« Nous n`héritons pas de la terre de nos parents, nous l`empruntons

Siège social : coin des avenues Lukusa et des Missions - Kinshasa (Gombe)
Boîte postale 11.604 - Kinshasa 1 - République démocratique du Congo
gratuite - destinée à ses membres et à ses amis Numéro 011
« Nous n'héritons pas de la terre de nos parents,
nous l'empruntons à nos enfants. »
(Léopold Sedar Senghor 1906-2001)
Octobre-Décembre 2007
Janvier, Février 2008
Tishrey, Adar 5768
Son Excellence Monsieur Joseph Kabila
Président de la République Démocratique du Congo
« La Communauté juive est l’une des communautés
dont les coreligionnaires ont sillonné
la République Démocratique du Congo
avant l’indépendance.
Nous saluons cette Communauté pour avoir choisi notre
Pays comme sa seconde patrie et s’être investie dans le
développement du secteur économique.
Puisse cette Communauté prospérer en République
Démocratique du Congo. »
1164, av. Joseph Kabasele Tshiamala
(ex-Flambeau) - Kinshasa/N’Dolo
Tél.: +243 998633222, 898940100, 814527294
Fax : +33 3 45 09 02 68 - E-mail : [email protected]
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travaux de ville
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présentoirs
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...
POUR TOUS VOS IMPRIMES
1
Maurice Haib
Secrétire Général
Aslan Piha
Président de la Communauté
en charge des nances et de Kadima
Tuvia Marom
Vice - Président
David Hasson
Conseiller en charge
des Relations extérieures
Edouard Swiel
Conseiller en charge des
activités communautaires
Yossi BenYaïr
Conseiller en charge de la
sécurité et de l’intendance
Le Rabbin de la Communauté est Monsieur Shlomo Bentolila
Sommaire
COMMUNAUTE ISRAELITE DE KINSHASA
ASBL – reconnue par l’Ordonnance Présidentielle n°72/193 du 28 mars 1972 –
Editeurs Responsables : Aslan Piha (Président) et son Comité (mail : [email protected] )
Revue imprimée chez A.G.B. à Kinshasa
COMPOSITION (provisoire) du COMITE
Page 1 Le Président de la République Démocratique du Congo
Page 2 Sommaire et Composition du Comité
Page 3 Message du président de la Communauté
Page 5 Une coutume juive : Le deuil
Page 11 Une fête juive : Lag Baomer
Page 16 Un "Juste" a vécu au Congo
Page 19 Rétrospective de l'année 2007
Page 22 Une Juive célèbre : Simone Veil
Page 28 Anouar El-Sadate, 30 ans déjà
Page 32 Humour juif
Page 34 On en a parlé ailleurs : Revue de presse
Page 40 L'art congolais : Maître Liyolo
Page 43 "L'Isola delle Rose" par Rebecca Samona
Page 47 La grande marche pour l'Unité de la Belgique
Page 50 Les activités communautaires
Page 66 Israël : 60 ans
Page 68 1000 personnages en un seul tabelau
LE MOT DU PRESIDENT
DE LA COMMUNAUTE
L’année 2007 s’est achevée et nous vous remercions d’avoir parcouru ensemble un chemin si
riche et varié.
365 jours, au cours desquels ont alterné avec une égale fréquence le doute et l’espoir, l’inquiétude
et le soulagement, l’amertume et la joie. Quelques temps forts ont jalonné l’année passée. Je
n’en retiendrai que trois : la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorant le 20ème
anniversaire de la synagogue Beit Yaacov de Kinshasa, en avril, la Bar Mitzva (communion)
de Dany Angel, en octobre, et la Bar Mitzva d’Eric Blattner, en novembre.
Le bilan de l’année passée reste, malgré tout, positif.
L’an 2008 est déjà bien entamé ; cependant, je souhaite à tous qu’il vous apporte ou conserve la
bonne santé et beaucoup de bonheur.
