Pr. P. WAUTHY – Métabolisme et chirurgie – Année académique 2012-2013 3/12
La production d’ACTH et de cortisol sera directement proportionnelle à
l’importance de l’acte chirurgical. Ils débuteront au début de l’incision
chirurgicale et leur maximum sera atteint au cœur du geste. Ils se
poursuivront ensuite durant plusieurs jours. Les rythmes circadiens de
la production en ACTH et cortisol persisteront mais seront perturbés.
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L’hyperaldostéronisme
L’état postopératoire se caractérise clairement par un état
d’hyperadolstéronisme. Normalement, la sécrétion en aldostérone est
stimulée par l’axe rénine – angiotensine au niveau du cortex surrénalien
et par la stimulation par l’ACTH hypophysaire.
Suite à un stress chirurgical, c’est essentiellement l’ACTH qui est le
principal stimulus à la sécrétion d’aldostérone. Durant l’acte chirurgical,
sa sécrétion est de l’ordre de 2 à 3 fois la normale et un retour à la
normale ne sera observé qu’au 7
e
jour postopératoire. Ce n’est que lors
de modifications hémodynamiques significatives que le système rénine –
angiotensine – aldostérone interviendra. Effectivement, l’hyperréninémie
peut être induite suite à un saignement, à des modifications de
ventilation des patients ou à l’administration de certains agents
anesthésiants.
Il est important de noter qu’une restriction sodée peropératoire
favorise l’activité de cette voie.
Il faut également savoir que l’aldostérone peut être responsable
également d’une sécrétion d’ANF (atrial natriuretic factor). Celle-ci ne
sera effective que si des conséquences hémodynamiques significatives
accompagnent l’acte chirurgical.
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Le pancréas endocrine
Une augmentation de la sécrétion de glucagon peut être secondaire à
une intervention chirurgicale. Cependant celle-ci est inconstante et peut
être retardée de 18 à 48 heures. Généralement, on estime qu’un retour à
la normale après 48 heures postopératoires est observé en l’absence de
complication. La survenue d’une complication peut maintenir une
augmentation de la sécrétion de glucagon au-delà des 48 heures.
Une inhibition de la sécrétion en insuline peut être induite par les
catécholamines circulantes augmentées suite à l’acte chirurgical.
Cependant après une chirurgie, généralement l’insuline est sécrétée en
plus grande quantité car une hyperglycémie est observée et représente
un stimulus bien supérieur à l’inhibition que peuvent induire les
catécholamines.