Mise en page 1

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ÊTES
F
S
O
V
R
RÉUSSI HRI 5776
DE TIC
ACIT
Association Cultuelle
Israélite de Toulouse
SEPTEMbRE 2015
N°206
4€
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TOULOUSE ET DES PAYS DE LA GARONNE
OUI, LA JEUNESSE EST
TOUJOURS LÀ !!
ÉCOLES, MOUVEMENTS,
STRUCTURES… PANORAMA
TICHRI : CE QU’IL FAUT SAVOIR
POUR BIEN ABORDER 5776
Le billet
d’henri
amar
Sommaire
du N° 206
AUTOMNE 2015 - Tichri 5776
C’est le cœur de la famille, c’est la déferlante
d’énergie, c’est la relève pour demain. La
jeunesse nous pousse, elle nous rappelle à l’ordre
et nous motive. Etat des lieux à Toulouse > p 12
bilans
A
U MOMENT Où paraîtront ces
lignes l’année 5775 sera sur le
point de s’achever. Roch Hachana,
Kippour : voici venu le temps des bilans.
Celui, collectif, des nations et celui, plus
ample encore, de la planète toute entière,
cette précieuse orange bleue appelée à
supporter, très bientôt, onze milliards
d’humains, pas du tout résolus, hélas !, à en
préserver la fragile existence.
Bilan également, et peut-être surtout, que
chacun
d’entre
nous se doit de
dresser de ses
intentions et de ses
actes.
D’un côté donc un
monde plus que
jamais incertain où
s’effondrent
les
équilibres d’hier,
fussent-ils ceux de
la terreur, et où se
dressent
ou
renaissent de nouveaux périls.
Ici, c’est la loi impitoyable et folle du
marché qui, livrée à elle-même et à ses
suicidaires emballements, déborde
l’économie réelle, défie ou assujettit le
politique, et nourrit ainsi la fatale méfiance
des peuples à l’encontre des dirigeants qu’il
a pourtant élus.
Là c’est une Europe en crise, doutant
d’elle-même, qui hésite ou recule sur la voie
du renforcement pourtant indispensable de
son union.
Là encore, c’est la barbarie du fanatisme
d’un autre âge qui répand la terreur et
convertit à son rêve totalitaire de nouveaux
adeptes au sein même de nos démocraties
essoufflées. Celles qui, cédant à la tentation
du repli et aux dérives du populisme,
renoncent à leurs valeurs fondatrices et qui,
récusant les tragiques leçons de l’Histoire,
se résolvent, face aux tyrans du moment et
au terme de quelques moulinets verbaux, à
de nouveaux Munich.
On laisse ainsi un Vladimir Poutine
poursuivre sa «récupération» de l’Ukraine,
en attendant d’autres «reconquêtes». On se
prépare à une réinsertion d’un Hafez El
Assad, sanguinaire bourreau de son peuple,
dans l’explosive poudrière d’un ProcheOrient en sanglante recomposition. On
conclut enfin, avec les ayatollahs de
Téhéran et sous la pression notamment du
cynique apprenti-sorcier américain
Obama, un accord « historique » qui, à
moyen et peut-être même à court terme,
s’avérera, ou plutôt se
confirmera fatal marché
de dupes.
Sombres perspectives.
Elles pourraient inciter
à la passivité, cette
démission de la volonté
face à un destin aveugle.
Celui que tisseraient,
impavides les Parques,
insensibles
et
inhumaines
figures
d’une Fatalité transcendante.
Morale de l’impuissance et de l’inaction,
celle que récuse fondamentalement
l’éthique juive qui privilégie, en toutes
circonstances, lucidité, engagement et
action réparatrice.
Lucidité du regard sur soi à laquelle nous
invite, et même nous contraint, la sonnerie
du Chofar que nous nous devons d’écouter
et de faire résonner aux tréfonds de notre
âme, le jour de Roch Hachana.
Force de l’engagement réparateur au terme
de la fervente journée de Kippour où,
débarrassés des oripeaux de l’arrogance et
de l’oubli, nous implorons la miséricorde et
le pardon de notre Créateur.
Couronnement enfin de cette trilogie à
Souccoth, moment de joie et espace de
sérénité dans ces fragiles cabanes de
roseaux ouvertes vers le ciel…
Henri Amar
Arié Hénin et Raphaël Montanès : “”Garde la Mezouza et la
Mezouza te gardera”
Le billet d’Henri Amar
3
La page d’Yves Bounan
5
Actualité religieuse :
Tichri en pratique, horaires et lieux
6
Petit manuel de Techouva
7
Dossier “Côté Jeunesse”
12
Les structures pour la jeunesse
14
Les EEI, l’alya des jeunes Toulousaines 17
La fête des enfants au Gan Rachi,
CTeen, l’ORT
18
Gan Israël, Lev Tahor
20
La JJET, Hebraïca Jeunesse
22
Les associations : FSJU, CRIF, Hebraïca,
Wizo, KKL, EDJ, Radio Kol Aviv
24
Le Bris des tables
29
Brèves communautaires
30
Mémoire : le traumatisme de Petitjean 32
à lire
33
Culture
34
Le sourire de Maurice Bitoun
37
Carnet communautaire
38
Ont contribué à ce numéro
Henri Amar, Jacques Asseraf, Anny Beck, Dana Bensimon,
Yves Bounan, Sophie Castiel, Néhama Chein, Patricia
Dassa, Claude Denjean, Frédéric Kélif, Dominique Khalifa,
Pierre Lasry, Laura Layani, André Loubaton, Maurice
Lugassy, Haya Matusof, Haïm Matusof, Yoseph Ytzrak
Matusof, Samuel Morali, Yaël Rueff-Salama, Kévin Sellem,
Harold Avraham Weill, Nicole Yardeni.
Aviv mag est une publication de l’ACIT
Association Cultuelle Israélite de Toulouse,
2 place Riquet, 31000 Toulouse. Tél. 05 62 73 46 46
Directeur de la publication : Yves Bounan
Directeur de la communication : Serge Sellem
Directeur de la rédaction : Pierre Lasry
Rédaction et coordination : Yaël Rueff-Salama
Crédit photo : LSP, Bernard Aïach, Yaël Rueff-Salama
Design, production : LSP, 11 rue Adonis, 31200
Toulouse, tél. 05 61 13 18 18, [email protected]
Régie publicitaire : Joëlle Adjedj
N° de commission paritaire : 1106G88068 Dépôt légal à parution
AVIVmag n°206 septembre 2015
3
La page
IMPORTANT
d’yves
bounan
RÉSERVEZ VOTRE
PLACE DE kIPPOUR
Pour des raisons techniques, seront prioritaires cette année les personnes
qui auront réservé et acquitté à l'avance leur places de kippour.
VOUS POUVEZ
Place homme
Place dame
Place Jeune
ENCORE LE fAIRE
> 50 € adhérent
> 35 € adhérente
> 15 € adhérent
Nom : ...................................... Prénom : .............................. Nombre enfants : ..........
Lieu de culte : ..............................................................
Joindre un chèque correspondant au prix des places à réserver et l’adresser avec ce coupon à
ACIT 2 place Riquet 31000 Toulouse
Merci
POUR MIEUx
AGIR ET êTRE
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4
C’est ensemble et lucides
PAR RETOUR DE COURRIER
> 100 € non adhérent
> 70 € non adhérente
> 30 € non adhérent
qu’il faut regarder le futur.
C
ES FêTES DE TICHRI,
sachons-le et comprenons-le,
seront le reflet des prochaines
années à venir.
D’abord en raison de l’avénement d’une
nouvelle équipe qui doit assurer la
continuité tout en apportant “sa” touche
de modernité
Ensuite, à cause de la dynamique des
départs vers Israël qui s’est accélérée ;
depuis le début de l’année, 55 foyers,
soit 140 Toulousaines et Toulousains
ont décidé de s’installer en Israël.
Enfin, 13 jeunes bacheliers de l’année
ont décidé de poursuivre leurs études
en Israël, c’est le plus gros départ
jamais enregistré (11 sont issus d’Ohr
Torah).
Ces quelques chiffres ont un impact
immédiat, ils veulent dire pour notre
communauté 13 mariages de moins, 13
familles qui ne participeront pas à la vie
collective, et donc une trentaine
d’enfants qui n’iront pas dans nos écoles
juives.
Il faut faire ce constat en sachant que
depuis de nombreuses années, certains
jeunes avaient déjà décidé de partir vers
d’autres
villes
françaises
ou
européennes pour y faire des études ou
pour trouver un emploi.
Pour autant, si je me suis présenté avec
mes collègues aux dernières élections
de l’Acit, ce n’est pas seulement pour
faire ce constat, mais pour trouver des
solutions car je ne me résoudrai jamais
à des bilans médiocres ni ne me
limiterai à des discours défaitistes.
En voici 4 exmples.
1- Déjà je veux acter et constater qu’il
reste à Toulouse une belle jeunesse,
ambitieuse, et nous ferons tout notre
possible pour la soutenir. Nous avons
déjà commencé cet été en aidant les
EEIF, le BBYO et en maintenant notre
aide à Lev Tahor.
Ce que nous voulons ainsi ?
Tout simplement le meilleur pour nos
enfants.
Car ils ne sont pas simplement
l’avenir de notre communauté, ils sont
les citoyens de demain.
2- Dès la rentrée de septembre, il faut
que les jeunes prennent part aux offices
de Chabbat : Pour ce faire, nous
organiserons tous les mois un Chabbat
communautaire dans toutes les
synagogues, afin de créer davantage de
lien entre les familles.
3- Nous allons demander aux traiteurs
de tout mettre en œuvre pour organiser
des repas lors des conférences et des
cours que nous organisons à l’EDJ.
Nous avons bons nombre de projets, et
nous avons besoin de participants pour
les réaliser.
Plus que jamais, il faut que toutes les
personnes, quel que soit leur niveau
religieux, appliquent le slogan « venez
comme vous êtes » ! En clair et
sérieusement, qu’elles se sentent
intégrées et soient partie prenante de
notre communauté.
4- La communauté actuelle ne peut plus
compter que sur une poignée de
personnes pour la faire vivre, et ce n’est
pas normal, ce n’est pas digne de notre
tradition. Il appartient à tous les juifs de
la région, et non pas à un groupe
uniquement de se mobiliser, de se
rapprocher de nos lieux de culte et de
culture,
Notre communauté a toujours été citée
en exemple à cause de son unité, et de
son dynamisme au sein des associations.
C’est cette unité que nous devons
préserver, et encore améliorer. Je
mettrai tout en œuvre pour ma part,
pour favoriser l’unité de notre
communauté,
et
pour
le
rapprochement entre les associations
et les hommes.
Cessons de laisser nos institutions
enfermées dans les contingences du
quotidien. Nos institutions doivent
disposer de ressources pour se
développer, d’ambition pour être
visibles. Ces ressources et cette
ambition, c’est vous, par votre
présence, et par votre soutien qui les
offrez à la collectivité !
Cette année, pour Tichri, venez avec
vos familles dans les synagogues, venez
nous prouver que nous ne sommes pas
dans le déclin, mais au contraire que
nous nous appuyons sur la situation
actuelle pour rebondir, car nous
sommes un peuple uni et debout.
Chers
coreligionnaires,
notre
communauté n’est certes pas parfaite,
mais c’est la nôtre.
Ensemble prenons en soin !
Chana Véhatima Tova
Yves Bounan
Président de la communauté juive de Toulouse
AVIVmag n°206
AVIVmag n°206 septembre 2015
5
Judaïsme
SIMHAT TORAH
ROCH HACHANA
CHEMINI ATSERETYOM kIPPOUR
Tichri
en pratiqueSOUCCOT
HOCHAANA RAbbA
pratique
SELIHOT
JEUNE DE GUEDALIA
Jusqu’au mardi 22 septembre
2015 :
• lundi et jeudi : 5h45
• semaine : 6h00
Mercredi 16 septembre 2015
• Début du jeûne : 6h05
• Selihot : 6h
• Chahrit : 7h
A. Yéchouroun : 6h30 au Gan
Rachi
• Minha suivi de Arvit : 19h30
• Fin du jeûne : 20h40
VEILLE DE ROCH
HACHANA
Dimanche 13 septembre 2015 :
• Sélihot : 6h00 A. Yéchouroun :
7h au Gan Rachi suivi de
Hatarat Nédarim (annulation
des vœux).
• 9h00 : visite au cimetière
(prière pour les morts).
• Allumage des bougies : entre
18h49 et 19h52.
• Minha : 19h30 suivi d’Arvit du
1er soir de fête. A. Yéchouroun :
19h45
1ER JOUR DE ROCH
HACHANA
Lundi 14 septembre 2015
• Chahrit : 8h00
A. Yéchouroun : 9h00
Sonnerie du Choffar
• Minha : 19h
• Tachlikh :19h30
(Pont de Constantine du centre ville)
(Pont de l’Hers de Balma)
(Garonne, ave H. Barbusse,
route d’Espagne de Chaaré
Emeth)
(Pont du Touch de Birkat Haim,
Tournefeuille)
(Canal latéral du Gan Rachi, à
100 m de l’école)
• Arvit : 20h A. Yéch : 20h45
• Allumage des bougies : après
20h51
E
2 JOUR DE ROCH
HACHANA
Mardi 15 septembre 2015 :
• Chahrit : 8h00 (A.Yéchour. :
9h00)
Sonnerie du Choffar
• Minha suivi d’Arvit de
Chabbat: 19h30
A. Yéchouroun : 19h30
Arvit et fin de fête : 20h49
6
TOUT CE qU’IL fAUT SAVOIR
AVIVmag n°206
CHAbbAT VAYELEkH
CHOUVA
Vendredi 18 septembre 2015
• Minha : 19h30
• Allumage des bougies avant
19h43
Samedi 19 septembre 2015
• Chahrit : 8h30
A. Yéchouroun : 10h00
Cours : 18h30
• Minha suivi de Arvit : 19h15
Fin de chabbat : 20 h 42
VEILLE DE kIPPOUR
Mardi 22 septembre 2015
• Sélihot : 6h00, suivi de Chahrit
et de Hatarat Nédarim
(annulation des vœux).
• Visite au cimetière (prière pour
les morts) : 9h00
• Minha : 14h30
• Allumage des bougies : avant
19h36 (début du jeûne)
• Kol Nidré : 19h30, suivi d’Arvit
de Kippour et de la journée
solennelle de prière
A. Yéchouroun : 19h30 à l’EDJ.
JOURNEE DE YOM
kIPPOUR
Mercredi 23 septembre 2015 :
• Chahrit : 8h00
A. Yéchouroun : 9h00
(Yizkor vers 13h00)
• Néïla (clôture) : 19h15
• Fin du jeûne : 20h34
CHAbbAT HAAZINOU
CHOUVA
Vendredi 25 septembre 2015
• Allumage des b. avant 19h30
• Minha suivi de Kabalat
Chabbat : 19h15
A. Yéchouroun : 19h30
Samedi 26 septembre 2015
• Chahrit : 8h30 A. Yéch. : 10h00
Cours : 18h15
• Minha : 19h
Arvit et fin de chabbat : 20 h 29
VEILLE DE SOUCCOT
Dimanche 27 septembre 2015 :
• Allumage des bougies : avant
19h28
• Minha 19h15, suivi d’Arvit de
fête
A. Yéch : 19h30 rue J. Chalande.
1ER JOUR DE
SOUCCOT
Lundi 28 septembre 2015 :
• Chahrit : 8h30 (Mitsva du
loulav)
A.Yéchouroun : 10h00
• Minha : 19h15 suivi d’Arvit de
Fête.
• Allumage des bougies du 2e
jour de fête : après 20h28
2E JOUR DE SOUCCOT
Mardi 29 septembre 2015 :
• Chahrit : 8h30
A. Yéchouroun : 10h00
• Minha : 19h suivi d’Arvit
• Fin des premières fêtes : 20h27
CHAbbAT HOL
HAMOED SOUCCOT
Vendredi 2 octobre 2015 :
• Allumage des bougies avant
19h14
• Minha suivi de Kabalat
Chabbat : 19h
A. Yéchouroun : 19h15
Samedi 3 octobre 2015
• Chahrit : 8h30
A. Yéchouroun : 10h00
Cours : 18h
• Minha suivi de Arvit : 18h45
Fin de chabbat : 20 h 14
Rav Y.Y. MATUSOF
HOL HAMOED
SOUCCOT
Mercredi 30 septembre, jeudi 1er,
vendredi 2 et dimanche 4
ocrtobre 2015
• Chahrit : (pas de téphilines)
• Mercredi, jeudi et vendredi : 7h
• Minha suivi d’Arvit: 18h45
HOCHAANA RAbbA
(VEILLÉE D’ÉTUDE)
Samedi 3 octobre 2015 :
A partir de 22h30 jusqu’à l’aube.
Dimanche 4 octobre 2015 :
• Chahrit : 7h30
• Allumage : avant 19h13
• Minha suivi de Arvit de fête :
19h, A. Yéchouroun : 19h15
CHEMINI ATSERET
Lundi 5 octobre 2015 :
• Chahrit : 8h30
A. Yéchouroun : 10h00 (Yizkor)
• Minha : 19h suivi d’Arvit et
réjouissances de Simhat Torah,
procession des Sépharim
A. Yéchouroun : 19h15
• Allumage des bougies : après
20h12
SIMHAT TORAH
Dernier jour de Fête :
Réjouissance avec la Torah
Mardi 6 octobre 2015
• Chahrit : 8h30 - A. Yéch.10h00
• Minha : 19h suivi d’Arvit
A. Yéchouroun : 19h15
• Fin de fête : 20 h 11
CHAbbAT bERECHIT
Vendredi 9 octobre 2015
• Minha suivi de Kabalat
Chabbat : 19h
• Allumage des b.avant 19h14
Samedi 10 octobre 2015
• Chahrit : 8h30
A. Yéchouroun : 10h00
Cours : 17h45
• Minha : 18h30
Arvit et fin de chabbat : 20 h 05
Judaïsme
Les lieux
de culte
à VOTRE DISPOSITION
LE JOUR DE kIPPOUR
HALLE AUx GRAINS
Place Dupuy - 31000 Toulouse
EDJ/ORANAIS -HEKHAL DAVID
2, place Riquet - 31000 Toulouse
PALAPRAT
2, rue Palaprat - 31000 Toulouse
CHAARé EMETH
35, rue Rembrandt 31100 Toulouse
ADATH YéCHOUROUN
ACHKéNAzE EDJ
2, place Riquet - 31000 Toulouse
TOURNEFEUILLE
BIRKAT HAïM
73, route de Tarbes - 31170
ADATH ISRAëL
17, rue Alsace Lorraine - 31000
Toulouse
BALMA - BETH YOSSEF
Chemin des Arènes - 31130 Balma
ORATOIRE DE L’UNION
Foyer de la grande halle, rue de
Somport - 31240 l’Union
OHR TORAH
MICHKAN NESSIM
33, rue Jules Dalou - 31500 Toulouse
LES JARDINS DE RAMBAM
Chemin de Tucard - 31650 St-Orens
ORT - ORATOIRE OR YOSSEF
14, rue E. Collongues
31770Colomiers
GAN RACHI
TéPHILA LE MOSHé
8, Imp Suzanne Lenglen
31200 Toulouse
RITE ACHKENAzEYECHOUROUN
• Roch-Hachana : 17 rue Alsace
Lorraine
• Yom Kippour : EDJ, salle
Jérusalem
• Souccot—Simha Torah (avec
Soucca) : Rue Jules Chalande
• Chabbat Béréchit : 17 rue Alsace
Lorraine
Petit manuel de Techouva
Plus que quelques jours avant de se laisser transporter
par le son émouvant du Shoffar.
