liste des textes de sante, societe, humanite

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LISTE DES TEXTES DE SANTE, SOCIETE, HUMANITE
I—ETHIQUE, PHILOSOPHIE ET SANTE
I-1. Les principes éthiques..........................................................................................................................2
I-2. Les concepts clés de la philosophie déontologiste.........................................................................3
I-3. Les concepts clés de la philosophie utilitariste.................................................................................4
I-4. Le devoir d’impartialité.........................................................................................................................5
I-5. Bioéthique et gestation pour autrui....................................................................................................6
I-6. Bioéthique et médecine prénatale.....................................................................................................7
I-7. Bioéthique et don de gamètes............................................................................................................8
I-8. Bioéthique, prélèvement et transplantation......................................................................................9
I-9. La demande euthanasique.................................................................................................................10
I-10.Ethique et réanimation néonatale.....................................................................................................11
I-11.Refus de soin et consentement fragilisé..........................................................................................12
I-12.Avis du CCNE sur le refus de soin lié aux convictions personnelles...........................................13
I-13.Conception de la normalité...............................................................................................................14
I-14.Avis du CCNE sur le dépistage néonatal de la surdité..................................................................15
I-15.Ethique et psychiatrie.........................................................................................................................16
I-16.Le sujet âgé..........................................................................................................................................17
2016-2017
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I-1. Les principes éthiques
Quelle sont les principes de l’éthique et les émotions qui nous y rendent réceptifs ?
A. Caractérisation de l’éthique :
Réflexion suscitée par un dilemme qui est un conflit entre des valeurs consacrées à l’échelle
internationale.
-
Le principe d’autonomie (PA) : réclame de faire participer le patient à la décision.
-
Le principe de bienfaisance (PB) : réclame d’accomplir un bien que le patient a approuvé
en tant que tel.
-
Le principe de non-malfaisance (PNM) : réclame d’épargner au patient des souffrances sans
contrepartie bénéfique.
-
Le principe de justice (PJ) : réclame d’avoir une égale considération pour tous les patients.
B. Spécificité des principes d’éthique (PE) au regard des autres normes :
La morale se donne comme un système d’obligations catégoriques qui s’imposent à notre
conscience sous forme d’interdits universels qui conditionnent la vie en société. La
déontologie est une morale spécifique à une profession dont elle assure la respectabilité et la
crédibilité.
Les PE se distinguent des articles de loi, autant que des articles de foi qui sont des dogmes
religieux.
C. Les émotions qui nous révèlent la valeur des PE :
-
Le respect nait de l’intuition d’une grandeur morale en l’être humain. Il nous rend sensible
au PA.
-
La compassion nait de la représentation d’une souffrance chez autrui. Elle nous rend
accessible au PB.
-
La crainte nait de l’anticipation d’un mal possible. Elle nous fait découvrir le PNM.
-
L’indignation nait de la perception d’une atteinte à la dignité des personnes. Elle nous
rend réceptif au PJ.
-
L’angoisse nous alerte sur un conflit entre nos valeurs.
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I-2. Les concepts clés de la philosophie déontologiste
Définissez les principaux concepts de la théorie déontologique ?
A. La personne : Elle n'est ni un animal qui peut être utilisé comme un cobaye, ni un individu qui
n'est que l'échantillon anonyme d'une espèce biologique. C’est un sujet qui doit être traité
comme une « fin en soi » ce qui implique que la personne ne peut jamais être sacrifiée à une
finalité prétendument supérieure que ce soit :
-
l’accroissement du savoir scientifique,
-
l’intérêt économique
-
ou l’augmentation du bonheur collectif.
B. La dignité : C'est une valeur absolue, ce qui la distingue du prix qui désigne une valeur relative.
Cette dignité impose le devoir de respect de l’humanité en soi comme en autrui. La dignité
est incompatible avec l’acharnement thérapeutique, les traitements dégradants, le
manquement aux promesses. Le déontologiste déclare la dignité inhérente à tous les
membres de la famille humaine.