Dans le cadre des projets à venir cette année, il ressort des demandes formulées lors de l’Assemblée
générale que les membres attendent l’organisation d’activités toujours plus nombreuses.
D’ailleurs, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’Etat d’Israël, en mai prochain, mon
comité et moi-même proposons d’organiser quelques festivités ou manifestations liées à
cet instant historique.
En attendant une organisation à la hauteur de nos espoirs et nos rêves, nous vous
donnons rendez-vous à l’une ou l’autre de nos manifestations.
Chers membres, Chers amis,
Vos suffrages m’ont appelé pour la quatrième fois à l’honneur de présider notre
Communauté. Recevez-en mes remerciements. Cet honneur, je le sais, implique
des devoirs nombreux, sérieux, parfois difciles à remplir. Soyez assurés
que j’apporterai tous mes soins. Grâce au zèle, à l’unité dans l’action et au
dynamisme des membres de mon comité, tous d’ailleurs confortablement
réélus, notre œuvre réussira. Mais aussi, et surtout, si votre concours franc et
loyal nous est acquis. Mettons de côté toute susceptibilité vaine, toute idée
individuelle, appelons à notre aide l’esprit de concorde, car nous voulons
tous, et énergiquement, concourir à une œuvre commune. Je compte donc
sur votre entier soutien et sur l’engagement personnel de chacun d’entre
vous pour travailler ensemble et ainsi surmonter même les plus grands
obstacles.
Cette occasion m’amène aussi à remercier le rabbin Shlomo Bentolila
pour l’excellence des relations qu’il entretient avec moi pour le bien de
la Communauté. Qu’il sache, qu’en ce qui me concerne, cette relation
s’est transformée en amitié sincère.
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Je regrette que mon ami David Fernandes, 1er vice-président sortant, n’ait pas voulu
représenter sa candidature à votre suffrage. Il fera désormais partie des jeunes cadres
retraités de notre Communauté. J’espère, néanmoins, qu’il restera encore actif et que je
pourrai compter sur ses conseils avisés. Son talent, son sens des responsabilités, ses
choix en matière de judaïsme et de sionisme sont toujours pertinents. Je n’oublie pas
son intégrité, son dévouement sans limite à la Communauté, et surtout son importante
contribution nancière. Merci à David, mais qu’il reste encore à nos côtés, car la
Communauté a besoin de lui.
Pour mener à bien ma mission, j’ai besoin de vous, de vous tous, mais aussi de votre
contribution nancière. En aidant la Communauté, vous vous aidez vous-mêmes. Ne vous
demandez pas ce que votre Communauté peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que
vous pouvez faire pour votre Communauté.
Enn, je félicite les membres du comité qui ont été tous réélus. Depuis quelques années, je m’appuie
sur leurs compétences et leurs conseils. Ma réussite est notre réussite ! Alors merci à Tuvia, Maurice,
Eddy, David H. et Yossi.
Restant à votre entière disposition, je vous envoie un cordial shalom.
Aslan Piha
Président de la Communauté
La tradition juive compte parmi les « devoirs primordiaux » à remplir, les soins, visites, prières à prodiguer
aux malades ainsi que l’accompagnement des morts à leur dernière demeure.
Il existe, au sein de chaque communauté juive, une confrérie dont les membres rendent visite aux malades,
les confortent dans leurs derniers moments puis se chargent d’exécuter les derniers commandements liés
au deuil : ofce, consolations prodiguées aux parents du défunt, etc…
Ce service indispensable s’appelle « Hevra Kadisha », qui veut littéralement dire « sainte confrérie ».
Il est dans le judaïsme un acte important, celui que nous devons rendre à nos morts. Lorsque nous sommes
frappés par un décès, nous devons respecter un rituel, c’est pourquoi il est recommandé de prévenir
immédiatement le rabbin et les responsables de la Communauté qui vous mettent en relation avec la
Hevra Kadisha.