S
I DE TRèS NOMBREUSES
raisons ont été apportées par
nos sages pour expliquer le sens
de cette mitsva si particulière, il s'agit
en réalité d'une gzeirat hakatouv, c'est un
commandement totalement irrationnel.
Le Rambam, Maimonide, rapporte qu'il
y a malgré tout une allusion très claire.
Le son strident vise à nous réveiller et
à nous sortir de notre torpeur, puis à
fouiller dans nos actions afin de revenir
vers Dieu.
Le Shoffar serait donc, d'après le Rambam, un catalyseur de Techouva. Il
serait là pour allumer l'étincelle, créer
l'électrochoc qui nous permettra de revenir vers Dieu'.
Pourquoi pas après tout. Reste à comprendre pourquoi le Rambam nous
parle de fouiller dans nos actions. Ne
sommes nous pas au courant de nos
mauvais agissements? Avons nous vraiment besoin de fouiller pour découvrir
les fautes que nous aurions commises?
N'est ce pas de la malhonnêteté intellectuelle?
Par ailleurs, nous savons que Rosh
Hashana n'est paradoxalement pas un
jour de Teshouva. Le Rambam explique
de fait que la confession de ses fautes,
vidouï, est une étape indispensable à la
Teshouva. Or le vidouï est totalement
absent du rituel de Rosh Hashana, tout
comme les supplications d'ailleurs.
Comment peut-on donc considérer
Rosh Hashana comme le 1er des 10
jours de pénitence si les éléments indispensables à celle-ci en sont absents ?
Le secret de la réponse se cache dans la
subtilité de la Techouva. S'il apparaît
extrêmement clair à tout le monde qu'il
est indispensable de regretter ses fautes
et de s'engager à ne plus les réitérer à
l'avenir, il est déjà beaucoup moins évident qu'il faille aussi s'intéresser à nos
bonnes actions !
Ont-elles été toujours accomplies avec
concentration, dans la bonne humeur,
sans contrainte?
Ou ont-elles été parfois (souvent
même) accomplies par dépit, le cœur
éteint, sans envie?
Un homme peut se retrouver bouleversé de constater en se présentant
devant Dieu à 120 ans, qu'aucune des
mitsvot qu'il a pourtant accomplies rigoureusement durant toute sa vie n'est
inscrite à son profit au tableau des mérites.
Il
se
défendra
alors
maladroitement : "je ne comprends pas, j'ai
pourtant prié 3 fois par jour durant toute ma
vie. Pourquoi aucune des ces prières n'est inscrite à mon compte?" On lui répondra
alors :"certes tes lèvres ont remué 3 fois par
jour. Mais à quoi pensais-tu à ce moment-là
? Étais-tu vraiment tourné vers ton créateur
ou étais tu perdu dans tes pensées ?". Quelle
déception!
C'est exactement le sens de la Teshouva
de Rosh Hashana et du Shoffar qui l'accompagne. Nous encourager à fouiller
au plus profond de nous même afin de
passer au peigne fin les actions positives
et les améliorer. C'est d'ailleurs là le
sens du mot Shoffar qui vient du mot
"leshaper", améliorer.
Et c'est sans aucun doute le travail le
plus difficile. Accepter que la Techouva
ne concerne pas seulement les mauvaises actions mais aussi les bonnes (ou
celles que l'on croit être bonnes tout du
moins).
Beau challenge. à nous de le relever et
d'éviter ainsi de terribles désillusions.
Soyez toutes et tous, ainsi que vos familles, inscrit(e)s dans le livre de la vie
et que l'année 5776 vous apporte
l'abondance, la joie et la santé.
Avraham WEILL, (inspiré d'un
commentaire du Rav Eliahou Schlesinger)
AVIVmag n°206 septembre 2015
7
Par Jacques Asseraf
Par Yossef Matusof
Judaïsme
KIPPOUR
« POURqUOI JEÛNONS-NOUS
5776 :
sans que Tu t’en aperçoives ? »
Année de « Hakhel »
Isaïe 57-58
Et Moïse prescrit cet ordre : « Au bout de sept ans, au temps de l’année de la Remise, lors de la fête des
Tentes, au moment où tout Israël vient se présenter devant le Seigneur ton Dieu à l’endroit qu’Il aura
choisi, tu liras cette loi, en face de tout Israël, à leurs oreilles. Assemble le peuple, hommes, femmes,
enfants et l’étranger qui est dans tes portes, afin qu’ils écoutent, qu’ils apprennent à craindre le Seigneur
ton Dieu et qu’ils veillent à accomplir toutes les paroles de cette loi.» (Deutéronome chapitre 31, 10 à 12)
L
A TORAH ORDONNE
QUE tout Israël (hommes,
femmes et enfants) se rassemble à l’issue de l’année chabbatique, pendant la fête de Souccot, le deuxième
jour de cette fête, et qu’on fasse devant
le peuple réuni, la lecture de certaines
parties du cinquième livre de Moïse (appelé Michne Torah). Dans le Talmud, elle
est mentionnée sous le nom de «Hakhel»
(Kiddouchine 34a). Bien qu’il s’agisse
d’une commandement positif lié à une
date fixe, les femmes y sont astreintes,
comme il est précisé dans le texte.
Ce qui distingue le peuple d’Israël, c’est
la Torah.
Par elle, nous sommes séparés de tous
les peuples de la terre, par elle seule,
notre peuple bénéficie du monde futur.
Il est donc essentiel que, périodiquement, nous soyons tous rassemblés pour
entendre le message du Livre, il est important que ce message soit entendu par
tout le peuple, hommes, femmes et enfants. Ils se demanderont quel est le
sens de cet immense rassemblement, et
ils réaliseront que c’est la Torah qui est
notre trésor le plus précieux, notre
gloire et notre honneur. Ils apprendront
à l’apprécier, à l’aimer et voudront
connaître Celui qui nous l’a donnée, le
craindre et l’aimer comme il est dit dans
le texte : « Qu’ils apprennent à révérer l’Eternel » (Sefer ha’hinou’h).
D’après les sages du Talmud, enfants
«TAF» cité dans le verset signifie les bébés, même ceux qui tètent encore leur
mère. Les hommes doivent venir pour
apprendre, les femmes doivent venir
pour écouter, et les bébés, pourquoi
viennent-ils ? Pour assurer une bonne
récompense à ceux qui les accompagnent. Lorsque Rabbi Josué entendit
cette interprétation du verset, que ses
amis avaient apprise le jour même à la
yeshiva et qu’il avait réussi à savoir
après avoir insisté auprès d’eux, il
8
AVIVmag n°206
Les différences entre le
riche et le pauvre, l’érudit
et l’ignorant, les grands et
les petits, disparaissent.
s’écria : « Vous avez une si belle perle dans
la main et vous vouliez m’en priver ! » (‘Haguiga, 3a). Ce qui amena Rabbi Josué à
s’exclamer avec tant d’enthousiasme sur
le leçon qu’il venait d’entendre, c’est le
fait qu’il avait lui-même été amené à la
yeshiva dans son berceau par sa mère.
Elle disait toujours : « Il faut que mon
garçon s’habitue aux paroles de la Torah.
En vérité c’est la raison essentielle pour amener les bébés à la lecture publique de la Torah » (Talmud Jérusalem Yebamoth).
Depuis la destruction du Temple et
jusqu’à sa reconstruction, très bientôt,
et de nos jours, nous n’avons plus
l’usage de mettre en pratique cette
Mitsva du « Hakhel ». Pour autant, la
Torah et les Mitsvot sont immuables, y
compris les préceptes en vigueur uniquement à l’époque du Temple, dont le
message spirituel et profond conserve
toute sa valeur. Il convient, alors,
d’adopter la pratique la plus adaptée à
cette commémoration (Rabbi de Lubavitch).
L’enseignement hassidique place le «Hakhel » comme une année d’unité de tout
le peuple juif. Les réunions y sont alors
multipliées et toute occasion est saisie
pour se rapprocher soi-même et rapprocher tous les autres de la Volonté de
Dieu. Les différences entre le riche et
le pauvre, l’érudit et l’ignorant, les
grands et les petits, disparaissent. Tous
unis reçoivent et intériorisent les enseignements de la Torah. Par ailleurs, le «
Hakhel » souligne aussi l’importance de
l’éducation. En effet, les enfants les plus
petits, dont la compréhension n’est pas
développée, participent également au «
Hakhel », permettant à ceux qui les
conduisent d’être récompensés.
Préparons-nous et engageons-nous
pour ce grand rassemblement de l’année
de « Hakhel » dans l’unité et la joie de
Souccot dans le troisième Temple reconstruit et avec la réalisation de la prophétie de Jérémie : « Me voici les ramener
des pays du Nord, les rassembler des extrémités de la terre … Une grande assemblée
reviendra ici ».
« Kahal Gadol Yachouvou Hena » (Jérémie
31.7-Haftara, deuxième jour de Roch
Hachana).
Chana Tova
et Hag Samea’h Ouchnat Guéoula.
Rav YY Matusof
De tous les rites qui ponctuent le Yom Kippour, le jeûne apparait comme le plus emblématique, pour nombre de juifs
d’affirmation. Aux yeux de nos coreligionnaires, il résume à lui seul la solennité et l’austérité de cette journée à
nulle autre pareille. Gestuelle et paroles dédiées dans un même élan vers un Au-delà, le rite structure fortement
notre relation au Ciel.
S
EUL JEûNE DU CALENDRIER hébraïque directement
ordonné par le Texte biblique, il se
retrouve chargé d’une forte connotation
religieuse et spirituelle. Et, dans l’histoire
de chaque individu juif, il va véhiculer un
certain nombre de souvenirs ou de coutumes quand ce dernier se retourne sur
son passé individuel ou familial.
Trait d’union ou lien unique qui nourrit
en chacun un sentiment d’appartenance
communément partagé, il s’impose
comme le parfait marqueur identitaire
d’un vieux peuple auquel vont continuer
d’adhérer les plus éloignés de la pratique
religieuse.
Le jeûne s’entend comme un acte de
contrition que traduit une mortification
toute relative et limitée dans le temps,
pour des défaillances dont nous serions
comptables. Pénitence et demande de
pardon dans la reconnaissance implicite
d’une conduite non-conforme aux termes
du contrat passé aux origines avec le
Ciel. Acte d’humilité par excellence
d’une créature consciente de sa finitude,
son respect entérine une certaine dimension dérisoire de notre existence en
endossant, l’espace de 25 heures, un statut de précarité.
Dès lors que, par la privation momentanée de nourriture, on s’abstient de
répondre aux besoins élémentaires de
l’organisme, on abandonne, en quelque
sorte, notre souveraineté sur notre corps
dont nous ne sommes, faut-il le rappeler,
que de simples locataires quand le véritable propriétaire se trouve au dessus de
nous.
Toutefois, en le soumettant ainsi à cette
épreuve physique, on accepte par cette
démarche, le joug d’une Transcendance.
Avec le souhait éminemment humain de
susciter une mansuétude pour les défaillances morales ou spirituelles dont nous
nous serions rendus coupables.
Toujours dans la conscience lucide qu’à
lui seul le jeûne ne saurait exonérer de
tous les manquements portés à notre crédit à l’égard du Ciel ou vis-à-vis des
hommes. Et, dans cette halte dans
l’écume de nos jours, une méditation
salutaire s’inviterait pour nous permettre
de nous interroger sur la vanité des
choses ou le sens de l’existence.
audace inouïe l’impérium des sens et la
tyrannie de la Raison. Quand, par des
gestes venus d’ailleurs, le rite nous
enjoint de rompre le cours de notre quotidien, pour une prière ou une
bénédiction, il nargue, en quelque sorte,
la prétention de la nature à nous dicter
ses lois et à nous imposer ses servitudes.
Il entend ainsi nous garder en éveil pour
continuer à témoigner, dans tous les
recoins de notre existence, d’une Présence. A nous échapper par à-coups de la
matérialité terrestre et à essayer de nous
affranchir quelque peu de ses pesanteurs. C’est la mission assignée à Israël :
celle à laquelle nous adhérons quand, à
Kippour, nos pas nous conduisent vers
nos synagogues.
Jacques ASSERAF
En soulignant de la sorte les fragilités de
notre fonctionnement physiologique et sa
dépendance vis-à-vis des nourritures terrestres, cette contrainte faite au corps
révèle paradoxalement une tentative,
certes éphémère et limitée, de maitriser
pulsions et forces animales qui régissent
toute vie. En s’y conformant, on défie
l’espace d’une journée, l’état de nature
aux règles intangibles et inexorables.
C’est là, la signification première du rite,
sa raison d’être pour mettre en exergue
l’essence même du judaïsme.
Défi permanent à la nature et à ses lois.
Opposition frontale aux déterminismes
qui régulent la marche du monde et ses
créatures. Quand, insolemment, le
judaïsme proclame la Présence d’un
Dieu Un et invisible, il enfreint avec une
AVIVmag n°206 septembre 2015
9
Jalons de la communauté
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le prochain numéro à titre d’essai, ainsi qu’un bulletin d’abonnement.
L’enfant a toujours un instinct sûr. Il sait, que, lorsqu’il désire
ardemment quelque chose, il peut le demander de tout son cœur.
Il sait que, très probablement, sa sincérité fera son effet et que ses
parents, qui l’aiment au-delà même de ce qu’il peut imaginer, ne
résisteront pas à sa demande : ils lui donneront ce qu’il désire.
Grâce à mon parrainage, un numéro spécial 200 pages
sur la communauté juive de Toulouse lui sera offert
pour tout abonnement souscrit. (16 euros l’abonnement)
Bulletin à adresser à : ACIT Abonnements 2 place Riquet 31000 Toulouse
Mon nom : .....................................
5776 : une année de 13 mois
C
ette année est une année embolismique. Aussi notre calendrier compte-t-il cette fois treize
mois. Au lieu d’un seul Adar, nous
en avons deux : Adar-Richon (Premier Adar)
et Adar-Chéni (Deuxième Adar).
Notre calendrier juif est basé sur la lune.
Celle-ci, au commencement de chaque mois
hébraïque, paraît dans le ciel sous forme de
mince croissant qui grandit chaque nuit
jusqu’à devenir une pleine lune bien ronde au
milieu du mois. Ensuite, elle commence à décroître et finit par disparaître complètement vers la fin du mois,
pour paraître de nouveau au commencement du mois suivant.
Quand la lune paraît d’abord sous forme de mince croissant,
elle est appelée « Nouvelle Lune » (en hébreu Molad : naissance
de la lune). Le Chabbat qui précède la Nouvelle Lune, nous
annonçons et bénissons le mois nouveau (sauf celui de tichri
qui est béni par Dieu seul). La période comprise entre une
Nouvelle Lune et une autre est d’un peu plus de vingt-neuf
jours et demi. C’est la durée d’un mois lunaire. Toutefois,
comme nous ne pouvons avoir une moitié de jour appartenant
à un mois, et l’autre moitié au mois suivant, notre calendrier a
été arrangé de telle sorte que nous ayons des mois hébraïques
comprenant tantôt vingt-neuf jours, tantôt trente, jamais plus,
jamais moins.
Voilà pourquoi nous avons parfois un seul
jour de Roch’Hodech, et parfois deux. Un
seul, cela signifie que le mois en cours
compte vingt-neuf jours. Dans le cas où
il y en a deux, le second jour de
Roch’Hodech est le premier jour du
nouveau mois, tandis que le premier est
le dernier jour (le trentième) du mois
finissant.
Souvenez-vous bien de cela.
Ainsi quand nous avons annoncé la Nouvelle Lune d’AdarRichon (cette année), nous avons dit : « Roch’Hodech Adar-Richon sera le vendredi et le samedi ; puisse-t-il nous être
bénéfique ! ». Cette annonce nous fait comprendre immédiatement que le mois finissant de Chevat compte trente jours, et que
le premier jour d’Adar-1 est le Samedi qui suit.
Dans une année « régulière », nous avons six mois « pleins » de
trente jours chacun, et six mois « courts » de vingt-neuf,
alternant les uns avec les autres (30-29, 30-29, etc …). Ce qui
nous donne un total de 354 jours dans l’année hébraïque (certaines années, nous « perdons » un jour, d’autres, nous en
«gagnons» un, ce qui fait un total annuel de 353 ou 355 jours
selon le cas. Il y a de bonnes raisons à ces fluctuations : celle
par exemple d’éviter que Yom Kippour ne tombe un vendredi
Par le Rav Yossef Y. MATUSOF
ou un dimanche.
I
L PEUT ARRIVER parfois que l’enfant ait désobéi,
que, dans un instant de révolte, il ait fait ou dit des
choses qui, fondamentalement, ne lui ressemblaient
pas. Au moment, qui vient toujours, où il veut retrouver
la certitude de leur amour, il se présente devant eux et sa
seule venue est, en soi, une demande de pardon. Ses parents sont liés à lui par nature ; ce lien-là, même quand il
semble affaibli, est toujours présent et il révèle sa puissance dès qu’il est sollicité. Quels que soient les actes
commis, l’enfant a toujours une place dans le cœur de ses
parents.
Yom Kippour est un jour où des sentiments similaires nous
animent.
L’année écoulée a apporté à chacun son mélange particulier de réussites et, peut-être, de défaillances. Parfois,
celles-ci ont pu nous écarter du chemin tracé de toute éternité par notre Créateur, notre Père. Parfois, lorsque nous
nous arrêtons un instant et que nous prenons conscience
de l’ampleur de cet éloignement, une idée bouleversante
nous envahit : « Et notre Père ? Et Son amour ? »
Yom Kippour arrive et la perspective change.
Comme des enfants, nous venons devant Lui en ce grand
jour.
Nous Lui demandons – dans les mots antiques de la prière,
dans les cérémonies éternelles du jour, dans les chants qui
semblent pénétrer les cieux – de nous renouveler Son
amour paternel.
Sans doute est-ce la raison qui fait que, ce jour-là, les
synagogues voient revenir ceux qui, dans l’année, n’en
connaissent pas toujours et régulièrement la route.
Sans doute est-ce la raison, aussi, pour laquelle les prières
qui s’y élèvent évoquent davantage des cris du cœur que
des mots ritualisés.
Le jour de Yom Kippour est ce moment unique où notre
Père, Dieu, entend nos demandes et voit notre venue.
