Famille, école, santé : ces lois du quinquennat

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Publié le 19 Avril 2015
Le changement, c’était vraiment maintenant
Famille, école, santé : ces lois du quinquennat Hollande qui auront
finalement fragilisé la société française
François Hollande a mené des réformes sociétales importantes tenant à l'école, à la famille ou à la santé.
Pour marquer les trois ans de sa présence à l'Elysée, François Hollande est l'invité ce dimanche à 12h30
de l'émission "Le Supplément" sur Canal +. Passage en revue de ces réformes dont les dommages
collatéraux sont déjà observables.
Avec Geoffroy de Vries
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Avec Pierre Duriot
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Avec Jacques Bichot
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Famille :
La loi Taubira a été vécue comme une violence par un grand nombre de Français.
De cette législation ont découlé des circulaires et des décisions de justice autorisant de facto le recours à la la
PMA pour les couples homosexuels, et à la GPA à l'étranger.
Ecole :
Par la réforme des rythmes scolaires le gouvernement pensait amléiorer l'apprentissage et résoudre les problèmes
de fatigue. Cependant l'Etat ne peut pas influer sur tout, et la fatigue des enfants dépend surtout de l'hygiène de
vie propre à chaque famille.
L'autorisation d'encadrement des sorties scolaires par des femmes voilées, fin 2014, a jeté une forme de trouble
chez des enseignants.
Les tentatives d'introduction de la théorie du genre ont mis vent debout les tenants de la famile, déjà éprouvés par
la réforme du mariage pour tous.
Santé :
Le redressement du déficit de l'assurance maladie dû à l’équipe gouvernementale de droite a été de moitié en
deux ans : en 2012 le déficit s’est limité à 5,9 milliards. Il est remonté à 6,8 milliards en 2013, première année pour
laquelle la responsabilité de Marisol Touraine est réellement engagée.
En matière de bureaucratie, le projet d’assujettissement des médecins au tiers payant a versé la goutte qui fait
déborder le vase aux yeux de l'ensemble des professions médicales.
Famille
Geoffroy de Vries : « Moi président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue, pour fixer les
grandes orientations, les grandes impulsions »… Si la hauteur de vue est toute relative, nul doute qu’en matière
familiale, François Hollande a fixé les « grandes » orientations qui n’ont de cesse de déconstruire la famille, en tant
que cellule composée d’un homme et d’une femme, mariés ou non, et de leurs enfants, et les principes juridiques
qui la concernent.On ne peut oublier les grandes manifestations de 2013 rassemblant des centaines de milliers de
personnes et faisant parfois l’objet de répression policière abusive sous les ordres de Manuel Valls, les débats et
divisions au sein même des familles françaises, le rejet méprisant par le CESE d’une pétition signée par plus de
700.000 personnes … Afin de tenir son 31ème engagement de campagne, François Hollande a profondément
heurté et divisé la société française.Avec la loi Taubira de mai 2013, le mariage n'est plus naturellement l'union
d'un homme et d'une femme, et peut concerner deux personnes de même sexe qui ont, en conséquence, la
possibilité d’adopter, un orphelin ou l’enfant de l’un des membres du couple.Cette loi Taubira n’est que l’acte 1
de la « réforme de civilisation » appliquée par les socialistes, sous l’influence de certains lobbys et des
tenants de l’idéologie du genre. Car pour parfaire cette « réforme de civilisation », le Président et le
Gouvernement peuvent compter sur de nombreux magistrats du Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat, de la
Cour de cassation ou encore de la Cour européenne des droits de l’Homme basée à Strasbourg, qui rendent des
décisions fragilisant petit à petit la vision anthropologique de la famille ou de l’homme et nos principes juridiques
au moyen d’un inquiétant constructivisme normatif.Ainsi s’agissant de la GPA, pourtant interdite en France, la
Cour européenne des droits de l’Homme et le Conseil d’Etat ont chacun rendu, respectivement en juin
2014 et en décembre 2014, une décision validant les effets juridiques d’une GPA, ce qui a pour
conséquence d’en assurer subrepticement une reconnaissance rampante.Concernant la PMA, fin septembre
2014, la Cour de cassation a rendu un avis favorable à l'adoption de l'enfant issu d'une PMA par la conjointe de sa
mère. Cette PMA avait pourtant été effectuée à l’étranger avec un tiers donneur et donc en fraude à la loi
française qui limite la PMA aux couples hétérosexuels stériles. Et sur la base de cet avis, la Cour d’appel d’Aix-en-
