Appel à Communication

publicité
XXVIEME COLLOQUE FEDERATEUR DU CEDIMES
07 & 08 décembre 2015
(Alger- ALGERIE)
MONDIALISATION ET DYNAMIQUES
DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Organisé par
Le Laboratoire de Recherche sur l’intégration Régionale et Union Européenne « LIRUE »
Le Laboratoire de Statistique Appliquée « LASAP »
Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (Algérie)
En partenariat avec
Le Réseau Académique International Francophone de l’Institut CEDIMES
APPEL À COMMUNICATIONS
1. Contexte et énoncé du problème
La mondialisation revêt des aspects si divers et complexes qu’il convient de
traiter les phénomènes qui y sont liés, avec une attention inhabituelle, une philosophie
nouvelle et des mécanismes d’intervention singuliers. Au regard des opportunités et menaces
qu’elle comporte, elle requiert forcément de la rigueur et de l’intelligence dans les stratégies
de développement susceptibles d’être formulées, de par le monde, aujourd’hui. Cette
observation s’applique tant aux pays industrialisés et émergents suffisamment rompus
aux défis mouvants de la transformation structurelle, qu’aux pays pauvres reconnus
généralement moins aptes à initier, de manière viable, l’acte de développer national.
Telle la langue d’Esope, la mondialisation peut être à la fois bénéfique et préjudiciable
pour le développement. Voyons-en brièvement les raisons :
- La mondialisation peut être bénéfique pour le développement parce qu’elle est
supposée en être une source d’opportunités. De manière compendieuse, elle est
reconnue par le « mainstream » apte à faire du « bien » à l’économie mondiale, entendu
d’abord comme une meilleure allocation des ressources et son heureux cortège de
l’accroissement du PIB, la création d’emplois et une répartition moins inéquitable des
revenus. Il en est attendu, en principe, pour plus d’efficacité et d’efficience
économiques, une plus grande uniformisation des actes de produire, de répartir et de
consommer à l’échelle planétaire. Dans une formulation moins abstraite, le contexte
mondialisé d’aujourd’hui rend compte, depuis la fin de l’ordre de l’après-guerre
immédiat, symbolisée par l’effondrement du système des parités fixes de Bretton
Woods, au début des années 1970 et par la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de
l’URSS, à la fin des années 1980, d’une plus grande action des lois du marché et
conséquemment, du degré de contagion planétaire des principes de fonctionnement de
l’économie libérale, tels que décrits traditionnellement par la théorie dominante et
ramassés, à la fin des années 1980, dans/par le Consensus de Washington. Les facteurs
explicatifs de cette grande mutation est sa plus forte teneur marchande, le
développement des moyens de transport, l’utilisation intensive des technologies de
l’information et de la communication qui modifient ensemble les notions de temps et
d’espace, l’économie de la connaissance, l’innovation et enfin, l’accroissement des flux
dans les domaines commercial, financier, humain et informationnel. En témoigne, si
besoin est, la progression, durant ces deux dernières décennies, de la plupart des
indicateurs mondiaux de bonne santé économique et sociale : PIB, exportations,
investissements directs étrangers, nombre de touristes, espérance de vie à la naissance,
taux d’alphabétisation des adultes, etc. Bien plus, on impute aujourd’hui avec bonheur,
à cette « poussée mondialiste », la chute, dans bien des espaces, des régimes
dictatoriaux et l’avènement de ce que le philosophe allemand des lumières Christian
Von Wolf (1679-1754) désignait déjà vers 1720 par la notion de « pluralisme »
politique. Il faut cependant noter que, dans cette « course » à l’enrichissement global,
devenue en un laps de temps, plus un système de croyance qu’un système économique,
bon nombre de nations « perdent pied » et s’enlisent dans la pauvreté. C’est là, sinon
une preuve, du moins un avertissement que les statistiques économiques et sociales
globales, souvent réjouissantes, évoquées régulièrement par les chantres de la
mondialisation pour en vanter les mérites, dissimulent les disparités entre pays. Cellesci soulignent avec force que l’enrichissement du monde n’est pas forcément
contradictoire avec l’appauvrissement de certaines nations considérées isolément.
