Le dépistage du cancer de la prostate

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Le dépistage
du cancer de la prostate mise à jour 2013
Lignes directrices
du Collège des médecins du Québec
juin 2013
Table des matières
Pertinence de la mise à jour
4
Méthodologie5
Synthèse de l’analyse des données
6
Recommandations12
Recommandations d’autres organismes
13
Outils pour aider les hommes à prendre une décision éclairée
14
Références15
Annexes
A.
Membres du comité responsable de la mise à jour des lignes directrices
Le dépistage du cancer de la prostate
B.Tableaux résumant le processus d’évaluation de la qualité
des données scientifiques et de la force des recommandations,
selon la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations
Assessment, Development and Evaluation)
19
20
C.Dépliant pour le patient Le dépistage du cancer de la prostate : 23
une décision qui VOUS appartient!
D.Favoriser une prise de décision partagée entre le médecin et son patient
concernant le dépistage du cancer de la prostate
Aide-mémoire des étapes et exemples de questions clés
E.
28
Boîte à décision pour préparer la rencontre avec son patient
31
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
2
Recommandations
1.Les médecins doivent envisager le dépistage du cancer de la prostate chez leurs patients
âgés de 55 à 70 ans ayant une espérance de vie de plus de 10 ans et peuvent l’envisager
avant l’âge de 55 ans chez leurs patients à plus haut risque de cancer de la prostate (antécédents familiaux ou de race noire). (Recommandation faible)
2.Compte tenu des incertitudes, les médecins doivent informer ces patients des avantages et
des inconvénients du dépistage, au moyen d’outils d’aide à la décision, afin que ces derniers
décident, de façon éclairée, de faire ou de ne pas faire de dépistage. (Recommandation forte)
3. Les médecins ne doivent pas proposer le dépistage du cancer de la prostate à leurs patients
âgés de plus de 70 ans, ni à ceux dont l’espérance de vie est estimée à moins de 10 ans.
(Recommandation forte)
4.Les médecins devraient faire un toucher rectal aux patients qui optent pour le dépistage,
en plus du dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS). (Recommandation faible)
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Pertinence de la mise à jour
En 1998, le Collège des médecins du Québec publiait des lignes directrices intitulées
Dépistage du cancer de la prostate : utilisation de l’APS. Ces lignes directrices, accompagnées
d’un dépliant à l’intention des patients, intitulé Réflexions avant de subir un test pour le
dépistage du cancer de la prostate, ont connu un vif succès avec plus de 85 000 exemplaires distribués. Le Collège a jugé nécessaire de procéder à une mise à jour de ces lignes
directrices. Cette décision repose sur l’existence de nouvelles données scientifiques portant
sur les avantages et les inconvénients inhérents au dépistage du cancer de la prostate; elle se
fonde également sur l’utilisation inappropriée des tests de dépistage ainsi que sur les besoins
des médecins et des hommes concernés.
Ces lignes directrices portent sur la décision de procéder au dépistage du cancer de la prostate
par toucher rectal et dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS). Le dépistage consiste
à rechercher, chez les hommes asymptomatiques, la présence ou non d’un cancer de la
prostate. Le dépistage ne consiste pas dans le suivi d’hommes qui ont déjà été traités pour
un cancer de la prostate. On exclut aussi de la notion de dépistage la prescription d’analyses
dans le cadre d’une investigation pour des symptômes et du suivi de certains traitements.
Ce guide s’adresse à tous les médecins du Québec, mais particulièrement à ceux qui sont
susceptibles de traiter et de suivre des clientèles masculines, notamment les médecins de famille,
les internistes, les gériatres et les urologues.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Méthodologie
Cette mise à jour a été réalisée en collaboration avec l’Institut national d’excellence en santé
et en services sociaux (INESSS). Quatre médecins de famille, deux urologues, un épidémiologiste et un homme représentant la population ont été invités à siéger au comité responsable
de la mise à jour de ces lignes directrices (voir la liste des membres à l’annexe A). Aucun des
membres n’a déclaré avoir de conflits d’intérêts de nature commerciale en lien avec le dépistage, la prise en charge et le traitement du cancer de la prostate.
Les principales questions abordées ont été les suivantes :
1.Quels sont les avantages et les inconvénients du dépistage du cancer de la prostate ?
2. Quels sont les avantages et les complications du traitement/de la prise en charge du cancer
de la prostate détecté à un stade précoce ?
3. Existe-t-il des outils valides et applicables au Québec pour aider les patients à prendre une
décision éclairée/partagée concernant le dépistage du cancer de la prostate ?
Ces lignes directrices abordent également la question de la population concernée par le
dépistage et le type de tests à utiliser.
Le comité s’est inspiré de la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations Assessment,
Development and Evaluation) (annexe B)1 pour évaluer la qualité des données scientifiques
concernant les effets du dépistage et du traitement du cancer de la prostate détecté à un stade
précoce, juger de la force des recommandations et les formuler. Le comité s’est appuyé sur
la revue systématique sur le dépistage du cancer de la prostate, une revue complète, mise à
jour et publiée en décembre 2011 pour le U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)2.
Ces données ont été complétées par d’autres références publiées par la suite, notamment : les
publications faisant état des résultats à 13 ans de l’étude randomisée PLCO des États-Unis
sur le dépistage,3 des résultats à 11 ans de l’étude randomisée ERSPC d’Europe sur le dépistage4 et des analyses secondaires de cette étude5-8 ainsi que des résultats de l’étude randomisée
PIVOT sur le traitement du cancer localisé de la prostate9,10. Le comité a également revu plusieurs guides de pratique clinique sur le sujet11-17. Chaque membre a, de façon indépendante,
évalué les données et leur qualité et jugé de la force de recommandation la plus appropriée,
à la lumière des données disponibles, selon la méthodologie GRADE.
En ce qui concerne la question des outils pour soutenir la prise de décision éclairée/partagée
en matière de dépistage du cancer de la prostate, l’INESSS a publié une note informative
fondée sur une revue de la littérature limitée aux revues systématiques d’essais cliniques randomisés, et ce, sur la recommandation du comité18.
Les recommandations finales ont été obtenues par consensus des membres du comité.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Synthèse de l’analyse des données
Avantages et inconvénients du dépistage et du traitement
du cancer de la prostate à un stade précoce
Avantages
Le comité fait consensus sur la faible qualité des meilleures données scientifiques disponibles concernant l’effet du dépistage ou du traitement du cancer de la prostate détecté à un
stade précoce sur la mortalité par cancer de la prostate et la mortalité globale. Les résultats
disponibles montrent que chez les hommes âgés de 55 à 70 ans, il pourrait y avoir un effet
modeste du dépistage sur la mortalité par cancer de la prostate après 11 ans de suivi, sans
effet observable sur la mortalité globale. Ces résultats émanent de l’étude ERSPC4,19. Des
extrapolations « à vie » de ces données5,7,8,20,21 suggèrent un effet d’une plus grande ampleur.
Par ailleurs, aucun effet sur la mortalité par cancer de la prostate n’a été observé dans l’étude
PLCO3. Cependant, la forte proportion des participants qui ont été soumis à un dépistage
avant de participer à l’étude (environ 50 %) et celle des participants du groupe témoin qui
ont également été soumis à un dépistage en cours d’étude (également environ 50 %) limite
la validité des résultats.
Le tableau 1 résume les résultats de l’étude ERSPC sur la mortalité par cancer de la prostate et le risque que le cancer progresse à un stade avancé (métastases) chez les hommes de
55 à 70 ans, après un suivi médian de 11 ans (données réelles) et à vie (données extrapolées
par modèle mathématique). Les données sont présentées par 100 hommes, comme dans le
dépliant pour les patients (annexe C), afin de faciliter la compréhension. En raison des petits
nombres en cause, certains chiffres sont présentés avec des décimales.