C. L'égalitarisme : Conception de la moralité selon laquelle une conduite est digne lorsqu’elle
est portée par une intention droite, qui ne calcule pas les conséquences en termes d'utilité,
d'espérance de vie, de qualité de vie qui sont des critères discriminants dont l’application
aboutit au sacrifice des patients vulnérables.
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I-3. Les concepts clés de la philosophie utilitariste
Définissez les principaux concepts de la théorie utilitariste ?
A. Le déterminisme : Théorie selon laquelle le libre-arbitre est une illusion (une fiction), car les
conduites humaines sont dictées par un penchant naturel à juger nuisible ce qui les fait souffrir
et à juger utile ce qui leur procure du plaisir.
Chaque Homme cherche à maximiser ses plaisirs en quantité, intensité et durée. Ce qui
implique qu’aucun acte n’est désintéressé, et qu’il faut être réaliste en prenant les Hommes
comme ils sont, en les éclairant sur leurs intérêts bien compris.
B. L’hédonisme : Doctrine selon laquelle le plaisir est le « souverain bien », un facteur de
socialisation et une motivation à agir moralement. L’hédonisme est opposé à l’ascétisme
religieux et au dolorisme qui valorise la souffrance. L’hédonisme prône la recherche du plus
grand bonheur du plus grand nombre de personnes possible.
C. Le conséquentialisme : Conception de la moralité selon laquelle les conséquences de l’acte
comptent plus que la bonne intention, et doivent être calculées en intégrant les critères de
l’utilité, de la qualité de vie et de l’espérance de vie des patients.
La fin justifie les moyens, si la fin est d’augmenter le différentiel entre les plaisirs et les douleurs.
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I-4. Le devoir d’impartialité
Les conflits d’intérêts sont-ils compatibles avec l’exercice de la médecine ?
A. Le conflit d’intérêt (CI) : Il se définit comme une situation d’interférence entre un avantage
personnel et une mission d’ordre public. Le CI est souvent admis s’il est intellectuel, parfois
toléré s’il est ponctuel, toujours banni s’il est structurel.
Les CI sont majorés par 5 paramètres :
-
les appétits lucratifs,
-
la recherche de la gloire,
-
les affinités électives,
-
les relations de pouvoir,
-
les biais cognitifs tels que les convictions idéologiques.
B. La position libertarienne : Elle est antiétatique et juge la solution juridique aux CI contreproductive aux motifs que :
-
elle dissuade les candidatures à l’expertise,
-
elle transgresse le respect de la vie privée,
-
les CI s’annulent en se multipliant,
-
un expert sans CI est incompétent,
-
il est naturel de vouloir favoriser ses proches et ses amis,
-
l’intérêt est producteur de richesses.
C. La position interventionniste : Elle préconise la publication des liens d’intérêts. Une politique
de répression au motif que seule la peur des sanctions est efficace. La transparence garantit
la protection de la santé publique. La politique de répression sauvegarde la crédibilité de
l’expertise laquelle doit être indépendante, loyale et impartiale.
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I-5. Bioéthique et gestation pour autrui
La gestation pour autrui : typologie des positionnements possibles ?
A. 7 arguments favorables à la gestation pour autrui (GPA) :
- La loi devrait exprime l’opinion public, laquelle y est favorable.
- Il est dérisoire d’interdire ce qui est autorisé à l’étranger.
- La justice établira la filiation au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant.
- Etre enceinte peut-être un bonheur gratifiant.
- L’amour des couples d’intention est fortifié par un ancrage génétique.
- La GPA est une réponse compassionnelle à l’infertilité. Elle permet à tous les couples de fonder
une famille.
B. 7 arguments défavorables à la GPA :
-
La GPA attire majoritairement les gestatrices les plus pauvres ce qui rend douteuse l’autonomie de
décision.
-
Leur intimité est bafouée par la supervision du couple d’intention.
-
La parturiente peut souffrir du manque d’enfant à la naissance.