- La mondialisation peut être préjudiciable pour le développement, parce qu’elle
peut constituer un foyer de contraintes pouvant compliquer voire altérer l’effort de
développement national. En effet, à l’image du mode de production qui y est dominant,
elle est d’essence crisogène. Dans ces circonstances, le futur des nations est alors
quelque peu obscurci, pour ne pas dire carrément opaque. Il y a, à cela, une série de
raisons pouvant être extraites des caractéristiques à la fois propres et majeures de la
mondialisation: d’abord sa complexité liée à la multiplication des produits, des marchés
et des technologies; ensuite, sa turbulence qui met à rude épreuve et de manière
irrégulière, les valeurs économiques, les agendas des acteurs et les modèles de
croissance; enfin, ses incertitudes ou plus radicalement, la fin des certitudes au nom de
laquelle la communauté internationale entre dans un ordre qui a la particularité d’être
défini par les éléments du désordre où les modèles de croissance ne sont plus facilement
lisibles, les trajectoires de la croissance ne sont plus facilement visibles et les taux de
croissance ne sont plus facilement prévisibles.
A ces facteurs déjà lourds qui sapent la maitrise des déterminants mondiaux des
dynamiques nationales de développement, s’en greffent d’autres qui justifient la
nécessité de pérenniser le développement, tout en limitant les aptitudes des nations en
la matière. Il est possible d’en retenir au moins six:
 le paradoxe de la mondialisation qui exprime le fait que d’une part, tous les
peuples semblent fiers d’appartenir à cette civilisation globale, à ce village planétaire et
de l’autre, ces peuples nourrissent tous la crainte d’être « coulés » en tant que
«communautés», dans un seul moule qui fait fi de leurs spécificités, économiques,
sociales, culturelles et religieuses. Sous son visage actuel, jugé par ses détracteurs,
tantôt comme autoritaire, tantôt comme totalitaire, la mondialisation incite à la
résurgence des nationalismes, des régionalismes et des localismes, autant d’entraves qui
obstruent sa voie et alimentent sérieusement sa remise en cause. Le «repli identitaire»
en tant que mécanisme de défense des peuples est d’autant plus inéluctable que la
mondialisation ne propose, pour l’instant, rien de concret qui puisse inciter les
populations, à l’échelle mondiale, à porter un regard critique sur leurs cultures et à en
expérimenter d’autres, fertilement. La mondialisation est handicapée par l’absence
d’une autorité mondiale ou d’un gouvernement mondial. Aussi, les questions
nécessairement mondiales qu’elle pose, ne rencontrent-elles aujourd’hui que des
réponses fondamentalement nationales et souvent inefficaces. Il en est ainsi de la
plupart des politiques économiques nationales ;
 les risques immanents de la forte teneur marchande de la vie économique, où le
productivisme et la compétitivité d’une part et la déréglementation, la dérégulation et la
désintermédiation d’autre part, favorisent, respectivement la destruction des emplois,
notamment dans les secteurs non protégés, producteurs de biens internationalement
échangeables et une forte instabilité du développement mondial provoquée par les
mouvements des capitaux spéculatifs;
 la faible équité distributive du procès mondial de répartition de la richesse: en effet,
la richesse mondiale est répartie de manière très inégale. Il en résulte une
concentration du revenu mondial entre les mains d’un faible pourcentage de la
population mondiale. Quant aux personnes qui vivent avec un revenu journalier
inférieur à un dollar, qui n’ont pas d’eau potable, ou qui sont touchées par la faim, leur
nombre dépasse respectivement le milliard;
 le peu d’intérêt porté par le procès de production mondialisé à la santé écologique
qui devait imposer aux générations présentes de vivre simplement pour que les
générations futures puissent simplement vivre;
 le souci quasi-religieux de la mondialisation de minorer le rôle de l’Etat dans le
développement mondialisé; ce processus étant désormais vu comme l’œuvre d’un
ensemble d’acteurs agissant en dehors de l’Etat et pouvant consentir ou refuser des
crédits, contrôler l’accès à l’information et décider quoi produire et où produire Y
Figurent, en priorité, les firmes transnationales (FTN) qui, au regard de leur puissance
économique et financière, sont capables d’organiser la production mondiale en réseaux
et d’y intégrer ou d’en exclure, à leur guise, tel ou tel Etat, selon leur volonté qu’elles
nomment savamment degré d’attractivité internationale, c’est-à-dire, compatibilité des
atouts politico-économiques de cet Etat avec leurs objectifs stratégiques. En réalité,
tout porte à croire, qu’au nom de l’efficience des marchés, la mondialisation est dirigée
ouvertement contre les Etats. Et des Etats affaiblis ne peuvent être une « digue » ni
contre la délinquance financière, ni contre la criminalité largement observées déjà dans
la plupart des pays en développement, ni contre la pauvreté de larges couches de la
population désormais non protégées par la dépense publique et exposées aux forces
sévères du marché ;
 enfin, la mondialisation stipule l’émancipation de l’Economique à l’égard du
politique. Les Etats désormais fragilisés risquent de devenir superflus, parce que
soumis, sans capacité de riposte individuelle efficace, à la volonté des acteurs puissants
qui organisent, selon leurs objectifs propres, le système économique mondial. Face à
leur risque d’évanouissement, les Etats mettent aujourd’hui en œuvre des outils de
multiplication de la puissance publique, à travers leurs regroupements en Unions et
Associations qui leur permettent de répondre de manière solidaire aux défis de la
mondialisation. Cette solidarité réinterprète forcément aujourd’hui les notions d’Etat et
de souveraineté qui ont déjà largement quitté l’échelon national.
