ÊTES F S O V R RÉUSSI HRI 5776 DE TIC ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse SEPTEMbRE 2015 N°206 4€ LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE OUI, LA JEUNESSE EST TOUJOURS LÀ !! ÉCOLES, MOUVEMENTS, STRUCTURES… PANORAMA TICHRI : CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN ABORDER 5776 Le billet d’henri amar Sommaire du N° 206 AUTOMNE 2015 - Tichri 5776 C’est le cœur de la famille, c’est la déferlante d’énergie, c’est la relève pour demain. La jeunesse nous pousse, elle nous rappelle à l’ordre et nous motive. Etat des lieux à Toulouse > p 12 bilans A U MOMENT Où paraîtront ces lignes l’année 5775 sera sur le point de s’achever. Roch Hachana, Kippour : voici venu le temps des bilans. Celui, collectif, des nations et celui, plus ample encore, de la planète toute entière, cette précieuse orange bleue appelée à supporter, très bientôt, onze milliards d’humains, pas du tout résolus, hélas !, à en préserver la fragile existence. Bilan également, et peut-être surtout, que chacun d’entre nous se doit de dresser de ses intentions et de ses actes. D’un côté donc un monde plus que jamais incertain où s’effondrent les équilibres d’hier, fussent-ils ceux de la terreur, et où se dressent ou renaissent de nouveaux périls. Ici, c’est la loi impitoyable et folle du marché qui, livrée à elle-même et à ses suicidaires emballements, déborde l’économie réelle, défie ou assujettit le politique, et nourrit ainsi la fatale méfiance des peuples à l’encontre des dirigeants qu’il a pourtant élus. Là c’est une Europe en crise, doutant d’elle-même, qui hésite ou recule sur la voie du renforcement pourtant indispensable de son union. Là encore, c’est la barbarie du fanatisme d’un autre âge qui répand la terreur et convertit à son rêve totalitaire de nouveaux adeptes au sein même de nos démocraties essoufflées. Celles qui, cédant à la tentation du repli et aux dérives du populisme, renoncent à leurs valeurs fondatrices et qui, récusant les tragiques leçons de l’Histoire, se résolvent, face aux tyrans du moment et au terme de quelques moulinets verbaux, à de nouveaux Munich. On laisse ainsi un Vladimir Poutine poursuivre sa «récupération» de l’Ukraine, en attendant d’autres «reconquêtes». On se prépare à une réinsertion d’un Hafez El Assad, sanguinaire bourreau de son peuple, dans l’explosive poudrière d’un ProcheOrient en sanglante recomposition. On conclut enfin, avec les ayatollahs de Téhéran et sous la pression notamment du cynique apprenti-sorcier américain Obama, un accord « historique » qui, à moyen et peut-être même à court terme, s’avérera, ou plutôt se confirmera fatal marché de dupes. Sombres perspectives. Elles pourraient inciter à la passivité, cette démission de la volonté face à un destin aveugle. Celui que tisseraient, impavides les Parques, insensibles et inhumaines figures d’une Fatalité transcendante. Morale de l’impuissance et de l’inaction, celle que récuse fondamentalement l’éthique juive qui privilégie, en toutes circonstances, lucidité, engagement et action réparatrice. Lucidité du regard sur soi à laquelle nous invite, et même nous contraint, la sonnerie du Chofar que nous nous devons d’écouter et de faire résonner aux tréfonds de notre âme, le jour de Roch Hachana. Force de l’engagement réparateur au terme de la fervente journée de Kippour où, débarrassés des oripeaux de l’arrogance et de l’oubli, nous implorons la miséricorde et le pardon de notre Créateur. Couronnement enfin de cette trilogie à Souccoth, moment de joie et espace de sérénité dans ces fragiles cabanes de roseaux ouvertes vers le ciel… Henri Amar Arié Hénin et Raphaël Montanès : “”Garde la Mezouza et la Mezouza te gardera” Le billet d’Henri Amar 3 La page d’Yves Bounan 5 Actualité religieuse : Tichri en pratique, horaires et lieux 6 Petit manuel de Techouva 7 Dossier “Côté Jeunesse” 12 Les structures pour la jeunesse 14 Les EEI, l’alya des jeunes Toulousaines 17 La fête des enfants au Gan Rachi, CTeen, l’ORT 18 Gan Israël, Lev Tahor 20 La JJET, Hebraïca Jeunesse 22 Les associations : FSJU, CRIF, Hebraïca, Wizo, KKL, EDJ, Radio Kol Aviv 24 Le Bris des tables 29 Brèves communautaires 30 Mémoire : le traumatisme de Petitjean 32 à lire 33 Culture 34 Le sourire de Maurice Bitoun 37 Carnet communautaire 38 Ont contribué à ce numéro Henri Amar, Jacques Asseraf, Anny Beck, Dana Bensimon, Yves Bounan, Sophie Castiel, Néhama Chein, Patricia Dassa, Claude Denjean, Frédéric Kélif, Dominique Khalifa, Pierre Lasry, Laura Layani, André Loubaton, Maurice Lugassy, Haya Matusof, Haïm Matusof, Yoseph Ytzrak Matusof, Samuel Morali, Yaël Rueff-Salama, Kévin Sellem, Harold Avraham Weill, Nicole Yardeni. Aviv mag est une publication de l’ACIT Association Cultuelle Israélite de Toulouse, 2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46 Directeur de la publication : Yves Bounan Directeur de la communication : Serge Sellem Directeur de la rédaction : Pierre Lasry Rédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama Crédit photo : LSP, Bernard Aïach, Yaël Rueff-Salama Design, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200 Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected] Régie publicitaire : Joëlle Adjedj N° de commission paritaire : 1106G88068 Dépôt légal à parution AVIVmag n°206 septembre 2015 3 La page IMPORTANT d’yves bounan RÉSERVEZ VOTRE PLACE DE kIPPOUR Pour des raisons techniques, seront prioritaires cette année les personnes qui auront réservé et acquitté à l'avance leur places de kippour. VOUS POUVEZ Place homme Place dame Place Jeune ENCORE LE fAIRE > 50 € adhérent > 35 € adhérente > 15 € adhérent Nom : ...................................... Prénom : .............................. Nombre enfants : .......... Lieu de culte : .............................................................. Joindre un chèque correspondant au prix des places à réserver et l’adresser avec ce coupon à ACIT 2 place Riquet 31000 Toulouse Merci POUR MIEUx AGIR ET êTRE GUIDÉ DANS LES GRANDS MOMENTS Les Guides Thématiques de l’ACIT bientôt à votre disposition 4 C’est ensemble et lucides PAR RETOUR DE COURRIER > 100 € non adhérent > 70 € non adhérente > 30 € non adhérent qu’il faut regarder le futur. C ES FêTES DE TICHRI, sachons-le et comprenons-le, seront le reflet des prochaines années à venir. D’abord en raison de l’avénement d’une nouvelle équipe qui doit assurer la continuité tout en apportant “sa” touche de modernité Ensuite, à cause de la dynamique des départs vers Israël qui s’est accélérée ; depuis le début de l’année, 55 foyers, soit 140 Toulousaines et Toulousains ont décidé de s’installer en Israël. Enfin, 13 jeunes bacheliers de l’année ont décidé de poursuivre leurs études en Israël, c’est le plus gros départ jamais enregistré (11 sont issus d’Ohr Torah). Ces quelques chiffres ont un impact immédiat, ils veulent dire pour notre communauté 13 mariages de moins, 13 familles qui ne participeront pas à la vie collective, et donc une trentaine d’enfants qui n’iront pas dans nos écoles juives. Il faut faire ce constat en sachant que depuis de nombreuses années, certains jeunes avaient déjà décidé de partir vers d’autres villes françaises ou européennes pour y faire des études ou pour trouver un emploi. Pour autant, si je me suis présenté avec mes collègues aux dernières élections de l’Acit, ce n’est pas seulement pour faire ce constat, mais pour trouver des solutions car je ne me résoudrai jamais à des bilans médiocres ni ne me limiterai à des discours défaitistes. En voici 4 exmples. 1- Déjà je veux acter et constater qu’il reste à Toulouse une belle jeunesse, ambitieuse, et nous ferons tout notre possible pour la soutenir. Nous avons déjà commencé cet été en aidant les EEIF, le BBYO et en maintenant notre aide à Lev Tahor. Ce que nous voulons ainsi ? Tout simplement le meilleur pour nos enfants. Car ils ne sont pas simplement l’avenir de notre communauté, ils sont les citoyens de demain. 2- Dès la rentrée de septembre, il faut que les jeunes prennent part aux offices de Chabbat : Pour ce faire, nous organiserons tous les mois un Chabbat communautaire dans toutes les synagogues, afin de créer davantage de lien entre les familles. 3- Nous allons demander aux traiteurs de tout mettre en œuvre pour organiser des repas lors des conférences et des cours que nous organisons à l’EDJ. Nous avons bons nombre de projets, et nous avons besoin de participants pour les réaliser. Plus que jamais, il faut que toutes les personnes, quel que soit leur niveau religieux, appliquent le slogan « venez comme vous êtes » ! En clair et sérieusement, qu’elles se sentent intégrées et soient partie prenante de notre communauté. 4- La communauté actuelle ne peut plus compter que sur une poignée de personnes pour la faire vivre, et ce n’est pas normal, ce n’est pas digne de notre tradition. Il appartient à tous les juifs de la région, et non pas à un groupe uniquement de se mobiliser, de se rapprocher de nos lieux de culte et de culture, Notre communauté a toujours été citée en exemple à cause de son unité, et de son dynamisme au sein des associations. C’est cette unité que nous devons préserver, et encore améliorer. Je mettrai tout en œuvre pour ma part, pour favoriser l’unité de notre communauté, et pour le rapprochement entre les associations et les hommes. Cessons de laisser nos institutions enfermées dans les contingences du quotidien. Nos institutions doivent disposer de ressources pour se développer, d’ambition pour être visibles. Ces ressources et cette ambition, c’est vous, par votre présence, et par votre soutien qui les offrez à la collectivité ! Cette année, pour Tichri, venez avec vos familles dans les synagogues, venez nous prouver que nous ne sommes pas dans le déclin, mais au contraire que nous nous appuyons sur la situation actuelle pour rebondir, car nous sommes un peuple uni et debout. Chers coreligionnaires, notre communauté n’est certes pas parfaite, mais c’est la nôtre. Ensemble prenons en soin ! Chana Véhatima Tova Yves Bounan Président de la communauté juive de Toulouse AVIVmag n°206 AVIVmag n°206 septembre 2015 5 Judaïsme SIMHAT TORAH ROCH HACHANA CHEMINI ATSERETYOM kIPPOUR Tichri en pratiqueSOUCCOT HOCHAANA RAbbA pratique SELIHOT JEUNE DE GUEDALIA Jusqu’au mardi 22 septembre 2015 : • lundi et jeudi : 5h45 • semaine : 6h00 Mercredi 16 septembre 2015 • Début du jeûne : 6h05 • Selihot : 6h • Chahrit : 7h A. Yéchouroun : 6h30 au Gan Rachi • Minha suivi de Arvit : 19h30 • Fin du jeûne : 20h40 VEILLE DE ROCH HACHANA Dimanche 13 septembre 2015 : • Sélihot : 6h00 A. Yéchouroun : 7h au Gan Rachi suivi de Hatarat Nédarim (annulation des vœux). • 9h00 : visite au cimetière (prière pour les morts). • Allumage des bougies : entre 18h49 et 19h52. • Minha : 19h30 suivi d’Arvit du 1er soir de fête. A. Yéchouroun : 19h45 1ER JOUR DE ROCH HACHANA Lundi 14 septembre 2015 • Chahrit : 8h00 A. Yéchouroun : 9h00 Sonnerie du Choffar • Minha : 19h • Tachlikh :19h30 (Pont de Constantine du centre ville) (Pont de l’Hers de Balma) (Garonne, ave H. Barbusse, route d’Espagne de Chaaré Emeth) (Pont du Touch de Birkat Haim, Tournefeuille) (Canal latéral du Gan Rachi, à 100 m de l’école) • Arvit : 20h A. Yéch : 20h45 • Allumage des bougies : après 20h51 E 2 JOUR DE ROCH HACHANA Mardi 15 septembre 2015 : • Chahrit : 8h00 (A.Yéchour. : 9h00) Sonnerie du Choffar • Minha suivi d’Arvit de Chabbat: 19h30 A. Yéchouroun : 19h30 Arvit et fin de fête : 20h49 6 TOUT CE qU’IL fAUT SAVOIR AVIVmag n°206 CHAbbAT VAYELEkH CHOUVA Vendredi 18 septembre 2015 • Minha : 19h30 • Allumage des bougies avant 19h43 Samedi 19 septembre 2015 • Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00 Cours : 18h30 • Minha suivi de Arvit : 19h15 Fin de chabbat : 20 h 42 VEILLE DE kIPPOUR Mardi 22 septembre 2015 • Sélihot : 6h00, suivi de Chahrit et de Hatarat Nédarim (annulation des vœux). • Visite au cimetière (prière pour les morts) : 9h00 • Minha : 14h30 • Allumage des bougies : avant 19h36 (début du jeûne) • Kol Nidré : 19h30, suivi d’Arvit de Kippour et de la journée solennelle de prière A. Yéchouroun : 19h30 à l’EDJ. JOURNEE DE YOM kIPPOUR Mercredi 23 septembre 2015 : • Chahrit : 8h00 A. Yéchouroun : 9h00 (Yizkor vers 13h00) • Néïla (clôture) : 19h15 • Fin du jeûne : 20h34 CHAbbAT HAAZINOU CHOUVA Vendredi 25 septembre 2015 • Allumage des b. avant 19h30 • Minha suivi de Kabalat Chabbat : 19h15 A. Yéchouroun : 19h30 Samedi 26 septembre 2015 • Chahrit : 8h30 A. Yéch. : 10h00 Cours : 18h15 • Minha : 19h Arvit et fin de chabbat : 20 h 29 VEILLE DE SOUCCOT Dimanche 27 septembre 2015 : • Allumage des bougies : avant 19h28 • Minha 19h15, suivi d’Arvit de fête A. Yéch : 19h30 rue J. Chalande. 1ER JOUR DE SOUCCOT Lundi 28 septembre 2015 : • Chahrit : 8h30 (Mitsva du loulav) A.Yéchouroun : 10h00 • Minha : 19h15 suivi d’Arvit de Fête. • Allumage des bougies du 2e jour de fête : après 20h28 2E JOUR DE SOUCCOT Mardi 29 septembre 2015 : • Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00 • Minha : 19h suivi d’Arvit • Fin des premières fêtes : 20h27 CHAbbAT HOL HAMOED SOUCCOT Vendredi 2 octobre 2015 : • Allumage des bougies avant 19h14 • Minha suivi de Kabalat Chabbat : 19h A. Yéchouroun : 19h15 Samedi 3 octobre 2015 • Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00 Cours : 18h • Minha suivi de Arvit : 18h45 Fin de chabbat : 20 h 14 Rav Y.Y. MATUSOF HOL HAMOED SOUCCOT Mercredi 30 septembre, jeudi 1er, vendredi 2 et dimanche 4 ocrtobre 2015 • Chahrit : (pas de téphilines) • Mercredi, jeudi et vendredi : 7h • Minha suivi d’Arvit: 18h45 HOCHAANA RAbbA (VEILLÉE D’ÉTUDE) Samedi 3 octobre 2015 : A partir de 22h30 jusqu’à l’aube. Dimanche 4 octobre 2015 : • Chahrit : 7h30 • Allumage : avant 19h13 • Minha suivi de Arvit de fête : 19h, A. Yéchouroun : 19h15 CHEMINI ATSERET Lundi 5 octobre 2015 : • Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00 (Yizkor) • Minha : 19h suivi d’Arvit et réjouissances de Simhat Torah, procession des Sépharim A. Yéchouroun : 19h15 • Allumage des bougies : après 20h12 SIMHAT TORAH Dernier jour de Fête : Réjouissance avec la Torah Mardi 6 octobre 2015 • Chahrit : 8h30 - A. Yéch.10h00 • Minha : 19h suivi d’Arvit A. Yéchouroun : 19h15 • Fin de fête : 20 h 11 CHAbbAT bERECHIT Vendredi 9 octobre 2015 • Minha suivi de Kabalat Chabbat : 19h • Allumage des b.avant 19h14 Samedi 10 octobre 2015 • Chahrit : 8h30 A. Yéchouroun : 10h00 Cours : 17h45 • Minha : 18h30 Arvit et fin de chabbat : 20 h 05 Judaïsme Les lieux de culte à VOTRE DISPOSITION LE JOUR DE kIPPOUR HALLE AUx GRAINS Place Dupuy - 31000 Toulouse EDJ/ORANAIS -HEKHAL DAVID 2, place Riquet - 31000 Toulouse PALAPRAT 2, rue Palaprat - 31000 Toulouse CHAARé EMETH 35, rue Rembrandt 31100 Toulouse ADATH YéCHOUROUN ACHKéNAzE EDJ 2, place Riquet - 31000 Toulouse TOURNEFEUILLE BIRKAT HAïM 73, route de Tarbes - 31170 ADATH ISRAëL 17, rue Alsace Lorraine - 31000 Toulouse BALMA - BETH YOSSEF Chemin des Arènes - 31130 Balma ORATOIRE DE L’UNION Foyer de la grande halle, rue de Somport - 31240 l’Union OHR TORAH MICHKAN NESSIM 33, rue Jules Dalou - 31500 Toulouse LES JARDINS DE RAMBAM Chemin de Tucard - 31650 St-Orens ORT - ORATOIRE OR YOSSEF 14, rue E. Collongues 31770Colomiers GAN RACHI TéPHILA LE MOSHé 8, Imp Suzanne Lenglen 31200 Toulouse RITE ACHKENAzEYECHOUROUN • Roch-Hachana : 17 rue Alsace Lorraine • Yom Kippour : EDJ, salle Jérusalem • Souccot—Simha Torah (avec Soucca) : Rue Jules Chalande • Chabbat Béréchit : 17 rue Alsace Lorraine Petit manuel de Techouva Plus que quelques jours avant de se laisser transporter par le son émouvant du Shoffar. S I DE TRèS NOMBREUSES raisons ont été apportées par nos sages pour expliquer le sens de cette mitsva si particulière, il s'agit en réalité d'une gzeirat hakatouv, c'est un commandement totalement irrationnel. Le Rambam, Maimonide, rapporte qu'il y a malgré tout une allusion très claire. Le son strident vise à nous réveiller et à nous sortir de notre torpeur, puis à fouiller dans nos actions afin de revenir vers Dieu. Le Shoffar serait donc, d'après le Rambam, un catalyseur de Techouva. Il serait là pour allumer l'étincelle, créer l'électrochoc qui nous permettra de revenir vers Dieu'. Pourquoi pas après tout. Reste à comprendre pourquoi le Rambam nous parle de fouiller dans nos actions. Ne sommes nous pas au courant de nos mauvais agissements? Avons nous vraiment besoin de fouiller pour découvrir les fautes que nous aurions commises? N'est ce pas de la malhonnêteté intellectuelle? Par ailleurs, nous savons que Rosh Hashana n'est paradoxalement pas un jour de Teshouva. Le Rambam explique de fait que la confession de ses fautes, vidouï, est une étape indispensable à la Teshouva. Or le vidouï est totalement absent du rituel de Rosh Hashana, tout comme les supplications d'ailleurs. Comment peut-on donc considérer Rosh Hashana comme le 1er des 10 jours de pénitence si les éléments indispensables à celle-ci en sont absents ? Le secret de la réponse se cache dans la subtilité de la Techouva. S'il apparaît extrêmement clair à tout le monde qu'il est indispensable de regretter ses fautes et de s'engager à ne plus les réitérer à l'avenir, il est déjà beaucoup moins évident qu'il faille aussi s'intéresser à nos bonnes actions ! Ont-elles été toujours accomplies avec concentration, dans la bonne humeur, sans contrainte? Ou ont-elles été parfois (souvent même) accomplies par dépit, le cœur éteint, sans envie? Un homme peut se retrouver bouleversé de constater en se présentant devant Dieu à 120 ans, qu'aucune des mitsvot qu'il a pourtant accomplies rigoureusement durant toute sa vie n'est inscrite à son profit