Qu’est ce que la Hevra Kadisha ? Elle est composée d’hommes et de femmes, bénévoles, qui sont formés
par le rabbin de la Communauté pour aider les familles, en ce moment particulièrement difcile, tant sur
le plan administratif que sur le plan religieux. L’une des actions les plus importantes et des plus difciles
que doit réaliser la Hevra Kadisha est la toilette rituelle. En cela, ce service a toujours été remarquable
de dévouement. Malheureusement, aujourd’hui, on commence à manquer cruellement de volontaires
masculins.
Dès que le malade entre dans la phase nale, il est interdit de le quitter, de lui retirer son oreiller, de lui fermer
les yeux, de précipiter sa mort, de pleurer, de manifester bruyamment en sa présence ; quiconque enfreint
ces interdits est considéré comme un assassin. Les professionnels veilleurs de la Hevra commenceront
leur rituel du Chema. Il faut lire et répéter le Chema jusqu’au décès. Dès que le décès est constaté, le plus
proche parent présent ou l’homme de la Hevra recouvre le visage du défunt et, à travers le drap, lui ferme
la bouche et les yeux, lui étend les bras et les jambes le long du corps. Si le décès survient le Chabbat, il
faut seulement recouvrir le corps du défunt.
Rien ne doit être fait qui puisse aggraver l’état de santé du malade ou avancer l’heure de la mort. Aucune
disposition mortuaire ne doit être prise avant le décès, si ce n’est celles prises par le malade lui-même
(achat d’une sépulture, demandes particulières, repentir, …).
Aujourd'hui : L'enterrement et le deuil
Des prières et des psaumes sont récités lors
des derniers moments et, en particulier le
« Chema », profession de foi du Juif. C’est
sur le dernier mot du Chema, « Ehad » (« Un »)
que l’âme du défunt se sépare du corps. Le décès
est annoncé par ces mots : « Béni soit le Juge
de Vérité ». Anciennement, la coutume voulait
que le corps soit posé à terre, sur une planche
ou sur de la paille et recouvert d’un drap.
L’usage et la tradition juive ont conservé certains
rites comme celui de la lumière placée près de la
tête du défunt ; elle symbolise l’âme immortelle.
Le disparu sera veillé sans interruption jusqu’à
son ensevelissement.
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Le défunt fait l’objet d’une toilette de purication, la Tahara, exécutée par des hommes de la Hevra Kadisha
pour un homme, et par des femmes pour une femme, sans la famille. Cette toilette est destinée à débarrasser
le défunt de toute souillure, comme il sied à qui va se présenter devant le Roi.. Le corps est aspergé d’eau
tiède et il est nettoyé en entier cependant que des psaumes sont récités. Enn, le mort est revêtu d’un vêtement
mortuaire, un linceul de toile blanche qui est l’expression de la foi en la résurrection. Ce vêtement est fait sans
poche ; en effet, aucune possession matérielle de la personne ne peut être emportée avec elle après la mort.
En dehors d’Israël, le cercueil est obligatoire.
Riches ou pauvres, devant la mort, nous sommes tous égaux et soumis à la même loi, ainsi toute la cérémonie
funéraire devrait se dérouler en toute simplicité. Le cercueil décoré ou de grande valeur est à éviter ; il doit être
peu couteux et en bois tendre parce qu’il se décompose plus rapidement. Le défunt repose sur le dos, visage
tourné vers le haut, main le long du corps, tête reposant sur un sachet de terre d’Israël.
Avant la fermeture du cercueil, la famille demande pardon au défunt des fautes qu’elle aurait pu commettre
à son égard.
Les soins de conservation sont interdits ; ils sont uniquement autorisés en cas de rapatriement en Israël,
car le cercueil est ouvert une fois à destination et le corps est inhumé en pleine terre. L’incinération et le
don d’organes d’un défunt sont interdits, car ils portent atteinte au respect du corps.