C’est ce contexte reconnu économiquement peu efficace, en raison de la récurrence
de ses crises, socialement peu équitable, eu égard à l’importance numérique des
populations vivant avec des revenus indécents et touchées par les maladies et la faim
et écologiquement malsain (niveau insoutenable d’émissions de gaz à effet de serre,
sécheresse, pénurie d’eau, insécurité alimentaire, inondations, disparition des écosystèmes
vitaux, etc.) qu’il s’agira de transformer, de manière à la fois urgente et authentique , en
vue d’éviter tout simplement l’arrêt du développement humain. Il convient, en fait, de
répondre aux besoins des générations présentes (alimentation, eau potable, emploi,
éducation, santé, etc.) et, en leur sein, des plus démunis sans compromettre la capacité
des générations futures de prendre en charge les leurs.
Comment ? Sans doute en mettant en œuvre des stratégies de croissance.
Mais de quelle croissance s’agit-il, dans ce cas ? On peut être tenté de la rendre
scientifiquement lisible, en y accolant l’épithète « durable », comme pour signifier la
nécessaire création des fondements
économiques et extra-économiques d’une
métamorphose sociétale mondiale pérenne. Mais le concept de croissance durable ne va
sans poser de sérieux problèmes d’ordres scientifique et méthodologique.
- D’abord, parce qu’il n’est pas explicitement adopté, sous ce visage singulier, par
l’économie traditionnelle de la croissance qui se déroule, elle, à l’intérieur des bornes
étroites de l’Economique.
- Ensuite, parce qu’il pèche par « réductionnisme ». Pour l’essentiel, il désigne,
depuis la révolution industrielle et de manière plus nette, durant les trente glorieuses,
l’augmentation continue de la quantité de biens et services produite dans un espace
économique donné et mesurée par le Produit intérieur brut (PIB) ou, plus
pertinemment, par le Produit intérieur brut par habitant (PIB/hab). Ce sens restrictif
de la croissance, mais ô combien opportun, en son temps, est décrié aujourd’hui. Il lui
est reproché, en substance, ses effets sociaux et écologiques insupportables. Vit-on
alors se former des inquiétudes et se formuler des appels académiques et politiques,
comme signaux d’alerte des dangers de la «religion du PIB ». Il fut préconisé aux acteurs
de la croissance d’enlever leurs « œillères économiques » et de regarder les autres
sphères de la vie sociétale pour lesquelles l’accroissement de la richesse produite est, à
plus d’un titre, préjudiciable. Naquirent alors des tentatives d’extension, voire de
réforme du sens de la croissance, en tant qu’ensemble de processus cumulatifs
d’interactions visant, sous de conditions sociales et écologiques tolérables,
l’accroissement continu du PIB/ hab. Ne pouvant appréhender cette nouvelle
problématique de la croissance à l’aide des concepts à la fois nouveaux et transversaux,
la science économique ou, de manière plus ciblée, son chapitre l’économie de la
croissance actionne et souvent sans intelligibilité, des épithètes qu’il accole à ses vieux
concepts formant ainsi, sous la pression des faits, ceux de croissance verte, de
croissance équitable, de croissance viable, d’investissement socialement responsable
(ISR), de profit éthique, de PIB écologique, etc. Solitairement ou solidairement, ces
concepts « rénovés » témoignent de l’impératif pour l’économie mondiale de « marcher
sur une autre voie ». Et la croissance perd son qualificatif « économique », en faveur