Tableau 1
Résultats de l’étude ERSPC sur la mortalité par cancer
de la prostate et le risque que le cancer progresse
à un stade avancé (métastases) chez 100 hommes
de 55-70 ans avec un dépistage selon le temps de suivi
11 ans de suivi médian4,6
Extrapolation à vie5,7,20,21
Avec
dépistage*
Sans
dépistage
Différence
Avec
Sans
dépistage dépistage
Différence
Diagnostic de
cancer
10
6
+4
18
11
+7
Morbidité
(métastases)
0,7
0,9
-0,2
2,6
4
-1,4
Mortalité par
cancer de la
prostate
0,4
0,5
-0,1
2
3
-1
* Dépistage par APS avec ou sans TR tous les 2 à 4 ans, selon les centres, dans l’étude ERSPC. Les données
extrapolées à vie sont tirées de l’analyse et de la synthèse que les membres du comité ont faites à partir
de données de diverses études5,7,19,20,21, prenant comme hypothèse que le dépistage par APS était fait tous
les ans entre 55 et 70 ans.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Le tableau 2 montre le nombre d’hommes âgés de 55 à 70 ans qu’il faut soumettre au dépistage et le nombre de diagnostics par excès qu’il faut pour éviter le décès d’un homme par
cancer de la prostate, après un suivi médian de 11 ans (données réelles) et à vie (données
extrapolées par modèle mathématique).
Tableau 2
Nombre d’hommes à soumettre au dépistage
(Number needed to screen [NNS]) et d’hommes à diagnostiquer
par excès (Number needed to diagnose [NND]) pour éviter
un décès par cancer de la prostate, selon le temps de suivi
11 ans de suivi médian4
Extrapolation à vie7
NNS
1055
100
NND
37
7
On constate que s’il existe réellement une réduction de la mortalité par cancer de la prostate
associée au dépistage, elle se manifeste à long terme (à l’âge – avancé – où la majorité des
hommes meurent du cancer de la prostate), soit plus de 10 ans après le début du dépistage,
et non au cours des premières années de dépistage. C’est pour cette raison et parce qu’aucune
recherche ne montre de réduction de mortalité par cancer de la prostate que le dépistage n’est
pas recommandé chez les hommes qui ont plus de 70 ans, ni chez ceux dont l’espérance de
vie est estimée à moins de 10 ans.
Il est difficile de statuer sur la fréquence et le type de test (APS seul ou APS et TR combinés) qui
ont contribué le plus aux résultats observés, car chaque centre où était menée l’étude ERSPC
utilisait une approche différente. Les participants à cette étude ont passé en moyenne 2 tests
à un intervalle médian de 4 ans. Les résultats les plus optimistes ont été observés quand
le dosage de l’APS devait être fait tous les 2 ans.
On sait que certains groupes d’hommes risquent plus de développer un cancer de la prostate
(hommes dont un ou des parent(s) du premier degré ont eu un cancer de la prostate avant
l’âge de 65 ans, hommes de race noire). Toutefois, il n’est pas évident que les avantages
(versus les inconvénients) soient plus importants chez ces hommes14.
Rappelons que la confiance que l’on accorde à la validité de ces résultats est faible en raison
des problèmes méthodologiques de l’étude ERSPC (hétérogénéité importante des protocoles de recherche dans chacun des centres participants, données publiées limitées à certains
centres plus performants, exclusion des hommes de moins de 55 ans et de plus de 70 ans).
Ces biais pourraient faire en sorte que les avantages réels soient surestimés. Il est très probable
que si d’autres recherches étaient menées, elles auraient un impact important sur la confiance
que nous accordons aux résultats disponibles.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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De plus, les données extrapolées à vie à partir de modèles mathématiques comportent
d’autres limites. Bien qu’elles apportent une information supplémentaire et soient souvent
plus faciles à comprendre que des données d’essais cliniques randomisés qui sont limitées
dans le temps, elles varient selon les paramètres utilisés dans les modèles de calcul. Ces
paramètres sont idéalement fondés sur la recherche scientifique (avec ses limites), mais sont
parfois hypothétiques et peuvent varier d’une étude à l’autre. Les données retenues dans ce
guide sont issues de notre analyse et de notre synthèse des différents estimés publiés5,7,20,21.
Elles sont plausibles et, sans s’attarder à l’exactitude des chiffres, reflètent bien les enjeux
associés au dépistage du cancer de la prostate.
Inconvénients
Le comité fait consensus sur le fait que la qualité des preuves concernant les inconvénients
inhérents au dépistage et au traitement du cancer de la prostate détecté à un stade précoce
est moyenne. Bien que la confiance accordée à la validité des données sur les inconvénients
soit plus forte que celle accordée aux données sur les avantages, la fréquence estimée des
inconvénients pourrait également changer selon les résultats d’études futures. Les principaux
inconvénients du dépistage sont les résultats faux négatifs de l’APS, les résultats faux positifs
de l’APS et leurs conséquences, ainsi que le surdiagnostic et le surtraitement qui sont des
corollaires du dépistage.
Résultats faux négatifs de l’APS
La fréquence d’un résultat faux négatif d’APS varie selon ce que l’on entend par « cancer »
de la prostate : les cancers estimés par étude de rapports d’autopsie, les cancers identifiables
grâce à une biopsie de la prostate ou les cancers dont les conséquences sont significatives
pour la santé, c’est-à-dire ceux qui deviendront métastatiques ou causeront le décès.
La proportion des hommes de plus de 50 ans qui ont un cancer de la prostate, fondée sur
les rapports d’autopsie, varie entre 30 % et 70 %, la plus forte proportion de cancers se
retrouvant chez les hommes plus âgés22,23. La vaste majorité de ces cancers ne donneront
jamais de symptômes, mais il n’est pas possible de distinguer ceux qui évolueront de ceux qui
n’évolueront pas. La fréquence de ces cancers est évidemment beaucoup plus élevée que celle
des cancers détectés par l’APS.
La majorité des cancers identifiables par biopsie n’est pas non plus détectée par l’APS. Ainsi,
selon les résultats de l’étude Prostate Cancer Prevention Trial, où l’on a détecté un cancer par
biopsie chez 22 % des participants, la sensibilité de l’APS au seuil habituel de 4 ng/mL n’a
été que de 21 %24. Autrement dit, parmi les 22 hommes sur 100 qui ont eu un cancer révélé
par biopsie, 5 ont eu leur cancer détecté par l’APS (au seuil de 4 ng/mL) alors que 17 de ces
hommes, qui avaient également un cancer de la prostate, n’ont pas eu leur cancer détecté par
le dosage de l’APS.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Par ailleurs, la probabilité qu’un homme dont l’APS et le toucher rectal sont normaux ait
un cancer de la prostate néfaste pour la santé (qui produira des métastases ou qui causera
le décès) est plus faible, de l’ordre de 2 % à 3 %, par comparaison à environ 6 % chez les
hommes en général.
Résultats faux positifs de l’APS et leurs conséquences
La grande majorité des hommes dont l’APS (ou le toucher rectal) est anormal (4 ng/mL ou
plus), soit environ 60 % à 80 %, n’auront pas un cancer de la prostate dont les conséquences
pourraient être néfastes pour la santé (métastases et décès). Si la concentration sérique d’APS
est très élevée (10 ng/mL ou plus) et les deux tests sont anormaux, cette proportion diminue
à moins de 50 %.
Des effets psychologiques défavorables, à la suite des résultats faussement positifs du dépistage, ont été observés dans au moins trois études25, mais l’ampleur et l’importance cliniques
de ces effets demeurent controversées26.
Selon les résultats de l’étude randomisée ProtecT sur le traitement du cancer localisé de la
prostate27, environ 33 % des hommes qui subissent une biopsie de la prostate ont une complication qu’ils considèrent modérée ou grave, comme des douleurs, de la fièvre, des difficultés urinaires passagères, du sang dans le sperme ou l’urine, et 1 % doit être hospitalisé à cause
d’une complication. Des études récentes montrent que la biopsie serait responsable d’une
hospitalisation chez 3 % à 4 % des hommes qui subissent cette intervention au Canada28, en
Allemagne29 et aux États-Unis30.
Surdiagnostic et surtraitement
Étant donné que la prévalence globale de cancer de la prostate observée lors d’autopsies est
d’au moins 30 % chez les hommes âgés de plus de 50 ans, et que la morbidité (métastases)
et la mortalité par cancer de la prostate sont de l’ordre de 6 %, on comprend que la majorité des cancers de la prostate ne se manifestent pas au cours de la vie. D’après les données
scientifiques disponibles, on estime qu’environ 40 % des cancers (23 % à 58 %)5,7,8,31,32 qui
sont détectés par dépistage n’auraient jamais été connus au cours de la vie d’un homme sans
le dépistage. Ainsi, comme l’indique le tableau du dépliant pour les patients (annexe C),
on considère que sur 100 hommes de 55 ans qui le font le dépistage chaque année jusqu’à
70 ans, 6 des 15 cancers trouvés par dépistage (40 %) sont des surdiagnostics. On estime que
ces hommes vivent en moyenne 11 ans avec la conscience d’avoir un cancer de la prostate,
alors que s’ils n’avaient pas fait de dépistage, ils ne l’auraient jamais su au cours de leur vie7.
