36 janvier 2005 N° 70 Prévention btp
management
CONTRAIREMENT à l’idée com-
munément admise, on ne s’ha-
bitue pas au bruit ; l’oreille
devient sourde sélectivement aux
fréquences auxquelles elle est sur-
exposée régulièrement. La surdité
s’installe progressivement et se mani-
feste d’abord par une fatigue auditi-
ve, des bourdonnements d’oreille…
Elle n’est qu’une des manifestations
d’une longue série de maux : dérè-
glement du système cardio-vascu-
ORGANISATION DU POSTE DE TRAVAIL
Plutôt que de devenir sourd, mieux vaut porter
des protections auditives lorsque le niveau sono-
re s’élève sur le chantier ou en atelier. Du bou-
chon d’oreille au casque sophistiqué, toute une
gamme existe pour garantir la sécurité au travail.
à l’abri du bruit strident émis par
une scie à métaux qui se met à sif-
fler, même si l’outil est conforme à
la directive machine.
Les bruits, beaucoup plus hétéro-
PROTECTIONS AUDITIVES : bien se parer contre les
laire, anxiété, agressivité, perte d’at-
tention… La protection auditive
devient obligatoire dès que le niveau
sonore dépasse 85 dB (A), seuil qui
va être abaissé à 80 dB (A) avec la
publication prochaine de la trans-
cription en droit français de la direc-
tive européenne 2003/10/CE du
6 février 2003. La protection auditi-
ve ramène le niveau de bruit perçu
à 75/85 dB (A) tout en laissant pas-
ser la voix dans un but de sécurité et
pour éviter l’isolement total.
En atelier
En atelier, la réduction du niveau
sonore est plus facilement maîtrisable
et il est donc intéressant d’y réaliser
le maximum d’opérations. En effet,
les machines capotées doivent
répondre à la directive machine qui
définit le niveau sonore. Moins mal-
menées que sur les chantiers, elles
restent moins bruyantes. Le bruit
émis par une machine est mesurable,
ce qui permet de choisir une protec-
tion abaissant sélectivement les fré-
quences émises et laissant passer les
autres. La parole reste audible. Par
ailleurs, l’aide d’un acousticien, des
aménagements permettent d’atté-
nuer considérablement le niveau
sonore en dirigeant la source du bruit
vers un mur ou une cloison revêtus
de matériaux absorbants.
Sur chantier
Sur le chantier, le bruit est plus dif-
ficilement maîtrisable, et nul n’est
POUR EN SAVOIR PLUS
Les équipements de protection
individuelle
, manuel pratique,
réf. A2P01, éd. OPPBTP.
Bibliographie
DÉCRYPTER LES SIGLES
H= réduction du bruit haute
fréquence (bruits stridents) :
travaux sur le métal, tronçonneuse,
meulage, sciage, chemin de fer.
M= réduction du bruit moyenne
fréquence : compresseurs,
nettoyeurs haute pression.
L= réduction du bruit basse
fréquence (bruits sourds) :
moteur, toupie à béton, cloueur.
SNR (
standard noise reduction
)
= indice d’affaiblissement moyen
du bruit, compromis pour
l’affaiblissement de toutes les
fréquences, pour une sélection
rapide.
Marquage
LOI
Extrait du décret 88-405 du 21 avril 1988
Lorsque l’exposition sonore quotidienne subie par un
travailleur dépasse le niveau 85 dB (A)*, ou lorsque
la pression acoustique de crête dépasse le niveau de
135 dB (ln), des protecteurs individuels doivent être
mis à disposition. Lorsque ces nuisances atteignent
respectivement 90 dB (A) et 140 dB (ln), l’employeur
prend toutes dispositions pour que les protecteurs
individuels soient utilisés.
* Niveau abaissé à 80 dB (A) par la directive européenne du 6 février
2003.
ÆDELSA /LOGOMOTIF
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Prévention btp N° 70 janvier 2005
gènes, avec des sources variées,
impliquent une protection plus
large.