d’adjectifs rectificatifs de son processus qui sont plus dans « l’air du temps ». Cette
mode terminologique cristallise le diagnostic implicite de ce qui manque au monde
d’aujourd’hui. Elle est, in fine, une définition par la négation du libéralisme qui tait ce
qu’il est et prône ce qu’il n’est pas. Le passif du libéralisme est ainsi caché, avec
habileté, derrière son actif escompté qui le met en heureuse perspective. Un actif qui
est cependant si parcellaire qu’il est loin de correspondre, en l’état, à une véritable
thérapeutique intégrée de l’économie, de la société et de l’écologie. Fondé plus sur
l’élégance terminologique que sur le souci de rechercher de vraies solutions aux
problèmes des nations et du monde, on ne peut en extraire un sens opérationnel,
encore moins, un ou plusieurs schémas de croissance durable susceptible (s) d’être
opposé (s), avec une chance de réussite, à la violence du libéralisme vu à son stade de
mondialisation actuel.
Cela étant, la prise de conscience individuelle et collective, puis internationale,
quant à la nécessité pour le libéralisme, pour être pérenne, de « croître autrement »,
date de ses trente glorieuses. Pendant cette période de croissance sans crises, le
libéralisme met à rude épreuve de nombreux groupes de population et
l’environnement. Son productivisme censé donner du bien-être aux peuples a, au
contraire, accru sa violence entendue dans son multiple sens : économique (inégalités
de revenu), sociologique (disparités sociales), écologique (déchets, pollutions de
l’atmosphère, des mers, des océans et des rivières, déforestation, etc.) et physique (le
forçage auquel la planète est soumise). Aussi, la nécessité de considérer la croissance
économique dans sa relation avec la société et l’écologie s’érige-t-elle, sous la pression
de l’opinion publique, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des
Associations (Amis de la Terre, Greenpeace, WWF), aussi bien en nouvel objet de
recherche scientifique qu’en nouveau domaine des politiques publiques. Faisant
écho à la sonnette d’alarme tirée par un Rapport précurseur sur l’Etat de
l’Environnement dans le Monde qui tente de réconcilier l’économie et l’écologie élaboré
dès 1951 par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le Club de
Rome est fondé, à l’initiative d’Aurélio Peccei et d’Alexander King et se charge de
s’interroger sur les conséquences à long terme de la croissance économique. En 1972, il
publie son Rapport (à la fois très discutable et discuté) élaboré à sa demande par les
experts du Massachusetts Institute of Technology (M.I.T). Ce document connu sous le
nom de Rapport Meadows (du nom de son rédacteur en chef) et intitulé the limits to
growth (les limites de la croissance) recommande clairement, au vu des résultats des
simulations informatiques du modèle DYNAMO du professeur Jay Forester (sur
l’évolution de la population humaine en fonction de l’exploitation des ressources
naturelles), l’arrêt de la croissance, mieux, la croissance zéro, sous peine de destruction
de l’écosystème mondial avant un siècle. Autrement dit, la poursuite de la croissance
économique entraînera une augmentation de la pollution, un appauvrissement des sols
cultivables et une raréfaction des ressources énergétiques, autant de facteurs qui
mettront en péril les populations. Il en résulte alors la double nécessité de freiner
l’accroissement de la population, d’une part et de limiter le taux d’investissement à celui
de l’usure du capital physique, d’autre part.