Le surdiagnostic, et le surtraitement potentiel qu’il entraîne, sont les principaux inconvénients du dépistage du cancer de la prostate. Les hommes qui envisagent le dépistage doivent
comprendre que quand on détecte un cancer de la prostate, il est impossible de savoir si le
patient est un « cas » de surdiagnostic ou non.
Une portion importante des hommes chez qui on trouve un cancer de la prostate par dépistage subira une prostatectomie radicale ou une radiothérapie, car on ne peut distinguer avec
certitude les cancers néfastes pour la santé de ceux qui ne le sont pas. Outre le risque de décès
(environ 0,5 %)2 et de complications cardiovasculaires (0,6 % à 3 %)2 en cas d’intervention
chirurgicale, ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires importants.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Selon deux études randomisées ayant comparé les effets à long terme (plus de 2 ans) de la
prostatectomie radicale à l’observation sans traitement chirurgical, 11 % (17 % vs 6 %)9 à
27 % (49 % vs 21 %)33 des hommes opérés souffrent d’incontinence urinaire importante
alors que 36 % (81 % vs 45 %)9 à 37 % (81 % vs 44 %)33 souffrent d’impuissance à la suite
de l’intervention chirurgicale. Dans les principaux centres de l’étude ERSPC, 15 % des
hommes (la proportion a augmenté de 1 % à 16 %) ont nécessité une protection quotidienne
pour incontinence urinaire alors que 51 % à 57 % (la proportion a augmenté de 31-32 %
à 83-88 %) souffraient de dysfonction érectile 18 mois après la prostatectomie5.
Ces complications surviennent moins souvent avec la radiothérapie; cependant, s’ajoute
la possibilité d’inflammation du rectum et de la vessie due aux radiations. Selon les données du centre de Rotterdam de l’étude ERSPC, aucun homme n’a nécessité une protection
quotidienne pour incontinence urinaire à cause de la radiothérapie, et 3 % des hommes
(la proportion a augmenté de 40 % à 43 %) souffraient de dysfonction érectile 12 mois après
la radiothérapie5. Toutefois, une revue systématique rapporte que la radiothérapie cause une
dysfonction érectile en moyenne chez 14 % des hommes traités2.
La surveillance active (active surveillance) des hommes atteints d’un cancer localisé et
considéré comme étant à faible risque de progression (tumeur stade T1 ou T2a,
APS ≤10 ng/mL, score de Gleason ≤ 6)34 est actuellement recommandée pour pallier les effets
néfastes du surdiagnostic et du surtraitement associés au dépistage du cancer de la prostate.
Cette approche consiste à reporter le traitement immédiat et à instituer un traitement à visée
curative seulement s’il existe des indices, lors de dosages d’APS et de biopsies sériées, que le
patient court un risque accru de progression de la maladie. La surveillance active est différente de l’attente vigilante (watchful waiting), qui consiste à instituer un traitement à visée
palliative si le cancer progresse. Cette dernière approche est fondée sur le fait que certains
hommes ne bénéficient pas d’un traitement du cancer localisé de la prostate en raison de
la longue histoire naturelle de la maladie.
Une revue systématique menée aux États-Unis34 pour le compte de la Agency for Healthcare
Research and Quality, et publiée en avril 2012, a conclu que les données scientifiques actuelles
sont insuffisantes pour déterminer si la surveillance active est une option appropriée pour les
hommes atteints du cancer localisé de la prostate. Aucune étude n’a directement comparé
cette approche à un traitement immédiat à visée curative et un protocole de surveillance
active standardisé et optimal reste à établir. De plus, des extrapolations mathématiques suggèrent que la surveillance active pourrait augmenter la mortalité à long terme comparativement à la prostatectomie radicale, réduisant et même annulant les effets du dépistage sur la
mortalité10. Les résultats de l’étude randomisée PIVOT, publiés en juillet 20129, montrent
que la prostatectomie radicale immédiate serait équivalente à l’attente vigilante (plus conservatrice que la surveillance active) pour les cancers localisés à faible risque de progression;
mais elle pourrait être supérieure pour les cancers localisés à plus haut risque sur le plan de
la mortalité globale et par cancer de la prostate. Des études sont en cours pour déterminer le
bénéfice réel de la surveillance active35. Notons que dans l’étude ERSPC, 20 % des participants du groupe d’étude « Dépistage » ont eu une surveillance active ou une attente vigilante
comme approche initiale de leur cancer4.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Outils d’aide pour une prise de décision éclairée/partagée
Le comité a tenu compte des données de deux revues systématiques portant sur les outils
d’aide à la prise de décision éclairée/partagée concernant le dépistage du cancer de la prostate36,37. Un homme prendra une décision dite éclairée lorsqu’il a été informé à propos du
cancer de la prostate et de son dépistage, qu’il comprend bien les avantages et les inconvénients ainsi que les limites et les incertitudes inhérentes à ce dépistage, et qu’il prend une
décision qui correspond à ses valeurs et à ses préférences. La prise de décision sera dite
partagée lorsque le processus menant à une décision éclairée du patient résulte d’une
interaction entre lui et son médecin. Ce processus est conforme aux règles éthiques et légales
en vigueur au Québec en matière de prise de décision en santé 38. Le Code de déontologie est
particulièrement clair à cet égard : « Le médecin doit s’assurer que le patient ou son représentant
légal a reçu les explications pertinentes à leur compréhension de la nature, du but et des conséquences
possibles de l’examen, de l’investigation, du traitement ou de la recherche qu’il s’apprête à effectuer.
Il doit faciliter la prise de décision du patient et la respecter. » (art. 29)38
Les outils d’aide à la décision mis à la disposition des hommes améliorent leurs connaissances sur les avantages et les risques/inconvénients du dépistage du cancer de la prostate par
l’APS et diminuent le nombre d’hommes qui sont en faveur du test. Cette diminution est
cependant modeste. Les outils d’aide à la décision augmentent aussi le nombre d’hommes
qui sont en faveur de l’attente vigilante ou de la surveillance active comme option thérapeutique, quand on a détecté un cancer de la prostate. Toutefois, l’association entre le niveau de
connaissances sur le dépistage et le choix de se prêter ou non au dépistage demeure faible. De
plus, les outils d’aide à la décision pourraient augmenter, chez les personnes à risque élevé, la
crainte de développer un cancer et par le fait même, augmenter leur disposition à procéder
au dépistage.
Il est nécessaire de procéder à une adaptation contextuelle des outils d’aide à la décision, notamment en regard de la langue et du niveau de littératie. L’outil de la Informed
Medical Decisions Foundation (IMDF) est celui qui a fait l’objet du plus grand nombre
d’évaluations18 :
informedmedicaldecisions.org/imdf_decision_aid/deciding-if-the-psa-test-is-right-for-you/
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Recommandations
1.Les médecins doivent envisager le dépistage du cancer de la prostate chez leurs patients
âgés de 55 à 70 ans ayant une espérance de vie de plus de 10 ans et peuvent l’envisager
avant l’âge de 55 ans chez leurs patients à plus haut risque de cancer de la prostate (antécédents familiaux ou de race noire) (Recommandation faible)
2.Compte tenu des incertitudes, les médecins doivent informer ces patients des avantages et
des inconvénients du dépistage, au moyen d’outils d’aide à la décision, afin que ces derniers
décident, de façon éclairée, de faire ou de ne pas faire de dépistage. (Recommandation forte)
3. Les médecins ne doivent pas proposer le dépistage du cancer de la prostate à leurs patients
âgés de plus de 70 ans, ni à ceux dont l’espérance de vie est estimée à moins de 10 ans.
(Recommandation forte)
4.Les médecins devraient faire un toucher rectal aux patients qui optent pour le dépistage,
en plus du dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS). (Recommandation faible)
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Recommandations d’autres organismes
Le comité a revu les guides de pratique de l’Association canadienne d’urologie (ACU)13, de
l’Alberta (TOP)11, de l’American Cancer Society (ACS)15, de l’American Society of Clinical
Oncology (ASCO)3, du U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)14, de la NouvelleZélande (NZGG)16 et de l’American College of Physicians (ACP)17.
