Lignes directrices
Le dépistage
du cancer de La prostate -
mise à jour 2013
du Collège des médecins du Québec
JUIN 2013
LE DÉPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE - MISE À JOUR 2013 2
TABLE DES MATIÈRES
Pertinence de la mise à jour 4
Méthodologie 5
Synthèse de l’analyse des données 6
Recommandations 12
Recommandations d’autres organismes 13
Outils pour aider les hommes à prendre une décision éclairée 14
Références 15
ANNEXES
A. Membres du comité responsable de la mise à jour des lignes directrices 19
Le dépistage du cancer de la prostate
B. Tableaux résumant le processus d’évaluation de la qualité 20
des données scientiques et de la force des recommandations,
selon la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations
Assessment, Development and Evaluation)
C. Dépliant pour le patient Le dépistage du cancer de la prostate : 23
une décision qui VOUS appartient!
D. Favoriser une prise de décision partagée entre le médecin et son patient 28
concernant le dépistage du cancer de la prostate
Aide-mémoire des étapes et exemples de questions clés
E. Boîte à décision pour préparer la rencontre avec son patient 31
LE DÉPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE - MISE À JOUR 2013 3
RECOMMANDATIONS
1. Les médecins doivent envisager le dépistage du cancer de la prostate chez leurs patients
âgés de 55 à 70 ans ayant une espérance de vie de plus de 10 ans et peuvent l’envisager
avant l’âge de 55 ans chez leurs patients à plus haut risque de cancer de la prostate (anté-
cédents familiaux ou de race noire). (Recommandation faible)
2. Compte tenu des incertitudes, les médecins doivent informer ces patients des avantages et
des inconvénients du dépistage, au moyen d’outils d’aide à la décision, an que ces derniers
décident, de façon éclairée, de faire ou de ne pas faire de dépistage. (Recommandation forte)
3. Les médecins ne doivent pas proposer le dépistage du cancer de la prostate à leurs patients
âgés de plus de 70 ans, ni à ceux dont l’espérance de vie est estimée à moins de 10 ans.
(Recommandation forte)
4. Les médecins devraient faire un toucher rectal aux patients qui optent pour le dépistage,
en plus du dosage de l’antigène prostatique spécique (APS). (Recommandation faible)
LE DÉPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE - MISE À JOUR 2013 4
En 1998, le Collège des médecins du Québec publiait des lignes directrices intitulées
Dépistage du cancer de la prostate : utilisation de l’APS. Ces lignes directrices, accompagnées
d’un dépliant à l’intention des patients, intitulé Réexions avant de subir un test pour le
dépistage du cancer de la prostate, ont connu un vif succès avec plus de 85 000 exem-
plaires distribués. Le Collège a jugé nécessaire de procéder à une mise à jour de ces lignes
directrices. Cette décision repose sur l’existence de nouvelles données scientiques portant
sur les avantages et les inconvénients inhérents au dépistage du cancer de la prostate; elle se
fonde également sur l’utilisation inappropriée des tests de dépistage ainsi que sur les besoins
des médecins et des hommes concernés.
Ces lignes directrices portent sur la décision de procéder au dépistage du cancer de la prostate
par toucher rectal et dosage de l’antigène prostatique spécique (APS). Le dépistage consiste
à rechercher, chez les hommes asymptomatiques, la présence ou non d’un cancer de la
prostate. Le dépistage ne consiste pas dans le suivi d’hommes qui ont déjà été traités pour
un cancer de la prostate. On exclut aussi de la notion de dépistage la prescription d’analyses
dans le cadre d’une investigation pour des symptômes et du suivi de certains traitements.
Ce guide s’adresse à tous les médecins du Québec, mais particulièrement à ceux qui sont
susceptibles de traiter et de suivre des clientèles masculines, notamment les médecins de famille,
les internistes, les gériatres et les urologues.
Pertinence de la mise à jour
LE DÉPISTAGE DU CANCER DE LA PROSTATE - MISE À JOUR 2013 5
Cette mise à jour a été réalisée en collaboration avec l’Institut national d’excellence en santé
et en services sociaux (INESSS). Quatre médecins de famille, deux urologues, un épidémio-
logiste et un homme représentant la population ont été invités à siéger au comité responsable
de la mise à jour de ces lignes directrices (voir la liste des membres à l’annexe A). Aucun des
membres n’a déclaré avoir de conits d’intérêts de nature commerciale en lien avec le dépis-
tage, la prise en charge et le traitement du cancer de la prostate.
Les principales questions abordées ont été les suivantes :
1. Quels sont les avantages et les inconvénients du dépistage du cancer de la prostate ?
2. Quels sont les avantages et les complications du traitement/de la prise en charge du cancer
de la prostate détecté à un stade précoce ?
3. Existe-t-il des outils valides et applicables au Québec pour aider les patients à prendre une
décision éclairée/partagée concernant le dépistage du cancer de la prostate ?
Ces lignes directrices abordent également la question de la population concernée par le
dépistage et le type de tests à utiliser.
Le comité s’est inspiré de la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations Assessment,
Development and Evaluation) (annexe B)1 pour évaluer la qualité des données scientiques
concernant les eets du dépistage et du traitement du cancer de la prostate détecté à un stade
précoce, juger de la force des recommandations et les formuler. Le comité s’est appuyé sur
la revue systématique sur le dépistage du cancer de la prostate, une revue complète, mise à
jour et publiée en décembre 2011 pour le U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)2.
Ces données ont été complétées par d’autres références publiées par la suite, notamment : les
publications faisant état des résultats à 13 ans de l’étude randomisée PLCO des États-Unis
sur le dépistage,3 des résultats à 11 ans de l’étude randomisée ERSPC d’Europe sur le dépis-
tage4 et des analyses secondaires de cette étude5-8 ainsi que des résultats de l’étude randomisée
PIVOT sur le traitement du cancer localisé de la prostate9,10. Le comité a également revu plu-
sieurs guides de pratique clinique sur le sujet11-17. Chaque membre a, de façon indépendante,
évalué les données et leur qualité et jugé de la force de recommandation la plus appropriée,
à la lumière des données disponibles, selon la méthodologie GRADE.
En ce qui concerne la question des outils pour soutenir la prise de décision éclairée/partagée
en matière de dépistage du cancer de la prostate, l’INESSS a publié une note informative
fondée sur une revue de la littérature limitée aux revues systématiques d’essais cliniques ran-
domisés, et ce, sur la recommandation du comité18.
Les recommandations nales ont été obtenues par consensus des membres du comité.
Méthodologie
1 / 33 100%