le programme 2016-2017 - Médiathèque de Saint-Fons

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PROGRAMMATION ATELIER DE PHILOSOPHIE
2016-2017 MEDIATHEQUE DE SAINT-FONS
Date*
Auteur
Notions
4/10/2016
Commencer une nouvelle année à
philosopher
La représentation et le commun
8/11/2016
Albert JACQUARD présenté par MOUSSA
La science expliquée aux non-scientifiques
13/12/2016
OVIDE, Gustave FLAUBERT, Oscar WILDE
Quelques usages de la représentation en
littérature ?
10/01/2017
Pierre DARDOT Christian LAVAL COMMUN
Le commun est-il un bien donné ou un bien
à construire ?
7/02/2017
Hannah ARENDT par YVETTE et
GISELE
La banalité du mal
la crise de l’éducation
7/03/2017
François RABELAIS par FRANÇOISE et
JOSETTE
Le rire et ???
4/04/2017
Denis DIDEROT par BERNARD
L'expérience des sens
2/05/2017
SWAMI PRAJNANPAD par ANDRE
6/06/2017
Gilles DELEUZE Georges GUATTARI
Qu'est-ce que la philosophie ?
Chacune des séances, hormis la 1ère sera co-animée par un participant du groupe qui choisira son auteur
et son texte et par moi.
Les séances ont lieu le mardi de 18h 30 à 20h 30 à la Médiathèque Roger MARTIN DU GARD
Une collation conclura nos travaux et sera financée ou préparée par les participants.
Jeanne GUYON de CHEMILLY nous propose une séance du problème de la représentation en art dans la
2è partie de l’année scolaire si le groupe le souhaite.
Une voie traverse ces notions philosophiques qui se répartissent en deux pôles :
- d'une part, ce n'est pas le fil de l'UN de CONFUCIUS mais le "COMMUN" des hommes ("COMME-
UN" « COMME-UNE »), le vivre-ensemble;
- d'autre part, la notion de représentation
Proposition1 : penser le « commun », « comme…un… », et pratiquer un usage réglé de cette métaphore
dans une situation où la pluralité devient conflictuelle… concevoir une voie « comme…une » pour le plus
grand nombre. Le commun est à penser comme co-activité, et non comme coappartenance, copropriété
ou copossession.
Proposition2 : penser le re-présenter en se posant à chaque fois la question de
- quelle est la valeur du préfixe "re" dans "représenter" ?
- présenter à nouveau ou à la place de quelque chose, à nouveau dans le temps ou à la place de
quelque chose dans l'espace.
Quels rapports entre le commun et la représentation aujourd’hui ?
Tous deux sont en crise. Crise de la représentation politique et de ses représentants depuis plus de vingt
ans. Aporie du commun (voir l’inanité des débats politiques sur l’identité nationale, il y a quelques
années jusqu’à aujourd’hui).
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Voici quelques formulations de problèmes qui j'espère vous donneront envie (en-vie !) de méditer ces
philosophes.
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Hannah ARENDT
"La pluralité humaine, condition fondamentale de l’action et de la parole, a le double caractère de
l’égalité et de la distinction. Si les hommes n’étaient pas égaux, ils ne pourraient se comprendre les uns
les autres, ni comprendre ceux qui les ont précédés ni préparer l’avenir et prévoir les besoins de ceux qui
viendront après eux. Si les hommes n’étaient pas distincts, chaque être humain se distinguant de tout
autre être humain présent, passé ou futur, ils n’auront besoin ni de la parole ni de l’action pour se faire
comprendre. Il suffirait de signes et de bruits pour communiquer des désirs et des besoins immédiats et
identiques." Chapitre V l’action Condition de l’homme moderne Edition Calmann-Lévy 2007 p 231-232
Denis DIDEROT
"Il y a un peu de testicule au fond de nos sentiments les plus sublimes." Lettre à DAMILAVILLE du 3
novembre 1760
"Nous voilà bien loin de nos aveugles, me direz-vous ; mais il faut que vous ayez la bonté, Madame, de
me passer toutes ces digressions." Lettre sur les Aveugles p. 57. "Et toujours des écarts, me direz-vous !
Oui, Madame, c’est la condition de notre traité." Lettre sur les Aveugles p. 77.
"Si je vous arrête encore un moment à la sortie du labyrinthe où je vous ai promené, c’est pour vous en
rappeler en peu de mots les détours." Lettre sur les sourds et muets p. 132.