Aucun organisme ne recommande le dépistage systématique (de routine) de tous ou de certains groupes d’hommes. Tous les organismes insistent par ailleurs sur le fait que la décision
de passer le test doit être prise de façon éclairée, après avoir été informé des avantages et des
risques/inconvénients du dépistage du cancer de la prostate par l’APS.
Soulignons toutefois que le USPSTF a émis, en juillet 2012, une recommandation contre le
dépistage du cancer de la prostate par l’APS (recommandation D), alléguant que plusieurs
hommes courent des risques pour leur santé (harms) et que peu, s’il y en a, en tirent un
bénéfice14. Selon le USPSTF, le médecin ne devrait pas se sentir obligé de proposer le test
d’APS si son patient ne le demande pas ou n’en parle pas. C’est sur ce point que la position
du comité diverge de celle du USPSTF. Selon notre analyse des données scientifiques, dont
six publications parues après la décision du USPSTF3-7,9,10, et tenant compte de l’utilisation
actuelle du dépistage de ce cancer dans la société québécoise, nous croyons que tous les
hommes chez qui le dépistage est susceptible de réduire, même faiblement, le risque de décès
par cancer de la prostate devraient être informés, de façon juste et claire, des avantages ainsi
que des inconvénients inhérents au dépistage de cette maladie.
Le USPSTF reconnaît cependant que certains hommes peuvent demander un dépistage du
cancer de la prostate et qu’il est acceptable de respecter leurs préférences. Toutefois, il recommande fortement, tout comme nous, qu’on ne prescrive aucun dosage d’APS sans avoir
eu une discussion à cet effet, tout en s’assurant que la décision de faire ou non le dépistage
soit éclairée.
Notre position est partagée par les comités responsables d’émettre des recommandations
sur le dépistage du cancer de la prostate de l’Alberta (TOP)11, de l’American Cancer Society
(ACS)15, de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO)12, de la Nouvelle-Zélande
(NZGG)16 et de l’American College of Physicians (ACP)17.
Au moment de la diffusion de ces lignes directrices, en juin 2013, l’American Urological
Association (AUA) a publié un guide de pratique dont les recommandations vont également
dans le même sens 39.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Outils pour aider les hommes à prendre
une décision éclairée
Il existe de nombreux outils en anglais pour aider les hommes à prendre la décision de procéder ou non au dépistage du cancer de la prostate. Une liste et une description de ces outils
d’aide à la décision sont accessibles au decisionaid.ohri.ca/AZlist.html.
Pour que les médecins puissent aider leurs patients francophones à prendre une décision
fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles, tout en tenant compte de leurs
valeurs et de leurs préférences, le comité propose une approche clinique inspirée des travaux
de la Chaire de recherche du Canada en implantation de la prise de décision partagée dans
les soins primaires40. Cette approche en quatre étapes est décrite à l’annexe D, ainsi que les
questions clés à poser au patient pour favoriser un processus de prise décision partagée. Les
documents en français suivants sont utiles et complémentaires à cette fin.
1.Le dépliant du Collège intitulé Le dépistage du cancer de la prostate : une décision qui
VOUS appartient !. Ce dépliant, mis à jour par les membres du comité, est reproduit
à l’annexe C. Il est également accessible à l’adresse www.cmq.org (section Public,
Publications).
2.La Boîte à décision : Le dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS) pour dépister le
cancer de la prostate. Un document de 2 pages résumant les données scientifiques récentes
sur les avantages et les inconvénients potentiels du dépistage du cancer de la prostate.
Les Boîtes à décision sont conçues par des équipes des universités Laval, McGill et
McMaster afin de préparer la rencontre avec un patient. Une copie est jointe à l’annexe E.
(www.decisionbox.ulaval.ca/index.php ?id=858&L=0)
3.Le site Internet Infoprostate : outil d’aide à la décision pour le dépistage du cancer de
la prostate. Ce site, conçu pour les patients par des professeurs de l’Université Laval, offre
des informations et des outils pour comprendre les enjeux du dépistage du cancer de
la prostate et favoriser une décision éclairée. On y trouve des informations sur les avantages et les inconvénients du dépistage, ciblées selon l’âge au début du dépistage et l’histoire familiale de cancer de la prostate20. (https://infoprostate.fmed.ulaval.ca)
Tous ces documents ou les liens pertinents sont accessibles sur le site du Collège à
www.cmq.org
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
14
Références
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Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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38. Collège des médecins du Québec. Les aspects légaux, déontologiques et organisationnels de la
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40. Université Laval. Chaire de recherche du canada en implantation de la prise de décision partagée dans
les soins primaires, Québec : [s.n., s.d.]. [En ligne], http://decision.chaire.fmed.ulaval.ca/
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Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
17
Liste des annexes
A. Membres du comité responsable de la mise à jour des lignes directrices Le dépistage
du cancer de la prostate
B. Tableaux résumant le processus d’évaluation de la qualité des données scientifiques et de
la force des recommandations, selon la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation)
C. Dépliant pour le patient : Le dépistage du cancer de la prostate : une décision qui VOUS
appartient !
D. Favoriser une prise de décision partagée entre le médecin et son patient concernant le
dépistage du cancer de la prostate. Aide-mémoire des étapes et exemples de questions
clés
E. Boîte à décision pour préparer la rencontre avec son patient
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
18
Annexe A
Membres du comité responsable de la mise à jour des lignes
directrices Le dépistage du cancer de la prostate
Dr Armen G. Aprikian, M.D., FRCS(C)
Titulaire de la Chaire de recherche en
urologie Richard Tomlinson
Professeur et chef de service, Division
d’urologie, Université McGill
Urologue en chef du Centre universitaire
de santé McGill
Dr Marie-Dominique Beaulieu, M.D.,
M. Sc., FCMF
Médecin-conseil en soins de première ligne,
Institut national d’excellence en santé et en
services sociaux
Professeure titulaire, Département de
médecine de famille et de médecine
d’urgence, Université de Montréal
Dr Lise Cusson, M.D., FCMFC
Clinique de médecine familiale, Hôpital du
Sacré-Cœur de Montréal
Professeure adjointe de clinique,
Département de médecine de famille et de
médecine d’urgence, Université de Montréal
M. Vincent Dumez, M. Sc.
Directeur, Bureau facultaire de l’expertise
patient partenaire, Faculté de médecine,
Université de Montréal
Dr André Jacques, M.D., CCMFC,
FCMFC
Directeur, Direction de l’amélioration de
l’exercice, Collège des médecins du Québec
Dr François Meyer, M.D., D. Sc.
Professeur titulaire, Département
de médecine sociale et préventive,
Université Laval
Dr Jean-Marie Moutquin, M.D., M. Sc.,
FRCSC
Scientifique principal, Soutien à la pratique
clinique, Institut national d’excellence
en santé et en services sociaux
Professeur titulaire, Département
d’obstétrique gynécologie,
Université de Sherbrooke
Dr Fred Saad, M.D., FRCS(C)
Chef du service d’urologie,
Centre hospitalier de l’Université de
Montréal
Professeur titulaire de chirurgie, titulaire
de la Chaire en cancer de la prostate,
Université de Montréal
Secrétaire du comité
Mme Manon Corbeil, coordonnatrice,
Direction de l’amélioration de l’exercice,
Collège des médecins du Québec
Remerciements
Dr Monia Ghorbel, M.D.