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Provence a, dans un arrêt tout récent du 14 avril 2015, validé l’adoption plénière d’un enfant, issu d’une PMA,
par l’épouse homosexuelle de sa mère, estimant qu’il était « le fruit d’un projet parental entre sa mère et sa
compagne », devenue son épouse après l’adoption de la loi sur le mariage pour tous.Enfin, dans un arrêt de
janvier 2015 concernant l’affaire dite du mariage franco-marocain, la Cour de cassation a considéré que le
mariage de personnes de même sexe fait partie de l'ordre public international français, ce qui pour effet de faire
primer la loi Taubira sur les conventions internationales conclues avec des Etats ne permettant pas le mariage
homosexuel et ce, au mépris de la hiérarchie des normes prévues à l'article 55 de la Constitution,S’il n’est pas
mis fin à cette escalade, tôt ou tard, seront reconnus en France la PMA pour les couples de femme, la GPA
pour tous, et même (certains lobbys en défendent l’idée), le « polyamour » ou mariage à plusieurs, qui a
pour corollaire la suppression du devoir de fidélité dans le mariage civil.Ainsi, la « famille » devient une sorte
de « melting-pot » composé de parents de sexes différents ou de même sexe et d’enfants conçus de façon
naturelle ou artificielle (PMA et GPA), pouvant ainsi être privés soit d’un père, soit d’une mère. Elle est encore
fragilisée par d’autres lois du gouvernement socialiste concernant notamment la simplification du divorce par
consentement mutuel ou la réforme du quotient familial.Ce n’est là aussi que la logique d’une société de
consommation, faisant fi des repères philosophiques, culturels ou religieux, où l’individu est roi et doit avoir tous
les droits, celui de se marier avec qui bon lui semble, celui d’avoir un enfant, quel qu’en soit le procédé, celui de
changer de sexe ou de genre et même celui de se donner la mort en exigeant l’aide d’un médecin…
Ecole
Pierre Duriot : La première des réformes aura été l'adoption des nouveaux rythmes scolaires avec les frondes
que l'on a pu connaître, de la part des parents, des élus, comme des enseignants. Beaucoup de choses ont été
dites sur cette modification censée résoudre à la fois la qualité des apprentissages et la fatigue des élèves. Il faut
se rendre à l'évidence, la qualité des apprentissages fait appel à d'autres ressorts, plus profonds que le simple
tripatouillage d'emploi du temps et la fatigue des élèves relève plutôt de l'hygiène de vie en famille. Au
bout du compte, il a fallu modifier les habitudes des enfants, celles des enseignants, chambouler les cantines, les
transports, pour des bénéfices dont on ne voit pas vraiment la réalité. On serait tenté de dire : tout ça pour ça. Elle
a coûté sa place à Vincent Peillon.
L'autorisation d'encadrement des sorties scolaires par des femmes voilées, fin 2014, a jeté une forme de
trouble chez des enseignants, attachés à une laïcité dont l'application semble suivre un cours différent, selon
qu'elle s'adresse à la religion chrétienne ou à l'islam. Des commentateurs brandissent cette laïcité comme liberté
de laisser rentrer à l'école les marques de l'islam et d'autres l'invoquent pour au contraire les en repousser, au
même titre que celles des autres religions avec lesquelles les formes de prosélytisme sont moins prégnantes.
L'effet Charlie a suivi, avec la minute de silence boudée en de nombreux endroits par des élèves, tenants de la
pratique musulmane. Puis la suspension de professeurs de faculté pour refus de faire cours à des étudiantes
voilées a relancé la polémique sur le port du voile à l'université. Le débat sur les menus de substitution dans les
cantines scolaires a contribué lui aussi à accréditer l'idée d'une laïcité à géométrie variable, qualifiée de «laïcité »
face à la religion chrétienne mais de « laïcisme borné » face à l'islam. Le débat sémantique est même allé
jusqu'à évoquer un concept de laïcité « positive », plus accueillant pour les musulmans. On ne voit pourtant
pas en quoi et comment elle pourrait s'inscrire en positif ou en négatif alors qu'elle est juste un ensemble de
principes, un genre de monnaie d'échange, afin que tous le monde parle le même langage et respecte les mêmes
règles. C'est un peu comme si on parlait de code de la route positif ou négatif suivant le profil du conducteur. En
réalité, les enseignants ont la perception d'un double langage à l’œuvre dans ce domaine, d'autant qu'il s'est agit,
dans l'après Charlie-Hebdo, à la fois de renforcer la laïcité et de lutter contre l'islamophobie, ce qui peut
tenir du grand écart en milieu scolaire.