Le défunt doit être enterré le plus rapidement possible, en principe le jour de son décès. Il est interdit de
célébrer des funérailles les jours de Shabbat, les jours de fêtes et notamment de Yom Kippour. Le cercueil
est porté au cimetière, sans passage à la synagogue considérée comme un lieu de vie. En allant au cimetière,
on fait plusieurs petites haltes. Le cimetière est le lieu de la cérémonie religieuse ; le rabbin récite la prière
des morts, le Kaddish, un hymne de louange à D.-ieu. Ensuite, chacun aura à cœur de jeter de la main
gauche trois pelletés de terre sur le cercueil, la famille d’abord, et les invités ensuite. L’enterrement sera
terminé lorsque le cercueil est entièrement recouvert de terre.
Il est de coutume de ne pas envoyer des eurs à un enterrement juif. Hélas, en diaspora, et même en
Israël, de nombreux immigrants amenés par l’Agence juive comme Juifs, mais qui ne le sont pas, ont pris
l’habitude d’introduire de nouvelles coutumes, et des Juifs ignorants les imitent, à tort.
Le Kaddish en hébreu Des eurs et des couronnes
Le deuil comporte des règles nombreuses et strictes ; il y a trois grandes périodes de deuil : les « Chiv’a »,
sept premiers jours de deuil qui se passent dans la maison du défunt une lumière, le « ner nechama », est
allumée en souvenir du défunt et les prières y sont récitées ; les « Chlochim », 30 jours de deuil, représente
la période pendant laquelle le deuil doit être respecté pour ceux qui perdent un proche, exception faite des
enfants pour leur père et leur mère ; et enn, une année, c’est la période de deuil qui doit être respecté
pour le décès d’un père ou d’une mère.
Après les obsèques, les proches parents du défunt s’assemblent dans un même endroit appelé « maison de
la Chiva » pour y observer, pendant sept jours, le deuil, et ce, d’une manière très intense. Chiva vient du
mot hébreu « chéva » signiant sept. Durant ce temps, les personnes afigées sont assises sur des sièges
bas ou à même le sol et habitent ensemble. Car il est dit : « Là où une personne a vécu, son esprit continue
à y habiter ». Des amis leur font de courtes visites pour les réconforter. Le respect de la Chiva incombe aux
personnes qui ont perdu un père, une mère, un conjoint, un frère, une sœur ou un enfant. Un autre être
cher qui décéderait serait pleuré mais sans observance de la Chiva. Dès que la Chiva commence, l’attention
est focalisée sur les proches du défunt. Ceux-ci vont connaître une semaine de souffrance extrême et la
communauté est là pour leur exprimer sa tendresse, les consoler, leur apporter tout ce dont ils ont besoin et
les décharger des obligations qu’ils auraient contractées à l’extérieur. Les proches ou les voisins se doivent
de procurer le « repas de condoléances » an de montrer aux personnes afigées combien est fort le désir de
ceux qui les entourent de les réconforter.
Le deuil est exprimé par la « qéria », qui signie la « déchirure ». Cette déchirure du vêtement diffère selon
le degré de parenté. Pour le père ou la mère, la qéria est faite sur la partie gauche de la chemise portée, de la
clavicule vers le cœur, sur une longueur de 10 cm. Pour les autres proche, la qéria de fait à droite.
Une bougie est allumée dans la maison de la Chiva et va y brûler jour et nuit pendant toute la semaine. La
amme monte en brûlant vers le ciel comme l’âme cherche à s’élever vers ce qui est bon et juste.
Dans la maison de la Chiva, il est indiqué de recouvrir les miroirs (avec des housses ou avec un produit
à pulvériser), car la personne afigée doit ignorer son appartenance physique ; aussi, on ne peut pas prier
devant un miroir car on doit pouvoir porter ses pensées vers D.-ieu et non vers nous-mêmes.
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