Chercheure-consultante, Institut national
d’excellence en santé et en services sociaux
Dr Michel Labrecque, M.D., Ph. D.,
CCMF, FCMF (président du comité)
Professeur titulaire, Département de
médecine de famille et de médecine
d’urgence, Université Laval
Chercheur-clinicien, Centre de recherche du
Centre hospitalier universitaire de Québec
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
19
Annexe B
Tableaux résumant le processus d’évaluation de la qualité
des données scientifiques et de la force des recommandations,
selon la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations
Assessment, Development and Evaluation)
Tableau 1
Évaluation de la qualité des données scientifiques
pour chaque question examinée (par exemple : mortalité
globale, mortalité par cancer de la prostate,
effets secondaires des interventions thérapeutiques)41
Qualité des
preuves
Type d’étude
Qualité plus faible si*
Qualité plus forte si*
Forte
Essai
randomisé
Qualité méthodologique :
-1 : Failles importantes
-2 : Failles très importantes
Association :
+2 : Extrêmement forte
Moyenne
Essai quasi
randomisé
Cohérence :
-1 : Incohérence importante
Faible
Étude
d’observation
Applicabilité directe :
-1 : Certaines incertitudes
-2 : Incertitudes importantes
Très faible
Autre
Biais de présentation/
publication
+2 : Très forte (pas de
biais de confusion possible, résultats cohérents
et applicabilité directe)
+1 : Forte (biais de confusion improbable, résultats
cohérents et applicabilité
directe)
Données rares
* La qualité des preuves peut diminuer de 1 ou 2 niveaux ou augmenter de 1 ou 2 niveaux selon le critère.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
20
Tableau 2
Interprétation de la qualité globale des données
scientifiques pour chaque question examinée 41
Qualité des données
scientifiques
Interprétation
Élevée
Il est très improbable que des travaux de recherche futurs
modifient notre confiance dans l’estimation de l’effet.
Moyenne
Il est probable que des travaux de recherche futurs aient
un impact important sur notre confiance dans l’estimation de
l’effet et pourront modifier l’estimation.
Faible
Il est très probable que des travaux de recherche futurs aient
un impact sur notre confiance dans l’estimation de l’effet et
dans le changement de l’estimation.
Très faible
Toute estimation de l’effet est très incertaine.
Tableau 3
Éléments à considérer pour établir la force
d’une recommandation 42
Qualité des données scientifiques
Équilibre entre les effets désirables et indésirables
Valeurs et préférences des individus (en général) et de la société
Utilisation des ressources
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
21
Tableau 4
Interprétation des recommandations fortes et faibles
à l’aide de la méthode GRADE (tirée du Groupe d’étude
canadien sur les soins de santé préventifs :
Nous sommes de retour!
)
43
PUBLIC CIBLE
RECOMMANDATION FORTE*
RECOMMANDATION FAIBLE†
Patients ou public
Nous croyons que la plupart
des hommes dans cette
situation suivraient le plan
d’action recommandé et que
seulement un petit nombre
n’en voudrait pas.
Nous croyons que la plupart
des hommes dans cette situation
suivraient le plan d’action recommandé, mais qu’un bon nombre
n’en voudrait pas; différents choix
sont acceptables et les cliniciens
devraient soutenir les patients et
discuter de leurs valeurs et de
leurs préférences pour en arriver à
des décisions; des outils d’aide
à la décision pourraient soutenir
ces hommes pour prendre
ces décisions.
Cliniciens
La recommandation s’applique
à la plupart des personnes;
des outils formels d’aide à la
décision ne sont probablement
pas nécessaires pour aider les
gens à prendre des décisions
conformes à leurs valeurs et à
leurs préférences.
Nous reconnaissons que différents
choix pourraient être appropriés
dans le cas d’un patient en particulier; les cliniciens devraient soutenir
chaque patient pour qu’il prenne
une décision conforme à ses
valeurs et à ses préférences; des
outils d’aide à la décision pourraient
soutenir les hommes pour prendre
ces décisions.
Décideurs et
élaborateurs
d’indicateurs
de la qualité
La recommandation peut être
adoptée en tant que politique
dans la plupart des situations;
la conformité à cette recommandation selon le guide de
pratique pourrait servir de
critère de qualité ou
d’indicateur de rendement.
La décision sur une politique exigera
beaucoup de débats et la participation de divers intervenants.
On pourrait utiliser un processus
décisionnel bien documenté comme
indicateur de la qualité.
*Les recommandations fortes sont celles où nous sommes convaincus que les effets désirables d’une intervention
surpassent ses effets indésirables (recommandation fortement en faveur) ou que les effets indésirables d’une
intervention surpassent ses effets désirables (recommandation fortement contre).
† Les recommandations faibles sont celles où les effets désirables surpassent probablement les effets indésirables
(recommandation faiblement en faveur) ou les effets indésirables surpassent probablement les effets désirables
(recommandation faiblement contre), mais où il existe de l’incertitude. La faiblesse d’une recommandation vient
du fait que la différence entre les effets désirables et indésirables est minime, que la qualité des données
probantes est moins grande ou qu’il y a plus de variabilité dans les valeurs et les préférences des personnes.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
22
Annexe c
Le dépistage
du cancer
de la prostate
une décision
qui VOUS appartient !
23
Il existe un test de dépistage du cancer de la prostate
depuis plusieurs années. Ce test, appelé dosage de
l’antigène prostatique spécifique (ou dosage de l’APS), se
fait par une prise de sang. Il est combiné à l’examen de
la prostate par toucher rectal. Pourtant, il existe toujours
une controverse sur l’utilité réelle de ces examens à des
fins de dépistage, c’est-à dire pour détecter un cancer de
la prostate chez des hommes qui ne présentent aucun
symptôme ou signe de cancer. Considérant les incertitudes
entourant l’utilisation de ce test, certains hommes
pourraient souhaiter le passer, alors que d’autres pas.
Le Collège des médecins du Québec recommande aux
médecins de discuter avec leurs patients âgés de 55 à
70 ans et qui ont une espérance de vie de 10 ans ou plus
des avantages et des inconvénients du dépistage par l’APS
combiné au toucher rectal, et de s’assurer qu’ils ont bien
compris les enjeux avant de prendre la décision de faire
ou de ne pas faire le dépistage.
Pour faire le point sur la question, le Collège des médecins
du Québec a préparé ce dépliant en collaboration avec
l’Institut national d’excellence en santé et en services
sociaux (INESSS) du Québec. Son contenu est basé sur
les recommandations d’un groupe d’experts et sur des
discussions avec des représentants du public.
Ce dépliant a pour but de vous fournir l’information
nécessaire pour discuter du dépistage du cancer de la
prostate avec votre médecin et vous aider à prendre
votre propre décision.
LE DÉPISTAGE : UNE DÉCISION À PRENDRE
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez
l’homme. Toutefois, chez la majorité des hommes qui en
sont atteints, le plus souvent à un âge avancé, il a peu
d’effet sur la durée et la qualité de vie. Malheureusement,
certains hommes subiront des conséquences graves de
cette maladie, développeront des métastases
et en mourront.
On voudrait donc être en mesure de détecter et de traiter
le plus rapidement possible tous ceux qui pourraient
développer des métastases et mourir de ce cancer, et ne
pas s’occuper de tous les autres. Ce n’est malheureusement
pas possible. Le test de l’APS combiné au toucher rectal,
qui est le moyen de dépistage le plus précis, présente des
avantages, mais aussi des limites et des inconvénients.
Le choix de faire ou non le dépistage dépend
des valeurs que vous accordez à ces avantages et
à ces limites et inconvénients.
Attention !
Si vous avez des inquiétudes concernant des changements dans vos habitudes
d’uriner (difficulté à uriner, fait d’uriner plus souvent), il ne s’agit pas de dépistage,
parlez-en à votre médecin.
24
CONNAÎTRE LES AVANTAGES
ET LES INCONVÉNIENTS DU DÉPISTAGE
DU CANCER DE LA PROSTATE
Le tableau suivant résume notre vision de ce qui arrive dans
une vie, selon que l’on fasse ou pas le dépistage. Dans la
colonne de gauche, imaginez que vous avez 100 hommes
qui commencent un dépistage annuel du cancer de la
prostate à 55 ans, qui en font tous les ans jusqu’à 70 ans et
qui sont suivis jusqu’à la fin de leur vie. Dans la colonne de
droite, pour des fins de comparaison, vous avez 100 autres
hommes du même âge qui, eux, ne font pas de dépistage et
qui sont également suivis jusqu’à la fin de leur vie.
Regardez bien les chiffres. Ce sont les retombées les plus
optimistes du dépistage, estimées à partir des résultats
d’une grande étude réalisée en Europe. Ils permettent de
bien comprendre les avantages et les inconvénients
du dépistage.
LES AVANTAGES
■
Vous pouvez être rassuré de ne pas avoir
de cancer de la prostate susceptible
d’avoir des conséquences graves sur votre
santé. On observe, dans le tableau, que quand on ne détecte
pas de cancer après un dépistage chez les 100 hommes qui
font régulièrement un dépistage, seulement 3 reçoivent un
diagnostic de cancer de la prostate entre les dépistages ou
après 70 ans. Mais ce n’est pas 0! Il arrive que le dépistage
ne décèle pas des cancers graves. De plus, il faut savoir que
sur les 100 hommes qui ne font pas le dépistage, c’est une
minorité, soit 11, qui recevront un diagnostic de cancer de la
prostate au cours de leur vie.
