicien néerlandais Christiaan Huygens quelques
décennies plus tard, pour que ces instruments commencent à atteindre une précision de l’ordre de
quelques dizaines de secondes par jour. Galilée a observé que les petites oscillations du pendule sont
indépendantes de l’amplitude du mouvement et sont remarquablement régulières, c’est-à-dire
périodiques. En comptant le nombre d’oscillations du pendule, on mesure un intervalle de temps,
réalisant ainsi une horloge. Plus la période est courte, plus élevé sera le nombre d’oscillations dans un
intervalle de temps donné, et plus précise sera la mesure...
Poussés par les enjeux de la navigation transocéanique et la détermination de la longitude,
mais aussi par les sommes promises par les souverains des deux siècles suivants, les pendules,
montres mécaniques et chronomètres n’ont cessé de s’améliorer. Combattant l’influence néfaste des
changements de température et d’humidité sur le fonctionnement de ses chronomètres, l’horloger
britannique John Harrison finit par produire en 1759, après 40 années d’efforts, un instrument qui
présentait une erreur inférieure à un dixième de seconde par jour. Son chronomètre, qui alliait une
mécanique de précision à un choix astucieux de métaux, fut testé en mer par un navire britannique qui
fit l’aller-retour Portsmouth-les Antilles en un peu moins de trois mois. Au retour, le chronomètre
embarqué avait moins de cinq secondes d’écart avec ceux restés au sol. Harrison reçut pour cet exploit
un prix de 40000 livres, une somme considérable pour l’époque!
La percée scientifique suivante fut l’invention de l’oscillateur à quartz en 1918. Le système
périodique n’est plus un système mécanique, mais un champ électromagnétique oscillant reposant sur
les propriétés piézo-électriques du quartz. La vibration mécanique du cristal de quartz produit un
champ électrique oscillant à une fréquence bien définie et bien plus élevée que celle du pendule
(quelques millions d’oscillations par seconde). Les montres et oscillateurs à quartz ont envahi le monde
moderne et constituent une base de temps suffisamment stable pour la plupart des applications
courantes.
Cependant, comme le pendule, mais à un degré bien moindre, l’oscillateur à quartz présente
des dérives en température. Pour domestiquer ces oscillateurs, les physiciens ont eu l’idée de réaliser
une horloge atomique qui combine les propriétés de l’oscillateur à quartz et celles de l’atome. L’énergie
d’un atome est quantifiée : elle ne peut prendre que des valeurs discrètes, déterminées par les lois de
la mécanique quantique qui gouverne le comportement des objets microscopiques.
Les niveaux d’énergie correspondant à ces valeurs ne dépendent pas de la température (ou plus
exactement très, très peu !). Les atomes sont universels : un atome de césium à Paris présentera
exactement les mêmes propriétés qu’un atome de césium à New York ou à Tokyo. Ce n’est pas le cas
des pendules ou des oscillateurs à quartz, difficiles à réaliser à l’identique.
Source : Pour la Science n° 397 novembre 2010
Auteur : Christophe Salomon
Huygens
1629-1695
Harrison
1693-1776
Galilée
1564-1642
Document 2 : L’horloge atomique
Les progrès dans la mesure du temps
D’après un extrait du journal Science (novembre 2004 vol 306)
La première horloge à césium a été réalisée en Angleterre par Louis Essen et Jack Parry en
1955. Le principe est amélioré grâce à une méthode proposée par le physicien américain Norman
Ramsey (qui lui vaudra le prix Nobel en 1989) : l’onde électromagnétique est produite par l’oscillateur
à quartz
L’erreur journalière de cette première horloge à césium n’était ainsi que de 0,00001 seconde,
bien plus faible que l’erreur d’un quartz ou des meilleurs systèmes mécaniques.
La 13e Conférence générale des poids et mesures de 1967 choisit ainsi l’atome de césium pour
donner la définition actuelle de la seconde du système international d’unités : « La seconde est la
durée de 9192631770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux
hyperfins de l’état électronique fondamental du césium 133.» Depuis cette époque, plusieurs milliers
d’horloges à césium commerciales ont été produites pour de nombreuses applications, dont le système
de géolocalisation par satellite GPS
…L’amélioration des performances des horloges est spectaculaire: en un peu plus de quatre
siècles, les meilleures horloges atomiques ont gag13 ordres de grandeur par rapport au pendule de
Huygens et, sur les 50 dernières années, le gain est d’un facteur 10 tous les dix ans.
Source : Pour la Science n° 397 novembre 2010
Chronomètre de Harrison
Première horloge au Césium
Influence de la
précision de la
mesure sur :
Document 3 : Les horloges
atomiques : pour faire quoi ?
Pour définir le temps international
Sans que nous en ayons conscience, les horloges atomiques
terrestres rythment notre quotidien car elles déterminent le "temps
international", celui qui sert de référence sur Terre.
Il permet de déterminer les fuseaux horaires, et par conséquent l’heure dans chaque zone
géographique. On l’utilise aussi pour synchroniser les communications par satellites ou faire
fonctionner le système de géolocalisation GPS.
Or ce "temps international" n’a pas été ti aux dés… Il résulte d’une moyenne de plusieurs
temps enregistrés par plus de trois cents horloges atomiques réparties sur le globe.