"Non, non; il faut que, tôt ou tard, la justice soit faite. S'il en arrivait autrement, je m'adresserais à la
populace. Je lui dirais : 'Peuples, dont les rugissements ont fait trembler tant de fois vos maîtres,
qu'attendez-vous ? pour quel moment réservez-vous vous et les pierres qui pavent vos rues ? Arrachez-
les…" Histoire philosophique et politique du commerce et des établissements des Européens dans les
deux Indes 3è édition 1781 tome I livre iii p 398
« Mais les nègres, - poursuit-il sont une espèce d’hommes nés pou l’esclavage. Ils sont bornés, fourbes,
méchants et ils conviennent eux-mêmes de la supériorité de notre intelligence, et reconnaissent presque
la justice de notre empire.
Les nègres réplique DIDEROT courroucé et toujours plus offusqué sont bornés parce que l’esclavage
brise tous les ressorts de l’âme. Ils sont méchants, pas assez avec vous. Ils sont fourbes, parce qu’on ne
doit pas la vérité à ses tyrans. Ils reconnaissent la supériorité de notre esprit, parce que nous avons
perpétué leur ignorance ; la justice de notre empire, parce que nous avons abusé de leur faiblesse. (…) A
qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut-être la propriété d’un souverain ; un fils la propriété
d’un père ; une femme la propriété d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un nègre, la
propriété d’un colon ? » RAYNAL Histoire philosophique… 1781 tome VI p 130
DIDEROT prophétise l’imminente révolte et l’apparition sur la scène d’un SPARTACUS décidé à
revendiquer les droits universels de l’homme : « Eh bien ! Si l’intérêt a seul des droits sur votre âme,
nations de l’Europe, écoutez-moi encore. Vos esclaves n’ont besoin ni de votre générosité ni de vos
conseils pour briser le joug sacrilège qui les opprime (…). Il ne manque aux nègres qu’un chef assez
courageux pour les conduire à la vengeance et au carnage. Où est-il ce grand homme, que la nature doit
à ses enfants vexés, opprimés, tourmentés ? Où est-il ? Il paraîtra, n’en doutons point. Il se montrera, il
lèvera l’étendard sacré de la liberté. Ce signal vénérable rassemblera autour de lui les compagnons de
son infortune. Plus impétueux que les torrents, ils laisseront partout les traces ineffaçables de leur juste
ressentiment. Espagnols, Portugais, Anglais, Français, Hollandais, tous leurs tyrans deviendront la proie
du fer et de la flamme. Les champs américains s’enivreront avec transport d’un sang qu’ils attendaient
depuis si longtemps, et les ossements de tant d’infortunés, entassés depuis trois siècles, tressailliront de
joie. L’ancien monde joindra ses applaudissements au nouveau. Partout on bénira le nom du héros qui
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aura rétabli les droits de l’espèce humaine, partout on érigera des trophées à sa gloire. » RAYNAL Histoire
philosophique… 1781 tome VI p 138-139
François RABELAIS -
GARGANTUA Œuvres complètes La Pléiade 1994 p 49
Un dizain gage de santé et de plénitude !
Amis lecteurs, qui ce livre lisez
Despouillez vous de toute affection,
Et le lisant, ne vous scandalisez.
Il ne contien mal ne infection;
Vray est qu'icy peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire;
Aultre argument ne peut mon cueur elire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme
Mieulx est de ris que de larmes escripre
Pource que le rire est le propre de l'homme.
François-Marie AROUET dit VOLTAIRE
"Qu’est-ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et
d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature.
Qu’à la bourse d’Amsterdam, de Londres, ou de Surate ou de Bassora, le guèbre, le banian, le juif, le
mahométan, le déicole chinois, le bramin, le chrétien grec, le chrétien romain, le chrétien protestant, le
chrétien quaker, trafiquent ensemble : ils ne lèveront pas le poignard les uns sur les autres pour gagner
des âmes à leur religion. Pourquoi donc nous sommes-nous égorgés presque sans interruption depuis le
premier concile de Nicée ?" Dictionnaire philosophique Extrait de l'article "Tolérance"
Gilles DELEUZE Georges GUATTARI Qu'est-ce que la philosophie ?