Il est ce jour où l’essence de notre âme s’unit à l’essence
divine.
Il est enfin ce jour où tous les bonheurs de l’année qui
commence sont comme en germe, ne demandant qu’à
apparaître dans notre quotidien.
Yom Kippour est bien ce jour unique. Dieu nous y attend,
nous y vivons. Pour une année bonne et douce.
CHANA TOVA.
Bonne et douce année.
Rav Haim Matusof
AVIVmag n°206 septembre 2015
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AVIVmag n°206
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DOSSIER
Côté Jeunesse
à
LA SUITE des dernières élections de l'ACIT, le nouveau
Président et son Conseil d'Administration ont fait de la Jeunesse l'un
des principaux chantiers du mandat.
En effet, au-delà du fait que la jeunesse
représente la relève et l'avenir, une jeunesse active est aussi et surtout un
révélateur de la vitalité d'une communauté juive.
Et le premier constat à établir est assez
prometteur.
Il faut couper court aux idées reçues ou
répétées ici et là sur une jeunesse toulousaine fuyante et absente.
La jeunesse juive a toute sa place à Toulouse.
Cette jeunesse est certes complexe parce
qu'elle est plurielle et manque peut-être
de cohésion et de lien ; mais elle fait
preuve d'un dynamisme hors du commun et sait prendre ses responsabilités.
Il n'y a qu'à regarder le panel dressé
dans les pages suivantes de ce numéro
d'Aviv et les différents articles de ce dossier pour finir de s'en convaincre: la
communauté juive de Toulouse dispose
d'une vraie et belle jeunesse.
Avant toute chose, Toulouse est dotée de
structures éducatives d'excellence. Nos
écoles sont le poumon de la communauté.
On a beaucoup évoqué les difficultés
d'effectifs liées aux derniers départs de
Toulouse et à l'Alya. Il est une solution à
ces départs importants : il reste énormément d'enfants toulousains à qui il faut
faire découvrir l'école juive et autant de
parents qu'il faut aider à faire ce choix
décisif.
En ce qui concerne le départ des nouveaux bacheliers vers Israël (comme cela
est détaillé dans la suite du magazine), il
ne faut certainement pas voir là le symbole du déclin d'un Toulouse qui se vide.
C'est avant tout une démonstration de la
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AVIVmag n°206
réussite de nos écoles. C'est révélateur
d'une jeunesse ambitieuse, décidée et
très proche d'Israël qui constituera autant de repères toulousains et de
passerelles pour les jeunes ou moins
jeunes qui seront demain séduits par
l'Alya. Ils sont une chance pour Toulouse.
Nous disposons également de mouvements de jeunesse très dynamiques, en
voici quelques exemples concrets:
- Les EEIF ont réuni plus de 120 jeunes
toulousains de 7 à 22 ans (des bâtisseurs
aux animateurs) sur les différents camps
d'été en France et au Japon, en Juillet.
- Le voyage Oranim du BBYO en Israël
a réuni une douzaine de jeunes toulousains.
Dans le cadre de ces séjours, ces deux
mouvements ont été soutenus financièrement par l'ACIT juste avant l'été.
- La JJET, nouveau mouvement créé à
l'initiative de Laura Layani et de son
équipe dynamique, a réussi à rassembler
une centaine d'étudiants pour chacun de
ses évènements de l'année 2015 (repas
chabbatique, afterwork, barbecue,
conférence...).
- Lev Tahor permet tous les jours de l'année aux étudiants toulousains de se
retrouver autour de cours de Torah avec
une équipe jeune et extrêmement compétente. Ce mouvement accueille aussi
de nombreux étudiants pour chabbat et
les fêtes. Des voyages, des soirées et bien
d'autres évènements sont également organisés et permettent à de nombreux
étudiants de se rencontrer. La rentrée
s'annonce très chargée avec une nouvelle
équipe et de nombreuses activités.
Ces actions sont aussi largement soutenues par l'ACIT qui a très récemment
décidé de maintenir son aide.
- La Jeunesse Loubavitch a célébré les 40
ans de son centre aéré à Toulouse avec,
un très grand succès pour l'édition 2015.
Là encore, l'ACIT se tient aux côtés de
cette institution toulousaine et soutient
activement le Gan Israël.
- Tous les midis de l'année, entre 20 et 40
jeunes lycéens de Fermat ou étudiants
du centre ville se rejoignent à Yeshouroun pour partager un repas casher
autour du Rav Gavriel Sebag et de son
équipe,
- Hébraïca Jeunesse, qui, en partenariat
avec l'EDJ et en accord avec le Gan Israël, organise des centres aérés pendant
les congés scolaires pour les enfants de 4
à 10 ans, avec des programmes riches et
variés et un groupe d'animateurs expérimentés.
Les exemples sont encore nombreux.
Ce constat étant fait, l'enjeu est désormais de soutenir mieux encore cette
jeunesse et l'aider à créer le lien dont elle
a besoin.
Plutôt que de les appeler à quitter Toulouse, il faut encourager les jeunes à
rejoindre l'effort communautaire et à
participer au développement de nos
structures.
Il faudra s'appuyer pour cela sur les
forces vives et les mouvements de jeunesse bien entendu mais nous devrons
également essayer de capter les jeunes
qui n'ont pas eu la chance d'en faire partie.
C'est ce à quoi le Conseil d'Administration de l'ACIT va s'atteler.
L'ACIT a pour vocation principale d'administrer et d'animer la vie cultuelle de
la communauté, c'est donc autour de
cette mission religieuse que s'articuleront
nos principaux efforts en y associant,
comme il se doit, la jeunesse.
L'une de nos priorités sera de recentrer
la vie de la jeunesse juive à l'Espace du
Judaïsme.
Les jeunes doivent s'approprier les lieux et s'y sentir chez
eux, comme cela était le cas il y a une quinzaine d'années
et que le bâtiment était tous les jours, tous les chabbats et
toutes les fêtes rempli de jeunes et d'animation.
Dans cette optique, voici quelques uns des premiers projets que nous allons essayer de concrétiser assez
rapidement:
- Créer le Bureau de la Jeunesse qui réunira un représentant de chaque mouvement de jeunesse leur permettant de
se rencontrer et d'initier des projets communs. Cette structure facilitera également la relation entre la jeunesse et le
Conseil d'Administration de l'ACIT.
- Mettre en place un office des jeunes hebdomadaires à la
synagogue de l'EDJ: les jeunes prennent les commandes
de la synagogue et dirigent l'office. C'est en se sentant chez
eux que les jeunes retrouveront les chemins de la synagogue.
- Organiser l'anniversaire de Bar-Mitsva à la synagogue
de l'EDJ : chaque année, nous encouragerons nos jeunes
à inviter à la synagogue leurs amis et leur famille à l'occasion du chabbat anniversaire de leur Bar-Mitsva pour
renouveler leur prestation (office, lecture de la torah, discours...). Les jeunes ont souvent beaucoup travaillé pour
ce moment important de leur vie religieuse et il serait intéressant de leur proposer de réitérer leur performance
d'année en année; ce qui créerait une animation régulière
à la synagogue le Chabbat.
- Organiser un repas chabbatique mensuel pour les jeunes:
une semaine sur 4, les jeunes sauront qu'ils pourront se retrouver à l'EDJ pour partager ensemble un chabbat.
- Créer au sein de l'EDJ un foyer de la jeunesse, c'est-àdire une salle qui soit dédiée aux jeunes. Dans cet espace,
ils pourront travailler entre les cours durant la journée
mais ce sera aussi et surtout un lieu de rencontre, d'activités et d'évènements qui doit être équipé en conséquence
(WIFI, ordinateurs, bureaux, jeux vidéos, baby-foot...).
- Proposer à la cafétéria de l'EDJ un menu étudiant avec
un prix qui puisse attirer les jeunes et étudiants le midi.
Cela se fera grâce à la participation et au soutien conjoints
de l'ACIT et du FSJU qui subventionneront ces repas. La
cafétéria doit devenir une plateforme de rencontre et un
point de ralliement des jeunes.
Dans le contexte que l'on connaît, la Communauté Juive
de Toulouse (comme celle de France) se trouve à un tournant de son histoire.
C'est avec la jeunesse que nous devons le négocier.
Grande fête de Souccot
au Gan Rachi
8 impasse Suzanne Lenglen
le mercredi 30 septembre après midi et soirée
“Simhat Bet Hachoeva”
Animation pour adultes et enfants,
jeux gonflables, travaux manuels
Tsivot-hachem - Cours et conférence
Musique
Goûter apéritif, dîner sous la soucca
Chana Tova Oumévoré'het
Ce Centre Communautaire est un outil
exceptionnel, un lieu unique en France
mais il manque d'activité et de dynamisme ; il faut le rendre attrayant.
Kevin Sellem
AVIVmag n°206 septembre 2015
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DOSSIER
LEV TAHOR
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Yéshurun, c’est chez eux !!! C’est par ces mots que
le Rav Gabriel Sebbag présente son action. Son
but, offrir la possibilité aux lycéens et étudiants
toulousains la possibilité de manger cacher tous les
midis au prix d’un ticket de cantine, de mettre
leurs Téfilins et d’assister à des cours. Le succès est
garanti ! “Yes-Shurun” ne cesse de grandir et d’accueillir de nouveaux jeunes.
LE TALMUD TORAH
L’enseignement dispensé au Talmud Torah a pour
finalité de permettre l’acquisition par les enfants des
bases indispensables pour aller au-delà du simple
déchiffrage des mots d’un texte liturgique et de la mémorisation éphémère d’une Paracha, d’une Haftara ou
d’une faible portion d’un office.
Dirigé par le rabbin Avraham Weill, le Talmud Torah
s‘adresse aux enfants de 7 à 14 ans et fonctionne dans
les locaux du Gan Rachi tous les dimanches matin.
Contact : ACIT, 05 62 73 46 46
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LE CENTRE AÉRÉ GAN ISRAëL
à leur arrivée en 1975, Yoseph et Esther Matusoff, fondateurs
et directeurs de l’école primaire Gan Rachi, ont implanté la
branche toulousaine du réseau de colonies de vacances et de
centres aérés – Gan Israël. Aujourd’hui leur fille aînée Néhama
et son époux Moshé Chein dirigent ce centre. Entre semaines
d’activités et camps de vacances, les enfants évoluent dans un
environnement qui leur permet de grandir et de s’épanouir
dans une atmosphère bienveillante et porteuse des valeurs fondamentales du judaïsme.
HEbRAICA JEUNESSE
Créée par le fonds Social Juif Unifié Sud-ouest, elle
assure la coordination des mouvements de jeunesse et fédère la
jeunesse dans l’ensemble de la région. Son projet éducatif est
basé sur les valeurs de respect, de solidarité, d’autonomie et
d’épanouissement personnel.
En partenariat avec l’EDJ et en accord avec le Gan Israël,
Hébraïca Jeunesse propose un centre aéré pendant les périodes de congés scolaires au sein du bâtiment de l’EDJ.
Les enfants, de 6 à 12 ans profitent d’activités ludiques et
éducatives tout au long de leurs semaines de vacances.
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AVIVmag n°206
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Créée en 2011 à Toulouse, elle s’adresse aux
étudiants et jeunes actifs entre 18 et 30 ans.
Elle propose des cours
accompagnés d’un repas (gratuit), également
des cours de danse et de cuisine pour les
filles. Elle se mobilise pour la visite de personnes âgées. Elle crée aussi des soirées
orientales et des soirées à thèmes lors des
fêtes religieuses, des « chabbats inter-villes »
qui donnent l’opportunité aux étudiants de
rencontrer d’autres jeunes des villes alentours mais aussi de voyager.
LA JJET
La Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse est une association créée
en 2015, qui a pour vocation d’être un mouvement de rassemblement ouvert et actif. Elle reçoit le soutien du fSJU et de l’ACIT.
Ce mouvement n’est ni trop religieux, ni trop politique, comme
l’UEJf. “Le but est de chercher, rassembler et fédérer les étudiants que
nous ne connaissons pas encore, et de ramener ceux qui se sont éloignés
de la communauté autour d’activités ludiques et culturelles variées”.
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LE bbYO
Ce mouvement de jeunesse juif crée en 1924 donne des
responsabilités importantes à des adolescents. A Paris,
bordeaux, Montpellier, Nîmes, Marseille, Nice et Toulouse, le bbYO organise quatre conventions dans
l'année. Elles ont pour but de réunir les jeunes juifs de la
france entière, avec des activités aux thèmes et idéaux
du bbYO : Judaïsme, Service Communautaire, Culture
et Sport & Loisirs ainsi que des soirées.
LES EEIf
Les Eclaireuses Eclaireurs Israélites de france pratiquent la méthode éducative scoute. Il s'agit avant tout
de l'éducation du jeune par le jeune à travers des activités ludiques, enrichissantes et formatrices. Pour que
chaque enfant, chaque adolescent puisse s'épanouir
à son rythme, les EEIf sont répartis en plusieurs
tranches d'âge :
• Les bâTISSEURS (de 8 à 11 ans). Les Bâts
(c'est leur surnom) vivent des activités qui leur
permettent de découvrir les valeurs du mouvement.
• Les ECLAIREURS (de 11 à 15 ans). Les
Eclais (c'est leur surnom) participent à des
activités où ils développent autonomie,
débrouillardise et prise de responsabilités.
• Les PERSPECTIVES (de 15 à 17
ans). Les Pifs (c'est leur surnom) se
retrouvent autour d'un projet collectif qu'ils décident et qu'ils
mènent de bout en bout. Certains
s'engagent ensuite dans l'animation.
AVIVmag n°206 septembre 2015
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DOSSIER
DOSSIER
Côté Jeunesse
d’entre nous, cela a renforcé notre attachement
aux valeurs que prône le
mouvement des EEIF et
plus généralement à
celles du scoutisme.
C’est réellement là que le
slogan “Scouts, Creating a
Better World” a pris tout
son sens. Nous avons pu
échanger avec bon nombre de scouts de
différentes nations et leur
expliquer qui nous
étions, notre vie en temps
que Juif et Français, nos
coutumes, nos valeurs..
En espérant que tous ces
EEIF et Scouts catholiques de France) à la cérémonie d'ouverture du Jamboree
scouts sauront diffuser
autour d’eux ce qu’ils ont
Les PERSPECTIVES (15 – 17ans ) : Partici- vécu comme nous comptons le faire cette année
pation au 23e Jamboree mondial et voyage de auprès de tous nos enfants et de notre commudécouverte au Japon
nauté lors d’un numéro spécial.
Vous avez été nombreux à suivre sur les réseaux
sociaux les aventures des Pifs qui ont participé Les bATISSEURS (8-11ans) : 18 jours à la
au Jamboree au Japon, grand rassemblement découverte de l’aventure sur KANTOUTAKOU
mondial du scoutisme pour les 15 – 18 ans, et on 2015
vous en remercie !
Comme le dit la chanson « ils sont hauts comme
Pour l’année 2015, c’est le pays du soleil levant trois pommes et n’ont peur de rien.. », nos 40 batisqui a été retenu. C’est donc au sud du Japon seurs ont campé sous la tente prés de 3 semaines
qu’ont campé prés de 34 000 jeunes venus de 150 sous le soleil de Vougy, en Haute Savoie, région
nations différentes ! Au programme: rencontres, distante, qui a stressé plus d’un parent mais a
échanges, partages, réflexions autour des der- ravi le cœur de tous les enfants !
nières problématiques de notre planète, ou Ils ont séjourné avec le groupe de Paris de la syencore cérémonie de la paix à Hiroshima et visite
des lieux pour la commémoration des 70 ans de
la catastrophe.
Ce sont 8 Pifs de Toulouse qui ont pu partir avec
la délégation EEIF composée de 30 jeunes.
Même si nous faisions partie de la délégation
française, forte de ses 300 membres, nous avons
également représenté le Judaïsme et nous étions
sur place presque les seuls juifs.
C’est donc dimanche 2 aôut, à l’occasion de la
cérémonie intereligieuse que nous avons été invités sur scène. A cet occasion nous avons chanté
«Osse Chalom bimromav» devant ces 34 000 Noam, Chayie, Salomé et Aaron, batisseurs
jeunes, avant que Ethan Frajdenrajch ne bénisse nagogue de La Victoire et du groupe de Pavillon
toute l’assemblée avec Birkat Hacohanim.
sous-bois. Au programme, les incontournables
classiques Ei : constructions, concours de bouffe,
Ce fut une vraie prise de conscience pour les 30 Maccabiade, bivouac, veillées chants, auront
membres de la délégation EEIF de l’importance rythmé ces 18 jours de rencontres, de découdu rôle que nous jouons au sein du scoutisme vertes et de partages, toujours placés autour de
mondial et de l’impact que peut avoir même la nos trois piliers : le scoutisme, le judaïsme et la
plus petite de nos actions. Pour un bon nombre citoyenneté.
16
AVIVmag n°206
Les ECLAIREURS (11- 15 ans) : trois semaines de partages, de découvertes et d’actions sur
NEVERLAND 2015
Les 60 « éclais », tels qu’on les surnomme, de la
Branche Moyenne de Toulouse se sont retrouvés
pour camper du 7 au 28 juillet dernier, à Sorges,
chez « Bernard et ses tournesols », près de Périgueux. Ils ont fait là bas la rencontre de 40
éclaireurs du groupe local de Paris Versailles.
Tout comme les batisseurs, ils n’ont pas échappé
aux incontournables activités Ei du mois de juillet et ont même cette année encore, transformés
le camp en véritable petite ferme avec une belle
poule et deux gros lapins !
Un énorme merci à tous les animateurs de Keikaku, Neverland et de Kantoutakou 2015 pour
leur engagement sans faille.
Concernant la rentrée : les activités reprendront après les fêtes de Tichri.
Si vous souhaitez procéder à l’inscription de
votre enfant à pour l’année 2015-2016 ainsi
qu’au camp de Toussaint vous pouvez nous
contacter via l’adresse mail de notre groupe
local : [email protected].
A très vite pour de nouvelles aventures !
Hag Sameah
Johanna Dray & Dana Bensimon
Responsables du Groupe Local des EEIF Toulouse
Lazare Brousse
fRED kÉLIf : “CORRESPONDANT SPÉCIAL EN ISRAEL POUR NOS ENfANTS”
Q
UAND
J’AI
proposé de partager avec vous
la grande aventure de
l’Alya de tout un groupe
de jeunes Toulousaines, il
me semblait pertinent de
faire référence à la fête de
Pessah où l’on scande
avec une confiance millénaire «Leshana haba
birushalym », L’an prochain
à Jérusalem.
Vous avez sans doute tous
lu les 3 livres d’Elie
Wiesel, la Nuit, l’Aube et
le Jour, ou comment passer
d’une expérience terrible à une
reconstruction pour aboutir et
crier son amour de la vie et
proclamer son identité avec
fierté .
C’est ce que nous avons vécu au
cours de ces dernières années.