■
100 hommes avec dépistage
100 hommes
sans dépistage
Diagnostic de cancer de la prostate
18 ont ce diagnostic;
15 grâce au dépistage et
3 entre les dépistages ou
après l’âge de 70 ans
11 ont ce diagnostic à la
suite de symptômes (surtout
après l’âge de 70 ans)
82 n’ont pas ce diagnostic
89 n’ont pas ce diagnostic
Métastases du cancer de la prostate
4 en développent
3 en développent
97 n’en développent pas
96 n’en développent pas
Décès par cancer de la prostate
2 meurent du cancer de
la prostate
3 meurent du cancer de
la prostate
16 qui ont un diagnostic
de cancer de la prostate
meurent d’autres causes
8 qui ont un diagnostic
de cancer de la prostate
meurent d’autres causes
■
6 n’auraient jamais su
qu’ils avaient un cancer
de la prostate sans le
dépistage (surdiagnostic)
■
9 meurent d’autres causes,
qu’ils aient passé un test
de dépistage ou non
■
1 ne meurt pas du cancer
de la prostate grâce au
dépistage
82 qui n’ont pas un
diagnostic de cancer de la
prostate meurent d’autres
causes
89 qui n’ont pas un
diagnostic de cancer de la
prostate meurent d’autres
causes
Être rassuré de ne pas avoir de
cancer de la prostate
Ne pas avoir de métastases et ne pas mourir
du cancer de la prostate
On voit, dans le tableau, que le dépistage permet de détecter
plus de cancers de la prostate (18 au lieu de 11). Les cancers
diagnostiqués par dépistage sont en moyenne détectés à un
stade plus précoce que sans dépistage, et les traiter à ce stade
pourrait éviter la prolifération de métastases et le décès par
cancer de la prostate. Comme on le voit dans le tableau, selon
les données les plus optimistes, sur 100 hommes âgés de 55 à
70 ans qui participent au dépistage, en moyenne 1 homme
n’aura pas de métastases (3 sur 100 développeront des
métastases par comparaison à 4 sur 100) et 1 ne mourra pas
du cancer de la prostate grâce au dépistage (2 sur 100 mourront
du cancer de la prostate par comparaison à 3 sur 100).
On estime que parmi les 100 hommes qui se prêtent au
dépistage, celui qui ne meurt pas du cancer de la prostate
grâce au dépistage vit en moyenne 8 ans de plus que s’il
n’avait pas fait de dépistage. Toutefois, on ne sait pas si,
globalement, le dépistage permet de prolonger la durée de la
vie, car la majorité des hommes meurent d’autres causes que
le cancer de la prostate.
Les avantages du
dépistage pourraient
être plus grands chez les
hommes qui présentent
un risque plus élevé de
cancer de la prostate (les
hommes dont le père ou
un frère ont eu un cancer
de la prostate avant l’âge
de 65 ans et les hommes
de race noire) et plus
petits chez ceux qui
présentent un risque
plus faible.
25
LES INCONVÉNIENTS
■
Être inquiet à l’idée d’avoir un cancer alors que
l’on n’en a pas
■
Avoir un diagnostic de cancer et se prêter
à des traitements inutiles
Si l’un ou l’autre des deux tests (APS ou toucher rectal)
est anormal, il faut recourir à une troisième technique
qui permet de confirmer la présence ou non d’un cancer
de la prostate : la biopsie. Cet examen consiste à insérer
une aiguille dans la prostate. Vous pouvez être inquiet
à l’idée d’avoir un cancer avant de faire cette biopsie.
Heureusement, la plupart des hommes dont le résultat du
dépistage est positif n’ont pas de cancer de la prostate. C’est
une fausse alerte. Dans la majorité des cas, leur prostate
est simplement augmentée de volume à cause de l’âge, ce
qu’on appelle l’hypertrophie bénigne de la prostate.
On voit dans le tableau que, sur 100 hommes qui font le
dépistage, 18 auront un diagnostic de cancer de la prostate.
Comme on l’a vu précédemment, seul un homme prolonge
sa vie et meurt d’une autre cause que le cancer de la prostate
grâce au dépistage. Il est malheureusement impossible de
savoir, parmi les hommes chez qui l’on détecte un cancer de
la prostate par dépistage, lequel ne mourra pas de ce cancer.
On peut donc dire que chez les 17 autres, le diagnostic est fait
inutilement : 2 meurent quand même du cancer de la prostate
et 15 meurent d’autres causes, que leur cancer de la prostate
ait été diagnostiqué par un test de dépistage ou non.
Que l’on détecte un cancer ou non, tous les hommes
qui font une biopsie peuvent subir les complications de
cet examen, notamment des douleurs, de la fièvre, des
difficultés urinaires passagères, du sang dans le sperme
ou l’urine. Environ 33 % des hommes considèrent qu’ils
ont souffert d’une complication modérée ou grave à cause
de cette biopsie et jusqu’à 3 % ou 4 % nécessiteront une
hospitalisation due à une complication.
Tous les hommes qui sont traités pour un cancer de la
prostate trouvé par dépistage et qui n’en meurent pas
ont l’impression qu’ils doivent leur survie au dépistage. Il
est humainement difficile de penser
autrement. Mais en réalité, le dépistage
ne fait que leur apprendre qu’ils ont un
cancer de la prostate en moyenne environ
10 ans plus tôt que s’ils n’avaient pas fait
le dépistage, sans changer leur destinée
pour la grande majorité. Ajoutons par
ailleurs que parmi ces hommes, comme
l’indique le tableau, 6 n’auraient jamais su
de leur vivant qu’ils avaient un cancer de la
prostate s’ils n’avaient pas fait le dépistage. Ces hommes sont
victimes de ce que l’on appelle le surdiagnostic.
Le surdiagnostic, et le surtraitement potentiel qu’il entraîne,
sont les principaux inconvénients du dépistage du cancer de
la prostate. Les hommes qui envisagent le dépistage doivent
comprendre que lorsqu’on détecte un cancer de la prostate, il est
impossible de savoir si on est un « cas » de surdiagnostic ou non.
La majorité des hommes chez qui l’on détecte un cancer de la
prostate par dépistage seront traités pour ce cancer et risquent
d’en subir des complications. La prostatectomie radicale,
une chirurgie qui consiste à enlever toute la prostate, est le
traitement le plus courant. Une incapacité à retenir ses urines
survient chez environ 10 % à 20 % des hommes opérés, et
40 % à 50 % des hommes souffrent d’une incapacité d’avoir
une érection (impuissance) à cause de cette intervention
chirurgicale. Ces complications surviennent moins souvent
avec la radiothérapie, un traitement local de rayons radioactifs
qui détruisent les cellules cancéreuses, mais dont les
radiations peuvent causer une inflammation du rectum et
de la vessie. Soulignons que pour réduire les complications
des traitements, les médecins recommandent de plus en plus
aujourd’hui la surveillance active des cancers de faible grade (à
faible risque de progression). Cette approche consiste à suivre
de très près l’évolution de la maladie par des prises de sang et
des biopsies de la prostate et de faire un traitement seulement
si le cancer progresse.
26
METTRE EN BALANCE LES AVANTAGES
ET LES INCONVÉNIENTS
La décision de faire ou non le dépistage peut être difficile
à prendre. C’est normal. Il va de soi que tous les hommes
voudraient avoir les avantages du dépistage, sans avoir à en
subir les inconvénients. C’est malheureusement impossible. Si
l’on décide de se prêter au dépistage, il faut aussi accepter que
l’on en subira les possibles inconvénients, dont certains peuvent
être néfastes pour la santé et sans en tirer aucun avantage.
EN CONCLUSION
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision concernant
le dépistage du cancer de la prostate, mais seulement une
décision qui vous convient le mieux. Votre médecin est
la personne la mieux formée pour répondre à toutes vos
questions et vous aider à prendre la décision qui sera la
meilleure pour vous. N’hésitez pas à en parler avec lui.
