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MESURES 770 - DECEMBRE 2004 - www.mesures.com
G
uide d’achat
exemple une incidence sur la facilité d’utilisa-
tion des instruments.
Pour les mesures électriques comme pour
toute mesure, le rôle du capteur est essen-
tiel.Bien sûr, on dira qu’ici les shunts ou les
transformateurs de courant sont d’une gran-
de simplicité. Hervé Mougeot, responsable
de projet “Power Quality”chez Lem invite
cependant à une certaine prudence : «Les
industriels se soucient trop peu du capteur.Même ceux
qui achètent des appareils haut de gamme n’utilisent pas
toujours le capteur le mieux adapté.Du coup,certaines
mesures sont faussées.C’est plus particulièrement le cas
des mesures de puissance car les capteurs utilisés intro-
duisent un déphasage du courant.Nos appareils Topas et Ben
corrigent le déphasage avant de faire le calcul de la puis-
sance ». M. Mougeot évoque aussi les trans-
formateurs de courant, dont la bande pas-
sante (1,5 kHz, valeur typique) est trop
limitée pour permettre de mesurer les har-
moniques de rang élevé. Rappelons que le
capteur est la principale activité du construc-
teur suisse (les applications se situent à l’in-
térieur des équipements,comme les voitures
par exemple).
Des normes très suivies
La normalisation joue un rôle très important
dans la mesure électrique.La norme que l’on
rencontre le plus fréquemment dans les docu-
mentations est l’EN50160 du Cenelec. Celle-
ci définit les paramètres qui permettent de
qualifier la tension délivrée par un réseau
électrique.Elle définit donc ce que l’on doit
mesurer. Les paramètres les plus courants sont
la tension efficace,les coupures,les creux de
tension,les surtensions, le flicker, la fréquen-
ce, les harmoniques (jusqu’au rang 40), le
déséquilibre du système triphasé.
Il existe ensuite un certain nombre de
normes qui indiquent la façon dont un para-
mètre doit être mesuré. Le gros intérêt de
ces normes est de permettre de comparer
des résultats de mesure, indépendamment
de la marque et du modèle d’appareil utili-
sé.Trois normes sont ici plus particulière-
ment importantes.
L’IEC 61000-4-7 porte sur la mesure des
harmoniques.Cette norme a été publiée en
1993 et elle a été révisée en 2002. Désor-
mais, les interharmoniques sont pris en
compte dans le calcul, ce qui n’était pas le
cas de la première version de la norme. La
version 1993 de la norme va être progressi-
vement abandonnée (la date limite d’utili-
sation a été fixée au 1
er
octobre2005).Rap-
pelons que les harmoniques sont les
multiples de la fréquence du secteur (50 Hz).
Mais dans les installations,les électroniques
à découpage travaillent un peu à toutes les
fréquences et génèrent leurs propres har-
moniques.Ces harmoniques se situent fata-
lement entre les harmoniques du secteur
(d’où le nom d’interharmoniques).
L’IEC 61000-4-15 concerne la mesure du
flicker (papillotement).Le flicker est mesu-
ré à court terme et à long terme.Le flicker dit
de courte durée (ou Pst) est mesuré sur un
intervalle de temps de 10 minutes. Le flic-
ker dit de longue durée (ou Plt) est quant à
lui calculé sur deux heures en utilisant
12 valeurs de flicker de courte durée.
L’IEC 61000-4-30 est une norme relative-
ment récente (la première édition date de
février 2003) et elle porte sur la mesure de
la qualité de l’alimentation. Elle précise la
façon dont doivent être mesurés tous les
paramètres définis par l’EN 50160 mais elle
est indépendante de celle-ci (elle indique en
effet des méthodes de mesure,sans fixer des
seuils). Les effets des transducteurs placés
entre le réseau et l’appareil de mesure sont
pris en compte mais ne sont pas traités en
détail. Les précautions à prendre pour ins-
taller des instruments de mesure sur des cir-
cuits sous tension sont indiquées dans la nor-
me. Enfin, la norme se décline en deux
versions,“A”et “B”, qui se différencient au
niveau de l’incertitude de mesure associée à
chaque paramètre mesuré (la version “A”
est la plus sévère).
Jean-François Peyrucat
Des tarifs à la hausse
Notre confrère L’Usine Nouvelle a publié
dans son numéro du 10 novembre dernier
un intéressant dossier sur l’ouverture du
métier de l’électricité. Depuis le 1
er
juillet
dernier, 3,5 millions de professionnels sont
désormais libres de choisir leur fournisseur
d’électricité. Sur les 19 000 sites qui ont
choisi de ne plus être au “tarif”, les deux
tiers ont quitté EDF et s’approvisionnent
désormais auprès de Electrabel, Snet-Endesa,
Poweo, Direct Energie, Gaz Electricité de Gre-
noble ou un des nombreux distributeurs
locaux.
Cette ouverture à la concurrence aurait dû
logiquement se traduire par une baisse des
tarifs. C’est tout le contraire qui s’est produit.
Le MWh, qui coûtait autour de 18 euros en
2000 à la fin du monopole EDF, coûtait
23 euros en mars 2003 et il continue d’évo-
luer à la hausse pour se situer autour des
34 euros aujourd’hui (pour certains profils
de consommation, il atteindrait les 55 euros
le MWh…). La tendance est la même en Alle-
magne. Si outre-Rhin, la hausse des prix peut
s’expliquer par la hausse du cours du pétrole
(62 % de l’électricité consommée est produi-
te à partir de l’énergie fossile), elle est plus
difficile à justifier en France, où seulement
5,2 % de la production d’électricité est basée
sur des énergies fossiles (le nucléaire repré-
sentant 78 %). « Personne ne comprend »,
souligne notre confrère. Certains produc-
teurs avancent comme argument que les
réglementations en matière de protection
de l’Environnement et les taxes ont augmen-
té les coûts. Ils soulignent aussi qu’avec les
prix pratiqués par le passé, ils n’avaient plus
les moyens d’amortir leurs investissements
et qu’un réajustement des prix était donc
nécessaire…
Les analyseurs de terrain gagnent en performance
mais aussi en convivialité.Le modèle présenté ici
réalise l’acquisition de transitoires,il teste des réseaux
50 Hz et 400 Hz et il est doté d’un écran tactile.
Les analyseurs de puissance électrique affichent les formes d’ondes
avec une définition élevée. Ils apportent une aide précieuse dans de
nombreuses applications (pour par exemple installer un variateur
de vitesse).
Yokogawa (MB Electronique)
Dranetz (MB Electronique)