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La courbe corrigée donnant ∆V en fonction de p délimite trois domaines (figure 2) :
-
le premier correspond à la mise en contact de la sonde avec la paroi du forage ;
-
le deuxième correspond au domaine pseudo-élastique, dans lequel la relation
pression-volume est linéaire ; cette relation linéaire peut être décrite par le module
pressiométrique Ménard E
M
défini par :
E
M
= 2(1+ν)(V
s
+∆V
m
) ∆p/∆V,
où ν est le coefficient de Poisson du sol (pris conventionnellement égal à 0,33), V
s
est
le volume initial de la sonde et ∆V
m
la variation de volume moyenne du domaine
pseudo-élastique ;
-
le troisième correspond au domaine plastique, qui s’étend de p
f
(pression de fluage) à
p
LM
(pression limite).
La pression limite p
LM
, qui correspond à la valeur asymptotique sur la figure 1, est définie
conventionnellement comme la pression nécessaire pour doubler le volume de la cavité où le
pressiomètre a été introduit. Comme le volume de la cavité vaut V
s
+ ∆V
o
, la variation de
volume correspondante est égale à ∆V
LM
= V
s
+ 2 ∆V
o
(figure 2).
Le rapport E
M
/p
LM
est utilisé pour l’interprétation de l’essai.
Par ailleurs, l’utilisation des résultats de l’essai fait intervenir les contraintes totales initiales
verticale (q
o
= σ
vo
) et horizontale (p
o
= σ
ho
) au niveau de l’essai. La valeur de σ
ho
est
déterminée en utilisant le coefficient de pression des terres au repos K
o
= σ’
ho
/σ’
vo
. On
obtient :
σ
ho
= K
o
(σ
vo
– u
o
) + u
o
, au dessous du niveau de la nappe
σ
ho
= K
o
σ
vo
, au dessus du niveau de la nappe,
où u
o
est la pression interstitielle au niveau de l’essai.
1.2. Corrélations entre le module pressiométrique et le module œdométrique
L’essai pressiométrique est un essai de cisaillement et il ne traduit pas le phénomène de
consolidation. Toutefois, les applications de l’essai pressiométrique aux prévisions de
déformation à long terme ont conduit à rattacher le calcul du tassement différé à la théorie de
la consolidation, donc aux caractéristiques œdométriques du sol. Pour cela, Louis Ménard a
défini un coefficient appelé coefficient rhéologique, ou encore coefficient de structure du sol,
qui fournit une relation entre le module pressiométrique et le module œdométrique sous la
forme :
E
M
= αE
œd
.
Les valeurs numériques du coefficient α dépendent de la nature et de l’état du sol. Ces
valeurs sont données dans le tableau 1.
Tableau 1. Valeurs du coefficient α.
Argile Limon Sable Sable et
gravier Roche
Type de sol Tourbe
α E
M
/p
LM
α E
M
/p
LM
α E
M
/p
LM
α E
M
/p
LM
α E
M
/p
LM
α
surconsolidé
très serré - >16 1 >14 1/2
>12 1/2
>10 1/3
très peu
fracturé
normal
2/3
1/2