L’anguille fait partie de ces nombreux poissons menacés d’extinction. Son stock figure sur
la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
La surpêche et un cycle de vie complexe font de l’anguille un poisson vulnérable qu’il faut
épargner et protéger.
Ainsi, dans certains estuaires, le taux de capture des jeunes peut atteindre les 95%. Le
WWF met en avant également un taux de prises accidentelles de jeunes anguilles très élevé.
Mais l’état critique des stocks n’est pas seulement dû à une pêche intensive. En effet, des
scientifiques estiment que le stock de géniteurs en mer des Sargasses(1) est trop faible. La
quantité de géniteurs vivants dans les bassins versants a diminué de 75%.
La migration des anguilles est elle aussi soumise à dure épreuve : à l’aller, les larves sont
menacées par une modification des courants marins. Au retour, un parasite, Anguillicola
crassus, menace la fertilité et la survie de l’espèce.
D’autres phénomènes responsables de l’état des stocks ont été relevés comme les barrages
coupables d’aspirer les anguilles dans les turbines et la réduction des zones humides.
Enfin, ces mêmes scientifiques ont remarqué que les anguilles étaient affaiblies par la
présence de pesticides, diminuant leur potentiel reproducteur.
Les stocks ont déjà atteint un point bas historique en 1984, date à laquelle la
France avait déjà tiré la sonnette d’alarme ; depuis, les stocks continuent à
s’amenuiser. La population d’anguilles aurait ainsi été divisée par 10 en 20 ans.
Le niveau actuel des stocks menace réellement la survie de l’espèce et fait craindre le pire
pour les années à venir.
En résumé, l’anguille est un poisson menacé pour trois raisons principales :
la surpêche, agravée par son braconnage à l’état juvénile (« civelles »)
les parasites (anguillicola) et la construction de barrages qui perturbent ses
migrations.
la pollution* des estuaires, cours d’eaux et fleuves ( par les pesticides
notamment), qui influe sur sa fécondité et fragilise ses défenses immunitaires.
* voir la partie Anguille, santé et pollution
Des mesures à adopter d’urgence
Dès 1998 le CIEM (Comité International pour l’Exploration de la Mer) et la FAO considèrent
que le stock d’anguilles est en dehors de ses limites biologiques et que les pêcheries ne sont
plus durables.
En 2007, la Communauté Européenne a mis en place un plan de reconstitution du stock
d’anguilles, visant surtout à rétablir le stock de poissons géniteurs. Il a été demandé à chaque
Etat membre d’élaborer un plan de gestion national.