Dans le même temps, le concept d’écodéveloppement qui fait la jonction entre
l’écologie et l’économie
apparaît pour la première fois dans l’histoire du
développement, sous la plume d’un fervent défenseur de l’écologie et de la justice
sociale, Ignacy Sachs.1 Les cinq dimensions qu’il y met sont d’ordres économique
(meilleures répartition et gestion des ressources, plus grande efficacité) social (une
autre vision de la société) écologique (minimiser les atteintes aux systèmes naturels)
spatial (équilibre villes-campagnes, aménagement du territoire) et culturel (pluralité
des solutions locales qui respectent la continuité culturelle). Le concept
d’écodéveloppement sera au cœur de la première Conférence des Nations Unies sur
l’Environnement (CNUE) tenue à Stockholm du 5 au 16 juin 1972 et dont la déclaration
stipule2 :
- en son principe 2, la nécessité de préserver, dans l’intérêt des générations
présentes et futures, les «ressources naturelles du globe y compris l’air, l'eau, la terre,
la flore et la faune, et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes
naturels» ;
- et en son principe 6, la nécessité, en vue d’éviter que les écosystèmes ne subissent
des dommages graves ou irréversibles, d’interrompre «les rejets de matières toxiques
ou d'autres matières et les dégagements de chaleur en des quantités ou sous des
concentrations telles que l'environnement ne puisse plus en neutraliser les effets».
Dans les années 1980, la question du développement mondial est posée en termes
de «programme global de changement». Le concept de sustainable dévelopment traduit
en langue française par développement durable, développement soutenable ou encore
développement viable fait irruption et enrichit en même temps qu’il complique le débat
sur l’avenir de l’humanité. On en doit le « vocable » à l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN) dans son Rapport sur la stratégie Mondiale pour la
Conservation et la définition à la Commission Mondiale sur l’Environnement et le
Développement créée en décembre 1983 par l’Assemblée Générale de l’Organisation des
1
Ignacy Sachs a dirigé le Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement de 1973 à 1985, membre de
la Commission Française du Développement Durable du Ministère de l'Environnement en 1996 et Président de l'Association 4D
(Dossiers et Débats pour un Développement Durable) en 1998. A participé aux côtés de Maurice. Strong à la préparation des
Conférences de Stockholm et de Rio en 1972 et 1992 respectivement. Voir en particulier son Ouvrage Ecodéveloppement:
Stratégies de transition vers le XXIe siècle paru en 1993.
2 Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement, Stockholm; 5-16 juin 1972.
Nations Unies et présidée par Mme Gro Harlem Brundtland3. Dans son Rapport intitulé
Our commun futur (Notre avenir à tous) (connu aussi sous le nom de Rapport
Brundtland) publié en 1987,4 le développement durable est interprété comme «un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs». Ce «n’est pas un état d’équilibre, mais plutôt
un processus de changement dans lequel l’exploitation des ressources, le choix des
investissements, l’orientation du développement technique ainsi que le changement
institutionnel sont déterminés en fonction des besoins tant actuels qu’à venir». Ses
interprétations peuvent varier d’un pays à l’autre; mais « elles devront comporter certains
éléments communs et s’accorder sur la notion fondamentale de développement durable et sur
un cadre stratégique permettant d’y parvenir».
Deux concepts sont inhérents à cette notion de développement durable : d’une part, «le
concept de besoins et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il
convient d’accorder la plus grande priorité», et d’autre part «l’idée des limitations que l’état de
nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir». Contrairement aux conclusions du Rapport
Meadows, qui souligne l’impératif de stopper la croissance, en vue de freiner la
dégradation des écosystèmes, le Rapport Brundtland milite en faveur «d’une nouvelle
ère de croissance économique» qui soit à la fois vigoureuse et indispensable « pour
soulager la misère qui s’intensifie dans une bonne partie du monde en développement».
«Il ne s’agit en aucun cas de mettre fin à la croissance économique, au contraire.
Inhérente à cette notion est la conviction que nous ne pourrons jamais résoudre les
problèmes de pauvreté et de sous-développement, si nous n’entrons pas dans une nouvelle
période de croissance dans le cadre de laquelle les pays en développement auront une
large part et pourront en tirer de larges avantages». Ou encore, «pour répondre aux
besoins essentiels, il faut réaliser tout le potentiel de croissance; le développement durable
nécessite de toute évidence la croissance économique là où ces besoins ne sont pas
satisfaits». La mise en œuvre harmonieuse des deux processus est cependant conditionnée
par des «mesures politiques décisives: gérer les ressources de l’environnement de manière à
assurer un progrès durable et garantir la survie de l’humanité».5 Dans ce domaine et eu
égard à la diversité des situations sociales, économiques et écologiques, chaque pays
doit trouver sa propre voie de développement durable, afin que cet objectif devienne
une réalité à l’échelle mondiale.