Ainsi avant de prendre une décision, pensez à ce qui est
le plus important pour vous. Lisez les énoncés suivants et
relevez ceux qui correspondent le plus à ce que vous croyez
le plus important pour vous.
Je pourrais envisager de faire le dépistage parce que :
Je pourrais envisager
de ne pas faire le
dépistage parce que :
L’idée d’avoir un cancer
de la prostate ne
m’inquiète pas et mes
chances d’avoir un cancer
de la prostate sont faibles.
■
Je suis inquiet à l’idée
d’avoir un cancer de la
prostate et j’aimerais
savoir le plus vite possible
si j’en ai un.
■
Je veux être rassuré le plus ■ Je pense que les tests
de dépistage dont nous
possible de ne pas avoir
de cancer de la prostate. disposons ne sont pas
assez fiables.
Je suis prêt à accepter
■
les effets secondaires de
la biopsie de la prostate
si j’ai besoin d’en faire une.
■
Je reconnais qu’on n’est pas
sûr de prolonger sa durée
de vie avec le dépistage,
mais il est plus important
pour moi de faire tout mon
possible pour réduire le
risque de mourir du cancer
de la prostate.
■
Je suis prêt à accepter
les effets secondaires du
traitement ou de vivre en
sachant que j’ai un cancer.
■
Je suis prêt à accepter
que le cancer détecté par
dépistage ne m’aurait
jamais causé de problèmes
au cours de ma vie si on ne
l’avait pas trouvé.
■
■
Je ne veux pas prendre le
risque de subir les effets
secondaires d’une biopsie
de la prostate.
■
Je suis prêt à accepter
la possibilité que le
dépistage diminue mon
risque de mourir du
cancer de la prostate et de
renoncer à cette chance si
je ne fais pas le dépistage.
■
Je ne veux pas prendre le
risque de subir les effets
secondaires du traitement
ou de vivre en sachant
que j’ai un cancer.
■
Je suis inquiet à l’idée que
ma santé se détériore si on
me trouve un cancer de la
prostate sans qu’on puisse
me garantir de prolonger
ma durée de vie.
Pour en savoir plus,
visitez le site Web du
Collège des médecins du Québec au
www.cmq.org
27
Annexe D
Favoriser une prise de décision partagée entre le médecin et
son patient concernant le dépistage du cancer de la prostate
Aide-mémoire des étapes et exemples de questions clés
La décision de passer les tests de dépistage du cancer de la prostate est une décision personnelle que doit prendre chaque homme, en fonction de ses propres valeurs et préférences,
après avoir pris connaissance et compris les avantages mais aussi les inconvénients inhérents
au dépistage. Il faut éviter de convaincre ou de persuader un homme de choisir une option
ou une autre. Il faut également éviter de choisir à sa place, sous prétexte que nous le connaissons suffisamment pour savoir ce qu’il choisirait.
Dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate, on entend par « décision partagée » le
processus d’échange qui mène le patient à prendre une décision éclairée.
En utilisant une approche structurée, nous pouvons être en mesure d’aider nos patients à
prendre une décision éclairée, et ce facilement, tout en respectant les contraintes de temps
qui nous incombent.
L’approche proposée est constituée de quatre étapes :
1.Amorcer un processus de prise de décision partagée;
2.Transmettre les informations pertinentes de façon claire et équilibrée;
3.Favoriser la participation active du patient à la prise de décision;
4.S’assurer que le patient assume pleinement sa décision.
Cet aide-mémoire résume les aspects à aborder à chaque étape et propose des questions qui
permettent d’amorcer la conversation avec le patient.
Principe : Décider ou non de passer les tests de dépistage est une décision
qui appartient à chacun de nos patients.
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
28
Étape 1. Amorcer un processus de prise de décision partagée
Pour amorcer le processus de prise de décision partagée, nous devons d’abord explicitement dire au patient qu’il y a une décision à prendre (dépistage ou pas de dépistage).
Il faut lui préciser que nous l’aiderons à y voir plus clair en pesant les pour et les contre
des deux options afin qu’il puisse prendre une décision fondée sur ses valeurs et ses
préférences. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise option, seulement une option qui
nous correspond le mieux et les deux options sont acceptables. On peut amorcer la
conversation avec la question suivante :
« Vous devez prendre une décision concernant le dépistage du cancer de la prostate. Certains
hommes choisissent de le faire alors que d’autres hommes décident de ne pas le faire. Les deux
décisions sont acceptables, mais il y a des choses que vous devez savoir avant de décider. Nous
pourrons ensuite discuter ensemble de ce que vous jugerez être le mieux pour vous. Est-ce que
ça vous convient ? »
Étape 2. Transmettre les informations pertinentes de façon claire
et équilibrée
Remettre le dépliant du Collège intitulé Le dépistage du cancer de la prostate :
une décision qui VOUS appartient !
Les informations pertinentes à communiquer sont :
risque d’avoir un diagnostic de cancer, d’avoir des métastases et de mourir du
cancer de la prostate
■ Le test de dépistage : antigène prostatique spécifique (APS) et toucher rectal (TR)
■ Les avantages :
Être rassuré de ne pas avoir de cancer (vrai –)
Ne pas mourir de ce cancer / ne pas souffrir de métastases de ce cancer (vrai+)
■ Les inconvénients :
Être rassuré à tort (faux –)
Être inquiété à tort (faux +)
Être très inquiété et traité à tort (« faux » vrai +/surdiagnostic)
■ Le caractère probabiliste des données et les incertitudes sur le plan scientifique
■
Le
●
●
●
●
●
Des questions utiles :
« Que savez-vous du dépistage du cancer de la prostate ? »
« Connaissez-vous les avantages que ça pourrait vous apporter ? »
« Connaissez-vous les inconvénients et les problèmes que ça pourrait vous causer ? »
« Avez-vous l’impression d’avoir bien compris ce que vous avez lu / ce dont je viens de vous
parler ? »
« Qu’avez-vous retenu de ce que vous avez lu / de ce dont on a parlé ? »
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
29
Étape 3. F
avoriser la participation active du patient à la prise de
décision
L’information seule est insuffisante pour aider le patient à prendre sa décision de passer
ou non les tests de dépistage. Après avoir transmis l’information sur les avantages et les
inconvénients du dépistage, nous devons aider le patient à clarifier ses valeurs vis-à-vis
des avantages et des inconvénients de chacune des options. Nous devons l’amener à
réfléchir et à exprimer ce qu’il considère être le plus important pour lui. Encore ici des
questions ouvertes, mais directes, permettront cet échange, par exemple :
« Avez-vous le sentiment d’avoir toute l’information sur les bons et les moins bons aspects du
dépistage ? »
« Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? Réduire vos risques de mourir du cancer de
la prostate quand vous serez plus vieux ? Ou éviter maintenant de savoir que vous avez un
cancer et prendre le risque de souffrir des effets secondaires si l’on vous traite, sans garantie
qu’on puisse prolonger votre vie ? »
« Y a-t-il d’autres choses importantes pour vous qui vous inciteraient à faire ou à ne pas faire
le dépistage ? »
« Êtes-vous certain que c’est ce qui est le plus important pour vous ? »
« Que pensez-vous que vos proches aimeraient que vous preniez comme décision ? »
« Avez-vous le sentiment de pouvoir prendre une décision maintenant ? »
« Désirez-vous y réfléchir un peu et qu’on en reparle ? »
Étape 4. S’assurer que le patient assume pleinement sa décision
Lorsque la décision est prise, nous devons nous assurer que le patient l’assume pleinement. En effet, si le patient ne l’assume pas pleinement, il est préférable de l’aider à
poursuivre sa réflexion.
Pour conclure, on peut poser les questions suivantes :
« Avez-vous eu suffisamment de soutien pour faire votre choix ? »
« Êtes-vous sûr de votre décision ? »
« Vous sentez-vous confortable d’avoir pris cette décision ? »­
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Annexe E
Boîte à décision pour préparer la rencontre avec son patient
www.boitedecision.ulaval.ca
Le dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS) pour dépister le cancer de la prostate
Avantages et inconvénients
Ce document prépare le clinicien à
discuter des données scientifiques avec
le patient, pour qu'ensemble ils puissent
prendre une décision.
Valeurs et préférences du patient
Oui
DÉCISION
Non
Plus tard
Présentation du dépistage aux patients
À quoi sert le dépistage?
