Le mannequin d’échocardiographie. Vous allez certainement me demander de quoi il s’agit, à quoi cela peut bien servir, comment ça marche, pourquoi OCOVAS a pu faire ce choix, et comment 'il convient de financer cette acquisition. Nous allons donc vous présenter ce projet, projet important, vous éclairer sur les différents points qui ont été mentionnés, espérant que vous allez le soutenir et vous associer à ce choix. De quoi s’agit-il ? En préambule il convient de revenir sur ce qu’est un examen échographique. Par des ondes ultrasonores envoyées dans le corps il est possible d’obtenir une photographie des organes se trouvant sur leur trajet. Il s’agit d’une exploration qu’on appelle non invasive, c’est-à-dire pour laquelle il n’y a aucune intrusion dans l’organisme, que ce soit par une simple piqûre intraveineuse, ou toute autre manipulation qui perforerait la peau ou bien les muqueuses. Un tel examen est utilisé à l’heure actuelle dans nombre de disciplines médicales, permettant de rendre les explorations les moins douloureuses et les plus répétitives possibles. Cet examen est tout particulièrement important en cardiologie. Il permet d’avoir une information particulièrement intéressante, souvent très performante sur toutes les structures qui composent le cœur, le muscle, les valves, les enveloppes, et également dans un certain degré les coronaires. De plus en plus, cet examen permet d’avoir une notion du fonctionnement, de sa physiologie et non seulement de la morphologie. On peut ainsi obtenir des données très précieuses concernant les modifications des pressions à l’intérieur du cœur, mais également au sein même des parois, concernant les influx nerveux, la distribution de la circulation au sein du muscle, etc., etc. On voit donc que cet examen est particulièrement important et performant. Grâce à son caractère essentiellement bénin, il est possible de le répéter autant de fois qu’on le désire, et ceci avant l’intervention, pendant et après l’intervention, en réanimation, puis comme contrôle de la thérapeutique qui a été appliquée, soit médicamenteuse, soit chirurgicale. Cet examen est à l’heure actuelle réalisé par 2 techniques différentes : – l’échographie transthoracique : cela consiste à amener une sonde spécialisée au contact de la peau de la paroi thoracique, à envoyer un faisceau d’ultrasons jusqu’au niveau du cœur. Ce faisceau d’ultrasons est altéré par les structures qu’il rencontre, puis réfléchi (du moins pour une partie) vers la sonde. Celle-ci est également armée de capteurs qui permettent de recueillir les ultrasons modifiés, de les analyser, et de les traduire sous une forme imagée de plus en plus conforme à la réalité (images ci-après) – L’échographie transœsophagienne : elle consiste à amener une telle sonde au plus près du cœur, grâce à son introduction par la bouche, puis le passage dans l’œsophage, ce amène la sonde directement derrière le cœur. Cette technique est intéressante, car elle permet d’éviter aux ultrasons de traverser le poumon, poumon rempli d’air et qui oppose une forte barrière à la pénétration des ultrasons. De même cette technique est intéressante, car durant les interventions chirurgicales il est possible de laisser la sonde en place, et ainsi de contrôler immédiatement le résultat d’une éventuelle intervention chirurgicale. L’échographie transœsophagienne donne des images que l’échographie transthoracique ne permet pas d’obtenir. Elle est cependant désagréable chez le sujet réveillé, car elle consiste à introduire un gros tuyau de 12 à 15 mm de diamètre dans l’œsophage, pouvant réveiller des réflexes de toux ou de vomissement. (image ci-après) Comment se fait l’enseignement de l’échocardiographie : Cet enseignement est indispensable, car tout cardiologue à l’heure actuelle doit maîtriser correctement cet outil. De plus en plus d’autres spécialistes sont concernés par l’échocardiographie, et doivent donc l’appréhender. Ce sont particulièrement des anesthésistes réanimateurs en chirurgie cardio-vasculaire, les médecins réanimateurs, mais également les médecins vasculaires, les radiologues, et d’autres encore. L’enseignement se fait grâce à des cours théoriques, mais également un apprentissage pratique. Cet apprentissage se fait pour le moment chez (sur) le patient, assisté par un médecin senior, qui connaît bien la technique. Ceci peut entraîner une prolongation de l’exploration car réalisée par un médecin non expérimenté. Ceci peut se révéler particulièrement désagréable, dès lors qu’il s’agit d’un examen transœsophagien, où on se retrouve avec un gros tuyau qu’il a fallu avaler. Le mannequin : Si l’on peut effectuer la formation ailleurs que sur l’humain, cette innovation sera la bienvenue. Le développement d’un simulateur électronique performant l’autorise aujourd’hui. Le simulateur est un mannequin "à visage