IV – Efficacité quantique 1 – Définition • Seuls les photons avec une énergie électrons. • Puisque E ph=hν= E phE g peuvent générer des photo- hc , on a la relation : λλ avec λc =1,1 μm (IR) c λ hc 1,24 [ μm ] et E g=1,12 eV • λc = = E g E g eV h=6, 62606896×10-34 J s c=299 792 458 m s−1 • L’énergie nécessaire pour produire une paire électron-trou est ω=3,65 eV pour le silicium à T=300K. • Ex. : photon IR-visible, N ~ 1 e-/h (sensible à la luminosité) photon X, E=1000 eV, N = E/ω ~ 274 e-/h (sensible à l’énergie des photons) • L’efficacité quantique traduit la capacité d’un détecteur à transformer l’énergie des photons en charges (électrons & trous). 1 Efficacité quantique des caméras d’XMM-Newton MOS 2 2 – Paramètres agissant sur l’efficacité quantique a) Coefficient d’absorption linéique (μ) • μ évolue rapidemment avec l’énergie des photons. • Ex. : - Pour des photons à 400 nm (bleu), μ = 50000 cm-1 & distance moyenne d’absorption ~ 0,2 μm - Pour des photons à 650 nm (rouge), μ = 3000 cm-1 & distance moyenne d’absorption ~ 3,33 μm - Pour des photons X (1 keV), μ = 3658,1 cm-1 & distance moyenne d’absorption ~ 2 x 104 Å = 2 μm Profondeur d’interaction 3 b) Réflection de surface dans le domaine visible - UV • Une fraction de la lumière visible est réfléchie à la surface de la CCD (aspect miroir de la CCD – cf. TP “CCD fonctionnement”). • Perte d’efficacité quantique. Taux de réflectivité du silicium 4 c) Temps de recombinaison (τ) • Le temps de recombinaison correspond à l’intervalle de temps séparant la génération des photo-électrons de leur recombinaison dans le volume du silicium : - recombinaison directe : avec un trou de la bande de valence (émission d’un photon) – rare - recombinaison indirecte : plus fréquemment via les impuretés ou les défauts profonds agissant comme des centres de recombinaison (chaleur) • Plus τ est grand et plus la probabilité de collecter complètement les charges créées augmente. • τ dépend de la concentration d’impuretés (dopants) dans le silicium et la qualité du silicium (présence de défauts dans la structure cristalline). • La structure du photo-site est telle qu’à la surface et dans le substrat (plus grande densité de défauts) les durées de vie des charges sont les plus courtes. 5 d) Longueur de diffusion (L) • La longueur de diffusion est la distance moyenne parcourue par les porteurs mobiles avant recombinaison ( L= D τ). diff • Lorsque des charges sont créées dans la partie champ libre, les charges vont diffuser dans le volume du silicium. Dans certains cas, les charges formées dans un photo-site peuvent s’étendre sur les photo-sites voisins. • La diffusion est fortement dépendante de la température. • Le courant de diffusion est donné par : dn J diff =qDdiff [ A cm-2 ] dx avec q la charge de l’électron, Ddiff le coefficient de diffusion et n(x) la concentration d’électrons à la position x dans le silicium. 6 e) Le champ électrique (E) • La présence du champ électrique induit une migration des électrons. • Ceci peut s’exprimer sous la forme d’un courant : J drift =qμn n x E x [ A cm-2 ] avec μn la mobilité des électrons. • L’efficacité quantique η peut ainsi être améliorer en jouant sur le profil de dopage ainsi que l’intensité et l’extension du champ électrique. f) Absorption par les matériaux se trouvant au dessus du volume sensible • Les électrodes et l’oxyde deviennent opaques (absorbantes) dans une certaine bande d’énergie (bleu, UV, X “mous”). • L’efficacité quantique s’en trouve réduite. 