Mme Gro Harlem Brundtland, Chef du parti travailliste a été Ministre de l’Environnement de Norvège (1974-79), ensuite
plusieurs fois Premier Ministre dans les années 1980 et 1990 et ancienne Directrice Générale de l’OMS (1998-2003) ; a
participé aux travaux préparatoires de la Commission Brandt sur le Dialogue Nord–Sud et de la Commission Palme sur le
Désarmement et la Sécurité.
4
Le Rapport Brundtland a fait l’objet de trois éditions francophones. La première datant de 1987 est l’œuvre d’Oxford
University Press et la deuxième et la troisième révisée datant respectivement de 1988 et 1989 sont présentées par la Maison
Québécoise d’Edition, Les Editions du Fleuve.
3
5
Toutes les citations transcrites en italiques dans cette page sont extraites du Rapport Brundtland.
C’est dans cette problématique « brundtlandienne » que s’inscrit le présent Colloque
dont le sujet a pour intitulé Mondialisation et Dynamiques de développement durable. Il
s’agit d’y tenter d’identifier d’abord les dynamiques de développement durable, puis la
nature de la relation que pourrait avoir la mondialisation libérale voire sa religion de la
croissance « coûte que coûte », avec leurs impératifs et déterminants. Cette relation
est-elle complémentaire, ou, au contraire, antinomique ou antithétique ? Et y a–t-il, dans
l’un ou dans l’autre cas, des preuves suffisantes ? En d’autres termes, il convient de
s’interroger d’une part, sur les possibilités qu’a la mondialisation d’influencer les
stratégies de développement durable en en sapant généralement les fondements et
d’autre part, sur les possibilités qu’ont les stratégies de développement durable
d’influer sur le cours actuel de la mondialisation en transformant sa nature violente
actuelle. Tout bien considéré, contrairement à ce que souligne le Rapport Brundtland
avec force, il n’est pas aisé d’imaginer des formes de cohabitation des principes sacrosaints de la mondialisation libérale et des déterminants des dynamiques de
développement durable. C’est dire que la « mondialisation » ou la « croissance
économique » et le « développement durable » ne font pas forcément « bon ménage ».
Et les rapports conflictuels de ce couple peuvent engendrer, selon la force des
immanences respectives de ses composants, soit l’altération des stratégies de
développement durable, désormais soumises aux impératifs de la froide
«marchéisation» du monde, soit la transformation (heureuse) de la croissance
économique actuelle en processus transversal observant, de façon bénéfique, les
exigences sociétales de la transformation structurelle. Celles-là mêmes qui considèrent,
dans leur unité indivise, les facettes politique, économique, sociale, écologique et
culturelle d’un processus de développement sans épithète. Bien qu’elles soient ardues
dans leur élaboration et leur exécution, des stratégies de développement durable qui
feraient changer la trajectoire actuelle de la mondialisation sont souhaitables. Elles
supposent, à coup sûr, une véritable volonté politique, une capacité humaine et
institutionnelle, une forte synergie des acteurs et des facteurs, un rôle actif des Etats, de
bonnes institutions, des organes de contrôle compétents et rigoureux et
vraisemblablement des niveaux de conception et d’exécution supranationaux.
2. Objectif du Colloque
Il s’agit, dans ce « penser global, bien agir national ou régional » de tenter de
comprendre, ce qu’il y a lieu de construire comme digues politiques, institutionnelles,
économiques, financières, technologiques et d’observer comme précautions et
discipline, pour que l’intégration dans la mondialisation ( devenue en ces temps de
village planétaire inévitable) d’un pays ou un groupe de pays se fasse de manière saine
et sans incidences préjudiciables pour l’économie et la société. N’étant pas des
politiques « suivistes », voire passives, les dynamiques de développement durable
devront pouvoir opposer à l’avidité des relations économiques internationales et à la
cupidité fréquente de leurs acteurs, la responsabilité, la synergie et la vigilance des
forces sociales intérieures.