Tout a commencé avant ce dramatique jour du 19 mars 2012,
par des jeunes ayant reçu tout au
long de leur jeunesse une réelle
éducation avec un grand E, que
ce soit au travers des écoles
juives, ou au sein de familles
exemplaires. Avec une transmission des valeurs du Judaisme et
de la place d’Israël dans notre
vie.
Un changement radical est intervenu au lendemain de ce jour, où
toute une génération a été et sera
marquée à tout jamais.
Sans vouloir entrer trop loin
dans les discussions qui ont
animé nos soirées et nos angoisses de parents, nous avons
fait face à une détermination et
une abnégation sans faille de nos
enfants.
Parallèlement, nous parents,
avons créé un groupe, et avons
tenu des réunions régulières,
chacun amenant son expérience
et ses compétences afin de permettre à nos enfants de se
concentrer sur leur Bac.
Après une visite des principales
facultés d’Israël, notre choix
s’est porté sur l’Université Hebraique de Jérusalem.
thousiasme… et leur joie de
vivre et de s’accomplir en tant
que Juives.
Comment vous décrire aussi la
course entamée afin de finir
toutes les formalités, les petites
ruses afin d’éviter de faire la
queue. Et les surprises dues aux
horaires de travail israéliens ?
A partir de ce moment là, et à la
suite de reunions par Skype avec
les responsables des programmes, les innombrables
mails et rencontres avec le shaliah de l’agence juive, nous avons
vu le bout du tunnel des paperasseries et autres formalités
administratives, (nous sommes
rodés et prêts à partager nos expériences si besoin, et ainsi
éviter les fausses idées).
Leur Bac en poche et pour la
plupart avec mention, elles ont,
entre deux sorties de «décompression»,
achevé
leurs
préparatifs .
Pendant qu’une partie des parents les attendait en Israël,
l’autre partie les accompagnait à
Marseille afin de prendre un vol
El Al avec aller simple.
Comment vous décrire leur en-
Cependant nous avons toujours
trouvé face à nous des personnes
souriantes, patientes et faisant
preuve souvent d’un grand Ahavat Israël. Et nos filles le leur
rendaient bien, je me souviens
d’un coup de fil de ma fille qui
ne comprenait rien à ce qu’on lui
demandait et s’énervait contre
son interlocutrice, et après lui
avoir expliqué, s’excusait avec
tout le groupe des filles en lui
chantant une chanson.
Cette Alya n’est qu’une
Alya physique, c’est aussi
une Alya spirituelle, une
manière de compléter le
triptique Am Israël, Torah
Israël, Eretz Israël.
Je voudrais rendre hommage également à tous les
jeunes Toulousains qui
ont aussi fait leur Alya cet
été à destination de l’université Bar Ilan, dans des
Yeshivot, dans des Midrashot, dans des prépas
Massa , en tout plusieurs
dizaines de Toulousains
qui font preuve d’un courage et d’une conviction à toute
épreuve.
Ils sont, eux et leurs parents, de
véritables héros, et je me souviens d’une étude sur l’huile
utilisée pour la Ménorah du Beit
Hamikdash où l’on nous expliquait que seule la première
goutte d’huile de chaque compression d’olive était utilisée car
elle est la plus pure. C’est
comme cela que je vois nos
jeunes, ils sont le meilleur de
nous et je suis certain qu’ils
contribueront à l’édification du
troisième Beit Hamikdash avec
la venue de Mashiach très bientôt (c’est ce qu’elles pensent
aussi), ce n’est pas par hasard
d’ailleurs si elles ont fait leur
Alya le lendemain du 9 Av, tout
un symbole.
Voilà, cela fait plus d’un mois
que nos filles sont installées à
Jérusalem. Elles ont appris en
un mois d’Hébreu intensif ce
qu’elles ont étudié en plusieurs
années ici, c’est là notre seul regret, que nos enfants ne
maitrisent pas assez l’Hébreu à
la fin de leur cursus scolaire .
AVIVmag n°206 septembre 2015
17
DOSSIER
DOSSIER
Côté Jeunesse
Retours d’été
La fête des enfants
du Gan Rachi
CTEEN
Chabad Teen
International
Heureux comme un enfant
Rachi, une joie palpable sur
leurs visages pendant les représentations
« Tu comprends pourquoi on vibre ! », interpelle un
papa heureux et fier de voir tous ces enfants proposer un magnifique spectacle à leurs parents. La
traditionnelle fête de fin d’année s’est tenue mardi
30 juin après-midi dans la cour de l’école. Sous
une chaleur dense, ponctuée de rafales de vent
d’autan, les enfants de 2 à 10 ans ont offert un
moment magique à leurs parents. A partir de 18
heures, les différentes classes se sont succédées,
dans une fluidité sans faille et un rythme parfaitement bien maîtrisé. De mains de maitre, en
LA JEUNESSE
LOUbAVITCH POUR
LES ADOLESCENTS
Quand les plus petits viennent saluer le public …
18
AVIVmag n°206
Le succès est encore au rendez-vous cette
année et il s'est même renforcé, plaçant
l'ORT parmi les meilleurs établissements
techniques de l'Académie.
Pour mieux en juger, examinons le tableau des résultats de
cette année scolaire, tous examens confondus.
et quatre enseignantes de l’école protestante Jean
Calvin. Très proches de la communauté, souvent
invités et présents, les représentants de ce culte
étaient heureux de partager ce moment privilégié.
« Heureux comme un enfant au Gan ! », cette vé-
Cette année les activités CTEEN
ont réuni a Toulouse des jeunes
de tout le Sud Ouest, de Pau à
beziers pour différentes activités:
"sushi dans la Soucca" "Hanouka
sur le bateau" "Pourim dans les
airs", un grand chabbat CTEEN
mondial et un programme de
2 semaines au mois de juillet.
véritables chefs d’orchestre, les enseignants ont
chacun accompagné avec bienveillance et discrétion leurs classes. Chants, rondes, mîmes,
scénettes, piécettes, avec costumes et décors très
colorés, le public a voyagé dans la jungle avec les
petits, dans les nuages autour de la terre ou encore sur un dance floor avec des plus grands.
Une mention spéciale est à décerner à la classe
de CM2, qui jouant leurs propres rôles d’élèves
a adressé en musique un message très fort aux
enseignants et à la direction de l’école « qui les
ont aidé à grandir, et qui ont contribué à faire
d’eux des êtres différents ». Les enfants avaient
particulièrement bien préparé leurs spectacles et
respiraient le bonheur de se produire devant
leurs familles. A la fin de la fête, le directeur Y.
Matusoff et un enseignant Moshé Chein, ont
dansé une Hora effrénée avec quelques élèves,
pour leur plus grand bonheur.
Cette année pour la première fois le directeur du
Gan Rachi Y. Matusof, a invité quelques élèves
à l’ORT, des résultats
en hausse
rité qui transparaissait, est
devenue le véritable credo de
l’école. Y. Matusof a conclu la
fête, avant d’inviter petits et
grands à une kermesse et un
repas, en rappelant aux parents et
aux familles «qu’ils sont les meilleurs ambassadeurs de l’école».
Dans ces temps difficiles, où les
écoles subissent des stagnations
voire des baisses d’effectifs, dans
un contexte où de nombreuses
familles quittent la Ville Rose et
sa région pour voguer vers une
nouvelle vie, en Israël ou ailleurs,
les écoles subissent quelques difficultés.
Ce sont bien les parents et le bonheur des enfants dans cette école
qui sont les vecteurs privilégiés
de cette éducation. YRS
2000 jeunes du monde se retrouveront a New York pour un
chabbat plein CTEEN international , save the date :
du 26 au 28 février
N'hésitez pas à répondre présents
aux prochains rendez-vous !!
Renseignements :
Cteen 05 61 21 27 87
07 82 01 02 60
[email protected]
René bendavid, le chef d’établissement, nous parle de la
rentrée à l’ORT : “Elle s’annonce particulièrement riche de
projets et d’innovations : la création d’un Bachelor (Bac+3) dans
le domaine des métiers de la Prévoyance, de la retraite et du
patrimoine, la mise en oeuvre de cours d’entrepreneuriat, la
poursuite du développement de l’anglais, pour ne citer qu’eux.
Et bien entendu le renforcement de ce qui a toujours fait la
richesse et l’identité de l’ORT : des projets éducatifs variés et
motivants tels que sorties et voyages, l’accueil d’intervenants
extérieurs, l’organisation de tables rondes sur des sujets
d’actualité. Notre lycée est dynamique et il peut s’enorgueillir
d’excellents résultats aux examens. Son internat permet aux
jeunes élèves et étudiants de la communauté d’avoir un cadre
privilégié, avec étude surveillée et un foyer entièrement équipé
pour des conditions de confort propices à leur épanouissement
personnel, social et scolaire.”
L’ORT est un établissement d’enseignement secondaire et supérieur. Il assure un enseignement de la 3e à la terminale, puis au
BTS et jusqu’au Bachelor. Il est pourvu d’un internat.
Information : 05 61 15 92 60 et www.toulouse-ort.asso.fr
AVIVmag n°206 septembre 2015
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DOSSIER
DOSSIER
40 ans de Gan Israël à Toulouse
Côté Jeunesse
Lev Tahor :
“On ne s’arrête pas d’être Juif pendant les vacances !”
UN ANNIVERSAIRE
PARTICULIER
LE CENTRE
DE LOISIRS
Les enfants du Gan Israël ont passé
un mois de juillet très joyeux et extraordinaire, avec des souvenirs qui
leur resteront gravés pour longtemps…
En effet, 70 enfants sont venus
chaque semaine, durant tout le mois
et ont pu profiter d’activités, de
chants, jeux, travaux manuels sur le
thème : « Nos Héros » retraçant l’histoire de notre peuple.
N’oublions pas les grandes sorties
avec Walibi, Anima Parc, Odyssud,
la Cité de l’espace, les piscines durant cet été caniculaire.
Le Gan Israël a été particulièrement
marqué par un grand chabbat plein
au Gan Rachi, rempli d’ambiance, la
rencontre avec Bel Eté où nous
avons créé un échange intergénérationnel autour d’un atelier cuisine et
puis la fête de l’anniversaire des 40
ans du Gan Israël à Toulouse.
Dès leur arrivée en 1975, Yoseph
et Esther Matusoff, fondateurs et
directeurs de l’école primaire Gan
Rachi, ont implanté la branche
géant, piscine, jeu d’eau, cuisine et
sorties au parc Walibi, à la Cité de
l’Espace, ou activité avec les aînés
de la communauté dans le cadre
du programme Bel Eté, le tout
dans une ambiance joyeuse, festive
et éducative.
ces activités. Des mamans, anciennes petites filles du centre aéré
Gan Israël relatent à leur tour
leurs souvenirs de jeunesse tout en
regardant avec tendresse et fierté
leurs enfants exprimer leur joie
lors de cette fête. Un programme
il ne suffit pas de le dire,
il faut le faire…
“On ne s’arrête pas d’être Juif
pendant les vacances !”
TÉMOIGNAGES
toulousaine du réseau de colonies
de vacances et de centres aérés –
Gan Israël. Aujourd’hui leur fille
aînée et son époux Néhama et
Moshé Chein dirigent ce centre de
La journée de célébration démarre
par un repas pris avec les enfants
dans le réfectoire du Gan Rachi.
En présence du président de
l’ACIT et président du Gan Rachi
Yves Bounan, du Rabbin de Tou-
chargé a rythmé l’après midi ensoleillé. Tout d’abord, pour le plus
grand bonheur et la ferté des familles présentes, les enfants ont
présenté le fruit de leurs activités
du mois de juillet, en jouant de pe-
NOA, 7 ans donne son avis sur ses vacances au Gan Israël :
“On fait des sorties chouettes, à
la Cité de
l’Espace, dans des
parcs, à Walibi, à
la piscine ». On
apprend plein de
choses, sur la
Torah, sur le 9
Av, sur des prières. Les animatrices nous apprennent beaucoup de chansons, en hébreu, en français,
et en plus on se fait plein de copains de notre âge !”
JESSICA NATAf, maman d’un élève du
Talmud Torah depuis deux ans
“Notre motivation à inscrire notre fils de 7 ans au
Talmud Torah à la rentrée 2014 était une évidence.
La question du bon moment s'est posée. Après l'année de CP, nous en avons parlé avec mon mari et
avec notre fils. Il avait très envie de rencontrer d'au-
PARDES HANNAH
PARDESS MAMACH
La Jeunesse Loubavitch de Toulouse organise 2 centres de vacances au mois
d’Août pour des enfants de 8 à 16 ans venant de toute la France.
« Ces colos » ont lieu, cette année, dans
les Hautes Pyrénées, dans les vallées
d’Aure et de Louron et accueillent 130 enfants. Les visées éducatives de nos centres
de vacances sont de favoriser l’échange
entre tous, développer l’autonomie des enfants et la découverte de la nature.
Ces colonies de vacances permettent donc
aux enfants de passer des vacances
agréables, pleines de découvertes : le milieu montagnard, les activités sportives
comme le rafting, l’escalade, l’accrobranche, le canyon, de grandes activités,
des veillées variées et bien sûr le tout dans
une ambiance juive chaleureuse et conviviale.
Nehama Chein
20
AVIV mag n°201
Le Rav Yosseph Matusof, Esther Matusof son épouse, Nehama et Moshé Chein
mains de maître. Entre semaines
d’activités et camps de vacances,
les enfants évoluent dans un environnement qui leur permet de
grandir et de s’épanouir dans une
atmosphère à la fois bienveillante
et porteuse des valeurs fondamentales du judaïsme. Lors de la
plupart des périodes de congés
scolaires, le Gan Israël ouvre ses
portes pour accueillir les enfants et
leur propose des activités et sorties
très variées, entre jeu de l’oie
louse Avraham Weill, de la famille
Matusoff et des membres du
Conseil d’Administration de
l’ACIT, les enfants animent le
repas avec leurs cris d’équipe et
entonnent les chansons debout sur
leurs chaises. Y. Bounan relate ses
souvenirs d’enfant au Gan Israël,
alors que le Rabbin Weill, qui n’a
pas « eu la chance de suivre ces activités étant jeune » dit son
bonheur et sa satisfaction de voir
son fils de 5 ans s’épanouir dans
tites scénettes et des chansons sur
le thème des Héros de l’Histoire
Juive. Puis autour d’un goûter
glacé et de pop corn, les enfants
ont profité de structures de jeux
gonflages et de jeux divers pendant toute l’après-midi.
Une belle journée qui augure un
bel avenir pour le centre aéré Gan
Israël.
Yaël Rueff-Salama
tres enfants juifs qui, comme lui, allaient à l'école
publique. Nous sommes ravis, tout autant que lui,
de cette première année. Gabriel partait avec le sourire tous les dimanches matin. En une année et avec
un suivi à la maison, il connait toutes les lettres et
arrive à lire lentement.
Avec deux parents anciens EEIF, il ira ensuite dans
les mouvements de jeunesse, tout comme sa soeur.
Tout viendra en son temps mais cet attachement à
la communauté juive, quelques soient les villes ou
les pays traversés a toujours été fondamental pour
nous.”
SARAH SEbbAG, maman d’Adam,
8 ans, Naomie, 6 ans et Eyal, 3 mois
“L’éducation juive dans les institutions
communautaires toulousaines a toujours
fait partie de ma vie puisque j’étais au Bné
Akiva, au Gan Israël, au Talmud Tora, à
Ozar Hatora et aux EEIF.
D’ailleurs mon mari et moi nous sommes
rencontrés aux EEIF !
De fait il était évident pour nous d’assurer
cette continuité auprès de nos enfants.
Mes années d’enfance sont à jamais marquées de joies, de fous rires, de chansons et
d’amis « pour la vie ». Le tout avec un
degré de religion plus ou moins appuyé ;
c’est ce qui m’a construite et qui me permet
aujourd’hui de faire le meilleur choix pour
l’éducation, la vie juive et le modèle familial
que je veux offrir à mes enfants.
Le Gan Rachi fait désormais partie intégrante de notre vie, Adam, 8 ans et
Naomie, 6 ans sont épanouis, joyeux et
heureux d’aller à l’école et de retrouver
leurs amis. Mais surtout d’apprendre en
plus de l’école, le pourquoi et le comment de
chaque fête ainsi que les prières qu’ils
connaissent déjà par cœur. Ou encore de ramener avec fierté une Hannoukia ou une
Haggada qu’ils ont fabriqué pendant des
semaines ! Le Rav Matusof et son équipe
sont les mieux placés pour connaître et satisfaire autant que possible les besoins de
chaque enfant tout en étant très à l’écoute
de leurs parents (ce qui est unique il faut le
dire !). Ce mélange éducation-religion nous
correspond parfaitement et nous satisfait
pleinement.
Adam a fait son premier camp EEIF cet
été, il lui tarde juste de recommencer…
Naomie parle toute l’année du Gan Israël :
des jeux, des sorties (Walibi ou Anima
Park) ou des spectacles qu’ils préparent
pour les parents. Enfin notre petit dernier
Eyal, 3 mois rentre à la crèche en octobre.”
L’année 5775 a été une année de redécouverte pour
l’équipe Lev Tahor. Elle avait commencé avec les retrouvailles du Mardi, des conférences avec le rav
Benchetrit et le rav Mordekhaï Bitton. Elle s’est poursuivie avec de nombreuses sorties, des activités et
surtout cette possibilité offerte par les femmes et les
hommes de l’équipe : découvrir les richesses spirituelles de chacun d’entre nous. Car plus que la richesse
de notre spiritualité, l’équipe Lev Tahor se propose de
faire découvrir à chacun, à son rythme et dans ses
mots, la force de son attachement à notre héritage commun.
C’est ainsi que Lev Tahor assure un cours hebdomadaire, tous les lundis, avec l’équipe de Mahanaïm, à
l’EDJ, à 20H30, que le rav Bitton a mis sur pied une
émission de radio : Torahspot. Tous les mercredis, à
partir de 18H30, le rav traite des problèmes de l’actualité et de société, en proposant le regard de la Torah
sur le monde tel qu’il va, tel qu’il est. En collaboration
avec le rabbin Weill, le rav Bitton a également mis sur
pied un journal diffusé chaque semaine : il s’agit de Torahspot ; 4 feuilles de divré Torah mais aussi et surtout,
des questions/réponses qui traitent de tous les problèmes actuels.
Tous les jours, l’équipe se tient à la disposition de la
communauté et organise des cours, des études en binôme, des rencontres et des débats sur tous les thèmes,
sans retenue ni tabou. Au Beth hamidrach de l’école
Ohr Torah, là où ils pensaient nous éteindre, là ils
croyaient nous faite taire, résonne, tous les soirs, dans
la joie et l’intelligence, la voix de celles et de ceux qui
étudient nos textes. Etudiants, étudiantes, jeunes de
notre communauté qui sont déjà dans le monde du travail, ils sont assis, à l’écoute, dans une ambiance
détendue, chaleureuse, accueillante, pour apprendre,
écouter et partager. La communauté dispose d’une
équipe unique en son genre, qui combine des connaissances approfondies en Torah et une expérience de vie
et de contact avec l’autre, avec tous les autres….