7 3 – Moyens d’augmenter l’efficacité quantique • Pour pallier à la réflection de surface dans le domaine visible-UV, on ajoute un revêtement anti-réflection sur chaque photo-site ou en utilisant des microlentilles dans le visible. • Afin de pallier à l’opacité des électrodes (du bleu aux X mous), plusieurs techniques sont employées : a. b. c. d. e. f. Dans l’UV, utilisation de matériau phosphorescent (+micro-lentille) Utilisation d’électrodes plus transparentes CCD à phase virtuelle CCD à électrodes minces CCD à électrodes ouvertes Back-illuminated CCD 8 a. Utilisation de matériau phosphorescent • Phosphore va capter le rayonnement UV et va ré-émettre un rayonnement visible pour lequel les électrodes sont transparentes. • Ajout de micro-lentilles permettant de focaliser le rayonnement visible qui est émis dans toutes les directions. • Ex.: utilisation de lumigen Taux de luminescence du lumigen Image à balayage électronique de la surface d’une CCD recouverte de lumigen après cuisson à 70oC. Comparaison de l’efficacité quantique avec et sans lumigen. 9 b. Utilisation d’électrodes plus transparentes • Electrode en Indium/Tin/Oxyde au lieu de silicium polycristallin Efficacité quantique d’une CCD Kodak avec électrodes transparentes 10 c. CCD à phase virtuelle • Ce type de CCD fonctionne comme une CCD 2 phases. • Pour améliorer la transparence des électrodes, l’électrode 2 (phase virtuelle) est directement implantée dans le silicium par dopage P. • Sous la phase virtuelle, on crée deux zones : une dopée N et une dopée N+. Même chose pour l’électrode 1 • Ceci permet de créer une marche de potentiel. • Le transfert de charge s’effectue en modulant la polarisation de l’électrode 1. 11 d. Utilisation d’électrodes minces Schéma de principe d’une mince montrant 4 électrodes électrode Efficacité quantique pour un CCD 3 phases avec des électrodes de 2000 Å d’épaisseur Image à balayage en coupe d’une électrode mince 12 Efficacité quantique pour un CCD 3 phases avec des électrodes minces de 400 Å e. Utilisation d’électrodes ouvertes • Une zone des électrodes est complètement enlevée. • Dans ces “trous”, il ne reste que la couche d’oxyde. 13 f. Utilisation de CCDs éclairés par l’arrière (“back-illuminated CCDs”) • CCDs plus minces (6-10 μm) que les “front-illuminated CCDs” pour que les interactions photo-électriques aient lieu directement dans la zone totalement déplétée des photo-sites. • Avantages : Meilleure efficacité quantique & réponse spectrale (sous certaines conditions – cf. transparents suivants) • Inconvénients : Plus chers et plus fragiles à manipuler 14 • Back-illuminated CCDs amincies en utilisant des composés chimiques (HNO3, HF & CH3COOH) qui créent : - un aspect miroir à la surface réflectivité accrue besoin de revêtement anti-réflection - de nombreux défauts de surface qui vont piéger les charges créées. Pour pallier à ce problème, ajout d’une couche de dopant N à la surface. SiO2 Si Image à balayage électronique de Schéma montrant les défauts de surface la surface d’une back-illuminated CCD qui vont piéger les photo-électrons 15 Image 2D de l’efficacité à 4000Å d’une back-illuminated CCD sans couche d’accumulation 16 Diagramme des bandes d’énergie d’une back-illuminated CCD avec une zone d’accumulation dopée N dont les électrons vont “boucher” ces défauts. 17 Efficacité quantique des caméras MOS Efficacité quantique de la caméra PN d’XMM-Newton d’XMM-Newton (“front-illuminated CCD”) (“back-illuminated CCD”) 18 • En optique &UV, 19 • Dans le domaine proche IR, utilisation de “back-illuminated CCDs” et “Backilluminated deep depletion CCDs” avec une zone déplétée plus grande. 400 Profondeur d’interaction (μm) 0.19 450 1.0 500 2.3 550 3.3 600 5.0 650 7.6 700 8.5 750 16 800 23 850 46 900 62 950 150 1000 470 1050 1500 1100 7600 λ (nm) Photon Absorption Depth in Silicon • Couche anti-réflection optimisée pour photons proche IR Profondeur d’absorption moyenne dans le silicium 20