au tableau des mérites. Il se défendra alors maladroitement : "je ne comprends pas, j'ai pourtant prié 3 fois par jour durant toute ma vie. Pourquoi aucune des ces prières n'est inscrite à mon compte?" On lui répondra alors :"certes tes lèvres ont remué 3 fois par jour. Mais à quoi pensais-tu à ce moment-là ? Étais-tu vraiment tourné vers ton créateur ou étais tu perdu dans tes pensées ?". Quelle déception! C'est exactement le sens de la Teshouva de Rosh Hashana et du Shoffar qui l'accompagne. Nous encourager à fouiller au plus profond de nous même afin de passer au peigne fin les actions positives et les améliorer. C'est d'ailleurs là le sens du mot Shoffar qui vient du mot "leshaper", améliorer. Et c'est sans aucun doute le travail le plus difficile. Accepter que la Techouva ne concerne pas seulement les mauvaises actions mais aussi les bonnes (ou celles que l'on croit être bonnes tout du moins). Beau challenge. à nous de le relever et d'éviter ainsi de terribles désillusions. Soyez toutes et tous, ainsi que vos familles, inscrit(e)s dans le livre de la vie et que l'année 5776 vous apporte l'abondance, la joie et la santé. Avraham WEILL, (inspiré d'un commentaire du Rav Eliahou Schlesinger) AVIVmag n°206 septembre 2015 7 Par Jacques Asseraf Par Yossef Matusof Judaïsme KIPPOUR « POURqUOI JEÛNONS-NOUS 5776 : sans que Tu t’en aperçoives ? » Année de « Hakhel » Isaïe 57-58 Et Moïse prescrit cet ordre : « Au bout de sept ans, au temps de l’année de la Remise, lors de la fête des Tentes, au moment où tout Israël vient se présenter devant le Seigneur ton Dieu à l’endroit qu’Il aura choisi, tu liras cette loi, en face de tout Israël, à leurs oreilles. Assemble le peuple, hommes, femmes, enfants et l’étranger qui est dans tes portes, afin qu’ils écoutent, qu’ils apprennent à craindre le Seigneur ton Dieu et qu’ils veillent à accomplir toutes les paroles de cette loi.» (Deutéronome chapitre 31, 10 à 12) L A TORAH ORDONNE QUE tout Israël (hommes, femmes et enfants) se rassemble à l’issue de l’année chabbatique, pendant la fête de Souccot, le deuxième jour de cette fête, et qu’on fasse devant le peuple réuni, la lecture de certaines parties du cinquième livre de Moïse (appelé Michne Torah). Dans le Talmud, elle est mentionnée sous le nom de «Hakhel» (Kiddouchine 34a). Bien qu’il s’agisse d’une commandement positif lié à une date fixe, les femmes y sont astreintes, comme il est précisé dans le texte. Ce qui distingue le peuple d’Israël, c’est la Torah. Par elle, nous sommes séparés de tous les peuples de la terre, par elle seule, notre peuple bénéficie du monde futur. Il est donc essentiel que, périodiquement, nous soyons tous rassemblés pour entendre le message du Livre, il est important que ce message soit entendu par tout le peuple, hommes, femmes et enfants. Ils se demanderont quel est le sens de cet immense rassemblement, et ils réaliseront que c’est la Torah qui est notre trésor le plus précieux, notre gloire et notre honneur. Ils apprendront à l’apprécier, à l’aimer et voudront connaître Celui qui nous l’a donnée, le craindre et l’aimer comme il est dit dans le texte : « Qu’ils apprennent à révérer l’Eternel » (Sefer ha’hinou’h). D’après les sages du Talmud, enfants «TAF» cité dans le verset signifie les bébés, même ceux qui tètent encore leur mère. Les hommes doivent venir pour apprendre, les femmes doivent venir pour écouter, et les bébés, pourquoi viennent-ils ? Pour assurer une bonne récompense à ceux qui les accompagnent. Lorsque Rabbi Josué entendit cette interprétation du verset, que ses amis avaient apprise le jour même à la yeshiva et qu’il avait réussi à savoir après avoir insisté auprès d’eux, il 8 AVIVmag n°206 Les différences entre le riche et le pauvre, l’érudit et l’ignorant, les grands et les petits, disparaissent. s’écria : « Vous avez une si belle perle dans la main et vous vouliez m’en priver ! » (‘Haguiga, 3a). Ce qui amena Rabbi Josué à s’exclamer avec tant d’enthousiasme sur le leçon qu’il venait d’entendre, c’est le fait qu’il avait lui-même été amené à la yeshiva dans son berceau par sa mère. Elle disait toujours : « Il faut que mon garçon s’habitue aux paroles de la Torah. En vérité c’est la raison essentielle pour amener les bébés à la lecture publique de la Torah » (Talmud Jérusalem Yebamoth). Depuis la destruction du Temple et jusqu’à sa reconstruction, très bientôt, et de nos jours, nous n’avons plus l’usage de mettre en pratique cette Mitsva du « Hakhel ». Pour autant, la Torah et les Mitsvot sont immuables, y compris les préceptes en vigueur uniquement à l’époque du Temple, dont le message spirituel et profond conserve toute sa valeur. Il convient, alors, d’adopter la pratique la plus adaptée à cette commémoration (Rabbi de Lubavitch). L’enseignement hassidique place le «Hakhel » comme une année d’unité de tout le peuple juif. Les réunions y sont alors multipliées et toute occasion est saisie pour se rapprocher soi-même et rapprocher tous les autres de la Volonté de Dieu. Les différences entre le riche et le pauvre, l’érudit et l’ignorant, les grands et les petits, disparaissent. Tous unis reçoivent et intériorisent les enseignements de la Torah. Par ailleurs, le « Hakhel » souligne aussi l’importance de l’éducation. En effet, les enfants les plus petits, dont la compréhension n’est pas développée, participent également au « Hakhel », permettant à ceux qui les conduisent d’être récompensés. Préparons-nous et engageons-nous pour ce grand rassemblement de l’année de « Hakhel » dans l’unité et la joie de Souccot dans le troisième Temple reconstruit et avec la réalisation de la prophétie de Jérémie : « Me voici les ramener des pays du Nord, les rassembler des extrémités de la terre … Une grande assemblée reviendra ici ». « Kahal Gadol Yachouvou Hena » (Jérémie 31.7-Haftara, deuxième jour de Roch Hachana). Chana Tova et Hag Samea’h Ouchnat Guéoula. Rav YY Matusof De tous les rites qui ponctuent le Yom Kippour, le jeûne apparait comme le plus emblématique, pour nombre de juifs d’affirmation. Aux yeux de nos coreligionnaires, il résume à lui seul la solennité et l’austérité de cette journée à nulle autre pareille. Gestuelle et paroles dédiées dans un même élan vers un Au-delà, le rite structure fortement notre relation au Ciel. S EUL JEûNE DU CALENDRIER hébraïque directement ordonné par le Texte biblique, il se retrouve chargé d’une forte connotation religieuse et spirituelle. Et, dans l’histoire de chaque individu juif, il va véhiculer un certain nombre de souvenirs ou de coutumes quand ce dernier se retourne sur son passé individuel ou familial. Trait d’union ou lien unique qui nourrit en chacun un sentiment d’appartenance communément partagé, il s’impose comme le parfait marqueur identitaire d’un vieux peuple auquel vont continuer d’adhérer les plus éloignés de la pratique religieuse. Le jeûne s’entend comme un acte de contrition que traduit une mortification toute relative et limitée dans le temps, pour des défaillances dont nous serions comptables. Pénitence et demande de pardon dans la reconnaissance implicite d’une conduite non-conforme aux termes du contrat passé aux origines avec le Ciel. Acte d’humilité par excellence d’une créature consciente de sa finitude, son respect entérine une certaine dimension dérisoire de notre existence en endossant, l’espace de 25 heures, un statut de précarité. Dès lors que, par la privation momentanée de nourriture, on s’abstient de répondre aux besoins élémentaires de l’organisme, on abandonne, en quelque sorte, notre souveraineté sur notre corps dont nous ne sommes, faut-il le rappeler, que de simples locataires quand le véritable propriétaire se trouve au dessus de nous. Toutefois, en le soumettant ainsi à cette épreuve physique, on accepte par cette démarche, le joug d’une Transcendance. Avec le souhait éminemment humain de susciter une mansuétude pour les défaillances morales ou spirituelles dont nous nous serions rendus coupables. Toujours dans la conscience lucide qu’à lui seul le jeûne ne saurait exonérer de tous les manquements portés à notre crédit à l’égard du Ciel ou vis-à-vis des hommes. Et, dans cette halte dans l’écume de nos jours, une méditation salutaire s’inviterait pour nous permettre de nous interroger sur la vanité des choses ou le sens de l’existence. audace inouïe l’impérium des sens et la tyrannie de la Raison. Quand, par des gestes venus d’ailleurs, le rite nous enjoint de rompre le cours de notre quotidien, pour une prière ou une bénédiction, il nargue, en quelque sorte, la prétention de la nature à nous dicter ses lois et à nous imposer ses servitudes. Il entend ainsi nous garder en éveil pour continuer à témoigner, dans tous les recoins de notre existence, d’une Présence. A nous échapper par à-coups de la matérialité terrestre et à essayer de nous affranchir quelque peu de ses pesanteurs. C’est la mission assignée à Israël : celle à laquelle nous adhérons quand, à Kippour, nos pas nous conduisent vers nos synagogues. Jacques ASSERAF En soulignant de la sorte les fragilités de notre fonctionnement physiologique et sa dépendance vis-à-vis des nourritures terrestres, cette contrainte faite au corps révèle paradoxalement une tentative, certes éphémère et limitée, de maitriser pulsions et forces animales qui régissent toute vie. En s’y conformant, on défie l’espace d’une journée, l’état de nature aux règles intangibles et inexorables. C’est là, la signification première du rite, sa raison d’être pour mettre en exergue l’essence même du judaïsme. Défi permanent à la nature et à ses lois. Opposition frontale aux déterminismes qui régulent la marche du monde et ses créatures. Quand, insolemment, le judaïsme proclame la Présence d’un Dieu Un et invisible, il enfreint avec une AVIVmag n°206 septembre 2015 9 Jalons de la communauté J’abonne un ami à AVIVMag Je souhaite faire découvrir AVIVMag à un ami. Grâce à ce coupon, il recevra directement le prochain numéro ainsi qu’un bulletin d’abonnement à tarif préférentiel. Merci d’expédier à Monsieur, Madame .......................................................................... Adresse postale .................................................................................................................. adresse web..................................... Tel..................................... le prochain numéro à titre d’essai, ainsi qu’un bulletin d’abonnement. L’enfant a toujours un instinct sûr. Il sait, que, lorsqu’il désire ardemment quelque chose, il peut le demander de tout son cœur. Il sait que, très probablement, sa sincérité fera son effet et que ses parents, qui l’aiment au-delà même de ce qu’il peut imaginer, ne résisteront pas à sa demande : ils lui donneront ce qu’il désire. Grâce à mon parrainage, un numéro spécial 200 pages sur la communauté juive de Toulouse lui sera offert pour tout abonnement souscrit. (16 euros l’abonnement) Bulletin à adresser à : ACIT Abonnements 2 place Riquet 31000 Toulouse Mon nom : ..................................... 5776 : une année de 13 mois C ette année est une année embolismique. Aussi notre calendrier compte-t-il cette fois treize mois. Au lieu d’un seul Adar, nous en avons deux : Adar-Richon (Premier Adar) et Adar-Chéni (Deuxième Adar). Notre calendrier juif est basé sur la lune. Celle-ci, au commencement de chaque mois hébraïque, paraît dans le ciel sous forme de mince croissant qui grandit chaque nuit jusqu’à devenir une pleine lune bien ronde au milieu du mois. Ensuite, elle commence à décroître et finit par disparaître complètement vers la fin du mois, pour paraître de nouveau au commencement du mois suivant. Quand la lune paraît d’abord sous forme de mince croissant, elle est appelée « Nouvelle Lune » (en hébreu Molad : naissance de la lune). Le Chabbat qui précède la Nouvelle Lune, nous annonçons et bénissons le mois nouveau (sauf celui de tichri qui est béni par Dieu seul). La période comprise entre une Nouvelle Lune et une autre est d’un peu plus de vingt-neuf jours et demi. C’est la durée d’un mois lunaire. Toutefois, comme nous ne pouvons avoir une moitié de jour appartenant à un mois, et l’autre moitié au mois suivant, notre calendrier a été arrangé de telle sorte que nous ayons des mois hébraïques comprenant tantôt vingt-neuf jours, tantôt trente, jamais plus, jamais moins. Voilà pourquoi nous avons parfois un seul jour de Roch’Hodech, et parfois deux. Un seul, cela signifie que le mois en cours compte vingt-neuf jours. Dans le cas où il y en a deux, le second jour de Roch’Hodech est le premier jour du nouveau mois, tandis que le premier est le dernier jour (le trentième) du mois finissant. Souvenez-vous bien de cela. Ainsi quand nous avons annoncé la Nouvelle Lune d’AdarRichon (cette année), nous avons dit : « Roch’Hodech Adar-Richon sera le vendredi et le samedi ; puisse-t-il nous être bénéfique ! ». Cette annonce nous fait comprendre immédiatement que le mois finissant de Chevat compte trente jours, et que le premier jour d’Adar-1 est le Samedi qui suit. Dans une année « régulière », nous avons six mois « pleins » de trente jours chacun, et six mois « courts » de vingt-neuf, alternant les uns avec les autres (30-29, 30-29, etc …). Ce qui nous donne un total de 354 jours dans l’année hébraïque (certaines années, nous « perdons » un jour, d’autres, nous en «gagnons» un, ce qui fait un total annuel de 353 ou 355 jours selon le cas. Il y a de bonnes raisons à ces fluctuations : celle par exemple d’éviter que Yom Kippour ne tombe un vendredi Par le Rav Yossef Y. MATUSOF ou un dimanche. I L PEUT ARRIVER parfois que l’enfant ait désobéi, que, dans un instant de révolte, il ait fait ou dit des choses qui, fondamentalement, ne lui ressemblaient pas. Au moment, qui vient toujours, où il veut retrouver la certitude de leur amour, il se présente devant eux et sa seule venue est, en soi, une demande de pardon. Ses parents sont liés à lui par nature ; ce lien-là, même quand il semble affaibli, est toujours présent et il révèle sa puissance dès qu’il est sollicité. Quels que soient les actes commis, l’enfant a toujours une place dans le cœur de ses parents. Yom Kippour est un jour où des sentiments similaires nous animent. L’année écoulée a apporté à chacun son mélange particulier de réussites et, peut-être, de défaillances. Parfois, celles-ci ont pu nous écarter du chemin tracé de toute éternité par notre Créateur, notre Père. Parfois, lorsque nous nous arrêtons un instant et que nous prenons conscience de l’ampleur de cet éloignement, une idée bouleversante nous envahit : « Et notre Père ? Et Son amour ? » Yom Kippour arrive et la perspective change. Comme des enfants, nous venons devant Lui en ce grand jour. Nous Lui demandons – dans les mots antiques de la prière, dans les cérémonies éternelles du jour, dans les chants qui semblent pénétrer les cieux – de nous renouveler Son amour paternel. Sans doute est-ce la raison qui fait que, ce jour-là, les synagogues voient revenir ceux qui, dans l’année, n’en connaissent pas toujours et régulièrement la route. Sans doute est-ce la raison, aussi, pour laquelle les prières qui s’y élèvent évoquent davantage des cris du cœur que des mots ritualisés. Le jour de Yom Kippour est ce moment unique où notre Père, Dieu, entend nos demandes et voit notre venue. Il est ce jour où l’essence de notre âme s’unit à l’essence divine. Il est enfin ce jour où tous les bonheurs de l’année qui commence sont comme en germe, ne demandant qu’à apparaître dans notre quotidien. Yom Kippour est bien ce jour unique. Dieu nous y attend, nous y vivons. Pour une année bonne et douce. CHANA TOVA. Bonne et douce année. Rav Haim Matusof AVIVmag n°206 septembre 2015 10 AVIVmag n°206 11 DOSSIER Côté Jeunesse à LA SUITE des dernières élections de l'ACIT, le nouveau Président et son Conseil d'Administration ont fait de la Jeunesse l'un des principaux chantiers du mandat. En effet, au-delà du fait que la jeunesse représente la relève et l'avenir, une jeunesse active est aussi et surtout un révélateur de la vitalité d'une communauté juive. Et le premier constat à établir est assez prometteur. Il faut couper court aux idées reçues ou répétées ici et là sur une jeunesse toulousaine fuyante et absente. La jeunesse juive a toute sa place à Toulouse. Cette jeunesse est certes complexe parce qu'elle est plurielle et manque peut-être de cohésion et de lien ; mais elle fait preuve d'un dynamisme hors du commun et sait prendre ses responsabilités. Il n'y a qu'à regarder le panel dressé dans les pages suivantes de ce numéro d'Aviv et les différents articles de ce dossier pour finir de s'en convaincre: la communauté juive de Toulouse dispose d'une vraie et belle jeunesse. Avant toute chose, Toulouse est dotée de structures éducatives d'excellence. Nos écoles sont le poumon de la communauté. On a beaucoup évoqué les difficultés d'effectifs liées aux derniers départs de Toulouse et à l'Alya. Il est une solution à ces départs importants : il reste énormément d'enfants toulousains à qui il faut faire découvrir l'école juive et autant de parents qu'il faut aider à faire ce choix décisif. En ce qui concerne le départ des nouveaux bacheliers vers Israël (comme cela est détaillé dans la suite du magazine), il ne faut certainement pas voir là le symbole du déclin d'un Toulouse qui se vide. C'est avant tout une démonstration de la 12 AVIVmag n°206 réussite de nos écoles. C'est révélateur d'une jeunesse ambitieuse, décidée et très proche d'Israël qui constituera autant de repères toulousains et de passerelles pour les jeunes ou moins jeunes qui seront demain séduits par