Introduction
Entre le VIème et le Vème avantJ.CenGrèce,uneruptures’opèredanslesmanièresdepenser.
Des hommes appelés « philosophes » rejettent les réponses fabuleuses et alambiquées
apportées par les anciens à certaines questions existentielles et refusent d’expliquer les
phénomènes naturels par la simple conséquence de l’humeur d’êtres célestes. Ils pointent
alors du doigt la mythologie qui, selon eux, ne se base sur aucune suite logique. Ces
philosophesvoulaientundiscoursusantdelaraisonetdel’intelligenceafindecomprendre
les différents phénomènes à l’œuvre dans la vie. Ainsi nait la philosophie définie
étymologiquement comme « amour de la sagesse ». Elle est un discours rationnel cherchant à
répondre de manière élaborée et argumentée à des questions jusque là sans réponses logiques.
Socrate, Platon, Aristote, sont des exemples de ces hommes qui, accompagnés de leurs
disciples, aspiraient à cette sagesse.
Mais voilà que, quatre siècles après l’apparition de la philosophie, l’histoire rapporte la
naissanced’unhommenomméJésussedéclarantêtrelefilsdeDieu.L’hommeauraitvécu
trente trois ans et accompli un certain nombre de miracles durant son existence. Puis il serait
mortàlasuited’unecrucifixion.D’aprèslesfaitsrelatésdansleNouveauTestament,Jésus
serait ressuscité trois jours après sa mort et serait monté au ciel. Sur l’épisode de cette
résurrection et de cette ascension au ciel nait et sebasel’unedesplusimportantesreligions
du monde : le christianisme. Ayant comme prophète Jésus Christ, le christianisme comme
tout système de croyances en un absolu qui nous dépasse apporte des réponses dogmatiques.
Ces vérités révélées et établies une fois pour toute sont énoncées dans la Bible constituée de
soixantetreizelivres.Elles’apparenteàunprécieuxtémoignageauxyeuxdel’historien ; elle
estuntexteéminemmentpoétiqued’unpointdevuelittéraire.Maispourlechrétien,laBible
est bien plus :unlivresacrécomposépardeshommessousl’inspirationdel’espritsaint.
Le texte biblique demande aux hommes de faire acte de foi c'est-à-dire d’adhérer à des
vérités situées parfois au-delà de ce que la raison peut saisir. Avec la naissance de la
philosophie et de la religion chrétienne, les hommes se trouvent donc face à deux domaines a
priori différents :l’unnousinvitantàutiliserlalumièrenaturellequ’estnotreraisonetl’autre
nous appelant à tirer parti de la lumière surnaturellequ’estlafoi. Sil’onseréfèreauxActes
des Apôtres, le message de l’Evangile se heurta dès le début à divers courants
philosophiques.Cesdeuxdiscoursparticuliersquesontlediscoursreligieuxd’unepartetle
discoursphilosophiqued’autrepartn’ontcessédepuisleurapparitiondefairecoulerl’encre
des grands penseurs. Pour certains, la philosophie et le christianisme s’apparentent à deux
voies diamétralement opposées dont les convictions se contredisent pour d’autres, cesont
deux voies qui se croisent en certains points car elles recherchent toutes deux la vérité. Pour
d’autres encore, les deux voies n’en font qu’une : la philosophie est mise au service de la
religion, elle est sa servante.