3. Axes du Colloque
Il est possible de retenir, sans exhaustivité, quatre axes de réflexion d’intérêt
scientifique différencié. Le premier, de type méthodologique, a trait à l’état des lieux
sommaire du monde actuel ; il vise à rendre compte des forces et faiblesses du
contexte dans lequel nous raisonnons et qui peuvent, soit booster, soit limiter les
aptitudes nationales et internationales à promouvoir d’autres dynamiques de
croissance. Les trois autres en sont consacrés, par contre, au décryptage des
dynamiques de croissance durable ainsi qu’aux acteurs, facteurs et conditions
minimales qu’il faudrait mobiliser, pour espérer pouvoir, un jour, ne plus faire
dépendre, à l’échelle planétaire, en général et dans la plupart des pays en
développement, en particulier, la survie de centaines de millions d’êtres humains de la
seule action des lois du marché. Ces axes de réflexion sont les suivants :
A. Les enjeux et défis actuels de la mondialisation
 Un quart de siècle de mondialisation : un bilan économique, social et
écologique sommaire.
 De quelques niveaux d’incompatibilité (notamment la financiarisation) de la
mondialisation avec la stabilité des processus de croissance.
B. Identification des dynamiques de développement durable
 Le sens et les principes de la dynamique de développement durable
 La transversalité des dynamiques de développement durable
 La dynamique de croissance actuelle et le développement durable : quelles
différences ?
C. Les acteurs et échelons des dynamiques de croissance durable
 Les entreprises et leur responsabilité sociétale.
 Le rôle de l’Etat.
 Le rôle des acteurs sociaux (Syndicats, ONG, Associations, etc. ).
 Les rôles des institutions nationales et supranationales.
 La question de la synergie des acteurs de la croissance durable.
D. Les facteurs et échelons de mise en œuvre des dynamiques de croissance
durable
La gouvernance.
L’économie de la connaissance.
L’innovation.
Les échelons possibles (Nation ou Groupe de nations : Union européenne,
Union du Maghreb arabe, Espace méditerranéen, etc.) d’élaboration et
d’exécution des dynamiques de croissance durable.
 Les outils de mesure et de contrôle des dynamiques de croissance durable.
 Quelques cas pratiques nationaux et régionaux de croissance économique
durable.




COMITE SCIENTIFIQUE :
Présidents:
Dr. Claude Albagli, Président de l’institut Cedimes, Université Paris Est, France
Pr. Boudjema Rachid, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Souak Fatma Zohra, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Vice présidents :
Dr. Guehairia Amel, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Kernane Abdelhamid, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Souak Arezki, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Membres :
Dr. Audoyer Jean-Pierre, (Ancien Doyen, Paris, France)
Dr. Benlaib Boubekeur, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Boussaid Abdelmalek, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Chaker Samira, HEC (Carthage, Tunisie)
Pr. Cherif Assia, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Delivanis-Negreponti Maria (Ancien Recteur, Université Thessalonique, Grèce)
Pr. El Moutaouasset Ahmed, (Vice Doyen, Université de Marrakech, Maroc)
Pr. Elsaadi Nadjia, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Kandzija Vinko, (Recteur, Université Rijeka, Croatie)
Dr. LOUNICI Nora, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Mhamdi-Mohammed, Université de Fès, Maroc
Pr. Moussi Oum- El –Kheir, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Sadi Khadija, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Marc Richevaux, Directeur de publication cahiers du Cedimes, Maître de conférences, Université du littoral cote d’opale
(France)
Dr. Talbi Badreddine, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Tchiko Faouzi, Université Mascara, Algérie
Pr. Youcefi Rachid, Université de Mostaganem, Algérie
Pr. Zakane Ahmed, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Zouaoui Halima, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
COMITÉ D’ORGANISATION
Présidents:
Pr. Boudjema Rachid, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Souak Fatma Zohra, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Vice présidents :
Dr. Guehairia Amel, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Kernane Abdelhamid, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Kherchi Hanya, Maître de conférences (Alger, Algérie)
Dr. Souak Arezki, Maître de conférences, EHEC (Alger, Algérie)
Dr. Zouaoui Halima, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Membres :
Dr. Benlaib Boubekeur, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Benazouz Mohamed, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