l'Alya. Ils sont une chance pour Toulouse. Nous disposons également de mouvements de jeunesse très dynamiques, en voici quelques exemples concrets: - Les EEIF ont réuni plus de 120 jeunes toulousains de 7 à 22 ans (des bâtisseurs aux animateurs) sur les différents camps d'été en France et au Japon, en Juillet. - Le voyage Oranim du BBYO en Israël a réuni une douzaine de jeunes toulousains. Dans le cadre de ces séjours, ces deux mouvements ont été soutenus financièrement par l'ACIT juste avant l'été. - La JJET, nouveau mouvement créé à l'initiative de Laura Layani et de son équipe dynamique, a réussi à rassembler une centaine d'étudiants pour chacun de ses évènements de l'année 2015 (repas chabbatique, afterwork, barbecue, conférence...). - Lev Tahor permet tous les jours de l'année aux étudiants toulousains de se retrouver autour de cours de Torah avec une équipe jeune et extrêmement compétente. Ce mouvement accueille aussi de nombreux étudiants pour chabbat et les fêtes. Des voyages, des soirées et bien d'autres évènements sont également organisés et permettent à de nombreux étudiants de se rencontrer. La rentrée s'annonce très chargée avec une nouvelle équipe et de nombreuses activités. Ces actions sont aussi largement soutenues par l'ACIT qui a très récemment décidé de maintenir son aide. - La Jeunesse Loubavitch a célébré les 40 ans de son centre aéré à Toulouse avec, un très grand succès pour l'édition 2015. Là encore, l'ACIT se tient aux côtés de cette institution toulousaine et soutient activement le Gan Israël. - Tous les midis de l'année, entre 20 et 40 jeunes lycéens de Fermat ou étudiants du centre ville se rejoignent à Yeshouroun pour partager un repas casher autour du Rav Gavriel Sebag et de son équipe, - Hébraïca Jeunesse, qui, en partenariat avec l'EDJ et en accord avec le Gan Israël, organise des centres aérés pendant les congés scolaires pour les enfants de 4 à 10 ans, avec des programmes riches et variés et un groupe d'animateurs expérimentés. Les exemples sont encore nombreux. Ce constat étant fait, l'enjeu est désormais de soutenir mieux encore cette jeunesse et l'aider à créer le lien dont elle a besoin. Plutôt que de les appeler à quitter Toulouse, il faut encourager les jeunes à rejoindre l'effort communautaire et à participer au développement de nos structures. Il faudra s'appuyer pour cela sur les forces vives et les mouvements de jeunesse bien entendu mais nous devrons également essayer de capter les jeunes qui n'ont pas eu la chance d'en faire partie. C'est ce à quoi le Conseil d'Administration de l'ACIT va s'atteler. L'ACIT a pour vocation principale d'administrer et d'animer la vie cultuelle de la communauté, c'est donc autour de cette mission religieuse que s'articuleront nos principaux efforts en y associant, comme il se doit, la jeunesse. L'une de nos priorités sera de recentrer la vie de la jeunesse juive à l'Espace du Judaïsme. Les jeunes doivent s'approprier les lieux et s'y sentir chez eux, comme cela était le cas il y a une quinzaine d'années et que le bâtiment était tous les jours, tous les chabbats et toutes les fêtes rempli de jeunes et d'animation. Dans cette optique, voici quelques uns des premiers projets que nous allons essayer de concrétiser assez rapidement: - Créer le Bureau de la Jeunesse qui réunira un représentant de chaque mouvement de jeunesse leur permettant de se rencontrer et d'initier des projets communs. Cette structure facilitera également la relation entre la jeunesse et le Conseil d'Administration de l'ACIT. - Mettre en place un office des jeunes hebdomadaires à la synagogue de l'EDJ: les jeunes prennent les commandes de la synagogue et dirigent l'office. C'est en se sentant chez eux que les jeunes retrouveront les chemins de la synagogue. - Organiser l'anniversaire de Bar-Mitsva à la synagogue de l'EDJ : chaque année, nous encouragerons nos jeunes à inviter à la synagogue leurs amis et leur famille à l'occasion du chabbat anniversaire de leur Bar-Mitsva pour renouveler leur prestation (office, lecture de la torah, discours...). Les jeunes ont souvent beaucoup travaillé pour ce moment important de leur vie religieuse et il serait intéressant de leur proposer de réitérer leur performance d'année en année; ce qui créerait une animation régulière à la synagogue le Chabbat. - Organiser un repas chabbatique mensuel pour les jeunes: une semaine sur 4, les jeunes sauront qu'ils pourront se retrouver à l'EDJ pour partager ensemble un chabbat. - Créer au sein de l'EDJ un foyer de la jeunesse, c'est-àdire une salle qui soit dédiée aux jeunes. Dans cet espace, ils pourront travailler entre les cours durant la journée mais ce sera aussi et surtout un lieu de rencontre, d'activités et d'évènements qui doit être équipé en conséquence (WIFI, ordinateurs, bureaux, jeux vidéos, baby-foot...). - Proposer à la cafétéria de l'EDJ un menu étudiant avec un prix qui puisse attirer les jeunes et étudiants le midi. Cela se fera grâce à la participation et au soutien conjoints de l'ACIT et du FSJU qui subventionneront ces repas. La cafétéria doit devenir une plateforme de rencontre et un point de ralliement des jeunes. Dans le contexte que l'on connaît, la Communauté Juive de Toulouse (comme celle de France) se trouve à un tournant de son histoire. C'est avec la jeunesse que nous devons le négocier. Grande fête de Souccot au Gan Rachi 8 impasse Suzanne Lenglen le mercredi 30 septembre après midi et soirée “Simhat Bet Hachoeva” Animation pour adultes et enfants, jeux gonflables, travaux manuels Tsivot-hachem - Cours et conférence Musique Goûter apéritif, dîner sous la soucca Chana Tova Oumévoré'het Ce Centre Communautaire est un outil exceptionnel, un lieu unique en France mais il manque d'activité et de dynamisme ; il faut le rendre attrayant. Kevin Sellem AVIVmag n°206 septembre 2015 13 DOSSIER LEV TAHOR L NNE O I S S ROfE louse. UNIVERS J Yéshurun, c’est chez eux !!! C’est par ces mots que le Rav Gabriel Sebbag présente son action. Son but, offrir la possibilité aux lycéens et étudiants toulousains la possibilité de manger cacher tous les midis au prix d’un ticket de cantine, de mettre leurs Téfilins et d’assister à des cours. Le succès est garanti ! “Yes-Shurun” ne cesse de grandir et d’accueillir de nouveaux jeunes. LE TALMUD TORAH L’enseignement dispensé au Talmud Torah a pour finalité de permettre l’acquisition par les enfants des bases indispensables pour aller au-delà du simple déchiffrage des mots d’un texte liturgique et de la mémorisation éphémère d’une Paracha, d’une Haftara ou d’une faible portion d’un office. Dirigé par le rabbin Avraham Weill, le Talmud Torah s‘adresse aux enfants de 7 à 14 ans et fonctionne dans les locaux du Gan Rachi tous les dimanches matin. Contact : ACIT, 05 62 73 46 46 P u ENT t juif de To mme de M E n S LIS tablisseme rès large ga b A T T, L’É lus ancien é ropose une t n Master. e training L’OR p u d p L’ O RT LèGEt L O C CÉE- enseignemen n Y L E d’u un ,L RAH ale, il offre est le fruit ante O T OHR à la termin a réputation ipe enseign ves. qu 6e élè .S De la de qualité ment de l’é entre les lace. p n se ité de gra e investis de solidar on sont en5 61 26 43 54 i 0 u n : t q t c nti Conta ne gra staura authe et d’u t et une re terna Un in LE CENTRE AÉRÉ GAN ISRAëL à leur arrivée en 1975, Yoseph et Esther Matusoff, fondateurs et directeurs de l’école primaire Gan Rachi, ont implanté la branche toulousaine du réseau de colonies de vacances et de centres aérés – Gan Israël. Aujourd’hui leur fille aînée Néhama et son époux Moshé Chein dirigent ce centre. Entre semaines d’activités et camps de vacances, les enfants évoluent dans un environnement qui leur permet de grandir et de s’épanouir dans une atmosphère bienveillante et porteuse des valeurs fondamentales du judaïsme. HEbRAICA JEUNESSE Créée par le fonds Social Juif Unifié Sud-ouest, elle assure la coordination des mouvements de jeunesse et fédère la jeunesse dans l’ensemble de la région. Son projet éducatif est basé sur les valeurs de respect, de solidarité, d’autonomie et d’épanouissement personnel. En partenariat avec l’EDJ et en accord avec le Gan Israël, Hébraïca Jeunesse propose un centre aéré pendant les périodes de congés scolaires au sein du bâtiment de l’EDJ. Les enfants, de 6 à 12 ans profitent d’activités ludiques et éducatives tout au long de leurs semaines de vacances. 14 AVIVmag n°206 L E GA I H C A NR à le agasin l’ORT T est TS et L’OR e au bTS, sant à 5 b éritable m v 6 is De la ons, about eliers et un 1 15 92 60 i 6 t t 5 forma rnat, des a tif. Contact : 0 te si Un in nt le dispo e s finali OH R AH R TO Créée en 2011 à Toulouse, elle s’adresse aux étudiants et jeunes actifs entre 18 et 30 ans. Elle propose des cours accompagnés d’un repas (gratuit), également des cours de danse et de cuisine pour les filles. Elle se mobilise pour la visite de personnes âgées. Elle crée aussi des soirées orientales et des soirées à thèmes lors des fêtes religieuses, des « chabbats inter-villes » qui donnent l’opportunité aux étudiants de rencontrer d’autres jeunes des villes alentours mais aussi de voyager. LA JJET La Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse est une association créée en 2015, qui a pour vocation d’être un mouvement de rassemblement ouvert et actif. Elle reçoit le soutien du fSJU et de l’ACIT. Ce mouvement n’est ni trop religieux, ni trop politique, comme l’UEJf. “Le but est de chercher, rassembler et fédérer les étudiants que nous ne connaissons pas encore, et de ramener ceux qui se sont éloignés de la communauté autour d’activités ludiques et culturelles variées”. E MAIR et I R P AU che CHE s dès la crè ire. É R C E LA ille les petit cycle prima n D , N a e fin du , le G i accu LE GA h h la t n Rac r Tora squ’à être e Le Ga mpagne ju ntaire, Oh nt du bien e x e co les ac n complém ci perman t. (Heureu 1 32 83 u n o 56 o s a Avec e dans le s nt de l’enf …) Contact : 0 e hi ill trava ompagnem u Gan Rac c a c de l’a un enfant e comm LE bbYO Ce mouvement de jeunesse juif crée en 1924 donne des responsabilités importantes à des adolescents. A Paris, bordeaux, Montpellier, Nîmes, Marseille, Nice et Toulouse, le bbYO organise quatre conventions dans l'année. Elles ont pour but de réunir les jeunes juifs de la france entière, avec des activités aux thèmes et idéaux du bbYO : Judaïsme, Service Communautaire, Culture et Sport & Loisirs ainsi que des soirées. LES EEIf Les Eclaireuses Eclaireurs Israélites de france pratiquent la méthode éducative scoute. Il s'agit avant tout de l'éducation du jeune par le jeune à travers des activités ludiques, enrichissantes et formatrices. Pour que chaque enfant, chaque adolescent puisse s'épanouir à son rythme, les EEIf sont répartis en plusieurs tranches d'âge : • Les bâTISSEURS (de 8 à 11 ans). Les Bâts (c'est leur surnom) vivent des activités qui leur permettent de découvrir les valeurs du mouvement. • Les ECLAIREURS (de 11 à 15 ans). Les Eclais (c'est leur surnom) participent à des activités où ils développent autonomie, débrouillardise et prise de responsabilités. • Les PERSPECTIVES (de 15 à 17 ans). Les Pifs (c'est leur surnom) se retrouvent autour d'un projet collectif qu'ils décident et qu'ils mènent de bout en bout. Certains s'engagent ensuite dans l'animation. AVIVmag n°206 septembre 2015 15 DOSSIER DOSSIER Côté Jeunesse d’entre nous, cela a renforcé notre attachement aux valeurs que prône le mouvement des EEIF et plus généralement à celles du scoutisme. C’est réellement là que le slogan “Scouts, Creating a Better World” a pris tout son sens. Nous avons pu échanger avec bon nombre de scouts de différentes nations et leur expliquer qui nous étions, notre vie en temps que Juif et Français, nos coutumes, nos valeurs.. En espérant que tous ces EEIF et Scouts catholiques de France) à la cérémonie d'ouverture du Jamboree scouts sauront diffuser autour d’eux ce qu’ils ont Les PERSPECTIVES (15 – 17ans ) : Partici- vécu comme nous comptons le faire cette année pation au 23e Jamboree mondial et voyage de auprès de tous nos enfants et de notre commudécouverte au Japon nauté lors d’un numéro spécial. Vous avez été nombreux à suivre sur les réseaux sociaux les aventures des Pifs qui ont participé Les bATISSEURS (8-11ans) : 18 jours à la au Jamboree au Japon, grand rassemblement découverte de l’aventure sur KANTOUTAKOU mondial du scoutisme pour les 15 – 18 ans, et on 2015 vous en remercie ! Comme le dit la chanson « ils sont hauts comme Pour l’année 2015, c’est le pays du soleil levant trois pommes et n’ont peur de rien.. », nos 40 batisqui a été retenu. C’est donc au sud du Japon seurs ont campé sous la tente prés de 3 semaines qu’ont campé prés de 34 000 jeunes venus de 150 sous le soleil de Vougy, en Haute Savoie, région nations différentes ! Au programme: rencontres, distante, qui a stressé plus d’un parent mais a échanges, partages, réflexions autour des der- ravi le cœur de tous les enfants ! nières problématiques de notre planète, ou Ils ont séjourné avec le groupe de Paris de la syencore cérémonie de la paix à Hiroshima et visite des lieux pour la commémoration des 70 ans de la catastrophe. Ce sont 8 Pifs de Toulouse qui ont pu partir avec la délégation EEIF composée de 30 jeunes. Même si nous faisions partie de la délégation française, forte de ses 300 membres, nous avons également représenté le Judaïsme et nous étions sur place presque les seuls juifs. C’est donc dimanche 2 aôut, à l’occasion de la cérémonie intereligieuse que nous avons été invités sur scène. A cet occasion nous avons chanté «Osse Chalom bimromav» devant ces 34 000 Noam, Chayie, Salomé et Aaron, batisseurs jeunes, avant que Ethan Frajdenrajch ne bénisse nagogue de La Victoire et du groupe de Pavillon toute l’assemblée avec Birkat Hacohanim. sous-bois. Au programme, les incontournables classiques Ei : constructions, concours de bouffe, Ce fut une vraie prise de conscience pour les 30 Maccabiade, bivouac, veillées chants, auront membres de la délégation EEIF de l’importance rythmé ces 18 jours de rencontres, de découdu rôle que nous jouons au sein du scoutisme vertes et de partages, toujours placés autour de mondial et de l’impact que peut avoir même la nos trois piliers : le scoutisme, le judaïsme et la plus petite de nos actions. Pour un bon nombre citoyenneté. 16 AVIVmag n°206 Les ECLAIREURS (11- 15 ans) : trois semaines de partages, de découvertes et d’actions sur NEVERLAND 2015 Les 60 « éclais », tels qu’on les surnomme, de la Branche Moyenne de Toulouse se sont retrouvés pour camper du 7 au 28 juillet dernier, à Sorges, chez « Bernard et ses tournesols », près de Périgueux. Ils ont fait là bas la rencontre de 40 éclaireurs du groupe local de Paris Versailles. Tout comme les batisseurs, ils n’ont pas échappé aux incontournables activités Ei du mois de juillet et ont même cette année encore, transformés le camp en véritable petite ferme avec une belle poule et deux gros lapins ! Un énorme merci à tous les animateurs de Keikaku, Neverland et de Kantoutakou 2015 pour leur engagement sans faille. Concernant la rentrée : les activités reprendront après les fêtes de Tichri. Si vous souhaitez procéder à l’inscription de votre enfant à pour l’année 2015-2016 ainsi qu’au camp de Toussaint vous pouvez nous contacter via l’adresse mail de notre groupe local : [email protected]. A très vite pour de nouvelles aventures ! Hag Sameah Johanna Dray & Dana Bensimon Responsables du Groupe Local des EEIF Toulouse Lazare Brousse fRED kÉLIf : “CORRESPONDANT SPÉCIAL EN ISRAEL POUR NOS ENfANTS” Q UAND J’AI proposé de partager avec vous la grande aventure de l’Alya de tout un groupe de jeunes Toulousaines, il me semblait pertinent de faire référence à la fête de Pessah où l’on scande avec une confiance millénaire «Leshana haba birushalym », L’an prochain à Jérusalem. Vous avez sans doute tous lu les 3 livres d’Elie Wiesel, la Nuit, l’Aube et le Jour, ou comment passer d’une expérience terrible à une reconstruction pour aboutir et crier son amour de la vie et proclamer son identité avec fierté . C’est ce que nous avons vécu au cours de ces dernières années. Tout a commencé avant ce dramatique jour du 19 mars 2012, par des jeunes ayant reçu tout au long de leur jeunesse une réelle éducation avec un grand E, que ce soit au travers des écoles juives, ou au sein de familles exemplaires. Avec une transmission des valeurs du Judaisme et de la place d’Israël dans notre vie. Un changement radical est intervenu au lendemain de ce jour, où toute une génération a été et sera marquée à tout jamais. Sans vouloir entrer trop loin dans les discussions qui ont animé nos soirées et nos angoisses de parents, nous avons fait face à une détermination et une abnégation sans faille de nos enfants. Parallèlement, nous parents, avons créé un groupe, et avons tenu des réunions régulières, chacun amenant son expérience et ses compétences afin de permettre à nos enfants de se concentrer sur leur Bac. Après une visite des principales facultés d’Israël, notre choix s’est porté sur l’Université Hebraique de Jérusalem. thousiasme… et leur joie de vivre et de s’accomplir en tant que Juives. Comment vous décrire aussi la course entamée afin de finir toutes les formalités, les petites ruses afin d’éviter de faire la queue. Et les surprises dues aux horaires de travail israéliens ? A partir de ce moment là, et à la suite de reunions par Skype avec les responsables des programmes, les innombrables mails et rencontres avec le shaliah de l’agence juive, nous avons vu le bout du tunnel des paperasseries et autres formalités administratives, (nous