Adaptation médicopsychologique âpres l’insertion d’un défibrillateur cardiaque implantable, étude d’une population de 35 patients implantés et suivis pendant 1 an JAAFARI* N, AMIEL** A, LAPORTE* A, BARNOLA* M, GIRARD* M.B, JOUBERT* P, LAFAY* N, GOTZAMANIS* L, SENON* J.L. * Service hospitalo-universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale. Centre hospitalier Henri Laborit et CHU Poitiers ** Pole cœur poumon CHRU La Miletrie Poitiers OBJECTIF : étude prospective visant à identifier les troubles médicopsychologiques apparaissant après la pose d’un défibrillateur cardiaque implantable et leurs impacte sur la qualité de vie Qu’est-ce qu’un défibrillateur implantable? Structure d’un défibrillateur Connecteurs permettant la liaison avec le défibrillateur • Permet de réduire les Tachycardies Ventriculaires monomorphes par une stimulation rapide • Méthode indolore, efficace et peu consommatrice d’énergie ATP TV Fixation à vis Chocs électriques (jusqu’à 36 Joules ou 830 Volts) • Haute Énergie : Défibrillation (FV ou TV) Détection des signaux électriques cardiaques et Stimulation Condensateur permettant de stocker la charge électrique (jusqu’à 830 Volts sur les défibrillateurs actuels) • Basse Énergie : Cardioversion (TV) Fixation à barbes • Méthode la plus efficace mais ressentie par le patient 56.6 00 99 98 Choc Haute Energie : 801 V 20 91 19 19 27 31 35 18 22 10 14 8 6 4 19 87.0 Charge de l’appareil EUROPE 19 73.1 Autre configuration de signaux ventriculaires USA 63 54 95 67.9 + de 80 44 31 37 97 De 60 à 80 154 94 100.2 Détection d’une Fibrillation 132 105 84 96 De 40 à 60 72.6 19 81.9 19 48.0 29.3 93 67.7 Défibrillateur cardiaque implantable en position normale Electrogramme Endocavitaire du défibrillateur 184 19 70.1 73.8 Exemple de Traitement par un Choc Signaux électriques ventriculaires 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 92 De 1 à 20 49.0 19 76.3 19.4 19 41.1 Estimate of ICD implantation rates (first implants only) per million inhabitants in the United States and western Europe from 1990 to 2000 31.7 32.6 47.3 De 20 à 40 Stimulation Anti-Tachycardique (ATP) Électrodes de défibrillation par l’intermédiaire desquelles sont délivrés les chocs 48.9 Fibrillations Ventriculaires Confirmation par l’appareil du retour en rythme sinusal METHODE INSTRUMENTS 35 patients (33 hommes, 2 femmes) et 35 témoins moyenne d’age : 56,6±13,9 Tous suivi sur 6 mois et seulement 20 sur un an Première évaluation : avant l’insertion de défibrillateur Deuxième évaluation : un mois après la pose de défibrillateur Troisième évaluation : 2 mois après la pose de défibrillateur Quatrième évaluation: 6 mois après la pose de défibrillateur Cinquième évaluation : 1 an après la pose de défibrillateur HAD: (Hospital Anxiety and Depression Scale de ZIGMOND et al. traduite par LEPINE); autoquestionnaire permettant d’évaluer l’anxiété et la dépression chez les patients atteints de pathologies organiques RSF(Retentissement Fonctionnel et Socio-Affectif de JETTE et al. Traduit par MRTIN. Autoquestionnaire de qualité de vie MINI version 5.0.0 ( Mini International Neuropsychiatric Interview) de SHEEHN et al. Analyse statistique : programme EPI info (version 5.01 ENSP F 1910, Septembre 1991). Les tests utilisés sont : T student : en cas de variation homogène Kruskall-Wallis en cas de variance non homogène ANTECEDENT Evolution des troubles psychiatriques sur 1an 8,60% Pas d'antécédent Ischémique