M.Bouguerra Ismail, Maître assistant, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Boussaid Abdelmalek, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Brahimi Fatma Zohra, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Chenait Sabiha, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr.Cherif Assia, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Dahmani Younes, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Djeddi Tarek, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Mme Dahou Souhila, Maître assistante, ENSSEA (Alger, Algérie)
Mme Denane Radhia, Maître assistante, ENSSEA (Alger, Algérie)
Mme Fareha Nachida, Maître assistante, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr.Fodil Rabah, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
M. Ghemmour Rachid , Maître assistant, ENSSEA (Alger, Algérie)
Mme Hamidouche Nassima, Maître assistante, ENSSEA (Alger, Algérie)
Mme Kabour Naima, Maître assistante, ENSSEA (Alger, Algérie)
M. Khakhrour Youcef, Maître assistant, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Louhbaibat Ahmed, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. LOUNICI Nora, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr.Mokhtari Sid Ahmed, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Pr. Moussi Oum- El –Kheir, Professeur de l’enseignement supérieur, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Rebrab Saliha Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. SADI Khadija, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Talbi Badreddine, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
Dr. Touaibia Ahmed, Maître de conférences, ENSSEA (Alger, Algérie)
PROCÉDURE DE SOUMISSION ET DATES IMPORTANTES :
Le 30 septembre 2015 (Date de soumission prolongée au 20 octobre 2015)
Le projet de communication, en français ou en anglais, devra être adressé par courriel, au plus tard le 30 septembre
2015 (prolongée au 20 octobre 2015), aux adresses suivantes : [email protected],
[email protected] [email protected] . Le fichier numérique à envoyer devra être intitulé:
NomAuteur_Mondialisation_Croissancedurable.doc. Deux pages seront nécessaires : la première devra indiquer le
titre de la communication, les noms, statuts et coordonnées complètes du ou des auteurs; la deuxième devra
présenter un résumé de la communication précisant l’objectif de la recherche, la méthode et les résultats principaux
suivi d’une bibliographie déclinant les principales références à exploiter par l’auteur.
Chaque projet de communication sera évalué par le comité scientifique. La décision sera communiquée à chaque auteur deux
semaines après la réception du projet.
Le 25 novembre 2015 :
Le texte définitif, en français ou en anglais, devra être soumis au plus tard le 25 novembre 2015 par courriel aux adresses
suivantes: [email protected], [email protected], [email protected].
Le document devra être mis aux normes de présentation suivantes :
• Première page : doit contenir le titre de la communication ainsi que le statut et coordonnées de l’auteur ;
• Deuxième page : doit contenir un résumé en français et en anglais suivis de 5 mots-clés;
• Le texte devra être présenté en format Word et devra comporter au maximum 20 pages incluant la page de
couverture, les schémas, les tableaux et les références bibliographiques ;
• Le format du texte devra être à interligne simple, Times New Roman 12 points (attribut normal pour le texte, attribut
gras pour les titres et sous-titres), marge haute, basse, droite et gauche de 2,5 cm (1 pouce), titres numérotés sous
la forme 1.1.1 ;
• Les références bibliographiques devront être rappelées en fin de document. Dans le corps du texte, les noms des
auteurs référencés devront être mis entre parenthèses et suivis de l’année d’édition.
Publication des textes: Les communications acceptées feront l’objet d’une publication dans la revue de CEDIMES, après
évaluation par le comité de lecture.
Prise en charge : Les frais de séjour sont à la charge des participants.
La restauration des participants sera prise en charge durant les journées du déroulement du colloque
Frais d’inscription: Aucun frais d’inscription ne sont requis
Hébergement :
Hotel Safir Mazafran (3 étoiles)
Adresse : BP201-Wilaya d’Alger-Zeralada-16320-ALGERIE
Pour faire votre réservation :
Toute réservation doit se faire via mail : [email protected] en mentionnant le nom du groupe:
colloque international sur Mondialisation et dynamiques de développement durable
Aucun paiement en ligne ne sera demandé. Le paiement sera effectué sur place le jour d'arrivée.
Pour plus d’informations :
Tél : 00(213) 21 32 00 00 / 00(213) 5 61 67 60 62 / 00(213) 5 61 67 60 63 / / 00(213) 5 61 67 60 64
/ 00(213) 5 61 67 60 65
Fax : 00(213) 21 32 90 00 / 00 (213) 21 32 39 23
Tarifs préférentiels en vigueur jusqu’au 10 novembre 2015 :
7 650 DA
chambre simple
8 500 DA
chambre double (un grand lit pour deux personnes / deux lits séparés d’une place)
Site Web: www.hotelmazafran.com
Téléchargement