sommes rodés et prêts à partager nos expériences si besoin, et ainsi éviter les fausses idées). Leur Bac en poche et pour la plupart avec mention, elles ont, entre deux sorties de «décompression», achevé leurs préparatifs . Pendant qu’une partie des parents les attendait en Israël, l’autre partie les accompagnait à Marseille afin de prendre un vol El Al avec aller simple. Comment vous décrire leur en- Cependant nous avons toujours trouvé face à nous des personnes souriantes, patientes et faisant preuve souvent d’un grand Ahavat Israël. Et nos filles le leur rendaient bien, je me souviens d’un coup de fil de ma fille qui ne comprenait rien à ce qu’on lui demandait et s’énervait contre son interlocutrice, et après lui avoir expliqué, s’excusait avec tout le groupe des filles en lui chantant une chanson. Cette Alya n’est qu’une Alya physique, c’est aussi une Alya spirituelle, une manière de compléter le triptique Am Israël, Torah Israël, Eretz Israël. Je voudrais rendre hommage également à tous les jeunes Toulousains qui ont aussi fait leur Alya cet été à destination de l’université Bar Ilan, dans des Yeshivot, dans des Midrashot, dans des prépas Massa , en tout plusieurs dizaines de Toulousains qui font preuve d’un courage et d’une conviction à toute épreuve. Ils sont, eux et leurs parents, de véritables héros, et je me souviens d’une étude sur l’huile utilisée pour la Ménorah du Beit Hamikdash où l’on nous expliquait que seule la première goutte d’huile de chaque compression d’olive était utilisée car elle est la plus pure. C’est comme cela que je vois nos jeunes, ils sont le meilleur de nous et je suis certain qu’ils contribueront à l’édification du troisième Beit Hamikdash avec la venue de Mashiach très bientôt (c’est ce qu’elles pensent aussi), ce n’est pas par hasard d’ailleurs si elles ont fait leur Alya le lendemain du 9 Av, tout un symbole. Voilà, cela fait plus d’un mois que nos filles sont installées à Jérusalem. Elles ont appris en un mois d’Hébreu intensif ce qu’elles ont étudié en plusieurs années ici, c’est là notre seul regret, que nos enfants ne maitrisent pas assez l’Hébreu à la fin de leur cursus scolaire . AVIVmag n°206 septembre 2015 17 DOSSIER DOSSIER Côté Jeunesse Retours d’été La fête des enfants du Gan Rachi CTEEN Chabad Teen International Heureux comme un enfant Rachi, une joie palpable sur leurs visages pendant les représentations « Tu comprends pourquoi on vibre ! », interpelle un papa heureux et fier de voir tous ces enfants proposer un magnifique spectacle à leurs parents. La traditionnelle fête de fin d’année s’est tenue mardi 30 juin après-midi dans la cour de l’école. Sous une chaleur dense, ponctuée de rafales de vent d’autan, les enfants de 2 à 10 ans ont offert un moment magique à leurs parents. A partir de 18 heures, les différentes classes se sont succédées, dans une fluidité sans faille et un rythme parfaitement bien maîtrisé. De mains de maitre, en LA JEUNESSE LOUbAVITCH POUR LES ADOLESCENTS Quand les plus petits viennent saluer le public … 18 AVIVmag n°206 Le succès est encore au rendez-vous cette année et il s'est même renforcé, plaçant l'ORT parmi les meilleurs établissements techniques de l'Académie. Pour mieux en juger, examinons le tableau des résultats de cette année scolaire, tous examens confondus. et quatre enseignantes de l’école protestante Jean Calvin. Très proches de la communauté, souvent invités et présents, les représentants de ce culte étaient heureux de partager ce moment privilégié. « Heureux comme un enfant au Gan ! », cette vé- Cette année les activités CTEEN ont réuni a Toulouse des jeunes de tout le Sud Ouest, de Pau à beziers pour différentes activités: "sushi dans la Soucca" "Hanouka sur le bateau" "Pourim dans les airs", un grand chabbat CTEEN mondial et un programme de 2 semaines au mois de juillet. véritables chefs d’orchestre, les enseignants ont chacun accompagné avec bienveillance et discrétion leurs classes. Chants, rondes, mîmes, scénettes, piécettes, avec costumes et décors très colorés, le public a voyagé dans la jungle avec les petits, dans les nuages autour de la terre ou encore sur un dance floor avec des plus grands. Une mention spéciale est à décerner à la classe de CM2, qui jouant leurs propres rôles d’élèves a adressé en musique un message très fort aux enseignants et à la direction de l’école « qui les ont aidé à grandir, et qui ont contribué à faire d’eux des êtres différents ». Les enfants avaient particulièrement bien préparé leurs spectacles et respiraient le bonheur de se produire devant leurs familles. A la fin de la fête, le directeur Y. Matusoff et un enseignant Moshé Chein, ont dansé une Hora effrénée avec quelques élèves, pour leur plus grand bonheur. Cette année pour la première fois le directeur du Gan Rachi Y. Matusof, a invité quelques élèves à l’ORT, des résultats en hausse rité qui transparaissait, est devenue le véritable credo de l’école. Y. Matusof a conclu la fête, avant d’inviter petits et grands à une kermesse et un repas, en rappelant aux parents et aux familles «qu’ils sont les meilleurs ambassadeurs de l’école». Dans ces temps difficiles, où les écoles subissent des stagnations voire des baisses d’effectifs, dans un contexte où de nombreuses familles quittent la Ville Rose et sa région pour voguer vers une nouvelle vie, en Israël ou ailleurs, les écoles subissent quelques difficultés. Ce sont bien les parents et le bonheur des enfants dans cette école qui sont les vecteurs privilégiés de cette éducation. YRS 2000 jeunes du monde se retrouveront a New York pour un chabbat plein CTEEN international , save the date : du 26 au 28 février N'hésitez pas à répondre présents aux prochains rendez-vous !! Renseignements : Cteen 05 61 21 27 87 07 82 01 02 60 [email protected] René bendavid, le chef d’établissement, nous parle de la rentrée à l’ORT : “Elle s’annonce particulièrement riche de projets et d’innovations : la création d’un Bachelor (Bac+3) dans le domaine des métiers de la Prévoyance, de la retraite et du patrimoine, la mise en oeuvre de cours d’entrepreneuriat, la poursuite du développement de l’anglais, pour ne citer qu’eux. Et bien entendu le renforcement de ce qui a toujours fait la richesse et l’identité de l’ORT : des projets éducatifs variés et motivants tels que sorties et voyages, l’accueil d’intervenants extérieurs, l’organisation de tables rondes sur des sujets d’actualité. Notre lycée est dynamique et il peut s’enorgueillir d’excellents résultats aux examens. Son internat permet aux jeunes élèves et étudiants de la communauté d’avoir un cadre privilégié, avec étude surveillée et un foyer entièrement équipé pour des conditions de confort propices à leur épanouissement personnel, social et scolaire.” L’ORT est un établissement d’enseignement secondaire et supérieur. Il assure un enseignement de la 3e à la terminale, puis au BTS et jusqu’au Bachelor. Il est pourvu d’un internat. Information : 05 61 15 92 60 et www.toulouse-ort.asso.fr AVIVmag n°206 septembre 2015 19 DOSSIER DOSSIER 40 ans de Gan Israël à Toulouse Côté Jeunesse Lev Tahor : “On ne s’arrête pas d’être Juif pendant les vacances !” UN ANNIVERSAIRE PARTICULIER LE CENTRE DE LOISIRS Les enfants du Gan Israël ont passé un mois de juillet très joyeux et extraordinaire, avec des souvenirs qui leur resteront gravés pour longtemps… En effet, 70 enfants sont venus chaque semaine, durant tout le mois et ont pu profiter d’activités, de chants, jeux, travaux manuels sur le thème : « Nos Héros » retraçant l’histoire de notre peuple. N’oublions pas les grandes sorties avec Walibi, Anima Parc, Odyssud, la Cité de l’espace, les piscines durant cet été caniculaire. Le Gan Israël a été particulièrement marqué par un grand chabbat plein au Gan Rachi, rempli d’ambiance, la rencontre avec Bel Eté où nous avons créé un échange intergénérationnel autour d’un atelier cuisine et puis la fête de l’anniversaire des 40 ans du Gan Israël à Toulouse. Dès leur arrivée en 1975, Yoseph et Esther Matusoff, fondateurs et directeurs de l’école primaire Gan Rachi, ont implanté la branche géant, piscine, jeu d’eau, cuisine et sorties au parc Walibi, à la Cité de l’Espace, ou activité avec les aînés de la communauté dans le cadre du programme Bel Eté, le tout dans une ambiance joyeuse, festive et éducative. ces activités. Des mamans, anciennes petites filles du centre aéré Gan Israël relatent à leur tour leurs souvenirs de jeunesse tout en regardant avec tendresse et fierté leurs enfants exprimer leur joie lors de cette fête. Un programme il ne suffit pas de le dire, il faut le faire… “On ne s’arrête pas d’être Juif pendant les vacances !” TÉMOIGNAGES toulousaine du réseau de colonies de vacances et de centres aérés – Gan Israël. Aujourd’hui leur fille aînée et son époux Néhama et Moshé Chein dirigent ce centre de La journée de célébration démarre par un repas pris avec les enfants dans le réfectoire du Gan Rachi. En présence du président de l’ACIT et président du Gan Rachi Yves Bounan, du Rabbin de Tou- chargé a rythmé l’après midi ensoleillé. Tout d’abord, pour le plus grand bonheur et la ferté des familles présentes, les enfants ont présenté le fruit de leurs activités du mois de juillet, en jouant de pe- NOA, 7 ans donne son avis sur ses vacances au Gan Israël : “On fait des sorties chouettes, à la Cité de l’Espace, dans des parcs, à Walibi, à la piscine ». On apprend plein de choses, sur la Torah, sur le 9 Av, sur des prières. Les animatrices nous apprennent beaucoup de chansons, en hébreu, en français, et en plus on se fait plein de copains de notre âge !” JESSICA NATAf, maman d’un élève du Talmud Torah depuis deux ans “Notre motivation à inscrire notre fils de 7 ans au Talmud Torah à la rentrée 2014 était une évidence. La question du bon moment s'est posée. Après l'année de CP, nous en avons parlé avec mon mari et avec notre fils. Il avait très envie de rencontrer d'au- PARDES HANNAH PARDESS MAMACH La Jeunesse Loubavitch de Toulouse organise 2 centres de vacances au mois d’Août pour des enfants de 8 à 16 ans venant de toute la France. « Ces colos » ont lieu, cette année, dans les Hautes Pyrénées, dans les vallées d’Aure et de Louron et accueillent 130 enfants. Les visées éducatives de nos centres de vacances sont de favoriser l’échange entre tous, développer l’autonomie des enfants et la découverte de la nature. Ces colonies de vacances permettent donc aux enfants de passer des vacances agréables, pleines de découvertes : le milieu montagnard, les activités sportives comme le rafting, l’escalade, l’accrobranche, le canyon, de grandes activités, des veillées variées et bien sûr le tout dans une ambiance juive chaleureuse et conviviale. Nehama Chein 20 AVIV mag n°201 Le Rav Yosseph Matusof, Esther Matusof son épouse, Nehama et Moshé Chein mains de maître. Entre semaines d’activités et camps de vacances, les enfants évoluent dans un environnement qui leur permet de grandir et de s’épanouir dans une atmosphère à la fois bienveillante et porteuse des valeurs fondamentales du judaïsme. Lors de la plupart des périodes de congés scolaires, le Gan Israël ouvre ses portes pour accueillir les enfants et leur propose des activités et sorties très variées, entre jeu de l’oie louse Avraham Weill, de la famille Matusoff et des membres du Conseil d’Administration de l’ACIT, les enfants animent le repas avec leurs cris d’équipe et entonnent les chansons debout sur leurs chaises. Y. Bounan relate ses souvenirs d’enfant au Gan Israël, alors que le Rabbin Weill, qui n’a pas « eu la chance de suivre ces activités étant jeune » dit son bonheur et sa satisfaction de voir son fils de 5 ans s’épanouir dans tites scénettes et des chansons sur le thème des Héros de l’Histoire Juive. Puis autour d’un goûter glacé et de pop corn, les enfants ont profité de structures de jeux gonflages et de jeux divers pendant toute l’après-midi. Une belle journée qui augure un bel avenir pour le centre aéré Gan Israël. Yaël Rueff-Salama tres enfants juifs qui, comme lui, allaient à l'école publique. Nous sommes ravis, tout autant que lui, de cette première année. Gabriel partait avec le sourire tous les dimanches matin. En une année et avec un suivi à la maison, il connait toutes les lettres et arrive à lire lentement. Avec deux parents anciens EEIF, il ira ensuite dans les mouvements de jeunesse, tout comme sa soeur. Tout viendra en son temps mais cet attachement à la communauté juive, quelques soient les villes ou les pays traversés a toujours été fondamental pour nous.” SARAH SEbbAG, maman d’Adam, 8 ans, Naomie, 6 ans et Eyal, 3 mois “L’éducation juive dans les institutions communautaires toulousaines a toujours fait partie de ma vie puisque j’étais au Bné Akiva, au Gan Israël, au Talmud Tora, à Ozar Hatora et aux EEIF. D’ailleurs mon mari et moi nous sommes rencontrés aux EEIF ! De fait il était évident pour nous d’assurer cette continuité auprès de nos enfants. Mes années d’enfance sont à jamais marquées de joies, de fous rires, de chansons et d’amis « pour la vie ». Le tout avec un degré de religion plus ou moins appuyé ; c’est ce qui m’a construite et qui me permet aujourd’hui de faire le meilleur choix pour l’éducation, la vie juive et le modèle familial que je veux offrir à mes enfants. Le Gan Rachi fait désormais partie intégrante de notre vie, Adam, 8 ans et Naomie, 6 ans sont épanouis, joyeux et heureux d’aller à l’école et de retrouver leurs amis. Mais surtout d’apprendre en plus de l’école, le pourquoi et le comment de chaque fête ainsi que les prières qu’ils connaissent déjà par cœur. Ou encore de ramener avec fierté une Hannoukia ou une Haggada qu’ils ont fabriqué pendant des semaines ! Le Rav Matusof et son équipe sont les mieux placés pour connaître et satisfaire autant que possible les besoins de chaque enfant tout en étant très à l’écoute de leurs parents (ce qui est unique il faut le dire !). Ce mélange éducation-religion nous correspond parfaitement et nous satisfait pleinement. Adam a fait son premier camp EEIF cet été, il lui tarde juste de recommencer… Naomie parle toute l’année du Gan Israël : des jeux, des sorties (Walibi ou Anima Park) ou des spectacles qu’ils préparent pour les parents. Enfin notre petit dernier Eyal, 3 mois rentre à la crèche en octobre.” L’année 5775 a été une année de redécouverte pour l’équipe Lev Tahor. Elle avait commencé avec les retrouvailles du Mardi, des conférences avec le rav Benchetrit et le rav Mordekhaï Bitton. Elle s’est poursuivie avec de nombreuses sorties, des activités et surtout cette possibilité offerte par les femmes et les hommes de l’équipe : découvrir les richesses spirituelles de chacun d’entre nous. Car plus que la richesse de notre spiritualité, l’équipe Lev Tahor se propose de faire découvrir à chacun, à son rythme et dans ses mots, la force de son attachement à notre héritage commun. C’est ainsi que Lev Tahor assure un cours hebdomadaire, tous les lundis, avec l’équipe de Mahanaïm, à l’EDJ, à 20H30, que le rav Bitton a mis sur pied une émission de radio : Torahspot. Tous les mercredis, à partir de 18H30, le rav traite des problèmes de l’actualité et de société, en proposant le regard de la Torah sur le monde tel qu’il va, tel qu’il est. En collaboration avec le rabbin Weill, le rav Bitton a également mis sur pied un journal diffusé chaque semaine : il s’agit de Torahspot ; 4 feuilles de divré Torah mais aussi et surtout, des questions/réponses qui traitent de tous les problèmes actuels. Tous les jours, l’équipe se tient à la disposition de la communauté et organise des cours, des études en binôme, des rencontres et des débats sur tous les thèmes, sans retenue ni tabou. Au Beth hamidrach de l’école Ohr Torah, là où ils pensaient nous éteindre, là ils croyaient nous faite taire, résonne, tous les soirs, dans la joie et l’intelligence, la voix de celles et de ceux qui étudient nos textes. Etudiants, étudiantes, jeunes de notre communauté qui sont déjà dans le monde du travail, ils sont assis, à l’écoute, dans une ambiance détendue, chaleureuse, accueillante, pour apprendre, écouter et partager. La communauté dispose d’une équipe unique en son genre, qui combine des connaissances approfondies en Torah et une expérience de vie et de contact avec l’autre, avec tous les autres…. Plus de 250 étudiants et jeunes de la ville ont participé à nos activités. L’année s’était clôturée avec deux barbecues qui ont réuni plus de 150 jeunes, ainsi qu’une yéchiva d’été mémorable. Le matin, on étudiait, l’aprèsmidi, c’était le paint-ball, le quad, le foot ; une ambiance mémorable fidèle à l’esprit Lev Tahor : l’équilibre de l’âme et du corps. Cette année, nous serons présents à la cafétéria de l’EDJ qui offrira des services pratiques aux étudiants. Lev Tahor sera aussi là pour animer, fédérer et poursuivre sa mission : transmettre, faire découvrir, enrichir… Encore un dernier mot, qui n’est pas celui de la fin mais celui du début : Brakha véhatslaha, bénédictions et réussite pour notre merveilleuse communauté. L’équipe Lev Tahor, contact , 06 12 98 45 81 Retrouvez-nous sur le facebook Lev Tahor AVIVmag n°206 septembre 2015 21 DOSSIER DOSSIER Côté Jeunesse Il manquait depuis des années un mouvement de rassemblement pour les étudiants de la cité toulousaine, un mouvement qui ne soit ni trop politique, ni trop religieux, ni trop clanique, qui puisse correspondre à tous les étudiants qui recherchent un groupe et une ambiance juive. Laura Layani, ex-responsable nationale du BBYO, a dressé ce constat, a entendu la demande des étudiants et a monté la JJET. Une nouvelle jeunesse pour Hébraïca