-
Elle peut perdre sa fonction reproductrice au moment de la délivrance.
-
Le non-attachement maternelle est une contrainte psychique.
-
L’enfant peut être abandonné.
-
Et il a besoin d’un père et d’une mère.
C. L’argumentation favorable à un compromis : Elle consiste à proposer une GPA à titre expérimental
soumise à 4 conditions :
-
Les gestatrices doivent être dûment informées des risques encourus.
-
Elles doivent avoir déjà procréé.
-
Elles doivent porter l’enfant de façon bénévole et altruiste comme ce serait le cas pour une sœur
ou une amie.
-
Un comité d’experts examine les motivations des parties prenantes.
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I-6. Bioéthique et médecine prénatale
A quel dilemmes éthiques la médecine prénatale est-elle confrontée ?
A. Le diagnostic prénatal (DPN). Le DPN n’est pas le dépistage prénatal qui repère un groupe à risque
de malformations morphologiques ou de trisomie 21. Ce DPN peut être refusé par le couple au nom
de la sacralité de la vie. Il peut déboucher sur une interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au
terme de la gestation, en cas d’anomalie fœtale grave et incurable. La compassion pondère le respect
de l’autonomie, lequel conduirait à un transfert de responsabilité livrant la femme à la solitude de son
choix et à la culpabilité d’avoir mis fin à la vie du fœtus.
B. Les critères non médicaux de la décision. Les couples ne désirent pas avoir d’enfant parfait mais éviter
une souffrance qui ne fait pas sens, ce qui réfute l’accusation d’eugénisme.
Leur perception de la gravité de l’affection fœtale est seconde sans être secondaire.
Les autres facteurs décisionnels à prendre en compte sont :
-
leurs ressources morales et économiques,
leurs croyances personnelles,
la cohésion du couple,
et le regard collectif sur le handicap.
C. Avis du CCNE sur le diagnostic préimplantatoire (DPI). Le DPI est réservé aux affections génétiques
héréditaires. Il sélectionne des embryons exempts d’une maladie redoutée en vue de permettre au
couple un projet de grossesse possible, et de leur épargner l’épreuve de l’IMG.
C’est la gravité de la maladie et non sa nature qui importe.
Le DPI ne peut pas faire l’objet d’une demande de choix du sexe.
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I-7. Bioéthique et don de gamètes
Le don de gamètes : Quels sont les arguments en conflit ?
A. 4 arguments en faveur du maintien de l’anonymat du donneur :
- La plupart des enfants ne cherche pas à connaitre l’identité du géniteur.
- Les donneurs seront moins nombreux ce qui déroge au principe de bienfaisance envers les patients
infertiles.
-
La vérité sera plus souvent dissimulée à l’enfant au risque d’une révélation tardive contraire au
principe de non malfaisance.
-
Le père se sentira menacé par un tiers dont la contribution sera surinvestie.
B. 4 arguments favorables à la levée de l’anonymat du donneur :
- Les enfants ont besoin de connaitre leurs origines biologiques.
- La médecine ne doit pas leur infliger une souffrance morale dénuée de sens, en levant le spectre
de l’inceste.
-
Ils sont fondés à vouloir mettre un visage sur un anonyme qui a concouru à la moitié de leur
patrimoine héréditaire.
-
Parmi les états qui l’admettent, la levée d’anonymat n’a pas diminué le nombre de dons.
C. Les 2 solutions de compromis :
-
La première consiste en une levée partielle de l’anonymat laquelle serai possible à la majorité de
l’enfant. Seules lui seraient transmises 5 données non identifiantes :
-
•
les motivations du donneur,
•
ses caractéristiques physiques,
•
son histoire,
•
son âge
•
sa profession.
La deuxième solution serait le « double guichet » qui consiste à laisser au couple le choix entre un
donneur anonyme ou un donneur identifiable si ce dernier y consent expressément.
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I-8. Bioéthique, prélèvement et transplantation
Quels sont les problèmes éthiques soulevés par la chirurgie transplantatoire ?
