
3
L’enseignement des sciences économiques et sociales dans sa configuration actuelle
a été introduit dans le système éducatif français à compter de la rentrée 19661. Longtemps
spécificité purement nationale, cet enseignement a fait l’objet, au cours des années quatre-
vingt-dix, d’une attention particulière de la part de pays confrontés à la nécessaire rénovation
de leurs organisations scolaires en liaison avec une ouverture internationale accrue, des
transformations profondes des économies et des sociétés, des adaptations des systèmes
d’emploi aux réalités de l’économie mondiale.
On a pu noter ainsi l’augmentation de missions étrangères chargées de s’informer sur
la nature de cette voie de formation qui s’adresse aujourd’hui, en France, à plus de 90 000
élèves de terminale (environ 28,5 % des élèves des séries générales), et parallèlement à la
mise en place de différentes missions pilotées par le ministère de l’Education nationale
français pour informer à leur demande nos partenaires étrangers.
Dans quelques cas, cette curiosité première s’est transformée en un profond désir de
s’inspirer sinon de copier l’expérience initiée au milieu des années soixante, soit pour
maintenir des liens traditionnels entre systèmes éducatifs, soit par volonté de se démarquer de
modèles nationaux dépassés ou trop fortement dominés par la seule référence anglo-saxonne.
Cette influence est passée aussi par le canal du réseau des établissements français à
l’étranger2, qui, dans un cadre différent, a fait connaître les caractéristiques de cette
“ troisième voie ” moins bien connue que les classiques séries littéraire et scientifique. Par
ailleurs, les échanges entre enseignants, surtout au niveau de l’Union Européenne, ont facilité
la prise de conscience des caractères originaux des sciences économiques et sociales auprès
d’un certain nombre de responsables étrangers.
Le présent rapport fait le point sur les expériences les plus abouties qui permettent
d’entrevoir les chemins d’une expansion future. Au-delà d’un fonds commun, les solutions
choisies tiennent compte des contraintes et de la volonté des gouvernements de s’engager
dans un processus d’adaptation plus ou moins prononcé.
1
Cf. Points de repère sur l’enseignement des sciences économiques et sociales. Note de rentrée 3 septembre
2000
2
30,04 % des élèves des terminales des séries générales étaient en terminale ES à la rentrée 2000, soit
légèrement
plus que le chiffre constaté à la même date pour la France (Métropole + DOM-TOM)