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inférieure 0, la Banque Centrale pourrait acheter de larges montants d’obligations d’Etat de long
terme ce qui augmente les prix de ces obligations et diminue leurs rendements
Les taux d’intérêt de long terme jouent un rôle central et potentiellement important dans
la conduite de la politique monétaire. Le mécanisme de transmission de politique monétaire est
traditionnellement perçu comme allant d’un taux d’intérêt nominal de court terme-
généralement l’instrument opérationnel de politique monétaire- à un taux d’intérêt réel de long
terme qui peut influencer la demande globale. De ce fait, ce mécanisme de transmission de
canal du taux d’intérêt à long terme devient de plus en plus important lorsque les taux courts
approchent le plancher 0.
Récemment, il y’a eu des propositions impliquant l’utilisation des taux d’intérêt
nominaux de long terme pour la conduite de la politique monétaire. Ces propositions
impliquent, d’une part à une réaction au rendement des obligations de long terme, ou plus
radicalement, l’utilisation d’un taux d’intérêt de long terme comme instrument opérationnel de
politique monétaire.
En effet, dans des papiers antérieurs, nous avons eu à étudier les options qui s’offrent à
la banque centrale lorsque son instrument principal atteint la limite inférieure 0. Et dans le
sillage de ces options étudiées, une troisième option à la disposition des banques centrales
lorsque la limite 0 est atteinte est de tenter d’affecter les taux longs à la baisse en gérant les
anticipations du marché des actions futures de la politique monétaire. Cette approche de ciblage
des taux longs reflète une reconnaissance accrue de l’importance des politiques d’anticipations
en déterminant le comportement des taux d’intérêt et des prix d’actifs financiers.
Cette question a été longuement débattue dans la littérature sur la prise en compte des
prix d’actifs financiers dans la fonction de réaction des banques centrales (Wesche et Gerlach
(2008) ; Bernanke et Gertler (1999)). En d’autres termes, les banques centrales devraient-elles
donner de l’importance aux taux longs, aux cours boursiers, de terrains ou immobiliers dans la
détermination des taux courts ?
Comme analysé dans la littérature empirique, une littérature abondante sur la structure
par terme des taux d’intérêt a montré que les taux longs sont principalement déterminés par les
taux courts courants et par les anticipations du marché des taux courts futurs. Les banques
centrales contrôlent largement les taux courts courants en fixant une cible pour le taux
journalier. Ce pendant, les taux nominaux de court terme ont peu d’impact sur les décisions
d’investissement et de dépense dans le long terme.
Ainsi, les effets d’anticipations pourraient modifier les taux d’intérêt réels courant de
long terme de deux manières. D’abord, en convainquant le public que la politique monétaire
restera incitative plus longtemps que les taux d’intérêt nominaux de court terme futurs anticipés
seront plus faibles et par conséquent les taux d’intérêt nominaux de long terme. Ensuite,
convaincre le public que la politique monétaire réalisera un taux d’inflation plus élevé dans le
future, au moins en moyenne, pourrait diminuer les taux d’intérêt réels de long terme courant
anticipés, renforçant l’effet sur les taux longs anticipés d’un engagement perçu à une trajectoire
donnée pour la politique de taux.
Ces deux effets peuvent être illustrés en terme d’un simple modèle des prix des contrats
avec deux périodes. Les taux d’intérêt nominaux d’une période courant et futur anticipé
déterminent le taux d’intérêt nominal courant sur l’obligation à deux périodes. Si nous
supposons que le taux d’intérêt nominal courant d’une période ait été conduit à 0, mais que le
public prévoit un taux positif sur l’obligation à une période à la période suivante. Et dans ce cas,
si les autorités monétaires peuvent convaincre le public que leurs décisions conduiront le taux
d’une période à 0 dans la seconde période, le taux d’intérêt sur l’obligation à deux périodes
baissera dans la première période, en stimulant la demande globale.
Le premier canal opère ainsi en diminuant la politique de taux nominal future anticipé,
de ce fait en baissant les taux d’intérêt nominaux de long terme courants. Essentiellement, il
essaie de diminuer les taux nominaux davantage sur la courbe des taux, une fois que la
politique de taux ait été conduite à 0. Il dépend de la crédibilité des autorités monétaires à pré
s’engager à une politique plus incitative dans le futur- par exemple, à maintenir la politique du
taux 0 pour une période plus longue qu’il est maintenant anticipé.