A. Allotransplantation de la face : L’allotransplantation est envisageable en ultime recours dans le cadre
d’une expérimentation à haut risque et lorsque les bénéfices sont fonctionnels par l’amélioration de la
déglutition mais aussi psychologiques par la restauration de l’estime de soi et la réintégration sociale
du patient.
Le CCNE a émis des réserves pour les patients dont l’état psychique est fragile et instable, en raison
de la difficulté à investir le visage d’un mort.
Le CCNE met en garde contre la fascination pour la chirurgie de pointe.
B. Avis du CCNE relatif au prélèvement d’organes (PO) : Le consentement implicite du donneur potentiel
découle du devoir d’assistance à personne en danger.
Un arrêt de traitement ne doit pas être décidé en vue d’un PO.
On vérifiera l’avis du défunt auprès de la famille s’il n’est pas inscrit au registre des refus.
Le don entre vivant est une solution par défaut du fait qu’il transgresse le principe de non-malfaisance.
Le donneur aura noué avec le receveur un lien affectif avéré et durable. Sa motivation sera soumise à
expertise.
C. Le commerce d’organes (CO) dans l’approche libertarienne : Le CO permettrait :
-
d’ajuster l’offre à la demande,
-
de mettre fin aux opérations clandestines,
-
de respecter le droit de chacun à disposer de soi
-
de réduire la quantité de souffrances dans le monde.
La prohibition de ce CO est un abus de pouvoir de l’Etat qui entrave la liberté contractuelle au nom
d’une croyance religieuse qui sacralise le corps.
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I-9. La demande euthanasique
Identifier 3 attitudes possibles au sujet de l’euthanasie.
A. Argumentation opposée à l’euthanasie (E) : Les adversaires de l’E pense qu’une
dépénalisation de l’E comporte 3 risques :
-
d’attenter à la dignité des malades en les sacrifiant sur l’autel d’intérêts économiques,
-
d’abandonner les malades à la solitude, sous couvert de respecter leur autonomie et de
les
-
de les exposer à l’incitation culpabilisatrice de l'entourage familial.
L'interdit de tuer est le pilier de la vie en société. Des soins de qualité dissipent la souffrance
d'où émane la demande d’euthanasie. L’E est banalisée dans les États qui l’ont légalisé.
B. Argumentation favorable à l'E : L'interdiction de l’E en France est anti-démocratique, car elle
méconnait l’opinion dominante. L’interdiction de l’E bafoue les principes de :
-
autonomie, qui réclame que le patient soit libre de juger que sa vie ne vaut plus la peine
d'être vécue,
-
bienfaisance, car elle n’offre pas de réponse compassionnelle à la souffrance,
-
non-malfaisance, en ajoutant aux douleurs physiques la souffrance de perdre sa dignité,
-
justice car les patients précaires et isolés ne sont pas aidés à mourir dignement.
C. Les solutions de compromis :
-
Le CCNE préconise un droit à une sédation continue en phase terminale jusqu’au décès.
-
La « conférence des citoyens » (CDC) se prononce en faveur d’un droit à l’assistance médicale au
suicide, à la demande du patient en fin de vie ou souffrant d'un mal irréversible. Dans le cas où le
patient est hors d’état d’exprimer sa volonté, la CDC prône une exception d’E à la demande de la
personne de confiance.
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I-10.
Ethique et réanimation néonatale
Handicap grave et irréversible après la naissance : que faire ?
A. L'arrêt de vie (ADV) après la naissance : Selon le CCNE, il doit s’appuyer sur :
-
le principe de non-malfaisance qui protège l’enfant de souffrances actuelles et futures
générées par des séquelles neurologiques majeures et irréversibles,
-
et sur le principe de bienfaisance inspiré par la compassion pour les parents.
L'ADV relève d'une « exception d'euthanasie » qui ne préjuge pas de la valeur intrinsèque du
nouveau-né (NN), laquelle est identique à celle de tout autre enfant.
