Créargie
LINK n°30 / Le Management par la Vision
Une vision pour quoi ?
À partir de l’expérience d’un jeu dans lequel les participants doivent répondre collectivement à une menace extérieure, les
auteurs tirent un constat : pour réussir des démarches de changement dans les entreprises associant coopération et projet
collectif, il faut réunir deux conditions : la confiance et un enjeu extérieur transformé en défi. Tel est l’enjeu de la
démarche de vision.
Celle-ci se situe à la rencontre de deux demandes, des entreprises et de leurs salariés:
Les entreprises demandent de plus en plus de réactivité et de flexibilité, veulent apporter plus de services réalisés
par des personnes motivées et compétentes.
Les salariés, de plus en plus diplômés, veulent des réponses à la question du sens: « cela vaut-il la peine ? » et à celle
de leur projet personnel : « est-ce que j’y trouverai mon compte ? ».
Ces deux demandes sont en fait complémentaires, mais elles ont de grandes difficultés à se rencontrer.
Face à des évolutions accélérées – nous sommes passés du « dur-sur » au « mou-flou », du certain à l’incertain, du
compliqué au complexe(*), de l’analytique au systémique – les dirigeants d’entreprises se sont crispés sur des réponses et
comportements traditionnels : pour maîtriser l’incertitude, on a développé des outils censés produire de la certitude
(budgets, gestion par les objectifs, planification, contrôle) qui ont généré un désengagement progressif des salariés qui
demandent plus de relations, d’autonomie, de reconnaissance, d’utilité, qui veulent que l’on fasse appel à leur tête mais
aussi à leur cœur et à leurs tripes.
Et justement la vision ajoute le rêve et l’ambition aux outils traditionnels de management et de stratégie.
Les entreprises sont invitées à un changement de paradigme, dans lequel la réponse à l’incertitude n’est plus dans le
développement de la certitude, mais celui de la volonté collective, de la vision que l’on se donne.
(*) L’approche analytique relève du « compliqué »: les mêmes causes produisent les mêmes effets.
L’approche systémique relève du « complexe » : les représentations influent sur la compréhension des situations et le choix des actions.
La construction d’un avion est compliquée, son pilotage est complexe.
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