Plus de 250 étudiants et jeunes de la ville ont participé
à nos activités. L’année s’était clôturée avec deux barbecues qui ont réuni plus de 150 jeunes, ainsi qu’une
yéchiva d’été mémorable. Le matin, on étudiait, l’aprèsmidi, c’était le paint-ball, le quad, le foot ; une
ambiance mémorable fidèle à l’esprit Lev Tahor :
l’équilibre de l’âme et du corps. Cette année, nous serons présents à la cafétéria de l’EDJ qui offrira des
services pratiques aux étudiants. Lev Tahor sera aussi
là pour animer, fédérer et poursuivre sa mission : transmettre, faire découvrir, enrichir…
Encore un dernier mot, qui n’est pas celui de la fin mais
celui du début : Brakha véhatslaha, bénédictions et
réussite pour notre merveilleuse communauté.
L’équipe Lev Tahor, contact , 06 12 98 45 81
Retrouvez-nous sur le facebook Lev Tahor
AVIVmag n°206 septembre 2015
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DOSSIER
DOSSIER
Côté Jeunesse
Il manquait depuis des années un mouvement de rassemblement pour les étudiants
de la cité toulousaine, un mouvement qui ne
soit ni trop politique, ni trop religieux, ni
trop clanique, qui puisse correspondre à tous
les étudiants qui recherchent un groupe et
une ambiance juive. Laura Layani, ex-responsable nationale du BBYO, a dressé ce
constat, a entendu la demande des étudiants
et a monté la JJET.
Une nouvelle jeunesse pour
Hébraïca jeunesse
La JJET, la Jeunesse Juive Etudiante de Toulouse
la commission «vivre ensemble»,
Samuel Dassa, est trésorier et en
charge de la communication, Léa
Carsenty chargée des relations publiques et de la lutte contre
l’antisémitisme, Yohan Castro est
responsable des projets marketing
(affiches...), Ruben Assouline responsable des étudiants du
hors-Toulouse et Oury Bensemhoun responsable de la branche
sport. Une dernière recrue prochainement ...
ENTRETIEN
qu’est ce que la JJET?
LY : La Jeunesse Juive Etudiante
de Toulouse est une association ouverte depuis le 1er janvier 2015, qui
a pour vocation d’être un mouvement de rassemblement ouvert et
actif. Elle reçoit le soutien financier
du FSJU et de l’ACIT. Nous ne
voulions pas de mouvement trop
religieux, d’autant qu’il existe le
Lev Tahor, ni de mouvement trop
politique, comme l’UEJF. Notre
but est de chercher, rassembler et
fédérer les étudiants que nous ne
connaissons pas encore, et de ramener ceux qui se sont éloignés de la
communauté autour d’activités ludiques et culturelles variées.
Vous avez bâti un programme
d’activités, pouvez-vous nous en
donner les grandes lignes ?
On se base sur le calendrier des
fêtes pour proposer des chabbats
avant chaque fête pour que les
jeunes se retrouvent, proposer aussi
des after work dans la soucca par
exemple, des soirées et des activités
sportives – en particulier du foot
auquel participent essentiellement
les garçons pour le moment. Nous
avons fait le choix de monter la plupart de nos évènements dans le lieu
qui est celui de la communauté l’EDJ. Nous faisons tous le constat
que l’EDJ est un immense espace
qui souffre de ne pas être rempli de
monde et de jeunes, même si Katia
Nakache travaille beaucoup dans
ce sens, mais les jeunes étudiants
n’ont pas pour habitude de s’y retrouver.
quel est le public de la JJET, et
comment adhère-t-on à l’association ?
Le public cible est le jeune, toulousain ou non, entre 18 et 26 ans, qui
a envie de se retrouver entre Juifs,
22
AVIVmag n°206
La JJET en action : en bas le bureau composé de Victoria Chetrit, Samuel Dassa, Oury
Bensehmoun, Laura Betanne, Maxime Cohen, Léa Karsenty et Laura Layani
de partager des chabbats avec ses
amis, des moments avec des amis
juifs, et bien sur de se faire de nouveaux amis.
On n’adhère pas à notre association. Chaque soirée ou activité
nécessite bien entendu une participation aux frais. Nous avons à ce
jour près de 100 personnes qui
viennent régulièrement à nos activités. Nous avons démarré avec le
listing de l’ACIT et chacun de nous
essaie d’amener de nouvelles personnes.
Notre principal moyen de communication passe par notre page
Facebook. En revanche, pour des
questions de sécurité, nous sommes
très vigilants lorsque nous acceptons de nouveaux amis sur cette
page. C’est très filtré et vérifié. Il
faut que chaque demandeur
connaisse au moins une personne
de l’association, et que cette personne nous assure qu’on peut
l’accepter. Nous ne pouvons pas
faire n’importe quoi et sommes très
attentifs à cette procédure.
Pour fédérer encore plus de jeunes,
nous allons contacter dès la rentrée
le rabbin de Tournefeuille pour
capter les jeunes de l’est toulousain.
D’autre part, le responsable communication est en charge de capter
les jeunes inscrits à TBS et dans les
écoles d’ingénieur. Nous espérons
ainsi grossir nos rangs.
Comment est organisé le staff de
votre association ?
Maxime Cohen est le mentor de
notre association -conseiller spécial,
Laura Bettane est vice-présidente
et responsable de la communication, Victoria Chétrit est secrétaire
générale et va prendre en charge de
On observe de nombreux départs
de Toulouse chez les jeunes bacheliers et certaines familles, votre
association fédère des étudiants
mais aussi de jeunes actifs, comment se positionne la JJET par
rapport à ces velléités de départ ?
Je ne sais pas de quoi demain sera
fait, ce que je sais c’est qu’effectivement nous sommes de jeunes
étudiants, de jeunes actifs qui souhaitons partager notre identité, et je
peux dire aussi que l’objectif de l’association n’est pas de nous
construire et de nous former pour
partir et faire notre vie ailleurs. Voir
autant de monde partir nous fait de
la peine, et la communauté de Toulouse est certes active et dynamique
mais elle semble vieillissante …
Je sais que pour ma part, je travaille ici, je suis heureuse à
Toulouse mais je ne connais évidemment pas l’avenir. Parmi les
jeunes de la JJET, beaucoup visent
une vie dans une ville plus grande
que Toulouse, comme Paris. J’ai
envie qu’on contribue à remonter et
redynamiser cette belle communauté, et j’espère qu’après nous les
jeunes reprendront le flambeau.
Contact :
Laura Layani, 06 10 73 96 53
ou Laura Betanne, 06 35 79 82 76
Propos recueillis parYaël Rueff-Salama
Qui est Laura
Layani ?
21 ans, étudiante en licence d’immobilier, en alternance.
Née à Toulouse, elle y a grandi, y
fait ses études et commence à travailler.
Son parcours dans les mouvements
de jeunesse – EEIF enfant et surtout au BBYO, où elle a pris des
responsabilités locales puis nationale. Le Bnai Brith Youth
Organization est un mouvement de
jeunes leadership, qui compte cinq
idéaux – culture, sport, leadership,
judaïsme et service communautaire
et concerne les jeunes de 13 à 18
ans. Il œuvre pour des action sociales et des activités jeunesses –
séminaires, conférences, soirées,
conventions, etc …
Laura a occupé deux mandats de
Présidence Nationale – 2012 et
2013– du mouvement, pendant lesquels elle suivait les bureaux
régionaux et faisait le lien avec le
bureau national de Paris, elle organisait les conventions nationales, et
pilotait les activités et formations
qui y étaient délivrées.
Après avoir passé 6 mois à Montréal pour ses études, de retour à
Toulouse elle fait un triste constat
concernant les jeunes de son âge et
les activités proposées. Monter un
nouveau mouvement dans la ville
meurtrie et qui se vide est devenu
une évidence. Elle a rassemblé ses
amis et les amis de ses amis et a
monté la JJET, notamment Laura
Betanne : " nos chemins se sont
croisés et nous avons immédiatement pris le même chemin pour
commencer cette belle aventure ".
P
armi les mouvements
de jeunesse présents
dans la communauté
on compte la branche jeunesse
d’Hébraïca. Créée par le Fonds
Social Juif Unifié Sud-Ouest
dirigé par Laurent Taieb son
représentant local, Hébraïca
Jeunesse assure la coordination des mouvements de
jeunesse et fédère la jeunesse
dans l’ensemble de la région.
Son projet éducatif est basé sur
les valeurs de respect, de solidarité,
d’autonomie
et
d’épanouissement personnel.
Depuis le mois de mai dernier,
Philippe Salama a pris, à la
suite de Laétitia Cooper, la présidence de l’association.
Comptable dans une grande
société, administrateur de l’association des Bébés Dauphins
Toulousains depuis quatre ans
et papa d’une jeune fille de sept
ans, P. Salama prend ses nouvelles fonctions à cœur et
propose avec son acolyte et
membre du bureau Marion
zerbib, professeur des écoles
au Gan Rachi, un programme
riche pour la nouvelle année.
Les objectifs de cette équipe
tiennent dans la volonté de
continuer à travailler en collaboration avec Katia Nakache
directrice de l’EDJ afin de proposer des centres de loisirs
durant les vacances scolaires Top Chef, les Macabiades, et
bien d’autres.
Elle souhaite aussi mettre en
place une session de formation
BAFA en Juin 2016 afin de remettre progressivement en
place la colonie d’été d’Hébraïca.
Le soutien de l’ensemble des
mouvements communautaire
sera toujours le fer de lance
d’Hébraïca afin de permettre le
financement de projets spécifiques
tels
que
le
rassemblement mondial des
scouts au Japon qui s’est déroulé en juillet 2015 – le
Jamboree, auxquels ont participé les EEIF de Toulouse.
Cette année, pour répondre
aux besoins et envie des pa-
rents et enfants, sera mis en
œuvre un nouveau projet, toujours en partenariat étroit avec
l’EDJ, les Yom houledeths Angels - anniversaires enfants
personnalisés – qui seront lancés très prochainement.
Pour tout renseignement
contacter Hébraica à l’adresse :
[email protected]
AVIVmag n°206 septembre 2015
23
Nicole Yardeni
Les associations
acit31.com
LE fSJU
CRIf
La belle amie de Bel été
Des antisémitismes ….
C’est une première : des activités variées tout un été,
organisées par le fSJU et la
créative Linda. Mais écoutez plutôt :
Paul Coriat: “Je découvre Bel Eté
s Les participants de Bel été déjeunent à la Prairie des filtres après leurs activités du matin. à droite, Linda Sztulman
depuis cette année. Je suis enchanté
par la prestation qui nous est offerte
et surtout par les participants. Ce
matin, nous avons fait de l’Aquagym
avec un moniteur diplômé, une
heure de gymnastique intense. Top
niveau ! C’était formidable ! Cela
nous a rajeuni de quelques années. Je
ne peux qu’être ravi de cette initiative.
L’entourage est fort sympathique.
Nous ne sommes pas des vieux !
Nous sommes de jeunes retraités !”
Maryse benguigui: “Linda a su
créer un environnement, une ambiance. Tout le monde est
décontracté, a envie de faire plaisir.
jour, elle m’a dit : «Tu devrais venir
à Bel Eté» J’ai dit : «Je veux bien essayer» C’est la deuxième fois que
nous venons à la Prairie des Filtres.
Nous avons fait une sortie remarquable au Gan Rachi où nous avons
été reçus princièrement par tous les
élèves. Ils ont été chaleureux, adorables.
Nous sommes allés au lac de Saint
Ferréol où nous avons pique-niqué.
Après quoi, nous avons fait de l’aromathérapie. Tout est très bien
organisé.”
Rachel Roizes : “J’étais en vacances, je suis rentrée dimanche.
Aujourd’hui, j’ai vu qu’il y avait encore des activités, je suis venue et ce
matin, je me suis régalée. Il y avait
des activités à la piscine. Nous avons
pique-niqué à la Prairie des Filtres
qui est magnifique. C’est très agréa-
Linda Sztulman, coordinatrice régionale de Passerelle, chef de
projet bel Eté : “Nous avons décidé
au fond social, de proposer des activités dans le cadre de Bel Eté avec
un programme où il y aurait des activités variées, culturelles, ludiques à
Toulouse plage, intergénérationnelles avec le Gan. Le but était de
permettre aux personnes âgées de
sortir de leur isolement pendant les
périodes estivales car elles ne pouvaient pas partir en vacances faute
de moyens ou faute d’accompagnants. Il n’y a pas que des
personnes qui rencontrent des difficultés financières mais aussi des
personnes qui ont les moyens mais
qui ne peuvent pas partir toutes
seules. Nous partons de l’Espace du
Judaïsme. Notre public est uniquement des personnes non
dépendantes. Elles doivent pouvoir
prendre le bus.
La Mairie de Toulouse a mis à disposition de Bel Eté un éducateur
spécialisé qui a donné des cours de
gym aquatique.
La réunion intergénérationnelle au
Gan Rachi a été organisée par Nehama Chein autour d’un atelier de
cuisine où il y a eu énormément
d’émotion. Les enfants ont accueillis
les participants de Bel Eté avec des
chants. Ils ont partagé le repas. Ensuite les participants ont reçu un
cadeau de la part des enfants.
Je tiens à remercier les collectivités
locales qui apportent leur soutien
outre le Fond social juif unifié avec
Laurent Taieb, Yvan Lévy, la Mairie
de Toulouse avec son adjointe au
Maire Brigitte Micouleau. Nous
avons bénéficié des subventions du
Conseil Régional, du Conseil Départemental et de la Mairie.”
Propos recueillis par Pierre Lasry
Si quelqu’un a un problème, il y en a
trois qui viennent lui rendre service.
Je dois ma présence à ma sœur. Un
24
Les associations
LE SITE WEb DE L’ACIT
AVIVmag n°206
ble. C’est une détente et pour un
retour de vacances, c’est top !”
“
M
ais Madame, il faut savoir qui tire les ficelles,
vous savez bien, ce qui
tire les ficelles, c'est le Sionisme
Mondialisé. »
Nous sommes à l'intérieur de la
Salle Barcelone, une salle municipale toulousaine qui, en ce soir du
11 Mai 2015, a été mise à la disposition de deux conférenciers dont
l'un est Robert Ménard, proche du
Front National.
Le débat nous a été très courtoisement permis par les organisateurs,
liés à la Manif pour Tous. Des représentants
d'associations
musulmanes sont aussi présents
venus poser des questions au
Maire de Béziers à la suite de ses
remarques sur la proportion
d'élèves musulmans dans les écoles
de sa ville.
Robert Ménard n'oublie pas qu'il
a été trotskyste et sa dialectique est
remarquable. Avec les autres
membres du CRIF, nous nous disons qu'il faudra travailler
l'argumentaire car face à cette
droite de la droite, la posture morale ne suffira plus.
Nous défendons particulièrement
la laïcité et insistons pour dire que
les solutions simples et radicales
n'existent pas et qu'une définition
aussi étroite de l'identité française
limiterait les capacités d'adaptation de notre pays.
La salle ne nous est pas favorable,
c'est certain, mais elle n'est pas
violente physiquement.
Toutefois, en cette fin de conférence, ce monsieur venu me parler
pour me dire qu'il est catholique
intégriste, opposé à l'Eglise de
France et convaincu que le « Sionisme Mondialisé » tire les ficelles,
confirme qu'à la droite de la droite
on rencontre de vrais antisémites.
Bien sûr, aujourd'hui, comme
d'autres, ces antisémites parlent de
sionisme et non plus de judaïsme
ou de race juive.
« Voici la femme la plus raciste de la
ville ! »
Nous sommes à l'extérieur de la
Salle Barcelone, qui, en ce soir du
9 Juin 2015, a été mise à la disposition du mouvement Boycott
Désinvestissement, Sanction. –
BDS - relayé en particulier par le
NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), la Parti Communiste, le
Parti de Gauche et une partie importante d'Europe Ecologie Les
Verts a comme but la disparition
de l'Etat d'Israël sous couvert de
retour de tous les réfugiés palestiniens et de leurs descendants à
l'intérieur des frontières d'Israël. A
ce jour, Israël est le seul état du
monde dont cette gauche de la
gauche envisage la disparition.
« Voici la femme
la plus raciste
de la ville ! »
Cette gauche de la gauche a défendu et continue de le faire des
idées profondément totalitaires à
partir d'une posture morale consistant à parler de manière
absolutiste au nom du « peuple
souverain ».
L'homme qui m'interpelle en me
traitant de raciste est un responsable du NPA31 et il a fallu qu'une
femme le ceinture pour l'empêcher
de passer de la violence verbale à
la violence physique. Cette femme,
comme tous ceux qui se dressent à
l'entrée de la Salle Barcelone ce
soir, nous interdit l'entrée parce
que nous représentons des organisations juives donc sionistes et
donc racistes comme l'éructait son
acolyte du NPA. La LICRA subit
le même sort.
Le débat auquel il nous a été interdit de participer s'intitule
«Antisémitisme, antisionisme, à
qui profite l'amalgame ? ». Inter-
dire à des juifs un débat sur l'antisémitisme révèle la « qualité
démocratique" des organisateurs ».
Le thème du débat et l'identité du
conférencier diffèrent de ceux de
la soirée prévue par le NPA et
BDS en Mars et qu'avec détermination le Maire de Toulouse avait
annulée. Il s'agissait pour la
gauche de la gauche, quelques
jours après la commémoration des
tueries de Mars 2012, de faire la
promotion d'un symbole de l'islamo-gauchisme,
professeur
d'études islamiques, président de
BDS Afrique du Sud, organisation connue pour ses actions
antisémites violentes.
Ces exemples locaux d'antisémitisme à la droite de la droite et à la
gauche de la gauche montrent qu'il
existe évidemment des formes
d'antisémitisme qui n'ont pas pour
but l'extermination physique des
Juifs. Aujourd'hui, la forme génocidaire de l'antisémitisme de type
nazi est portée par l'islamisme radical.
Ces formes d'instrumentalisation
des Juifs et, aujourd'hui d'Israël, à
des fins politiciennes sont une
constante de l'Histoire européenne. Ceux qui les portent de
nos jours proposent des solutions
politiques radicales à la droite de
la droite comme à la gauche de la
gauche. Il est essentiel de distinguer au sein du monde politique
celles et ceux capables de résister
à la séduction de cette radicalité.
Le mouvement BDS est relayé par le NPA
(Nouveau Parti Anticapitaliste), la Parti
Communiste, le Parti de Gauche et une
partie importante d'Europe Ecologie Les
Verts
Cette radicalité est au-delà de la
posture. Elle est mensonge et imposture.