L'ADV ne peut pas être juridiquement formalisé.
B. Les parents de l'enfant en détresse vitale : Les parents ne peuvent pas se voir imposer un ADV
de leur enfant en raison du risque de deuil pathologique.
En charge d'éduquer l’enfant, les parents participent à la délibération mais ils ne disposent
pas à eux-seuls du pouvoir de décider d'un ADV pour 3 raisons :
-
ils ne doivent pas porter le poids de la décision finale,
-
il n'existe pas d'autonomie par procuration, et
-
nul n’a un droit de vie et de mort sur autrui.
C. Risques de malfaisance vis-à-vis des NN : Ils sont liés à 5 facteurs :
-
l'escalade thérapeutique,
-
les pratiques à risque de l’AMP1,
-
le défaut d’évaluation de la qualité de vie de l'enfant à long terme,
-
le recul excessif du seuil d'assistance vitale néo-natal et
-
la mauvaise intégration sociale du handicap.
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AMP=AssistanceMédicaleàlaProcréation(peutêtreécritdirectementensiglesdanslacopie)
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I-11. Refus de soin et consentement fragilisé
Comment répondre aux attentes des personnes dont le consentement est fragilisé ?
A. Le refus d'alimentation : La nutrition artificielle (NA) imposée est une obstination
déraisonnable. Arrêter cette NA n'équivaut pas à pratiquer une euthanasie, mais à accepter la
mort et à respecter la dignité du patient.
L'anorexie mentale est un trouble de la conduite alimentaire, qui se situe à la frontière des
états psychiatriques. Un respect absolu de son autonomie conduirait à un abandon de la
patiente contraire au principe de non malfaisance, mais une bienfaisance forcée serait contreproductive.
B. Le refus de l'obstination médicale : En cas d'état végétatif ou de coma prolongé, les proches
du malade peuvent demander en son nom un retrait thérapeutique mais leur avis est
consultatif.
Le refus de chirurgie ou de chimiothérapie vaut d’être respecté, dès lors que l'information lui
a été réitérée, même si :
-
son discernement semble altéré par la maladie,
-
ses chances de rémission existent.
C. La stérilisation sans consentement : Elle est contraire au principe d’autonomie et de justice.
Elle ne doit être envisagée quand ultime recours en cas de déficience mentale sévère au nom :
-
du besoin éducatif de l’enfant,
-
de la bienfaisance pour les parents, et
-
de la non-malfaisance pour la fille elle-même a qui la garde de l’enfant serait retirer.
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I-12. Avis du CCNE sur le refus de soin lié aux
convictions personnelles
Faut-il savoir s’incliner face à un refus de soin ?
A. Refus de soin mettant en danger autrui : Par principe, la bienfaisance ne peut pas s'imposer
au détriment du respect de l'autonomie. Cependant par dérogation, le médecin passera outre
un refus de traitement lorsque ce refus met en cause la vie ou la santé d'un tiers, c'est le cas :
-
Lors d'un refus de césarienne qui exposerait l'enfant à un risque vital majeur., ou
-
en contexte pandémique lors d’un refus de vaccination délétères.
De plus, le médecin peut refuser un refus de traitement pour des considérations liées au sexe
du praticien.
B. Le refus de soin pour cause idéologique : Il s'exprime dans les communautés spirituelles
cimentées autour d'un interdit. C'est le cas du refus de transfusion sanguine chez les Témoins
de Jéhovah qui préfèrent la mort à l'excommunication.
Le principe d'autonomie réclame d’être à l'écoute des convictions idéologiques2 du patient et
exclut le consentement arraché de force par chantage, incitation ou intimidation. Il exclue
également l'administration contrainte de transfusion sanguine.
Le principe de bienfaisance oblige à s'assurer que le patient librement a choisi son « bien », à
le rassurer sur le secret de la décision finale et à lui proposer un transfert vers un autre
établissement.