humain". Pour l’échocardiographie il s’agit d’un dispositif comportant tête cou et torse. Il est ainsi possible d’amener une sonde pour examen transthoracique, et d’introduire par la bouche une sonde pour examen trans œsophagien. Le mannequin est rempli de dispositifs et de capteurs électroniques, recueillant les ultrasons qui ont été utilisés. L’analyse permet alors de reproduire une visualisation simultanée de la structure anatomique et de l’image échographique, facilitant ainsi très largement la compréhension et l’analyse. Grâce à des programmes prédéterminés, il est possible de modifier les caractéristiques des structures traversées pour s’approcher le plus possible de la réalité humaine. Des programmes permettent de simuler différentes maladies, ce qui permettra l’acquisition des connaissances très variées. La possibilité de répéter les examens sans que cela soit nuisible ou gênant pour le malade, la possibilité de réaliser une analyse très fine de l’incidence qu’il faut délivrer pour visualiser telle ou telle partie du cœur, la possibilité de confronter aisément ses résultats avec ceux des autres font de cet instrument une source de progrès réel non seulement pour les étudiants, mais également pour des praticiens déjà plus avancés qui peuvent ainsi approfondir leurs connaissances. Quelques exemples de domaines cardiaques concernés : – toutes les valves du cœur : diagnostic de la lésion, suivi de l’anomalie au cours du temps, contrôle immédiat en cours d’intervention pour en apprécier la bonne qualité, suivi après réparation – le fonctionnement du cœur : mesurer le fonctionnement du ventricule gauche, du ventricule droit, apprécier le retentissement d’une atteinte d’une valve, ou d’un infarctus du myocarde, apprécier le retentissement sur la fonction ventriculaire d’une chirurgie cardiaque, surveiller la bonne fonction chez un patient admis en réanimation – dépister à temps la formation d’un épanchement autour du cœur (péricardite, sang..) pour en permettre l’évacuation rapide – diagnostic précis d’une malformation congénitale, contrôle et suivi de celle-ci le public concerné : On se rend bien compte qu’il est particulièrement nombreux. Le corps médical d’abord – évidemment les médecins en formation – mais également les cardiologues déjà formés : grâce au mannequin ils peuvent conforter leurs connaissances, ils peuvent se familiariser avec de nouvelles maladies – mais également les médecins formateurs : l’apprentissage est plus facile, il est possible parfois de laisser les étudiants "manipuler" tout seuls, ou en groupe ; formation collective et gain de temps – outre les cardiologues, beaucoup d’autres disciplines sont concernées les malades bien entendu sont les principaux bénéficiaires – l’échographie est un élément indispensable comme examen de base, indispensable à toute exploration cardiaque – l’échographie fait partie du bilan de tout symptôme : difficultés respiratoires, essoufflement à l’effort, douleur dans la poitrine, tout trouble du rythme (irrégularité du cœur), – dépistage et contrôle de toute anomalie congénitale. Chez les enfants l’échographie est fréquemment le seul examen effectué, permettant d’éviter un cathétérisme – utilisation lors de toute intervention de chirurgie cardiaque, contrôle pendant l’opération, après l’intervention, en réanimation, indispensable dès lors qu’il y a la moindre anomalie – usage quotidien en réanimation : anomalie tensionnelle, anomalie thoracique, fièvre, etc., etc. Est-ce que OCOVAS est concerné : ce projet correspond aux objectifs de l’association, qui a fait de la formation un de ses axes prioritaires. Dans ce cas particulier la contribution à l’acquisition d’un mannequin va se révéler bénéfique pour des générations de médecins, et par voie de conséquence à un maximum de malades. Rarement un projet d’OCOVAS aura concerné un tel public aussi vaste. L’investissement : Le conseil d’administration avait proposé de financer un tel mannequin pour les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, et plus particulièrement le service de cardiologie à hauteur de 50 000 €. Ceci représente environ la moitié de l’investissement nécessaire. Il avait été prévu de faire appel à des financements extérieurs pour compléter cette somme. Il y a quelques mois nous avons contacté nos partenaires au Nouvel Hôpital Civil. Ils nous ont dit que ce thème est très important, et que l’institution est en train de mettre en place une plate-forme destinée à la formation par mannequin (ordinateur), non seulement en cardiologie mais également dans d’autres disciplines. Pour la gynécologie-obstétrique un tel dispositif a d’ailleurs déjà été acquis et est à la disposition du corps enseignant et des étudiants. Les hôpitaux de Strasbourg ont récemment communiqué à ce sujet, sujet qui a fait l’objet d’un article dans les DNA.