"Peut-être ne peut-on poser la question Qu’est-ce que la philosophie? que tard, quand vient la vieillesse,
et l’heure de parler concrètement. C’est une question qu’on pose dans une agitation discrète, à minuit
quant on m’a plus rien à demander…Il y a des cas où la vieillesse donne, non pas une éternelle jeunesse,
mais au contraire une souveraine liberté, une nécessité pure où l’on jouit d’un moment de grâce entre la
vie et la mort, et où toutes les pièces de la machine se combinent pour envoyer dans l’avenir un trait qui
traverse les âges. (…)
La philosophie est l’art de former, d’inventer, de fabriquer des concepts…Les concepts ont besoins de
personnages conceptuels qui contribuent à leur définition. Ami est un tel personnage, dont on dit même
qu’il témoigne pour une origine grecque de la philosophie: les autres civilisations avait des Sages, mais
les Grecs présentant ces “amis” qui ne sont pas simplement des sages plus modestes. Ce serait les Grecs
qui auraient entériné la mort du Sage, et l’auraient remplacé par les philosophes, les amis de la sagesse,
ceux qui cherchent la sagesse, mais ne la possèdent pas formellement. Mais il n’y aurait pas seulement
différence de degrés, comme sur une échelle, entre le philosophe et le sage: le vieux sage venu d’Orient
pense peut-être par Figure, tandis que le philosophe invente et pense par Concept. (…)
Qu’est-ce qu’un concept? Il n’y a pas de concept simple. Tout concept a des composantes, et il se définit
par elles. Il a donc un chiffre. C’est une multiplicité, bien que toute multiplicité ne soit pas conceptuelle. Il
n’y a pas de concept à une seule composante…Il n’y a pas non plus de concept ayant toutes les
composantes, puisque ce serait un pur et simple chaos: même les prétendus universaux comme concept
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ultime doivent sortir du chaos en circonscrivant un univers qui explique (contemplation, réflexion,
communication…). (…)"
Voici quelques extraits qui critiquent les "ouvriers" de la représentation : les philosophes…
Karl MARX (L'article de tête du numéro 179 de la « Kölnische Zeitung », Rheinische Zeitung, juillet 1842)
"La philosophie, et plus particulièrement la philosophie allemande, a un penchant pour la solitude, pour
l'isolement systématique, pour l'austère introspection qui d'emblée l'oppose et la rend étrangère aux
journaux, prompts à la riposte et au tapage, passionnés de la seule information. Saisie dans son
élaboration systématique, la philosophie est impopulaire ; son tisser intime apparaît au regard du
profane comme un exercice aussi peu sensé que peu pratique. On voit en elle une maîtresse de magie,
dont les incantations prennent un ton de solennité du fait qu'on ne les comprend pas. Fidèle à son
caractère, la philosophie n'a jamais fait le premier pas pour troquer l'ascétique soutane contre la mise
légère et conventionnelle des journaux. Seulement, les philosophes ne sortent pas de terre comme des
champignons ; ils sont les fruits de leur temps, de leur peuple, dont la sève la plus subtile, la plus
précieuse et la plus secrète circule dans les idées philosophiques. Le même esprit qui construit les
systèmes philosophiques dans les cerveaux des philosophes construit les chemins de fer avec les bras des
ouvriers."
(People's Paper, 19 avril 1856)
"De nos jours, chaque chose paraît grosse de son contraire. Nous constatons que les inventions
mécaniques douées du merveilleux pouvoir de réduire et de féconder le travail humain ne font que
l'exténuer et le surcharger. Par un étrange sortilège du destin, les sources de richesse nouvellement
découvertes se changent en sources de détresse. C'est comme si les triomphes des arts industriels
devaient s'acheter au prix de la déchéance morale. À mesure que l'humanité parvient à maîtriser la
nature, l'homme semble se laisser asservir par d'autres hommes ou par sa propre infamie. La pure
lumière de la science elle-même semble incapable de rayonner autrement que sur le fond obscur de
l'ignorance. Toutes nos inventions et tous nos progrès paraissent conduire à un seul résultat : doter de
vie et d'intelligence les forces matérielles et rabaisser la vie humaine à l'état de force brute..."
(L’idéologie allemande)
«"La lutte des philosophes contre la « substance » et leur totale négligence de la division du travail, base
matérielle dont est issu le fantôme de la substance, prouve simplement que ces héros ne se préoccupent
que d’anéantir des phrases, et nullement de changer les conditions sociales qui sont forcément à l’origine
de cette phraséologie."
11è Thèse sur FEURBACH : "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières,
ce qui importe c'est de le transformer."
Guy DEBORD La société du spectacle Gallimard
"1 - Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce
comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans
une représentation."
TIMON de PHLIONTE (325-235 av. J.C., disciple direct de Pyrrhon d’Elis)
"L'apparence où qu'elle se présente l'emporte sur tout."
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