La théorie du genre, autre empoignade du quinquennat, laisse également perplexe. Objet d'expérimentations
dans un premier temps, puis carrément niée, « Ca n'existe pas », a-t-on pu entendre, elle a rassemblé cette
fois-ci les tenants de la famille, remontés après l'épreuve du mariage des homosexuels, les religieux de
l'islam et ceux du christianisme, vent debout contre cette démarche d'indifférenciation entre filles et
garçons. Egalité ne signifie pas similitude et il est parfaitement possible de lutter contre les inégalités sociales ou
professionnelles sans laminer les objectives singularités masculine et féminine. Et ce d'autant que statistiquement,
ce sont les petites filles qui réussissent le mieux à l'école.
La récente campagne contre le harcèlement en milieu scolaire a également un goût de communication sans
rapport avec la réalité. En pratique, se plaignent de nombreux professeurs et responsables d'établissements,
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l'école n'a pas les moyens d'une quelconque autorité. Les affaires de harcèlement ou de violence sont
régulièrement gérées par les victimes et leurs parents, lesquels en arrivent à changer l'élève d'école tant les
moyens de lutte contre les fauteurs de troubles sont restreints. Cette question de la rénovation de l'autorité reste
un vœu pieu, alors même qu'ont été passées des consignes de bienveillance à l'égard des élèves et que le dossier
de la suppression des notes a fait l'objet d'un âpre combat. En réalité, la lutte contre les incivilités, les bavardages,
l'obtention de conditions d'enseignement acceptables, sont devenues difficiles au quotidien, de la maternelle à la
fac et se heurtent à ce point au manque de possibilités en matière d'autorité que l'on a vu des gamins de neuf ans
convoqués très médiatiquement dans les commissariats. Conséquence logique des limites de l'école en matière
d'autorité, les plaignants s'adressent directement à la justice.
Dans le dernier calendrier des vacances scolaires, avec le remaniement des zones, certains ont vu plus un
alignement sur les modalités de l'industrie du tourisme qu'un pas vers les rythmes biologiques des enfants. Les
polémiques encore chaudes sur les crèches, les fêtes de Noël dans les écoles, les appellations de Toussaint et
Pâques, l'instauration éventuelle de jours fériés non-chrétiens, contribuent à renforcer cette idée que la chose
scolaire est traitée de manière plus idéologique, économique et politique, que dans le souci de
l'amélioration du niveau global des élèves.
Trois ministres en trois ans, une courbe désespérément moyenne dans les enquêtes européennes sur le niveau
des élèves, la répercussion à l'école de l'ensemble des maux de la société et l'impossibilité plus ou moins
organisée pour s'en dépêtrer, laissent un goût amer chez les enseignants. On assiste à une crise des vocations,
avec de médiatiques recrutements jusqu'à des notes très basses aux concours. Une enquête syndicale
montre qu'un quart des enseignants aspire à un autre métier. La stagnation des salaires, parmi les plus bas
d'Europe et un ensemble d'injonctions, sont traduits comme un manque de confiance à priori envers les
enseignants et une volonté de déconstruction de l'édifice scolaire et de ses principes républicains. S'est installée
une forme de méfiance, si ce n'est de défiance, de la part des personnels pourtant majoritairement étiquetés à
gauche.
Santé
Jacques Bichot : Le principal acteur de la politique de santé en France, le ministre de la santé, est la même
personne depuis le début du quinquennat, à savoir Marisol Touraine. Il s’agit donc d’un secteur pour lequel, à la
différence de Matignon et de différents ministères, la « ligne » adoptée par le principal responsable semble avoir
satisfait le Chef de l’État. Les Français sont sans doute d’un avis différent, puisqu’un sondage réalisé à
l’approche du troisième anniversaire de l’élection présidentielle donne 80 % de mécontents de l’action
présidentielle. Mais ce sondage mettait en avant le chômage, la sécurité, la fiscalité, plus que la santé. Sur quels
éléments, dans ce domaine, conviendrait-il d’interroger nos concitoyens ? Ils se répartissent en trois grandes
catégories.
1/ Les sous de la santé
Le déficit de l’assurance maladie est passé par un maximum en 2010, atteignant alors 11,6 milliards d’euros. Le
redressement dû à l’équipe gouvernementale de droite a été de moitié en deux ans : en 2012 le déficit s’est limité
à 5,9 milliards. Il est remonté à 6,8 milliards en 2013, première année pour laquelle la responsabilité de Marisol
Touraine est réellement engagée. Puis 2014 semble indiquer une légère amélioration, à 6,5 milliards, chiffre
encore provisoire. Heureusement, l’évolution a été plus favorable financièrement pour les autres branches de la
sécurité sociale, dont le déficit global est revenu au niveau de 2007. La santé est donc restée un point faible
pour les comptes de la sécu : il est évidemment plus facile de couper dans les prestations familiales que
dans les dépenses médicales.
