d’investissement, c’est-à-dire les activités de conseil aux entreprises, mais aussi de broker et de
gestion d’actifs. Des modèles mixtes mêlant banque d’investissement et banque de détail se
rencontrent également fréquemment.
Il est à noter qu’il existe en France des liens très étroits entre les compagnies d’assurance, les
sociétés de gestion d’actifs, et les banques, manifestés notamment par des participations croisées, ce
qui tend à atténuer les différences entre ces différents types d’institutions.
Nous pouvons également souligner la forte concentration du paysage bancaire français. Deux chiffres
démontrent parfaitement ce fait : les neuf plus grandes banques françaises représentent 75% des
actifs bancaires. Plus encore, les cinq plus grosses banques rassemblent la moitié des dépôts et plus
de la moitié des prêts.
La France, tout comme les autres pays, a été fortement touchée par la crise. Son PIB a ainsi
augmenté de 2,40% en 2007, mais la croissance est passée à 0,20% en 2008, et fut même négative en
2009, à -2,60%.
Face à cette situation et pour soutenir son système bancaire, la France a adopté une série de mesure,
que présentait Christian Noyer dans son discours précité :
- Création d’une société de participations publiques dans les organismes financiers, détenue
par l’Etat, et disposant de 40 milliards d’euros. Cette structure a pour mission de renforcer
les fonds propres des banques, dans un contexte de marché très tendu, via la participation à
des émissions de titres subordonnés ou d’actions de préférence.
- Possibilité pour l’Etat de rentrer directement au capital de banques en difficulté comme il l’a
fait pour Dexia (à hauteur d’un milliard d’euros).
- Création d’une société de refinancement des établissements de crédits. Cette caisse a pour
mission d’emprunter sur les marchés, avec la garantie de l’Etat, pour prêter aux banques, qui
ont toutes de forts besoins de liquidité. Pouvant aller jusqu’à 320 milliards d’euros, ces prêts
aux banques leur permettent de se refinancer ailleurs que sur le marché qui est devenu
complètement fermé.
Comme de nombreux pays européens, la France a intensifié ses efforts sur le passif des banques mais
n’a pas souhaité toucher à leur actif. Ainsi, l’idée d’une société de défaisance, qui permettrait aux
banques de se défaire de leurs actifs les plus risqués (qu’elles ne peuvent pas vendre dans les
conditions actuelles de marché), a rapidement été écartée. Une des raisons avancées est la très
grande difficulté à déterminer précisément quels sont ces actifs risqués, la plupart ayant
généralement été refaçonné plusieurs fois, via des CDO.
Notre objectif est de comprendre pourquoi certaines banques de détail françaises ont su mieux
résister à la crise que d’autres. Quels sont les facteurs qui permettent d’expliquer leurs différences
de performance durant la crise ?
Nous allons nous focaliser sur les banques de détail car ce sont elles qui ont joué un rôle crucial dans
la transmission de la crise à l’économie réelle via le tarissement du crédit.
Améliorer notre compréhension de la performance des banques a fait l’objet de nombreuses études.
Des facteurs inhérents aux banques (taille, risque, efficacité,…), des facteurs liés à l’industrie bancaire
(concentration, contrôle,…) et des facteurs macroéconomiques (croissance du PIB, inflation,
chômage,…) ont été étudiés par de nombreux auteurs pour mieux comprendre les déterminants de
la performance des banques.
Néanmoins, encore peu d’auteurs se sont intéressés spécifiquement à l’impact de la crise actuelle sur
les performances des banques. Il convient de citer Dietrich, A. et al. (2011) qui se sont penchés sur le
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