Nicole Yardeni
Présidente du CRIF
Toulouse-Midi-Pyrénées
AVIVmag n°206 septembre 2015
25
Les associations
HÉbRAïCA
Les associations
La WIZO
Le kkL
Les Journées de la culture Une nouvelle section
WIZO vient de voir le
juive
jour afin d’épauler la
section TEL AVIV:
Les Journées de la culture
juive de Novembre 2015
vont explorer le thème de
l'exil. à partir d'une interrogation paradoxale, l'alyah représente-t-elle un nouvel exil?,
nous aborderons les différentes périodes durant lesquelles les Juifs ont dû quitter ce qu'ils pensaient être
leur patrie, du moins pour la
majorité d'entre eux. PARCOURS DANS
L'HISTOIRE
Nous voyagerons dans le
temps depuis l'antiquité,
grâce à la spécialiste de la
question, Mireille HadasLebel, jusqu'à nos jours. Ainsi, un historien catalan, Josep Calvet, nous fera
part de ses recherches inédites en France concernant les Juifs qui ont fui le nazisme en s'exilant en Espagne. Puis Georges Bensoussan reviendra sur l'exil des
Juifs, chassés des pays arabes, en particulier après 1948. A l'inverse, si l'on peut
dire, en partenariat avec le consulat d'Espagne, une soirée sera consacrée à ce
qu'ils nomment " la loi de récupération de la nationalité espagnole" pour les descendants des expulsés de 1492. DE LA MUSIQUE ENCORE ET TOUJOURS
Autre fil conducteur important, la musique issue de ces multiples exils. Nous
débuterons ainsi le 7 novembre par un opéra emblématique des israélites à Paris
au xIx°: le Docteur Miracle, de Bizet. Cet opera remporta le Prix Offenbach
tandis que le futur créateur de Carmen deviendra le gendre du même Offenbach.
Pour compléter ce tableau, le livret est signé d'un autre illustre israélite, Halevy.
Musique encore avec le Sirba Octet le 18 novembre, qui fera sonner les notes de
musique Yiddish.
ALBERT COHEN, UN AUTEUR EMBLéMATIQUE
Enfin parmi les moments forts à retenir, deux soirées consacrées à l'écrivain
sans patrie, Albert Cohen, né à Corfou, mort en tant que citoyen genevois, pris
entre de multiples cultures, sujet à l'antisémitisme durant toute sa vie, sioniste
actif à Paris comme à Londres. L'une se déroulera au Gœthe Institut et l'autre à
l'Espace culturel protestant. Et le deuxième temps fort résidera dans l'excursion
d'une journée au Musée de l'Exil, à La Junquera. Cela permettra d'évoquer de
nouveau les Juifs qui sont passés en Espagne au moment du nazisme, mais aussi
le sort des Républicains espagnols lors de la victoire de Franco.
Ces quelques manifestations et rencontres prendront ainsi place entre le 7 novembre et 7 décembre. L'évocation des exils nous permettra de nous retrouver,
de nous rassembler, de nous interroger aussi : hormis en une vision messianique,
le Juif est-il voué au nomadisme?
Maurice Lugassy, Président d'Hebraica
Renseignements et réservations auprès d'Hebraica, 05 62 73 45 33
Retrouvez le programme et les activités sur hebraicatoulouse.com ainsi que sur notre page
Facebook, Assoc Hebraica.
26
AVIVmag n°206
ÉVÉNEMENT
« WIzO YAFFA TOULOUSE », c’est le nom de la nouvelle section
WIzO qui vient de voir le jour afin de venir épauler la section Tel
Aviv.
Après avoir réalisé à l’Espace du Judaïsme pour Hannouca un
repas où l’ambiance était au rendez-vous, le premier « Family Brunch
» du dimanche 21 juin dernier, toujours à l’EDJ, fut aussi un grand
moment de détente et de joie. C’est avec un grand enthousiasme
que les nouvelles wizéennes ont mis la main à la pâte afin de contenter
la centaine de personnes présentes ce jour-là !
Ce n’est que le début de l’aventure et nous comptons sur vous tous
HAIFA
1000 arbres à la mémoire de Jean-Pierre Bloch
C
e mercredi 5 août 2015
à Haïfa en Israël, la
Hevra Kadisha et le
KKL de Toulouse ont rendu un
hommage fort à Jean-Pierre
Bloch, Président Fondateur de
la Hevra Kadisha, qui a créé,
pour la communauté de Toulouse, les cimetières de Portet
sur Garonne, les locaux de la
rue Francisque Sarcey et la
maison de Retraite Rambam de
Saint Orens.
Etti, Responsable du KKL de
Jerusalem est venue en voiture
avec Monsieur le Grand Rabbin Georges Haïk et David
Bensoussan (ancien Hasan de
Toulouse).
pour soutenir la noble cause que nous défendons avec conviction et
ferveur. En effet, le droit des femmes et des enfants en Israël est
notre principale priorité. Nous voulions mettre notre énergie et
notre travail dans quelque chose qui nous tient particulièrement à
cœur ; c’est la raison pour laquelle nous sommes devenues des bénévoles très actives, toutes les personnes prêtes à s’investir sont
d’ailleurs les bienvenues !
Nous avons l’amour, l’amour d’Israël au fond de nos cœurs. Il faut
garder en tête et être pleinement conscient du rôle éducatif de la
De gauche à droite : Yvonne bensoussan, Isabelle gilet, Dany Cohen, Sylvia Bendriemh
mère, âme de la transmission des valeurs identitaires.
La WIzO vous informe à ce propos, qu’une grande dame, Madame
Esther Bendriemh, nous a quittés l’été dernier. Sylvia Bendriemh,
wizéenne depuis de longues années, et sa fille Solène, toutes deux
présentes jusque dans ses derniers moments, nous font donc part
avec grande tristesse de sa disparition.
Carole Dray
Un Minibus affrété par le KKL
a conduit depuis Tel Aviv,
Hervé Lieberfreund, Président
actuel de la Hevra Kadisha et
son épouse, Jacques Kaufmann, administrateur des deux
associations et son épouse, Nathan Benzaken, et nous avons
eu l’honneur d’avoir la présence
de Raymond Bunan Président
du KKL France.
Nous avions rendez-vous dans
le Carmel de Haïfa dans une
plantation, où nous ont rejoint,
M. et Mme Mouchnino, et surtout Caroline, la fille de JeanPierre Bloch avec ses 3 enfants
et des membres de sa famille.
Après une présentation de la cérémonie par Etti, nous nous
sommes rendus devant la stèle
où une plaque commémorative
a été dévoilée par la famille, car
la plantation d’arbres n’a pas pu
avoir lieu, étant donné que nous
sommes dans une année de
Chrita.
De gauche à droite : Jacques Kauffman, David Bensoussan, le grand rabbin Georges Haïk, Raymond Bunan et Hervé Lieberfreund
de la Communauté Juive de
Toulouse, sans jamais chercher
les honneurs.
Cette émouvante cérémonie
s’est terminée avec un beau buffet de fruits, gâteaux et rafraîchissements.
Jacques et Diane Kauffman
Caroline dévoilant la plaque de mémoire pour son père, avec ses enfants
Raymond Bunan a remis le diplôme du KKL en souvenir de
ce bosquet, et a fait un discours
succinct.
Ont pris la parole ensuite M.
Le Grand Rabbin Georges
Haïk, Hervé Lieberfreund, Michal Edery, qui a excusé Flavien Sellem Président du KKL
Toulouse, qui avait été obligé
de rentrer précipitamment à
Toulouse.
Toutes ces personnes ont évoqué la mémoire de Mr JeanPierre Bloch.
Le Kaddish a été récité par le
Rabbin Haik.
Pour finir, c’est Caroline, la fille
de Jean-Pierre Bloch, qui a pris
la parole et remercié les deux
associations pour cette cérémonie. Elle a évoqué des souvenirs
familiaux en y associant le Rabbin Rozen, initiateur de la création du cimetière de Portet et
décédé il y a quelques mois.
Jean-Pierre Bloch, décédé en
octobre 2014, a été un visionnaire. Il a œuvré pour le bien
LE kkL DE TOULOUSE
ET MIDI PYRÉNÉES
Flavien Sellem en est le
président. Il dirige le KKL
depuis environ 20 ans avec son
équipe. Pour la troisième
année il organise UN
VOYAGE EN ISRAëL avec
environ 45 personnes pour
faire connaitre le pays et les
réalisations du KKL.
Cette année il aura lieu du 27
octobre au 8 novembre. C’est
un très beau voyage !
Renseignements :
06 26 78 59 71, ou bien
[email protected]
AVIVmag n°206 septembre 2015
27
katia Nakache
Exégèse
NOUVEAU
Les associations
L’EDJ
Le bris des Tables
RADIO kOL AVIV
PAR DAVID HALIVNI PROfESSEUR ÉMÉRITE à L'UNIVERSITÉ COLUMbIA à NEW YORk
La grille de
rentrée, aperçu
Après une année chargée – dont le
bilan est très positif, au cours de
laquelle les activités déployées se
sont déroulées dans un franc succès
grâce à l’implication de tous, après
des vacances bien méritées, l’EDJ
rouvre ses portes et propose toujours plus d’activités et de festivités.
Au delà des prestations proposées
– location de salles, espaces à disposition, lieu de rencontre, de retrouvailles et lieu qui abrite la principale synagogue toulousaine,
l’équipe de l’EDJ développe toujours plus ses projets.
Entre autres activités déjà en cours,
seront proposés de nouveaux projets :
Dès la fin des fêtes de Tichri, un
week-end spécial « Célibataires »,
sous soleil et la chaleur de la Côte
d’Azur. Dans un environnement
magique, un week-end de trois
jours permettra aux 25-35 ans qui
le souhaitent de venir partager,
pour la modeste somme d’environ
300 euros, un bon moment de
convivialité, et plus si affinités …
Pour répondre aux besoins des parents et à la joie des enfants, en accord avec le Gan Israël et en partenariat avec Hébraïca Jeunesse,
les activités du centre aéré de
l’EDJ seront de nouveau au rendez-vous pour chaque période de
congés scolaires civils. Avec Hébraïca Jeunesse toujours, nous travaillons à la mise en place d’un nouveau projet, les anniversaires
spécialisés pour enfants « Yom
Houledeths Angels », que nous lancerons très prochainement.
Arrive dès la fin de l’année, le «Petit
VIP », le 1er Guide de la Communauté Juive en Midi-Pyrénées qui
regroupera tous les bons plans de
la vie juive en poche !
Enfin, et pour la troisième édition,
fort d’un grand succès, l’équipe va
s’atteler à préparer la fin de l’année
pour proposer ce qui devient le rendez-vous communautaire du 31 décembre. Avant ces festivités, un
grand marché de Hanouccah sera
organisé pour que petits et grands
puissent faire leurs emplettes hanoucciennes.
Afin que le programme annoncé
tienne ses promesses, l’équipe
de l’EDJ est en quête de « chefs
de projets » bénévoles qui prennent en charge l’organisation et
le suivi de ces activités – Ladies
Day, le lancement du petit VIP,
le marché de Hanouccah et bien
d’autres … Si vous en avez le
temps et l’envie, contactez Katia
Nakache à :
[email protected]
ou au 05 62 73 45 65
SOUCCA MObILE & bÉNÉDICTIONS
Comme chaque année, la Jeunesse Lubavitch est à votre disposition pour procéder aux sonneries du choffar à Roch-hachana,
et pour le Loulav à Souccot, auprè des personnes âgées, malades,
hospitalisées, ou autres...., pour cela contactez-nous
au 05 61 21 27 87
AVIVmag n°206
Tous les matins, l’antenne ouvre
avec le journal de 8 h. La matinée
se déroule entre musique et
sciences le lundi, musique et histoire le mardi, musique et médecine le jeudi, car le mercredi c’est
Toulouse au quotidien qui prend
la tranche de 9 h. Le journal de
10 h est suivi de musique et du
magazine du jour. L’après-midi en
semaine est rythmé par une
tranche culturelle de 14 à 17 h,
puis d’une pause musicale avant
le magazine du début soirée (1920 h) : Toulouse au quotidien le
lundi, les sciences le mardi, histoire le mercredi, écran total le
jeudi. Journal du soir à 21 h.
Puis une émission de fond (culture, politique, religion) vous
accompagne jusqu’à minuit.
David Halivni est bien connu
en Israël pour son commentaire
en plusieurs volumes, encore en
cours, sur le Talmud de BabyLa grille du dimanche : en alternance deux émissions complémentaires : • Shavouatov de 9h à
12h30 : des rubriques alliant l'actualité israélienne (Avraham
Azoulay), la politique (Jean Luc
Halimi), la culture (Frédérique
Dahan) l'humour (Béatrice Dahan), et la Rav Gabriel Sabbag
pour sa chronique sur la vie juive.
A 12h10 : l'ACIT communique
avec un invité différent a chaque
émission. • Debriefing un dimanche sur 2 de 10h à 12h30.
Cette émission est précédée d'une
rediffusion de l'émission Culture
et Société.
lone, Meqorot ou-Messorot, qui
est le travail de toute sa vie,
salué par le prix Israël sur le
Talmud en 2008.
Illustration de couverture du livre
« Il y eut deux événements théologiques majeurs dans l'histoire juive,
la révélation au Sinaï et la "révélation" à Auschwitz. Le premier révéla
la présence de Dieu, le second révéla
l'absence de Dieu. »
Photo Tzahi Lerner
A l’EDJ…
quelles
nouvelles ?
28
acit31.com
LE SITE WEb DE L’ACIT
Né en 1926, ordonné rabbin à
Nombreux produits d'épicerie
israéliens
Arrivage chaque semaine
Viande volaille fraîche
& surgelé
livni fut d'abord l'élève de son
grand-père, Yeshayah Weiss, en
Rayon charcuterie à la coupe
et épicerie fine
Transylvanie (Europe de l'est)
Large choix de fromages
& laitages
puis plus tard, de l'autre côté de
Rôtissoire poulet rôti
l'Atlantique, l'élève du Rav Saül
Roti de poulet
Roti de dinde…
Lieberman. Entre ces deux maî-
Et ses accompagnements
tres, Auschwitz et la Shoah,
Vin spécial réserve ...
avec pour unique fil conducteur
Pain de shabbat frais chaque
jeudi et vendredi
Market 26 est heureux de la confiance que vous lui avez
apportée, et tient à remercier l’ensemble de la communauté
pour son encouragement à continuer dans la voie du cacher.
Market26 vous souhaite de très bonnes fêtes de Tichri
Et une merveilleuse année 5776 !
174 chemin
de Ramelet Moundi
Tournefeuille
Tél : 05 34 52 26 26
l'âge de quinze ans, David Ha-
Ouvert du lundi au jeudi 9h- 19h,
vendredi et dimanche 9h14h30
l'étude du Talmud. David Halivni vit depuis une dizaine
d'années à Jérusalem.
Son nouvel ouvrage, Le Bris des
Tables, aux éditions Wolfowicz,
traduit de l'hébreu et de l'anglais
par Florian Deloup Wolfowicz et
Sarah Weiss, a ceci de singulier
qu'il a silencieusement accompagné l'œuvre de l'auteur sur le
Talmud pendant plus de cinquante ans.
Le livre de David Halivni, qui
s'ouvre par ces mots, n'est pas
d'une lecture aisée. Et pourtant, il
y a lieu de penser qu'il atteindra
durablement tout lecteur qui fera
l'effort de le lire. Le texte est à la
fois personnel et érudit et c'est ce
qui lui donne toute son épaisseur.
Le texte s'articule comme une méditation sur l'essence de la prière
pendant la Shoah et sur l'étude
depuis le Sinaï jusqu'à nos jours.
Aussi la Shoah est-elle abordée indirectement – la prière et l'étude
demeurent le point focal du livre
– mais avec toute la profondeur de
l'expérience et de l'érudition de
l'auteur.
Le premier chapitre, qui est aussi
le plus personnel, s'ouvre sur la
prière dans la Shoah. Ce chapitre
fut écrit à l'origine pour le Mahzor
Wolfsberg, publié par Yad Vachem. L'histoire de ce Mahzor
suffirait elle-même à recommander la lecture du livre. L'auteur,
par le chemin d'une réflexion sur
la prière de Roch HaChanah qui
fut prononcée une unique fois
dans le camp de Wolfsberg, pose
la question: faut-il attribuer la
Shoah à une faute ? Et par une
analyse des sources bibliques et
rabbiniques classiques, il répond
fermement par la négative. Cette
réponse n'étanche pas la soif d'une
métaphore « qui exprimerait que les
victimes n'eurent aucune reponsabilité
quant à leur souffrance. » L'érudit
talmudiste trouve cette métaphore
dans la tradition kabbaliste classique du Ariza"l.
Le second chapitre est consacré à
la réparation des textes, principalement le texte du Talmud. Selon
David Halivni, les textes traditionnels
(bibliques
et
talmudiques) se sont altérés au
cours de l'histoire pour différentes
raisons que le lecteur découvrira
en lisant le livre. Notre tâche, écrit
David Halivni, est de les réparer
en y consacrant le meilleur de
nous-mêmes. La force du texte est
que bien que le mot "Shoah" n'apparaisse pas dans ce chapitre, le
lecteur sent l'ombre de la Shoah
dans chaque phrase.
Dans le troisième chapitre, David
Halivni propose une perspective
historique de la Loi Orale dans laquelle la révélation au Sinaï n'est
pas explicitement inclusive. Cette
perspective devrait être source de
réflexions pour tout Juif attaché
à la Torah et sensible à l'histoire.
Cette perspective prépare le lecteur à l'épilogue dans lequel
l'auteur explique la Shoah non
simplement comme un terrible
événement singulier dans l'histoire humaine, mais surtout
comme un événement dans l'histoire
d'Israël et de sa relation avec Dieu. Le
retrait de la présence divine n'est
pas un événement
soudain qui a eu
lieu au xxe siècle.
Au contraire, il fut
le point culminant
d'une histoire qui
commença avec le
bris des Tables par
Moïse. Car l'interprétation de la
Torah par le peuple
d'Israël a aussi une histoire et
cette histoire, nous dit David Halivni, a quelque chose à voir avec
la Shoah. Selon l'auteur, cette histoire est un éloignement croissant
entre Dieu et Israël qui culmina
avec la Shoah. David Halivni
laisse la question ouverte de savoir
si le rétablissement de la souveraineté juive sur la terre d'Israël est
le signe d'un rapprochement.
Comme le remarque Florian Deloup
Wolfowicz
dans
l'introduction, David Halivni fait
porter à l'étude des textes un
poids métaphysique que très peu
d'entre nous sommes capables
d'honorer et peut-être même de
supporter. La prière qui clôt l'ouvrage comme celle qui l'ouvre
résonnent comme la prière que
prononcèrent les Juifs du camp
de Wolfsberg.
Samuel Morali
L'ouvrage est disponible à Toulouse
notamment à l'ACIT (05 62 73 46 48)
et à Eden Cash (05 61 48 78 23). Il
peut être commandé à la Fondation
pour la Mémoire de la Shoah (01 53
42 63 10), à l'institut Wolfowicz en
France (06 69 07 58 15) ou en Israël
(+972 8 975 1644) et dans toutes les
librairies.