Si l’on descend plus dans le détail, certaines difficultés ont été semble-t-il assez bien traitées, par exemple
l’explosion des coûts du traitement de l’hépatite C suite à l’arrivée sur le marché d’un médicament très efficace
mais incroyablement coûteux : une négociation avec le fabricant a permis non seulement de faire baisser les prix
pour l’avenir, mais aussi d’obtenir d’importantes rétrocessions pour les facturations des mois passés. En
revanche, les coûts de gestion sont mal maîtrisés : 6,3 milliards de frais de gestion pour 158 milliards de
prestations, soit 4 %. Un rapport conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale des
affaires sociales proposant des réformes a été mis dans un tiroir : dommage !
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2/ L’accès aux soins
Celui-ci est devenu assez difficile en ce qui concerne les médecins libéraux et les urgences. L’insuffisance du
nombre des médecins exerçant « en ville » est criante, qu’il s’agisse de certaines spécialités ou des
généralistes. Et la médecine « de ville » déserte de plus en plus… la campagne. Ce phénomène a deux
causes principales. La première tient aux quotas d’entrée en deuxième année de médecine ; la responsabilité en
la matière remonte bien avant l’arrivée aux manettes de François Hollande et de Marisol Touraine, et même avant
le quinquennat Sarkozy, sous lequel le numerus clausus a été heureusement assoupli, puisqu’il faut une dizaine
d’années pour qu’un admis en 2e année de médecine arrive en situation d’ouvrir ou de reprendre un cabinet.
La seconde cause tient au manque d’attractivité de la médecine libérale. Abstraction faite de quelques spécialités
très « juteuses », les revenus tirés de cette forme d’exercice ne sont pas suffisants pour compenser les sujétions
qu’elle comporte. Aux contraintes « naturelles » (notamment être disponible sur des horaires très larges) s’ajoute
en effet une complication bureaucratique qui s’accentue d’année en année, sous la droite comme sous la gauche.
En la matière, Marisol Touraine a versé la goutte d’eau qui fait déborder le vase : le projet d’assujettissement des
médecins au tiers payant. Les pharmaciens arrivent certes à gérer ce mécanisme, mais il suffit d’aller acheter une
boite de médicaments pour se rendre compte de la perte de temps qu’il représente. Quand un employé de type
profession intermédiaire peut s’en charger, passe encore. Mais vouloir consacrer à cela du travail d’un Bac + 10
dont les patients languissent en salle d’attente est faire preuve d’un inquiétant manque de bon sens. Certes, on
conçoit qu’un ministre idéologue y voie une bonne façon de faire disparaître les cabinets individuels au profit de
maisons médicales où les tâches administratives sont confiées à des secrétaires médicales, mais est-ce le souhait
des patients et de leurs médecins ?
Côté hôpital et cliniques, le tableau n’est pas plus flatteur. Les cliniques de taille humaine, mal outillées pour
résister à la formidable pression bureaucratique qu’elles subissent, sont progressivement remplacées par de
grandes sociétés, qui vivent plus facilement en osmose avec une administration tentaculaire. Le patient y devient
de plus en plus un « numéro », comme dans les services hospitaliers qui n’ont pas la chance d’être dirigés par un
« patron » particulièrement soucieux d’humanité. Et dans les hôpitaux, la marotte des suppressions de lits sous
prétexte d’hospitalisation de jour conduit à la fois à des surcoûts et à un moins bon accueil des malades : surcoût
lorsqu’il faut conserver dans un service de haute technologie le patient pour lequel on ne trouve pas de place en
soins de suite ; moins bon accueil lorsqu’est renvoyée chez elle une personne qui vit seule ou avec un conjoint ou
des parents mobilisés toute la journée par leur travail. Sur ces différents points, la dérive a commencé bien avant
l’actuel quinquennat : le tort des responsables actuels est de ne pas avoir changé de cap.
3/ La gestion du système de santé
Là encore, Marisol Touraine ne se distingue pas vraiment, excepté par le style, de ses prédécesseurs. Peut-on lui
faire grief de ne pas avoir engagé la réforme du recrutement hospitalier, en arrêtant de recruter sous statut de
fonctionnaire, et d’avoir continué à gonfler les effectifs ? Les Français attendaient sur le sujet la droite plutôt que la
gauche ; la seule déception est que, parfois, la gauche est mieux placée, notamment vis-à-vis des syndicats, pour
mener une bonne politique de droite. Mais voilà, ni Hollande, ni Ayrault, ni même Valls, ne ressemblent à Tony
Blair, sous lequel le National Health Service s’est un peu décoincé, comme bien des choses au Royaume-Uni.
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