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Degré de confiance des prévisions :
Ce qui frappe à la lecture du rapport est l’emploi quasi systématique du langage
probabiliste pour les résultats (de très probable à un degré de confiance faible). Les
scientifiques du GIEC ne cachent pas les incertitudes : tous les phénomènes climatiques
ne sont pas compris. Par exemple, les aérosols et leurs interactions avec les nuages
continuent de contribuer à la plus grande part des incertitudes dans l’estimation du
forçage radiatif total; le phénomène d’accroissement de la banquise en Antarctique
(avec disparités régionales) est mal compris.
Cependant ces données pour les périodes jusqu’à aujourd’hui ont progressé en fiabilité
et en nombre et permettent d’avoir des degrés de confiance souvent élevés sur les
évaluations.
Ces incertitudes se retrouvent dans les plages de prévisions assez larges suivant les
scénarios mais ne remettent pas en cause le risque majeur d’accroissement des
températures parce que l’accroissement des GES est un facteur prépondérant dans les
évaluations.
Les phénomènes non anthropiques comme les aérosols d’origine volcanique et les
changements de rayonnement solaire, imprévisibles, ont contribué que faiblement au
forçage radiatif net au cours du dernier siècle, à l’exception de brèves périodes suivant
de fortes éruptions volcaniques.
‘Hiatus’ climatique et les ‘climato-sceptiques’
Un ralentissement de la hausse des températures est observé depuis 1998. La courbe
sur la dernière décennie s’éloigne des courbes calculées par les modèles climatiques.
Le GIEC analyse cet écart et l’explique notamment par des forçages radiatifs naturels :
activité solaire plus faible, aérosols volcaniques – les observations du rayonnement
solaire de 1978 à 2011 indiquent que le dernier minimum solaire était inférieur aux
deux précédents – Plusieurs éruptions de faible importance pendant la période 2008-
2011 ont eu un effet (en négatif) du double par rapport à la période 1999-2002.
De plus la chaleur accrue absorbée par l’océan Pacifique s’ajoute à ces phénomènes.
Un article accepté le 8/8/2013 par la revue Nature (chercheurs Yu Kosaka et Shang-Ping
Xie) quantifie la part du hiatus pour le refroidissement par la surface du Pacifique :
« …Ici nos montrons que cette quantification du récent refroidissement dans le Pacifique
équatorial est réconcilie les simulations du climat et les observations ».
Si nous prenons l’exemple de l’article du Huffington Post du Québec qui documente le
hiatus des températures en données scientifiques, il ne parle ni des forçages radiatifs
naturels, ni du refroidissement de surface du Pacifique, ni des variabilités à court terme
qui ne remettent pas forcément en cause une tendance à long terme. La corrélation
entre le taux de GES et l’élévation des températures est contestée comme preuve. Tout le
monde pourrait être d’accord à priori sur la valeur d’une corrélation en général, mais
c’est l’ensemble des mesures, des études et des simulations qui conduisent à une
interprétation.
Ainsi l’opposition du ‘hiatus climatique’ à l’ensemble des résultats du GIEC indiquant