Nous adoptons d`autant plus volontiers ces sages appréciations

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APPENDICE.
6.09
Nous adoptons d'autant plus volontiers ces sages appréciations, que
nous avons eu lieu plus d'une fois nous-même d'en reconnaître la justesse.
Il nous a toujours paru impossible, en effet, d'établir sur des poils de
solides espèces ; les fruits mêmes se sont souvent montrés à nous, comme
à D u m o r t i e r , variables non seulement dans la même e s p è c e , mais
parfois sur le même individu. Rien n'est plus facile, on le s a i t , que de
donner un nom aux prétendues espèces dont il s'agit. Ces noms-là, heureusement, sont toujours éphémères, lorsqu'ils ont pour parrains des
botanistes qui exagèrent les défauts de leur Ecole; mais si l'un de ces
botanistes que Linné qualifiait de « solidi botanici », appuie ce système
de l'autorité de son nom, il peut en résulter pour la science d'incalculables
dommages.
Il s'opère des conversions, heureusement, parmi les outranciers
de
l'Ecole moderne, et nous aimons à espérer que les botanistes consciencieux
de cette Ecole finiront par renoncer à leur système, lorsqu'ils viendront
à perdre eux-mêmes tout fil conducteur au milieu de l'obscur labyrinthe
qu'ils auront construit de leurs m a i n s .
Cratœgus ruscinonensis G r e n . e t B l a n c , i n Billotia, p . 7 0 ; C. Aronia
Spach ; C. Asarolus Gouan et a u c t . gall. ex parte ( n o n L . ) .
Nous n'avons dans l'Hérault, en fait de Cratœgus sauvages ou n a t u r a lisés, que deux espèces, savoir : le C. monogyna J a c q . , vulg. VAubépine,
arbrisseau très épineux bien connu de tout le monde, et une autre espèce
arborescente et moins épineuse qui va faire plus particulièrement ici
l'objet de nos observations.
Le C. monogyna J a c q . ( C . oxyacantha B o r . , non L . secund. Gren.
et Godr.) a des fruits rouges très fades, environ de la grosseur d'un p o i s .
La forme à feuilles moins profondément découpées a été prise souvent
pour le C. oxyacanthoides
T h u i l l . (C. oxyacantha Gren. et G o d r . , non
L., secund. B o r . ) que nous n'avons point chez n o u s .
Notre seconde espèce de Cratœgus est arborescente, moins épineuse,
à fruits rouges comestibles, acidulés et deux fois aussi gros que les p r é cédents (1 1/2 centim. de d i a m . ) . C'est cette dernière espèce, appelée à
Montpellier Pommette à deux noyaux (Pouméta dé dous clossés), que
Grenier a nommée C. ruscinonensis.
Pour le savant botaniste de Besanç o n , cette plante n'est point le C. Azarolus
de L i n n é . L'auteur du
Species, en effet, donne pour synonymes à son C. Azarolus le Mespilus
apii folio laciniato C. B a u h . (Pin,,
p . 4 5 3 ) , et le Mespilus
Aronia
veterum J . Bauh. (Hist.,
p . 67, cum J c . J , synonymes qui se rapportent,
au moins le dernier, à une autre espèce. Mais quelle est cette troisième
espèce ainsi nommée et caractérisée par les Bauhin, et que Grenier, avec
la plupart des botanistes contemporains, a prise pour le C. Azarolus de
Linné? C'est l'Azerolier d'Italie, connu aussi sous le nom de Pommette à
4 ou 5 noyaux (Pouméta dé 4-5 clossés ) , et qu'on cultive ici dans les
j a r d i n s et parfois au bord des champs et des vignes. Ses feuilles sont
velues en dessous, et ses fruits r o u g e s , jaunes ou blancs, gros comme
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