jeunesse La JJET, la Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse la commission «vivre ensemble», Samuel Dassa, est trésorier et en charge de la communication, Léa Carsenty chargée des relations publiques et de la lutte contre l’antisémitisme, Yohan Castro est responsable des projets marketing (affiches...), Ruben Assouline responsable des étudiants du hors-Toulouse et Oury Bensemhoun responsable de la branche sport. Une dernière recrue prochainement ... ENTRETIEN qu’est ce que la JJET? LY : La Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse est une association ouverte depuis le 1er janvier 2015, qui a pour vocation d’être un mouvement de rassemblement ouvert et actif. Elle reçoit le soutien financier du FSJU et de l’ACIT. Nous ne voulions pas de mouvement trop religieux, d’autant qu’il existe le Lev Tahor, ni de mouvement trop politique, comme l’UEJF. Notre but est de chercher, rassembler et fédérer les étudiants que nous ne connaissons pas encore, et de ramener ceux qui se sont éloignés de la communauté autour d’activités ludiques et culturelles variées. Vous avez bâti un programme d’activités, pouvez-vous nous en donner les grandes lignes ? On se base sur le calendrier des fêtes pour proposer des chabbats avant chaque fête pour que les jeunes se retrouvent, proposer aussi des after work dans la soucca par exemple, des soirées et des activités sportives – en particulier du foot auquel participent essentiellement les garçons pour le moment. Nous avons fait le choix de monter la plupart de nos évènements dans le lieu qui est celui de la communauté l’EDJ. Nous faisons tous le constat que l’EDJ est un immense espace qui souffre de ne pas être rempli de monde et de jeunes, même si Katia Nakache travaille beaucoup dans ce sens, mais les jeunes étudiants n’ont pas pour habitude de s’y retrouver. quel est le public de la JJET, et comment adhère-t-on à l’association ? Le public cible est le jeune, toulousain ou non, entre 18 et 26 ans, qui a envie de se retrouver entre Juifs, 22 AVIVmag n°206 La JJET en action : en bas le bureau composé de Victoria Chetrit, Samuel Dassa, Oury Bensehmoun, Laura Betanne, Maxime Cohen, Léa Karsenty et Laura Layani de partager des chabbats avec ses amis, des moments avec des amis juifs, et bien sur de se faire de nouveaux amis. On n’adhère pas à notre association. Chaque soirée ou activité nécessite bien entendu une participation aux frais. Nous avons à ce jour près de 100 personnes qui viennent régulièrement à nos activités. Nous avons démarré avec le listing de l’ACIT et chacun de nous essaie d’amener de nouvelles personnes. Notre principal moyen de communication passe par notre page Facebook. En revanche, pour des questions de sécurité, nous sommes très vigilants lorsque nous acceptons de nouveaux amis sur cette page. C’est très filtré et vérifié. Il faut que chaque demandeur connaisse au moins une personne de l’association, et que cette personne nous assure qu’on peut l’accepter. Nous ne pouvons pas faire n’importe quoi et sommes très attentifs à cette procédure. Pour fédérer encore plus de jeunes, nous allons contacter dès la rentrée le rabbin de Tournefeuille pour capter les jeunes de l’est toulousain. D’autre part, le responsable communication est en charge de capter les jeunes inscrits à TBS et dans les écoles d’ingénieur. Nous espérons ainsi grossir nos rangs. Comment est organisé le staff de votre association ? Maxime Cohen est le mentor de notre association -conseiller spécial, Laura Bettane est vice-présidente et responsable de la communication, Victoria Chétrit est secrétaire générale et va prendre en charge de On observe de nombreux départs de Toulouse chez les jeunes bacheliers et certaines familles, votre association fédère des étudiants mais aussi de jeunes actifs, comment se positionne la JJET par rapport à ces velléités de départ ? Je ne sais pas de quoi demain sera fait, ce que je sais c’est qu’effectivement nous sommes de jeunes étudiants, de jeunes actifs qui souhaitons partager notre identité, et je peux dire aussi que l’objectif de l’association n’est pas de nous construire et de nous former pour partir et faire notre vie ailleurs. Voir autant de monde partir nous fait de la peine, et la communauté de Toulouse est certes active et dynamique mais elle semble vieillissante … Je sais que pour ma part, je travaille ici, je suis heureuse à Toulouse mais je ne connais évidemment pas l’avenir. Parmi les jeunes de la JJET, beaucoup visent une vie dans une ville plus grande que Toulouse, comme Paris. J’ai envie qu’on contribue à remonter et redynamiser cette belle communauté, et j’espère qu’après nous les jeunes reprendront le flambeau. Contact : Laura Layani, 06 10 73 96 53 ou Laura Betanne, 06 35 79 82 76 Propos recueillis parYaël Rueff-Salama Qui est Laura Layani ? 21 ans, étudiante en licence d’immobilier, en alternance. Née à Toulouse, elle y a grandi, y fait ses études et commence à travailler. Son parcours dans les mouvements de jeunesse – EEIF enfant et surtout au BBYO, où elle a pris des responsabilités locales puis nationale. Le Bnai Brith Youth Organization est un mouvement de jeunes leadership, qui compte cinq idéaux – culture, sport, leadership, judaïsme et service communautaire et concerne les jeunes de 13 à 18 ans. Il œuvre pour des action sociales et des activités jeunesses – séminaires, conférences, soirées, conventions, etc … Laura a occupé deux mandats de Présidence Nationale – 2012 et 2013– du mouvement, pendant lesquels elle suivait les bureaux régionaux et faisait le lien avec le bureau national de Paris, elle organisait les conventions nationales, et pilotait les activités et formations qui y étaient délivrées. Après avoir passé 6 mois à Montréal pour ses études, de retour à Toulouse elle fait un triste constat concernant les jeunes de son âge et les activités proposées. Monter un nouveau mouvement dans la ville meurtrie et qui se vide est devenu une évidence. Elle a rassemblé ses amis et les amis de ses amis et a monté la JJET, notamment Laura Betanne : " nos chemins se sont croisés et nous avons immédiatement pris le même chemin pour commencer cette belle aventure ". P armi les mouvements de jeunesse présents dans la communauté on compte la branche jeunesse d’Hébraïca. Créée par le Fonds Social Juif Unifié Sud-Ouest dirigé par Laurent Taieb son représentant local, Hébraïca Jeunesse assure la coordination des mouvements de jeunesse et fédère la jeunesse dans l’ensemble de la région. Son projet éducatif est basé sur les valeurs de respect, de solidarité, d’autonomie et d’épanouissement personnel. Depuis le mois de mai dernier, Philippe Salama a pris, à la suite de Laétitia Cooper, la présidence de l’association. Comptable dans une grande société, administrateur de l’association des Bébés Dauphins Toulousains depuis quatre ans et papa d’une jeune fille de sept ans, P. Salama prend ses nouvelles fonctions à cœur et propose avec son acolyte et membre du bureau Marion zerbib, professeur des écoles au Gan Rachi, un programme riche pour la nouvelle année. Les objectifs de cette équipe tiennent dans la volonté de continuer à travailler en collaboration avec Katia Nakache directrice de l’EDJ afin de proposer des centres de loisirs durant les vacances scolaires Top Chef, les Macabiades, et bien d’autres. Elle souhaite aussi mettre en place une session de formation BAFA en Juin 2016 afin de remettre progressivement en place la colonie d’été d’Hébraïca. Le soutien de l’ensemble des mouvements communautaire sera toujours le fer de lance d’Hébraïca afin de permettre le financement de projets spécifiques tels que le rassemblement mondial des scouts au Japon qui s’est déroulé en juillet 2015 – le Jamboree, auxquels ont participé les EEIF de Toulouse. Cette année, pour répondre aux besoins et envie des pa- rents et enfants, sera mis en œuvre un nouveau projet, toujours en partenariat étroit avec l’EDJ, les Yom houledeths Angels - anniversaires enfants personnalisés – qui seront lancés très prochainement. Pour tout renseignement contacter Hébraica à l’adresse : [email protected] AVIVmag n°206 septembre 2015 23 Nicole Yardeni Les associations acit31.com LE fSJU CRIf La belle amie de Bel été Des antisémitismes …. C’est une première : des activités variées tout un été, organisées par le fSJU et la créative Linda. Mais écoutez plutôt : Paul Coriat: “Je découvre Bel Eté s Les participants de Bel été déjeunent à la Prairie des filtres après leurs activités du matin. à droite, Linda Sztulman depuis cette année. Je suis enchanté par la prestation qui nous est offerte et surtout par les participants. Ce matin, nous avons fait de l’Aquagym avec un moniteur diplômé, une heure de gymnastique intense. Top niveau ! C’était formidable ! Cela nous a rajeuni de quelques années. Je ne peux qu’être ravi de cette initiative. L’entourage est fort sympathique. Nous ne sommes pas des vieux ! Nous sommes de jeunes retraités !” Maryse benguigui: “Linda a su créer un environnement, une ambiance. Tout le monde est décontracté, a envie de faire plaisir. jour, elle m’a dit : «Tu devrais venir à Bel Eté» J’ai dit : «Je veux bien essayer» C’est la deuxième fois que nous venons à la Prairie des Filtres. Nous avons fait une sortie remarquable au Gan Rachi où nous avons été reçus princièrement par tous les élèves. Ils ont été chaleureux, adorables. Nous sommes allés au lac de Saint Ferréol où nous avons pique-niqué. Après quoi, nous avons fait de l’aromathérapie. Tout est très bien organisé.” Rachel Roizes : “J’étais en vacances, je suis rentrée dimanche. Aujourd’hui, j’ai vu qu’il y avait encore des activités, je suis venue et ce matin, je me suis régalée. Il y avait des activités à la piscine. Nous avons pique-niqué à la Prairie des Filtres qui est magnifique. C’est très agréa- Linda Sztulman, coordinatrice régionale de Passerelle, chef de projet bel Eté : “Nous avons décidé au fond social, de proposer des activités dans le cadre de Bel Eté avec un programme où il y aurait des activités variées, culturelles, ludiques à Toulouse plage, intergénérationnelles avec le Gan. Le but était de permettre aux personnes âgées de sortir de leur isolement pendant les périodes estivales car elles ne pouvaient pas partir en vacances faute de moyens ou faute d’accompagnants. Il n’y a pas que des personnes qui rencontrent des difficultés financières mais aussi des personnes qui ont les moyens mais qui ne peuvent pas partir toutes seules. Nous partons de l’Espace du Judaïsme. Notre public est uniquement des personnes non dépendantes. Elles doivent pouvoir prendre le bus. La Mairie de Toulouse a mis à disposition de Bel Eté un éducateur spécialisé qui a donné des cours de gym aquatique. La réunion intergénérationnelle au Gan Rachi a été organisée par Nehama Chein autour d’un atelier de cuisine où il y a eu énormément d’émotion. Les enfants ont accueillis les participants de Bel Eté avec des chants. Ils ont partagé le repas. Ensuite les participants ont reçu un cadeau de la part des enfants. Je tiens à remercier les collectivités locales qui apportent leur soutien outre le Fond social juif unifié avec Laurent Taieb, Yvan Lévy, la Mairie de Toulouse avec son adjointe au Maire Brigitte Micouleau. Nous avons bénéficié des subventions du Conseil Régional, du Conseil Départemental et de la Mairie.” Propos recueillis par Pierre Lasry Si quelqu’un a un problème, il y en a trois qui viennent lui rendre service. Je dois ma présence à ma sœur. Un 24 Les associations LE SITE WEb DE L’ACIT AVIVmag n°206 ble. C’est une détente et pour un retour de vacances, c’est top !” “ M ais Madame, il faut savoir qui tire les ficelles, vous savez bien, ce qui tire les ficelles, c'est le Sionisme Mondialisé. » Nous sommes à l'intérieur de la Salle Barcelone, une salle municipale toulousaine qui, en ce soir du 11 Mai 2015, a été mise à la disposition de deux conférenciers dont l'un est Robert Ménard, proche du Front National. Le débat nous a été très courtoisement permis par les organisateurs, liés à la Manif pour Tous. Des représentants d'associations musulmanes sont aussi présents venus poser des questions au Maire de Béziers à la suite de ses remarques sur la proportion d'élèves musulmans dans les écoles de sa ville. Robert Ménard n'oublie pas qu'il a été trotskyste et sa dialectique est remarquable. Avec les autres membres du CRIF, nous nous disons qu'il faudra travailler l'argumentaire car face à cette droite de la droite, la posture morale ne suffira plus. Nous défendons particulièrement la laïcité et insistons pour dire que les solutions simples et radicales n'existent pas et qu'une définition aussi étroite de l'identité française limiterait les capacités d'adaptation de notre pays. La salle ne nous est pas favorable, c'est certain, mais elle n'est pas violente physiquement. Toutefois, en cette fin de conférence, ce monsieur venu me parler pour me dire qu'il est catholique intégriste, opposé à l'Eglise de France et convaincu que le « Sionisme Mondialisé » tire les ficelles, confirme qu'à la droite de la droite on rencontre de vrais antisémites. Bien sûr, aujourd'hui, comme d'autres, ces antisémites parlent de sionisme et non plus de judaïsme ou de race juive. « Voici la femme la plus raciste de la ville ! » Nous sommes à l'extérieur de la Salle Barcelone, qui, en ce soir du 9 Juin 2015, a été mise à la disposition du mouvement Boycott Désinvestissement, Sanction. – BDS - relayé en particulier par le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), la Parti Communiste, le Parti de Gauche et une partie importante d'Europe Ecologie Les Verts a comme but la disparition de l'Etat d'Israël sous couvert de retour de tous les réfugiés palestiniens et de leurs descendants à l'intérieur des frontières d'Israël. A ce jour, Israël est le seul état du monde dont cette gauche de la gauche envisage la disparition. « Voici la femme la plus raciste de la ville ! » Cette gauche de la gauche a défendu et continue de le faire des idées profondément totalitaires à partir d'une posture morale consistant à parler de manière absolutiste au nom du « peuple souverain ». L'homme qui m'interpelle en me traitant de raciste est un responsable du NPA31 et il a fallu qu'une femme le ceinture pour l'empêcher de passer de la violence verbale à la violence physique. Cette femme, comme tous ceux qui se dressent à l'entrée de la Salle Barcelone ce soir, nous interdit l'entrée parce que nous représentons des organisations juives donc sionistes et donc racistes comme l'éructait son acolyte du NPA. La LICRA subit le même sort. Le débat auquel il nous a été interdit de participer s'intitule «Antisémitisme, antisionisme, à qui profite l'amalgame ? ». Inter- dire à des juifs un débat sur l'antisémitisme révèle la « qualité démocratique" des organisateurs ». Le thème du débat et l'identité du conférencier diffèrent de ceux de la soirée prévue par le NPA et BDS en Mars et qu'avec détermination le Maire de Toulouse avait annulée. Il s'agissait pour la gauche de la gauche, quelques jours après la commémoration des tueries de Mars 2012, de faire la promotion d'un symbole de l'islamo-gauchisme, professeur d'études islamiques, président de BDS Afrique du Sud, organisation connue pour ses actions antisémites violentes. Ces exemples locaux d'antisémitisme à la droite de la droite et à la gauche de la gauche montrent qu'il existe évidemment des formes d'antisémitisme qui n'ont pas pour but l'extermination physique des Juifs. Aujourd'hui, la forme génocidaire de l'antisémitisme de type nazi est portée par l'islamisme radical. Ces formes d'instrumentalisation des Juifs et, aujourd'hui d'Israël, à des fins politiciennes sont une constante de l'Histoire européenne. Ceux qui les portent de nos jours proposent des solutions politiques radicales à la droite de la droite comme à la gauche de la gauche. Il est essentiel de distinguer au sein du monde politique celles et ceux capables de résister à la séduction de cette radicalité. Le mouvement BDS est relayé par le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), la Parti Communiste, le Parti de Gauche et une partie importante d'Europe Ecologie Les Verts Cette radicalité est au-delà de la posture. Elle est mensonge et imposture. Nicole Yardeni Présidente du CRIF Toulouse-Midi-Pyrénées AVIVmag n°206 septembre 2015 25 Les associations HÉbRAïCA Les associations La WIZO Le kkL Les Journées de la culture Une nouvelle section WIZO vient de voir le juive jour afin d’épauler la section TEL AVIV: Les Journées de la culture juive de Novembre 2015 vont explorer le thème de l'exil. à partir d'une interrogation paradoxale, l'alyah représente-t-elle un nouvel exil?, nous aborderons les différentes périodes durant lesquelles les Juifs ont dû quitter ce qu'ils pensaient être leur patrie, du moins pour la majorité d'entre eux. PARCOURS DANS L'HISTOIRE Nous voyagerons dans le temps depuis l'antiquité, grâce à la spécialiste de la question, Mireille HadasLebel, jusqu'à nos jours. Ainsi, un historien catalan, Josep Calvet, nous fera part de ses recherches inédites en France concernant les Juifs qui ont fui le nazisme en s'exilant en Espagne. Puis Georges Bensoussan reviendra sur l'exil des Juifs, chassés des pays arabes, en particulier après 1948. A l'inverse, si l'on peut dire, en partenariat avec le consulat d'Espagne, une soirée sera consacrée à ce qu'ils nomment " la loi de récupération de la nationalité espagnole" pour les descendants des expulsés de 1492. DE LA MUSIQUE ENCORE ET TOUJOURS Autre fil conducteur important, la musique issue de ces multiples exils. Nous débuterons ainsi le 7 novembre par un opéra emblématique des israélites à Paris au xIx°: le Docteur Miracle, de Bizet. Cet opera remporta le Prix Offenbach tandis que le futur créateur de Carmen deviendra le gendre du même Offenbach. Pour compléter ce tableau, le livret est signé d'un autre illustre israélite, Halevy. Musique encore avec le Sirba Octet le 18 novembre, qui fera sonner les notes de musique Yiddish. ALBERT COHEN, UN AUTEUR EMBLéMATIQUE Enfin parmi les moments forts à retenir, deux soirées consacrées à l'écrivain sans patrie, Albert Cohen, né à Corfou, mort en tant que citoyen genevois, pris entre de multiples cultures, sujet à l'antisémitisme durant toute sa vie, sioniste actif à Paris comme à Londres. L'une se déroulera au Gœthe Institut et l'autre à l'Espace culturel protestant. Et le deuxième temps fort résidera dans l'excursion d'une journée au Musée de l'Exil, à La Junquera. Cela permettra d'évoquer de nouveau les Juifs qui sont passés en Espagne au moment du nazisme, mais aussi le sort des Républicains espagnols lors de la victoire de Franco. Ces quelques manifestations et rencontres prendront ainsi place entre le 7 novembre et 7 décembre. L'évocation des exils nous permettra de nous retrouver, de nous rassembler, de nous interroger aussi : hormis en une vision messianique, le Juif est-il voué au nomadisme? Maurice Lugassy, Président d'Hebraica Renseignements et réservations auprès d'Hebraica, 05 62 73 45 33 Retrouvez le programme et les activités sur hebraicatoulouse.com ainsi que sur notre page Facebook, Assoc Hebraica. 