Question de confort
Bouchons d’oreille ou coquilles
antibruit ? Selon les produits, les
deux types de protection atteignent
le même niveau de protection, et le
choix est surtout guidé par le
confort et la fréquence du port. Le
choix d’un bouchon d’oreille est
relativement complexe, car l’ana-
tomie de l’oreille varie considéra-
blement d’une personne à l’autre.
Les bouchons d’oreille sont souvent
jugés peu confortables malgré la
grande variété de formes et de tex-
tures, pas toujours faciles à intro-
duire dans le conduit auditif, et res-
sentis psychologiquement comme
un corps étranger. Il est donc utile
d’en proposer un choix assez large
afin que chacun trouve celui qui lui
convient le mieux. Certains sont
réalisés dans une matière qui utilise
la chaleur du corps pour se mode-
ler. Plus on les porte, plus ils devien-
nent confortables. Les bouchons
d’oreille réalisés sur mesure avec
prise d’empreinte sont plus confor-
tables puisque parfaitement adap-
tés à l’oreille, et atteignent des
niveaux de protection très élevés.
Plus coûteux que les bouchons stan-
dards, ils ont une durée de vie d’en-
viron 4 à 5 ans. Les bouchons
d’oreille trouvent tout leur intérêt
pour le port occasionnel ou par
temps chaud ou encore sous un
casque antibruit pour une double
protection dans certaines situations
extrêmes.
Les coquilles sont relativement
volumineuses et ne sont pas toujours
compatibles avec le port simultané
d’un casque ou de lunettes, sauf avec
les casques prévus pour recevoir
d’autres EPI. À l’achat, il faut veiller
à la qualité des attaches afin que les
deux éléments restent bien soli-
daires lors des manipulations. Du
simple blocage des bruits aux
modèles permettant de filtrer les
bruits nuisibles, laissant passer les
fréquences vocales ou les signaux
nuisances sonores
CHOIX
Pour le niveau de protection
– Quelle est la durée d’exposition au bruit ?
– Quelle est son intensité ?
– Quelle est sa hauteur (fréquence) ?
Quel doit être l’affaiblissement pour arriver à un
niveau de 80 dB (A) ?
Pour le confort
Doit-elle être associée à d’autres EPI (casque,
lunette) ?
La protection auditive est-elle portée de façon
constante ou temporairement ?
– L’utilisateur doit-il l’enlever fréquemment ?
d’alarme aux casques équipés de
récepteur radio pouvant être
connectés à un téléphone por-
table… le choix est extrêmement
vaste en fonction des besoins
de communication dictés par les
travaux. AMR
Les questions à se poser
LE MARQUAGE DES PROTECTIONS AUDITIVES
Trois normes (EN 352-1 : serre-tête ; EN 352-2 : bouchons
d’oreilles ; EN 352-3 : serre-têtes montés sur casques)
établissent les exigences en matière de construction,
conception et performances ainsi que les méthodes d’essai et
les prescriptions afférant au marquage des protections
auditives.
L’EN 458 – protection auditive – donne des recommandations
en matière de sélection, utilisation, entretien et précautions
d’emploi.
Normes
LES NIVEAUX DE BRUIT
150 dB (A) (dommage immédiat) : presse hydraulique,
turboréacteur, banc d’essai moteur.
140 dB (A) : pistolet de scellement.
100 à 120 dB (A) – seuil de la douleur – : atelier de
chaudronnerie, marteau-burineur pneumatique, scie
circulaire à main à un mètre.
90 dB (A) : centrale à béton mobile, klaxon, marteau-piqueur.
85 dB (A) : camion diesel roulant à 50 km/h, distant de 20 m.
80 dB (A) – seuil de danger – : passage d’un train, musique
forte.
60 à 80 dB (A) : rue animée, conversation difficile.
40 à 60 dB (A) : bureau, conversation normale.
20 à 40 dB (A) : appartement calme, conversation basse.
Seuil
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