UNE DEPENDANCE ABSOLUE DE DIEU
(Première lettre du P. A. Coindre au Fr Borgia, le 03 Novembre 1821)
« Tenez bien les Frères dans une dépendance
absolue de Dieu et de sa sainte volonté »
Certes, Dieu est notre Créateur et il aime ce qu’il a créé,
un surplus d’amour pour l’homme, élevé comme maître
de toute la création. Etant créature, nous n’avons d’autre
source que dans le Créateur, Celui qui nous a appelés pour une lourde mission
de parfaire sa création. Cette vocation est subtile et grandiose et elle nécessite
un perpétuel retour vers ce Créateur. En effet, l’accomplissement de notre
mission n’a aucun sens que dans une acceptation personnelle de sa volonté.
Cette dernière, nous ne la connaissons que par une écoute attentive de son
Esprit et, donc, dans une relation permanente et régulière avec Lui. C’est là que
s’impose à tout homme une importante dépendance à Dieu et un abandon à sa
sainte volonté.
Religieux que nous sommes, appelés pour une plus grande communion avec
Dieu et nos frères, peut-on se passer de cette réalité ?
Je pense que nous devrions être le « témoin-acteur » de cette réalité et non le
« spectateur respecté ». C’est ainsi que notre fondateur nous a invité à nous
tenir dans cette dépendance absolue de Dieu et à sa sainte volonté.
De plus, les dimensions essentielles de notre consécration ne peuvent pas être
viables hors de cette réalité. La vie spirituelle, elle-même est cette relation
verticale continue, homme-Dieu, un besoin fondamental de l’homme. Que des
religieux la négligent ?
La dimension communautaire s’explique par le fait que chacun des membres,
créature unique, se sent appeler pour former une communauté. Et peut-on
penser une relation juste et fraternelle dans une communauté dépourvue
d’abandon et de dépendance à Dieu, Celui qui a appelé chacun ?
De même, notre zèle apostolique découle, sans doute, du rayonnement et de la
contemplation du Cœur ouvert de Jésus. Aussi, donnons-nous du temps de
rencontre avec Lui pour y puiser notre force pour notre mission ?
Etant notre fondateur donc, le Père André Coindre n’a pas oublié de nous
rappeler que l’âme et le cœur de notre vie s’enracinent dans cette dépendance
absolue de Dieu.