C. Le refus médical du refus du patient en péril de mort : La grève de la faim exige une assistance
médicale de la personne en danger, mais :
-
trop précoce, la perfusion contrainte bafouera la liberté d'expression, 3
-
trop tardive, elle ne pourra prévenir la survenue de séquelles graves ce qui serait contraire
au principe de non-malfaisance. 4
L'urgence vitale peut autoriser exceptionnellement les soins forcés.
2
3
4
«Convictionsidéologiques»et«convictionsreligieuses»sonttousdeuxacceptésdanslacopie
Cettephrasen’estpasobligatoirecarletexteestlong(précisionduprofesseurLeCozle03/02/17)
Lapartieengrisn’estpasobligatoire(précisiondu03/02/17)
Laprésencedesboutsdephraseengrisn’apporteaucunpoint.Leurabsencenefaitperdreaucunpoint.
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I-13.
Conception de la normalité
Comment la normalité se décline-t-elle au sein de la société ?
A. Codes et repères selon la conception traditionnaliste : La normalité consiste à :
-
perpétuer l’héritage spirituel de sa culture d’appartenance transmise par la famille, par
les us et coutumes et par la religion.
-
placer le présent sous l’autorité du passé,
-
se dévouer au service de la communauté, et
-
subordonner son droit à la liberté au devoir de fidélité envers la tradition, la mémoire
des aïeux, les textes sacrés, ou les représentants de Dieu sur terre.
B. La « vie bonne » selon « l’éthique de la vertu » : Elle réside dans le perfectionnement de
sa nature par l’acquisition de dispositions morales qui sont le courage, la tempérance, la
générosité, et la prudence. Cette vertu morale consiste en un juste milieu entre 2
extrémités fâcheuses : l’une par excès l’autre par défaut.
Elle requiert une intelligence contextuelle qui saisit la singularité des situations ainsi que
leurs traits de similitudes.
C. Les normes légitimes selon l’éthique de discussion : Elles émergent lors de délibérations
collectives régies par 5 règles :
-
Ne pas exercer d’intimidation auprès d’un interlocuteur,
-
traiter sa parole comme à priori aussi valable que la sienne,
-
le laisser s’exprimer selon une équité du temps de parole,
-
accepter de subir le crible de la critique
-
renoncer à notre opinion si un meilleur argument s’est imposé au nôtre.
2016-2017
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I-14.
Avis du CCNE sur le dépistage néonatal de la
surdité
Pourquoi le dépistage ultra-précoce de la surdité soulève-t-il certaines réticences ?
A. La discrimination envers les personnes sourdes : La surdité a longtemps été perçue comme
un handicap mental. Au nom d’une bienfaisance paternaliste, les sourds ont été contraints
à l’oralisation. Les sourds bilatéraux et congénitaux n’ont pas l’usage de la parole mais ils
ont un langage. Par les gestes, le regard, le sourire, la mimique, ils peuvent exprimer autant
d’états psychiques que les entendants.
La FNSF5 désavoue6 toute politique systématique de dépistage ultra-précoce à laquelle elle
reproche de stigmatiser la surdité.
B. Argumentation en faveur d'un dépistage en maternité : Les parents exploiteront mieux le
registre visuel dans la communication avec leur enfant. Ils seront épargnés d’une culpabilité
future liée à l'irréversibilité du retard auditif qui constitue une perte de chance pour l'enfant
lequel peut bénéficier d'un appareillage avant l'âge d'un an par la pose d'une prothèse
classique ou d’un implant cochléaire grâce auquel l'enfant élargit son éventail d'interactions
sociales.
C. Recommandation du CCNE : Il estime que la surdité est une déficience qui entraîne une
« situation de handicap », et préconise le « repérage orienté » des troubles auditifs.
Afin de minimiser les effets de sidération :
-
le mot « surdité » ne sera pas prononcé en maternité,
les parents seront informés en période prénatale,
et avertis des risques de faux positifs
ils seront présents au moment du test néonatal.