26 AVIVmag n°206 ÉVÉNEMENT « WIzO YAFFA TOULOUSE », c’est le nom de la nouvelle section WIzO qui vient de voir le jour afin de venir épauler la section Tel Aviv. Après avoir réalisé à l’Espace du Judaïsme pour Hannouca un repas où l’ambiance était au rendez-vous, le premier « Family Brunch » du dimanche 21 juin dernier, toujours à l’EDJ, fut aussi un grand moment de détente et de joie. C’est avec un grand enthousiasme que les nouvelles wizéennes ont mis la main à la pâte afin de contenter la centaine de personnes présentes ce jour-là ! Ce n’est que le début de l’aventure et nous comptons sur vous tous HAIFA 1000 arbres à la mémoire de Jean-Pierre Bloch C e mercredi 5 août 2015 à Haïfa en Israël, la Hevra Kadisha et le KKL de Toulouse ont rendu un hommage fort à Jean-Pierre Bloch, Président Fondateur de la Hevra Kadisha, qui a créé, pour la communauté de Toulouse, les cimetières de Portet sur Garonne, les locaux de la rue Francisque Sarcey et la maison de Retraite Rambam de Saint Orens. Etti, Responsable du KKL de Jerusalem est venue en voiture avec Monsieur le Grand Rabbin Georges Haïk et David Bensoussan (ancien Hasan de Toulouse). pour soutenir la noble cause que nous défendons avec conviction et ferveur. En effet, le droit des femmes et des enfants en Israël est notre principale priorité. Nous voulions mettre notre énergie et notre travail dans quelque chose qui nous tient particulièrement à cœur ; c’est la raison pour laquelle nous sommes devenues des bénévoles très actives, toutes les personnes prêtes à s’investir sont d’ailleurs les bienvenues ! Nous avons l’amour, l’amour d’Israël au fond de nos cœurs. Il faut garder en tête et être pleinement conscient du rôle éducatif de la De gauche à droite : Yvonne bensoussan, Isabelle gilet, Dany Cohen, Sylvia Bendriemh mère, âme de la transmission des valeurs identitaires. La WIzO vous informe à ce propos, qu’une grande dame, Madame Esther Bendriemh, nous a quittés l’été dernier. Sylvia Bendriemh, wizéenne depuis de longues années, et sa fille Solène, toutes deux présentes jusque dans ses derniers moments, nous font donc part avec grande tristesse de sa disparition. Carole Dray Un Minibus affrété par le KKL a conduit depuis Tel Aviv, Hervé Lieberfreund, Président actuel de la Hevra Kadisha et son épouse, Jacques Kaufmann, administrateur des deux associations et son épouse, Nathan Benzaken, et nous avons eu l’honneur d’avoir la présence de Raymond Bunan Président du KKL France. Nous avions rendez-vous dans le Carmel de Haïfa dans une plantation, où nous ont rejoint, M. et Mme Mouchnino, et surtout Caroline, la fille de JeanPierre Bloch avec ses 3 enfants et des membres de sa famille. Après une présentation de la cérémonie par Etti, nous nous sommes rendus devant la stèle où une plaque commémorative a été dévoilée par la famille, car la plantation d’arbres n’a pas pu avoir lieu, étant donné que nous sommes dans une année de Chrita. De gauche à droite : Jacques Kauffman, David Bensoussan, le grand rabbin Georges Haïk, Raymond Bunan et Hervé Lieberfreund de la Communauté Juive de Toulouse, sans jamais chercher les honneurs. Cette émouvante cérémonie s’est terminée avec un beau buffet de fruits, gâteaux et rafraîchissements. Jacques et Diane Kauffman Caroline dévoilant la plaque de mémoire pour son père, avec ses enfants Raymond Bunan a remis le diplôme du KKL en souvenir de ce bosquet, et a fait un discours succinct. Ont pris la parole ensuite M. Le Grand Rabbin Georges Haïk, Hervé Lieberfreund, Michal Edery, qui a excusé Flavien Sellem Président du KKL Toulouse, qui avait été obligé de rentrer précipitamment à Toulouse. Toutes ces personnes ont évoqué la mémoire de Mr JeanPierre Bloch. Le Kaddish a été récité par le Rabbin Haik. Pour finir, c’est Caroline, la fille de Jean-Pierre Bloch, qui a pris la parole et remercié les deux associations pour cette cérémonie. Elle a évoqué des souvenirs familiaux en y associant le Rabbin Rozen, initiateur de la création du cimetière de Portet et décédé il y a quelques mois. Jean-Pierre Bloch, décédé en octobre 2014, a été un visionnaire. Il a œuvré pour le bien LE kkL DE TOULOUSE ET MIDI PYRÉNÉES Flavien Sellem en est le président. Il dirige le KKL depuis environ 20 ans avec son équipe. Pour la troisième année il organise UN VOYAGE EN ISRAëL avec environ 45 personnes pour faire connaitre le pays et les réalisations du KKL. Cette année il aura lieu du 27 octobre au 8 novembre. C’est un très beau voyage ! Renseignements : 06 26 78 59 71, ou bien [email protected] AVIVmag n°206 septembre 2015 27 katia Nakache Exégèse NOUVEAU Les associations L’EDJ Le bris des Tables RADIO kOL AVIV PAR DAVID HALIVNI PROfESSEUR ÉMÉRITE à L'UNIVERSITÉ COLUMbIA à NEW YORk La grille de rentrée, aperçu Après une année chargée – dont le bilan est très positif, au cours de laquelle les activités déployées se sont déroulées dans un franc succès grâce à l’implication de tous, après des vacances bien méritées, l’EDJ rouvre ses portes et propose toujours plus d’activités et de festivités. Au delà des prestations proposées – location de salles, espaces à disposition, lieu de rencontre, de retrouvailles et lieu qui abrite la principale synagogue toulousaine, l’équipe de l’EDJ développe toujours plus ses projets. Entre autres activités déjà en cours, seront proposés de nouveaux projets : Dès la fin des fêtes de Tichri, un week-end spécial « Célibataires », sous soleil et la chaleur de la Côte d’Azur. Dans un environnement magique, un week-end de trois jours permettra aux 25-35 ans qui le souhaitent de venir partager, pour la modeste somme d’environ 300 euros, un bon moment de convivialité, et plus si affinités … Pour répondre aux besoins des parents et à la joie des enfants, en accord avec le Gan Israël et en partenariat avec Hébraïca Jeunesse, les activités du centre aéré de l’EDJ seront de nouveau au rendez-vous pour chaque période de congés scolaires civils. Avec Hébraïca Jeunesse toujours, nous travaillons à la mise en place d’un nouveau projet, les anniversaires spécialisés pour enfants « Yom Houledeths Angels », que nous lancerons très prochainement. Arrive dès la fin de l’année, le «Petit VIP », le 1er Guide de la Communauté Juive en Midi-Pyrénées qui regroupera tous les bons plans de la vie juive en poche ! Enfin, et pour la troisième édition, fort d’un grand succès, l’équipe va s’atteler à préparer la fin de l’année pour proposer ce qui devient le rendez-vous communautaire du 31 décembre. Avant ces festivités, un grand marché de Hanouccah sera organisé pour que petits et grands puissent faire leurs emplettes hanoucciennes. Afin que le programme annoncé tienne ses promesses, l’équipe de l’EDJ est en quête de « chefs de projets » bénévoles qui prennent en charge l’organisation et le suivi de ces activités – Ladies Day, le lancement du petit VIP, le marché de Hanouccah et bien d’autres … Si vous en avez le temps et l’envie, contactez Katia Nakache à : [email protected] ou au 05 62 73 45 65 SOUCCA MObILE & bÉNÉDICTIONS Comme chaque année, la Jeunesse Lubavitch est à votre disposition pour procéder aux sonneries du choffar à Roch-hachana, et pour le Loulav à Souccot, auprè des personnes âgées, malades, hospitalisées, ou autres...., pour cela contactez-nous au 05 61 21 27 87 AVIVmag n°206 Tous les matins, l’antenne ouvre avec le journal de 8 h. La matinée se déroule entre musique et sciences le lundi, musique et histoire le mardi, musique et médecine le jeudi, car le mercredi c’est Toulouse au quotidien qui prend la tranche de 9 h. Le journal de 10 h est suivi de musique et du magazine du jour. L’après-midi en semaine est rythmé par une tranche culturelle de 14 à 17 h, puis d’une pause musicale avant le magazine du début soirée (1920 h) : Toulouse au quotidien le lundi, les sciences le mardi, histoire le mercredi, écran total le jeudi. Journal du soir à 21 h. Puis une émission de fond (culture, politique, religion) vous accompagne jusqu’à minuit. David Halivni est bien connu en Israël pour son commentaire en plusieurs volumes, encore en cours, sur le Talmud de BabyLa grille du dimanche : en alternance deux émissions complémentaires : • Shavouatov de 9h à 12h30 : des rubriques alliant l'actualité israélienne (Avraham Azoulay), la politique (Jean Luc Halimi), la culture (Frédérique Dahan) l'humour (Béatrice Dahan), et la Rav Gabriel Sabbag pour sa chronique sur la vie juive. A 12h10 : l'ACIT communique avec un invité différent a chaque émission. • Debriefing un dimanche sur 2 de 10h à 12h30. Cette émission est précédée d'une rediffusion de l'émission Culture et Société. lone, Meqorot ou-Messorot, qui est le travail de toute sa vie, salué par le prix Israël sur le Talmud en 2008. Illustration de couverture du livre « Il y eut deux événements théologiques majeurs dans l'histoire juive, la révélation au Sinaï et la "révélation" à Auschwitz. Le premier révéla la présence de Dieu, le second révéla l'absence de Dieu. » Photo Tzahi Lerner A l’EDJ… quelles nouvelles ? 28 acit31.com LE SITE WEb DE L’ACIT Né en 1926, ordonné rabbin à Nombreux produits d'épicerie israéliens Arrivage chaque semaine Viande volaille fraîche & surgelé livni fut d'abord l'élève de son grand-père, Yeshayah Weiss, en Rayon charcuterie à la coupe et épicerie fine Transylvanie (Europe de l'est) Large choix de fromages & laitages puis plus tard, de l'autre côté de Rôtissoire poulet rôti l'Atlantique, l'élève du Rav Saül Roti de poulet Roti de dinde… Lieberman. Entre ces deux maî- Et ses accompagnements tres, Auschwitz et la Shoah, Vin spécial réserve ... avec pour unique fil conducteur Pain de shabbat frais chaque jeudi et vendredi Market 26 est heureux de la confiance que vous lui avez apportée, et tient à remercier l’ensemble de la communauté pour son encouragement à continuer dans la voie du cacher. Market26 vous souhaite de très bonnes fêtes de Tichri Et une merveilleuse année 5776 ! 174 chemin de Ramelet Moundi Tournefeuille Tél : 05 34 52 26 26 l'âge de quinze ans, David Ha- Ouvert du lundi au jeudi 9h- 19h, vendredi et dimanche 9h14h30 l'étude du Talmud. David Halivni vit depuis une dizaine d'années à Jérusalem. Son nouvel ouvrage, Le Bris des Tables, aux éditions Wolfowicz, traduit de l'hébreu et de l'anglais par Florian Deloup Wolfowicz et Sarah Weiss, a ceci de singulier qu'il a silencieusement accompagné l'œuvre de l'auteur sur le Talmud pendant plus de cinquante ans. Le livre de David Halivni, qui s'ouvre par ces mots, n'est pas d'une lecture aisée. Et pourtant, il y a lieu de penser qu'il atteindra durablement tout lecteur qui fera l'effort de le lire. Le texte est à la fois personnel et érudit et c'est ce qui lui donne toute son épaisseur. Le texte s'articule comme une méditation sur l'essence de la prière pendant la Shoah et sur l'étude depuis le Sinaï jusqu'à nos jours. Aussi la Shoah est-elle abordée indirectement – la prière et l'étude demeurent le point focal du livre – mais avec toute la profondeur de l'expérience et de l'érudition de l'auteur. Le premier chapitre, qui est aussi le plus personnel, s'ouvre sur la prière dans la Shoah. Ce chapitre fut écrit à l'origine pour le Mahzor Wolfsberg, publié par Yad Vachem. L'histoire de ce Mahzor suffirait elle-même à recommander la lecture du livre. L'auteur, par le chemin d'une réflexion sur la prière de Roch HaChanah qui fut prononcée une unique fois dans le camp de Wolfsberg, pose la question: faut-il attribuer la Shoah à une faute ? Et par une analyse des sources bibliques et rabbiniques classiques, il répond fermement par la négative. Cette réponse n'étanche pas la soif d'une métaphore « qui exprimerait que les victimes n'eurent aucune reponsabilité quant à leur souffrance. » L'érudit talmudiste trouve cette métaphore dans la tradition kabbaliste classique du Ariza"l. Le second chapitre est consacré à la réparation des textes, principalement le texte du Talmud. Selon David Halivni, les textes traditionnels (bibliques et talmudiques) se sont altérés au cours de l'histoire pour différentes raisons que le lecteur découvrira en lisant le livre. Notre tâche, écrit David Halivni, est de les réparer en y consacrant le meilleur de nous-mêmes. La force du texte est que bien que le mot "Shoah" n'apparaisse pas dans ce chapitre, le lecteur sent l'ombre de la Shoah dans chaque phrase. Dans le troisième chapitre, David Halivni propose une perspective historique de la Loi Orale dans laquelle la révélation au Sinaï n'est pas explicitement inclusive. Cette perspective devrait être source de réflexions pour tout Juif attaché à la Torah et sensible à l'histoire. Cette perspective prépare le lecteur à l'épilogue dans lequel l'auteur explique la Shoah non simplement comme un terrible événement singulier dans l'histoire humaine, mais surtout comme un événement dans l'histoire d'Israël et de sa relation avec Dieu. Le retrait de la présence divine n'est pas un événement soudain qui a eu lieu au xxe siècle. Au contraire, il fut le point culminant d'une histoire qui commença avec le bris des Tables par Moïse. Car l'interprétation de la Torah par le peuple d'Israël a aussi une histoire et cette histoire, nous dit David Halivni, a quelque chose à voir avec la Shoah. Selon l'auteur, cette histoire est un éloignement croissant entre Dieu et Israël qui culmina avec la Shoah. David Halivni laisse la question ouverte de savoir si le rétablissement de la souveraineté juive sur la terre d'Israël est le signe d'un rapprochement. Comme le remarque Florian Deloup Wolfowicz dans l'introduction, David Halivni fait porter à l'étude des textes un poids métaphysique que très peu d'entre nous sommes capables d'honorer et peut-être même de supporter. La prière qui clôt l'ouvrage comme celle qui l'ouvre résonnent comme la prière que prononcèrent les Juifs du camp de Wolfsberg. Samuel Morali L'ouvrage est disponible à Toulouse notamment à l'ACIT (05 62 73 46 48) et à Eden Cash (05 61 48 78 23). Il peut être commandé à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (01 53 42 63 10), à l'institut Wolfowicz en France (06 69 07 58 15) ou en Israël (+972 8 975 1644) et dans toutes les librairies. Site de l'institut Wolfowicz: http://shakla-ve-taria.blogspot.com AVIVmag n°206 septembre 2015 29 rom brèves Vendredi 19 juin Latifa Ibn ziaten reçoit le Prix Copernic 2015 Le prix Copernic a été créé en 2012 par JeanFrançois Bensahel, Président de l’Union Libérale Israélite de France (l’ULIF) et son Conseil d’Administration pour honorer une personnalité, une association ou un projet engagé dans le rapprochement entre les Hommes et le recul des préjugés. Née le 1er janvier 1960 à Tétouan (Maroc), elle est la mère d’Imad Ibn ziaten, le premier militaire assassiné à Toulouse par Mohammed Merah le 11 mars 2012. L’association Imad pour la Jeunesse et la Paix qu’elle a créée à la mort de son fils œuvre concrètement pour la paix, la fraternité et le dialogue dans le strict respect des valeurs de la République. Elle participe à l’éducation, à la citoyenneté et à lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Elle sensibilise la jeunesse à ces impératifs et s’engage dans la promotion du dialogue interreligieux. En février 2014, le Crif lui rend hommage à Toulouse en présence du ministre de l’’Intérieur Manuel Valls. Son association obtient le soutien du ministère de l’éducation Nationale qui lui octroie une subvention annuelle. En janvier 2015, Latifa est invitée à la synagogue de la Victoire à Paris, en présence du président de la République pour rendre hommage aux dix-sept victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de la porte deVincennes. En avril 2015, elle emmène 17 adolescents d’origines diverses à la découverte d’Israël et des territoires palestiniens. Son but : faire tomber les clichés qui gangrènent la jeunesse française. Gala annuel brèves Lundi 17 août Jeudi 25 juin Tel Aviv sur Seine : quand Toulouse soutient sa ville jumelle de la Chambre de Commerce FranceIsraël Toulouse Midi-Pyrénées Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie - Toulouse Midi-Pyrénées Alain Di Crescenzo, accueillait, jeudi 25 juin dans les salons de la CCI, le gala annuel de la Chambre de Commerce France-Israël Tou- Nissim zvilli, ancien ambassadeur d’Israël en France et président d’Alstom Israël louse Midi-Pyrénées. Daniel Sayag, président de la CCFI TMP a présenté au parterre d’invités les projets menés par son équipe de bénévoles. Il a rappelé que la CCFI – TMP a pour ambition de contribuer au développement des relations économiques entre les entreprises de la région Midi-Pyrénées et Israël. Une soixantaine de convives sont venus partager un moment de convivialité autour des représentants des institutions – Préfecture, Mairie et Toulouse Métropole, consulat d’Israël – et des représentants du monde économique. Nissim zvilli, homme de gauche - qui n’a pas manqué de montrer une analyse critique de la politique israélienne -, ancien ambassadeur d’Israël en France et président d’Alstom Israël, était l’invité d’honneur du Gala. Au cours de son intervention, il a souligné le « fort esprit d'entreprise des jeunes israéliens, même si 15 % d'entre eux répondent aux sirènes de la Silicon Valley qui offre plus de moyens ». Il plaide pour le développement des relations économiques avec la France auxquelles travaille la CCFI. De nombreux contacts ont déjà été initiés entre start-up mais « il faut renforcer les liens entre les deux pays ». Dans un contexte politique et économique complexe, un beau programme à mener pour la CCFI-TMP. YRS Aliza bin Noun nommée Ambassadrice d'Israël en France Son style direct, courtois et sans mondanités, va certainement être un atout exceptionnel en France. Aliza désigne la « joie. » Dans la kabbale, Aliza signifie “une aptitude joyeuse à s’élever au-dessus de la nature”. Mère de deux enfants, elle aura très peu de temps pour découvrir les joies de Paris avant de plonger dans un job exténuant. Signe particulier : dans un pays où tout le monde est radiographié par la presse (qui scrute la moindre déclaration détonnante), Aliza Ben Noun est une exception à la règle. Son silence est d’or. Elle est diplômée de l’Université Hébraïque de Jérusalem (en études françaises et africaines). Elle a été Ambassadrice en Hongrie en 2007. De retour à Jérusalem, elle a été Chef de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères, Avigdor Lieberman. Proche de Yossi Gal, on dit que le « français parlé » de la nouvelle ambassadrice est meilleur que celui de son prédécesseur. Source IsraelValley 70 ans après la Shoah 2 300 sportifs juifs défilent dans le «stade d’Hitler» Récents ambassadeurs d’Israël en france Cette 14e édition des Maccabiades européennes coïncide avec le 30 AVIVmag n°206 Heureusement, Toulouse a recueilli de belles réactions de soutien à “Tel Aviv sur Seine”, notamment par la voix de son maire mais aussi de parlementaires socialistes. Jean-Luc Moudenc a publié un communiqué : Alors que prend fin la journée "Tel-Aviv sur Seine", je salue la ténacité d'Anne Hidalgo et la remercie d'avoir voulu faire découvrir Tel Aviv, ville sœur de Toulouse, aux Parisiens". Christophe borgel a tweeté : #TelAvivSurSeine polémique souvent imbécile, parfois odieuse, soutien total @Anne_Hidalgo et aux élus parisiens @ariebens @ladepechedumidi La manifestation s’est donc tenue, mais il aura encore fallu une gigaprotection policière pour que se déroule ce simple petit événement culturel et festif à Paris… PL Mercredi 20 août branko Lustig, le producteur de film juif croate, a fait don de la statuette des oscars qu’il a reçue pour avoir produit le film La liste Schindler au musée de Yad Vashem en Israël en présence de la présidente de la Croatie. Soixante-dix ans après la pire tragédie du peuple juif, 2300 sportifs juifs du monde entier participent à partir de mardi à Berlin, à la 14e édition des Maccabiades européennes. Les images les plus connues de ce stade sont celles d’une foule scandant des slogans nazis et effectuant le salut nazi. Cette triste polémique (il s’agissait pour certains de vouloir faire annuler la tenue d’une journée festive israélienne à Paris-Plage) a fait s’exprimer un nombre immodéré d’hommes et de femmes politiques, le plus souvent hélas dans le camp de la haine d’Israël. Un Oscar de cinéma… offert à Yad Vashem ! Mardi 28 juillet Ironie de l’Histoire, l’Olympiastadion, le stade olympique construit par le IIIe Reich en vue des Jeux olympiques d’été de 1936, symbole de la discrimination des athlètes juifs par le régime nazi, accueille les 19 épreuves de cette compétition. Jeudi 13 août cinquantenaire des relations diplomatiques entre l’Etat juif et l’Allemagne. La cérémonie de clôture a eu lieu le 5 août. Les Maccabiades, surnommées les « Jeux Olympiques Juifs », ont lieu tous les quatre ans. Il existe trois Maccabiades distinctes : mondiales, européennes et panaméricaines. From Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR Yossi Gal (en 2010) Daniel Shek (en 2006) Nissim Zvili (en 2002) Élie barnavi (en 2000) Avec Steven Spielberg, Lustig a produit le film sur la Shoah qui a gagné l’Oscar de la meilleure photographie. Enfant, Lustig a été emprisonné pendant deux ans à Auschwitz. Après la guerre, il est devenu un producteur de film et a gagné deux oscars pour son travail. AVIVmag n°206 septembre 2015 31 à LIRE Mémoire Le massacre de Petit Jean Août 1954 - Août 2015 : une blessure encore ouverte PETITJEAN Par André Loubaton Cela fait 61 ans qu’a eu lieu « le traumatisme de Petit-Jean ». Ce jour-là, le 3 août, les commerçants avaient reçu l’ordre de fermer leurs magasins en raison des évènements liés à l’anniversaire de Mohamed V. Les autorités locales leur intimèrent l’ordre de les rouvrir, injonction assortie de promesses formelles de complète protection. Pendant ce temps, d’autres émeutiers s’introduisaient dans les dépôts d’Elie Tolédano, père d’une famille nombreuse. Le pauvre homme et son fils de 12 ans furent sauvagement assassinés ainsi qu’Abraham Amar, dans les mêmes conditions. Ce triste anniversaire est célébré le 4 Adar. Toujours est-il, qu’ils massacrèrent le nommé Samuel Boussidan, 42 ans et père de 11 enfants, mon propre grandpère Chalom Elfassi, son fils Abraham, jeune marié de 22 ans et père d’un enfant, Riri, actuellement docteur en inforLe journal local montra les sept victimes brûlées puis exposées sur la chaussée matique qui vit à Roamana. MILAN Petitjean est une bourgade marocaine située à proximité de Meknès, aujourd’hui nommée Sidi Kacem. Milan : quand le Mémorial de la Shoah s’ouvre aux migrants Le mémorial a été ouvert en 2013 sous les voies, à l’endroit exact où des centaines de juifs furent enfermés dans des wagons à bestiaux, puis envoyés vers les camps d’extermination pendant la Seconde guerre mondiale. Depuis une dizaine de jours, ce lieu en grande partie souterrain, froid et solennel, a trouvé une autre vocation: chaque nuit, il accueille de 30 à 35 réfugiés, pour la plupart Erythréens ou Ethiopiens. « Nous disons qu’il faut lutter contre l’indifférence. Nous ne pouvions pas rester indifférents nous-mêmes » au sort des centaines de migrants qui se massent chaque nuit aux abords de la gare”, explique le vice-président de la Fondation du Mémorial, Roberto Jarach. Quelque 70.000 personnes ont débarqué en Italie depuis le début de l’année. Au Mémorial, les migrants dorment côte à côte sur des lits de camp, dissimulés au public par des cloisons. Ils ne sont qu’à quelques mètres de l’exposition principale, constituée d’authentiques wagons de l’époque, photos et installations vidéos avec le nom des déportés. En ce tout début de matinée, beaucoup sont 32 Pour clore cette série noire les assassins formèrent un bûcher en plein centre de la ville, y étalèrent en bon ordre les 5 cadavres et les brûlèrent. AVIVmag n°206 déjà partis, certains dès 4 h (2 h GMT) pour attraper un train vers le nord. D’autres grignotent des biscuits distribués par des volontaires de la communauté catholique Sant’Egidio. Un lion en peluche et des vêtements traînent sur les couches désertées. Les trains passent en grondant à l’étage supérieur. Il y a deux mois, un afflux massif de réfugiés syriens, a poussé la mairie et la gare de Milan à chercher des places d’hébergement tous azimuts. A l’époque, le Mémorial n’avait pu s’exécuter, le lieu pressenti étant mal équipé et les visites scolaires nombreuses: « il y avait trop d’obstacles », explique M. Jarach. « LES BRAVES ITALIENS » Puis a germé l’idée de les placer à un autre endroit du musée, dans ce qui devrait être un vestiaire. Les difficultés se sont évanouies en à peine un jour et demi, « un vrai blitz ! », se félicite le responsable. Les migrants ont ainsi accès aux très design toilettes du musée, où une douche a été bricolée. « Les robinets sont électroniques, ce n’est pas facile de prendre une douche avec », s’amuse M. Jarach. Les sèche-mains à air chaud ont été abondamment mis à contribution pour la lessive. Liliana Segre, 85 ans, fut déportée en 1944 du ”binario 21” à l’âge de 13 ans vers Auschwitz avec son père, qui y périt. Aujourd’hui figureclé du Mémorial, elle salue sans réserve son initiative.« Voir des hommes armés qui repoussent des gens me rappelle des choses que je n’oublierais jamais même si je vivais cent ans », déclare-t-elle en référence aux récents accrochages entre migrants et policiers français à la frontière franco-italienne à Ventimille. Les passeurs de Méditerranée quant à eux lui rappellent les « braves Italiens » qui trahissaient les Juifs cherchant désespérément à gagner la Suisse, les livrant aux autorités après les avoir dépouillés. Selon elle, l’injonction « Indifférence » a toute sa place à l’entrée du Mémorial. « Je sais que ce mot étonne et cela me réjouit. C’est déjà quelque chose d’important: si on ne s’étonne plus, il n’y a plus d’espoir. Je voudrais juste qu’il y ait un ajout: « Toi, retourne-toi, regarde l’autre », ajoute-t-elle. Comment répondre à un antisémite ? Telle est la question que s’est posée Maurice Lugassy et à laquelle il répond en un ouvrage clair et précis, destiné d’abord aux jeunes. Mais pour l’instant, il répond à nos questions. Comment vous est venue cette idée ? c’est un projet qui couvait depuis longtemps car je percevais bien comment les jeunes juifs sont souvent désemparés face à des questions en apparence logique mais qui en réalité se révèlent accusatoires. Par exemple, la question des territoires dits « occupés » ou la prétendue spoliation des terres des palestiniens par les Juifs européens. Et puis en Juillet dernier, à Tel Aviv, entre deux alertes, et devant la consternation de la population juive française lors des manifestations antisionistes/antisémites, je me suis dit qu’il fallait nous armer pour convaincre plus de sympathisants, plus d’alliés dans les batailles des mots et des clichés. J’ai alors commencé à écrire. En attendant de faire du Krav Maga. Votre livre est court. Il est constitué de 10 questions clés. Vous ciblez un public précis ? Oui, évidemment les jeunes. A l’heure du zapping, du slash et de la nanoseconde, ils veulent aller à l’essentiel. Aussi, j’ai réfléchi à la manière d’un prof. qui fait des fiches de synthèse avant les révisions. Tout est là. En une page, j’ai tenté de synthétiser les travaux de Poliakov ou de Bensoussan. J’ajoute aussi mon point de vue, celui d’un enseignant confronté sans cesse à la bien pensance de mes collègues qui croient savoir et comprennent peu. En réalité il est très difficile d’atteindre à la concision, de rester à l’essentiel, dans délayer. Ce livre est donc fait comme un manuel, maniable, que l’on peut emporter avec soi pour réviser, pour s’entraîner. Et une bibliographie permet ensuite d’aller plus loin, pour les plus studieux ou les plus militants. Une suite est prévue ? Oui. Toutes les questions/accusations n’ont pas été prises en compte. Par exemple, je n’ai pas assez évoqué les théories du complot, bien que je reprenne la véritable histoire du Protocole des Sages de Sion. On peut aussi traiter de l’acharnement contre Finkielkraut ou de la partialité des medias français. Toujours dans la brièveté, ce sont des points que je traiterai bientôt. Comment répondre à un antisémite. Deux minutes pour répondre à 10 questions classiques sur l’antisémitisme et Israël. Collection entretiens. 9 Euros. A commander à Hébraïca ou chez un bon libraire. NDRE À T RÉPO COMMEN MITE ISÉ UN ANT INUTES UES DEUX M CLA SSIQ EST ION S À 10 QU & ISR AËL ON DRE ITIS ME POU R RÉP NTI SÉM SUR L’A on collecti ns entretie Maurice LUGASS Y Un écrivain israélien à Toulouse David Grossman fait partie des écrivains israéliens qui ont acquis une immense renommée internationale. Avec A.B. Yehoshuah, Amoz Oz et Aharon Appelfeld, ils constituent une génération née dans le Yishouv ou quasiment avec l'état d'Israël. Ce qui distingue D. Grossman de ses contemporains, c'est un engagement politique incessant au profit d'une paix. Avec les autres, il a créé le célèbre parti La Paix Maintenant – Shalom Hahchav. Avec les autres il s'est livré à des manifestations spectaculaires dans les Check Point ou devant la Knesset. La mort de son fils lors la dernière guerre du Liban a évidemment renforcé son aspiration à la paix. Ainsi l'été dernier, avec Amos Oz, ils ont livré de très nombreuses entrevues à la presse internationale. Mais cette fois, le discours était beaucoup plus nuancé : face au Hamas, pour reprendre la métaphore utilisée par Amos Oz, face à un voisin qui ne cesse de lancer des pierres chez vous, qui blesse vos enfants, et tente de les tuer, que faire, sinon répliquer et tenter de les arrêter par tous les moyens ? L'été dernier, lors de la guerre contre le Hamas, tandis qu'Israël se protégeait des rockets tirées sur tout le territoire, et que ses jeunes partaient au front contre ces islamistes radicaux, David Grossman prit la parole place Rabin, entre deux alertes. Malgré la résignation des politiques et de la majorité de la population israélienne à une guerre permanente, malgré les morts, malgré les difficultés en apparence insolubles, il a prononcé un discours d'espoir "malgré tout". La Hatikvah encore et toujours. Mais si David Grossman est écouté de tous les partis, c'est d'abord parce qu'il est un grand écrivain. De son œuvre importante, je retiendrai deux titres. Traduit en 1991, Voir ci-dessous : Amour relate l'histoire d'une famille dont les parents rescapés des camps de la mort se sont rencontrés dans un camp de transit. Le récit est fait par la voix de leur petit garçon qui sent bien qu'ils cachent un secret lourd mais qui ne parvient pas à le déchiffrer. Il se crée alors un endroit imaginaire où il pourra tendre un piège au Mal et libérer la parole de ses parents. Un roman magnifique sur l'après Shoah et la transmission malgré le silence. L'autre roman, probablement son plus grand succès en France, Une femme fuyant l'annonce, de 2011. Une mère voit son fils partir à la guerre, en tant que tankiste. Et elle est persuadée qu'on viendra lui annoncer sa mort dans les prochains jours. Mais si elle n'est pas joignable, on ne peut lui faire cette funeste annonce, donc son fils sera vivant. A partir de cette logique de mère, elle s'engage, avec un ami et amant d'autrefois, dans une longue randonnée pédestre dans le désert du Neguev. Superbe récit qui mêle l'amour maternel, les amours déçues, les guerres antérieures contre les pays arabes, les relations entre arabes israéliens et juifs, etc. Un message à la fois d'amour et de politique, sans aucun manichéisme, aucune simplification. La force de ce roman tient aussi au fait qu'il fut rédigé tandis que le propre fils de D. Grossman mourait brûlé à l'intérieur de son tank. Cet arrière plan réel baigne la lecture d'un halo tragique et profondément humain. David Grossman sera au Théâtre Garonne le mardi 8 septembre à 18h. Rencontre organisée par Ombres Blanches, avec Hébraïca. Entrée libre. AVIVmag n°206 septembre 2015 33 Dominique khalifa Culture Culture Le feuilleton historique de Claude Denjean INTRODUCTION à L’ÉTHIqUE ISLAMIqUE Un livre de Tariq RAMADAN L’impératif de Tariq Ramadan « Voulez-vous moderniser l’islam ou islamiser la modernité ? » à cette question d’une journaliste, le petit-fils du fondateur égyptien des frères musulmans, Tariq Ramadan, oppose le silence… quelques éléments de réponse surgissent au fil des pages. De cette mise en perspective des sources et du champ de l’éthique islamique, l’on retiendra alors peut-être aussi, un appel lancé à l’islam pour qu’il cesse de s’adapter au monde moderne, au monde tel qu’il est, mais qu’il le réforme en conformité à sa vision de Dieu, de l’homme et de l’existence… L’éthique islamique : la détermination du « bon comportement » Déterminer le « bon comportement », le bien, le mal, c’est l’objet de l’éthique islamique, au cœur du droit, de la philosophie et de la mystique. Science mère et prépondérante, le droit, gérant le culte et les affaires sociales, affirme très tôt dans cette perspective, une référence prioritaire aux Textes – Coran et traditions prophétiques - pensant la foi en terme de loi. La philosophie – liée à la théologie – interroge elle, le rôle de la raison pour appréhender la Révélation. Et la mystique (soufisme), met l’accent sur l’intime humain, la spiritualité, le cœur … Dans son historique de la réflexion éthique, Tariq Ramadan illustre toute cette diversité d’approche entre les trois sciences islamiques, mais aussi les tensions, les évolutions au sein même de chacune d’elles dans leur questionnement éthique, l’auteur insistant finalement sur la nécessité d’un renouveau… Une voie impérative pour Tariq Ramadan Tariq Ramadan est le frère de l’un des deux représentants officiels européens des Frères musulmans, « la plus puissante et la plus influente organisation islamiste à l’origine de la doctrine moderne de la guerre sainte (djihad) »… Professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, Tariq Ramadan, qui se présente comme un humaniste de gauche, est depuis 2012, directeur du Centre de recherches sur la législation islamique et l’éthique, le CILE, créé par le Qatar, et basé à Doha – ce qui peut alors interpeler… En réaction à l’évolution du monde, des savoirs et de la science, ce dernier prône dans son ouvrage un nouvel élan de la réflexion éthique. Une réflexion selon lui, trop marginalisée : se limitant à déterminer la «qualité morale du détail» au lieu de questionner « les finalités globales »... 