Non ischémique Brugada 20,0% 14,7% 20,6% 17,1% 11,4% EDM 5,70% 20% Comparaison des scores des différentes dimentions à l'échelle RFS, Patients-Témoins, sur un an Antécédents psychiatriques 57,10% Dim professionnelle 5,8% 11,4% Anxiété généralisée Dépression traitée par psychotropes 37,10% dns 25,7% 25,7% * 11,4% 1an Dim sexuelle 6 mois 2 mois 1 mois Dim sociale JO Psychotique traité 71,40% 5,8% 11,4% 14,7% 17,1% 11,4% PTSD dns 5,8% T.panique+ agoraphobie RESULTATS 14,7% 8,6% 0 0 25 31,2 1 0,5 0 0 2 3,8 1 an 5,8 5,6 6,2 6,1 6,4 6,8 25,7% 29,7% * 14,2 6,2 Dim Emotionnelle 0,0% Prévalence des troubles psychiatriques à J0 35,00% 34,0% 0,0% T.adaptatif 20,0% 65,7% * 40,0% 60,0% 82,4% 80,0% *** ** 30,00% T.panique+ agoraphobie 25,00% 20,00% * = p<0,05, ** = p<0,01, dns=différence non significative Dim Fonctionnelle PTSD 53,8 52,8 44,8 0 15,00% 20 53,1 54,3 40 68,2 60 80 Anxiété généralisée Comparaisons dimension totale à l'echelle RFS, Patients-Témoins sur 1 an EDM 1 180 2)Qualité de vie 138,2 140 3) Chocs et troubles médico-psychologiques 14 patients avaient reçu des chocs. 10 avaient reçu moins de cinq chocs et 4 des orages rythmique(30 chocs).Le fait étonnant c’est que tous les patients qui ont reçu un ou plusieurs chocs avaient fait une dépression dans l’année précédant la pose de DAI. Les patients recevant plus de 3 chocs développent significativement plus d’ état de stress post traumatique et anxiété généralisée, que les patients qui ne reçoivent pas de choc. La qualité de vie est altérée chez les patients recevant plus de 3 chocs 4) le suicide d’un patient après la pose de défibrillateur DIM. TOTALE Elle est significativement altérée pendant les six premiers mois, puis elle s’améliore à un an. Cette altération est en rapport avec les pathologies médico-psychologiques. Les deux dimensions touchées sont sexuelle et professionnelle. Dimension sexuelle: en moyenne le score est inférieur par rapport aux témoins à J0, elle est effondrée pendant les six premier mois puis elle augmente, sans jamais revenir à son score d’origine. La majorité des patients disent avoir peur de recevoir des choc pendant le rapport sexuel. patient de 70 ans. Le défibrillateur a été implanté en raison de troubles du rythme (tachycardie ventriculaire soutenue à 190/mn) sur une cardiomyopathie dilatée à coronaires saines. Ce patient n’a pas d’antécédents particuliers en dehors d’une surdité congénitale découvert à l’âge de 4 ans. Cette surdité est responsable des troubles du langage chez ce patient, rendant difficile l’évaluation clinique. Cependant la communication est possible avec ce patient et est facilitée par l’intermédiaire de sa famille. Il ne présente ni troubles cognitifs, ni troubles déficitaires. Il vit seul dans une maison en zone rurale. Il est retraité. Mais il exerce son activité professionnelle (bûcheron) épisodiquement « pour aider les amis ». Or cette activité est impensable après la pose du défibrillateur. Pour éviter l’isolement de ce patient, qui pouvait lui être fatal en cas d’arrêt cardiaque, sa maison est vendue et il est adressé vers une maison de retraite. Six semaines après la pose du défibrillateur, le patient présente un trouble adaptatif à versant dépressif ( J0 HADT =12, 1 mois HADT=23, 2mois HAD=27). Il a une thymie dépressive avec des idées de dévalorisations, « je ne suis plus rien, je ne peux même pas bricoler sans risquer de mettre l’appareil en route ». Il pleure souvent dans la journée et présente des troubles du sommeil à type de difficulté d’endormissement et des réveils nocturnes. Un traitement par antidépresseur serotoninergique et un suivi est mis en place. Deux mois après la pose du défibrillateur, on le trouve pendu dans sa chambre à la maison de retraite. L’accumulation d’événements de vie négatifs liée à des pertes authentiques et symboliques, activant une problématique de deuil, pourraient à l’origine de ce suicide. 