5
6
FNSF:FédérationNationaledesSourdsdeFrance(Peutêtreécritdirectementensigledanslacopie)
«Désavoue»,«désapprouve»,ou«condamne»sontacceptés.
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I-15.
Ethique et psychiatrie
A quelles conditions un soin psychiatrique peut-il répondre aux attentes morales du patient ?
A. Le but de la psychiatrie : Son but est d’étudier et traiter les troubles psychiques en vue de
restaurer
l'autonomie
du
sujet,
par
la
mise
en
œuvre
de
compétences
psychothérapeutiques, reposant sur l'usage cathartique de la parole.
La vocation pour la psychiatrie transparaît à travers 3 dispositions :
-
la sympathie pour les malades mentaux,
-
le refus des préjugés ordinaires sur la folie, et
-
la réticence à criminaliser la folie.
B. Avis du CCNE sur les soins psychiatriques sans consentement : Ils peuvent être effectués7
à la demande d'un tiers en cas d’urgence :
-
si le patient présente des désordres mentaux sévères8,
-
s’il ne peut réclamer lui-même son hospitalisation, ou
-
s’il nécessite une surveillance constante en milieu hospitalier.
Ils peuvent aussi être effectués par décision du représentant de l’état sur la base d'un
certificat médical circonstancié lorsque le trouble psychique compromet la sureté des
personnes ou porte atteinte à l’ordre public.
Le traitement inhibiteur de la libido, dit castration chimique, ne peut être contraint.
C. Avis du CCNE sur les interventions corporelles non médicamenteuses : La chirurgie de
stimulation cérébrale profonde traite les troubles psychiques en impasse thérapeutique,
comme les TOC9, moyennant 5 conditions :
-
si elle ne répond pas à une injonction judiciaire,
-
si le patient y a donné son consentement express,
-
si ce consentement a été lui-même validé par le regard d'un tiers extérieur,
-
si l'opération est réversible et
-
si elle n’altère pas le comportement global du malade comme c'est le cas de la lobotomie.
7
8
9
«effectués»ou«dispensés»sontacceptésdanslacopie.
«sévères»,«manifestes»,«caractérisés»peuventêtreutilisés.
TOC:TroublesObsessionnelsCompulsifs(Peutêtreécritdirectementensigledanslacopie).
2016-2017
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I-16. Le sujet âgé
Pourquoi la vulnérabilité augmente-t-elle avec l’âge ?
A. Les représentations culturelles de la vieillesse : Le vieillissement caractérise un processus
physiologique entrainant la détérioration des fonctions organiques et l’altération de
l’aspect visible du corps.
La vieillesse est la représentation subjective de la senescence. Elle qualifie une crise
existentielle marquée par la peur de la maladie et de la mort qui tend à restreindre le
sens de la vie à sa conservation. Elle est associée dans l’imaginaire collectif à la cessation
d’activité laquelle est souvent vécue comme une mort symbolique.
B. Vieillesse et risques de malfaisance : En institution la personne âgée est exposée à 4
types de maltraitance :
-
La contention qui peut être physique ou chimique,
-
la claustration,
-
la malnutrition, et
-
les atteintes à la dignité qui peuvent revêtir 4 formes : le manquement à la pudeur,
manquement d’hygiène, la brutalité des gestes et les paroles infantilisantes.
C. Avis du CCNE sur le consentement assisté : Par principe, la personne âgée garde
l’autonomie de ses décisions. Elle ne peut pas être placée en institution sans avoir été
consultée. Par dérogation, lorsque ses facultés cognitives sont diminuées, le CCNE
recommande de désigner un mandataire qui sera « personne de confiance » laquelle n’a
pas de pouvoir décisionnel et est l’interlocuteur privilégié auprès du corps médical. Elle
n’est pas nécessairement un membre de la famille.
L’annonce de la maladie d’Alzheimer est conforme au principe d’autonomie car pour être
libre dans ses choix on doit connaitre la vérité. Mais du fait de l’absence de
thérapeutique, elle déroge au principe de non malfaisance.
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