Ce système est considéré comme plus "démocratique" que l’ancien, une horloge "mère" donnait
quelque part dans le monde le temps de référence.
Pour télécommander les sondes spatiales
Localiser les sondes spatiales qui voyagent aux confins du système solaire
n’est pas aussi simple que lancer une recherche sur GoogleEarth.
Pour cela, la NASA est obligée de communiquer régulièrement avec les sondes, via
le "deep space network", un réseau international d’antennes installées aux États-
Unis, en Australie et en Espagne.
Pour réduire le temps de communication avec les sondes et ainsi, le temps d’utilisation du réseau
d’antennes, la NASA développe une horloge atomique pesant moins d’un kilogramme !
L’horloge miniature sera embarquée dans les prochaines sondes de l’agence. Ainsi dotée, la sonde
deviendra incollable sur le temps écoulé entre deux transmissions avec la Terre.
Avec cette donnée en plus, les ingénieurs calculeront plus vite la position de la sonde, économisant
ainsi des échanges avec l’engin spatial.
Pour la recherche fondamentale en cosmologie
Bizarrerie dans l’espace : en analysant le déplacement des sondes Pioneer 10 et 11, toujours en
fonctionnement depuis leur lancement en 1972 et 1973, les ingénieurs de la NASA ont constaté que
leur trajectoire s’écartait de plus en plus de celle calculée compte tenu de l’attraction des planètes du
système solaire.
L’une des explications à cette épine dans le pied à la physique moderne est que la loi de la gravitation
se comporte différemment à petite échelle (comme on peut l’observer sur notre planète) et à l’échelle
du système solaire.
Dans un proche avenir, "on enverra des horloges atomiques autour du Soleil pour tester les lois de la
gravitation à une autre échelle," promet Didier Massonnet, chef du projet Pharao au CNES.
L’enjeu sera de vérifier si l’écoulement du temps est perturbé à proximité de l’astre de la même
manière que sur Terre, ou bien s’il subit lui aussi une anomalie, tout comme les trajectoires des deux
Pioneer… Et, éventuellement, de corriger en conséquence la théorie de la relativité.
Pour prospecter du pétrole
Dans l’Antiquité, on mesurait le temps qui passe en observant l’eau s’écouler dans un
réservoir (principe de la clepsydre). Dans un futur proche, c’est l’inverse qui nous attend : on mesurera
un niveau de liquide avec une horloge !
"À long terme, on disposera d’horloges sensibles à une différence du potentiel de gravité correspondant
à une variation d’altitude de seulement un centimètre," prophétise Didier Massonnet.
On pourra donc "observer" sur une horloge atomique l’effet d’une baisse de nappe phréatique (réserve
souterraine d’eau) due à une sécheresse, ou déceler la présence en profondeur de pétrole ou de
minéraux, car ces phénomènes affectent localement la pesanteur terrestre. Les horloges atomiques
seront devenues des baguettes de sourcier.
Pharao remet les pendules à l'heure
À l'horizon 2013, un nouveau modèle d’horloge atomique sera embarqué à bord de l'ISS. Il permettra,
notamment, de tester la théorie de la relativité
d'Einstein.
À l'assaut de la théorie de la relativité
Pharao est un instrument de recherche fondamentale. Il permettra notamment aux physiciens qui l’ont
imaginé de tester si, comme le prévoit la théorie de la relativité, l’écoulement du temps est influencé
par la gravité.
D’après cette théorie, le temps ralentit à proximité de toute masse. Autrement dit, le temps s’écoule
plus lentement à la surface de la Terre que dans l’espace.
Ce phénomène a déjà été observé dans l’expérience de Hafele et Keating. L’horloge atomique Pharao
va en affiner les résultats. En fonction de ces mesures, il n’est pas impossible que les physiciens aient
besoin de compléter la théorie de la relativité !
D’après http://www.cnes-jeunes.fr/web/CNES-Jeunes-fr/8444-les-horloges-atomiques-pour-faire-quoi-.php
Exploitation
1- De quels paramètres dépend la période du pendule de Galilée ? Quels sont les inconvénients
d’un tel pendule ?
2- En utilisant les documents ci-dessus, rédiger un commentaire argumenté permettant de
répondre aux questions suivantes :
- Comment peut-on définir de manière générale une horloge ?
- Que peut-on dire de l’évolution des horloges depuis Galilée ? (Influences scientifiques
et sociétales).
- Comment expliquer l’intérêt de mesurer le temps avec des atomes ?
Une précision diabolique
Une précision accrue est souvent synonyme de
découvertes en physique. D’où l’intérêt du
projet Pharao, une horloge atomique
ultraprécise qui sera mise en orbite en 2013, à
bord de la station spatiale internationale (ISS).
Elle pourra mesurer des décalages de
0,00000000001 seconde par jour.
Si l’on s’était servi de cette horloge pour
mesurer le temps écoulé depuis le Big Bang,
elle indiquerait l’âge correct de l’Univers à
quelques dizaines de secondes près ! Pharao ne
sera pas la première horloge atomique dans
l’espace (de nombreux satellites ayant besoin
de connaître le temps avec précision en sont
équipés), mais elle sera indubitablement la plus
exacte. En effet, elle ne perdra qu’une seconde
toutes les 300 millions d’années. Une belle
performance si on la compare aux horloges
terrestres qui elles, perdent une seconde toutes
les 50 millions d’années !
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