L'activation de PPAR-γ
protège contre la grippe
sévère
Dans l'optique de diminuer
l'inflammation, nous avons testé si la 15-
deoxy△12,14-PGJ2 (15d-PGJ2), un activateur
de PPAR-γ et un inhibiteur de NF-κB,
diminue la mortalité et la morbidité liées à
l’infection par le virus de l’influenza. Ainsi,
nous avons démontré dans une étude
récente, publiée dans le Journal of
Infectious Diseases, que l’administration de
15d-PGJ2 diminue la morbidité et la mortalité
associées à une infection sévère par un
virus de l’influenza de type H1N1 chez des
souris [8]. Nos résultats ont montré que le
traitement avec la 15d-PGJ2
(250µg/kg/jour), débutant 24h post-infection
et ayant une durée de 7 jours, augmente la
survie des souris infectées avec 1x103 PFU
(plaque-forming unit, c’est-à-dire le nombre
de particules infectieuses formant des
plages de lyse) de la souche H1N1 A/Puerto
Rico/8/34 (PR8). En effet, 79,2% des souris
traitées ont survécu comparativement à
13,7% des souris contrôles. De plus, la
perte de poids (marqueur de morbidité) est
aussi moins élevée chez les souris ayant
reçu la 15d-PGJ2 (2,2% au jour 5 post-
infection) par rapport aux souris contrôles
(15,9%). Ces effets bénéfiques s’expliquent,
d’une part, par une moins grande charge
virale et, d’autre part, par une réduction de
la réponse inflammatoire. En effet, les souris
traitées montrent une réduction des titres
viraux de 3,1 fois par rapport aux contrôles.
Toutefois, l’effet antiviral de la 15d-PGJ2
n’est pas direct puisque le composé ne
diminue pas la réplication du virus PR8 lors
d’essais d’infection in vitro. Quant à
l'expression des cytokines IL-6, TNF-α,
CCL2, CCL3 et CXCL10, elle est diminuée
de moitié chez les souris traitées avec la
15d-PGJ2, comparativement aux souris
infectées non traitées. Par contre,
l’expression des IFN-α, -β et -γ n’est pas
affectée, ce qui indique qu’une défense
antivirale est maintenue lors du traitement.
L’expression résiduelle des cytokines et des
interférons est importante puisqu’elle
contribue à freiner la réplication virale,
résultant en un plus grand taux de survie
des souris. De plus, nous avons montré
pour la première fois que la protection
apportée par la 15d-PGJ2 est médiée par
l’activation des récepteurs PPAR-γ. En effet,
le prétraitement des souris avec le GW9662,
un antagoniste de PPAR-γ, avant
l’administration quotidienne de 15d-PGJ2
élimine tous les bienfaits de celle-ci; les
souris prétraitées avec l'antagoniste