
En cas de choc unique sans autre symptôme, un contrôle doit être organisé dans les 48 heures chez le
rythmologue pour interrogation de l’appareil et identication de la cause. En revanche, si ce choc est
précédé de symptômes (syncope, dyspnée, douleurs rétrosternales, palpitations persistantes) ou en
présence de chocs multiples, le patient doit être vu immédiatement dans un centre d’urgence.
Un contrôle des électrolytes, la recherche d’une ischémie myocardique, une radiographie du thorax
(fracture de sonde, déplacement) et la recherche d’un QT long seront effectués. Finalement le débrillateur
sera interrogé sur place par le rythmologue.
L’orage électrique (« electrical storm ») est déni par l’administration de plus de 3 chocs en moins de
24 heures. Cette situation représente une urgence vitale. Le patient doit être placé sous surveillance
rythmique continue. Si les chocs sont inappropriés, ceux-ci peuvent être stoppés par la pose d’un aimant
sur le boîtier du débrillateur, avant la reprogrammation de l’appareil. L’incidence des orages électriques
chez les porteurs de débrillateurs est de 10 à 20%. Si une cause lors du bilan a pu être mise en évidence
celle-ci doit être corrigée.L’amiodarone est considéré comme le traitement anti-arythmique de premier
choix dans cette situation. Les béta-bloquants vont diminuer la stimulation sympathique qui favorise
l’arythmie. Une anesthésie générale peut en outre s’avérer nécessaire et dans ce cadre, il est intéressant
de noter que des propriétés anti-arythmiques ont été décrites pour le propofol. En dernier recours,
l’ablation du foyer arythmogène et la transplantation cardiaque doivent être discutées.
Enn, dans les situations clairement dépassées, l’arrêt du débrillateur doit être évoqué pour éviter des
souffrances inutiles.
Attitude pour diminuer l’incidence des chocs :
Un choc est un élément traumatisant pour le patient et il faut lui en donner la raison.
En cas de choc approprié, il est utile de lui expliquer que le débrillateur a fonctionné correctement et a
donc été efcace. Que le choc soit approprié ou non, il est important d’essayer de prévenir les récidives.
En cas de choc approprié, il est possible de favoriser le mode d’overpacing (efcace dans 90-95% des
tachycardies ventriculaires) en augmentant la fréquence seuil à partir de laquelle le débrillateur doit
fonctionner en mode cardioverseur ou débrillateur.
Pour ce qui est des chocs inappropriés, les nouveaux appareils possèdent des algorithmes plus
efcaces pour différencier les tachyarythmies supraventriculaires et ventriculaires. Les débrillateurs
bicaméraux, par la fonction de sensing de la sonde auriculaire, diminuent également l’incidence de
chocs inappropriés.
Enn, les antiarythmiques ont un rôle important dans la prévention des chocs appropriés et inappropriés.
Ainsi, les béta-bloquants par leur fonction bradycardisante favorisent la fonction d’overpacing lors de la
survenue d’une tachyarythmie (supraventriculaire ou ventriculaire). Leur prescription en l’absence de
contre-indication tant en prévention primaire que secondaire est recommandée.
En cas de récidives, l’amiodarone et le sotalex se sont montrés efcaces en diminuant l’incidence des
tachyarythmies aussi bien supravenriculaires que ventriculaires. Enn après un choc, un soutien
psychologique ou un traitement anxiolytique peut être nécessaire.