Le dosage de l’APS et le toucher rectal permettent d’estimer le risque d’avoir le cancer de la prostate. Si le risque
estimé est élevé, le médecin propose de faire une biopsie de la prostate pour vérifier si l’homme a le cancer de la
prostate.
Que considère-t-on comme étant un risque élevé?
Le seuil d’APS permettant de distinguer un résultat positif (risque élevé)
d’un résultat négatif (risque faible) est généralement de 4 ng/mL.
Qui pourrait envisager de faire le test?
Les hommes âgés entre 55 et 70 ans ayant une espérance de vie d’au moins 10 ans.
Les hommes âgés de moins de 55 ans à plus haut risque (antécédents familiaux - frère, père - ou de race noire).
Pourquoi informer les patients et tenir compte de leurs préférences?
 Il y a des pour et des contre à faire le dépistage :
POUR : Pour chaque 100 hommes dépistés le test pourrait prévenir 0,1 à 1 décès attribuable au cancer de la
prostate, dépendant du nombre d’années de suivi.1-4 Ce possible avantage ne commence à être observé
qu’environ 10 ans après le début du dépistage.
CONTRE : Le dépistage peut être inexact et causer des préjudices. Pour chaque 100 hommes invités au
dépistage et suivis pendant 11 ans, 3 ont un cancer malgré un dépistage négatif, 10 reçoivent un résultat de
dépistage positif mais n’ont pas de cancer de la prostate, et 3 parmi les 7 ayant un cancer de la prostate ont un
cancer à évolution lente ne causant pas de problème de santé, conduisant à des traitements inutiles.6
 Les données scientifiques sur les effets du dépistage demeurent incertaines :
Après 11 à 13 ans de suivi, les 2 meilleures études disponibles montrent soit une faible, soit une absence de
diminution de la mortalité chez des hommes invités à faire le dépistage comparativement à ceux qui ne sont pas
1,2
invités à le faire. Les données extrapolées à vie des études les plus optimistes suggèrent que le dépistage
fait régulièrement entre 55 et 70 ans pourrait réduire la mortalité par cancer de la prostate de façon plus
importante.3,4
 Faire ou ne pas faire le dépistage sont toutes deux des options acceptables :
Tous les organismes ayant élaboré des guides de pratique clinique (USPSTF, AUA, ACP, CUA*) recommandent
une prise de décision éclairée, qu’ils recommandent ou non de faire le dépistage. Nous proposons que :
 la décision tienne compte des valeurs et préférences du patient
 le clinicien partage la décision avec son patient
* USPSTF: United States Preventive Services Task Force; AUA: American Urologic Association;
ACP: American College of Physicians; CUA: Canadian Urological Association.
© Université Laval, 2013 tous droits réservés
Voir page 2 pour l’état actuel des connaissances
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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BOÎTE À
DÉCISION
www.boitedecision.ulaval.ca
dépistage du cancer de la prostate
État des connaissances – Janvier 2013
Sélection des meilleures études disponibles
À moins d’indications contraires, les résultats de l’étude ERSPC1, 2 ont été utilisés pour calculer les avantages et inconvénients
du dépistage : Essai clinique à répartition aléatoire (randomized controlled trial), sur 162 000 hommes entre 55 et 69 ans provenant de 7 pays européens, suivis 11 ans, dépistés en moyenne deux fois tous les 4 ans (seuil d’APS utilisé : 3-4 ng/mL).
Avantages du dépistage
Inconvénients du dépistage
 Être rassuré à tort
 Survie
 Pour chaque 100 hommes dépistés et suivis
pendant 11 ans, 0,1 décès attribuable au cancer de
la prostate est évité.1, 2
 Pour chaque 100 hommes dépistés et suivis toute
leur vie, jusqu’à 1 décès dû au cancer de la prostate
pourrait être évité. 3, 4
Effets du dépistage : Pour chaque 100 hommes
dépistés, comparativement à 100 hommes non dépistés,
on observe des  ou  du nombre d’hommes
Cancer de la prostate :
Durée du suivi
11 ans1,2
à vie3,4
Diagnostics
4
7
Métastases
0,2
1,4
Décès
0,1
1
 Être rassuré
 Pour chaque 100 hommes dépistés et suivis 11 ans,
environ 83 s’avèrent à faible risque d’avoir un
cancer de la prostate. Ces hommes sont rassurés.
Parmi les 83 hommes considérés à faible risque de
cancer de la prostate, environ 3 ont un cancer de la
prostate néfaste pour la santé (métastases et décès).
Ces hommes auront été faussement rassurés.
 Fausse alerte
Pour chaque 100 hommes dépistés, 17 s’avèrent à haut
risque d’avoir un cancer de la prostate. Parmi ceux-ci, 10
découvriront qu’ils n’ont pas de cancer lors de la biopsie
réalisée pour vérifier le diagnostic. Parmi les hommes
ayant subi une biopsie : 5
1 % à 4 % seront hospitalisés
33 % auront une complication de modérée à grave
(douleur, fièvre, difficultés urinaires passagères)
 Surdiagnostic
Pour chaque 100 hommes dépistés et suivis pendant 11
ans, 10 auront un diagnostic de cancer de la prostate (4
de plus que dans le groupe non dépisté), et la majorité
sera traitée.1 Pour 3 (40 %) des 7 hommes ayant reçu un
diagnostic, le cancer trouvé par dépistage n’aurait jamais
donné de symptômes au cours de la vie.6 Parmi les
hommes ayant subi un traitement chirurgical : 7, 8
40 % à 50 % souffriront d’impuissance
10 % à 20 % auront des pertes d’urine incommodantes
Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation (GRADE)
Quelle confiance pouvons-nous avoir en ces résultats?
Survie : Faible Les études disponibles présentent des résultats contradictoires et
sont toutes à haut risque de présenter des biais. Les nombres présentés sont les
estimés les plus concluants.1,2
Impuissance et pertes urinaires : Modérée Les résultats sont majoritairement
fondés sur des études de qualité modérée et sont imprécis (larges intervalles de
confiance).10
Moins de fausses alertes :
Utiliser le toucher rectal en
combinaison avec le dosage de l’APS
aide à cerner les autres causes de
l’élévation de l’APS (p. ex. hypertrophie
bénigne de la prostate). De plus, il
permet parfois de détecter un cancer
n’ayant pas été détecté par l’APS.9
Questions à poser au patient pour l’aider à prendre une décision
Avez-vous des questions sur les avantages et inconvénients de chacune des options?
Quels avantages et inconvénients sont les plus importants pour vous?
Êtes-vous certain de ce qui constitue le meilleur choix pour vous? Pourquoi?
Qui peut vous soutenir afin de faire votre choix?
Références:
1. Schroeder et al. N Eng J Med 2012; 366: 981-90.
2. Schroeder et al. Eur Urol 2012; 62: 745-752.
3. Heijndijk et al. N Engl J Med 2012; 367: 595-605.
4. Wever et al. Br J Cancer 2012; 107: 778-784.
5. Rosario et al. BMJ 2012; 9 (344): d7894.
6. Welch et al. J Natl Cancer Inst 2010; 102: 605-13.
7. Wilt et al. N Eng J Med 2012; 367: 203-213.
8. Johansson et al. Eur Urol 2009; 55: 422-430.
9. Catalona et al. J Urol 1994; 151 (5): 1283-1290.
10. Chou et al. Ann Intern Med 2011; 155 (11): 762-71.
© Université Laval, 2013 tous droits réservés
Le dépistage du cancer de la prostate - mise à jour 2013
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Coordination
Révision linguistique et correction d’épreuves
Graphisme
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Les Éditions Rogers Limitée
Illustration
Olivier Lasser
Ce document préconise une pratique professionnelle intégrant les données médicales
les plus récentes au moment de sa publication. Cependant, il est possible que de nouvelles
connaissances scientifiques fassent évoluer la compréhension du contexte médical décrit
dans ce document.
Le présent document est valide dans la mesure où aucune disposition législative ou
réglementaire à l’effet contraire ou incompatible n’est susceptible de le modifier
ou de l’affecter directement ou indirectement, et ce, de quelque façon que ce soit.
La reproduction est autorisée à condition que la source soit mentionnée.
Dépôt légal : 2e trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-920548-92-3 (PDF)
© Collège des médecins du Québec, 2013
Note : Dans cette publication, le masculin est utilisé sans préjudice et seulement pour faciliter la lecture.
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