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carbone à travers le rapport 13C/12C permettent de déterminer les sources de COD
en distinguant par exemple le COD récent issu de phytoplancton ou des résidus de
cultures du COD ancien issu du fond humique des sols.
L’objectif de la thèse est de mettre en œuvre ces techniques isotopiques dans
le contexte ouest européen (Bretagne, Angleterre) dans lequel coexistent des
rivières montrant des tendances en COD à la hausse, stable et à la baisse. L’enjeu
n’est pas seulement fondamental. Il est aussi économique et sanitaire. En effet, les
concentrations croissantes de COD renchérissent et complexifient le coût du
traitement. En outre, la présence de concentrations élevées de COD dans les eaux
brutes peut conduire à la formation de sous-produits cancérogènes lors du
traitement.
Ce sujet de thèse s’intéresse à un problème scientifiquement « chaud » à
travers le problème des rôles respectifs du climat et des activités humaines sur la
qualité de l’eau et des rétroactions engendrées par le réchauffement climatique sur la
teneur en CO2 de l’atmosphère et sur le climat lui-même. De plus, étant donné la
croissance de la demande mondiale en eau potable, il devient urgent de comprendre
l'origine du COD "polluant" des eaux. Cette compréhension permettra d'édicter et de
mettre en place les mesures de protection ou de remédiation permettant de contrôler
ou de diminuer cette pollution.
Les techniques isotopiques du carbone sont encore peu utilisées pour définir
le COD. Actuellement la mise au point de techniques de concentration (osmose
inverse et lyophilisation) dans le laboratoire de géochimie organique moléculaire
permettra une meilleure extraction et purification du COD à analyser.
Cette thèse, au travers de financement, se fera en partenariat avec l’Agence
de l’Eau Loire-Bretagne, des Départements 22, 29, 35 et 56 et Région Bretagne.
D’autres sources de financement sont actuellement prospectées comme Véolia Eau
et l’ANR.
Compétences et connaissances requises
Nous recherchons un ou une candidat(e) ayant une formation générale en
Chimie ou Sciences de l’Environnement et des connaissances en géochimie
isotopique. Un intérêt et/ou une formation en bio-géochimie sera apprécié. Des
compétences en géochimie isotopique (isotopes stables, préparation des
échantillons, analyses par IRMS) seraient un plus.
Références :
1. Worrall and Burt, J. Hydrol., 346, 81-92 (2007).
2. Driscoll et al., Environ. Sci. Technol., 37, 2036-2042 (2003).
3. Evans et al., Environ. Pollution 137, 55-71 (2005).
4. Jardé et al., Appl. Geochem. 22, 1814-1824 (2007).
5. Gruau et al., Rapport Régio Bretagne (2006).
6. Worrall et al., Biogeochemistry 64, 165–178 (2003).
7. Freeman et al., Nature 412, 785–786 (2001).
8. Bellamy et al., Nature 437, 245-248 (2005).
9. Davidson et Janssens, Nature 440, 165-173 (2006).
10. Roulet et Moore, Nature 444, 283-284 (2006).