Site de l'institut Wolfowicz:
http://shakla-ve-taria.blogspot.com
AVIVmag n°206 septembre 2015
29
rom
brèves
Vendredi 19 juin
Latifa Ibn ziaten reçoit le
Prix Copernic 2015
Le prix Copernic a été
créé en 2012 par JeanFrançois Bensahel,
Président de l’Union
Libérale Israélite de
France (l’ULIF) et son
Conseil d’Administration pour honorer une
personnalité, une association ou un projet engagé dans le rapprochement entre les
Hommes et le recul des préjugés.
Née le 1er janvier 1960 à Tétouan (Maroc), elle est la mère
d’Imad Ibn ziaten, le premier militaire assassiné à Toulouse
par Mohammed Merah le 11 mars 2012. L’association Imad
pour la Jeunesse et la Paix qu’elle a créée à la mort de son fils
œuvre concrètement pour la paix, la fraternité et le dialogue
dans le strict respect des valeurs de la République. Elle participe
à l’éducation, à la citoyenneté et à lutte contre toutes les formes
de racisme et de discrimination. Elle sensibilise la jeunesse à
ces impératifs et s’engage dans la promotion du dialogue interreligieux.
En février 2014, le Crif lui rend hommage à Toulouse en présence du ministre de l’’Intérieur Manuel Valls. Son association
obtient le soutien du ministère de l’éducation Nationale qui lui
octroie une subvention annuelle. En janvier 2015, Latifa est invitée à la synagogue de la Victoire à Paris, en présence du président de la République pour rendre hommage aux dix-sept
victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher de la porte
deVincennes.
En avril 2015, elle emmène 17 adolescents d’origines diverses à
la découverte d’Israël et des territoires palestiniens. Son but :
faire tomber les clichés qui gangrènent la jeunesse française.
Gala annuel
brèves
Lundi 17 août
Jeudi 25 juin
Tel Aviv
sur Seine :
quand
Toulouse
soutient
sa ville
jumelle
de la Chambre de
Commerce FranceIsraël Toulouse
Midi-Pyrénées
Le président de la Chambre de
Commerce et d’Industrie - Toulouse Midi-Pyrénées Alain Di
Crescenzo, accueillait, jeudi 25
juin dans les salons de la CCI, le
gala annuel de la Chambre de
Commerce France-Israël Tou- Nissim zvilli, ancien ambassadeur d’Israël en France
et président d’Alstom Israël
louse Midi-Pyrénées.
Daniel Sayag, président de la CCFI TMP a présenté au parterre d’invités les projets menés par
son équipe de bénévoles. Il a rappelé que la
CCFI – TMP a pour ambition de contribuer au
développement des relations économiques entre
les entreprises de la région Midi-Pyrénées et Israël. Une soixantaine de convives sont venus
partager un moment de convivialité autour des
représentants des institutions – Préfecture, Mairie et Toulouse Métropole, consulat d’Israël – et
des représentants du monde économique. Nissim zvilli, homme de gauche
- qui n’a pas manqué de montrer une analyse critique de la politique israélienne -, ancien ambassadeur d’Israël en France et président d’Alstom
Israël, était l’invité d’honneur du Gala. Au cours de son intervention, il a
souligné le « fort esprit d'entreprise des jeunes israéliens, même si 15 %
d'entre eux répondent aux sirènes de la Silicon Valley qui offre plus de
moyens ». Il plaide pour le développement des relations économiques avec
la France auxquelles travaille la CCFI. De nombreux contacts ont déjà
été initiés entre start-up mais « il faut renforcer les liens entre les deux pays ».
Dans un contexte politique et économique complexe, un beau programme
à mener pour la CCFI-TMP.
YRS
Aliza bin Noun
nommée Ambassadrice
d'Israël en France
Son style direct, courtois et sans mondanités, va certainement être un atout exceptionnel en France. Aliza
désigne la « joie. » Dans la kabbale, Aliza signifie “une
aptitude joyeuse à s’élever au-dessus de la nature”.
Mère de deux enfants, elle aura très peu de temps pour
découvrir les joies de Paris avant de plonger dans un job
exténuant. Signe particulier : dans un pays où tout le
monde est radiographié par la presse (qui scrute la moindre déclaration détonnante), Aliza Ben Noun est une
exception à la règle. Son silence est d’or. Elle est diplômée
de l’Université Hébraïque de Jérusalem (en études françaises et africaines). Elle a été Ambassadrice en Hongrie
en 2007. De retour à Jérusalem, elle a été Chef de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères, Avigdor
Lieberman. Proche de Yossi Gal, on dit que le « français
parlé » de la nouvelle ambassadrice est meilleur que celui
de son prédécesseur.
Source IsraelValley
70 ans après la Shoah
2 300 sportifs juifs défilent
dans le «stade d’Hitler»
Récents ambassadeurs d’Israël en france
Cette 14e édition des Maccabiades européennes coïncide avec le
30
AVIVmag n°206
Heureusement, Toulouse a recueilli de belles réactions de soutien à
“Tel Aviv sur Seine”, notamment par la voix de son maire mais aussi de
parlementaires socialistes.
Jean-Luc Moudenc a publié un communiqué : Alors que prend fin la
journée "Tel-Aviv sur Seine", je salue la ténacité d'Anne Hidalgo et la remercie d'avoir voulu faire découvrir Tel Aviv, ville sœur de Toulouse, aux
Parisiens".
Christophe borgel a tweeté : #TelAvivSurSeine polémique souvent imbécile, parfois odieuse, soutien total @Anne_Hidalgo et aux élus parisiens
@ariebens @ladepechedumidi
La manifestation s’est donc tenue, mais il aura encore fallu une gigaprotection policière pour que se déroule ce simple petit événement
culturel et festif à Paris…
PL
Mercredi 20 août
branko Lustig, le producteur de film juif croate, a fait don
de la statuette des oscars qu’il a reçue pour avoir produit
le film La liste
Schindler au musée
de Yad Vashem en
Israël en présence
de la présidente de
la Croatie.
Soixante-dix ans après la pire tragédie du peuple juif,
2300 sportifs juifs du monde entier participent à
partir de mardi à Berlin, à la 14e édition des Maccabiades européennes.
Les images les plus connues de ce stade sont celles d’une foule
scandant des slogans nazis et effectuant le salut nazi.
Cette triste polémique (il s’agissait pour certains de vouloir faire annuler la tenue d’une journée festive israélienne à Paris-Plage) a fait
s’exprimer un nombre immodéré d’hommes et de femmes politiques,
le plus souvent hélas dans le camp de la haine d’Israël.
Un Oscar de cinéma…
offert à Yad Vashem !
Mardi 28 juillet
Ironie de l’Histoire, l’Olympiastadion, le stade olympique construit par le IIIe Reich en vue des Jeux
olympiques d’été de 1936, symbole de la discrimination des
athlètes juifs par le régime nazi, accueille les 19 épreuves de cette
compétition.
Jeudi 13 août
cinquantenaire des relations diplomatiques entre l’Etat juif et
l’Allemagne. La cérémonie de clôture a eu lieu le 5 août.
Les Maccabiades, surnommées les « Jeux Olympiques Juifs »,
ont lieu tous les quatre ans. Il existe trois Maccabiades distinctes :
mondiales, européennes et panaméricaines.
From Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR
Yossi Gal
(en 2010)
Daniel
Shek
(en 2006)
Nissim
Zvili
(en 2002)
Élie
barnavi
(en 2000)
Avec Steven Spielberg, Lustig a
produit le film sur
la Shoah qui a
gagné l’Oscar de la
meilleure photographie.
Enfant, Lustig a été emprisonné pendant deux ans à Auschwitz. Après
la guerre, il est devenu un producteur de film et a gagné deux oscars
pour son travail.
AVIVmag n°206 septembre 2015
31
à LIRE
Mémoire
Le massacre de Petit Jean
Août 1954 - Août 2015 : une blessure encore ouverte
PETITJEAN
Par André Loubaton
Cela fait 61 ans qu’a eu lieu « le traumatisme de Petit-Jean ». Ce jour-là, le 3
août, les commerçants avaient
reçu l’ordre de fermer leurs
magasins en raison des évènements liés à l’anniversaire de
Mohamed V. Les autorités locales leur intimèrent l’ordre de
les rouvrir, injonction assortie
de promesses formelles de
complète protection.
Pendant ce temps, d’autres émeutiers
s’introduisaient dans les dépôts d’Elie
Tolédano, père d’une famille nombreuse.
Le pauvre homme et son fils de 12 ans furent sauvagement assassinés
ainsi qu’Abraham Amar,
dans les mêmes conditions.
Ce triste anniversaire est célébré le 4 Adar.
Toujours est-il, qu’ils massacrèrent le nommé Samuel
Boussidan, 42 ans et père de 11
enfants, mon propre grandpère Chalom Elfassi, son fils
Abraham, jeune marié de 22
ans et père d’un enfant, Riri,
actuellement docteur en inforLe journal local montra les sept victimes brûlées puis exposées sur la chaussée
matique qui vit à Roamana.
MILAN
Petitjean est une bourgade marocaine située à proximité de
Meknès, aujourd’hui nommée
Sidi Kacem.
Milan : quand le Mémorial de la Shoah
s’ouvre aux migrants
Le mémorial a été ouvert en 2013 sous les voies,
à l’endroit exact où des centaines de juifs furent
enfermés dans des wagons à bestiaux, puis envoyés
vers
les
camps
d’extermination pendant la Seconde guerre mondiale.
Depuis une dizaine de jours, ce
lieu en grande partie souterrain,
froid et solennel, a trouvé une
autre vocation: chaque nuit, il accueille de 30 à 35 réfugiés, pour la
plupart Erythréens ou Ethiopiens.
« Nous disons qu’il faut lutter contre
l’indifférence. Nous ne pouvions pas
rester indifférents nous-mêmes » au sort des centaines
de migrants qui se massent chaque nuit aux abords
de la gare”, explique le vice-président de la Fondation du Mémorial, Roberto Jarach. Quelque
70.000 personnes ont débarqué en Italie depuis
le début de l’année.
Au Mémorial, les migrants dorment côte à côte
sur des lits de camp, dissimulés au public par
des cloisons. Ils ne sont qu’à quelques mètres
de l’exposition principale, constituée d’authentiques wagons de l’époque, photos et
installations vidéos avec le nom des déportés.
En ce tout début de matinée, beaucoup sont
32
Pour clore cette série noire
les assassins formèrent un
bûcher en plein centre de la
ville, y étalèrent en bon ordre
les 5 cadavres et les brûlèrent.
AVIVmag n°206
déjà partis, certains dès 4 h (2 h GMT) pour attraper un train vers le nord. D’autres
grignotent des biscuits distribués par des volontaires de la communauté
catholique Sant’Egidio. Un lion
en peluche et des vêtements traînent sur les couches désertées.
Les trains passent en grondant à
l’étage supérieur.
Il y a deux mois, un afflux massif
de réfugiés syriens, a poussé la
mairie et la gare de Milan à chercher des places d’hébergement
tous azimuts. A l’époque, le Mémorial n’avait pu s’exécuter, le lieu pressenti
étant mal équipé et les visites scolaires nombreuses: « il y avait trop d’obstacles », explique M.
Jarach.
« LES BRAVES ITALIENS »
Puis a germé l’idée de les placer à un autre endroit du musée, dans ce qui devrait être un
vestiaire. Les difficultés se sont évanouies en à
peine un jour et demi, « un vrai blitz ! », se félicite le responsable. Les migrants ont ainsi accès
aux très design toilettes du musée, où une
douche a été bricolée.
« Les robinets sont électroniques, ce n’est pas facile
de prendre une douche avec », s’amuse M. Jarach.
Les sèche-mains à air chaud ont été abondamment mis à contribution pour la lessive.
Liliana Segre, 85 ans, fut déportée en 1944 du
”binario 21” à l’âge de 13 ans vers Auschwitz
avec son père, qui y périt. Aujourd’hui figureclé du Mémorial, elle salue sans réserve son
initiative.« Voir des hommes armés qui repoussent
des gens me rappelle des choses que je n’oublierais jamais même si je vivais cent ans », déclare-t-elle en
référence aux récents accrochages entre migrants et policiers français à la frontière
franco-italienne à Ventimille. Les passeurs de
Méditerranée quant à eux lui rappellent les
« braves Italiens » qui trahissaient les Juifs cherchant désespérément à gagner la Suisse, les
livrant aux autorités après les avoir dépouillés.
Selon elle, l’injonction « Indifférence » a toute
sa place à l’entrée du Mémorial.
« Je sais que ce mot étonne et cela me réjouit.
C’est déjà quelque chose d’important: si on ne
s’étonne plus, il n’y a plus d’espoir. Je voudrais
juste qu’il y ait un ajout: « Toi, retourne-toi, regarde l’autre », ajoute-t-elle.
Comment répondre à
un antisémite ?
Telle est la question que s’est posée Maurice Lugassy et à
laquelle il répond en
un ouvrage clair et
précis, destiné d’abord
aux jeunes. Mais pour
l’instant, il répond à
nos questions.
Comment vous est
venue cette idée ? c’est un projet qui couvait depuis longtemps car je percevais bien
comment les jeunes juifs sont souvent désemparés face à des questions en apparence
logique mais qui en réalité se révèlent accusatoires. Par exemple, la question des
territoires dits « occupés » ou la prétendue
spoliation des terres des palestiniens par les
Juifs européens. Et puis en Juillet dernier,
à Tel Aviv, entre deux alertes, et devant la
consternation de la population juive française lors des manifestations
antisionistes/antisémites, je me suis dit qu’il
fallait nous armer pour convaincre plus de
sympathisants, plus d’alliés dans les batailles des mots et des clichés. J’ai alors
commencé à écrire. En attendant de faire
du Krav Maga.
Votre livre est court. Il est constitué de 10
questions clés. Vous ciblez un public précis ? Oui, évidemment les jeunes. A l’heure
du zapping, du slash et de la nanoseconde,
ils veulent aller à l’essentiel. Aussi, j’ai réfléchi à la manière d’un prof. qui fait des
fiches de synthèse avant les révisions. Tout
est là. En une page, j’ai tenté de synthétiser
les travaux de Poliakov ou de Bensoussan.
J’ajoute aussi mon point de vue, celui d’un
enseignant confronté sans cesse à la bien
pensance de mes collègues qui croient savoir et comprennent peu. En réalité il est
très difficile d’atteindre à la concision, de
rester à l’essentiel, dans délayer. Ce livre est
donc fait comme un manuel, maniable, que
l’on peut emporter avec soi pour réviser,
pour s’entraîner. Et une bibliographie permet ensuite d’aller plus loin, pour les plus
studieux ou les plus militants.
Une suite est prévue ? Oui. Toutes les
questions/accusations n’ont pas été prises
en compte. Par exemple, je n’ai pas assez
évoqué les théories du complot, bien que je
reprenne la véritable histoire du Protocole
des Sages de Sion. On peut aussi traiter de
l’acharnement contre Finkielkraut ou de la
partialité des medias français. Toujours
dans la brièveté, ce sont des points que je
traiterai bientôt.
Comment répondre à un antisémite.
Deux minutes pour répondre à 10 questions classiques sur l’antisémitisme
et Israël. Collection entretiens. 9 Euros.
A commander à
Hébraïca ou chez un
bon libraire.
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Un écrivain israélien à
Toulouse
David Grossman fait partie des écrivains israéliens qui ont acquis une immense
renommée internationale. Avec A.B. Yehoshuah, Amoz Oz et Aharon Appelfeld, ils
constituent une génération née dans
le Yishouv ou quasiment avec l'état
d'Israël.
Ce qui distingue D.
Grossman de ses
contemporains,
c'est un engagement politique incessant au profit d'une paix.
Avec les autres, il a créé le célèbre parti La
Paix Maintenant – Shalom Hahchav. Avec
les autres il s'est livré à des manifestations
spectaculaires dans les Check Point ou devant la Knesset. La mort de son fils lors la
dernière guerre du Liban a évidemment renforcé son aspiration à la paix. Ainsi l'été
dernier, avec Amos Oz, ils ont livré de très
nombreuses entrevues à la presse internationale. Mais cette fois, le discours était
beaucoup plus nuancé : face au Hamas, pour
reprendre la métaphore utilisée par Amos
Oz, face à un voisin qui ne cesse de lancer
des pierres chez vous, qui blesse vos enfants,
et tente de les tuer, que faire, sinon répliquer
et tenter de les arrêter par tous les moyens ?
L'été dernier, lors de la guerre contre le
Hamas, tandis qu'Israël se protégeait des
rockets tirées sur tout le territoire, et que ses
jeunes partaient au front contre ces islamistes
radicaux, David Grossman prit la parole
place Rabin, entre deux alertes. Malgré la résignation des politiques et de la majorité de la
population israélienne à une guerre permanente, malgré les morts, malgré les difficultés
en apparence insolubles, il a prononcé un
discours d'espoir "malgré tout". La Hatikvah
encore et toujours.
Mais si David Grossman est écouté de tous
les partis, c'est d'abord parce qu'il est un
grand écrivain. De son œuvre importante, je
retiendrai deux titres. Traduit en 1991, Voir
ci-dessous : Amour relate l'histoire d'une famille dont les parents rescapés des camps de
la mort se sont rencontrés dans un camp de
transit. Le récit est fait par la voix de leur
petit garçon qui sent bien qu'ils cachent un
secret lourd mais qui ne
parvient pas à le déchiffrer. Il se crée alors un
endroit imaginaire où il
pourra tendre un piège au
Mal et libérer la parole de
ses parents. Un roman magnifique sur l'après Shoah et
la transmission malgré le silence.
L'autre roman, probablement
son plus grand succès en
France, Une femme fuyant
l'annonce, de 2011. Une mère voit son fils
partir à la guerre, en tant que tankiste. Et elle
est persuadée qu'on viendra lui annoncer sa
mort dans les prochains jours. Mais si elle
n'est pas joignable, on ne peut lui faire cette
funeste annonce, donc son fils sera vivant. A
partir de cette logique de mère, elle s'engage,
avec un ami et amant d'autrefois, dans une
longue randonnée pédestre dans le désert du
Neguev. Superbe récit qui mêle l'amour maternel, les amours déçues, les guerres
antérieures contre les pays arabes, les relations entre arabes israéliens et juifs, etc. Un
message à la fois d'amour et de politique,
sans aucun manichéisme, aucune simplification. La force de ce roman tient aussi au fait
qu'il fut rédigé tandis que le propre fils de D.
Grossman mourait brûlé à l'intérieur de son
tank. Cet arrière plan réel baigne la lecture
d'un halo tragique et profondément humain.
David Grossman sera au Théâtre Garonne le
mardi 8 septembre à 18h. Rencontre organisée par Ombres Blanches, avec Hébraïca.
Entrée libre.