34 AVIVmag n°206 Ce que veut dire ici Tariq Ramadan, et qu’il stipule par ailleurs au fil du livre, c’est que l’islam ne doit pas s’adapter au monde tel qu’il est. Il doit le réformer… Derrière cette notion d’éthique, apparaît en fait un message beaucoup plus large, universaliste. Message en double teinte, servant la réalisation du « but de la Création » que décrit la loi islamique : la « shari’a ». De l’appel à un « jihad éthique permanent » lancé à l’Homme, en passant par la nécessité d’une « éthique planétaire » pour combler le vide causé par l’effondrement de « l’eurocentrisme chrétien », l’on comprend qu’il s’agit « de se réconcilier avec la spiritualité du message islamique (…), avec les exigences concrètes de ses finalités »… Il est évident au travers de l’ouvrage que pour Tariq Ramadan, la conception islamique de Dieu, de l’univers, de l’homme, et de l’existence, ne souffre pas la contradiction. La quête de dialogue qu’il revendique est en réalité assez ambigüe… Double teinte, toujours. Cet « Autre » dont il parle, s’il faut dialoguer avec lui, c’est pour le convaincre, en fait. C’est aussi pour inclure, intégrer son savoir, si ce savoir peut mieux permettre encore de promouvoir les valeurs de l’islam. L’« Autre », c’est notamment l’Occident qui regorge de technologies, de sciences et de savoirs à exploiter. Quant aux autres religions, Tariq Ramadan rappelle que l’islam - la dernière des Révélations - n’en fait pas table rase, mais a purement et simplement pour vocation de les parfaire, de les compléter, dans la voie de la « plénitude »… L’Autre … Dans une conférence à l’Université des Sciences Juridiques et Sociales de Rabat – lieu même de l’académique où l’auteur veut réintroduire l’autorité de la foi Tariq Ramadan - dont le frère Hani, cité plus haut, est partisan de la lapidation des femmes – étaiera, visant l’Occident, une parabole du Coran sur la toile d’araignée : toile, fait-il comprendre, au tissage si complexe, si impressionnant, mais pourtant si facile à détruire du bout du doigt… La jeunesse de Juda, fils de David Levi à treize ans, Juda fait un rêve. Après avoir été utilisé par des polémistes chrétiens ou des historiens de la Westphalie, l’« Opusculum d’Hermann le juif » a attiré l’attention des historiens des juifs B. Blumenkranz et A. Momigliano, en 1960. On y apprend des détails inédits sur la vie des juifs médiévaux. La place du rêve Qu’il soit l’autobiographie d’un certain Juda-Hermann, né à Cologne vers 1107, ou une fiction rassemblant de petits faits vrais, le récit met l’accent sur le rêve que fit l’enfant vers sa treizième année. Il eut la vision du roi venu lui offrir un grand cheval blanc comme neige, une belle ceinture tissée d’or à laquelle pendait une bourse de soie contenant sept pièces de monnaie lourdes. Ensuite, le jeune mangea dans la même écuelle que l’empereur des herbes et des racines. Une fois éveillé, il se rendit chez le sage Isaac pour interpréter ce songe. L’importance des rêves est bien connue, mais il faut souligner que dans les archives de la geniza du Caire, on peut lire les histoires de convertis au judaïsme, en particulier celui d’un prêtre devenu Obadiah, texte très connu par les juifs méditerranéens. Enfance, adolescence, jeunesse ? Ce document historique produit à Capenberg est une construction idéologique soignée parfaitement documenté. La petite enfance de Juda fils de David et de sephora, de la lignée d’Israël, de la tribu de Levi n’est pas détaillée. Son éducation par le vieux pédagogue Baruch lui permet de connaître parfaitement la Torah et les manuscrits hébraïques. La narration de son entrée dans l’adolescence attesterait pour la première fois du rituel de la Bar-Mistvah. Le jeune commence également à servir de facteur pour son père. Il entretient des relations de confiance avec l’évêque auquel il prête de l’argent. Il aime disputer avec les clercs. L’âge critique On le voit, ce passage à l’âge adulte est un moment délicat, où une pratique religieuse intense est cause de doutes et de débats intérieurs. Le jeune homme est envoyé au milieu de la société et doit trouver sa voie. Le contrôle de sa famille, de sa communauté lui pèse, il souhaite prendre ses propres décisions : ainsi Juda n’exige-t-il point de gages pour ses prêts, il craint de s’engager dans le mariage, il est condamné par l’assemblée synagogale. Si ce texte du xIIe siècle est rare, nous avons des témoignages de cet âge critique au xVe siècle, car ces enfants furent un enjeu fondamental dans l’affrontement religieux. AVIVmag n°206 septembre 2015 35 Anny beck Les pages d’Anny Les « grands » auteurs attendent la rentrée pour être publiés. J’ai donc choisi, en attendant de les lire, de revenir sur l’autobiographie de André Chouraqui pour corriger un oubli. L’AMOUR FORT COMME LA MORT « Une autobiographie » par André Chouraqui né le 11 août 1917, décédé le 9 juillet 2007. C’est la vie d’une personnalité juive et israélienne mondialement connue pour sa traduction originale de la Bible et son action pour le rapprochement entre juifs, musulmans et chrétiens. Cette bio est le parcours d’une vie, d’une vie très riche, en commençant par l’Algérie, puis la guerre 39 – 45, la naissance d’Israël et les amitiés judéo-chrétiennes. L’auteur commence son récit par ces mots : « ma tombe, je l’espère, se situera sur le Mont des Oliviers, non loin de la maison que j’habite de l’autre côté de la vallée de la Gehenne ». Et il continue en expliquant – non sans humour- que certains Hébreux dans l’attente de la résurrection se sont faits enterrer debout pour se relever et courir plus vite après le Messie qui sera le premier de nos ressuscités. Nathan André Chouraqui est né le 11 août 1917 à Aïn -Temouchent en Algérie, soit le 23 Ab de l’an 5677 de la création du monde. Il est le 9e enfant. La circoncision a lieu le 18 août. Pour la famille Chouraqui, naître un shabbat à midi, c’était un signe du ciel, car elle vivait une foi intense. Son père Isaac, viticulteur et négociant en céréales est le descendant d’une lignée de Rabbis ! Sa mère Meleka Meyer est née d’une famille originaire d’Andalousie, probablement arrivée au Maghreb à la suite des expulsions de 1392. Il a une grande affection pour son grand-père du côté maternel, Abraham, une vraie figure de patriarche, connaisseur de la Bible, généreux et plein de vigueur jusque dans le grand âge engendrant à 72 ans son 11éme enfant. A l’âge de 7 ans Nathan André Chouraqui contracte une po36 AVIVmag n°206 liomyélite aigue qui lui laisse une jambe plus courte. Pourtant il aime le sport et malgré son handicap fait de la marche et monte à cheval. A partir du xVIIe siècle les Chouraqui sont arrivés dans les principales villes d’Afrique du Nord. André dira plus tard, comme Albert Camus : « j’ai passionnément aimé mon Algérie natale ». En novembre 1939, il rencontre Colette Boyer, jeune protestante qui se convertit au judaïsme. Il l’épouse et l’enfant qui nait meurt à 4 mois. Ils finiront par se séparer et Colette décèdera le 18 octobre 1981. En 1940 ils avaient trouvé refuge dans les montagnes de la Haute Loire à Chaumargeais. Il entre dans la résistance, participe à la vie du maquis. Après la libération, de retour à Paris, il est épuisé par ces années noires de l’occupation. René Cassin l’engage en qualité de secrétaire général adjoint de l’Alliance Israélite Universelle. A partir de 1948, il fait des tournées de conférences en Afrique du Nord, à Londres, à Rome où il a ses premiers contacts avec la hiérarchie catholique. Il fait d’incessants voyages à travers le monde et rencontre tous les dirigeants des pays visités. Nous assistons à sa rencontre avec Ben Gourion qui se sentait le contemporain d’Abraham qui avait combattu pour donner une terre à sa tribu. Lundi 2 juillet 1956, il est reçu par Pie xII «je le sentais absent de son discours, parfaitement ignorant des réalités de la Shoah en laquelle il ne voyait qu’un drame de la guerre, comme la création de l’Etat d’Israël représentait à ses yeux un incident de parcours dans un Proche Orient dont la complexité lui échappait». A la même époque André vient souvent à Jérusalem. Il reçoit cette ville avec la violence d’une révélation et il décide de s’associer à l’œuvre d’édification d’Israël. Il ne voulait pas devenir ce que sont tant de juifs de la Diaspora, « un sioniste en chambre ». Son vœu se réalise par la rencontre de la femme de sa vie, Annette Lévy qu’il épouse en 1958 et qui rêvait de vivre , non pas à Paris, mais à Jérusalem. Elle avait 20 ans, lui 36. Ils eurent cinq enfants. Annette est une vraie femme de la Bible, et en 1972 c’est elle qui révise mot à mot en hébreu la traduction que fait André Chouraqui de la bible qui aura une renommée universelle et qui donne un ton différent à sa lecture. En 1965, il est élu maire adjoint de Jérusalem. « En nous installant à la mairie, dit- il, pas un seul d’entre nous ne prévoyait de quels évènements nous allions être témoins et acteurs ». Qui songeait à une guerre qui allait bouleverser les réalités géographiques, politiques, économiques et sociales de la ville ? Il faut lire ce livre pour assister avec l’auteur à la bataille de Jérusalem le mercredi 7 juin à 10H12 sous le feu des légionnaires jordaniens, puis à l’arrivée des paras qui éclataient en sanglots devant le MUR. Plus tard, il dira que les problèmes d’Israël seraient plus faciles à résoudre, si au lieu d’être 5 à 6 millions, nous étions 10, 12 millions de citoyens à œuvrer pour notre renaissance. Le 12 mars 1974, il entreprend et mène a bien la traduction du Nouveau Testament et se demande si le Christ ressuscitait, reconnaitrait-il ces chrétiens qui nous reprochent de ne pas le reconnaître. En 1990, il publie une traduction du Coran et la même année rencontre le Dalaï-Lama. A-t-il raison de penser que souvent les religions avaient aggravées les tensions plutôt qu’elles ne les avaient réduites ? A-t-il raison de penser que nous nous faisons des illusions en croyant que l’antisémitisme religieux disparaîtrait comme par enchantement ? André Chouraqui décède le 6 juillet 2007 à Jérusalem. Il fut avocat et juge à la cour d’appel d’Alger (1945 à 1947). Installé en 1958 à Jérusalem, il fut élu maire adjoint en 1965. C’était un écrivain, un penseur, un homme politique et connu mondialement pour sa traduction en 1970 de la Bible. Il était une personnalité reconnue du judaïsme. Et je termine par ces quelques mots tirés de son livre: « être juif géographiquement et chronologiquement, c’était être ailleurs. Notre bien n’était ni un pays, ni un temps déterminé, mais gravement un Livre que nous étions à peu prés les seul à savoir lire dans la langue où il fut écrit l’hébreu et pour quelques uns de ses versets, l’araméen ». Une autobiographie aussi passionnante qu’un roman. C’est l’évocation de toute une époque, une saga écrite dans un style voltairien, avec beaucoup d’humour, remplie d’anecdotes, de rencontres et de discussions épiques. Ces mémoires sont une leçon de vie d’où émane une énergie qui se transmet au lecteur. Bonne lecture et bonnes fêtes de Tichri Mémoire Le sourire de Maurice bitoun Maurice bitoun, qui pourrait l’oublier ? Qui pourrait oublier sa fluette silhouette toujours en mouvement, ce regard tendre et courtois, cette sympathie à fleur de peau qu’il portait avec la même élégance que ses costumes sombres, cette élocution rapide qu’il n’arrivait pas toujours à synchroniser avec la vivacité de sa cordialité, et enfin sa présence inaltérable dans les synagogues auxquelles il s’est attaché avec tant de naturel. Chacun l’a connu, chacun s’en souvient, personne ne pourra oublier Maurice et sa flamme de sympathie. Disparu en décembre, il nous manque ; deux grands rabbins lui rendent hommage. PL S’INSPIRER DE SON ExEMPLE Par le Grand Rabbin Georges Haïk J’apprécie énormément sur la base de mon expérience toulousaine qu’Aviv Mag accorde une grande importance à la personnalité de Moïse Bitoun (zal) en évoquant après son décès vivement ressenti les exquises qualités de foi et de bonté qu’il a manifestées au sein de la Communauté. Je pourrai souligner en premier lieu la considération particulière dont j’ai été l’objet de sa part : Comment oublier par exemple qu’à la sortie de la VNS le chabbat, il s’est toujours attaché à me raccompagner à mon domicile avenue de la Gloire, et que je n’ai jamais réussi à le dissuader d’accomplir ce qu’il considérait comme une mitsva. Chacun sait que le respect qu’il vouait aux rabbins, il s’identifiait à l’amour de la Torah qui brûlait en lui. Mais chacun sait aussi qu’au delà de la sphère spécifiquement rabbinique, c’est son dévouement pour ses frères et sœurs qu’il portait au plus haut degré. Son empressement pour se mettre en toute circonstance au service des fidèles et cela, avec un sourire synonyme de bienveillance avait de quoi nous émouvoir ; et je ne doute pas que cette attitude a eu des effets positifs sur le plan moral et religieux auprès de tous ceux qui ont eu l’occasion de le voir à l’œuvre ou de bénéficier de son précieux concours. Pour résumer, plutôt que de chercher dans ma mémoire, les différentes circonstances où Moïse Bitoun (zal) a exprimé sa personnalité d’homme foncièrement bon et religieux, je dirai ma conviction que la Communauté lui doit beaucoup et qu’elle gagnerait à s’inspirer de son exemple. UN JUSTE PARMI LES JUSTES C’est paradoxalement encourageant de ressentir, et j’en porte témoignage, combien le souvenir de Maurice Bitoun (zal) reste vivace dans notre communauté. Il y a quelque chose d’émouvant et de réconfortant à voir que la communauté dans son ensemble qui l’a connu et qui a profité de ses services et de son exemple se soucie périodiquement d’évoquer son nom par la Hachkaba traditionnelle. Maurice Bitoun, homme de foi et de bonne foi, je le définirais comme une triple loi d’amour, comme celle que la Torah nous a enseignée. L’amour de la synagogue, comme serviteur du Temple à temps plein et bénévolement. L’amour du prochain était pour lui une valeur tout à fait fondamentale. Ne pas juger, surtout ne pas condamner, mais au contraire, essayer de tendre à tous une main fraternelle. Il y avait aussi l’amour de la Torah et ses principes sans parler de cette vie consacrée aux trois prières journalières. Maurice Bitoun a montré tant de dévouement et de générosité en faveur de notre kéhila que je dis à Maurice Bitoun : ‘’Voilà donc cette grande synagogue que tu as servie de toute ton âme, cette synagogue que tu aimais, comme tu la voulais tant, trop petite pour accueillir tous tes amis et tous ceux qui ont tenu à te témoi- gner, une fois encore toute la sympathie et l’estime qu’ils te portaient.’’ Je lui ai toujours rendu justice et mon émotion est à la mesure, de celle qu’il a toujours manifestée à mon égard. La disparition de Maurice Bitoun, a laissé un vide immense pour tous ceux qui l’aimaient. Sa mémoire fut honorée, lors de ses obsèques par les rabbins de la ville, à travers plusieurs allocutions rendant hommage à l’homme et a son action. Il nous a légué un héritage de qualité, de droiture, et de moralité. Nous sommes donc sa descendance, à nous de porter haut son flambeau et de perpétuer ses traditions. Il fut le digne disciple des Maîtres du Talmud qui enseignent : ‘’Reçois tout individu avec le sourire, avec amabilité, avec gentillesse’’. Laissez-moi encore vous dire combien j’ai de peine, et combien nous avons, les uns et les autres, perdu un ami cher qui restera gravé dans notre mémoire et dans notre souvenir - Yéhi Zikhro Baroukh. AVIVmag n°206 septembre 2015 37 RAPPEL acit31.com LE SITE WEb DE L’ACIT Naissances à Toulouse 18/06/2015 ALLIOT Samuel Harry 02/07/2015 CHETRITT Mila 03/07/2015 MALCA Gabriel Eliahou 29/07/2015 GIULY Adam … et ailleurs 14/06/2015 SAADA Noémie 21/06/2015 GAMRASNI Sharon Pessy 15/07/2015 SEBAG Baroukh Chalom Paris 18/07/2015 EMSELLEM Aharon Chlomo Jérusalem 19/07/2015 BENSEMHOUN Adam Noah Tel Aviv Carnet Sophie Castiel Décès 17/05/2015 17/05/2015 08/06/2015 10/06/2015 LEVY Simone ARKI Rose ARKI Marc Henri AMAR Ichoua Salvador 10/06/2015 SHOURICK Albert 14/06/2015 LEBHAR Laurence 19/06/2015 MOUNIELOU Elizabeth-Lili née CHILSTEIN 26/06/2015 DAOUDI Jules 04/07/2015 MANHEIMER Yvette 14/07/2015 LEVY Henri Mouchy 14/07/2015 CARBONNE Esther Danielle 25/07/2015 BENAMOUR Aimé 27/07/2015 GHRENASSIA Suzanne Baya … et ailleurs Bar et Bat Mitsva 25/06/2015 NEBOUT Ethan 02/08/2015 DAVID Enzo 22/08/2015 ROSENBERG Mélissa Salomé 12/07/2015 BOBOT Lionel Raanana Israël Mariages à Toulouse 28/06/2015 AzOULAY Vadim / COHEN SOLAL Johanna 28/06/2015 BARDE Christophe / ABECASSIS Sarah 02/07/2015 ATTIAS David / FAROUz Delphine … et ailleurs 02/07/2015 02/08/2015 38 MACHETO Jérémy / BOLEC Olivia Paris GUENOUN Sam / HALDEzOS Hanna Paris AVIVmag n°206 AVIVmag n°206 septembre 2015 39