160,6 160 110,25 120 100 112,6 123,3 97,7 Témoins J0 1mois 80 2mois 60 6 mois 40 1 an 20 ois ois m 6 J0 Té m oin s 0 ois 5,00% 2m 10,00% 0,00% 3,5 3,5 3,6 3,5 3,6 3,9 Dim Perceptuelle 100,0% 1m Troubles adaptatifs Épisode dépressif majeur Anxiété généralisée État de stress post traumatique Trouble panique avec agoraphobie Trouble obsessionnel compulsif 14,7% T.adaptatif 1)Troubles médicopsychologiques 6 mois 2 mois 1 mois J0 Témoins 45 44 43,1 47,6 46,9 46,7 an Antécédents cardiaques (en %) 1 2004: 3464 DACI, soit 54/million hab 2005: 4650 DACI soit 78/million hab Allemagne : 120/ million hab Italie : 95 / Million Stimulation Anti-Bradycardique (Pacemaker) Circuits électriques 29.9 Le Défibrillateur en France : Traitements disponibles sur un défibrillateur L’autre Élément essentiel : la sonde Batterie fournissant l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’appareil An n u a l IC D im p la n ts p e r m illio n in h a b ita n ts Mirowski 1980 inventeur de dé défibrillateur cardiaque implantable Mort subite : tachycardie ventriculaire Secondaire à une cardiopathie sous jacente sans cardiopathie sous jacente EtatsEtats-Unis 400,000 à 600,000 dé décès /an En France : 30 000 à 50 000 dé décès /an Plus de 50% des dé décès d'origine cardiaque ♂: 75% des cas. 4545-75 ans. Récidive de 20 à 45% dans les 2 ans é d é montré é e en pré Efficacité Efficacit montr prévention primaire et secondaire (MADIT I et II, MUSTT, DEFNITE) Comparaison des différents scores par rapport aux chocs pendant les six premiers mois Chocs>3 Pas de chocs Différence Etat de stress post traumatique 56% 28% P=0,001* Anxiété généralisée 78% 33% P=0,00023* HAD totale≥13 88% 46% P=0,048* 78±16,8 120±8,8 P=0,099 RFS en fonction de la situation familiale 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 170 142 * 120 * 87 Conjoint dns 53 45 Dim totale Patient Dim fonctionnelle Patient Pas de conjoint Dim totale Témoin Comparaison du score HAD en fonction de la situation familiale à 2 mois 80,00% 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% Dimension totale 68,60% 60% * * 40% 31,40% HAD total≥13 Patients * la différence est significative Conjoint PAS de conjoint HAD total≥13 Témoins 5) Soutien social Patients avec conjoint présentent moins d’anxiété et dépression et donc une meilleur qualité de vie, que les patients sans conjoint. Donc le soutien social joue un rôle important. D’où l’idée de la création de l’association CŒUR-DEF CONCLUSION En moyenne 63% des patients développent une pathologie médico-psychologique pendent la première année après l’implantation d’un défibrillateur cardiaque implantable. Implanter un défibrillateur cardiaque à un patient, c’est lui imposer une menace du choc, ne pas prendre en charge sa qualité de vie, c’est une erreur. Nous sommes à la limite d’une technique très efficace qui est probablement à son maximum, le prix à payer est un prix psychique, certes transitoire (1 an) mais il peut coûté la vie du patient