AVIVmag n°206 septembre 2015
33
Dominique khalifa
Culture
Culture
Le feuilleton
historique de
Claude Denjean
INTRODUCTION à L’ÉTHIqUE ISLAMIqUE
Un livre de Tariq RAMADAN
L’impératif de Tariq Ramadan
« Voulez-vous moderniser l’islam ou islamiser la modernité ? »
à cette question d’une journaliste, le petit-fils du fondateur égyptien des frères musulmans, Tariq Ramadan,
oppose le silence…
quelques éléments de réponse surgissent au fil des pages. De cette mise en perspective des sources et du
champ de l’éthique islamique, l’on retiendra alors peut-être aussi, un appel lancé à l’islam pour qu’il cesse de
s’adapter au monde moderne, au monde tel qu’il est, mais qu’il le réforme en conformité à sa vision de Dieu,
de l’homme et de l’existence…
L’éthique islamique : la détermination du
« bon comportement »
Déterminer le « bon comportement », le bien, le mal, c’est
l’objet de l’éthique islamique, au cœur du droit, de la philosophie et de la mystique. Science mère et prépondérante,
le droit, gérant le culte et les affaires sociales, affirme très
tôt dans cette perspective, une référence prioritaire aux
Textes – Coran et traditions prophétiques - pensant la foi
en terme de loi.
La philosophie – liée à la théologie – interroge elle, le rôle de la
raison pour appréhender la Révélation.
Et la mystique (soufisme), met l’accent sur l’intime humain, la
spiritualité, le cœur …
Dans son historique de la réflexion éthique, Tariq Ramadan
illustre toute cette diversité d’approche entre les trois
sciences islamiques, mais aussi les tensions, les évolutions
au sein même de chacune d’elles dans leur questionnement
éthique, l’auteur insistant finalement sur la nécessité d’un
renouveau…
Une voie impérative pour Tariq
Ramadan
Tariq Ramadan est le frère de l’un des deux représentants
officiels européens des Frères musulmans, « la plus puissante
et la plus influente organisation islamiste à l’origine de la doctrine
moderne de la guerre sainte (djihad) »…
Professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, Tariq Ramadan, qui se présente comme un
humaniste de gauche, est depuis 2012, directeur du Centre
de recherches sur la législation islamique et l’éthique, le
CILE, créé par le Qatar, et basé à Doha – ce qui peut alors interpeler…
En réaction à l’évolution du monde, des savoirs et de la
science, ce dernier prône dans son ouvrage un nouvel élan
de la réflexion éthique. Une réflexion selon lui, trop marginalisée : se limitant à déterminer la «qualité morale du détail»
au lieu de questionner « les finalités globales »...
34
AVIVmag n°206
Ce que veut dire ici Tariq Ramadan, et qu’il stipule par ailleurs au fil du livre, c’est que l’islam ne doit pas s’adapter au
monde tel qu’il est. Il doit le réformer…
Derrière cette notion d’éthique, apparaît en fait un message
beaucoup plus large, universaliste. Message en double
teinte, servant la réalisation du « but de la Création » que
décrit la loi islamique : la « shari’a ».
De l’appel à un « jihad éthique permanent » lancé à l’Homme,
en passant par la nécessité d’une « éthique planétaire » pour
combler le vide causé par l’effondrement de « l’eurocentrisme
chrétien », l’on comprend qu’il s’agit « de se réconcilier avec la
spiritualité du message islamique (…), avec les exigences concrètes
de ses finalités »…
Il est évident au travers de l’ouvrage que pour Tariq Ramadan, la conception islamique de Dieu, de l’univers, de
l’homme, et de l’existence, ne souffre pas la contradiction.
La quête de dialogue qu’il revendique est en réalité assez
ambigüe… Double teinte, toujours.
Cet « Autre » dont il parle, s’il faut dialoguer avec lui, c’est
pour le convaincre, en fait. C’est aussi pour inclure, intégrer
son savoir, si ce savoir peut mieux permettre encore de promouvoir les valeurs de l’islam.
L’« Autre », c’est notamment l’Occident qui regorge de technologies, de sciences et de savoirs à exploiter.
Quant aux autres religions, Tariq Ramadan rappelle que l’islam - la dernière des Révélations - n’en fait pas table rase,
mais a purement et simplement pour vocation de les parfaire, de les compléter, dans la voie de la « plénitude »…
L’Autre … Dans une conférence à l’Université des Sciences
Juridiques et Sociales de Rabat – lieu même de l’académique où l’auteur veut réintroduire l’autorité de la foi Tariq Ramadan - dont le frère Hani, cité plus haut, est partisan de la lapidation des femmes – étaiera, visant
l’Occident, une parabole du Coran sur la toile d’araignée :
toile, fait-il comprendre, au tissage si complexe, si impressionnant, mais pourtant si facile à détruire du bout du
doigt…
La jeunesse de Juda, fils de David Levi
à treize ans,
Juda fait un rêve.
Après avoir été utilisé par des polémistes chrétiens ou des historiens de la Westphalie, l’« Opusculum d’Hermann le juif »
a attiré l’attention des historiens des juifs B. Blumenkranz et
A. Momigliano, en 1960. On y apprend des détails inédits sur la
vie des juifs médiévaux.
La place du rêve
Qu’il soit l’autobiographie d’un certain
Juda-Hermann, né à Cologne vers
1107, ou une fiction rassemblant de petits faits vrais, le récit met l’accent sur
le rêve que fit l’enfant vers sa treizième
année. Il eut la vision du roi venu lui
offrir un grand cheval blanc comme
neige, une belle ceinture tissée d’or à laquelle pendait une bourse de soie
contenant sept pièces de monnaie
lourdes. Ensuite, le jeune mangea dans
la même écuelle que l’empereur des
herbes et des racines. Une fois éveillé, il
se rendit chez le sage Isaac pour interpréter ce songe.
L’importance des rêves est bien connue,
mais il faut souligner que dans les archives de la geniza du Caire, on peut
lire les histoires de convertis au judaïsme, en particulier celui d’un prêtre
devenu Obadiah, texte très connu par
les juifs méditerranéens.
Enfance, adolescence,
jeunesse ?
Ce document historique produit à Capenberg est une construction
idéologique soignée parfaitement documenté. La petite enfance de Juda fils
de David et de sephora, de la lignée
d’Israël, de la tribu de Levi n’est pas
détaillée.
Son éducation par le vieux pédagogue
Baruch lui permet de connaître parfaitement la Torah et les manuscrits
hébraïques. La narration de son entrée
dans l’adolescence attesterait pour la
première fois du rituel de la Bar-Mistvah. Le jeune commence également à
servir de facteur pour son père. Il entretient des relations de confiance avec
l’évêque auquel il prête de l’argent. Il
aime disputer avec les clercs.
L’âge critique
On le voit, ce passage à l’âge adulte est
un moment délicat, où une pratique religieuse intense est cause de doutes et
de débats intérieurs. Le jeune homme
est envoyé au milieu de la société et
doit trouver sa voie. Le contrôle de sa
famille, de sa communauté lui pèse, il
souhaite prendre ses propres décisions :
ainsi Juda n’exige-t-il point de gages
pour ses prêts, il craint de s’engager
dans le mariage, il est condamné par
l’assemblée synagogale.
Si ce texte du xIIe siècle est rare, nous
avons des témoignages de cet âge critique au xVe siècle, car ces enfants
furent un enjeu fondamental dans l’affrontement religieux.
AVIVmag n°206 septembre 2015
35
Anny beck
Les pages
d’Anny
Les « grands » auteurs attendent la
rentrée pour être publiés. J’ai donc choisi,
en attendant de les lire, de revenir sur
l’autobiographie de André Chouraqui
pour corriger un oubli.
L’AMOUR FORT
COMME LA MORT
« Une autobiographie » par
André Chouraqui né le 11 août
1917, décédé le 9 juillet 2007.
C’est la vie d’une personnalité juive et
israélienne mondialement connue
pour sa traduction originale de la
Bible et son action pour le rapprochement entre juifs, musulmans et chrétiens.
Cette bio est le parcours d’une vie, d’une vie très riche,
en commençant par l’Algérie, puis la guerre 39 – 45, la
naissance d’Israël et les amitiés judéo-chrétiennes.
L’auteur commence son récit par ces mots : «
ma tombe, je l’espère, se situera sur le Mont
des Oliviers, non loin de la maison que j’habite de l’autre côté
de la vallée de la Gehenne ». Et
il continue en expliquant – non
sans humour- que certains Hébreux dans l’attente de la
résurrection se sont faits enterrer debout pour se relever et
courir plus vite après le Messie
qui sera le premier de nos ressuscités.
Nathan André Chouraqui est
né le 11 août 1917 à Aïn -Temouchent en Algérie, soit le 23 Ab de l’an
5677 de la création du monde. Il est le 9e enfant. La circoncision a lieu le 18 août. Pour la
famille Chouraqui, naître un shabbat à midi,
c’était un signe du ciel, car elle vivait une foi
intense.
Son père Isaac, viticulteur et négociant en céréales est le descendant d’une lignée de
Rabbis ! Sa mère Meleka Meyer est née
d’une famille originaire d’Andalousie, probablement arrivée au Maghreb à la suite des
expulsions de 1392. Il a une grande affection
pour son grand-père du côté maternel, Abraham, une vraie figure de patriarche,
connaisseur de la Bible, généreux et plein de
vigueur jusque dans le grand âge engendrant
à 72 ans son 11éme enfant. A l’âge de 7 ans
Nathan André Chouraqui contracte une po36
AVIVmag n°206
liomyélite aigue qui lui laisse une jambe plus
courte. Pourtant il aime le sport et malgré son
handicap fait de la marche et monte à cheval.
A partir du xVIIe siècle les Chouraqui sont
arrivés dans les principales villes d’Afrique du
Nord. André dira plus tard, comme Albert
Camus : « j’ai passionnément aimé mon Algérie natale ».
En novembre 1939, il rencontre
Colette Boyer, jeune protestante
qui se convertit au judaïsme. Il
l’épouse et l’enfant qui nait
meurt à 4 mois. Ils finiront par
se séparer et Colette décèdera le
18 octobre 1981. En 1940 ils
avaient trouvé refuge dans les
montagnes de la Haute Loire à
Chaumargeais. Il entre dans la
résistance, participe à la vie du maquis. Après
la libération, de retour à Paris, il est épuisé
par ces années noires de l’occupation.
René Cassin l’engage en qualité de secrétaire
général adjoint de l’Alliance Israélite Universelle. A partir de 1948, il fait des tournées de
conférences en Afrique du Nord, à Londres,
à Rome où il a ses premiers
contacts avec la hiérarchie catholique. Il fait d’incessants
voyages à travers le monde et
rencontre tous les dirigeants des
pays visités. Nous assistons à sa
rencontre avec Ben Gourion qui
se sentait le contemporain
d’Abraham qui avait combattu
pour donner une terre à sa
tribu.
Lundi 2 juillet 1956, il est reçu
par Pie xII «je le sentais absent
de son discours, parfaitement ignorant des réalités
de la Shoah en laquelle il ne voyait qu’un drame
de la guerre, comme la création de l’Etat d’Israël
représentait à ses yeux un incident de parcours
dans un Proche Orient dont la complexité lui
échappait». A la même époque André vient
souvent à Jérusalem. Il reçoit cette ville avec
la violence d’une révélation et il décide de
s’associer à l’œuvre d’édification d’Israël. Il
ne voulait pas devenir ce que sont tant de juifs
de la Diaspora, « un sioniste en chambre ».
Son vœu se réalise par la rencontre de la
femme de sa vie, Annette Lévy qu’il épouse
en 1958 et qui rêvait de vivre , non pas à
Paris, mais à Jérusalem. Elle avait 20 ans, lui
36. Ils eurent cinq enfants. Annette est une
vraie femme de la Bible, et en 1972 c’est elle
qui révise mot à mot en hébreu la traduction
que fait André Chouraqui de la bible qui aura
une renommée universelle et qui donne un
ton différent à sa lecture.
En 1965, il est élu maire adjoint de Jérusalem. « En nous installant à la mairie, dit- il,
pas un seul d’entre nous ne prévoyait de quels
évènements nous allions être témoins et acteurs ». Qui songeait à une guerre qui allait
bouleverser les réalités géographiques, politiques, économiques et sociales de la ville ?
Il faut lire ce livre pour assister avec l’auteur
à la bataille de Jérusalem le mercredi 7 juin à
10H12 sous le feu des légionnaires jordaniens, puis à l’arrivée des paras qui éclataient
en sanglots devant le MUR. Plus tard, il dira
que les problèmes d’Israël seraient plus faciles
à résoudre, si au lieu d’être 5 à 6 millions,
nous étions 10, 12 millions de citoyens à œuvrer pour notre renaissance.
Le 12 mars 1974, il entreprend et mène a bien
la traduction du Nouveau Testament et se demande si le Christ ressuscitait, reconnaitrait-il
ces chrétiens qui nous reprochent de ne pas
le reconnaître. En 1990, il publie une traduction du Coran et la même année rencontre le
Dalaï-Lama. A-t-il raison de penser que souvent les religions avaient aggravées les
tensions plutôt qu’elles ne les avaient réduites ?
A-t-il raison de penser que nous nous faisons
des illusions en croyant que l’antisémitisme
religieux disparaîtrait comme par enchantement ?
André Chouraqui décède le 6 juillet 2007 à
Jérusalem. Il fut avocat et juge à la cour d’appel d’Alger (1945 à 1947). Installé en 1958 à
Jérusalem, il fut élu maire adjoint en 1965.
C’était un écrivain, un penseur, un homme
politique et connu mondialement pour sa traduction en 1970 de la Bible. Il était une
personnalité reconnue du judaïsme. Et je termine par ces quelques mots tirés de son livre:
« être juif géographiquement et chronologiquement, c’était être ailleurs. Notre bien n’était ni un
pays, ni un temps déterminé, mais gravement un
Livre que nous étions à peu prés les seul à savoir
lire dans la langue où il fut écrit l’hébreu et pour
quelques uns de ses versets, l’araméen ».
Une autobiographie aussi passionnante qu’un roman.
C’est l’évocation de toute une époque, une saga écrite
dans un style voltairien, avec beaucoup d’humour, remplie d’anecdotes, de rencontres et de discussions épiques.
Ces mémoires sont une leçon de vie d’où émane une
énergie qui se transmet au lecteur.
Bonne lecture et bonnes fêtes de Tichri
Mémoire
Le sourire de Maurice bitoun
Maurice bitoun, qui pourrait l’oublier ?
Qui pourrait oublier sa fluette silhouette toujours en mouvement, ce regard tendre et courtois, cette sympathie à fleur de
peau qu’il portait avec la même élégance que ses costumes sombres, cette élocution rapide qu’il n’arrivait pas toujours à
synchroniser avec la vivacité de sa cordialité, et enfin sa présence inaltérable dans les synagogues auxquelles il s’est
attaché avec tant de naturel. Chacun l’a connu, chacun s’en souvient, personne ne pourra oublier Maurice et sa flamme
de sympathie. Disparu en décembre, il nous manque ; deux grands rabbins lui rendent hommage.
PL
S’INSPIRER DE SON ExEMPLE
Par le Grand Rabbin
Georges Haïk
J’apprécie énormément sur la
base de mon expérience toulousaine qu’Aviv Mag accorde une
grande importance à la personnalité de Moïse Bitoun (zal) en
évoquant après son décès vivement ressenti les exquises qualités
de foi et de bonté qu’il a manifestées au sein de la Communauté.
Je pourrai souligner en premier
lieu la considération particulière
dont j’ai été l’objet de sa part :
Comment oublier par exemple
qu’à la sortie de la VNS le chabbat, il s’est toujours attaché à me
raccompagner à mon domicile
avenue de la Gloire, et que je n’ai
jamais réussi à le dissuader d’accomplir ce qu’il considérait
comme une mitsva.
Chacun sait que le respect qu’il
vouait aux rabbins, il s’identifiait
à l’amour de la Torah qui brûlait
en lui.
Mais chacun sait aussi qu’au delà
de la sphère spécifiquement rabbinique, c’est son dévouement
pour ses frères et sœurs qu’il portait au plus haut degré.
Son empressement pour se mettre
en toute circonstance au service
des fidèles et cela, avec un sourire
synonyme de bienveillance avait
de quoi nous émouvoir ; et je ne
doute pas que cette attitude a eu
des effets positifs sur le plan moral et religieux auprès de tous
ceux qui ont eu l’occasion de le
voir à l’œuvre ou de bénéficier de
son précieux concours.
Pour résumer, plutôt que de chercher dans ma mémoire, les différentes circonstances où Moïse
Bitoun (zal) a exprimé sa personnalité d’homme foncièrement bon
et religieux, je dirai ma conviction
que la Communauté lui doit beaucoup et qu’elle gagnerait à s’inspirer de son exemple.
UN JUSTE PARMI LES JUSTES
C’est paradoxalement encourageant de ressentir, et j’en
porte témoignage, combien le
souvenir de Maurice Bitoun
(zal) reste vivace dans notre
communauté.
Il y a quelque chose d’émouvant et de réconfortant à voir
que la communauté dans son
ensemble qui l’a connu et qui
a profité de ses services et de
son exemple se soucie périodiquement d’évoquer son nom
par la Hachkaba traditionnelle.
Maurice Bitoun, homme de foi
et de bonne foi, je le définirais
comme une triple loi d’amour,
comme celle que la Torah nous
a enseignée.
L’amour de la synagogue,
comme serviteur du Temple à
temps plein et bénévolement.
L’amour du prochain était
pour lui une valeur tout à fait
fondamentale. Ne pas juger,
surtout ne pas condamner,
mais au contraire, essayer de
tendre à tous une main fraternelle.
Il y avait aussi l’amour de la
Torah et ses principes sans
parler de cette vie consacrée
aux trois prières journalières.
Maurice Bitoun a montré tant
de dévouement et de générosité en faveur de notre kéhila
que je dis à Maurice Bitoun :
‘’Voilà donc cette grande synagogue
que tu as servie de toute ton âme,
cette synagogue que tu aimais,
comme tu la voulais tant, trop petite pour accueillir tous tes amis et
tous ceux qui ont tenu à te témoi-
gner, une fois encore toute la sympathie et l’estime qu’ils te
portaient.’’
Je lui ai toujours rendu justice
et mon émotion est à la mesure, de celle qu’il a toujours
manifestée à mon égard.
La disparition de Maurice Bitoun, a laissé un vide immense
pour tous ceux qui l’aimaient.
Sa mémoire fut honorée, lors
de ses obsèques par les rabbins de la ville, à travers
plusieurs allocutions rendant
hommage à l’homme et a son
action.
Il nous a légué un héritage de
qualité, de droiture, et de moralité.
Nous sommes donc sa descendance, à nous de porter haut
son flambeau et de perpétuer
ses traditions. Il fut le digne
disciple des Maîtres du Talmud qui enseignent :
‘’Reçois tout individu avec le
sourire, avec amabilité, avec
gentillesse’’.
Laissez-moi encore vous dire
combien j’ai de peine, et combien nous avons, les uns et les
autres, perdu un ami cher qui
restera gravé dans notre mémoire et dans notre souvenir -
Yéhi Zikhro Baroukh.
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